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CGT cheminots de Versailles : Paris tient bon, il faut aller au bout des possibilités !

Alors que l’effet démobilisateur du vote mercredi et jeudi, par une poignée de députés, des amendements de la loi portant réforme ferroviaire a conduit de nombreuses AG de grévistes de province à suspendre le mouvement, les cheminots grévistes de la région parisienne ont reconduit la grève durant le week-end quasi unanimement.

 

Mais la première manche est loin d’être terminée !

 

A l’unisson des fédérations CGT des cheminots et Sud-Rail, l’ensemble des grévistes (qu’ils aient suspendu ou reconduit la grève) taxent fort justement les fameux « amendements » d’enfumage, n’ayant modifié le projet qu’à la marge, sans tenir compte des revendications réelles des grévistes et du corps cheminot.

 

Sur le volet structuration : le renforcement des prérogatives de l’EPIC de tête, tant vanté par le ministre et les syndicats d’accompagnement (CFDT-FGAAC et UNSA), ne change rien au démembrement de la SNCF, à son éclatement en 3 entreprises distinctes.

 

Sur le volet des RH 77 et 677 : leur abrogation programmée demeure, sans aucune garanti sur le niveau du décret socle, donc de la future convention collective.

Le recul de la date butoir à 2016 n’en change pas le principe : c’est toujours un flingue sur la tempe des syndicats cheminots que le patronat de l’UTP saura mettre à profit. En effet, si aucun convention n’est signée à cette date butoir, les RH 77 et 677 seront brutalement abrogés, avec application pure et simple du Code du travail !

 

C’est dans ce contexte, et tenant compte du fait que l’immense majorité des AG de la région parisienne (ainsi que de nombreuses autres AG de province) ont reconduit le mouvement, et dans un esprit de combativité responsable, que l’AG des cheminots grévistes de Versailles a reconduit la grève jusqu’à lundi.

 

En ligne de mire : le vote solennel de la loi mardi par les députés. Au reste, de nombreuses initiatives sont prévues ou en préparation pour protester contre ce vote.

 

Il est en effet impensable que le jour du vote par les députés de la dissolution de la SNCF et de l’attaque la plus violente contre les droits sociaux de notre corporation depuis les 50 dernières années, la corporation ne soit pas en mouvement pour protester !

 

Nous rappelons aussi que le préavis national demeure, donc que pour les cheminots qui souhaitent s’inscrire dans l’action ce jour-là, ils en ont le droit constitutionnel le plus strict et, de notre point de vu de syndicalistes de classe, il en ont le plus impérieux devoir.

 

Car, alors que de nombreux cheminots sont encore dans l’action, avec de nombreux trains supprimés en Ile-De-France, alors que d’autres corporations entrent en lutte cette semaine, il nous faut aller jusqu’au bout des possibilités dans la mobilisation, qui pourrait « coaguler », rebondir et marquer encore des points contre ce gouvernement de casse sociale, qui n’a décidément presque plus aucun soutien chez les travailleurs de ce pays !

 

Les syndicat CGT des cheminots de Versailles lance donc un appel à tous les cheminots du site : la lutte continue, nous devons être tous sur le pont pour faire entendre notre voix, et tendre une main fraternelle à tous les cheminots qui souhaitent revenir dans le mouvement pour protester contre cette réforme mortifère.

 

Tous sur le pont dès lundi, tous mobilisés mardi pour dire NON à ces députés :

- Vive le monopole public SNCF du transport de marchandises et de voyageurs,

- Vive l’extension de notre statut à tous les travailleurs du rail !

Notre tract de soutien aux cheminots en grève

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lutte reforme juin 2014 2 moins

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Où nous mène la « réforme ferroviaire » ? Retour sur les effets désastreux de la privatisation du rail britannique

Le mouvement de grève des cheminots, massivement suivi ce 11 juin, contre la « réforme ferroviaire » suscite une vague de désinformation sur les ondes, dans nos écrans, à la une de nos journaux.

 

Nous republions ici un article originairement publié en juin 2013 sur les conséquences catastrophiques de la privatisation du rail entamée au début des années 1990 en Grande-Bretagne.

 

Eclairant pour comprendre le bien-fondé de la lutte de nos camarades cheminots, les implications ultimes de cette « réforme ferroviaire » qui vise au démantèlement de la SNCF publique.

 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

 

 

 

« The great train robbery : les conséquences économiques et politiques de la privatisation du rail » : voilà le titre du rapport réalisé par le Centre de recherche sur le changement socio-culturel de Manchester, commandité par le Congrès des syndicats britanniques (TUC).

 

Le rapport a fait la une de la presse britannique. Il est dans notre intérêt en France, au moment où le gouvernement socialiste prépare une « réforme ferroviaire » qui irait dans le sens de la mise en concurrence, d’apprendre les leçons de la privatisation britannique.

 

Tout d’abord, rappelons que la privatisation du rail avait été préparé dans les années 1980, sous Thatcher, avec l’éclatement de l’unicité du British Rail en entités autonomes par secteurs géographiques (Network SouthEast) ou secteur d’activité (fret).

 

En application de la directive européenne 91/440, la Grande-Bretagne divise en 1993 gestion du réseau confiée à RailTrack, et exploitants mis en concurrence, à l’origine une vingtaine d’entités publiques sectorisées.

 

En 1996, avant les élections législatives, le Parti conservateur privatise l’ensemble des opérateurs, gestionnaires du réseau, fret comme exploitants voyageurs.

 

Reniant ses promesses, le gouvernement de Tony Blair va achever la privatisation de ce qu’il restait à vendre … avant de re-nationaliser le gestionnaire du réseau car c’est un poste structurellement déficitaire et donc non-rentable. Il faut bien socialiser les pertes !

 

Vingt ans après, le bilan de la libéralisation-privatisation du rail est édifiant, un véritable « pillage » des usagers et des fonds publics, siphonnés par une poignée de monopoles privés. Reprenons l’argumentaire des privatiseurs, point par point :

 

 

  1. Les tarifs les plus élevés au monde : l’argument de la « baisse des tarifs » ne tient pas en Grande-Bretagne. Les tarifs du rail sont désormais, en moyenne, deux fois plus élevés qu’en France, dans le secteur nationalisé. Depuis 1996, l’augmentation des tarifs du train a été trois fois supérieure à celle de l’augmentation moyenne des salaires. La Grande-Bretagne dispose des tarifs les plus élevés du monde : une conséquence de la privatisation ;

 

  1. Des trains qui arrivent de moins en moins à l’heure : les trains qui n’arrivent pas à l’heure, c’est aussi cela l’efficacité du privé. Un train sur six circule avec plus de 10 minutes en Grande-Bretagne (15%), contre un train sur dix en France (10%). La faute est rejetée sur « Network Rail », le gestionnaire du réseau, condamné ainsi à une amende de 90 millions d’euros la semaine dernière ;

     

  2. Un matériel roulant de plus en plus vieux : la modernisation conséquence de la privatisation, rien n’est plus faux. Depuis la privatisation, l’âge moyen du matériel roulant a augmenté, il était de 16 ans en 1996, il est de 18 ans aujourd’hui. L’investissement dans le renouvellement du matériel roulant a chuté de moitié entre 1993 et 2013 ;

     

  3. Un système excessivement coûteux : comme pour la Santé ou l’Education, contrairement aux idées reçues, le rail public coûte excessivement moins cher que le rail privé. Déjà le rapport McNulty publié en 2011 rappelait que les coûts du système fragmenté britannique étaient 40% supérieurs à ceux du système nationalisé français ;

     

  4. L’ouverture à la concurrence … c’est la domination des monopoles étrangers !: dans un secteur où un seul réseau existe, la « libre concurrence » est encore plus qu’ailleurs un leurre. De fait, le système privatisé britannique a conduit rapidement à l’émergence de monopoles nationaux, comme le britannique FirstGroup qui contrôle 7 des 23 « opérateurs privés » et surtout à la main basse des grands monopoles européens : l’Allemand Deutsche Bahn, l’Hollandais NS et enfin la SNCF (via Keolis) ont pris possession de 11 des 23 opérateurs du chemin de fer britannique. Quatre entreprises contrôlent donc 80% du rail britannique !

     

  5. Des investissements publics et une dette publique ! : la privatisation n’a pas conduit à la baisse des investissements publics mais au contraire à leur augmentation : 6 milliards d’euros de subventions par an pour financer les projets d’infrastructures, c’est deux fois plus qu’avant la privatisation. Ces projets d’infrastructures plombent les comptes du « Network Rail », sciemment re-nationalisée en 2001 : le gestionnaire public accumule désormais une dette de 40 milliards d’euros ;

     

  6. Mais des profits privés !: Si les pertes sont socialisées, les profits, eux, sont bien privatisés : en 2012, la seule Deutsche Bahn a réalisé 1 milliard d’euros de profit sur le réseau anglais. Les opérateurs privés bénéficient des investissements publics dans le réseau puisque 90% des profits sont ensuite directement reversés aux actionnaires. En outre, le gestionnaire public du réseau, malgré son endettement, continue à pratiquer des tarifs préférentiels pour l’usage du réseau : les droits de péage ont baissé de moitié depuis dix ans ;

 

La libéralisation puis la privatisation du rail, suivant les directives européennes mais en fonction d’un choix délibéré du grand capital britannique : un désastre patent pour les usagers, les contribuables et les travailleurs mais une opportunité pour les monopoles.

 

Un désastre qui a coûté la vie à plusieurs centaines d’usagers et de travailleurs britanniques, il suffit de se rappeler de la catastrophe de Landgrove-Broke qui a coûté la vie à 31 usagers et blessé 500 autres : les opérateurs privés ne voulaient pas à l’époque investir dans des dispositifs de sécurité.

 

Le désastre est tel que certaines fractions du capital britannique commencent désormais à reconsidérer l’ (in-)efficacité d’un système ferroviaire privatisé : le Parti travailliste se déchire désormais sur la re-nationalisation potentielle du rail.

 

Dans le même temps, les syndicats du rail défendent ardemment la nationalisation du rail. Certains liés aux calculs d’une fraction du camp travailliste. D’autres, comme le syndicat de classe RMT, dans une perspective véritable de refondation d’un service public national.

 

Pour nous français, ces débats nous ramènent un siècle en arrière, avant la nationalisation de la SNCF : la défense du monopole public est plus que jamais une nécessité !

source solidarité internationale pcf

Sur RTL, Mélenchon se réfère à Sarkozy et à Jospin, tend la main à Duflot, cultive le flou sur l’Europe… Qui peut prétendre encore le faire passer pour une alternative de « gauche »?

Sur RTL, Mélenchon se réfère à Sarkozy et à Jospin, tend la main à Duflot, cultive le flou sur l’Europe… Qui peut prétendre encore le faire passer pour une alternative de « gauche »? dans Faire Vivre et Renforcer le PCF 140428_rtl_m%C3%A9lenchon_lehyaric-300x119

Jean-Luc Mélenchon était l’invité de l’émission le « Grand Jury RTL-Le Figaro » le 27 avril 2014.

Son opportunisme droitier ressort de toutes ses positions. Son petit jeu oratoire fait d’imprécations et d’invectives dans tous les sens a de plus en plus de mal à le masquer. Il agace l’auditeur. Il fait rigoler les journalistes.

A propos d’Alstom, Mélenchon ne trouve pas mieux que de se référer à … Sarkozy et sa nationalisation provisoire de 2004 dont il salue le caractère « stratégique » dans « l’intérêt général ». Sarkozy n’a fait que garantir le renflouement de l’entreprise, saignée par les dividendes versés à ses anciens propriétaires, la préservation des intérêts des banques. En collaboration avec Bruxelles, il a engagé le démantèlement d’Alstom, préparant sa vente à la découpe d’aujourd’hui. La nationalisation des pertes, la garantie publique du profit capitaliste: Quel modèle!

Mélenchon recycle également la trouvaille de Montebourg pour le site Arcelor de Florange, la proposition de « nationalisation temporaire ». D’ailleurs, Montebourg aussi son slogan pour Alstom, en vue de faire pression pour son passage sous la coupe de Siemens. « Pourquoi pas avec Siemens ? » s’est exclamé hier Mélenchon (mais après la « nationalisation temporaire »…)

Mélenchon, avec son gauchisme, est parfaitement dans le rôle pour lequel il est invité : déformer, déconsidérer les revendications historiques de mouvement révolutionnaire, du PCF, en l’occurrence celle de la conquête de nationalisations démocratiques par la lutte et la mobilisation des salariés et du pays.

Gentils avec leur invité, les journalistes ont omis cette fois-ci, malgré l’actualité de l’affaire Morelle et des écoutes de Sarkozy, de rappeler la présence de Mélenchon à la remise de la Légion d’honneur à Patrick Buisson.  

Loin de souhaiter un partenariat énergétique entre EDF et Alstom, Mélenchon a enfourché une fois de plus son cheval de bataille anti-nucléaire. Converti au lobby environnemental, Mélenchon ne cesse de se définir comme « écologiste » (peut-être dix fois au cours de l’émission). Sur le plan politicien, il drague plus que jamais les Verts et EELV. Après la main tendue à Cohn-Bendit en 2011, la main tendue à Joly en 2013, c’est la main tendue à Duflot.

Notre révolutionnaire de couloirs, rompu aux marchandages de Solférino, du Sénat ou de Matignon, n’envisage qu’une seule perspective politique : la constitution d’un nouveau gouvernement, avec pourquoi pas lui-même (ou Montebourg) comme premier ministre de Hollande. Pour y arriver, il fait semblant de compter sur une majorité de « gauche » qui existerait, potentiellement, à l’Assemblée nationale avec les députés EELV et PS… Rassembler la gauche que Valls divise: « il a fait quitter le gouvernement aux Verts. Il rejette le Front de gauche ». Un renversement du Palais Bourbon ! Et surtout pas d’une dissolution qui ne manquerait pas de renforcer la droite.

Les journalistes n’ont pas de mal à lui faire redire son bilan positif de l’expérience du gouvernement Jospin de « gauche plurielle » : le « plus à gauche dans le monde » avec la CMU, les 35 heures… (cadeaux sans précédent au patronat, flexibilisation sans précédent du temps de travail…).

Le souvenir de Jospin comme perspective révolutionnaire ! Les journalistes raillent : « c’est pourtant ce gouvernement qui a privatisé le plus ! ».

Sur l’Ukraine, Mélenchon fait entendre un son différent mais c’est pour célébrer les « amitiés historiques franco-russes », bien antérieures à l’URSS (Alexandre III ?).

Reste l’Europe, à quelques semaines des élections européennes. Curieusement, Mélenchon est fort discret et confus sur la question. Est-il pour ou contre l’euro ? Ni pour, ni contre, ou tout au contraire, pourrait comprendre l’auditeur distrait. En fait totalement pour mais sans oser le dire clairement. Mélenchon s’affiche contre « l’euro fort », contre « l’Euromerkel » pour mieux cacher qu’il est surtout pour l’euro.

Il « ne souhaite pas la sortie de l’euro ». Mais « elle pourrait se produire, dans des conditions désastreuses ». Il se raccroche à l’illusion du « changement du statut de la Banque centrale européenne ». Le Maastrichien Mélenchon s’adapte selon les médias qui l’interrogent. Au quotidien l’Alsace, le 7 mars, il dramatisait « Qui peut croire que l’explosion de l’euro pourrait amener autre chose qu’une guerre ».

Mélenchon a montré sur RTL qu’il n’y avait pas plus populiste et nationaliste que les partisans de l’UE et de l’euro comme lui. Ecœurant, se proclamant chargé de « l’intérêt français », il a insulté les « retraités allemands qui se tapent sur la panse ». Vraiment les Le Pen ont toutes les raisons de choyer Mélenchon comme adversaire !

Mélenchon est candidat à sa réélection au Parlement européen dans la région « Sud-ouest ». Il ne pourra retrouver sa sinécure européenne qu’avec l’appui du PCF. Du coup, aux questions des journalistes sur l’état du Front de gauche, il apaise le climat de défiance qu’il a créé avant les municipales. Tout irait bien avec le PCF. « Il n’y a pas de contradiction avec Pierre Laurent » qui est également allé à la rencontre des Verts… Patrice Le Hyaric est là dans le studio.

Avec nous, militants communistes, il y a plus qu’un problème !

Vivelepcf, 28 avril 2014

Nous manifesterons le 12 avril pour contribuer au développement des luttes sociales, décisives pour mettre en échec la politique au service du capital

Le PCF a initié depuis plusieurs semaines la « marche nationale contre l’austérité » samedi 12 avril à Paris (14h République). Il a été rejoint par d’autres organisations. Un appel est finalement sorti, signé par des personnalités aux fonctions et perspectives politiques très diverses.

Ce texte général porte le rejet des politiques d’austérité, la défense de la Sécurité sociale et des services publics, la nécessité du retrait du « pacte de responsabilité », la condamnation de l’extrême-droite.

Nous manifesterons le 12 et appelons à manifester.

Ce qui nous importe avant tout, c’est de contribuer à redonner confiance au mouvement social, aux luttes, dans leur force, dans leur capacité à porter le changement politique alors que les élections municipales viennent de confirmer, sans surprise, l’absence, aujourd’hui de toute perspective de changement politique institutionnel. En 2010 pour défendre les retraites, nous étions le nombre pour battre Sarkozy. Nous pourrions l’être à nouveau face à la poursuite de sa politique par Hollande et Valls. Revenons sur les dégâts causés par les illusions électorales semées avant 2012 !

Ce qui nous importe, c’est de soutenir et d’alimenter les luttes décisives en cours, en premier lieu celles pour le retrait du « pacte de responsabilité », précisé et aggravé par Valls et celui de la « réforme ferroviaire », fer de lance de la casse des services publics, que le pouvoir espère faire passer en catimini au cœur de l’été.

Ce qui nous importe, c’est de combattre et démasquer le FN et le rôle que le système lui confie pour détourner des luttes – vers sa logique de haine –  et stériliser la colère populaire et l’opposition à l’Union européenne du capital.

Ce qui nous importe, à quelques semaines des élections européennes, c’est bien de faire le lien entre le rejet de classe de l’UE et les luttes nationales décisives. Refuser les « diktats » de Bruxelles, refuser les traités et directives européens illégitimes, cela ne peut se faire, pour les travailleurs de France, qu’en repoussant en France – dans une perspective internationaliste – le « pacte de solidarité » ou la « réforme ferroviaire ».  

Nous réaffirmons la nécessité de la rupture avec toute intégration dans l’UE du capital, l’illégitimité de ses institutions. Il est inadmissible que l’UE puisse encore servir de prétexte idéologique à la résignation des travailleurs français devant l’austérité. La remise en cause de l’euro, son instrument de mise en concurrence des peuples et de contrôle des économies nationales doit être mise en débat dans notre pays.

A ce titre, nous exprimons notre désaccord total avec les positions politiques de la Confédération européenne des syndicats (CES – avec son relai en France, la CFDT), qui après avoir défendu la Constitution européenne et le Traité de Lisbonne, s’efforce de faire vivre l’illusion de « l’Europe sociale » pour mieux légitimer l’ordre de l’UE du capital. Nous exprimons notre désaccord total avec le politicien grec Tsipras, dirigeant du Parti de la gauche européenne (PGE), qui se présente à la présidence de la Commission européenne, légitimant la dictature de la principale institution du capitalisme européen.  

Nous souhaitons aussi écarter et remettre à leur place, aussi bien la supercherie du « dialogue social » avec les syndicats de collaboration comme la CFDT, que les calculs et projets de recomposition politique de certains politiciens français de « gauche ». Certains passent allègrement du rose, au vert, au jaune, voire au rouge (pour la cravate) s’efforcent maintenant de constituer une « gauche de rechange » avant des élections, quand Valls aura commis ses méfaits.

Ce qui nous importe au contraire, c’est de montrer la nécessité d’un parti de classe révolutionnaire, intransigeant dans la lutte des classes du côté des travailleurs. Ce parti en France, historiquement, c’est le PCF, avec ses symboles, faucille et marteau.

Le 12 avril, nous voulons aussi marquer que les militants de ce parti – loin des calculs politiciens pour des places dans les institutions – se battent, vont au contact des travailleurs et des populations pour leur proposer d’organiser politiquement leurs luttes et leurs colères, ensemble, pour mettre en échec, en commençant tout de suite, la politique au service du capital.

Retrouvons-nous le 12 avril place de la République !

Cinq ans après l’adhésion à l’UE, une majorité de Bulgares pense que l’intégration européenne n’a pas été positive

A deux mois des élections européennes, les peuples sont plus défiants que jamais envers l’Union européenne. La propagande européenne ne passe plus face à la réalité de la paupérisation des peuples. Le cas de la Bulgarie, entrée dans l’UE en 2008, en est caractéristique.

Pendant que les projecteurs sont braqués sur l’Ukraine, on ferme la lumière sur des mouvements populaires massifs dénonçant l’intégration européenne : hors de l’UE comme en Bosnie, ou dans l’UE comme en Slovénie, Bulgarie sans oublier la Grèce ou le Portugal bien sûr.L

La privatisation de l’électricité impulsée par l’UE, une tragédie

En Bulgarie, l’année 2013 a vu les plus grandes manifestations depuis 1997, si ce n’est depuis le début de l’histoire moderne de ce pays remettant en cause la captation du pouvoir par une mince oligarchie, son choix désastreux de l’intégration européenne et de la privatisation intégrale du pays.

En février, des dizaines de milliers de personnes descendaient dans la rue pour protester contre la hausse des frais de scolarité dans des universités médiocres, la dégradation de l’accès aux hôpitaux en décrépitude, enfin surtout contre la hausse des tarifs de l’électricité.

Derrière, c’était la privatisation du secteur de l’électricité qu’ils remettaient en cause, opérée en 2004, pour répondre aux critères d’adhésion à l’UE, d’intégration au marché commun de l’énergie.

Aujourd’hui, trois grands monopoles étrangers se partagent désormais le marché : l’allemand E-On inévitablement dans le nord-ouest, le groupe tchèque CEZ à l’ouest et l’autrichien EVN au sud-est.

Pour les ménages bulgares, la privatisation a été une tragédie : aujourd’hui la facture moyenne d’électricité est de 100 € dans un pays où le salaire minimum est à … 115 €, le salaire moyen à 350 €. Les cas où l’électricité représente plus de la moitié du budget sont fréquents.

Une pression qui a contraint le gouvernement de droite de Boyko Borisov à démissionner. Un gouvernement dans lequel le Ministre des Finances avait osé dire que « nationaliser l’électricité, c’est aller vers la collectivisation donc vers le goulag ! ».

Le nouveau gouvernement socialiste n’a guère changé la donne, se révélant proche des oligarques milliardaires, osant nommer le magnat médiatique Delyan Peevski à la tête de l’Agence de sécurité nationale (DANS), ne changeant rien à la situation du secteur de l’électricité.

Une décision qui a relancé l’indignation des manifestants, contraignant le gouvernement à retirer cette nomination. Les protestations ont continué face au refus du gouvernement socialiste d’opérer un changement de cap par rapport au consensus néo-libéral.

70 % pensent que l’UE n’a rien changé ou fait empiré la situation

Un an après, les Bulgares sont toujours dans la rue, à un rythme quasi-quotidien, pour manifester le ras-le-bol face à la politique d’un gouvernement aux ordres de l’Union européenne, des grands monopoles européens et des oligarques locaux.

La défiance de la population envers son gouvernement est maximale : seuls 26 % des Bulgares ont confiance en leur gouvernement. A contrario, selon l’institut de sondage Alpha Research près de 80 % des Bulgares soutiennent les manifestations anti-gouvernementales.

Sept ans après l’intégration européenne, et les mirages promis par la classe politique locale, la désillusion est incontestable : Seuls 15 % des Bulgares pensent que l’adhésion à l’UE a amélioré leur situation contre 70 % qui pensent qu’elle ne l’a pas améliorée ou qu’elle l’a empirée.

Un autre sondage, plus nuancé, soulève le même constat : seuls 31 % des Bulgares estiment qu’il y a eu un impact positif de l’adhésion de la Bulgarie à l’UE, 17 % qu’elle a eu un impact négatif, 51 % aucun impact significatif.

Il faut dire que la Bulgarie reste un des pays les plus pauvres d’Europe : le salaire moyen est de 300 € par mois (seule l’Albanie fait pire en Europe!), une famille sur cinq vit sous le seuil de pauvreté, soit avec moins de 90 € par mois.

Le détail est encore plus désolant. Selon les syndicats bulgares, au vu des tarifs exorbitants de la nourriture, de l’énergie, des transports, il faut 980 € à une famille de quatre personnes pour répondre à ses besoins : seules 11 % des familles bulgares rentrent dans cette catégorie.

Les « poor workers », travailleurs pauvres ont explosé en Bulgarie, atteignant aujourd’hui le chiffre de 650 000 personnes, gagnant beaucoup moins que la moyenne nationale (de 300 €!), ils sont légion dans la vente, le bâtiment ou l’entretien.

Un an après l’intégration à l’Union européenne, les ménages bulgares avaient perdu 15 % de leurs revenus, passant en moyenne de 415 à 355 € entre 2008 et 2009.

De quoi rendre limpide la position sceptique des Bulgares vis-à-vis du mirage de l’intégration européenne.

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

Le programme des Voix de la Colère pour les élections municipales de Saint-Quentin

Consulter et télécharger le programme intégral ici

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Le 18 mars contre le « Pacte de responsabilité » : une journée très importante. RETRAIT PUR ET SIMPLE DU PACTE DE RESPONSABILITE !

On doit se féliciter de l’appel des syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires à faire grève et manifester le 18 mars pour les salaires, l’emploi, la protection sociale et les services publics.

Le point naturel de convergence des revendications est l’exigence du retrait du projet de « Pacte de responsabilité » de François Hollande. Les unions syndicales départementales de Paris l’expriment sur leur tract d’appel titré: « NON AU PACTE DE SOLIDARITE ». Ce point de convergence, c’est ce que les militants, les luttes, le mouvement social, les travailleurs attendent.

Le 6 février, des manifestations ont eu lieu dans toute la France à l’appel de la CGT. Certains s’apprêtaient à gloser sur la faible mobilisation et l’isolement des cégétistes. La détermination des manifestants, leur recherche d’un point d’unification des luttes leur a cloué la bouche. L’unité à tout prix des directions syndicales ne saurait être un but en soi. L’union sur des objectifs concrets pour mettre en échec  la politique dirigée contre les travailleurs, si !  

Les diversions et les pirouettes du pouvoir ne parviennent pas à en masquer l’importance et l’impact considérable du Pacte de responsabilité sur chaque famille de travailleurs.

Le Pacte est au cœur de sa politique antisociale. D’un côté, il comprend des cadeaux au patronat sans précédent : les 20 milliards d’euros par an du « Crédit d’impôt compétitivité » (CICE), des abaissements de cotisations sociales familiales pouvant aller jusqu’à leur suppression pur et simple de cette partie du salaire socialisé, 10 à 35 milliards d’euros suivant les scénarios. De l’autre côté, les familles doivent s’acquitter de 7 milliards d’augmentation de la TVA. Le financement des allocations familiales, déjà scandaleusement restreintes, est menacé dans son fondement même. Au total, 50 milliards d’euros de coupes des dépenses publiques et sociales sont annoncés.

La mise en scène du « dialogue social », des compromis, pour obtenir des « contreparties » du patronat apparaît pour ce qu’elle : une vaste supercherie. Les 30 milliards d’euros annuels d’exonérations de cotisations sociales patronales, depuis 15 ans, n’ont pratiquement pas créé d’emplois : les faits sont là ; même les économistes à la solde du pouvoir ne les contestent pas.

La collusion entre le MEDEF, la CFDT et le pouvoir apparaît encore plus au grand jour. L’illusion d’un consensus « social » après un accord MEDEF-CFDT ne prend plus. L’union « sacrée » pour l’austérité et pour gonfler les profits capitalistes, à laquelle a scandaleusement appelé Hollande dans ses vœux en faisant référence à 1914, ne prend pas.

La CFDT se trouve aujourd’hui rejoindre exactement les volontés du MEDEF : prolongement du CICE et division par deux des cotisations patronales familiales. La CFDT a choisi son camp depuis longtemps, ce n’est pas celui des travailleurs, c’est celui de la collaboration de classe.  La CFDT (et l’UNSA) peut bien signer de temps à autre, avec d’autres syndicats, des déclarations de diversion, fourre-tout, vagues, pleines de bons sentiments, surtout stérilisantes, sa fonction de syndicat jaune au plan national n’est plus contestable.

Les négociations sur le Pacte commencent officiellement le 28 février. Il n’y a évidemment rien de bon à en attendre. L’appel du 18 mars rend caduques les positions de repli, de résignation adoptées par certaines directions syndicales.

Certains camarades s’inquiètent de la proximité entre le 18 mars et les élections municipales. Qu’importe ! Ce n’est pas aux municipales, cette année, que se joue le changement de politique nationale. Aux électeurs de reconnaître localement leur droite et leur gauche, dans les cas où ils auront vraiment le choix.

Le débat des élections européennes, réduit à quelques semaines, va être aussi tronqué. Le consensus gauche/droite autour de l’intégration européenne va s’appuyer sur le rôle de repoussoir confié à l’extrême-droite. Le mirage de « l’Europe social » correspond bien à la mystification du « Pacte de responsabilité ». Les batailles nationales, contre l’austérité, ou encore contre la « réforme » ferroviaire, portent la rupture nécessaire avec l’UE du capital. Les illusions électorales semées pour 2012 n’ont coûté que trop cher aux luttes, notamment aux grandes mobilisations pour les retraites.

Certains camarades redoutent une nouvelle journée d’action isolée, sans lendemain, à l’image de l’organisation décousue de la mobilisation contre l’ANI (« accord » de casse du code du travail et de libéralisation du licenciement). Ne laissons pas ce scénario se reproduire ! La lutte contre le « Pacte de responsabilité » peut et doit être très rassembleuse.

Ces dernières semaines, les ultraréactionnaires ont tenu le pavé. On remarque que ces soi-disant défenseurs de la famille ne défendent pas les allocations familiales ! Tout le débat politique est en train d’être dévié vers la droite et les seules questions de société. Il n’est que plus important de développer la mobilisation la plus large sur les questions économiques et sociales cruciales, avec des objectifs précis et clairs.   

Communistes, nous mettrons toute notre énergie à alimenter la bataille contre le « Pacte de responsabilité », à en démasquer le contenu, à faire grandir l’exigence de son retrait pur et simple, de la suppression de tout ce qu’il comporte, le CICE, les hausses de TVA.

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