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Venezuela : crise et/ou tournant dans la construction socialiste. Pour le PCV : la lettre ouverte de l’ex-ministre Jorge Giordani est l’occasion d’ouvrir le débat nécessaire devant le peuple.

Introduction et traduction : ML pour Vivelepcf, 30 juin 2014

Le congrès du PSUV, le Parti socialiste unifié du Venezuela, parti au pouvoir, se tient à partir du 27 juin 2014 avec un mois d’avance. La lettre ouverte de l’ancien ministre de la planification économique, Jorge Giordani, limogé le 19 juin par le président Nicola Maduro, pèsera fortement sur le les débats du congrès, dans un contexte politique de crise de la construction socialiste et de progrès des forces revanchardes, réactionnaires voire fascistes.

La crise et le blocage du projet socialiste « bolivarien » sont patents depuis plusieurs années, la maladie puis la mort en 2013 du président Chavez, suivie de l’élection de Maduro.

La baisse vertigineuse de la pauvreté, les progrès considérables de l’accès aux soins, à l’éducation, au logement demeurent. Mais le processus engagé de démocratie participative s’essouffle. L’insécurité ne recule pas, la corruption tendrait à s’étendre. Les objectifs de développement productif, hors secteur pétrolier, répondant aux besoins de la population et garantissant la souveraineté du pays ne sont pas atteints. Au contraire, on assiste à des pénuries de biens de première nécessité ou d’électricité, certes attisées par les opposants au régime mais réelles. L’inflation atteint des niveaux record.

Jorge Giordani dresse ce bilan très critique des évolutions depuis 2007 dans une lettre argumentée et circonstanciée. Il a été presque sans discontinuité ministre depuis la première élection de Chavez en 1999. Défini comme « marxiste » et « orthodoxe » par la presse, il a été notamment un des artisans de la politique de nationalisations, d’expropriation et de redistribution de millions d’hectares de terres et de contrôle strict des changes.

Dans son texte, il pointe durement le président Maduro accusé de manquer de volonté politique et de « leadership ». Il alerte sur la montée de contre-pouvoirs, notamment dans la société pétrolière PdVSA, sur les baisses de recettes anormales du Trésor public, sur l’absence de transparence dans les comptes publics. Il décrit la montée du clientélisme, du bureaucratisme et de la corruption. Il redoute que son limogeage signifie un retour à des mécanismes financiers capitalistes.

Au PSUV, certains déplorent les propos de Giordani, craignent que la réaction les récupère et appellent à faire bloc derrière le président Maduro.

D’autres – et c’est le cas aussi du Parti communiste vénézuélien -, sans partager toutes les analyses de Giordani, y voient l’occasion d’ouvrir un débat national devant le peuple pour reprendre la voie de la construction du socialisme.

Pour certains, ce débat serait salutaire. Pour nous communistes français, très attentifs depuis des années, solidaires, parfois enthousiasmés par la « révolution bolivarienne », il est très instructif.

 

Ci-dessous le compte-rendu de la conférence de presse tenue le 23 juin par Oscar Figuera, secrétaire général du PCV, publié dans le journal du Parti « Tribuna popular ».

La lettre ouverte de Giordani est l’occasion d’ouvrir un débat nécessaire devant le peuple.

Venezuela : crise et/ou tournant dans la construction socialiste. Pour le PCV : la lettre ouverte de l’ex-ministre Jorge Giordani est l’occasion d’ouvrir le débat nécessaire devant le peuple. dans Solidarité internationale 140630_PCV_conf-300x166

Oscar Figuera, secrétaire général PCV du Bureau politique du Parti communiste du Venezuela (PCV) a déclaré que le document publié par l’ancien ministre Jorge Giordani ces derniers jours doit être pris comme une contribution et une occasion d’ouvrir un débat national face au peuple vénézuélien, qui permettra, sur la base de la vérité scientifique, de clarifier la direction prise par le processus bolivarien, ses réussites, ses erreurs et les moyens de progresser dans la perspective du socialisme.
Oscar Figuera, secrétaire général du PCV, a donné ainsi sa position sur le document intitulé «Témoignage et responsabilité face à l’histoire», signé du professeur Jorge Giordani.
« Le Parti communiste du Venezuela ne se joint pas au chœur de ceux qui, unilatéralement et sans analyse, disqualifient les vues du professeur Giordani. C’est la première chose que nous avons à dire », a déclaré Figuera.
« Nous ne nous joignons pas non plus au chœur de ceux qui les prennent pour la vérité intégrale », ajoute le leader communiste.
Le PCV prend ce document comme une contribution nécessaire au débat national. «Nous considérons que c’est une occasion pour discuter de la situation politique, économique, sociale, des instruments du processus politique et social vénézuélien, que c’est une possibilité dont il faut se saisir au lieu de la disqualifier ».
La direction du « Coq rouge » [ surnom du PCV - NdT] a demandé que soient apportées des réponses aux différentes questions et aux faits soulevés par le document de l’ancien ministre, avant de le mettre en accusation.
Figuera a émis une forte critique du contenu du document du professeur Giordani, pointant l’absence d’autocritique de la part d’une figure transcendante des gouvernements (Chavez et Maduro) pendant les 15 années du processus bolivarien.
Un débat national devant le peuple vénézuélien.
Pour le PCV, on peut partager ou ne pas partager telle ou telle des nombreuses affirmations du document.  » A lire le texte du professeur Giordani, nous constatons que la plupart des idées présentées ont déjà été abordées par le Parti communiste au cours des dernières années, du vivant même du président Chavez « , a déclaré Figuera renvoyant à la lecture de Tribuna Popular, le journal du Comité central du Parti. « Vous y trouverez ce qui est notre point de vue sur l’économie, la direction collective, » a-t-il ajouté.
On retrouve dans la lettre, certains éléments qui rentrent dans la liste des propositions émises par le PCV au fil des ans :
– Une nouvelle politique économique, populaire, révolutionnaire.
– Une nouvelle politique du travail.
– La direction collective du processus révolutionnaire.
– Le développement des forces productives, demande faite au président Chavez et une des demandes principales faites à Nicolas Maduro quand le PCV a décidé de soutenir sa candidature (mars 2013).
– La participation et le contrôle par les travailleurs et le mouvement populaire des affaires gouvernementales dans tous les domaines.
«Nous tenons à affirmer, dans le débat d’aujourd’hui, la nécessité de développer les forces productives au Venezuela. Mais de quelle façon ? En laissant les mains libres au capital, pour exploiter les travailleurs et extorquer la plus-value ? Ou bien avec la participation des travailleurs dans le cadre d’un processus de contrôle social qui exige l’adoption de la loi spéciale sur les Conseils socialistes de travailleurs, qui reconnaisse le pouvoir politique de la classe ouvrière sur les lieux de travail ?  » a demandé Figuera.
« Voilà les termes du débat. C’est pourquoi nous disons que ce document du professeur Giordani est l’occasion de mettre en discussion un approfondissement du processus politique et social au Venezuela, qui nous permette de rassembler les forces pour avancer vers une transition et une perspective socialistes, une alternative au processus de conciliation et de capitulation devant le grand capital. Voilà les options que nous voulons mettre sur la table. Aujourd’hui, il est nécessaire d’en discuter ouvertement « .
Figuera ajoute: « Aujourd’hui est posée la nécessité que les dirigeants disent aux gens la vérité sur ce qui se passe, et, à partir de cette vérité, ouvrent le grand débat national nécessaire devant le pays pour corriger ce qui doit être corrigé « .
Le PCV a réaffirmé les déclarations et les propositions qu’il a élaborées, dont vous trouverez les détails dans la vidéo de la conférence de presse (lien).
Le PCV a notamment exprimé son inquiétude devant les réactions contre le gouvernement et d’autres milieux suite aux sorties et aux critiques du professeur Giordani : « quand la horde de l’opposition t’applaudit à tout rompre… » en référence au dirigeant communiste allemand, August Bebel, que la bourgeoisie avait applaudi avant un discours au Reichstag (Parlement allemand) au début du siècle dernier et à qui un camarade avait demandé: « Qu’as-tu dit vieux Bebel pour que la canaille t’applaudisse ? « .

Devant les réactions de la horde réactionnaire, Figuera a souligné que le gouvernement doit répondre par un rapprochement de toutes les forces, par « l’ouverture des débats nécessaires à l’action dialectique révolutionnaire ».

Le débat que met en avant le PCV n’est pas un débat qui resterait enfermé entre les quatre murs des forces qui soutiennent le processus, mais « un débat devant le pays, qui permette de définir, grâce à la participation démocratique la plus large du peuple, les grandes lignes de ce que devrait être un développement autonome, indépendant et souverain de la patrie bolivarienne « , a déclaré Figuera.
La vérité scientifique
Le Parti communiste a appelé à une confrontation avec la vérité, définie par Figuera comme « vérité scientifique de la réalité vénézuélienne et avec son état de développement actuel politique, économique et social. »
« Ce qui nécessite de dresser un bilan qui nous permette de mesurer les grandes réalisations sociales et politiques atteintes grâce au processus libérateur national et bolivarien, tel que le président Hugo Rafael Chavez Frias l’a qualifié, et, à partir de cette évaluation, de rechercher aussi où il y a eu des manques, des échecs ou des erreurs », a dit le député Figuera.
Pour Figuera, cela implique d’évaluer combien la direction politique du processus a perdu, ou non, son caractère révolutionnaire. « Celles et ceux qui ont assumé, en 1998 avec le président Chavez, la conduite de ce processus sont-ils restés des acteurs sociaux révolutionnaires? Certains ou certaines d’entre eux se sont-ils enrichis, ont-ils été corrompus? Si oui, peuvent-ils rester à la tête du processus ». Figuera pose la question faisant remarquer que c’est aussi cela qui doit être évalué.
Le PCV a insisté sur le fait que si on veut avancer dans le sens du socialisme, il faut identifier l’acteur historique de ce processus.
« Si on le fait, alors, il n’y a pas à redouter, à être terrorisé, par la création de Conseils socialistes des travailleuses et des travailleurs. L’on crée quantité de comités mais on ne crée pas de comités  de travailleurs ? Pourquoi, si les travailleuses et les travailleurs sont les acteurs historiques de la révolution socialiste ? Si nous nous disons socialistes, pourquoi n’accordons-nous pas de pouvoir à cette classe fondamentale de la société ? Si nous voulons aller vers le socialisme, pourquoi n’édifions-nous pas un autre processus de production, liquidant les mécanismes de direction capitalistes,  » Ordre et contrôle », et construisant la participation collective des travailleurs, des travailleuses, du mouvement populaire et du gouvernement à la direction de ces institutions », a déclaré Figuera.
« Pourquoi, si nous voulons véritablement avancer vers le socialisme, devons-nous continuer à fournir des dollars aux capitalistes qui spéculent avec ces dollars aux dépens du pays et de l’économie nationale», a-t-il ajouté.
« Pourquoi, si nous nous voulons véritablement avancer vers le socialisme, au-delà de la redistribution individuelle des terres que l’État récupère, ne construisons-nous pas de grands projets coopératifs, non pour transformer les grands domaines en toutes petites exploitations, mais pour constituer de grandes entreprises collectives, mettant au centre la participation des travailleurs et des paysans, conscients que la grande production collective peut permettre un grand bond dans le développement national », a-t-il dit encore.
Si nous nous voulons avancer vers le socialisme, nous devons gagner que le processus de distribution des produits nécessaires à notre peuple se développe, non sur la base de critères bureaucratiques, mais sous le contrôle social des Conseils de travailleurs et les Conseils municipaux, en articulation avec l’Etat  » a-t-il souligné.

« Tout est là. C’est le débat que nous mettons en avant « , a conclu Oscar Figuera.

Où nous mène la « réforme ferroviaire » ? Retour sur les effets désastreux de la privatisation du rail britannique

Le mouvement de grève des cheminots, massivement suivi ce 11 juin, contre la « réforme ferroviaire » suscite une vague de désinformation sur les ondes, dans nos écrans, à la une de nos journaux.

 

Nous republions ici un article originairement publié en juin 2013 sur les conséquences catastrophiques de la privatisation du rail entamée au début des années 1990 en Grande-Bretagne.

 

Eclairant pour comprendre le bien-fondé de la lutte de nos camarades cheminots, les implications ultimes de cette « réforme ferroviaire » qui vise au démantèlement de la SNCF publique.

 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

 

 

 

« The great train robbery : les conséquences économiques et politiques de la privatisation du rail » : voilà le titre du rapport réalisé par le Centre de recherche sur le changement socio-culturel de Manchester, commandité par le Congrès des syndicats britanniques (TUC).

 

Le rapport a fait la une de la presse britannique. Il est dans notre intérêt en France, au moment où le gouvernement socialiste prépare une « réforme ferroviaire » qui irait dans le sens de la mise en concurrence, d’apprendre les leçons de la privatisation britannique.

 

Tout d’abord, rappelons que la privatisation du rail avait été préparé dans les années 1980, sous Thatcher, avec l’éclatement de l’unicité du British Rail en entités autonomes par secteurs géographiques (Network SouthEast) ou secteur d’activité (fret).

 

En application de la directive européenne 91/440, la Grande-Bretagne divise en 1993 gestion du réseau confiée à RailTrack, et exploitants mis en concurrence, à l’origine une vingtaine d’entités publiques sectorisées.

 

En 1996, avant les élections législatives, le Parti conservateur privatise l’ensemble des opérateurs, gestionnaires du réseau, fret comme exploitants voyageurs.

 

Reniant ses promesses, le gouvernement de Tony Blair va achever la privatisation de ce qu’il restait à vendre … avant de re-nationaliser le gestionnaire du réseau car c’est un poste structurellement déficitaire et donc non-rentable. Il faut bien socialiser les pertes !

 

Vingt ans après, le bilan de la libéralisation-privatisation du rail est édifiant, un véritable « pillage » des usagers et des fonds publics, siphonnés par une poignée de monopoles privés. Reprenons l’argumentaire des privatiseurs, point par point :

 

 

  1. Les tarifs les plus élevés au monde : l’argument de la « baisse des tarifs » ne tient pas en Grande-Bretagne. Les tarifs du rail sont désormais, en moyenne, deux fois plus élevés qu’en France, dans le secteur nationalisé. Depuis 1996, l’augmentation des tarifs du train a été trois fois supérieure à celle de l’augmentation moyenne des salaires. La Grande-Bretagne dispose des tarifs les plus élevés du monde : une conséquence de la privatisation ;

 

  1. Des trains qui arrivent de moins en moins à l’heure : les trains qui n’arrivent pas à l’heure, c’est aussi cela l’efficacité du privé. Un train sur six circule avec plus de 10 minutes en Grande-Bretagne (15%), contre un train sur dix en France (10%). La faute est rejetée sur « Network Rail », le gestionnaire du réseau, condamné ainsi à une amende de 90 millions d’euros la semaine dernière ;

     

  2. Un matériel roulant de plus en plus vieux : la modernisation conséquence de la privatisation, rien n’est plus faux. Depuis la privatisation, l’âge moyen du matériel roulant a augmenté, il était de 16 ans en 1996, il est de 18 ans aujourd’hui. L’investissement dans le renouvellement du matériel roulant a chuté de moitié entre 1993 et 2013 ;

     

  3. Un système excessivement coûteux : comme pour la Santé ou l’Education, contrairement aux idées reçues, le rail public coûte excessivement moins cher que le rail privé. Déjà le rapport McNulty publié en 2011 rappelait que les coûts du système fragmenté britannique étaient 40% supérieurs à ceux du système nationalisé français ;

     

  4. L’ouverture à la concurrence … c’est la domination des monopoles étrangers !: dans un secteur où un seul réseau existe, la « libre concurrence » est encore plus qu’ailleurs un leurre. De fait, le système privatisé britannique a conduit rapidement à l’émergence de monopoles nationaux, comme le britannique FirstGroup qui contrôle 7 des 23 « opérateurs privés » et surtout à la main basse des grands monopoles européens : l’Allemand Deutsche Bahn, l’Hollandais NS et enfin la SNCF (via Keolis) ont pris possession de 11 des 23 opérateurs du chemin de fer britannique. Quatre entreprises contrôlent donc 80% du rail britannique !

     

  5. Des investissements publics et une dette publique ! : la privatisation n’a pas conduit à la baisse des investissements publics mais au contraire à leur augmentation : 6 milliards d’euros de subventions par an pour financer les projets d’infrastructures, c’est deux fois plus qu’avant la privatisation. Ces projets d’infrastructures plombent les comptes du « Network Rail », sciemment re-nationalisée en 2001 : le gestionnaire public accumule désormais une dette de 40 milliards d’euros ;

     

  6. Mais des profits privés !: Si les pertes sont socialisées, les profits, eux, sont bien privatisés : en 2012, la seule Deutsche Bahn a réalisé 1 milliard d’euros de profit sur le réseau anglais. Les opérateurs privés bénéficient des investissements publics dans le réseau puisque 90% des profits sont ensuite directement reversés aux actionnaires. En outre, le gestionnaire public du réseau, malgré son endettement, continue à pratiquer des tarifs préférentiels pour l’usage du réseau : les droits de péage ont baissé de moitié depuis dix ans ;

 

La libéralisation puis la privatisation du rail, suivant les directives européennes mais en fonction d’un choix délibéré du grand capital britannique : un désastre patent pour les usagers, les contribuables et les travailleurs mais une opportunité pour les monopoles.

 

Un désastre qui a coûté la vie à plusieurs centaines d’usagers et de travailleurs britanniques, il suffit de se rappeler de la catastrophe de Landgrove-Broke qui a coûté la vie à 31 usagers et blessé 500 autres : les opérateurs privés ne voulaient pas à l’époque investir dans des dispositifs de sécurité.

 

Le désastre est tel que certaines fractions du capital britannique commencent désormais à reconsidérer l’ (in-)efficacité d’un système ferroviaire privatisé : le Parti travailliste se déchire désormais sur la re-nationalisation potentielle du rail.

 

Dans le même temps, les syndicats du rail défendent ardemment la nationalisation du rail. Certains liés aux calculs d’une fraction du camp travailliste. D’autres, comme le syndicat de classe RMT, dans une perspective véritable de refondation d’un service public national.

 

Pour nous français, ces débats nous ramènent un siècle en arrière, avant la nationalisation de la SNCF : la défense du monopole public est plus que jamais une nécessité !

source solidarité internationale pcf

Grève massive en Chine : 40 000 ouvriers paralysent la plus grande usine de chaussures au monde, fournisseur d’Adidas et Nike

Qui a dit que rien ne bougeait en Chine ? Depuis plusieurs mois une vague de grèves remet en cause la toute-puissance des multi-nationales, rendue possible par la connivence du gouvernement, et permet d’arracher certains droits, certaines revalorisations salariales.

 

Ce mercredi 16 avril, on attaque le troisième jour de grève dans les usines du groupe taiwanais « Yue Yuen » à Dongguan, dans la province de Guangdong, dans le sud-ouest de la Chine, aux portes de Hong-Kong.

 

Ce sont d’abord 10 000 salariés le lundi, puis plus de 40 000 ouvriers répartis sur les six sites du groupe qui ont arrêté le travail, dans ce qui constitue peut-être la plus grande grève de ces dernières années sur le territoire chinois.

 

La grève s’est accompagnée de sit-in, de manifestations aux abords des sites de production, la principale mobilisant lundi plusieurs milliers de salariés. La police a alors répondu par un assaut, et l’incarcération de ceux qui portaient des banderoles et pancartes de protestation.

 

Les ouvriers de « Yue Yuen » avaient déjà lancé une journée de grève le 5 avril dernier. Ils exigent le paiement d’arriérés de cotisations sociales patronales et donc de prestations sociales, ainsi que les subventions-logement auxquels ils ont droit selon la loi chinoise.

 

Or, l’entreprise taiwanaiseet les autorités publiques chinoises – locales ou nationales – se sont entendues pour dissimuler à une partie des travailleurs migrants leur droit à l’adhésion à un système de sécurité sociale, tandis que la majorité a bénéficié de taux de cotisations sensiblement inférieurs à la norme, profitant de l’opacité du système de protection sociale.

 

Le scandale a éclaté lorsqu’un salarié de l’entreprise, après 18 ans de service dans la boîte, s’est retrouvé avec une pension d’un niveau ridiculement bas. Selon certaines estimations, l’entreprise aurait en moyenne évité de payer les cotisations dues de 20 € (200 yuan) par mois depuis deux décennies.

 

« Yue Yuen » n’est pas n’importe quelle entreprise, elle se définit elle-même comme le « plus grand producteur de chaussures » du monde avec 300 millions d’unités à l’année, l’entreprise étant le fournisseur privilégié d’Adidas, Nike, Reebok, Asics, Converse ou encore Timberland.

 

Le principal site se trouve en Chine, mais l’entreprise a également d’autres lieux de production, Indonésie, Vietnam et même Mexique.

 

Des grèves dans tous les secteurs en Chine …

la classe ouvrière s’organise, les multi-nationales contraintes de reculer !

 

Il serait fastidieux de citer tous les cas de mouvements de grèves qui ont touché la Chine ces derniers mois. Selon le China Labour Bulletin, la Chine aurait connu 1 171 grèves entre juin 2011 et décembre 2013.

 

Sur les trois premiers mois de 2014, on compte déjà 202 mouvements de grève, 31 % de plus que l’an passé, dont 119 pour le seul mois de mars.

 

Des grèves concentrées pour 40 % dans l’industrie, et à plus de 60 % dans la province de Guangdong (Canton), où se trouve notamment la Zone économique spéciale (ZES) de Shenzhen. Les secteurs des transports, de la santé et de l’éducation ont également été touchés.

 

Parmi les entreprises concernées durant ces derniers mois par ces mobilisations, on retrouve quelques-unes des principales multi-nationales : Samsung, IBM, Wal-Mart, Nokia.

 

Dans ces mouvements de grève qui ont impliqué à chaque fois plusieurs milliers de travailleurs, on trouve les mêmes revendications : hausse des salaires mais aussi bataille pour les droits à la Sécurité sociale, le paiement des arriérés, pour garder les emplois, pour faire respecter leurs droits.

 

Toujours, selon le China Labour Bulletin, un tiers des grèves dans le secteur industriel ont trait au paiement d’arriérés de salaire, un quart au maintien d’emplois et à l’obtention d’indemnités en cas de plan social – ce qui révèle l’ampleur du phénomène de fermeture/relocalisation d’usines en Chine – et moins d’un dixième portent spécifiquement sur des hausses de salaire.

 

Des mouvements de grève avaient déjà frappé le secteur du textile, de la production de chaussures avec le mouvement dans l’usine de Ciyu, dans la ville de Shenzhen.

 

Ciyu fournit les marques américaines New Balance et Crocs. Lors d’un changement de donneur d’ordres, le salaire des ouvriers avait été brusquement divisé par deux en mars – passant de 600 à 300 $ – provoquant une grève de trois jours pour réclamer le maintien des salaires.

 

Les ouvriers sont soumis à des procédures d’intimidation, de division entre les salariés comme chez Wal-Mart qui a prévu de supprimer 20 de ses grands magasins en Chine, dont celui de Changde (province de Hunan, au sud-est du pays) occupé depuis un mois par une centaine de salariés.

 

A l’annonce du plan de licenciement le 4 mars, la direction laisse deux semaines aux salariés pour accepter le plan avec proposition de « mutation interne » sachant qu’il n’y a aucun Wal-Mart à moins de 150 km. Une proposition bien entendue refusée par les salariés.

 

Dès lors, la direction tente de déloger par la force les occupants, propose à certains de les acheter en leur proposant des primes de licenciement, mais les travailleurs tiennent bon unis derrière une structure syndicale forte.

 

La lutte a payé, elle a déjà fait reculer les multi-nationales. Ce fut le cas chez Samsung, réputée pour ses pratiques anti-syndicales.

 

Une grève a commencé le 27 mars, touchant d’abord les chaînes d’assemblage où les ouvriers sont soumis à des cadences inhumaines (4 secondes pour assembler un portable, 10 h par jour, 6 jours sur 7), elle s’est étendue à tous les départements après l’annonce de la décision de l’entreprise sud-coréenne de déduire les cotisations sociales patronales du salaire des travailleurs.

 

Finalement, face à l’ampleur d’un mouvement qui a uni les 5 000 salariés du site de Dongguan, toujours dans la province de Guangdong, la direction a reculé, acceptant de doubler les primes, de majorer le taux salarial des heures supplémentaires. Une victoire symbolique forte.

 

La Chine populaire … devenue paradis des milliardaires !

 

Pas facile de s’organiser dans un pays dirigé par un Parti communiste censé représenter les intérêts des ouvriers, des paysans, des salariés mais de plus en plus au service des grandes fortunes chinoises, et des multi-nationales.

 

La Chine est le pays où le développement des millionnaires et milliardaires est le plus spectaculaire. En dix ans, la Chine a vu son nombre de millionnaires multiplié par sept, passant de 147 000 en 2002 à 858 000 en 2012.

 

Le pays a vu son nombre de milliardaires doubler en deux ans, de 2010 à 2012, passant de 189 à 356, selon le classement chinois Hurun. La Chine est désormais le deuxième pays pour son nombre de milliardaires derrière les Etats-unis.

 

Plus frappant, le Congrès du peuple compte désormais 83 milliardaires, qui totalisent une fortune globale de 100 milliards de $, soit 15 fois plus que tous les membres du Congrès américain réunis !

 

Des milliardaires évidemment encartés au Parti communiste, tout comme un tiers des millionnaires qui ont leur carte au « parti des ouvriers et des paysans », au parti héritier de Mao.

 

Un tableau troublant, hélas confirmé par la répartition de la valeur ajoutée entre capital et travail, de plus en plus favorable au premier.

 

La part dévolue aux salaires est passée de 53 % en 1980 à 42 % en 2007, même si la courbe est depuis légèrement revenue à la hausse, effet des luttes menées par les travailleurs chinois essentiellement.

 

La Chine se caractérise également par des inégalités croissantes, entre riches et pauvres, espaces urbains et campagnes, capital et travail.

 

Même si la persistance d’une partie de l’héritage communiste, notamment certains filets de protection sociale, permet de les atténuer par rapport à certains autres pays dits « émergents », inscrits dans la trajectoire d’un système capitaliste permanent.

 

Ainsi, si ces grèves sont souvent déclenchées par le non-respect de la loi par ces entreprises, le paiement d’arriérés de cotisations sociales, la bataille pour des droits sociaux au logement ou à la santé, c’est souvent que ces droits existent en Chine, même si ils tombent en déshérence.

 

Les salaires qui sont l’objet d’âpres luttes entre employeurs et salariés se chiffrent souvent entre 200 et 600 $, là où au Bangladesh ou en Indonésie, les salaires tournent généralement autour du seuil de pauvreté absolue, soit 1 ou 2 $ par jour.

 

Quoi qu’il en soit, nous ne pouvons qu’exprimer notre solidarité avec la lutte des ouvriers chinois dans l’ « atelier du monde » : ce sont les chaussures qu’ils fabriquent que nous portons, à nous de les soutenir pour qu’ils obtiennent la juste rémunération de leur travail !

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

Quand Hollande faisait allégeance à l’ambassadeur américain, en 2006 : « Nous serons plus pro-européens et pro-américains que Chirac »

La visite de François Hollande aux Etats-unis en février marquait, au-delà des échanges d’amabilités, l’affirmation d’une convergence totale de vues sur une politique étrangère impérialiste. Rien de surprenant si on lit des documents secrets publiés par Wikileaks.

 

Rien de top secret dans les deux dépêches publiées par l’ambassade américaine et révélées par Wikileaks, deux rapports à un an d’intervalle – juillet 2005, juin 2006 – dans la foulée du « Non » à la Constitution européenne de 2005, dans la préparation des présidentielles de 2007.

 

L’ambassadeur américain décrit la prestation de François Hollande, le 30 juin 2005, comme impressionnante, son analyse « raisonnée et éclairante ».

 

Qu’a dit François Hollande lors de ces rencontres ? Il évoque ses manœuvres de politicien roué au sein du PS, ses prédictions plutôt justes sur l’issue des primaires puis des présidentielles, le besoin de « changement » et de difficiles « réformes » du pays (déjà!), enfin, surtout, son adhésion pleine et entière à l’intégration européenne, ainsi que sa foi dans l’avenir de la relation atlantique.

 

Sa conception de la politique n’est guidée que par un objectif, le pouvoir, un moyen les manœuvres politiciennes. L’ambassadeur américain raconte comment Hollande tout à coup devient « enjoué » lorsqu’il évoque sa tactique électorale.

 

« Les réformes en France sont difficiles à mettre en oeuvre »

 

Pourtant, Sarkozy estime la bataille serrée pour 2007 et surtout la possibilité de mettre en œuvre les réformes nécessaires : « le vainqueur de 2007 n’aura pas un mandat pour réformer la France », a confié Hollande à l’ambassadeur … ce qui explique que l’homme de pouvoir Hollande ne semble pas affecté plus que cela par sa prédiction que Royal serait la candidate aux présidentielles.

 

Réformes ? Le mot revient dans les deux rencontres affublé des termes « difficiles », « nécessaires ». Selon Hollande, au vu de la division de la France en 2007 sur la question (dans la France post-Non de 2005), c’est trop tôt.

 

Ainsi, en 2005, Hollande dénonce le fait que « les réformes en France sont difficiles à mettre en œuvre, car elles sont imposées par le parti majoritaire et ne sont pas l’objet d’un compromis entre les partenaires – un système qu’il a caractérisé comme inefficace ».

 

Vive le dialogue social, l’union sacrée, on connaît …

 

En 2006, Hollande, à l’approche des présidentielles, se disait inquiet que les « réformes ne soient introduites que très lentement, si ce n’est pas du tout » dans le mandat 2007-2012.

 

Sur le contenu de ces réformes, Hollande reste évasif pour la plus grande frustration de l’ambassadeur américain qui confie qu’il n’est pas sûr qu’Hollande « soit l’homme du changement » qu’il prétend être, notant qu’Hollande fait systématiquement référence au gouvernement Jospin.

 

A noter qu’en 2006, Hollande est présent à l’Ambassade avec un autre habitué visiblement, un certain Pierre Moscovici.

 

« Chirac parle de modèle social français, moi je parle de modèle social européen : ce modèle social français, personne n’en veut »

 

Un sujet sur lequel Hollande n’est pas évasif, c’est l’intégration européenne, vue par Hollande comme la seule voie pour l’avenir de la France.

 

Ainsi, sur le « Non » à la Constitution européenne, Hollande évoque un « déficit dans l’explication du traité » (vieille rengaine), le repli nationaliste, la peur de la mondialisation, et donc la nécessité de « relancer la construction européenne ».

 

Pour lui, il ne faut pas proposer un nouveau référendum sur la Constitution, on ne peut pas non plus la faire passer au Parlement (or, c’est ce qu’a fait Sarkozy avec le soutien des députés socialistes  !).

 

Moscovici garantit à l’ambassadeur qu’un gouvernement socialiste serait « plus pro-européen que ceux de Chirac ou Villepin ».

 

Hollande rajoute que lui, contrairement à Chirac ne parle pas de « modèle social français » mais de « modèle social européen ». En effet, selon le dirigeant socialiste d’alors, « ce modèle social français, personne n’en veut ailleurs » (sic).

 

« Avec les Etats-unis, les divergences doivent devenir l’exception » (Moscovici)

 

Et quelle politique étrangère pour la France ?

 

D’abord, Hollande ancre sa future politique dans l’Europe bien sûr, mais surtout en Afrique  : « la France a une responsabilité unique sur ce continent ». On l’a vu depuis, même si l’ambassadeur américain souligne que Hollande voit dans l’UE la « panacée » à tous les problèmes.

 

Sur l’Asie, Hollande souligne le malaise au sein du peuple français : « on peut pas dire aux travailleurs de plus travailler » (ce qu’il fait maintenant!), donc il faut des protections … mais surtout pas du protectionnisme, « juste que tout le monde joue les mêmes règles », donc le protectionnisme hypocrites à coups de normes sociales, environnementales, classique.

 

Enfin, sur la relation franco-américaine, le couple Hollande-Moscovici a de quoi séduire l’ambassadeur qui note que « on entend avec lui un ton singulièrement différent », évoquant l’intervention américaine en Irak.

 

Hollande critique alors Chirac, en 2006, sur son bras de fer avec les Etats-unis, comme un an auparavant, en 2005 il avait qualifié sa future politique étrangère de « ni Blair, ni Chirac », pas de soutien acritique, mais surtout pas d’obstruction gratuite à la politique américaine.

 

En 2006, on est plus proche de Blair que de Chirac en effet, Hollande affirmant la nécessité d’une «  politique étrangère ancrée plus fermement dans des valeurs universelles, tel le soutien à la démocratie, que dans une approche personnaliste comme celle de Chirac ».

 

Cela veut dire soutien aux interventions impérialistes américaines futures, avec sa propre politique.

 

Moscovici conclut par la nécessité de ne jamais aller au conflit avec les Etats-unis : « quand il y a des divergences, il faut ouvrir un dialogue, les différences doivent être l’exception, non la règle ».

 

Le commentaire fait par l’Ambassade révèle qu’ils ont été alors séduits par la prestation de François Hollande, bien que dubitatif sur sa capacité à incarner le changement en 2007. Sept ans après, le programme tracé par Hollande, évoqué plutôt à l’ambassade américaine que devant le peuple, est appliqué avec zèle.

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

Un nouveau gouvernement «démocratique» ukrainien … avec les leaders de partis fascistes aux postes-clés !

L’instauration d’un gouvernement par la force présentée comme une victoire démocratique, la célébration de l’arrivée au pouvoir d’activistes fascisants comme celle de combattants de la liberté : même nos médias ont de la peine désormais à nous vendre la mascarade ukrainienne.

 

« Maintenant, le règne des banquiers va commencer ». On n’est pas en 1848 mais en 2014, en Ukraine. Derrière la mascarade d’une « insurrection populaire » animée par les groupuscules fascistes, manipulée depuis Berlin, Washington, la réalité d’un gouvernement qui n’a rien de révolutionnaire.

 

Le nouveau Premier ministre est le banquier Arseni Iasteniouk. Favori des États-Unis, il connaît bien le régime ukrainien pour y avoir occupé tous les postes-clés : président du Parlement, Ministre des Affaires étrangères, Minçistre de l’Economie, président de la Banque centrale. Il y a appliqué alors avec zèle une ligne pro-européenne et de soumissions aux diktats du FMI.

 

Dans les postes-clés ont été installés des leaders pro-européens, du parti de Timoschenko, très proche de l’Allemagne et de l’UE dans un gouvernement composé essentiellement de bureaucrates, de trafiquants, de banquiers et de voyous fascistes, certains cumulards.

 

Un mélange hétéroclite mais cohérent : des banquiers prêts à obéir au FMI, de « businessmen » nés de la chute de l’URSS formés aux Etats-unis, des « ministres professionnels » pro-européens, trempés dans les scandales de corruption, proches des clans oligarques. Regardons cela en détail.

 

Aux affaires étrangères, des bureaucrates pro-européens

 

Aux Affaires étrangères, Andei Dechitsia, diplomate de formation, pro-européen, il a travaillé notamment dans les institutions internationales. La dernière en date, l’OSCE, l’Organisation pour la sécurité et la coopération européenne !

 

A l’intégration européenne, Boris Tarasiuk, un politicien professionnel, il a déjà servi comme ministre des Affaires étrangères dans quatre gouvernements différents de 1992 à 2007. Pro-européen, atlantiste, il a déjà été ambassadeur au Bénélux, représentant de l’Ukraine à l’OTAN.

 

Il est également le fondateur de l’Institut pour la coopération euro-atlantique (IEAC), une fondation qui milite activement pour l’adhésion de l’Ukraine à la fois à l’UE et à l’OTAN.

 

A la politique régionale, Volodimir Groysman, jeune loup, maire de Vinnitsa. Cet ancien membre du « Parti des régions » de Ioutchenko a fait fortune dans l’agro-business et l’immobilier, c’est aussi un ami de l’oligarque de Vinnitsa pro-européen et pro-américain Petro Poroshenko. Grosyman est par ailleurs réputé pour être proche du gouvernement polonais.

 

A l’économie, des banquiers proches des « oligarques »

 

A l’économie, Pavlo Cheremeta, la vitrine officielle, cet économiste de propagande formé aux Etats-unis est le fondateur de la première « business school » à Kiev, il est à la tête d’un réseau d’universités, écoles de commerces en Europe centrale et orientale diffusant l’idéologie libérale, tout comme la « Kiev school of economics » dont il était le président jusqu’en février 2014.

 

Aux finances, Oleksander Chlapak, le vrai homme fort. Successivement vice-président de PrivatBank – la 1 ère banque privée du pays – vice-président de la Banque centrale d’Ukraine et enfin président du Trésor national ukrainien, tout en ayant servi entre-temps comme Ministre de l’économie et de l’intégration européenne !

 

Chlapak est connu pour être le représentant de l’oligarque Kolomoysky, la deuxième fortune du pays, à la tête d’un conglomérat réunissant banques (PrivatBank), métallurgie, pétrole, médias, finance.

 

A l’énergie, Youri Prodan, a déjà été ministre sous Ioutchenko au même poste. Il est connu pour avoir travaillé à la création du « Marché national de l’énergie », censé réguler le marché national de l’énergie, en fait aboutissant à un partage du gâteau entre groupes oligarchiques et à une corruption généralisée. Prodan est également très proche du groupe du millardaire Igor Kolomoisky.

 

A la justice, Pavlo Petrenko, spécialiste du consulting privé en droit, il a été pendant plusieurs années Conseiller général de la Caisse des bons du trésor ukrainienne, une des premières banques du pays.

 

Enfin à l‘Intérieur, le businessmen véreux Arsen Avakov, fondateur d’une banque commerciale et d’un fonds d’investissement, condamné pour prise illégale de terres, abus de pouvoir, il est sur la liste internationale d’Interpol. Un bon garant du respect du droit et de l’ordre juste !

 

Des fascistes aux postes-clés … jusqu’au numéro 2 du régime !

 

Le vice-premier ministre, numéro 2 derrière Iasteniouk, est Alexander Sytch. Membre du parti fasciste « Svoboda ». Il est connu pour ses interventions virulentes au Parlement, sa croisade « anti-avortement », son anti-communisme fervent (sa région Ivano-Frankisvk a fait interdire le PC).

 

La présidence du Conseil de sécurité nationale, organe suprême pour la défense et l’intérieur, est confiée à Andrei Parubiy, fondateur du Parti national-social (inspiré du NSDAP de Hitler, oui !) ancêtre de Svoboda, dont il fut le leader de sa jeunesse para-militaire, il a dirigé les forces d’auto-défense à Maidan, aujourd’hui il se dit membre de l’ « opposition modérée » (sic).

 

Dans un autre poste majeur, le Bureau du Procureur général, on retrouve un membre de Svoboda, Oleg Makhnitsky. Le procureur général dispose du pouvoir suprême sur le plan judiciaire, pouvant notramment lever l’immunité parlementaire pour faire inculper tout élu.

 

Le ministère de l’Agriculture est confié à Olexandr Myrni, autre membre de « Svoboda ». Ce millionnaire fasciste a fait fortune dans … l’agro-alimentaire. Les grands groupes allemands, polonais, américains qui lorgnent sur le « grenier » ukrainien peuvent être rassurés !

 

Enfin, le ministère de l’écologie va aussi à un membre du parti « Svoboda », Andrei Mokhnyk. Lui qui n’y connaît rien à l’écologie est aussi un farouche opposant des énergies renouvelables.

 

Cela va peut-être décevoir – comme le notent les médias ukrainiens – les multi-nationales qui avaient signé des accords pour ce type d’énergie, mais cela va rassurer par contre les multi-nationales du gaz, de l’électricité, du pétrole qui peuvent être les mêmes.

 

A l’Education, Sergei Kvit a fréquenté dans sa jeunesse diverses organisations néo-nazies, dont le « Trident », organisation se revendiquant des groupes collaborateurs pendant la dernière guerre.

 

Aux Sports, le voyou Dimitri Bulatov, héros des indignés à crânes crasés pour avoir organisé la logistique sur la place Maidan, est aussi connu pour ses liens très étroits avec le groupe ultra-fasciste « Secteur Droit ».

 

On pourrait aussi ajouter une égérie du mouvement, la journaliste anti-corruption Tatiana Tchornovol à la tête du Bureau anti-corruption qui fut responsable à la communcation de l’UNA-UNSO, groupe néo-nazi se revendiquant du nationalisme ukrainien collaborant avec les nazis, mantenant des relations très proches avec le parti néo-nazi NDP.

 

A noter que si les deux principaux dirigeants des partis d’extrême-droite ne sont pas au gouvernement, ce n’est pas parce qu’on les a exclus mais … parce qu’ils ont refusé les postes, préférant se préserver pour les prochaines élections.

 

Ainsi, le chef de Svoboda, Oleg Tyahnybok s’est vu proposer le poste de vice-premier ministre. Celui du parti néo-nazi « Secteur droit », Dmitri Yarosh a refusé le poste de vice-secrétaire du Conseil de sécurité national, attendant mieux peut-être.

 

Et des bouffons (corrompus) à la pelle, partout !

 

On pourrait continuer la liste des membres du gouvernement, même les miettes lancées aux « manifestants » n’ont pas convaincu même les plus fanatiques ou crédules des dits « indignés de Maidan ».

 

On peut penser à Olga Bogomolets aux Affaires humanitaires.

 

Cette millionnaire formée aux Etats-unis a fait fortune dans la création après 1991 de cliniques laser, d’instituts privés de dermatologie et de cosmétologie. Elle investit depuis sa fortune dans des institutions philanthropiques … avant tout destinés à glorifier la nation ukrainienne éternelle, bien ancrée à l’ouest.

 

Aux affaires sociales, Lioudmila Denisova, elle aussi déjà ministre du même poste pendant trois ans, elle a déjà été dénoncée par plusieurs ONG pour abus de pouvoir, népotisme et détournement de fonds. Une belle figure morale !

 

On pourrait continuer, pour rire, avec l’acteur raté Yevhen Nischchuk à la Culture, le recteur d’université servile Sergei Kvit à l’Education, ou le docteur formé aux Etats-unis et en Allemagne, Oleg Musiy à la Santé : tous ont suscité au mieux les réticences, au pire la désapprobation générale même des étudiants, milieux culturels et de santé pro-européens !

 

 

Arrêtons le massacre, arrêtons la mascarade. L’Union européenne – en soutenant ce coup d’Etat et ce gouvernement fantoche – a enterré la démocratie, montré l’hypocrisie de son discours, précipité le risque de guerre avec la Russie : que l’on sache enfin à qui nos dirigeants veulent confier le sort d’un des plus grands pays d’Europe.

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

Le Parti communiste d’Ukraine bientôt interdit ?

Le projet de loi est déposé au Parlement, solidarité avec nos camarades !

Nos camarades ukrainiens subissent des attaques sans précédent depuis plusieurs semaines. La dernière en date, la proposition déposée au Parlement du député de l’ « opposition » européiste, Oleg Lyashko, d’interdire le Parti communiste d’Ukraine.

Ce 23 février, un pas de plus a été franchi dans la chasse aux sorcières anti-communistes. Le projet de loi n° 4201, enregistré à la Rada (parlement ukrainien), propose l’interdiction du Parti communiste d’Ukraine.

Un Parti déjà dans la semi-clandestinité à l’ouest, maintenant le projet est porté au niveau national !

Ces dernières semaines, les communistes ont tout connu.

Les démolitions de monument en hommage à Lénine, à la lutte anti-fasciste de l’Armée rouge ; les interdictions dans plusieurs régions ; les attaques contre les sièges locaux et le siège national ; enfin, attaque armée contre le lieu présumé de résidence du secrétaire du Parti, heureusement erroné.

Cette fois, la proposition votée officiellement dans trois régions d’Ukraine sous contrôle de forces pro-européennes ‘radicales’, fascisantes, de fait une réalité dans tout l’Ouest du pays, où les communistes sont soumis à la terreur de rue, cette proposition est avancée au niveau national.

Son instigateur, M.Oleg Lyashko, est connu pour son populisme à tout crin, son européisme assumé qu’il a conduit à être en première ligne des manifestations pro-européennes, son désir d’exister, y compris dans des provocations parlementaires finissant en bagarre générale.

Interdire le Parti communiste : une preuve de conformité avec l’Union européenne ?

Officiellement, il fait partie d’un petit parti, le « Parti radical » dont il est le seul député. Toutefois, il avait déjà été élu député en 2006 pour le « bloc Timochenko » … bien qu’il en avait été exclu pour « collaboration avec la majorité (pro-Yanoukovitch!) ».

Une vraie girouette politique, dont la boussole reste l’adhésion à l’Union européenne, la collusion avec les différents clans oligarques, camouflés derrière une rhétorique populiste !

Le seul parti avec lequel il n’a pas flirté, c’est le Parti communiste. Lyashko s’était notamment fait connaître pour en être venu au poings en 2011 avec le député communiste Adam Martynuk, après que Lyasko a insulté le parlementaire.

Si dans l’immédiat, cette proposition risque de ne pas être acceptée, elle brise un tabou. Aucun des partis en compétition ces dernières semaines, liés à un clan oligarchique, à un bloc de puissance, n’a exprimé sa solidarité avec le Parti communiste face à ce déni de démocratie.

L’interdiction du Parti communiste est déjà une réalité dans plusieurs pays d’Europe – Lituanie, Lettonie, Hongrie –, d’autres mesures du même type ayant déjà été entreprise ailleurs, comme en Pologne ou en République tchèque.

Un Parti qui dérange : la vraie « opposition » de masse aux régimes des oligarques

Le secrétaire-général du KPU, Petro Simonenko, a posé une position ferme de refus de l’intimidation fascisante :

« On ne va pas se laisser intimider, cette proposition montrent qu’ils ne veulent pas entendre des opinions différentes, comprendre que l’Ukraine est diverse ».

« En 1991, ils ont interdit le Parti communiste. Après l’interdiction, le pays a été détruit, l’Ukraine a perdu presque toute souveraineté politique. Et maintenant ils essaient de le refaire, parce que nous disons la vérité. Le Parti communiste a un programme clair, donc ils essaient de l’éjecter de la scène politique ».

Ce programme politique, le KPU l’a réaffirmé ces derniers jours : il ne participera pas au gouvernement et sera le premier, et seul, parti d’opposition à cette « union sacrée », trêve entre clans oligarques dans leur lutte pour se partager le gâteau.

Un parti d’opposition constructifpour le maintien de l’unité et l’intégrité de l’Ukraine, la défense des intérêts nationaux de l’Ukraine, assimilés à ceux des travailleurs ukrainiens.

Mais un parti d’opposition inflexiblequi demande dès maintenant le retrait des réformes libérales précédents de Yanoukovitch – notamment dans la santé, sur les retraites – ; le refus de tout agenda décidé par l’Union européenne, la Russie ou le FMI ; enfin, une enquête sur les actes de violence, violation de lois, brutalités non-nécessaires commis par les divers camps ces dernières semaines.

On comprend mieux, qu’avec un tel programme, le Parti communiste se soit fait beaucoup d’ennemis en Ukraine dans les clans dirigeants … mais aussi beaucoup d’amis, au sein du peuple, des travailleurs de ce pays.

Seul pays à défendre l’unité et l’indépendance nationale, les intérêts des travailleurs, le KPU a survécu à la tentative de Yanoukitch de « plumer la volaille communiste » – cet électorat ouvrier de l’est du pays, russophone – feignant de récupérer certaines positions du parti.

Il avait fait le tour de force de passer en 2012 de 5,3 à 13,4 % des voix, doublant son nombre de voix (de 1,3 à 2,6 millions de voix), devenant la première force d’opposition à la « lutte de clans » entre oligarques pro-russes et pro-européens.

Les avertissements que nous faisons monter ces derniers mois nous montrent que nous ne sommes pas des Cassandre, la menace est bien réelle en Ukraine. Il est temps maintenant de faire monter la solidarité avec nos camarades ukrainiens : le fascisme ne passera pas !

 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

Solidarité avec le Parti communiste d’Ukraine interdit dans trois régions, semi-clandestin dans l’ouest du pays !

L’Ukraine est dans une guerre civile, alimentée par des ingérences étrangères, d’abord européennes, c’est un fait. Dans ce conflit des partis fascistes comme Svoboda et même des groupuscules encore plus radicaux font la loi : leur première cible, le Parti communiste.

 

Visiblement, l’Union européenne a la « démocratie sélective ».

Elle qui s’indigne du rétablissement de l’ordre de la part d’un gouvernement démocratiquement élu, respectueux du multi-partisme, elle ne trouve rien à redire quand des bandes armées fascistes prennent d’assaut les sièges des gouvernement régionaux et interdisent plusieurs partis.

Peut-être que l’accord de sortie de crise négocié à partir de vendredi * changera la donne, à l’heure où nous écrivons le Parti communiste vit toujours dans un état de semi-clandestinité à l’ouest du pays, victime des agressions des milices fascistes.

Le Parti communiste interdit dans 3 régions contrôlées par les fascistes !

map_Be4uDfrCcAAEqaz.jpgAinsi dans au moins deux régions, comme le rapport le Kyiv Post, il est déjà avéré queles Conseils régionaux – pris d’assaut par les forces fascistes liées à Svoboda et autres groupuscules néo-nazis – ont interdit non le « Parti des régions » et le « Parti communiste ».

Ces régions sont situées à l’ouest, à la frontière entre Ukraine et Pologne : Ivano-Frankovsk et Ternopol. Le Parti communiste a également été interdit dans la région de Poltava, au centre du pays, par ces mêmes groupes qui se sont emparés du Conseil régional.

On parle quand même du troisième parti du pays, qui avait recueilli 13,5 % en 2012, soit 2,6 millions de voix, qui compte 32 députés, le seul à incarner l’unité du pays, fort à l’Est, présent à l’ouest, refusant les ingérences étrangères, les fausses divisions entre oligarques !

L’Union européenne « démocratique » soutient des forces …

qui prônent le renversement de la démocratie !

N’oublions pas que la très « démocratique » Union européenne tolère en son sein des Etats qui interdisent les Partis communistes comme la Lettonie, la Lituanie ou la Hongrie, des Etats qui réhabilitent lourdement leur passé collaborationniste et pro-nazi.

Peut-être est-ce perçu comme un signe d’intégration à l’Union européenne que d’interdire le Parti communiste et de glorifier des collaborateurs comme le font les « manifestants pro-européens » à commémorant la figure de Stepan Bandera, collaborateur pendant la Seconde guerre mondiale ?

« Svoboda », ce parti fasciste qui anime les protestations pro-européennes a inscrit dans son programme l’ « interdiction de l’idéologie communiste » et le « renversement de la démocratie libérale » : il met son programme en action. Rassurez-vous, c’est un parti pro-européen !

Les forces communistes sont contraintes à agir dans la semi-clandestinité dans d’autres régions où les bandes fascistes font la loi, notamment à Rovno, en Volhynie ou à Lvov, toujours à l’ouest du pays. Les nouvelles de sièges locaux du Parti communiste se multiplient.

L’exigence d’une solidarité avec le PC ukrainien monte !

Pourtant, dans la tempête, le Parti communiste d’Ukraine (KPU) maintient une position juste : refus des ingérences extérieures, en particulier européennes ; résistance aux tentatives de coup d’Etat fasciste ; prédilection pour la solution politique négociée, avec proposition d’un État fédéral.

On ne peut que regretter l’absence de solidarité en Europe avec le KPU.

Le PGE prétend partager les positions du Parti communiste … mais défend en fait la position de l’Union européenne, souhaitant même donner un « contenu politique » à l’Accord d’association avec l’UE … exactement ce que va faire le Premier ministre polonais pour financer l’opposition !

Heureusement, certains partis en Europe, on pense au Parti communiste grec (KKE), le Parti communiste de la Fédération de Russie (KPRF) ou au Parti des communistes italiens (PdCI) ont exprimé leur solidarité avec le Parti communiste d’Ukraine, refusé les ingérences extérieures.

 

A nous, en France, d’exprimer aussi notre solidarité avec nos camarades ukrainiens : l’interdiction qui pèse sur le Parti communiste doit être levée et cessons d’apporter une « caution de gauche » aux dirigeants de l’Union européenne qui soutiennent cette pseudo-opposition noyautée par des groupes fascistes !

 

* cet article ayant été écrit dans la journée du vendredi 21 février, il se peut que les événements aient évolué d’ici-là

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

« L’Ukraine est un terrain de jeu pour l’Union européenne et les USA face à la Russie »

Entretien avec le député communiste Alexander Golub

 

Traduction VL pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/ (depuis le site du Parti communiste d’Ukraine)

 

L’Ukraine est un enjeu dans le Grand jeu géopolitique. Les diplomates européens et américains, accompagnés par le choeur discordant de l’opposition, ne s’embarrassent pas du protocole et s’ingèrent activement dans les affaires politiques internes du pays, imposant des réformes, décidant même du sort de notre pays. L’Occident perçoit l’Ukraine comme un terrain de jeu. Quels sont les vrais objectifs des pressions extérieures sur l’Ukraine, voilà ce que le site d’information Golos.ua a demandé au député du Parti communiste Alexander Golub.

Question : Alexander, il semble que les événements dans le centre-ville de Kiev soient juste le cadre d’un affrontement géopolitique pour la conquête de l’Ukraine …

Réponse : Au vu des déclarations d’un certain nombre de politiciens occidentaux et à la suite de la révélation de la conversation téléphonique entre Victoria Nuland (secrétaire d’Etat américaine) et Jeffrey Payetta (ambassadeur américain à Kiev), cela devient évident : tous les événements à Kiev sont étroitement liés aux manœuvres d’acteurs venant d’outre-Atlantique et d’Europe de l’ouest. Sans un soutien moral, financier et l’aide apportée par certains spécialistes dans l’organisation de manifestations pour résister à la répression policière et aux pressions gouvernementales, « Maidan » aurait été impossible. Les politiciens occidentaux ne semblent pas considérer l’Ukraine comme un Etat indépendant. Ce qu’on voit aujourd’hui c’est que les pressions sur le gouvernement, la décision de renforcer les manifestations ou d’arrêter les combats : tout cela est décidé à l’étranger. L’Occcident veut utiliser l’Ukraine comme un terrain de jeu pour sa politique anti-russe, que ce soit en faisant pression sur la Fédération russe ou par son endiguement – militaire, politique et économique. L’Occcident tire aussi profit de la limitation du potentiel économique des anciennes Républiques soviétiques afin de ne pas avoir trop de compétiteurs en face, et afin qu’elles ne puissent pas, par leurs actions communes, protéger leurs marchés des biens étrangers.

Q : Dans le même temps, l’Union européenne et les Etats-unis sont rivaux dans la lutte pour l’Ukraine ?

 

Les positions américaines et européennes convergent sur une base anti-russe. Dans le même temps, les Etats-unis jouent un double jeu, défendant avant tout leurs intérêts. Pour parler de Mme Nuland, le scandale de Wikileaks nous montre bien comment les Américains traitent leurs alliés européens. Ils se considèrent eux-mêmes comme supérieurs et voient l’Union européenne comme un instrument pour réaliser leurs propres objectifs stratégiques. Pour la plupart des politiciens américains, l’Ukraine se situe sur le même plan que la Côte d’ivoire ou le Congo. L’Europe, comme rival des Etats-unis comprend bien que la situation en Ukraine est ambiguë. L’Union européenne, qui se trouve dans une crise économique et politique très sérieuse, ne peut pas ne pas prendre en compte la position de la Fédération russe. D’où la différence de ton dans les déclarations. Tout cela ne change pas bien entendu la nature des relations avec l’Ukraine. Notre pays, c’est notre avis, sera la victime de cette lutte, peu importe comment le rapport de forces se soldera. La lutte ne porte plus maintenant que pour savoir qui va se tailler la part du lion.

Q: Toutefois, dans la lutte géopolitique, il ne faut pas oublier la Russie …

Dans un contexte d’ingérence manifeste dans les affaires intérieures ukrainiennes, la Russie a affiché un certain détachement. La seule chose qu’elle utilisera le moment venu, ce sont les leviers économiques qu’elle use occasionnellement, faisant pression sur le sens des événements. Toutefois, la Russie demande à l’Ukraine de faire un choix en pleine conscience des enjeux. Moscou veut faire de l’Ukraine un Etat amical, stable : pour elle, pas question de semer le chaos économique chez nous et de nous enfermer dans la spirale de la dette. La Russie ne veut pas que l’Ukraine finisse par devenir un protectorat occidental, perde tout son potentiel industriel et que soit installée quelque part près de Kharkov une base de l’OTAN. Donc, la Russie défendra dans tous les cas ses intérêts, tout en envoyant des messages appelant au développement de relations entre nos deux peuples.

Q : Parmi les grandes déclarations sur les valeurs démocratiques, les Etats-unis et l’Union européenne ont parié sur certains acteurs politiques de l’opposition en vue des élections de 2015

Les marionnettistes occidentaux sont le moins du monde intéressés par le sort du peuple ukrainien et de notre économie. Il s’agit d’un conflit sur fond d’intérêts économiques. Ils ont besoin d’un homme qu’ils peuvent contrôler, ils pensent à Iasteniouk, proche des milieux financiers et bancaires, qui obéirait au doigt et à l’oeil à Washington. Klitschko est un politicien de bas niveau, un leader de faible envergure et les pays occidentaux ne peuvent s’assurer qu’il sera à la hauteur de la tâche qui lui sera confiée. Néanmoins, ils sont prêts à miser sur quiconque leur permettra de récolter un retour sur investissement.

Q : Y-a-t-il des moyens d’empêcher les ingérences et la manipulation de politiciens ukrainiens par l’Occident ?

Après la publication de ces conversations, cela devient évident qu’ils sont tous des marionnettes dont les ficelles sont tirés par d’autres. Donc le pouvoir comme l’opposition devraient afficher une volonté politique tout aussi forte. Or, cela ne se passera sans doute pas comme ça car les experts américains travaillent à la fois dans le camp de Ianoukovitch, dans celui de Klitchko et dans celui de Iasteniouk. Cette volonté se trouve canalisée par les intérêts financiers et immobiliers qui existent à l’ouest, et qui renvoient aux Etats-unis directement. Le peuple doit ici avoir son mot à dire et balayer tous ces leaders qui ne représentent pas la majorité des Ukrainiens. Toutefois, un certain sens de l’auto-préservation pousse les autorités à continuer à vouloir appliquer la Constitution, respecter nos lois et notre souveraineté. Ainsi l’intervention des diplomates, si elle ne sera pas stoppée, pourra être rendue bien plus difficile.

Q : Quelles seront les conséquences de ces influences étrangères sur le sort de l’Ukraine ?

Si la crise politique et économique n’est pas stoppée, alors il est assez illusoire d’espérer que l’Ukraine reste le pays qu’elle est aujourd’hui. Il est plus probable qu’elle sera séparée en plusieurs morceaux – devenus des protectorats d’autres pays. Ce seront des Etats sous la dépendance d’autres. Il ne sera guère possible de parler de l’Ukraine comme d’un Etat indépendant.

Quand SYRIZA et Alexis Tsipras mettaient leurs espoirs dans l’élection de François Hollande pour « changer l’Europe » !

En ce début février, M.Alexis Tsipras était présent à Paris pour présenter sa candidature à la Commission européenne. Il n’avait pas de mots pour décrire sa déception face à la politique de François Hollande. Il faut dire qu’il avait fait sa campagne en 2012 … en Grèce !

Ce 3 février, Tsipras rendait publique sa profession de foi à Paris. Dans son discours, sept reprises, il a exprimé sa déception, son indignation, sa rage face à la politique de François Hollande, celle « du défenseur de la politique la plus à la droite que l’Europe ait subi ».

« Si le gouvernement Hollande était différent, l’Europe d’aujourd’hui serait différente » ! Avec des si …

Pourtant, Alexis ne peut éviter de nourrir la nostalgie de son rêve avorté d’un « Grand soir » électoral : « Si le gouvernement Hollande était différent, toute l’Europe d’aujourd’hui serait différente ! ». Avec des « si », on refonderait l’Europe !

Au moment de la crise de l’Union européenne, instrument de domination du grand capital discrédité auprès des peuples, il ne propose encore dans son discours que de « réunifier l’Europe », « reconstruire l’Union européenne », « changer l’Europe ».

Le tout sur la base d’un « New Deal » européen, un « Plan Marshall » pour l’Europe, un allégement de la dette semblable à celui de la RFA en 1953. De drôle de références à la fois keynésiennes et atlantistes, pour un candidat présenté comme « radical » dans la presse dominante.

On sait que ces derniers mois Alexis Tsipras n’a pas manqué de rassurer les grands de ce monde : le ministre de l’Économie allemand à Berlin, les responsables du FMI à Washington, jusqu’à envoyer une lettre à Mario Draghi, à Herman van Rompuy et José Barroso avec le même discours : « Je ne suis pas dangereux, je veux sauver l’Euro et l’Europe, aidez-moi ».

Alors pourquoi – lui qui sème encore tant d’illusions – expriment ces illusions perdues face à Hollande ? Il faut revenir sur les déclarations de SYRIZA, en particulier, de M.Tsipras entre 2010 et 2012 pour comprendre cet acte d’apostasie.

Hollande, Tsipras et le « vent du changement » en Europe

 

SYRIZA, en particulier Alexis Tsipras, avait depuis longtemps préparé le terrain opposant l’ « Europe des Merkel-Sarkozy » au « vent du changement » que pouvait compter l’élection d’un président « de gauche » en France, pouvant faire basculer l’Europe à gauche.

Dès 2010, Tsipras disait qu’il « ne serait pas possible pour la Grèce d’avoir un gouvernement engagé dans le mémorandum si le ministre de l’Économie français déclarait que le pacte budgétaire devait être modifié ».

C’était le 17 mai 2010, devant le groupe parlementaire de SYRIZA. De quoi laisser un espoir de changer la situation en Grèce … si un gouvernement « progressiste » était élu en France !

Trois jours après, toujours en 2010, il ajoutait au Comité central de SYRIZA : « la volonté populaire est nécessaire pour sortir de la voie à sens unique des néo-libéraux ». Par néo-libéraux, il faut attendre Sarkozy-Markel. Par volonté populaire, vote bien sûr.

Si des doutes subsistaient, l’euphorie du côté de SYRIZA en 2012 – année électorale en Grèce comme en France – suffit à les dissiper. Pour Tsipras, l’élection de Hollande marquait le « vent du changement » capable de faire basculer l’Europe à gauche.

« Il y a une forte exigence de renverser les talibans du néo-libéralisme, je souhaite que cela vienne d’une victoire de Hollande en France »

L’égérie des plateaux télé, la députée Rena Dourou, responsable de SYRIZA aux Affaires étrangères, allait plus loin en mars 2012 quand elle disait de François Hollande :

« que le degré de son engagement à renégocier (le pacte d’austérité) dépendra en fin de compte du pourcentage du candidat du Front de gauche (…) qui permettra de peser de façon efficace sur Hollande (…) Si le résultat des urnes confirme les bons sondages, ce sera la preuve que l’unité de la gauche peut changer la donne – une leçon que n’a pas apprise le KKE chez nous ! »

Un autre dirigeant de premier plan de SYRIZA, Papadimoulis, pouvait rajouter une couche sur les ondes de Radio FM, le 4 mai, entre les deux tours : « il y a une forte exigence de renverser les talibans du néo-libéralisme, et je souhaite que cela vienne d’une victoire de Hollande en France ».

Si on continue dans l’image, Hollande est aux talibans du néo-libéralisme ce que Bush est à Ben Laden : son alter ego.

« Si j’étais Français, je ferais comme Mélenchon : je voterai Hollande au deuxième tour, sans conditions »

Et Tsipras lui-même, Qu’en pensait-il ?

Il défend Mélenchon dans un entretien avec le site protagon.gr le 4 mai, quand celui-ci annonçait qu’il voterait pour Hollande sans conditions au deuxième tour. « Je ferais pareil si j’étais Français »disait-il, « sans illusions ». Ces illusions, il les gardait pour le peuple grec !

Après la première place de Hollande au 1er tour, Tsipras criait au triomphalisme en conférence de presse, le 29 avril : « la mobilisation des peuples européennes devient une force de changement qui vient renverser les politiques destructrices de Sarkozy-Merkel ». Le changement, c’est maintenant !

Lors de sa rencontre avec Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon à Paris, le 21 mai, juste après l’élection de Hollande, le sourire aux lèvres, Alexis Tsipras pouvait prophétiser :

« Il y a un vent de changement, une ambiance de rupture en Europe »… même si il conseillait amicalement à Hollande de « faire attention à ne pas devenir ‘Hollandreou’ ».

On était alors en Grèce dans la campagne pour les secondes élections législatives, qui virent SYRIZA faire un bond électoral de 4,5 % en 2009 à 26,9 % en 2012, à grand renfort de couverture médiatique et de transfuges du navire PASOK en train de prendre l’eau !

Tsipras pouvait conclure un meeting électoral place Omonia à Athènes, le 14 juin 2012 : « oui, l’Europe de Juin est bien différente de celle de Mai. L’atmosphère politique a changé ».

Que s’est-il passé entre mai et juin ? L’élection de François Hollande, porteur d’un « vent du changement », devait changer la France, changer l’Europe, offrir des perspectives au peuple grec. Deux ans après, que reste-t-il de ces illusions semées par Tsipras ?

Les modèles de Tsipras : Soares, Papandreou, Mitterrand, les fossoyeurs de l’alternative !

 

Le peuple grec continue à mourir sous les coups de l’austérité coordonnée par Merkel et Hollande – qui est venu en février 2013 pour encourager la poursuite des coupes sociales, des privatisations dont les monopoles français espèrent tirer profit.

Ce 3 février, M.Tsipras peut bien pester contre Hollande. Quelle est sa référence pour changer l’Europe ?

Lisons sa déclaration : l’Union de la gauche de 1981, menée par des « vrais socialistes » qui avaient pour nom Soares au Portugal, Papandreou en Grèce, Mitterrand en France : les fossoyeurs de l’espoir,les tueurs d’alternative en Europe.

Méfiance, face aux fausses alternatives, « veillons et armons-nous en pensée », comme disait le révolutionnaire allemand Georg Buchner !

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/ * 

* nous avons puisé dans les propos tenus par les dirigeants de SYRIZA dans les médias grecs, et nous remercions en cela nos camarades grecs de nous avoir indiqué certaines des déclarations citées ci-dessus.

Dans quel état se trouve l’Allemagne après les « réformes Hartz » ? Pauvreté record, précarité pour tous et méga-profits

Peter Hartz, conseiller de François Hollande pour les nouvelles réformes du travail ? En tout cas, notre président socialiste avait déclaré s’inspirer pendant sa campagne des réformes libérales du chancelier Schroder. Retour sur l’état de l’Allemagne dix ans après les fameuses « Réformes Hartz ».

Un rapport publié juste avant les Fêtes contredit les données du gouvernement allemand ainsi que le mythe du miracle allemand qui se révèle être un mirage patronal : la « compétitivité » allemand, ce sont les peuples européens qui la payent, et d’abord les travailleurs allemands.

C’est le constat alarmant de l’organisation de bienfaisance DPWV dans son rapport « Entre prospérité et pauvreté – l’Allemagne mise à l’épreuve » :

l’Allemagne compte plus de pauvres que jamais depuis la dite réunification, 15,2 % se trouve sous le seuil de pauvreté, 16 autres % sont menacés de pauvreté, soit 31 % de pauvres réels ou potentiels dans le pays le plus prospère d’Europe.

Le rapport est d’autant plus inquiétant que la croissance de la production et celle de la pauvreté sont allés dans des sens opposés. Entre 2005 et 2013, le PIB allemand a augmenté de 12 % malgré la crise, tandis que la pauvreté est passé de 14 % à 15,2 %.

Les données de l’ONG rentrent en contradiction avec celles vantées par le gouvernement, celles de l’Institut allemand pour la recherche économique (DIW), financé par l’Etat et défendant les thèses patronales.

Or, le DIW s’était tout simplement arrêté aux données de 2010 … seule année sur ces dix dernières où le taux de pauvreté avait connu un léger recul. Depuis la pauvreté est repartie à la hausse. Un simple mensonge par omission.

L’étude portant sur les inégalités régionales souligne que se creusent les disparités entre régions riches, plutôt au Sud, et pauvres, naturellement à l’Est mais aussi de plus en plus à l’ouest : c’est le cas de Brême (23,1 % de pauvres), Mecklembourg (22,9 %), Berlin (21,2 %), Saxe (18,9 %) et Brandebourg (18,3 %).

Un cas dramatique est celui de la Ruhr, vieille région industrielle, bastion ouvrier, pour la première fois classée dans les régions pauvres ravagées par la désindustrialisation, 19,2 % en 2012 avec des pics de 26,4 % à Dortmund et 25,1 % à Duisbourg.

Selon les auteurs du rapport : « il faut pointer du doigt les bas salaires, la précarité, les emplois atypiques (…) les bons résultats sur le marché du travail se produisent évidemment au prix d’une américanisation du marché du travail, avec le phénomène des travailleurs pauvres. »

Pour le travail – Bas salaires et précarité pour tous : le résultat des « réformes Hartz »

Sur quoi repose le soi-disant « miracle allemand » ?

D’abord sur les bas salaires. La politique menée par le social-démocrate Schroder – dont se revendique Hollande – entre 2003 et 2005 a contribué à la baisse des salaires, à la généralisation de la précarité avec son cortège de « mini-jobs » et de « travailleurs pauvres ».

En chiffres, le salaire moyen allemand a baissé de 4 % entre 2000 et 2010, soit 100 € de moins par mois. Après une légère relance après 2010, l’année 2013 a vu les salariés allemands perdre encore (officiellement, les chiffres étant sous-évalués) 0,2 % de pouvoir d’achat.

La part des salaires dans le partage de la valeur ajoutée a reculé entre 2000 et 2010 de 68 à 63 % du PIB. Les bas salaires (2/3 du revenu médian) touchent désormais 23 % de la population mais 57,5 % des 15-24 ans entrant sur le marché du travail.

Symbole de cette sous-prolétarisation du salariat allemand, les lois « Hartz IV ». Sous prétexte de lutte contre le chômage, on lance en fait une chasse aux chômeurs. Si le taux de chômage a baissé de 11,5 à 6,5 % entre 2005 et 2013, le nombre de « Hartzi » a explosé.

Selon les lois Hartz, l’allocation-chômage classique (Arbeitslosengeld I) est réduite à 12 mois, le chômeur est considéré ensuite de longue durée (Arbeitslosengeld II) et touche 350 € par mois. Une allocation conservée à condition d’accepter tout emploi proposé par l’agence pour l’emploi.

6,6 millions de personnes – dont 1,7 millions d’enfants – sont victimes d’Hartz IV. Ces 4,9 millions d’adultes (les « Hartzi ») sont en fait des chômeurs, des « quasi-chômeurs ».

C’est dans le cadre de ces lois que se sont développés les mini-jobs payés au maximum 400 € par mois, voire les « jobs à 1 € » … par jour !

La précarité devient de plus en plus la norme, surtout pour les jeunes. Sept ans après « Hartz IV », le nombre de contrats atypiques a explosé, de 47 % pour les contrats à temps partiel et de 131 % pour les intérim entre 1999 et 2009 !

Selon DESTATIS (l’INSEE allemande), si 8 millions de salariés subissent déjà un contrat précaire, il faut savoir que seules 15 % des nouvelles embauches se font en CDI, le reste en CDD (43%) ou en intérim (42% en CDD)

Pour le capital – Méga-profits et ‘avantage compétitif’ : la vraie raison derrière les « Réformes Hartz »

Les salaires perdus par les travailleurs passent directement dans la poche des patrons allemands. Entre 2000 et 2012, le taux de marge des entreprises allemandes est passé de 37 à 41 %, avec un pic de 45 % en 2007. En comparaison, les entreprises français oscillent entre 28 et 30 % !

2012 a été l’année d’euphorie pour le DAX, l’équivalent du CAC 40 réunissant les 30 entreprises côtées à la bourse de Francfort : 104 milliards d’€ de profit, en hausse de 8 % par rapport à 2011.

Le cas d’une entreprise Volkswagen donne le vertige et est emblématique du « capitalisme allemand » : 15 milliards de profits en 2011, 11 milliards en 2012 … et 17 millions de rémunérations pour le PDG de l’entreprise.

Le succès de Volkswagen (VW), la délocalisation. Ou plutôt la « division du travail » dans l’Union européenne au profit du capital allemand, au détriment des travailleurs allemands : la nouvelle « Up » est produite en Slovaquie, la « Polo » en Espagne.

Autre recette, le chantage patronal dont l’ANI marque le début en France. En 2004 VW avait menacé de délocaliser 30 000 postes si les salariés n’acceptaient pas le gel des salaires et le retour à la semaine de 40 h sans compensation. Une fois le deal accepté, VW a licencié 20 000 salariés en 2006 !

Naturellement, le pari du capital allemand, c’est de jouer l’intégration européenne : se construire une Mitteleuropa en Europe de l’est pour délocaliser, casser les concurrents industriels étrangers grâce à l’euro fort, enfin jouer le dumping social et salarial avec les plans d’austérité coordonnés.

L’Ukraine, avec sa réserve en matières premières et sa main d’œuvre bon marché et bien formée, constitue un enjeu majeur dans l’élargissement de cette Mitteleuropa, ce qui permet de comprendre l’enjeu de la lutte actuelle autour de cet Etat de 46 millions d’habitants.

Le pari d’une « industrie d’exportation compétitive » a aussi ses contradictions. Si les exportations ont tenu l’industrie allemande pendant la dernière décennie, à force de créer un désert autour d’elle, l’Allemagne voit ses exportations chuter et la croissance allemande ralentir fortement.

Désormais, les journaux économiques français comme allemands passent de la célébration du « miracle allemand » à l’inquiétude face à un « mirage » qui cache l’image d’une Europe saignée à vif.

En tout cas, bas salaires, chômage déguisé en précarité généralisée, travailleurs pauvres, régions industrielles sinistrées d’un côté, méga-profits, intégration européenne et mondialisation à sens unique de l’autre, il est temps de dénoncer le mirage allemand, agité en nos rangs pour nous imposer la politique du capital, celle de Hollande, le Schroder français !

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

85 grandes fortunes aussi riches que 3,5 milliards d’êtres humains, selon l’ONG Oxfam

Après la dissolution de l’URSS et du socialisme réel, le camp occidental mené par les Etats-unis avaient promis la paix, la démocratie, la prospérité pour tous. Vingt ans après, la guerre est partout, la démocratie nulle part et la prospérité est réservée à une minorité.

Le rapport de l’ONG OXFAM « Travailler pour une minorité » n’est pas une surprise, hélas : les 85 individus les plus riches du monde concentrent entre leurs mains autant de richesse que 3,5 milliards de personnes, soit la moitié de la planète.

Les 1 % les plus riches concentrent plus d’argent que la moitié des habitants de la planète, la somme de 110 000 milliards de $ est avancée par l’ONG, soit 65 fois plus que les 50 % les plus pauvres.

Les milliardaires toujours plus nombreux : une richesse supérieure à celle de 147 pays du monde réunis !

210 personnes entrèrent dans le club des milliardaires en 2013, soit une hausse de 15 % de leur nombre en pleine crise.

Les 1 426 milliardaires que compte le monde possèdent un patrimoine net commun de 5 400 milliards de $, soit le PIB de la France et l’Allemagne réunis, ou encore celle de 147 pays du globe !

Pays émergents, cœur capitaliste : « Enrichissez-vous » … par les privatisations et les exemptions fiscales !

C’est dans les pays émergents (« nouveaux capitalismes ») que le nombre de milliardaires explose : ils sont passés de 6 à 61 en Inde depuis 2000, mais de 0 à 110 en Russie, de 0 également à 122 en Chine.

Ces deux derniers pays occupent respectivement la 3 ème et la 2 ème place pour le nombre de milliardaires, illustrant les conséquences désastreuses du passage du socialisme réel à un capitalisme débridé.

La tendance est la même dans les « anciens pays capitalistes ». Aux Etats-unis, la part des 1 % les plus riches est passée de 7 % de la richesse nationale en 1980 à 21 % aujourd’hui. Dans 24 des 26 pays étudiés, la part des 1 % les plus riches dans le revenu national a progressé.

Depuis l’élection d’Obama en 2008, aux Etats-unis, la croissance post-crise a été absorbée à 95 % par les 1 % les plus riches tandis que 90 % de la population s’est appauvrie.

OXFAM dénonce que ces dernières décennies de nombreuses lois aient été votées en faveur des plus riches « qui ont pris le pouvoir » : baisse du taux d’impôts sur les sociétés, sur la fortune, déréglementation financière, privatisation des services publics, restriction des dépenses sociales.

Depuis les années 1970, le taux d’imposition des plus riches a baissé dans 29 des 30 pays étudiés par OXFAM.

Le mythe du capitalisme démocratique face à la conscience populaire d’un Etat au service des plus riches

La conscience que ce système capitaliste ne favorise que les plus riches, et que l’État sert leurs intérêts privés plutôt que ceux généraux croît également dans des proportions inédites.

Une étude menée dans six pays (Etats-unis, Royaume-Uni, Espagne, Brésil, Inde, Afrique du sud) montre que la majorité des gens croit que les lois sont dans les intérêts des plus riches.

A l’affirmation « les riches ont trop d’influence sur l’orientation prise par votre pays », 80 % des Espagnols, 75 % des Indiens et des Brésiliens, et 65 % des Américains, Britanniques et Sud-Africains affirment qu’ils sont d’accord.

Le mythe du « capitalisme démocratique » vole en éclats. Quand moins de 100 personnes contrôlent la majorité des richesses, sont riches que la majorité des États, quelle démocratie peut-il subsister ?

Le rapport évoque brièvement, mais de manière assez pertinente, comme la déréglementation du secteur financier a servi à l’enrichissement d’une minorité aux Etats-unis.

Comment la privatisation des télécoms au Mexique a fait la plus grande fortune du monde (Carlos Slim) au détriment de la majorité, comment en Inde les milliardaires ont construit leur richesse sur des « rentes de monopole » concédés par un pouvoir politique corrompu, au service des puissants.

Le rapport cite ce mot de l’ancien juge de la Cour suprême des Etats-unis, le rooseveltien Louis Brandeis : « Nous pouvons ou bien avoir la démocratie, ou bien avoir de grandes richesses concentrées entre les mains de quelqu’uns, nous ne pouvons pas avoir les deux à la fois ».

Des solutions utopiques d’OXFAM à l’exemple concret de l’Amérique latine : des contradictions à résoudre dans la lutte !

Nous pourrions plutôt citer Rousseau, qui a les plus belles phrases sur l’incompatibilité entre argent et démocratie : « La richesse est l’inégalité à laquelle les autres se réduisent à la fin car on s’en sert aisément pour acheter tout le reste(…)

Si l’on voit une poignée de puissants et de riches au faîte de leur grandeurs et de la fortune, tandis que la foule rampe dans l’obscurité et dans la misère, c’est que les premiers n’estiment les choses dont ils jouissent qu’autant que les autres en sont privés », dit-il dans le Second discours.

Dans le Contrat social, dans son chapitre XV de son livre III, il oppose plutocratie et démocratie, dénonce ceux qui cèdent « une partie de leur profit pour l’augmenter à leur aise. Donnez de l’argent, et bientôt vous aurez des fers. Ce mot de Financeest un mot d’esclave, il est inconnu dans la cité ».

Des paroles critiques toujours éclairantes deux siècles et demi plus tard, toutefois les solutions d’OXFAM sont aujourd’hui tout aussi utopiques que celles de Rousseau en 1760.

Comme le philosophe genevois, elle rêve d’un retour en arrière. Rousseau rêvait un retour à une démocratie grecque idéalisée, OXFAM rêve d’un retour au compromis « keynésiano-fordiste » entre capital et travail, celui des Trente Glorieuses, tout aussi mythifié. Ni l’un ni l’autre ne sont possibles.

OXFAM indique comme solution concrète, actuellement, l’exemple de l’Amérique latine où 14 des 17 pays ont vu les inégalités de revenu baisser sur la dernière décennie grâce à des politiques fiscales progressives, des investissements massifs dans les services publics.

Ce processus, comme nous l’analysons, est plein de contradictions dans des pays qui battaient des records d’inégalité, mettant en péril jusqu’au développement même du capitalisme local.

Dans des processus différenciés, un nouveau compromis capital-travail a permis de relancer une croissance profitant, plus ou moins également, aux deux forces antagonistes. Toutefois, au Brésil, en Argentine, y compris au Vénézuela et en Equateur, les contradictions s’aiguisent désormais, dans des processus aux formes fort différentes.

OXFAM encourage à taxer les plus riches et les grandes entreprises et à « utiliser l’argent public pour offrir des soins médicaux universels, une éducation et une protection sociale à tous les citoyens ».

Un objectif qu’on ne peut que partager mais qui ne résout pas la question : quel rapport de force, quelle organisation, quelle alternative pour imposer ces choix ? Autant de questions qui se résoudront dans la lutte pratique des peuples !

En tout cas, bien au-delà des solutions pour sortir de cette situation, ce rapport a un mérite : celui de montrer l’hypocrisie d’une restauration capitaliste depuis vingt ans qui piétine la démocratie, les droits humains, la vie de millions d’êtres humains.

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

L’avortement légal, gratuit et fait service public : la première fois, c’était en Union Soviétique !

En ces temps de réaction obscurantiste en Espagne, il est bon de rétablir certaines vérités historiques. Le premier pays à instaurer le droit à l’avortement est l’Union soviétique, au moment où la France criminalisait ce même droit fondamental de la Femme.

Face à la propagande pernicieuse à l’égard des révolutions socialistes du XX ème siècle, les faits sont têtus : les droits qu’a accordé la jeune Union soviétique aux femmes en 1917, les femmes se battent encore partout dans le monde pour les conquérir ou les conserver.

Sous le tsarisme, la femme était légalement inégale, dans les faits réduite à l’exploitation la plus éhontée au travail comme dans le foyer. Avec la révolution socialiste, elle accède à la pleine égalité légale, elle devient comme ouvrière, paysanne, intellectuelle, actrice de la révolution.

En 1917, en URSS, les femmes obtiennent l’égalité intégrale. Et en France, c’est quand ?

Concrètement, les femmes conquièrent notamment par le nouveau « Code sur le mariage, la famille et la tutelle » de 1918 : la libération de la tutelle des hommes sur les épouses et les filles, le droit au divorce après mariage civil.

Lénine disait que « l’expérience de tout mouvement d’émancipation a montré que le succès d’une révolution dépend du degré de participation des femmes ».

Dès 1917, est adopté dans les républiques soviétiques le suffrage universel, ce n’est alors que le quatrième pays au monde. Dans la foulée, plusieurs pays se trouvent contraints de suivre l’exemple soviétique, dont les États-Unis ou l’Allemagne.

L’URSS premier pays à légaliser l’avortement

Quant à l’avortement, en 1920, le gouvernement soviétique annule par décret la criminalisation de l’avortement et offre aux mères la possibilité d’un avortement légal, gratuit et pris en charge par les pouvoirs publics :

« l’avortement, l’interruption de grossesse par moyens artificiels, sera conduit gratuitement dans les hôpitaux publics, où les femmes jouissent de la plus grande sécurité dans l’opération ».

L’Union soviétique est le premier État à légaliser l’avortement, au moment où c’est un crime dans les pays dits « civilisés ». En France, c’était alors le cas. Il faut attendre 1975 pour la dépénalisation et 1982 pour sa prise en charge par la Sécurité sociale.

La liberté d’être femme en URSS : pas un droit formel, mais une réalité concrète !

Le code de la famille de 1918 est proprement révolutionnaire dans sa conception même. D’une part parce qu’il est perçu comme un « code de transition vers la société socialiste », visant d’abord à réglémenter la vie en famille, avant de viser à l’extinction du famille et du mariage.

Ce n’est pas le mariage pour tous, mais à terme l’abolition du mariage, voilà une loi révolutionnaire !

D’autre part, le Code de la famille consiste aussi en un respect absolu de la vie privée et du choix des individus quant à leur mode d’existence :

« est déclarée l’absolue non-ingérence de l’État et la société dans les affaires sexuelles, personne ne sera lésé, personne ne s’immiscera dans les affaires d’autrui ».

Contrairement aux Etats capitalistes, la liberté d’être une femme n’est pas seulement formelle, elle est rendue réelle, notamment grâce à la volonté de Lénine et d’Alexandra Kollontai.

Le Code du travail de 1918 garantit aux mères des pauses payées pour alimenter leurs enfants, restreint fortement le travail nocturne et les heures supplémentaires, développe les crèches sur les lieux de travail, tout comme les cantines plus tard dans les lieux d’étude.

Le programme de congé maternité en 1918, sous l’impulsion de Kollontai, accorde aux femmes un congé maternité de huit semaines, payé, tandis que dans les entreprises les femmes bénéficiaient d’horaires de travail aménagés, d’installations sanitaires de suivi.

Certes, il y eut des reculs au plus fort du raidissement stalinien – mais pas une remise en cause intégrale – toutefois dès les années 1950, l’égalité intégrale entre hommes et femmes, le droit à un avortement assisté par le service public étaient à nouveau pleins et entiers.

« Le degré de l’émancipation féminine est la mesure naturelle du degré de l’émancipation générale »

Dans la Sainte famille,Karl Marx reprend les propos de Fourier : « Le changement d’une époque historique se laisse toujours déterminer en fonction du progrès des femmes vers la liberté (…) Le degré de l’émancipation féminine est la mesure naturelle du degré de l’émancipation générale ».

Dans ce cas, il ne fait aucun doute que – contrairement à ce que veut nous faire croire l’idéologie dominante – l’URSS de 1920 était bien plus moderne, émancipatrice que ne l’est la monarchie espagnole de 2014 !

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

Une majorité de Lettons contre l’entrée de leur pays dans l’Euro

Les médias européens tentent de refonder le mythe d’un élan irréstitible vers l’intégration européenne. On l’invente en Ukraine, à coups de financements occidentaux. Pour les pays d’ex-URSS déjà désintégrés dans l’Union européenne, le temps des illusions est passé.

 

On a parlé de l’entrée de la Lettonie dans la zone euro, peu de l’attitude de la population lettone à ce sujet. Pourquoi, aujourd’hui, plus de 60 % des Lettons s’opposent à l’entrée de leur pays dans la monnaie unique européenne, malgré les promesses de leurs dirigeants ?

 

L’effondrement du « tigre balte », du modèle ultra-libéral de l’UE à la cure d’austérité brutale

 

La Lettonie était pourtant le modèle tant recherché en ex-URSS par l’Union européenne.

Une région prospère (Riga était la « perle de l’URSS ») captée par des élites nationalistes, à la xénophobie sélective, anti-russe mais prêtes à vendre leur pays aux capitaux allemands, suédois, à les intégrer à l’Europe, tout en cultivant la nostalgie du temps béni de la Wehrmacht.

On a même parlé de « tigre baltique » à coups de flat tax (taux d’imposition unique favorisant les riches et grandes entreprises), de zones économiques spéciales (ZES), de bulles spéculatives dans l’immobilier alimentées par un crédit facile assuré par les banques suédoises ou allemandes.

Alimenté par l’entrée de la Lettonie dans l’UE, en 2008, ce modèle a explosé en plein vol : en deux ans (2009-2010), le PIB a chuté de 30 %, le chômage atteignant un pic de 22 % en 2010.

Les bases de ce château de sable, on les connaît : le démantèlement de l’industrie héritée de l’ère soviétique (on est encore en-dessous de la production de 1991!), de l’agriculture locale (30 % des terres sont passées entre les mains de capitaux étrangers).

C’est aussi une bulle spéculative qui a conduit à l’explosion du prix des loyers, mais aussi des produits de base avec des prix plus élevés qu’à Londres pour les vêtements, la nourriture !

Un décalage qui n’a tenu que par l’endettement massif des ménages d’abord, puis l’endettement public ensuite qui a été multiplié par sept depuis 2008 (de 7 à 50 % du PIB).

La piqûre d’austérité imposée par l’Union européenne, la BCE (en vue de l’entrée dans l’Euro) et le FMI a été d’une brutalité extrême pour le peuple letton :

baisse des salaires du public de 20 à 50 % (pour les enseignants), du public de 20 à 30 % en moyenne, baisse des retraites de 10 à 70 %, augmentation des impôts indirects les plus régressifs, comme la TVA de 19 à 21 %.

Les lettons contre l’intégration européenne

 

Que pensent aujourd’hui les Lettons de la construction européenne, qu’on leur a présenté comme un « faiseur de miracles », aujourd’hui mirage universel ?

 

Il suffit de voir les derniers résultats électoraux. Tous les partis, sauf un, adhèrent au consensus libéral-européen-nationaliste. Le fait qu’ils changent de nom tous les deux-trois ans révèlent autant leur insignifiance que leur manque de confiance dont ils bénéficient auprès des Lettons.

Le seul à refuser le consensus dominant, c’est le « Centre de l’Harmonie » dont les communistes jouent un rôle moteur, sous le nom du Parti socialiste letton. Rappelons qu’il est interdit de se dire communistes en Lettonie, pays membre de l’Union européenne.

Le « Centre de l’Harmonie », généralement catalogué comme le parti de la minorité russe, rassemble désormais tous les mécontents du « mirage letton », du mirage de l’intégration européenne.

En 2011, lors des dernières élections législatives, il est devenu le premier parti du pays avec 28,36 % des voix et 31 sièges (sur 100). Seule une « Sainte-alliance » des partis réactionnaires l’a empêché de prendre le pouvoir.

En juin 2013, aux élections locales, il remportait une victoire éclatante dans la capitale Riga, tout en emportant la tête dans la deuxième ville du pays, Daugavpils.

Ce qui convainc de plus en plus de Lettons, c’est le discours de refus de l’austérité prônée par l’UE, le refus d’une intégration européenne dans les intérêts d’une minorité, ce discours porté par les communistes et progressistes lettons.

Ainsi, en dépit d’un battage médiatique massif, des paroles gouvernementales sur l’Euro comme « rempart » face à Moscou, 60 % des Lettons s’opposent à l’entrée de leur pays dans l’Euro ce 1er janvier 2014. Ils étaient même 65% dans un précédent sondage, au printemps 2013.

 

Le refus de cette intégration européenne dans les intérêts du capital monte dans toute l’Europe. Quand les forces communistes, de gauche, ne refusent pas de mener ce combat, ce sont elles qui le mènent. Bravo à nos camarades lettons dans un contexte hostile !

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

Hommage à Nelson Mandela ce dimanche à Saint Quentin

mandela 1A l’appel de la section PCF de Saint-Quentin, hommage a été rendu ce matin à Nelson Mandela au monument de la Résistance.
Discours de notre camarade Jean-Luc Tournay :
« L’hommage à la mémoire de Nelson Mandela est unanime. Mais les condoléances n’ont rien de sincère quand elles proviennent des dirigeants des puissances qui défendirent jusqu’au bout l’Etat raciste sud-africain de l’Apartheid, Etats-Unis, Royaume-Uni, même Israël, ou encore d’une France si réticente à le boycotter. En 1988, Reagan plaçait le nom de Mandela sur la liste « noire » des « terroristes » à surveiller. Il y est resté jusqu’en 2008… Ces pleurs n’ont pour but que de noyer, sous un humanisme vague, la nature du long combat du héros, du symbole, national et mondial, de la lutte contre le racisme, le colonialisme établis par l’ordre capitaliste.

Il faut faire oublier les conditions de ce combat politique qu’il a impulsé, passant tour à tour par la non-violence, la lutte armée, la résistance, y compris depuis les geôles sordides de l’Apartheid.

Il faut faire oublier le rôle de ceux qui portèrent ce combat avec Mandela dans l’ANC et notamment les communistes sud-africains et les syndicats d’inspiration révolutionnaire.mandela 2

Il faut faire oublier l’élan de solidarité internationale, dont la résistance de Mandela a été le point de convergence. Le camp socialiste, Cuba, les communistes du monde entier, en France le PCF et la Jeunesse communiste, en ont été au tout premier rang. La lutte contre l’Apartheid a été un aspect de la bataille de classe mondiale.

Jusqu’au bout de son action politique, après sa libération en 1990, Mandela, lui, n’a pas oublié. Il a conservé la même confiance fraternelle, la même sympathie politique, pour les communistes et le mouvement syndical de son pays. Il n’a cessé d’exprimer sa reconnaissance aux premiers soutiens de sa lutte. Libre, puis président de son pays, il a mis le rayonnement mondial de sa personnalité au service de la poursuite du même combat émancipateur, en exprimant par exemple sa solidarité avec le peuple palestinien.

Le capitalisme sud-africain, les forces de l’impérialisme ont enregistré une défaite dure à digérer. Ils ont tout fait pour que, lorsque tout change, rien ne change dans le fond. Ils ont dû faire le deuil du racisme d’Etat, mais ont pu éviter tout changement décisif de structure de propriété. Depuis les années 90, une bourgeoisie noire s’est considérablement développée, un prolétariat et un sous-prolétariat blancs relativement aussi. Les inégalités sociales restent béantes. La démocratie se heurte à la domination du capital, traduite notamment par la corruption.

mandela 4Le 20 avril 1964, au dernier jour de son procès, Mandela exprimait pour la dernière fois publiquement avant sa libération 25 ans plus tard les justifications de la lutte armée : « Je me suis battu contre la domination des blancs et je me suis battu contre la domination des noirs. J’ai toujours mis en avant, comme idéal, une société libre et démocratique. C’est un idéal pour lequel je voudrais vivre mais pour lequel, s’il le faut, je suis prêt à mourir ».

Il a réalisé ce pas de géant dans l’histoire. Dans la mémoire de l’action de Nelson Mandela, les travailleurs, noirs et blancs, le peuple sud-africain, les autres peuples, trouveront les forces de continuer un combat émancipateur qui ne fait toujours que commencer. »

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Le 18ème Festival mondial de la jeunesse bat son plein

La Fédération mondiale de la Jeunesse démocratique (FMJD) organise le Festival mondial de la jeunesse et des étudiants depuis 1947, bien avant l’idée des « forums sociaux » et dans un esprit politique et militant différent.

Le 18ème Festival mondial de la jeunesse bat son plein dans Solidarité internationale 131210_wfestival-300x237La 18ème édition s’est ouverte à Quito, capitale de l’Equateur samedi 7 décembre 2013. Plus de 10.000 jeunes de 83 pays ont rejoint plusieurs milliers de jeunes Equatoriens. Leurs échanges politiques et culturels se poursuivront jusqu’au 13 décembre.

Le président équatorien Rafael Correa a ouvert le festival par un vibrant appel à « vaincre le néolibéralisme et à édifier une société socialiste » devant les participants rassemblés sur la place du bicentenaire à Quito.

Un hommage général a été rendu à Nelson Mandela. La FMJD a joué un rôle très important dans la campagne mondiale pour sa libération.

Le mot d’ordre du 18ème festival est : « Jeunesse, unit-toi contre l’impérialisme, pour un monde de paix, de solidarité et de justice sociale ! ».

Les échanges portent sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, les résistances, et leur coordination, au capitalisme et à l’impérialisme. Dans les débats annoncés figurent des objectifs comme le désarmement, le démantèlement des bases militaires étrangères, les mobilisations contre les guerres impérialistes en cours, la dénonciation des conflits « religieux ou ethniques » fabriqués par l’impérialisme.

Un tribunal anti-impérialiste a été monté.

Au premier rang des – nombreux – accusés : l’impérialisme américain, avec l’OTAN et l’UE. Les jeunes Equatoriens accusent notamment la multinationale Chevron de détruire leur environnement. La délégation vietnamienne revient sur l’utilisation de l’Agent Orange par l’armée US pendant la guerre du Viet-Nam dont les effets terribles se font toujours sentir dans la chair de milliers d’adultes et d’enfants. Le blocus de Cuba est condamné ainsi que la politique meurtrière d’incitation à l’émigration. Parmi la délégation cubaine se trouve Elian Gonzalez, l’enfant qu’il y a 13 ans, les autorités américaines ne voulaient pas remettre à son père à Cuba après la mort tragique de sa mère dans le chavirage de l’esquif qui devait les transporter en Floride.

Les expériences émancipatrices d’Amérique latine, les tentatives de construction du socialisme, sans que la capitalisme et l’impérialisme aient laissé le terrain, notamment en Equateur, irriguent les échanges.   

 

131210_wfest_1 dans Solidarité internationaleNous reproduisons ci-dessous l’appel international à participer au festival (adopté à la rencontre préparatoire des 26 et 27 mars 2013 en Afrique-du-Sud) qui résume l’esprit du FMJE.

 

Jeunesse, unit-toi contre l’impérialisme, pour un monde de paix, de solidarité et de justice sociale ! 

D’hier à aujourd’hui et dans toute société la jeunesse a toujours joué un rôle important dans le combat pour le progrès et la justice sociale. La jeunesse a toujours milité dans les plus grands combats des peuples pour la paix, la solidarité et le progrès social.

Dans un monde où l’impérialisme se présente comme sans alternative, le combat anti-impérialiste prouve que la jeunesse choisit son propre futur. Le 18ème Festival mondial de la jeunesse et des étudiants qui se tiendra en Equateur sera le lieu où les jeunes femmes et les jeunes hommes du monde pourront unir leurs voix contre l’impérialisme.

Depuis le 17ème Festival mondial de la jeunesse et des étudiants, nos analyses sur le caractère de l’impérialisme et notre appel pour le combat anti-impérialiste ont été validés. Ces dernières années, avec la continuation de la crise internationale du capitalisme, l’ordre impérialiste – le système où les monopoles décident – a révélé de plus en plus clairement sa vraie couleur, sa nature brutale et barbare. Elle conduit à des guerres, des occupations, des injustices internationales, à l’exploitation et au chantage sur les travailleurs par les capitalistes, à des violations des droits de l’homme, des menaces et un chantage contre les pays et leurs peuples.

Nous vivons un temps de grand danger laissant beaucoup d’incertitudes. La crise du capitalisme conduit les alliances impérialistes à intensifier leur rivalité pour le contrôle des marchés, des ressources naturelles et des routes commerciales.

Cette réalité conduit inévitablement à des interventions militaires comme celles de l’OTAN et de l’UE en Libye, à l’agression contre la Syrie, aux menaces contre le peuple coréen.

Les antagonismes inter-impérialistes résultant de la crise accroissent les tensions et créent des dangers de conflits internationaux plus larges dont les peuples du monde seront les victimes.

La jeunesse du monde voit grandir une offensive majeure contre ses droits au travail, à l’éducation, à la santé, contre son accès à la culture et au sport. Les gouvernements tout autour du monde et les organisations internationales impérialistes exercent une pression afin que les travailleurs et les couches populaires payent le prix de leur crise. Leur but est de sauvegarder le système capitaliste pourrissant, de garantir leurs profits et l’exploitation en faveur des monopoles.

Dans le même temps, nous voyons comment des millions de personnes, notamment les mouvements de jeunesse et d’étudiants, résistent à l’agression impérialiste. Nous voyons grandir le combat contre les prétentions des monopoles et de leurs gouvernements, contre la mise en place de la politique qui veut conduire la jeunesse sur le chemin de l’esclavage. La mobilisation populaire de ces dernières années a prouvé que la possibilité de renverser l’impérialisme repose sur la détermination des masses et l’orientation de leur combat.

La résistance et le combat anti-impérialiste de la jeunesse et des étudiants au niveau international sont la flamme qui éclaire et guide le Festival depuis 1947.

Depuis 65 ans et lors de 17 festivals, la jeunesse du monde a uni sa voix et son combat contre le fascisme, les dictatures, les régimes anti-démocratiques, le colonialisme, la guerre, l’occupation, les discriminations. Elle a exigé la paix, la liberté, la solidarité, l’égalité, et le dépassement de l’impérialisme.

Pour toutes ces raisons, nous appelons chaque jeune homme et chaque jeune femme à se joindre à notre combat à l’occasion du 18ème Festival mondial de la jeunesse et des étudiants.

Nous appelons la jeunesse et les étudiants à se joindre à nous pour renverser l’impérialisme parce que notre bien-être et notre bonheur ne peuvent pas se trouver dans ce système duquel naît seulement la pauvreté, l’exploitation et le chômage.

Nous les appelons à se joindre à nous pour se battre pour le droit au travail et pour des conditions de travail dignes. Nous les appelons à se battre pour le droit à une éducation publique et gratuite, contre la privatisation, l’instauration de frais de scolarité et de barrières de classe.

Nous appelons la jeunesse à combattre l’impérialisme qui détruit l’environnement, instaure des discriminations selon la classe sociale, la race et le sexe.

Nous appelons la jeunesse à se battre pour la démocratie et contre la répression venant des forces réactionnaires.

Nous appelons la jeunesse du monde à exprimer sa solidarité avec les peuples qui se battent pour leur liberté contre l’occupation étrangère, comme en Palestine, au Sahara occidental et dans bien d’autres pays.

Nous appelons la jeunesse à soutenir les peuples qui ont fait le choix de leur propre voie de développement et sont menacés par les forces impérialistes.

Aujourd’hui, il est plus nécessaire que jamais pour la jeunesse que son combat soit identifiée à celui des travailleurs et des peuples pour intensifier la lutte pour renverser le capitalisme et son stade suprême, l’impérialisme, pour construire un monde nouveau, de paix, d’égalité, de solidarité, d’amitié et de transformation sociale révolutionnaire, un monde où la richesse créée par le travail appartiendra au peuple et répondra à ses besoins.   

Après le succès du 17ème Festival mondial de la jeunesse et des étudiants en Afrique du Sud, sur le lieu de la naissance du mouvement anti-apartheid et sur le continent qui se bat aujourd’hui pour sa liberté économique, notre festival mondial revient pour la 4ème fois en Amérique latine.

Après La Havane en 1978 et en 1997, Caracas en 2005, nous nous rendons à Quito en 2013. Le 18ème Festival mondial de la jeunesse et des étudiants aura lieu dans la région Amérique latine – Caraïbes où le mouvement anti-impérialiste ne cesse de se renforcer, consolidant l’unité profonde des aspirations populaires pour le progrès social, le refus des interventions étrangères, donnant espoir à l’ensemble du mouvement anti-impérialiste international.     

Avec l’appui du mouvement populaire montant en Equateur, qui s’exprime actuellement dans la révolution citoyenne menée par le président Rafael Correa, accueillis bras ouverts par la fière jeunesse anti-impérialiste d’Amérique latine, nous rendons hommage à tous les héros qui ont donné leur vie pour la libération de l’Amérique latine et nous faisons converger notre lutte vers le 18ème Festival mondial de la jeunesse et des étudiants.

Jeunesse, unis-toi contre l’impérialisme, pour un monde de paix, de solidarité et de progrès social !

Vivelepcf, 10 décembre 2013

Hommage de la Section à Nelson Mandela dimanche 15 décembre à 11h devant le monument de la résistance

Notre section rendra hommage à Nelson Mandela, dirigeant révolutionnaire, figure anti-coloniale, compagnon de route des communistes, ce dimanche 15 décembre jours de ses obsèques civiles à 11h00 au monument de la résistance à l’angle du boulevard Gambetta et de la rue de Baudreuil.

C’est avec beaucoup d’émotions que nous vous invitons à participer à cet hommage.

« Je me suis battu contre la domination des blancs et je me suis battu contre la domination des noirs. J’ai toujours mis en avant, comme idéal, une société libre et démocratique. C’est un idéal pour lequel je voudrais vivre mais pour lequel, s’il le faut, je suis prêt à mourir ».
Nelson Mandela


Comme il aimait à ponctuer ses discours : « La lutte continue » pour redonner le pouvoir au peuple : « Amandla Ngawethu » (le « pouvoir au peuple » en Xhosa).

Fraternellement

Corinne BECOURT
Secrétaire de la section de Saint-Quentin du PCF

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Hommage à Nelson Mandela, dirigeant révolutionnaire, figure anti-coloniale, compagnon de route des communistes

Nelson Mandela était un des derniers grands dirigeants révolutionnaires, de la lutte anti-coloniale du XX ème siècle. Loin des récupérations politiciennes en France, il est bon de rappeler le fond de l’engagement du père de la nation sud-africaine. 

 

 

 

Une figure exceptionnelle : grande et humble, éprise de convictions profondes et du souci constant de l’unité, de finesse politique et sens profond de la justice. Le risque de l’hagiographie est là, surtout quand certains veulent le transformer en « icône inoffensive ».

 

 

 

Les hommages hypocrites vont pleuvoir, comme hier ceux de Lang, Delanoë ou Sarkozy, aujourd’hui même Fabius ou Obama (les va-t-en-guerre en Afrique !). Certaines vérités sont bonnes à rétablir, sans volonté de récupération, sans travestir la vérité.

 

 

 

Pour rappeler qui fit Neslon Mandela, sa « longue marche vers la liberté » (de son peuple), main dans la main avec les communistes, qu’il a toujours respectés, à défaut de l’avoir été.

 

 

 

De la méfiance envers les communistes aux premières amitiés ‘rouges’ : l’expérience du non-racialisme

 

 

 

De son adolescence, Mandela tire des convictions chrétiennes qui ne le quitteront jamais et des illusions sur les bienfaits des impérialistes européens, qu’il laissera vite, au contact du racisme gangrénant la société sud-africaine, héritage de la colonisation.

 

 

 

Arrivé en 1941 à Johannesbourg, pour ses études de droit, déjà proche de l’ANC, il fait connaissance avec tout un ensemble d’amis communistes –Ruth First et Joe Slovo, pour les plus célèbres, ou encore Gaur Radebe, qui l’influença profondément.

 

 

 

Comme il le rappelle dans son autobiographie, il va y rencontrer les « premiers blancs qui m’ont traité comme un homme », et se dira impressionné par ce parti où européens, indiens et africains travaillent ensemble, sans distinction de race.

 

 

 

Pourtant, fort de ses préjugés religieux et anti-communistes, Mandela reste méfiant envers les communistes dans un premier temps. Comme il le rappellera à son procès de 1956, il est en 1947 pour l’expulsion des communistes de la Jeunesse de l’ANC, dont il était dirigeant.

 

 

 

Ce sont deux événements majeurs et l’attitude du PC sud-africain (SACP) dans ces moments critiques qui vont bouleverser ses idées reçues, éveiller son sens aigu de la justice.

 

 

 

Mandela le communiste ? Un rapprochement dans la lutte anti-coloniale

 

 

 

En 1948, la légalisation de l’apartheid par le « Parti national » et 1950, « Suppression of communism act » qui interdit le Parti communiste, criminalisant de fait toute action de protestation, toute critique du régime de ségrégation.

 

 

 

Mandela dira plus tard que la loi de 1950 sera un déclencheur. Profond démocrate, il perçoit la menace contre les communistes contre le précurseur d’une offensive générale contre le mouvement de libération nationale.

 

 

 

Surtout, dans l’action, le SACP se révèle le meilleur allié du mouvement anti-colonial : dans la grève générale de 1950, le mouvement de désobéissance civile de 1952, la campagne boycott, plus tard dans la lutte armée.

 

 

 

A partir de ses discussions avec ses amis, les grands dirigeants communistes Moses Katane, Joe Slovo, du rôle international joué par l’URSS dans la lutte anti-coloniale, les barrières tombent. Mandela lit Marx et Lénine, s’ouvre aux conceptions philosophiques matérialistes.

 

 

 

En 1952, il est arrêté en vertu de la « Loi sur la répression du communisme », premier procès d’une longue série. Il est reconnu coupable du délit de « communisme » et condamné aux travaux forcés.

 

 

 

Libéré entre-temps, il participe à l’élaboration de la « Charte pour la liberté » en 1955, un document fondamental dans la voie vers la libération, insistant sur un programme socialiste, privilégiant la nationalisation des grandes industries.

 

 

 

Du procès de Mandela au procès du régime d’apartheid : 1956-1960

 

 

 

De nouveau arrêté en 1956, il est poursuivi à nouveau dans un procès de « haute trahison » qui durera cinq ans.

 

 

 

Sa défense est brillante, par son calme, sa résolution, son esprit dialectique, il retourne le procès, mettant en accusation le régime d’apartheid, comme Dimitrov avait pu le faire à Leipzig en 1933.

 

 

 

Quand les procureurs essaient de le piéger sur son « adhésion au communisme », lui répond qu’il n’est « sans doute pas communiste », mais il refuse de désavouer leur action, leur idéologie, leur sincérité dans la lutte pour la démocratie.

 

 

 

Le témoignage de Mandela balaye toutes les accusations sur son adhésion à la lutte armée, au système de parti unique, retournant avec sérénité ces arguments « contre le despotisme le plus vicieux que l’on puisse penser », réprimant toute velléité de réforme pacifique.

 

 

 

En 1961, le procès rendu public touche à sa fin, il s’est retourné contre ses instigateurs. Mandela et ses camarades sont déclarés non-coupables, un camouflet pour le régime qui désormais va chercher à le mettre hors d’état de nuire.

 

 

 

Avec son « ami », le communiste Joe Slovo : de la fondation de la guérilla au procès de Rivonia

 

 

 

Mandela entre alors dans la clandestinité. Ses relations avec le SACP sont plus étroites que jamais – certains comme l’historien Stephen Smith évoque même une possible brève adhésion au Parti, toujours niée par Mandela – sans qu’il n’ait sans doute été réellement communiste.

 

 

 

Inspiré par l’exemple de la révolution cubaine, il fonde avec les dirigeants du Parti communiste, dont Joe Slovo, la branche armée de l’ANC : Umkhonto we Sizwe ou MK, destinée à multiplier les actes de sabotage, à se convertir en une potentielle armée de guérilla.

 

 

 

Arrêté de nouveau en 1962, cette fois le régime ne compte pas lui laisser la moindre chance de se servir du prétoire comme d’une tribune. Au procès de Rivonia, malgré la défense de son ami communiste l’avocat Joe Slovo, il est condamné à perpétuité.

 

 

 

L’ « enfermé » de Robben Island : maintenir la flamme de la résistance, malgré les brimades

 

 

 

Ses 27 années de détention, de l’âge de 44 à 72 ans, ont forgé le caractère de fer de Mandela, sans entamer son amour de l’Humanité. Elles ont aussi éveillé les consciences internationales sur l’injustice du régime d’apartheid, face au sort de cet « Enfermé » du XX ème siècle.

 

 

 

A Robben Island, pendant 18 ans, il vit dans une cellule de 2 m sur 2, soumis aux brimades, aux tortures, à l’isolement carcéral ne sortant que pour casser des cailloux sous un soleil de plomb qui lui brûlera les yeux.

 

 

 

Cela ne l’empêche pas de mener la résistance en prison pour obtenir l’amélioration des conditions de détention, former ses camarades d’infortune, dialoguer avec des jeunes noirs idéalistes du courant de Steve Biko comme avec les gardiens de prison blancs.

 

 

 

Cuba, URSS, PCF, MJCF : le rôle des communistes dans la libération de Mandela

 

 

 

C’est aussi en prison qu’il a pu pleinement apprécier le rôle des communistes dans la mobilisation pour sa libération, et surtout la libération du peuple sud-africain.

 

 

 

Comme pour Angela Davis, le mouvement communiste international – avec le PCF et la JC en première ligne – mène une campagne de masse pour « libérer Mandela », lancée à la Fête de l’Humanité 1985, relayée par des manifestations de masse.

 

 

 

Sur la scène internationale, Mandela rappellera la dette de son pays envers l’Union soviétique, seul allié inébranlable depuis 1948.

 

 

 

Interrogé au début des années 90 aux Etats-unis sur sa position face à l’URSS, il rappelait que « ce pays s’était toujours positionné à côté du peuple sud-africain, et qu’il ne le critiquerait jamais ».

 

 

 

Il rappellera son admiration pour la lutte du peuple cubain, la lutte pour l’indépendance menée par Fidel Castro, et l’aide décisive apportée par Cuba à la victoire contre le régime d’apartheid, avec le soutien de la RDA et de l’URSS, en Angola.

 

 

 

Faut-il rappeler qu’au même moment Mandela était qualifié de « terroriste » par Thatcher, que les États-Unis de Reagan soutenait les guérillas pro-apartheid (avec un rôle trouble de la Chine) en Angola.

 

 

 

Avec le Parti communiste sud-africain, « ce n’était pas un mariage d’intérêt »

 

 

 

Enfin, cette période renforce son respect le plus profond pour l’engagement sincère des communistes sud-africains à la défaite du régime d’apartheid.

 

 

 

Quand en 1985, le président Botha lui propose la libération en échange du renoncement à la lutte armée et de la rupture des liens avec le Parti communiste, il refuse catégoriquement.

 

 

 

A sa libération, il participe au premier meeting de réactivation du SACP, en 1990, soulignant qu’il tenait à être présent car

 

 

 

« le Parti communiste s’est distingué comme un allié dans la lutte commune pour mettre un terme à l’oppression raciale et à l’exploitation des masses de notre pays. Il a combattu aux côtés de l’ANC pour l’objectif commun de la Libération nationale de notre peuple, sans chercher à imposer ses vues à notre mouvement ».

 

 

 

Lors du 9 ème Congrès du SACP, en 1992, Mandela insistait encore sur ce qui l’unissait avec les communistes : une expérience commune de la lutte, une fraternité unique, un même objectif commun à court-terme, liquider l’apartheid.

 

 

 

Mandela ne niait pas les divergences, notamment sur la société future à construire et les moyens d’y arriver, mais il tenait en estime le choix du SACP d’avoir « compris et respecté le fait que l’ANC était une organisation indépendante » sans chercher à l’instrumentaliser. 

 

 

 

Comme il le dit en 1992, « ce n’était pas un mariage d’intérêt avec le Parti communiste ni une communion d’organisations similaires » mais ce que « nous continuons à apprendre, c’est que ce qui nous unit est bien plus fort que ce qui nous divise ».

 

 

 

Toujours en 1992, il rendait hommage au SACP comme « le plus grand héraut des intérêts de la classe ouvrière, des travailleurs et des pauvres », rendant impérieuse l’unité d’action avec un « Parti renforcé » pour consolider le mouvement démocratique.

 

 

 

Certes, toutes les promesses de l’après-Apartheid n’ont pas été tenues. Nelson Mandela, arrivé au pouvoir en 1994 (à 76 ans !) a réussi à poser les bases d’une société multi-raciale, rétablie dans son indépendance nationale, à infléchir le cap du racisme et de l’injustice de l’apartheid.

 

 

 

Il n’est pas arrivé à en effacer les séquelles, ni à imprimer un cap réellement différent – en dépit d’améliorations sensibles dans l’accès à la terre, à l’éducation et à la santé – faute d’avoir appliqué pleinement la « Charte de la Liberté », notamment les nationalisations.

 

 

 

Sous l’influence des jeunes loups ambitieux de l’ANC, déjà acquis aux thèses sociales-libérales, et d’un esprit du temps de révolution conservatrice – après la chute du Mur – Mandela n’a pu poser les bases d’une société réellement alternative.

 

 

 

Après son retrait de la vie politique, malgré la fatigue puis la maladie, il n’a jamais abandonné ses convictions, s’exprimant avec courage contre la politique d’apartheid d’Israël, les guerres criminelles de l’OTAN, pour la libération des formes modernes de colonialisme.

 

 

 

Jusqu’à ses derniers jours, il fut un partisan de l’ « alliance tri-partite » avec le SACP et la centrale syndicale COSATU, de plus en plus tiraillée, déchirée par l’orientation néo-libérale acccélérée après le départ de Mandela, et la succession de Mbeki puis Zuma.

 

 

 

Comme il aimait à ponctuer ses discours : « La lutte continue » pour redonner le pouvoir au peuple : « Amandla Ngawethu » (le « pouvoir au peuple » en Xhosa).

 

 

 

La lutte continue pour une Afrique du sud réellement démocratique, non-raciale, libre et égalitaire – passant par la construction d’un socialisme aux couleurs sud-africaines – elle portera l’héritage de son père fondateur, « Madiba », le grand Nelson Mandela.

 

 

 

 

 

*Cet article est largement inspiré des propos tenus par Nelson dans son rapport aux communistes qui occupent un partie importante de son autobiographie « Long walk to freedom » publiée en 1994

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/ *

Budget de la défense : 1 milliard d’euros pour des drones destinés aux guerres extérieures. Nous refusons l’Union sacrée derrière cette dépense militaire.

Budget de la défense : 1 milliard d’euros pour des drones destinés aux guerres extérieures. Nous refusons l’Union sacrée derrière cette dépense militaire. dans Nous dénonçons 131124_drones-300x225Les drones, ce sont ces avions sans pilote, ultra-robotisés, qui servent suivant les modèles d’outil de surveillance et d’espionnage domestique ou extérieur, ou d’armes de guerre lance-missiles.

Les Etats-Unis en disposent de 10.000. Ils s’en servent dans toutes leurs guerres extérieures, notamment pour supprimer, sans pertes, de présumés opposants, difficiles à atteindre. En toute illégalité, hors du cadre d’une guerre officielle, leurs drones leur ont permis d’assassiner au Pakistan, au Yémen, en Somalie (avec important dégâts humains « collatéraux »). Israël est l’autre grand producteur.

La France peut-elle se permettre d’être à la traîne dans l’équipement de son armée ? Pour le gouvernement actuel, comme pour son prédécesseur, la réponse est clairement : non !

La participation à la guerre en Afghanistan, les guerres françaises en Libye et au Mali auraient montré la nécessité de s’en procurer au plus vite, pour « combler une lacune ». Pour se tenir prêts à d’autres « opérations extérieures » du même type. Pour pouvoir tuer plus efficacement ! Pour que l’impérialisme français tienne sa place dans le monde !

Et puis l’affaire Snowden a montré le retard français en matière de nouveaux modes d’espionnage !

Aussi, dans le débat au Sénat de programmation militaire le 23 octobre, puis lors de l’examen du budget de la défense pour 2014 à l’Assemblée, le 30 octobre, le ministre Jean-Yves Le Drian a annoncé 700 millions d’euros d’ici 2019 consacrés au « projet de drones de combat futur ».

Le chiffre réel pour l’achat de 16 drones « Reaper » pourrait s’élever en fait à 1,14 milliard d’euros selon le fournisseur américain. Car le Pentagone devrait accepter qu’il en vende, pour services rendus, au bon élève France ! Quel soulagement !

Il est effrayant qu’aucune voix dissonante n’ait été entendue dans la discussion à l’Assemblée.

Les orateurs du PS ont accusé la droite d’avoir laissé prendre du retard au programme d’équipement en drones. Ceux de droite s’en sont vivement défendus et ont fait de la surenchère. L’orateur « écologiste » s’est félicité d’une « meilleure adaptation aux menaces contemporaines ».

Parlant au nom du groupe de la Gauche démocrate et républicaine où siègent les 7 députés communistes restants, le député PCF Jean-Jacques Candelier (dont apprécions souvent par ailleurs les positionnements) a déclaré : « Si nous saluons les efforts consentis pour les drones, le ravitaillement en vol et le transport logistique, il faut tout mettre en œuvre pour assurer notre indépendance, donc inciter la fabrication nationale, voire européenne, des matériels dont nous avons besoin, car nous ne pouvons dépendre des Américains ».

Qui c’est «nous » ? Qui a besoin des drones ? Un milliard d’euros dans l’intérêt de qui ? Certainement pas pour défendre le territoire et l’indépendance nationale!

Communistes, nous ne pouvons pas accepter une telle position. Elle nous fait froid dans le dos.

Que les drones soient fabriqués en Amérique ou en Europe ne change rien sur le fond! Nous ne pouvons pas souhaiter l’émergence d’un impérialisme européen, complice ou rival de l’impérialisme américain.

D’ailleurs, sur ce plan, les députés ne vont pas être déçus ! Un programme européen, conduit par EADS et Dassault, est envisagé pour la mise au point de drones de 3ème génération européanisés à partir de 2020. Dassault avait déjà essayé en 2011 de vendre à l’Etat son programme en collaboration avec Israël…

L’Union sacrée derrière les drones ! C’est l’Union sacrée derrière l’impérialisme, derrière ses aventures guerrières ! Peu nous importe qu’il soit à dominante US ou UE ! Communistes, nous n’en serons pas !

vivelepcf, 24 novembre 2013

131124_2 tag2 dans Solidarité internationale

15ème Rencontre des partis communistes et ouvriers à Lisbonne avec 77 organisations : débats, analyses, lignes d’action

Communiqué de presse du Parti communiste portugais (PCP)

Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

15ème Rencontre des partis communistes et ouvriers à Lisbonne avec 77 organisations : débats, analyses, lignes d’action dans Solidarité internationale 131121_rencontre_lisbonneS’est tenue à Lisbonne, les 8, 9 et 10 novembre la 15ème Rencontre internationale des partis communistes et ouvriers avec comme thème: « L’approfondissement de la crise du capitalisme, le rôle de la classe ouvrière et les tâches des communistes dans la lutte pour les droits des travailleurs et des peuples. L’offensive de l’impérialisme, la recomposition des forces sur le plan international, la question nationale, l’émancipation de classe et la lutte pour le socialisme ».

La rencontre, à laquelle ont participé 77 partis originaires de 61 pays, et qui a reçu les salutations de 14 partis supplémentaires qui pour des raisons diverses n’ont pu participer, a analysé les principaux aspects de l’évolution de la situation internationale dans le cadre de l’approfondissement de la crise du capitalisme et d’un processus complexe de recomposition des forces sur le plan international, mettant en garde contre les grands dangers découlant de l’offensive de l’impérialisme.

Dans le même temps, les participants ont salué et valorisé la résistance et la lutte des travailleurs et des peuples, réaffirmant les réelles potentialités que la situation actuelle recèle pour le développement de la lutte libératrice pour de profondes transformations de caractère antimonopoliste et anti-impérialiste, pour le socialisme.

La Rencontre a constaté l’approfondissement de la crise qui a explosé en 2008 avec la faillite de Lehman Brothers. Une crise qui est loin de toucher à sa fin, démentant les discours de la classe dominante autour d’une prétendue « reprise » et qui confirme les analyses des communistes sur sa nature et son évolution qui, entre autres, la caractérisent comme une crise de surproduction et de suraccumulation de capital. Une crise qui exprime l’aiguisement des contradictions du capitalisme – en particulier sa contradiction fondamentale entre le caractère social de la production et son appropriation privée – mettant en évidence les limites historiques du système et la nécessité et l’actualité de la lutte pour l’alternative fondamentale au capitalisme : le socialisme.

Il a été dénoncé l’objectif du grand capital, des grandes puissances capitalistes et de ses structures internationales et supranationales de coordination impérialiste – comme l’Union européenne – d’imposer aux travailleurs et aux peuples un recul social d’ampleur civilisationnelle remettant en cause les droits économiques, sociaux, des travailleurs, s’attaquant violemment aux conditions de vie des masses ouvrières et populaires, déclarant la guerre à l’indépendance et à la souveraineté des États.

Il a été fait référence en particulier à la dure réalité résultant de l’impact de la crise et de l’offensive capitaliste dans les pays en développement où les peuples voient leur droit à un développement économique et social de plus en plus limité. Dans ce contexte, l’attention fut portée sur les conséquences dans l’agriculture et l’alimentation, remettant de plus en plus en cause la souveraineté alimentaire de nombreux pays et condamnant une proportion énorme de la population mondiale à la faim ou la sous-nutrition.

Ont été relevés les périls qui émergent de la politique militariste des principales puissances impérialistes et de l’OTAN. Il fut souligné que les guerres d’agression, les processus d’ingérence et d’instigation de conflits internes, le renforcement des mesures répressives, autoritaires, de contrôle et d’espionnage font partie d’une réponse par la force du grand capital à la crise du capitalisme, ayant comme un de ses objectifs centraux de maintenir la domination sur les ressources naturelles et les sources énergétiques et de contenir la révolte, la lutte des peuples et les inévitables explosions sociales et révolutionnaires que la situation actuelle comporte.

Les participants ont exprimé leur solidarité avec les luttes en cours sur tous les continents, contre l’impérialisme, pour le progrès social, l’indépendance et la souveraineté nationale, la paix, pour le droit au développement économique et social, pour la construction d’alternatives de souveraineté et de progrès à la domination hégémonique de l’impérialisme, de véritable alternative de fond à la barbarie capitalisme : le socialisme. Il fut réaffirmé le rôle central de la lutte de la classe ouvrière et de son alliance avec les autres classes et couches antimonopolistes pour la défense de leurs droits, notamment du droit au travail, pour les droits des travailleurs, droits sociaux, pour la défense des fonctions sociales des États.

Les participants ont valorisé et exprimé leur profonde solidarité avec tous les peuples qui résistent aux politiques d’ingérence et d’agression de l’impérialisme – en particulier les peuples du Moyen-Orient, saluant les luttes en cours dans cette région contre toutes les formes d’agression et d’oppression, pour la souveraineté, la démocratie, la justice sociale et l’unité nationale, comme en Egypte et en Tunisie. Fut réaffirmée la solidarité avec le peuple palestinien et la lutte pour ses droits nationaux, tout comme avec les autres peuples de la région victimes d’agressions et d’ingérences, comme le peuple syrien.

Dans un contexte encore de résistance et d’accumulation de forces, mais dans lequel émergent des potentialités pour le développement de la lutte révolutionnaire et se manifestent dans diverses régions du monde d’importants facteurs de résistance à la domination hégémonique de l’impérialisme, les participants ont salué et valorisé les luttes des peuples, des communistes et d’autres forces progressistes en Amérique latine, considérant que les processus de lutte, progressistes et d’affirmation souveraine, tout comme la coopération solidaire qui se développe dans cette région, constituent un important facteur, un stimulant pour le développement et le renforcement de la lutte anti-impérialiste. Les participants ont réaffirmé leur solidarité avec Cuba et sa révolution socialiste, tout comme avec le peuple vénézuélien et sa révolution bolivarienne, entre autres.

Il a été souligné l’importance de la lutte pour la défense des libertés démocratiques, contre la progression de l’extrême-droite, contre la xénophobie et le racisme, contre le fanatisme religieux et l’obscurantisme, contre l’anticommunisme. Il a été réaffirmée la solidarité avec les partis communistes et toutes les forces révolutionnaires qui sont la cible de persécutions politiques et de campagnes anti-communistes – notamment sur le continent européen – menées par plusieurs gouvernements, tout comme par des institutions comme l’Union européenne.

Les expériences concrètes de lutte dans différents pays et diverses régions étaient présentes dans la globalité des interventions, confirmant que les travailleurs et les peuples ne se résignent pas et que, même dans les conditions actuelles difficiles, sont possibles des avancés libératrices et des conquêtes dans une perspective antimonopoliste et anticapitaliste.

Il fut affirmé que le socialisme émerge de plus en plus comme la véritable alternative de fond au capitalisme et à sa crise. Tirant des leçons des retards, des erreurs et des déformations contraires aux principes fondamentaux du socialisme mais en valorisant ce qu’il y eut de très positif dans les expériences de construction du socialisme, ce qu’elles ont signifié et signifient encore pour l’Humanité, en valorisant les réalisation du nouveau système social, en reconnaissant qu’il n’y a pas de modèles de révolution, les participants ont souligné le rôle déterminant des masses dans la construction de sociétés socialistes.

Il fut souligné que la situation internationale actuelle rend particulièrement nécessaire le renforcement et la coopération de toutes les forces progressistes et anti-impérialistes, et en premier lieu des forces communistes et ouvrières du monde entier, une des garanties les plus solides pour le renforcement de la lutte des peuples et la construction de l’alternative du socialisme. En ce sens, furent valorisés la riche expérience et les progrès réalisés dans la réalisation des Rencontres internationales des Partis communistes et ouvriers, comme espace d’échanges d’informations, d’expériences et d’opinion, de possible rapprochement de positions, et de décision d’initiatives communes ou convergentes, ayant été réaffirmée l’importance d’assurer sa continuité.

La Rencontre a adopté 13 lignes et initiatives d’action commune ou convergente des Partis communistes et ouvriers (énumérées ci-dessous) à réaliser avant la 16 ème RIPCO, confiant au Groupe de travail des Rencontres des partis communistes et ouvriers (GT) la tâche d’impulser et accompagner leur réalisation.

La Rencontre internationale s’est félicitée de l’existence de trois propositions de lieux pour la réalisation de la 16ème RIPCO. La date, le lieu et le mot d’ordre seront décidés dans une réunion du Groupe de travail qui se tiendra en temps voulu.

Les lignes d’orientation pour l’action commune ou convergente

Les Partis réunis lors de la 15ème Rencontre internationale des partis communistes et ouvriers définissent les lignes suivantes d’orientation pour des actions communes ou convergentes, confiant la tâche au Groupe de travail de chercher à mettre en œuvre ces lignes d’orientation en coordination avec les partis membres de la liste Solidnet.

1 – Commémorer, pendant l’année 2014, le 100 ème anniversaire du début de la Première Guerre mondiale et le 75 ème anniversaire du début de la Seconde guerre mondiale, par une campagne commune mettant en garde contre les périls de nouveaux affrontements militaires internationaux, alternant sur la nécessité de relancer la lutte pour la paix contre les agressions, les guerres impérialistes, soulignant que la lutte pour la paix est intimement liée à la lutte pour le socialisme (En ce sens, le Parti communiste allemand, le Nouveau Parti communiste de Hollande, le Parti du travail de Belgique et le Parti communiste du Luxembourg nous ont informés de la préparation d’une action dans la ville frontalière de Aix-la-Chapelle, le 15 février).

2 – Marquer les 15 ans du début de l’agression impérialiste criminelle de l’OTAN contre la République fédérale de Yougoslavie, une nouvelle phase du développement de sa stratégie militaire impérialiste, début de l’occupation de la province serbe du Kosovo et de la Métochie.

3 – Impulser, en coordination avec les partis d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine et des Caraïbes, l’organisation d’un séminaire international sur l’impact de la crise capitaliste dans les pays en développement, centré en particulier sur les questions comme le droit au développement économique et social et la protection des ressources naturelles, tout comme les questions de l’agriculture, de la possession de la terre et de la sécurité alimentaire. Souligner le rôle des monopoles dans la destruction de l’environnement au niveau global, tout en réaffirmant dans le même temps le point de vue antimonopoliste et anticapitaliste sur l’aiguisement de la crise environnementale.

4 – Organiser une campagne internationale de solidarité avec les processus, les luttes qui se déroulent en Amérique latine et aux Caraïbes, tout particulièrement avec Cuba – contre le blocus des Etats-Unis, la position commune de l’Union européenne, et pour le retour des quatre patriotes cubains détenus dans les prisons des Etats-Unis – avec le Venezuela bolivarien et la lutte du peuple colombien pour la paix et la justice sociale.

5 – Etudier la possibilité – en tirant parti des événements internationaux où sont présents un grand nombre de partis – d’organiser une réunion de travail pour débattre de l’offensive idéologique et du rôle des médias, tout comme pour échanger sur le travail de communication de masse.

6 – Commémorer la Journée internationale de la femme (8 mars 2014) en soulignant les effets de la crise et de l’offensive impérialiste sur tous les fronts contre les travailleuses et les femmes opprimées sur une base nationale, en manifestant une solidarité avec leur lutte et avec leur mouvement anti-impérialiste.

7 – Honorer le 1er mai, en participant aux luttes dans chaque pays pour la défense des droits économiques et sociaux des travailleurs et des peuples, du droit au travail et des droits des travailleurs, en soulignant l’importance de la lutte de classes, pour la fin de l’exploitation de l’Homme par l’Homme. Penser à la possibilité d’annoncer en ce jour une journée d’action, avec des initiatives dans chaque pays, contre le chômage et ses véritables causes, en donnant une importance toute particulière au chômage massif parmi les jeunes. Défendre les droits syndicaux, dénoncer la persécution politique et exiger la libération des activistes syndicalistes retenus prisonniers.

8 – Etudier la possibilité d’actions convergentes de lutte contre le racisme, la xénophobie, le fascisme, en insistant sur l’importance de la lutte idéologique contre l’anti-communisme et la réécriture de l’histoire, en dénonçant le rôle de l’Union européenne dans les campagnes et les mesures institutionnelles visant à mettre sur le même plan communisme et fascisme.

9 – Fixer une journée d’action, avec des expressions dans chaque pays, contre la chasse aux partis communistes et l’interdiction des symboles communistes, en manifestant notre solidarité avec les partis communistes interdits dans leurs pays.

10 – Commémorer le 95ème anniversaire de la création de l’Internationale communiste (mars 1919), soulignant, à l’occasion des 90 ans de la mort de Lénine, sa contribution fondamentale au mouvement communiste.

11 – Impulser, en coordination avec les Partis des pays arabes et du Moyen-orient, l’organisation d’un séminaire international sur les luttes d’émancipation sociale et nationale des peuples des pays arabes et du Moyen-Orient, manifestant une solidarité avec tous les peuples de la région qui sont victimes des crimes et agressions impérialistes et sionistes, entre autres le peuple palestinien et syrien, mais aussi les peuples qui se lèvent contre des régimes répressifs, dictatoriaux et réactionnaires, pour défendre leurs droits sociaux, politiques et démocratiques.

12 – Continuer à dénoncer l’intervention impérialiste en Syrie et en Iran, et continuer la lutte pour la reconnaissance d’un Etat palestinien indépendant.

13 – Promouvoir le front international contre l’impérialisme et soutenir les organisations internationales anti-impérialistes de masse, la Fédération syndicale mondiale (FSM), le Conseil mondial pour la paix (CMP), la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique (FMJD) et la Fédération mondiale démocratique des femmes (FMDF), dans le contexte spécifique à chaque pays.

Coup de force du PGE qui impose Alexis Tsipras comme candidat à la Commission européenne pour « refonder l’Europe »

Ce 18 octobre, le Parti de la gauche européenne (PGE) a fait un nouveau coup de force : imposer aux communistes et forces de gauche la candidature unique de Alexis Tsipras à la Commission européenne. Une candidature qui pose problème, à plus d’un titre.


Le Parti de la gauche européenne (PGE) est méconnu des communistes français et européens. Parti politique européen, financé par la Commission, il a pour but comme tout parti européen « de favoriser l’intégration européenne et l’émergence d’une conscience européenne ».

Depuis sa création en 2004, il a suscité de nombreuses critiques de partis communistes comme le PC Grec (KKE), portugais (PCP) ou tchèque (KSCM), lui reprochant de vouloir fondre les Partis communistes dans des formations de gauche euro-compatibles et réformistes.

La décision que vient de prendre le Conseil des présidents du PGE, ce 18 octobre à Madrid, va pouvoir alimenter la polémique sur le rôle que joue le PGE dans la canalisation du mouvement communiste vers la constitution d’une social-démocratie de substitution.

Une légitimation d’une institution européenne anti-démocratique


Premier problème, proposer une candidature à la Commission européenne légitime les institutions européennes anti-démocratiques. D’abord la Commission dont la raison d’être est de contourner les peuples pour imposer des politiques au service du capital.

Le PGE a conscience de contradictions intenables, il dénote « que la démocratie est bafouée en Europe, les marchés financiers font la loi » et souligne que cette nouvelle disposition « n’est pas de nature à démocratiser l’UE (…) sinon à masquer son autoritarisme ».

Oui mais … « le PGE ne veut pas laisser le monopole de la parole aux forces responsables de la crise ». Juste au-dessus le PGE prétendait que « c’était aux citoyens, aux peuples, que doit revenir le pouvoir de décider de l’avenir de l’Europe ».

Comment le PGE peut faire croire que présenter une candidature à la Commission, battue d’avance, servant de marche-pied à une candidature social-démocrate, peut donner le pouvoir de décider aux peuples ?

Le PGE est obligé de le reconnaître, cette élection à la Commission est destinée à masquer, derrière un simulacre de démocratie, le renforcement de son autoritarisme qui passe par la consolidation de l’intégration européenne.

Or, le but du PGE avec cette candidature est précisément de renforcer l’intégration fédérale européenne en favorisant l’ « émergence d’une conscience européenne » conformément à ses statuts.

Une OPA du PGE sur le mouvement communiste


Deuxièmement, par cette manœuvre, le PGE réalise une OPA sur le mouvement communiste, et plus largement sur une gauche radicale européenne parfois assez critique envers l’UE.

Cela pose la question : qui le PGE représente ? Il ne faut pas le confondre avec le groupe parlementaire GUE/NGL (Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique).

Le groupe GUE/NGL, confédéral, réuni tous les partis de gauche radicale, souvent héritier ou encore porteur vivant de l’héritage du mouvement communiste. Il ne tranche pas entre une ligne européiste et euro-critique, réformisme et révolution.

Chaque parti reste libre nationalement de l’élaboration de sa ligne, et le groupe n’est qu’un appareil technique de coordination en vue d’obtenir une meilleure audience au Parlement.

Parmi les partis membres du groupe GUE, quatre partis communistes qui refusent catégoriquement l’entrée dans le PGE : le PC portugais (10,6 %, 2 députés européens), grec (8,3 %, 2 députés européens), chypriote (34,9 %, 2 sièges européens), tchèque (14,2 %, 4 sièges européens).

D’autres partis communistes ont refusé d’entrer dans le PGE : le Parti des communistes italiens (PdCI), le PC allemand, luxembourgeois, hongrois ou encore slovaque. On peut aussi penser au Parti du travail de Belgique (PTB), très proche des Partis communistes.

Enfin, des partis de la « gauche radicale » nordique refusent encore d’adhérer au PGE, pour conserver leur indépendance de pensée critique vis-à-vis de l’UE : l’Alliance de gauche finlandaise, le Parti de gauche suédois, le Parti socialiste néerlandais, le Mouvement populaire contre l’UE danois.

En réalité, qui mène le PGE ?

Des formations anti-communistes comme SYRIZA en Grèce et le Bloc de gauche au Portugal ainsi que des formations en rupture avec l’héritage communiste : PCF-PG-Front de gauche en France, PCE-Izquierda Unida en Espagne, Refondation en Italie, Die Linke en Allemagne.

Sur les 34 députés qui forment le groupe parlementaire GUE/NGL (Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique), seuls 16 font partie du PGE dont la moitié de Die Linke. 7 autres sont observateurs, et 11 sont extérieurs au PGE.

En ce sens, la décision prise unilatéralement par les dirigeants du PGE, qui sera soumise au Congrès du PGE en décembre à Madrid, est un coup de force difficilement dissimulable.

Le communiqué peut bien conclure par : « d‘ici le congrès de décembre, la présidence du PGE est donc chargée de consulter tous les partis membres et observateurs du PGE, les forces qui composent le groupe GUE-NGL au parlement européen » .

En quelle mesure les avis des forces qui composent le groupe GUE/NGL, qui refusent le projet porté par le PGE, compteront dans une décision prise directement par le groupe dirigeant du PGE ?

Il s’agit d’un coup de force symbolique et réel contre les forces communistes en Europe, contre les forces radicales qui portent une ligne anti-capitaliste et critique envers l’UE des grands groupes financiers.

Le choix de Tsipras : vers une gauche euro-compatible, de gestion du système


Troisièmement, le choix de Tsipras. Il marque l’ancrage du PGE et du mouvement héritier de la tradition communiste, de la gauche radicale, vers une solution résolument pro-européenne, de gestion social-démocrate du système.

On se souvient qu’en 2010, pour son 3 ème Congrès le PGE hésitait pour son nouveau secrétaire entre Pierre Laurent (PCF) et Alexis Tsipras, alors secrétaire d’un SYNAPSISMOS-SYRIZA au bord de l’implosion.

Pierre Laurent avait finalement été choisi. Un choix lourd de sens. L’élection du secrétaire du PGE préfigurant en général une attaque massive contre le Parti communiste du pays en question. Ce fut le cas pour l’Italie et l’Allemagne auparavant.

Le choix désormais d’Alexis Tsipras doit donc être analysé comme un signal lancé pour faire de SYRIZA un modèle pour les autres partis en Europe, et des idées de Tsipras le programme commun de la « gauche européenne ».

Comme le note le communiqué, « cette candidature serait un symbole fort pour l’Europe (…) car SYRIZA a su rassembler le peuple grec contre l’austérité, et pour un redressement de la Grèce dans une Europe solidaire ».

On connaît le programme de Tsipras, celui communiqué à Washington, Berlin, Londres, Francfort, Bruxelles, devant les dirigeants du FMI, de la BCE, de la Commission européenne :

« Nous voulons restaurer la stabilité en Grèce (entendre : l’ordre social capitaliste !) pour sauver l’Europe. Nous voulons l’Euro, mais avec moins d’austérité. ».

Répété avec maintes variantes, cette idée fixe suppose pour Tsipras de proposer ses services aux dirigeants européens – comme lors de cette fameuse lettre envoyée à Draghi, van Rompuy, Barroso en mars 2012 – et de négocier une austérité plus modérée.

En échange, Tsipras propose ouvertement de canaliser la colère sociale vers une gestion différente du système capitaliste (« plus humaine », aime-t-il à caractériser), vers l’idéal européen (« à sauver de ces dirigeants mêmes », souligne-t-il).

Cela conduit Tsipras à proposer des mesures de relance à l’échelle européenne, supposant la collaboration avec l’UE, la BCE, la Commission : un « plan Marshall » pour l’Europe, des « Accords de Londres » bis, pour réduire la dette grecque comme celle de la RFA en 1953.

Enfin, la méthode suivie par Tsipras dans son propre parti est très instructive.

En juillet, lors du Congrès fondateur de SYRIZA, c’est un « parti unique » de gauche qu’impose Tsipras, autour de sa personne, éliminant tout débat démocratique, centralisé à l’extrême sur une ligne institutionnelle, pro-européenne et de gestion du système, gonflé des transfuges du PASOK.

Du 13 au 15 décembre prochain, à Madrid, se déroulera le prochain congrès du PGE sous le mot d’ordre révélateur : « Change Europe » (« changeons l’Europe » !). Un congrès qui va marquer l’accélération du coup de force contre les partis communistes.

Car c’est un coup de force dans que tente d’imposer le PGE au sein du mouvement communiste : imposer la mutation vers une gauche euro-compatible, d’aménagement du système.


En ce moment même, la 15 ème Rencontre des partis communistes et ouvriers se tient à Lisbonne, respectueuse de la diversité des Partis communistes : c’est vers cet horizon que nous devons nous tourner, vers une alternative de rupture avec ce système capitaliste, avec l’UE du capital.

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

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