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60 000 postes d’enseignants promis … à peine plus de 5000 trois ans plus tard

Après les retraites, la TVA, le CICE, l’ANI, … voilà une nouvelle promesse du candidat Hollande qui part en fumée.

Les 5 années de gouvernement de droite sous la présidence Sarkozy avaient saigné notre système éducatif. La politique de la RGPP (révision générale des politiques publiques) avec l’annonce populiste du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, a fortement contribué à la ruine de nos services publics. Les conséquences en ont été diverses et variées allant de la privatisation au ralentissement des services en passant par les techniques managériales les plus dures pour combler le manque de personnel. Dans les services publics de santé, on assiste à des périodes d’attente allongées, des personnels en sous effectif poussés à combler les manques par une présence prolongée. La fatigue et le manque de personnel ont des répercussions directes sur la prise en charge des patients. Ces régressions touchent directement la qualité des services de santé. On constate les mêmes effets dans la police ou les services d’urgence.

Pour l’éducation, le bilan est tout autant alarmant. Au total, en 5 ans, ce sont 77 000 postes qui ont été supprimés. Les conséquences sont multiples et engendre une dégradation de la qualité de l’enseignement dans notre pays. Parmi les plus graves : augmentation du nombre d’élèves par classe, fermetures massives des écoles rurales et de proximité au profit de regroupements et de grosses structures, les élèves en difficulté ou en situation de handicap ne sont plus ou peu pris en charge, le remplacement des professeurs absents est compromis, les élèves tardent à voir venir l’enseignant remplaçant en cas de longue maladie ou de congé maternité, … autant de points mis en place au cours de plusieurs dizaines d’années pour faire progresser notre système éducatif et sacrifiés en 5 ans de politique réactionnaire et libérale.

Hollande, en campagne présidentielle, avait annoncé remettre 60 000 postes d’enseignants sur le quinquennat. La promesse ne couvrait même pas la casse du précédent gouvernement. Comme à l’habitude des socialistes, il ne s’agit pas d’un progrès social mais de limiter la casse ou plutôt d’organiser une casse plus étalonnée.

Ayrault et Peillon annonçaient en grande pompe une priorité sur le primaire. Comment s’est-elle concrétisée ?

  • En premier lieu, l’annonce d’une grande réforme des rythmes scolaires. Nous aurons droit à une réformette pesant sur les collectivités et les enseignants. Les effets sur l’enseignement ne sont pas concluants dans les mairies où elle est appliquée à la rentrée 2013, quand ceux-ci ne sont pas directement négatifs. Aucun progrès n’est noté pour notre système éducatif, les régressions sont multiples, le coût pour l’État est minime (notre article sur cette réforme). Il ne s’agit en réalité que d’une publicité pour le gouvernement socialiste au frais de la population et qui tourne au bras de fer avec les parents, les enseignants et les élus locaux. Pour tenter d’acheter la paix sociale, Peillon ira même jusqu’à octroyer une subvention exceptionnelle à la FCPE (principal fédération des parents d’élèves) de 150 000 euros. Au passage, le gouvernement aura aussi voté une réduction de l’encadrement des activités péri-scolaires pour rendre la réforme plus « gérable » par les communes.
  • Une annonce récente vient d’être faite visant à réduire le nombre d’heures de présence élèves pour les enseignants en zone d’éducation prioritaire (ZEP). Valable uniquement pour le second degré dans un premier temps, le gouvernement s’est vu forcer d’y consentir aussi pour le premier degré sous la pression des organisations syndicales. Peillon avait aussi tenté d’augmenter le nombre d’heures de présence élèves pour les professeurs en classe prépa. Ces deux reculs du gouvernement sont aussi dûs à la crainte de convergence des luttes dans le domaine de l’éducation. L’ensemble du système éducatif aurait alors pu s’opposer massivement et conjointement à un gouvernement déjà fragilisé. Il y a fort à parier que cela n’est que partie remise pour les socialistes.
  • Enfin, la question du recrutement des enseignants. Si le gouvernement ne pouvait pas se permettre de revenir totalement sur sa promesse électorale, on est en revanche très loin du compte et des 60 000 postes promis. À la rentrée 2013, ce ne sont que 3046 postes qui ont été créés. À la rentrée 2014, le solde net sera de 2355 postes, donc déjà en recul par rapport à 2013.  Ces chiffres sont aussi à mettre en parallèle avec les 30 000 nouveaux élèves attendus à la rentrée 2014, à la baisse du taux horaire dans l’enseignement en éducation prioritaire et à un total de 840 000 enseignants en France. Au final, il est probable que ce recrutement (moins de 0,5% du total) ne suffise pas à faire face à ces variables et engendrent de nouvelles augmentations d’effectif dans les classes.

Peillon a déjà annoncé qu’il repoussait la carte scolaire après les élections municipales, ce qui n’augure rien de bon. Ce calendrier obligera les équipes pédagogiques et les administrations à gérer dans l’urgence les changements imposés.

Comme à son habitude (depuis son arrivée au pouvoir et chaque fois qu’il l’a eu), le gouvernement socialiste annonce des réformes progressistes qui cachent en fait des régressions dans la continuité des gouvernements précédents.

Ne nous leurrons pas et n’attendons rien des politiques opportunistes en place. Seul un rapport de force concret pourra permettre de stopper les reculs sur nos acquis. Seule l’organisation des masses peut permettre l’établissement de ce rapport de force. Et seules des positions de ruptures avec les institutions actuelles peuvent permettre de créer cette organisation dans des perspectives de changement de société.

article AJ pour la Section PCF de Saint-Quentin

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Le changement c’est maintenant!!!!! Le compte est loin d’y être , nous ne voyons rien venir

Le changement c'est maintenant!!!!! Le compte est loin d’y être , nous ne voyons rien venir dans ELECTIONS: Un moyen pas un objectif affiche-hollande-2012-le-changement-c-est-maintenant-300x2246 mai. Nouveau Président de la République.

17 juin. Nouvelle majorité présidentielle.

 

CHANGEMENT ?

Le compte est loin d’y être !

Quatre mois après l’élection de François Hollande, seules quelques mesures timides ont été prises en faveur de la population.

Pire, le nouveau gouvernement a pratiquement repris à son compte la politique d’austérité précédente.

Tout ça pour ça ? Après une campagne électorale interminable de plus d’un an, les Français commencent à avoir l’impression que « la montagne a accouché d’une souris ».

Non seulement les quelques mesures prises (retraite à 60 ans pour quelques milliers de salariés largement financée par une hausse des cotisations, fin de la détaxation des heures supplémentaires, timide relance du logement social …) sont loin d’être à la hauteur des besoins mais le gouvernement a repris à son compte la politique d’austérité menée par l’ex-gouvernement Sarkozy et les autres gouvernements européens.

C’est le cas notamment pour les salaires et donc pour l’emploi, pour la santé, pour la reprise de la répression des Roms présentés comme des boucs émissaires ….

Les communistes n’en sont pas surpris : ce résultat était inscrit dans le refus d’une partie de la gauche de s’attaquer à la toute puissance des marchés financiers et de leur « outil » principal : l’Union européenne.

Comment, dans ces conditions, mener une autre politique que celles menées partout en Europe avec les conséquences que l’on connaît en Grèce, au Portugal … mais aussi en Allemagne avec ses 7,5 millions de travailleurs pauvres ?

 

UN VRAI RASSEMBLEMENT POUR UNE VERITABLE ALTERNATIVE

1981 – 1988 – 1997 – 2012 ? Pour la quatrième fois en 30 ans, la preuve est en passe d’être faite que l’alternance (changement de femmes et d’hommes au pouvoir) n’a rien à voir avec l’alternative politique (une autre politique).

Il ne peut pas y avoir de raccourcis. Il faudra bien, à un moment, bouger les lignes politiques entre une droite décomplexée (qui se rapproche chaque jour un peu plus du Front national) et une partie de la gauche qui, du parti socialiste aux verts en passant par le Front de gauche, promet le changement sans vouloir remettre en cause les marchés financiers, la monnaie unique et l’Union européenne

Pour les communistes, ce qui compte avant tout ce sont les hommes et les femmes qui subissent tous les jours l’exploitation du capital, l’exploitation de l’homme par l’homme.

Le rassemblement, c’est avec eux qu’il faut le construire, pas avec ceux qui affirment les représenter pour mieux les négliger ensuite.

Dans les entreprises, dans les quartiers, nous sommes des millions à vouloir que notre vie change.

Ensemble, nous sommes une force considérable, capable de bousculer tous les calculs politiciens.

Pour ce qui les concerne, c’est l’objectif auquel veulent contribuer les communistes.

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UE/euro : la seule question à poser, c’est comment rompre avec l’une et l’autre ! Déjouons les opérations politiques autour du « TSCG » !

UE/euro : la seule question à poser, c’est comment rompre avec l’une et l’autre ! Déjouons les opérations politiques autour du « TSCG » ! dans Communisme-Histoire- Théorie 120824_Sarko-95x95EDT pour vivelepcf, 18 août 2012

Hollande, après Sarkozy, ne pourra pas esquiver bien longtemps la question de l’UE. Dans quelques mois, sa politique d’austérité « équitable » a tous les risques de se transformer en super-austérité. Le capitalisme va continuer à utiliser sa propre crise pour s’attaquer aux acquis des travailleurs pays après pays en Europe. En 2013, la France est censée emprunter 400 milliards d’euros sur les marchés. Elle affrontera la concurrence des pays, comme l’Italie, où les salaires et les droits sociaux auront été écrasés. L’UE s’apprête à être, comme contre Grèce, Espagne ou Italie aujourd’hui, à la fois le prétexte et l’instrument, avec l’euro, pour imposer cette politique au peuple français.

Mais en France, le pouvoir fait face à un obstacle particulier. En 2005, s’est déroulé un vote et la sanction populaire est tombée. Par référendum, le peuple a rejeté à 55% la « constitution » européenne qui reprenait l’ensemble des traités européens, Maastricht, Amsterdam, Lisbonne. Une claque notamment pour Hollande et Sarkozy qui avaient posé ensemble sur Paris Match pour le TCE. Le pari de « relégitimation » de l’UE a échoué. Bien sûr, gauche et droite se sont entendues pour adopter au Parlement en 2008 le Traité de Lisbonne avec l’essentiel des dispositions techniques du TCE (pas toutes, notamment pas l’inscription directe dans la loi française des directives européennes).

Mais, aujourd’hui plus encore, avec l’expérience de l’intrusion de l’UE et de la BCE sur les pays voisins, le discrédit à 55% de l’UE demeure. Un potentiel de résistance et de contestation notamment de l’euro existe et peut être développé. Une majorité encore plus large pense que l’euro a été une mauvaise chose.

Face à cette situation, l’idéologie dominante a adapté son discours, a temporisé. Sarkozy a très peu utilisé le prétexte européen pour faire passer ses contre-réformes. Sarkozy, puis Hollande ont adopté une posture de fermeté face à l’Allemagne d’Angela Merkel.

Surtout les partis du système ont tout fait pour minimiser, esquiver la question européenne pendant l’interminable campagne électorale de 2012.

Le système a confié au FN le soin de jouer son rôle habituel de repoussoir pour discréditer toute idée de rupture avec l’UE. Le Pen fille n’a pas eu à le mener jusqu’au bout, abandonnant la question de l’euro dans sa profession de foi. L’absence des positions historiques du PCF, celles qui ont alimenté nos campagnes contre Maastricht notamment a pesé lourd, avec le choix de la direction du Parti de l’effacement dans le Front de gauche, de l’alignement derrière le PGE, la CES et le Maastrichien, « fédéraliste », Mélenchon.

Les élections passées, Hollande réintroduit la question européenne avec l’adoption du Pacte budgétaire. Sur le plan politicien, il s’est débrouillé pour l’associé dans un « paquet », soumis au vote des députés et sénateurs, comprenant un volet « croissance » qui permettra à la gauche de se différencier de Sarkozy. Notons, au passage, que ce volet « croissance » n’est qu’un instrument de plus dans l’intégration dans l’UE du capital.

Le Pacte budgétaire est avant tout un instrument politique pour mettre une pression européenne sur les peuples. Son nom de code, en jargon européen, est « TSCG » pour « Traité sur la coopération et la gouvernance de l’Union économique et monétaire ». Mais il n’est en rien comparable aux traités de Maastricht ou de Lisbonne. Il ne concerne que 25 pays sur 27 (Royaume-Unis et République Tchèque ne l’ont pas signé). Il ne reprend pas les traités antérieurs. Il ne s’y substitue pas.

Il ne contient en fait que la reprise de la partie du Traité de Maastricht concernant les conditions de déficit et de dette publics pour adhérer à l’euro. Pour les capitalistes européens, ces fameux « critères de Maastricht » ont été bien politiquement très utiles pour compresser les dépenses publiques et sociales, les salaires, tout au long des années 90. Mais dans les faits, ils n’ont quasiment jamais été respectés par un seul Etat membre. Aujourd’hui, ils ont perdu leur efficacité politique.

Le premier objectif du TSCG est de réaffirmer solennellement les critères de Maastricht dans le contexte dramatisé de « crise de l’euro ».  La propagande fonctionne à plein : pour diminuer les déficits publics (creusés par les gouvernements eux-mêmes au profit des capitalistes), pour préserver l’UE et l’euro, il faut adopter le TSCG. Une fois le TSCG adopté, le gouvernement n’aurait plus de marges de manœuvre pour faire d’autres choix que l’austérité. Sous peine de sanctions européennes. On ne connaît que trop ce discours de défausse des gouvernements français. Répétons-le, jamais, les « critères de Maastricht » n’ont été observés mais jamais l’UE n’a pris le risque d’imposer les sanctions prévues à un peuple.

Non, l’atteinte véritable à la souveraineté nationale, à la capacité des peuples à résister au capitalisme, est ailleurs : elle est dans la monnaie unique, l’euro. L’échelon national est dépossédé de sa maîtrise. Au bout de 10 ans, tous ce que, communistes, nous avions dénoncé en combattant Maastricht se produit, la mise en concurrence exacerbée entre les peuples, l’écrasement des activités, des industries des pays les plus faibles, la baisse accélérée des salaires et des droits sociaux etc. La « crise de l’euro » est maintenant à la fois le moyen d’aggraver encore ses effets mais aussi de préparer un renforcement de la tutelle de l’UE du capital sur les peuples avec une intégration bancaire puis budgétaire. NON ! Nous avons dit à non à cela à 55% !

L’autre objectif du TSCG, c’est bien que l’on ne touche pas à l’euro, au consensus pour la sauvegarde l’euro.

Voilà pourquoi, y compris pour lutter contre l’application du TSCG, c’est une fausse-bonne idée, une erreur, voire une tromperie de demander un référendum sur le TSCG, comme le font, après avoir soigneusement attendu l’élection de Hollande, des associations de la « gauche de la gauche », Copernic, Attac ou le Front de gauche.

Non, le TSCG n’est pas un nouveau Traité de Maastricht ou de Lisbonne. L’ériger au même niveau, c’est rentrer dans l’opération politique du pouvoir et de l’UE. C’est dévaloriser les 55% de 2005, le point d’appui pour lutter contre la légitimité et la fatalité de l’application traités, directives et règlements européens, y compris le TSCG lui-même.

Les propos tenus par Pierre Laurent dans son interview à Nice Matin le 15 août sont gravement inconséquents : « L’enjeu est encore plus important que pour le traité de Maastricht il y a vingt ans, qui était déjà une erreur monumentale. » Pierre Laurent décide d’effacer la portée fondamentale de Maastricht. C’est conforme avec l’abandon de la contestation de l’euro et la conversion, avec le PGE, à la « réorientation » de l’UE. Comme dit le chanteur, « une erreur, c’est facile comme un et deux font quatre ». Maastricht, une erreur ? Mitterrand ne savait pas ce qu’il faisait peut-être ! Pour Pierre Laurent, il s’agit sans doute le moyen de gommer le fossé qui sépare les communistes des socialistes comme Mélenchon, chantre en 1992 de Maastricht, qu’il qualifia de « bon compromis de gauche ».

Dans les luttes à venir, l’abandon du point de vue communiste contre l’UE est désastreux.   

A 55%, les Français ont dit NON à tous les traités de l’UE. On leur demanderait maintenant de se prononcer sur une petite partie, un codicille.

Réduire le débat européen au texte du TSCG, oui ou non, c’est rentrer dans le faux débat promu par le système sur les déficits publics. Dans le détail, le TSCG reprend exactement les critères de Maastricht « en vigueur » : 3% du PIB de déficit maximum et 60% de dettes publiques. Le seul point ajouté est une limite de déficit « structurel », c’est-à-dire du budget de fonctionnement, de 0,5% du PIB, sauf circonstances exceptionnelles. On voit le danger de rentrer dans le débat technique !

Communistes, nous ne sommes pas par principe pour des déficits publics mais pour prendre l’argent là où il est, le choix des déficits pouvant se justifier pour certains investissements. Notre problème n’est pas d’abord de s’opposer à la réduction des déficits mais qu’elle se fasse par des prélèvements sur la production de richesses détournée par les capitalistes.

La pétition de l’Huma reprend la notion de souveraineté nationale qui cesse enfin d’être confondue avec le nationalisme. Mais la perte essentielle de souveraineté ne réside pas dans les dispositifs de « sanctions » théoriques, politiques, qui seront aussi peu appliqués que ceux prévus par Maastricht mais bien dans la monnaie unique, l’euro.

On s’étonne que les promoteurs du référendum sur le TSCG ne se soient réveillés qu’après l’élection de François Hollande. Les uns et les autres ont fait semblant de croire, ont voulu faire croire que Hollande « renégocierait » le Pacte budgétaire, autrement qu’il ne l’a fait. C’était aller contre toute évidence. Le résultat de ce travail de rabattage pour Hollande est de faciliter sa position aujourd’hui pour faire passer le TSCG. Et puis, le seul fait d’imaginer que le TSCG soit « renégociable » en dit long sur l’adhésion profonde à la fatalité de l’UE du capital.

Evidemment, de référendum, il n’y en aura pas. L’affaire sera pliée au Parlement en quelques semaines. Mais comme Pierre Laurent le laisse entendre, l’objectif est sans doute ailleurs : « il faut qu’un nombre important de parlementaires de gauche s’opposent à cette ratification lors du vote en septembre ». L’initiative sur le TSCG s’inscrit dans la recomposition politique visée par le Front de gauche, comme par le PGE en Europe (ex : Syriza), constituer des « partis socialistes de gauche » pro-européens.  L’ex-rocardienne Lienemann est déjà sur les rangs pour rejoindre Mélenchon. Hamon et Montebourg, qui font paraître des états d’âme sur le TSCG, seront les contestataires de demain. Les parlementaires « verts » (élus par le PS…), chacun au nom de l’amour de l’UE, se répartissent les positionnements. On se souvient que, pressentant le résultat, le PS n’avait pas mis tous ses œufs dans le même panier en 2005 en délégant les Maastrichiens Fabius, aujourd’hui ministre des affaires étrangères, Bernard Cazeneuve, aujourd’hui ministre des affaires européennes ou Mélenchon pour canaliser le Non.

Depuis des mois, avec d’autres membres du Conseil national du PCF, des centaines de responsables et militants, nous demandons qu’une véritable initiative nationale pour la rupture avec l’UE du capital et la remise en cause de l’euro soit engagée par notre parti, dans la suite de ses positions historiques, notamment contre Maastricht, validées par l’expérience. A chaque niveau, nous nous sommes heurtés à des responsables sourds. Au CN, le débat a été refusé, comme il n’a jamais été discuté de l’initiative actuelle, tombée d’en haut, c’est-à-dire de la direction du « Front de gauche ». L’Humanité nous a envoyé la même fin de non-recevoir alors qu’abondent les tribunes des dirigeants du PG.

Aujourd’hui, plus que jamais, dans le cadre de la discussion nécessaire sur les moyens de faire échec au TSCG, nous remettons en avant notre appel et les propositions de campagnes que notre parti devrait porter :

-          Refus de l’application des traités, directives et règlements européens illégitimes

-          Nationalisation du secteur financier national

-          Dénonciation de la dette publique indue

-          Abandon de l’euro, qui dans le cas de la France, veut dire fin de l’euro et recouvrement des souverainetés monétaires nationales

-          Coopération monétaire via une monnaie internationale commune entre pays de l’UE ou non.

Contre l’alliance européenne des capitalistes, la résistance au plan national est décisive dans l’intérêt mutuel, internationaliste, des peuples!

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Pour la paix en Syrie, agir contre l’entreprise impérialiste d’asservissement et de dissolution du pays

Vivelepcf, 24 juillet 2012

Les événements de Syrie sont dramatiques. La situation de guerre, longtemps confinée à quelques villes, semble s’étendre à l’ensemble du pays. Il y a déjà des milliers de morts. Cela risque de n’être qu’un début.
Début 2011, un mouvement pacifique et légitime s’est développé porteur d’aspirations sociales et démocratiques. Il a été réprimé d’une façon inacceptable avant une libéralisation politique relative et bien trop tardive.
Les Etats-Unis, ses alliés européens de l’OTAN, Israël, ainsi que des dictatures du Golfe et la Turquie s’en servent comme prétexte à une ingérence massive, attisant la guerre, avec comme modèle et perspective, un scénario à la libyenne ou à l’irakienne, des dizaines de milliers de morts, une décomposition du pays, la fin de sa souveraineté, le pillage de ses richesses.
En France, nous ne pouvons pas l’accepter, nous ne pouvons rester sans rien faire.

Ce qui se passe en Syrie, c’est bien une guerre et non la répression d’une révolte populaire. Elle oppose deux forces armées, celle du régime en place d’une part, celle, d’autre part, structurée progressivement depuis des mois à partir d’éléments disparates et puissamment équipée par les puissances impérialistes qui ont intérêt à sa chute voire à l’éclatement de la Syrie. Les armes affluent via l’Arabie Saoudite et le Qatar. La Turquie sert de base arrière.

Une propagande mondiale est mise en œuvre pour justifier l’entreprise de déstabilisation de la Syrie. La télévision qatarienne Al Jezira inonde le monde arabe. La propagande est caricaturale en France. Elle n’est pas sans rappeler, par son outrance, celle qui précéda les guerres du Golfe.

Mais même les observateurs, lointains, « des droits de l’Homme », basés depuis des décennies à Londres ou à New York, à qui l’impérialisme a conféré un contrôle mondial totalitaire de « l’information », commencent à être obligés de reconnaître la situation de guerre. Il est ainsi maintenant avéré que le journaliste français Gilles Jacquier a été tué en janvier par un tir d’obus des « rebelles ». Les morts des « massacres » sont unilatéralement imputés à la cruauté du régime mais il se vérifie qu’ils ont été victimes aussi bien des armes et des crimes des uns que des autres, de l’horreur de la guerre. On ne peut plus cacher que, dans la population ou parmi les réfugiés, l’adhésion politique à la « rébellion » (ou au régime) est aussi faible que le refus de la guerre et l’inquiétude pour l’avenir du pays sont grands.

Pour la paix en Syrie, agir contre l’entreprise impérialiste d’asservissement et de dissolution du pays dans Communisme-Histoire- Théorie 120724_Bacahr_SarkoComme d’habitude, la démocratie a bon dos.  Ceux qui font semblant de découvrir que le régime, dont Bachar El Assad a hérité de son père, est un régime autoritaire, fondé entre autres sur un appareil répressif, prennent l’opinion publique pour des imbéciles. Ce sont les mêmes, qui tel Sarkozy sur la tribune du défilé du 14 juillet 2008, place de la Concorde, faisaient hier encore l’accolade au président syrien. Dans la croisade anti-syrienne pour la « démocratie » figurent, sans que cela n’émeuve les « amis de la démocratie » de sordides dictatures obscurantistes comme le Qatar ou l’Arabie Saoudite…

Les forces impérialistes occidentales ont changé de stratégie vis-à-vis de la Syrie.

Après la disparition de son allié soviétique en 1991, elles avaient cherché à renforcer leur influence, en s’accommodant du système en place, sans se soucier, ici comme ailleurs, de liberté politique, mais en forçant la « libéralisation » de l’économie du pays. Le peuple l’a payé d’une remise en cause d’une partie ses acquis sociaux et d’une nouvelle montée de la corruption.

A la faveur du mouvement de protestation populaire comme dans d’autres pays arabes en 2011, l’impérialisme a trouvé le moyen politique de tenter d’abattre l’Etat syrien.

Les « révoltes arabes » lui ont déjà permis d’intervenir militairement en Libye et de faire éclater la république pétrolière dans l’intérêt de ses multinationales. En Tunisie et en Egypte, l’impérialisme a adroitement accompagné la substitution au pouvoir des dictatures d’hier par de nouvelles équipes dirigeantes islamistes ultra-réactionnaires, qui préservent au mieux ses intérêts et ceux des capitalistes locaux et ne laissent aucun espoir de libéralisation démocratique réelle, encore moins d’amélioration des conditions d’exploitation des travailleurs. Au Barheïn, il a laissé son allié saoudien écraser la révolte populaire par les armes.

En Syrie, dans ce contexte global, à défaut de possibilité, pour l’instant, si près d’Israël, d’intervention militaire directe, l’impérialisme a œuvré par la propagande, par l’action des services secrets, par l’action extérieure massive. Le travail de déstabilisation et d’organisation d’une opposition armée s’est révélé long et laborieux. Les groupes d’opposition politiques sont très divisés et peu représentatifs, en dehors des islamistes, notamment les bourgeoisies émigrées. Le régime El Assad, échaudé par la situation de ses voisins, a fait des concessions politiques comme la fin de l’état d’urgence et tenue d’élections pluripartites. Sa cohésion, construite sur des décennies de dictature, reste grande.

L’entreprise impérialiste et ses relais locaux se sont employés à détourner le mouvement social, légitime et pacifique, l’aspiration à une libéralisation politique, pour établir un climat de violence, à provoquer la réaction l’appareil répressif d’El Assad, à exacerber, par le sang, les divisions religieuses historiques, à dévoyer un par un des cadres du régime, à inonder d’argent et d’armes les candidats potentiels à la rébellion. Indéniablement, leur plan avance maintenant plus rapidement. Vers quelle perspective ? La plus sombre pour le peuple syrien.

Pourquoi la coalition impérialiste associant l’Occident, USA, UE, Israël, la Turquie, les dictatures du Golfe veut-elle détruire l’Etat syrien ? C’est le dernier Etat du monde arabe à affichage laïque et socialiste, non aligné historiquement sur l’impérialisme occidental. Il se situe géographiquement sur les routes du pétrole. Il possède la dernière armée non asservie à l’impérialisme occidental. La Syrie a été un point d’appui décisif dans la mise en échec en 2006 de la guerre israélienne au Liban. L’Etat colonialiste, fer de lance de l’impérialisme, ne le tolère pas et exige sa destruction. Pour la Turquie, dirigée par des islamistes, c’est aussi l’occasion d’étendre sa zone d’influence économique à ses portes, de renforcer la pression sur le peuple Kurde.

Le risque est maintenant réel d’un scénario à l’iraquienne avec décomposition de l’Etat, éclatement du pays, affrontements intercommunautaires, captation des richesses et paupérisation générale. Il n’y a pas d’illusion à avoir, c’est le choix de l’impérialisme. La « paix » en Irak depuis 2004 a fait entre 115.000 et 140.000 morts violentes. En Syrie, dans les années 20, les colonialistes français avaient déjà échafaudé un plan de partition du pays entre zones sunnite, alaouite etc.

120725_Syrie-300x261 cessez le feu dans Solidarité internationaleLa Russie, animée par ses seuls intérêts géostratégiques et économiques, s’efforce d’empêcher cette perspective, de rendre possible une transition politique qui maintienne une certaine cohésion et indépendance du pays, sous protectorat conjoint des puissances impérialistes.

L’urgence, c’est l’arrêt du processus de guerre. En France, nous pouvons agir pour la paix en Syrie.

François Hollande et Laurent Fabius se sont empressés mettre leurs pas dans ceux de Sarkozy, Hollande envisageant même une intervention militaire directe. La France confirme son rôle d’éclaireur de l’impérialisme américano-européen. Les leçons des expéditions derrière l’OTAN, décidées par les gouvernements successifs, en Afghanistan, en Irak et en Libye, dramatiques pour ces pays, lourdes pour le nôtre, ne suffisent donc pas !

Nous condamnons ces positions graves des gouvernants français. Nous demandons que la France exclue et condamne toute intervention militaire, sous l’égide de l’ONU ou non. Nous demandons qu’elle agisse, notamment à la tribune de l’ONU, pour :

-          Un cessez-le-feu immédiat et l’ouverture de pourparlers entre les parties en guerre

-          L’interdiction, sous peine de sanction, de toute livraison d’armes à l’un ou l’autre des belligérants

-          La condamnation de toute intervention politique étrangère en Syrie.

-          La défense des droits élémentaires de la femme et de l’homme en Syrie comme dans tous les pays de la région, dont l’Arabie Saoudite.

-          La restauration de l’intégrité territoriale de la Syrie avec l’évacuation par Israël du Plateau du Golan illégalement annexé.

-          Pour une reconnaissance d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-est comme capitale, clef de la paix dans toute la région.

La paix en Syrie passe par l’arrêt de l’ingérence impérialiste.  L’avenir de la Syrie passe le respect du droit de son peuple syrien de lui-même et des richesses de son pays. Il passe par la paix.  

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