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Grève dans le rail confirmée en Belgique ce 30 juin pour défendre les acquis sociaux des cheminots

Repris de Vivelepcf

2005: dissolution de la Société nationale des chemins de fer belge, éclatement en trois entités, SNCB dédiée à l’exploitation, Infrabel aux infrastructures, SNCB-Holding pour donner l’apparence d’une unité du groupe et gérer l’évolution vers le privé de services communs. 2014: dissolution de SNCB-Holding, dont les activités sont majoritairement reprises par SNCB ou démantelées. Le schéma de privatisation de SNCB, sous le pilotage de l’Union européenne, est prêt de son terme, sans parler de la multiplication, déjà, des filiales de droit privé et des sous-traitants privés depuis 2005, dans toutes les activités. 2014: création de Human Ressources Rail, filiale commune de SNCB et Infrabel qui gère le personnel pour le compte des deux entités. Hors de l’activité ferroviaire, cet « employeur unique » s’applique, dans le cadre de plus en plus concurrentiel, à dégrader et éliminer les acquis sociaux restant du statut du cheminot belge. Les conséquences de cette politique pour le service rendu et pour les conditions sociales sont désastreuses. La grève du 30 juin 2014 le dénonce et va contribuer à essayer d’inverser le processus de casse.

Toute ressemblance avec la « réforme ferroviaire » française est tout sauf une pure coïncidence!

 

Nous reprenons l’article d’Anthony Crézégut publié sur le site de http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

Grève dans le rail confirmée en Belgique ce 30 juin pour défendre les acquis sociaux des cheminots dans Europe 140626_greve_sncb-300x224Grève dans le rail confirmée en Belgique ce 30 juin pour défendre les acquis sociaux des cheminots

L’été sera chaud sur les rails, pas seulement en France mais aussi en Belgique où le principal syndicat cheminots, la CGSP, a lancé un appel à la grève nationale pour le 30 juin pour lutter contre la politique de casse du service public du rail SNCB.

Les cheminots français ne sont décidément pas seuls. Mais les travailleurs du rail belges ne se contentent pas de messages de solidarité, effectivement envoyés à leurs camarades français. Place à la solidarité de fait, avec une journée de grève générale dans le secteur pour le 30 juin.

36 jours de congé en retard par an et par cheminot en Belgique !

Un mouvement de grève lancé par la CGSP – la centrale des services publics de la FGTB (proche des socialistes historiquement) –, alors que la CSC Transcom et la SLFP, respectivement syndicats chrétiens et libéraux du secteur, ont réservé leur participation à l’action.

Si la direction de la SNCB, préoccupée à l’approche des vacances, a tenté une ultime conciliation ce vendredi par l’intermédiaire de son nouveau gestionnaire du personnel, HR-Rail, la CGSP a considéré qu’aucune concession n’avait été faite sur les revendications des salariés de la SNCB.

La revendication numéro un, souvent la seule relayée par la presse belge, c’est la régularisation des « jours de liberté », de repos, accumulés mais non octroyés aux salariés de la SNCB : en tout 1 million de jours pour les 35 000 cheminots, soit 36 jours de congé en retard par personne !

Les « réformes ferroviaires » depuis 2005 : précarisation du personnel, privatisation de la SNCB, dégradation du service

Toutefois, la colère des cheminots belges va au-delà de cette question. Elle remet en cause les « réformes ferroviaires » qui ont touché le secteur depuis 2005 et n’ont contribué qu’à précariser le personnel, dégrader le service public, et progressivement casser la SNCB.

Les craintes des syndicats cheminots portent avant tout sur le recrutement du personnel de la SNCB, tant en quantité qu’en qualité.

En quantité, car les effectifs de la SNCB fondent depuis une dizaine d’années, ce sont en moyenne 500 à 1 000 emplois qui sont perdus cette année. De 2004 à 2014, on est passé de 40 à 35 000 employés à la SNCB.

En qualité également, avec le développement des emplois non-statutaires dénoncés par les syndicats depuis des années, qui se sont nichés dans les filiales de la SNCB, et qui remettent en cause le statut unique du cheminot qui est la norme d’emploi dans l’entreprise publique.

Les secteurs pionniers de cette filialisation ont été, comme ailleurs : la logistique-l’entretien (« B-Logistics »), le fret (« B-Cargo »), sans oublier l’essor des activités de consulting liés aux projets informatiques (« Ypto »).

Or, ce processus de dégradation des conditions d’emploi est indissociable de la casse de la SNCB, but ultime des différentes « réformes ferroviaires » menées depuis 2005.

L’éclatement de la SNCB, un cas éclairant pour la France

Une réforme en deux phases.

En 2005, la SNCB a été éclatée en trois groupes, avec la séparation de l’infrastructure, coûteuse et confiée à l’entreprise publique « Infrabel », et de l’exploitation du réseau, laissée entre les mains de la SNCB, se préparant à l’ouverture à la concurrence du transport de voyageurs intérieur.

Trois groupes car une troisième entité avait été créée, chapeautant les deux autres, la « SNCB Holding », propriétaire du patrimoine immobilier, employeur de l’ensemble du personnel et chargée de coordonner les efforts entre les trois entités.

Cette troisième entité, « SNCB-Holding », avait été présentée comme une contre-partie aux syndicats, une façon de garantir le maintien d’un statut unique des cheminots, et d’une structure unifiée dans la nouvelle SNCB.

L’évolution des conditions d’emploi à la SNCB a prouvé que ceci n’était que poudre aux yeux : l’éclatement de la SNCB en trois entités a été le point de départ de la casse du statut par la filialisation accélérée, concurrence intégrée au sein même de l’entreprise publique.

En 2014, ces trois entités ont été officiellement fusionnées en deux : la SNCB Holding était ré-intégrée à la SNCB, opérateur historique du réseau, tandis qu’Infrabel restait à la tête de l’infrastructure …

Ce qui n’empêche pas la création d’une nouvelle troisième entité, HR-Rail gérant l’ensemble du personnel. L’usine à gaz dénoncée avec l’éclatement de la SNCB en trois continue.

Le faux argument de la dette, prétexte à l’éclatement de la SNCB

L’argument avancé alors en 2005, et encore en 2014, pour la séparation de l’infrastructure et de l’opérateur est celui de la dette du ferroviaire : 4 milliards d’euros en 2014.

Là encore, un argument de la dette qui ne tient pas à l’analyse, même sommaire. Dernier scandale en date, le service de la SNCB dédié à la liaison avec l’aéroport de Bruxelles et construit en PPP (Partenariat public-privé) entre Infrabel et l’entreprise privée Diablo.

Diablo a financé 300 des 678 millions d’euros du projet en échange de la propriété du projet pendant 35 ans.

Entre la rente payée par Infrabel (9 millions par an), la taxe sur les billets versée par les voyageurs (4,40 € par ticket), et même un montant forfaitaire par billet vendu par la SNCB (0,5 % de tous les billets) : c’est 922 millions d’euros assurés pour Diablo, soit trois fois l’investissement initial !

Comble de cette chère politique de privatisation, Infrabel a intégré une clause qui lui permet de poursuivre la SNCB et de récolter 1 milliards de dommages si le nombre de voyageurs par an est inférieur à 4,5 millions. Actuellement, il peine à dépasser les 3,5 millions de voyageurs par an.

Un hold-up sur le dos du contribuable qui pourrait faire passer la dette du ferroviaire de 4 à 5 milliards par an.

« Plan transport 2014 » de la SNCB : les usagers, premiers pénalisés

Le prétexte de la dette légitime dans le « Plan de transport 2014 » de la SNCB une dégradation inédite du service public du rail.

C’est d’abord la suppression de centaines de trains – notamment les premiers et derniers, mais aussi la quantité de trains aux heures de pointe –, la hausse des tarifs et des trains aux trajets toujours plus longs. Un exemple, le Bruxelles-Namur mettait 48 minutes en 1938, contre 51 minutes aujourd’hui !

Les usagers sont les premiers pénalisés par les réformes ferroviaires et la casse de la SNCB : le taux de ponctualité des trains est passé de 93 % en 2004, contre 86 % en 2012.

Les cheminots belges, comme ceux français, se battent non seulement pour défendre leurs droits, leurs conditions de travail mais aussi le droit des usagers à un service public de qualité et accessibles.

Pour les convergences de lutte, il s’en faut de presque rien!

2000 manifestants entre Bastille et Nation… 350 à Nantes, 200 à Grenoble… Cette journée d’action interprofessionnelle, organisée à contretemps du calendrier de la lutte contre la réforme ferroviaire, sur des revendications confuses, sans réelle impulsion à la mobilisation, encore moins à la grève, aura le mérite de faire réfléchir, tant le décalage est grand avec les colères et les attentes des salariés.

 

Ci-dessous la version général « interpro » du tract PCF Paris 15.

 

Contre la « réforme ferroviaire », la « réforme territoriale », le « pacte de responsabilité »,…

Les convergences d’intérêt des travailleurs sont évidentes,

Pour les convergences de lutte, il s’en faut de presque rien!

 

Le gouvernement a fait voter sa « réforme ferroviaire » à l’Assemblée le 24 juin, mais dans la douleur, avec le soutien de 55 députés de droite. Il croyait avoir pris le temps nécessaire pour désamorcer la lutte des cheminots, pour les anesthésier sous la chape du silence. La grève déterminée des bases cheminotes avec leurs syndicats CGT et SUD ont bouleversé ce scénario, paniqué Hollande et Valls réduits lamentablement à prendre les Français en traitre et les futurs bacheliers en otages.

Le ministre n’a rien cédé d’autres que les arrangements de longue date prévus avec les syndicats de collaboration de classe. La Société nationale des chemins de fer français est dissoute et le statut des cheminots abrogé. Mais la combativité des cheminots est avivée et le débat public n’a pas pu être occulté. Le lien avec le processus de mise en concurrence et de privatisation, sous l’égide de l’Union européenne, rejetée massivement par notre peuple, est établi.

La grève a duré autant que possible pour conserver des forces pour les prochains combats annoncés. Il s’en est fallu de quelques jours pour établir les convergences de lutte avec les autres salariés frappés par la même politique. Cela pose question sur l’organisation politique (et syndicale) de la riposte commune après la confirmation des impasses institutionnelles aux élections municipales et européennes.

La journée d’action interprofessionnelle du 26 juin aurait eu un impact infiniment plus grand si elle avait été programmée, suivant l’ordre du jour connu, programmé par le pouvoir, le 19 juin avec les cheminots, les intermittents, les agents du Pôle emploi… 

Sitôt la « réforme ferroviaire » votée, le PDG de la RATP Mongin, le 25 juin dans Le Parisien, annonce de nouveaux sales coups contre les agents et leur régime de travail au nom de la préparation de la mise en concurrence des lignes de bus puis de tram et de métro.

Les fonctionnaires et agents territoriaux savent combien la « réforme territoriale » est dirigée notamment contre eux : menaces sur le statut, les conditions de travail, l’emploi… Le lien avec la « réforme » ferroviaire est évident, elle qui prévoit la régionalisation des tarifs et des appels d’offres régionaux sous influence du moins-disant social privé.

Chargeant la barque au possible, dans un contexte d’absence d’alternative politique, Hollande et Valls ont encore alourdi leur programme d’austérité et d’aides aux patrons et capitalistes. C’est ce qu’ils font passer au Parlement maintenant ! L’hôpital public, les retraites, les familles, les assurés sociaux vont en faire durement les frais.  Ça passe sans casser ? Pas sûr !

Partout, les luttes progressent contre cette politique et ses conséquences.

Les artifices politiciens pour faire démobiliser les travailleurs, faire perdurer cette ligne de sujétion aux injonctions du Medef et du capitalisme mondialisé, ne prennent plus.

Il tient à nous que ce rejet, cette résistance passive se transforme en lutte.

La démagogie du FN, repoussoir universel mais surtout meilleur allié du système, se dégonfle dès que la classe ouvrière se manifeste. Sur la réforme ferroviaire, les fachos ont été incapables de concilier leurs diatribes anti-grève et anti-syndicats, avec leur prétendue opposition à l’UE.

Le consensus PS-Verts-Droite éclate. La réforme ferroviaire a permis de faire voir à quel point les notables du PS qui se disent aujourd’hui « frondeurs » roulent lamentablement pour Hollande, Valls et le Medef.

Comme un seul homme, ils ont voté pour la dissolution de la SNCF issue du Front populaire. M. Emmanuelli, l’ancien commis de Rothschild, partisan en septembre dernier de la retraite à 67 ans (il en a 70 – qu’il s’en aille !), M. Jean-Marc Germain, rapporteur docile à l’Assemblée pour le MEDEF et CFDT de l’accord ANI de facilitation des licenciements ont prétention maintenant à incarner une aile gauche du PS. Ridicule ! Aubry se tient prête avec Montebourg, l’accompagnateur des délocalisations, a joué la relève pour Hollande une fois Valls consumé ? Décidément, il n’y a rien à trouver chez ces politicards qui préparent, dans l’intérêt du patronat, la séparation de la CSG de la feuille de paye!

Cri, colère, organisation !

Notre conviction est – plus que jamais – que l’alternative politique, aujourd’hui, ne peut partir que des luttes, de la lutte de classe menée par le camp des travailleurs. Et cela, précisément sur chaque sujet, en s’emparant de chaque contradiction du pouvoir pour rassembler les salariés, les exploités.

La lutte contre la « réforme ferroviaire » a montré, une fois de plus, que le rassemblement le plus large sur des bases de lutte ne se réalise pas à partir d’une unité avec des directions syndicales réformistes, sur des bases de compromis.

Les conditions d’une rupture politique partant des luttes et de leur convergence existent objectivement. Militants communistes, nous jetons toute notre organisation, toute notre énergie dans les entreprises, les quartiers et les campagnes, toute notre analyse collective, au service de leur développement.

Unité et action ! 

Grève du 26 juin 2014, lieux et horaires des manifestations dans l’Aisne et en France

La Section PCF de Saint-Quentin soutient et appelle à participer à la grève et aux manifestations partout en France.
Un rassemblement est prévu à Saint-Quentin à 15h devant le local CGT (rue de la Sellerie).
Après la journée d’action du 15 mai, qui a rassemblé 250000 agents des trois fonctions publiques dans la rue, avec la participation de plusieurs milliers d’agents de nos ministères en grève, la cote d’alerte est dépassée. Le Gouvernement ne peut plus continuer à considérer que les agents de laFonction Publique sont des variables d’ajustement des politiques d’austérité budgétaire.
Les ingénieurs, cadres, techniciens et professions administratives de l’Ecologie et des Transports, du Logement, qui travaillent dans les services centraux ou territoriaux, dans les Etablissements publics, comme ceux des collectivités sont confrontés aux réorganisations incessantes, à la précarisation de leurs rémunérations, de leurs déroulement de carrière, de leurs perspectives de retraites et plus de 4 années de blocage du point d’indice.
Dans le travail quotidien ils subissent les surcharges de travail, le manque de moyens, les équipes qui se délitent au fur et à mesure des suppressions d’effectifs, la non-prise en compte de leurs avis professionnels, l’égalité professionnelle, inscrite dans les textes, mais remise en cause par le durcissement des conditions de travail et de carrière, et la concurrence encouragée entre collègues.
La réforme territoriale annoncée est lourde de nouveaux transferts de mission et de privatisations, de nouvelles concurrences entre services, et entre agents sur fond de disparitions de missions et d’affaiblissement du lien de proximité avec la population, La CGT des ingénieurs cadres et techniciens de nos ministères, travaille à la construction d’un rapport de forces en vue d’ouvrir des espaces de négociations (qui sont aujourd’hui pratiquement inexistants du fait du Gouvernement, arc-bouté sur la «réduction des déficits»), avec l’objectif de développer les convergences et l’intérêt commun entre catégories :
1)le déblocage du point d’indice et l’ouverture de négociations salariales, pour aller vers la revalorisation des salaires et la reconnaissance des qualifications à tous les niveaux. La CGT donne comme repère la revendication d’un SMIC à 1700€ et des salaires de début de carrière repérés par niveau de qualification, en cohérence avec le niveau du SMIC : 1,6 SMIC à Bac+2, 1,8 SMIC à Bac+3, 2 SMIC à Bac+5 (Master), 2,3 SMIC pour un doctorat, avec un doublement de la rémunération pour une carrière dans le même niveau de qualifications
2) des garanties collectives pour le travail de chacun : temps de travail, négociation cohérente de la charge de travail sous le contrôle d’instances professionnelles, possibilité de donner son avis, voire d’exprimer un désaccord sans mise en cause de sa carrière. L’encadrement doit avoir pour rôle de restaurer le collectif de travail.
3) des garanties de déroulement de carrière et de mobilité appuyées sur la revalorisation du statut et sur la reconnaissance des qualifications : diplômes, expérience et formation professionnelle, garanties collectivement.
La CGT agit pour la convergence des revendications et la solidarité des salariés :
pour se donner de la force et élargir le mouvement revendicatif des personnels de nos ministères,

pour combattre la stratégie qui est celle du patronat et du gouvernement : une politique d’austérité qui vise explicitement à relever les marges des entreprises, en faisant pression sur les salaires, en économisant sur les services publics de l’Etat comme des Collectivités territoriales et de la Santé, dans une logique financière. Cela met en péril l’emploi et les investissements, le pouvoir d’achat de la population, les infrastructures et les services publics, au mépris de la revalorisation du travail et des qualifications. C’est un obstacle majeur à une sortie de crise. La réduction des dépenses publiques de 50 milliards € pour financer le pacte de solidarité conduit à la casse du modèle social en France.
Des mouvements sociaux très importants se développent aujourd’hui à partir des revendications des salariés du public et du privé.
Les propositions des organisations syndicales doivent être entendues, négociées. C’est l’urgence :
C’est le cas pour les cheminots de la SNCF qui font des propositions précises axées sur la défense et le développement du service public de transport ferroviaire, et de la qualité de ses agents pour l’efficacité, la sécurité et la transition écologique, comme pour les intermittents du spectacle, pour défendre des conditions vitales minimales indispensable à la survie et au développement de laculture française.
Mais les salariés de Fralib, de Sam Technologies, de la Tour Eiffel agissent et gagnent.
Le déchaînement médiatique unilatéral contre toute proposition des salariés est inadmissible.
Il y a urgence aussi pour les agents de s services routiers de l’Etat, les personnels de VNF, les agents de la DGAC tous opposés à la privatisation de leurs missions, ou à des abandons comme l’ADS et ATESAT (les services du permis de construire et de l’ingénierie solidaire des communes).
La CGT n’accepte pas le refus de négociation du Gouvernement.
Ces luttes s’affirment contre les orientations libérales d’ouverture à la concurrence des missions de services publics, source de démantèlement et de dégradation sociale.
Force est de constater qu’ aujourd’hui c’est la parole du MEDEF qui est entendue par le Gouvernement. Elle est malheureusement relayée par certaines organisations syndicales !
La tentation est grande, au nom de la pénurie, de faire des salariés qualifiés, de l’encadrement, des boucs émissaires, de leur demander de faire un effort pour d’autres, tout en continuant de diminuer la masse salariale et d’aggraver les conditions de travail. C’est d’autant plus dangereux que dans le même temps on demande aux cadres d’appliquer cette politique d’austérité à l’encontre d’autres salariés, en aggravant les porte-à-faux et les souffrances au travail.
La CGT appelle à une semaine de mobilisation des salariés du 23 au 26 juin, à une journée de grève et de manifestation le 26 juin :
Discutons entre collègues

Sans surprise, l’Assemblée nationale vote largement contre les cheminots. Les élus Front de gauche émettent finalement un vote négatif

Vivelepcf, 24 juin 2014

Cet après-midi, les mille manifestants, principalement des gares parisiennes, présents sur esplanade des Invalides étaient partagés entre la rage de voir finalement voter la dissolution de la SNCF et la détermination à poursuivre le combat.

Sans surprise, l’Assemblée nationale vote largement contre les cheminots. Les élus Front de gauche émettent finalement un vote négatif dans Luttes, grèves, manifs 140624_anLes députés ont, sans surprise, largement voté pour la « réforme ferroviaire », par 365 voix contre 168.

Les députés socialistes ont voté contre les cheminots comme un seul homme, affligés, indignés et autres « frondeurs » compris. Voilà qui finit de discréditer les amendements de complaisance et d’accompagnement que ces derniers produisent depuis hier sur les budgets rectificatifs et le « pacte de responsabilité ».

Les « verts » ont confirmé leur choix « européen » et régionaliste d’affidés au PS.

A droite, la plupart des députés UDI et 24 députés UMP ont préparé le ralliement d’autant de sénateurs à la « réforme » en soutenant le gouvernement. Cette savante répartition des votes dévoile combien, derrière les postures d’opposition adoptées dans les débats, le processus de privatisation des services publics, coordonnée par les directives européennes, est le parti pris commun du PS et de la droite.

Les 10 députés du « Front de gauche », dont les 7 députés membres du PCF ont finalement voté contre le texte.

Ouf ! Ce vote, annoncé dans l’après-midi seulement, contredit – heureusement – les votes précédents de leur porte-parole André Chassaigne qui s’est abstenu sur l’ensemble du texte en commission en mai puis sur l’article dissolvant la SNCF le 18 juin dernier. Il est très regrettable qu’il arrive en fin de débat, en fin de lutte alors qu’au nom « d’avancées » imaginaires, d’amendements qualifiés de « surface » par la direction de la CGT-cheminots, André Chassaigne appelait à l’arrêt de la grève jeudi 19 juin, jour de la première manifestation interprofessionnelle de soutien aux cheminots.

Ces positionnements avaient soulevé dans les syndicats en lutte et parmi les militants et responsables du PCF un vent d’incompréhension et de colère. (Voir en lien la lettre aux députés PCF de membres du CN, de responsables du PCF)

Le vote des députés du « Front de gauche » permet, pour l’avenir, de souligner les collusions entre le PS et la droite, de marquer l’hypocrisie des députés PS frondeurs et l’impasse d’une perspective politicienne avec ces politiciens rivés sur 2017.

 Leur vote ne corrige malheureusement pas les graves ambiguïtés et compromis qui ont rendu illisibles les positions de Chassaigne et du Front gauche, absente des luttes quasiment jusqu’au bout l’expression de la direction du PCF.

Les cheminots grévistes commencent à tirer les enseignements de leur lutte, syndicalement notamment, pour la reprendre et la poursuivre. Les communistes, cheminots ou non, commencent aussi à tirer les enseignements de la défaillance de la direction de leur Parti dans cette lutte essentielle, des complaisances d’André Chassaigne vis-à-vis du PS.

Enrichis de ces expériences, nous serons plus forts ! Les cheminots continuent à ouvrir la voie !

Vote de la « réforme ferroviaire »: Contre la suite du processus de concurrence et de privatisation, la mobilisation des cheminots sort renforcée

Pour faire capoter la « réforme ferroviaire », il s’en est fallu de presque rien

Contre la suite du processus de concurrence et de privatisation,la mobilisation des cheminots sort renforcée

 

Dans quelques heures, l’Assemblée nationale aura voté la « réforme ferroviaire ». Le résultat du scrutin ne fait pas de doute mais le détail des votes aura son importance, plus encore le 11 juillet au Sénat où PS et Verts n’ont pas la majorité à eux seuls. Ils devront trouver des auxiliaires. L’identité de vue totale entre la gauche gouvernementale et la droite, sur fond de consensus « européen », pourra apparaître pleinement.

L’issue parlementaire était prévisible mais le scénario prévu par le pouvoir a été bouleversé par la lutte des cheminots. Cela comptera. Le gouvernement a consacré 18 mois pour déminer la contestation apparue massive lors des grèves de juin et décembre 2013, 18 mois pour négocier des compromis de couloir, 18 mois pour laisser Pépy tour à tour amadouer ou menacer les différentes catégories de cheminots, en tout cas pour les diviser, 18 mois pour créer un climat de résignation.

140624_Cheminots_versailles.jpgPeine perdue ! La grève reconductible finalement engagée le 10 juin a dépassé par sa force et sa détermination – que les chiffres officiels truqués n’ont pas pu masquer – les journées précédentes. Elle a fait sauter la chape de silence médiatique qui avait étouffé la manifestation nationale du 22 mai. Elle a imposé le débat sur le fond dans l’opinion publique.

La basse opération de propagande sur les TER trop larges pour les quais s’est retournée contre ses auteurs, les responsables. Le projet de loi ne réunifie pas SNCF et RFF mais éclate la SNCF en 3. Ne peut plus être caché non plus qu’il répond directement aux injonctions de l’UE du capital pour livrer le service public du rail à la concurrence et aux appétits privés, avec les conséquences désastreuses vues partout dans les autres pays. Hollande et Valls, tentant de désamorcer la grève au plus vite, ont été réduits à une scabreuse propagande autour du baccalauréat : malgré la grève, il y a eu moins de retard qu’en 2013 !

Tout cela va compter dès les semaines et mois qui viennent dans la suite des luttes cheminotes et au-delà.

Même obtenue à l’arraché, la « réforme ferroviaire » va acter la dissolution de la Société nationale des chemins de fers français et l’abrogation du statut des cheminots. Une période transitoire dure va s’ouvrir.Les privatiseurs vont s’attaquer point par point aux acquis issus du statut. Les « transpositions » de directives européennes de mise en concurrence sont sur leur feuille de route. Il convient d’autant plus de balayer les pseudo-avancées, les amendements de « surface » que le gouvernement a téléguidés à l’Assemblée pour mieux faire passer sa loi. Ils étaient prévus depuis le départ. Dans l’affolement, le ministre Cuvillier les avait déjà concédés le 14 juin à la CFDT et l’UNSA – syndicats hors de la grève – avant même l’ouverture du débat parlementaire, court-circuitant les amendements de complaisance des satellites du PS. Le « décret-socle » visant à accompagner le démantèlement des dispositions du statut, notamment la RH 077, était déjà prévu dans le rapport Bianco de 2013.

L’exemple belge montre à quel point la « holding de tête » (dissoute cette année chez nos voisins) n’est qu’une structure provisoire, couvrant l’éclatement des activités d’exploitation et de réseau, préparant la répartition des activités centrales entre les futures autorités de contrôle.

Nous aurons encore à rentrer dans les détails bientôt devant les luttes qui se préparent. Les cheminots grévistes reprennent le travail ni convaincus par le gouvernement, ni résignés. L’expérience de cette lutte va nourrir la réflexion pour en tirer les enseignements pour l’avenir.  

Déjà, il apparaît que l’on rassemble beaucoup plus largement et efficacement sur une base claire d’opposition que sur la base d’un compromis avec des appareils syndicaux hypocrites comme l’UNSA qui s’est empressée de collaborer.

Déjà, il apparaît que l’on ne peut associer dans un même mouvement des positions de lutte et des positions de repli prématurées, sinon défaitistes, ignorant le rapport de force. Militants communistes, cela nous a amenés à exprimer publiquement notre stupéfaction devant l’abstention d’André Chassaigne le 27 mai en commission sur l’ensemble du projet de loi, puis le 18 juin à l’Assemblée sur l’article dissolvant la SNCF.

A quelques jours près, c’est ce que redoutait –redoute – le pouvoir, de grandes convergences d’action de lutte pouvaient – peuvent – se construire avec ceux qui s’opposent à la « réforme territoriale », au « pacte de responsabilité » sur fond de désaveu massif de l’Union européenne du capital.Les organisations censées fédérer les luttes n’ont pas été en état de les concrétiser. Quel dommage que la manifestation interprofessionnelle du 26 juin n’est pas été programmée le 19 ! La direction de la RATP a été obligée de différer la remise en cause des régimes de travail et du statut pour éviter la concomitance avec la SNCF. En juin 2013, des grèves d’ampleur comparable ont eu lieu à quelques jours d’intervalle. Plus que jamais, les organisations de la classe ouvrière peuvent et doivent, chacune dans leur rôle, déjouer ces calculs.

La réflexion va se prolonger, fécondée par cette grande et belle lutte des cheminots, une lutte vive, jeune, déterminée qui redonne de la pêche à tous ceux qui veulent se battre ! L’alternative politique ne peut partir que de la lutte des classes!

article PCF Paris 15

Nous appelons solennellement les députés communistes à voter contre le projet de « réforme ferroviaire »

Les conditions d’un renforcement de la lutte cheminote et de larges convergences existent dans les prochains jours. La place des communistes est d’y contribuer.

Lettre ouverte adressée aux 7 députés membres du PCF.

Le 22 juin 2014,

Nous appelons solennellement les députés communistes à voter contre le projet de « réforme ferroviaire » dans Conseil National du PCF 140622_an-300x200Mardi 24 juin 2014 se déroulera le vote solennel à l’Assemblée nationale du projet de loi portant « réforme ferroviaire », en fait la dissolution de la Société nationale des chemins de fer français créée par le Front populaire et l’abrogation du statut de cheminots SNCF, fruit de 74 ans de lutte.

L’objectif de la « réforme » est de lever les derniers obstacles au processus de mise en concurrence et de privatisation du rail voulue par l’Union européenne, d’abattre des normes sociales faisant référence pour tous les salariés. Les conséquences désastreuses de cette politique sur le service public, la réponse aux besoins des peuples et les conditions sociales sont observables, sans contestation possible, dans tous les pays.

Depuis 11 jours, les cheminots, à l’appel des syndicats CGT et SUD, poursuivent une grève hautement consciente de ces enjeux. Le pouvoir, le Président et le Premier ministre en tête, surpris par la détermination du mouvement, déploie tout son arsenal de propagande et multiplie les menaces. Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas entendu et lu une telle campagne de haine orchestrée contre des travailleurs.

Mais l’opération médiatique « menace sur le baccalauréat » s’est écrasée lamentablement. L’affaire des « TER trop larges pour les quais » se retourne contre ses responsables patronaux et gouvernementaux. La fable de la « réunification de la SNCF et de RFF » est démentie : le gouvernement ne peut plus cacher qu’il éclate la SNCF maintenant en 3.

Dans ce contexte, les prises de position à l’Assemblée et les interventions dans les médias, du porte-parole du groupe de la « Gauche démocrate et républicaine », où siègent les députés communistes, suscitent notre stupéfaction et notre colère.

Il y a un mois déjà, bien avant la grève, dans la confidentialité de la Commission parlementaire[1], André Chassaigne montrait son état d’esprit défaitiste en ne votant pas contre le projet. Il avait déclaré partager les objectifs affichés du texte. Il était, déjà, rentré dans une logique d’amendement validant de fait l’éclatement de la SNCF. Dans l’opposition de postures PS/droite, les surenchères de la droite ne peuvent pas occulter leur identité de vues étroite au niveau européen ou en France quant à la politique de privatisation des services publics.

La force de la grève aurait pu et dû renverser la logique du « moindre pire » et l’état d’esprit de résignation. Mais non ! En séance publique le 18 juin, Chassaigne s’abstient lors du vote de l’article 1, central, puisqu’il porte l’éclatement de la SNCF et sa disparition. Dans les médias, par exemple sur RMC, le jeudi 19 juin, jour de la première manifestation interprofessionnelle de convergence des luttes, Chassaigne appelle explicitement à la fin de la grève au nom « d’avancées » obtenues dans la discussion parlementaire.

Quelles avancées ! Le deuxième verre de rhum au condamné ?

La direction de la CGT-Cheminots a clairement qualifié ces « avancées » de tentative « d’enfumage », de « modifications de surface». Ces « concessions » gouvernementales téléphonées étaient prévues de longue date. Soucieux de désamorcer au plus vite la grève, le secrétaire d’Etat Cuvilier les avait déjà accordées le 14 juin en en attribuant le bénéfice aux syndicats de collaboration, CFDT et UNSA, (qui n’ont pas appelé à la grève…), court-circuitant la mise en scène prévue de l’adoption d’amendements à l’Assemblée.

Ne laissons aucune ambiguïté ! La création de la « holding de tête » est une disposition provisoire, en attendant la mise en concurrence complète. Politiquement « l’EPIC de tête » masque la division étanche entre les nouvelles entités « mobilités » et « réseau ». Techniquement, elle assume certaines fonctions centrales destinées à être réparties ultérieurement entre les autorités régulatrices, dont les euro-régions, où à être filialisées et/ou privatisées. Le modèle retenu par la « réforme » française suit de près l’exemple belge. La « holding de tête » SNCB, créée lors de l’éclatement de l’entreprise historique, vient d’être dissoute au 1er janvier 2014.

Les amendements visant à « renforcer l’EPIC de tête » ne font donc qu’alimenter le leurre. Le gouvernement a laissé aux députés « verts », les plus chauds partisans de l’UE et de la régionalisation, le bénéfice de l’amendement rajoutant l’expression fumeuse, dénuée de toute valeur juridique, sur le « caractère indissociable et solidaire » des entités issues du démantèlement de la SNCF. Il a laissé au groupe GDR le soin d’insérer un amendement attribuant à « l’EPIC de tête » la centralisation des cotisations chômage et logement des salariés des 3 entités. Cela n’a rien à voir avec la constitution d’un « employeur unique » dont se prévaut André Chassaigne. Cela n’aurait rien d’ailleurs d’un gage d’unité. Eloigner des entreprises privatisables la gestion du personnel et la liquidation des dispositions sociales, c’est le modèle choisi par les privatiseurs belges. En l’occurrence, les fiches de paye des cheminots sous statut ne comportent ni cotisation chômage, ni cotisation logement. A ce qu’on sache, la garantie de l’emploi et les facilités de logement font encore partie du statut !

Il ne saurait faire aucun doute que l’abrogation du statut et l’institution d’une convention collective de branche, négociée, suivant les règles Sarkozy/Parisot de la « représentativité », avec poids prépondérant du patronat et des syndicats de collaboration, sous les coups de boutoir de la concurrence, prépare des reculs sociaux sans précédent pour les cheminots SNCF, notamment en ce qui concerne leur régime de travail.

Une ombre a plané sur les débat de l’Assemblée : celle de Jean-Claude Gayssot, le ministre qui a appliqué la première loi de division de la SNCF avec la création de RFF en 1997 puis a fait passer les première directives européennes de mise en concurrence – le « 1er paquet ferroviaire » – en 2001. A tour de rôle, les orateurs de tous les partis se sont répandus en louanges en l’honneur de Gayssot, présenté même comme conseiller des auteurs de la réforme d’aujourd’hui ! Communistes, nous ne pouvons pas nous permettre, pour la suite de la lutte, comme pour notre parti, de cautionner un deuxième cas Gayssot !    

Le Conseil national du PCF s’est réuni les 14 et 15 juin. Nous avons vivement regretté l’absence d’André Chassaigne en ce moment crucial alors qu’il était à Paris et a participé à la réunion du club PS « Un monde d’avance ». Le CN aurait pu prendre le temps d’échanger et d’ajuster les positions tenues par le Parti et ses représentants au Parlement.

En tout cas, le CN du PCF a adopté une résolution claire de soutien aux grévistes et d’opposition à la réforme ferroviaire. Nous nous en félicitons, nous qui, depuis des mois appelons à une grande campagne nationale du Parti sur cette lutte essentielle et fédératrice.

Le Parti dans son ensemble aurait pu la lier à la question européenne pendant la campagne électorale. Rien n’aurait été plus juste. Aujourd’hui, il est frappant qu’aucune voix ne s’élève dans le débat parlementaire pour refuser l’application des directives européennes, la nécessité de se plier à « l’euro-compatibilité ».Alors que les peuples désavouent massivement l’UE du capital, alors que des luttes de cheminots se développent dans tous les pays contre la privatisation et ses conséquences – en Suède, en Belgique, en Grande-Bretagne, en Allemagne… -, alors que les grévistes français reçoivent des témoignages de soutien de cheminots de tous les pays… La rupture avec l’UE du capital partira des luttes nationales comme celle des cheminots et de leur jonction internationaliste ! Communiste, c’est plus que jamais, ce que nous devons mettre en avant !

Pour l’engagement du PCF, mieux vaut tard. Allons-y à fond, tous ensemble !

Des grévistes ont suspendu le mouvement. Ils ne l’ont pas fait convaincus par la campagne conjointe du gouvernement, de la CFDT et de l’UNSA. La rage au ventre, ils ont jugé préférable de garder des forces. D’autres, dans le même état d’esprit, souvent – et c’était marquant dans les rassemblements des 17 et 19 juin – des jeunes, poursuivent la grève, l’organisent dans la durée.

Communistes, l’heure est toujours, et plus que jamais, à alimenter la lutte et son développement alors que des semaines très intenses d’affrontement politique s’annoncent, porteuses de grandes opportunités de convergences de lutte.

Lorsque les députés voteront sur la « réforme ferroviaire » le 24 juin, la discussion aura déjà commencé sur les budgets rectificatifs (Etat et Sécu) porteurs des pires dispositions antisociales du « Pacte de responsabilité » contre les salariés, les retraités, l’hôpital public etc. Exactement dans le même temps, comptant sur l’été pour charger la barque des mauvais coups, le gouvernement lance sa contre-réforme territoriale, programmée début juillet au Sénat.

Les mobilisations des travailleurs grandissent. Les fonctionnaires territoriaux, menacés au plus haut point, s’engagent dans une grève reconductible. Leur lutte est directement connectée à celle des cheminots alors que les Régions (« de gauche ») poussent à l’éclatement de la SNCF, à la régionalisation et ont obtenu de fixer les tarifs ferroviaires dans la « réforme ».

La journée d’action interprofessionnelle du 26 rassemblera très largement, notamment les autres salariés des transports (dont la RATP). Des luttes se développent partout en France à La Poste contre les « réorganisations ». La casse industrielle – Alstom, PSA, raffineries … – suscite l’intervention des travailleurs.

Dans ce contexte, le vote des députés PCF[i] contre la réforme ferroviaire, contre la dissolution de la SNCF, pour une véritable réintégration de RFF dans une société nationale unique, contre l’abrogation du statut, est une nécessité absolue. Communistes, nous n’aurions même pas pu imaginer une autre position sans les derniers déroulements à l’Assemblée.

Ensemble, interpelons ces députés PS, qui se disent « affligés »,  qui émettent des critiques sur la politique qu’ils ont soutenue jusqu’alors et qui prétendent, à leur tour, amender et aménager le « pacte de responsabilité ». Double jeu, numéro de claquettes ? C’est évident, du moins s’ils ne s’opposent pas à la « réforme ferroviaire » comme les cheminots de leur circonscription le leur demandent avec insistance.

Le développement des luttes, de la lutte des classes, remet à leur place les préoccupations de ceux à « gauche » qui préparent la relève de Valls à Matignon ou les primaires de 2017. Il démonte le consensus PS/droite sur les questions économiques et sociales, guidé par l’UE du capital. Il prend totalement à contre-pied la démagogie « sociale » de l’extrême-droite raciste et bourgeoise.

Camarades, n’ayons pas peur d’être communistes ! La rupture politique ne pourra partir que des luttes ! Notre place est avec cette avant-garde, dont les cheminots sont actuellement la locomotive !  

PREMIERS SIGNATAIRES (Chronologie) :

Corinne BECOURT (secrétaire de la section du PCF de Saint-Quentin), Emmanuel DANG TRAN (Membre du CN du PCF, secrétaire de la section de Paris 15ème), Claude FAINZANG (Membre du CN du PCF, Paris 19ème), Michel GAGLIANO (syndicaliste cheminot, ancien membre du Conseil national de la fédération CGT des cheminots, communiste, Saint-Etienne), Armelle HERVE (Secrétaire de la section du PCF de Mantes-la-Jolie), Eric JALADE (Membre du CN du PCF, secrétaire de la Fédération du PCF du Tarn), Marc JAMMET (conseiller municipal PCF de Mantes-la-Jolie), Eric MONINI (secrétaire de la section du PCF du Jarnisy, fédération de la Meurthe-et-Moselle), Cyril MORLOT (secrétaire de la fédération de la Haute-Saône du PCF), Dominique NEGRI (Membre du CN du PCF, secrétaire de la section de Saint-Martin-d’Hères), Michel PERRIN (Syndicaliste cheminot, section PCF cheminots de Limoges, ancien secrétaire de la fédération du PCF de la Haute-Vienne)  

[1] Voir le compte-rendu intégral dans le rapport parlementaire N° 1990 et la vidéo sur le site de l’Assemblée.


[i] Les sept députés membres du PCF :

Alain BOCQUET

Marie-George BUFFET

Jean-Jacques CANDELIER

Patrice CARVALHO

Gaby CHARROUX

André CHASSAIGNE

Nicolas SANSU

 

CONTACTS (pour s’associer à la lettre, demander un supplément d’information):

cahierscommunistes@orange.fr

Site:http://vivelepcf.fr/

Lettre ouverte de l’Assemblée Générale des cheminots grévistes de Versailles aux parlementaires

Versailles, le 19 juin 2014

Madame, Monsieur,

Les cheminots sont en grève dans tout le pays depuis 9 jours déjà, à l’appel national des fédérations CGT et Sud-Rail, auquel s’est joint FO, contre le passage en force au parlement d’un projet de loi portant réforme ferroviaire.

Ce projet est absolument néfaste aux intérêts des cheminots et des usagers, car il porte en lui le démembrement de la Société Nationale des Chemins de fer Français et une harmonisation sociale par le bas de nos conditions de travail, le tout, dans le but avoué de favoriser l’ouverture généralisée du réseau à la concurrence.

Le relevé de décision, remis le jeudi 12 juin dernier par le secrétaire d’Etat aux transports, Monsieur Cuvillier, aux organisations syndicales CGT et UNSA et signé vendredi 13 juin par la CFDT et l’UNSA, n’est pas de nature à calmer les cheminots, car il ne s’agit que d’une réécriture à la marge du projet de loi initial.

I. Sur le volet structuration de la SNCF

Malgré les effets de manche du gouvernement, les effets d’annonce, ce projet de loi ne dispose pas d’une réunification de la « roue et du rail », de RFF et de la SNCF.

C’est en vérité un renforcement de la division actuelle, avec le transfert de plus de 50 000 agents de l’actuelle SNCF vers RFF, rebaptisée « SNCF Réseau ».

Les incohérences de l’organisation actuelle et ses fameux doublons n’en seront évidemment que renforcées.

Les incohérences de ces doublons ne seront pas gommées par la mise en place d’un « EPIC de tête », simple paravent d’unicité… au sein d’un groupe de 3 entreprises distinctes !

Les engagements du ministre, dans le « relevé de décision » ne sont pas de nature à nous satisfaire : bien qu’il soit envisagé de créer un CCE commun aux 3 EPIC (ce qui ne paraît même pas légal en l’état actuel du droit) et de renforcer les prérogatives de l’EPIC de tête, l’éclatement de la SNCF en 3 entreprises distinctes demeure !

Pour nous, une véritable réunification de RFF et de la SNCF s’impose pour en finir avec la désorganisation du réseau issu de la création de RFF : il faut réintégrer RFF au sein de l’EPIC SNCF !

II. Sur le « cadre social harmonisé »

Le projet de loi vise l’abrogation du régime spécifique de travail des cheminots (nos actuels RH 77 et 677), auxquels se substituerait une convention collective de branche négociée par les organisations syndicales et le patronat de l’UTP.

Le gouvernement ne pouvant donner aucune garantie sur le niveau de cette convention collective, un décret socle devrait être produit pour en fixer les cadres minimums, qui tout naturellement devrait être les règlements actuellement en vigueur en matière d’organisation du travail à la SNCF, soit les RH 77 et 677.

En l’état, les modalités de négociation visée par l’article 14 de ce projet ne permettent pas une négociation sur une base équitable et sereine.
En effet, la date butoir d’existence du décret 99-116 figurant dans cet article met sous contrainte les organisations syndicales des salariés dans le cadre de la négociation et, inversement, met les organisations patronales dans une posture favorable.
La convention collective ne peut se discuter sur la base d’un terrain vierge de toute règlementation comme le provoque cette date butoir, mais sur l’existant à savoir le décret 99-116 s’appliquant à 95% des salariés du ferroviaires qui seront sensés dépendre de cette convention collective.

Si le projet de loi se voulait respectueux et équitable concernant la négociation de la convention collective, la date figurant à l’article 14 devrait être retirée pour que la phase transitoire d’application du décret 99-116 courre jusqu’à la finalisation de la convention collective ferroviaire.

Pour nous, les cheminots ne doivent pas voir leurs conditions de travail revues à la baisse sous prétexte d’ouverture à la concurrence, le gouvernement doit prendre ses responsabilités en matière de règlementation du travail en matière ferroviaire, car cela est la condition d’une sécurité ferroviaire de haut niveau : Il faut produire un décret-socle reprenant nos RH 77 et 677 comme base minimum et permettre ainsi, sans date butoir, des négociations équitables entre syndicats et UTP pour bâtir une convention collective de haut niveau.

Mesdames et Messieurs les parlementaires,

Les discussions à l’Assemblée Nationale et au Sénat qui précèdent le vote de cette loi auraient dû permettre à l’ensemble du pays de s’emparer de ce débat qui est une grande cause populaire, concernant autant les cheminots que les usagers, le gouvernement n’en a pas voulu, préférant le passage en force.

Il vous revient la responsabilité de la destruction de l’entreprise historique et structurante, la SNCF, ou de faire le choix d’une véritable réunification du rail au sein de l’EPIC SNCF.

De même, il vous revient la responsabilité de raser l’ensemble de l’organisation du travail à la SNCF, sans aucune garantie sociale claire dans les négociations, avec une date butoir au-delà de laquelle quoi qu’il puisse arriver, elle sera abrogée, où de pérenniser l’organisation du travail actuelle de la SNCF, en l’étendant à tous les cheminots en la fixant par un décret socle comme un cadre minimal à toute négociation.

Nous continuerons à utiliser tous les moyens à notre disposition pour porter ce débat en pleine lumière et mettre vos discussions et votre vote sous la surveillance des cheminots mobilisés.

Veuillez recevoir, Mesdames et Messieurs les parlementaires, nos salutations.

L’Assemblée Générale des cheminots grévistes de Versailles

CGT cheminots de Versailles : Paris tient bon, il faut aller au bout des possibilités !

Alors que l’effet démobilisateur du vote mercredi et jeudi, par une poignée de députés, des amendements de la loi portant réforme ferroviaire a conduit de nombreuses AG de grévistes de province à suspendre le mouvement, les cheminots grévistes de la région parisienne ont reconduit la grève durant le week-end quasi unanimement.

 

Mais la première manche est loin d’être terminée !

 

A l’unisson des fédérations CGT des cheminots et Sud-Rail, l’ensemble des grévistes (qu’ils aient suspendu ou reconduit la grève) taxent fort justement les fameux « amendements » d’enfumage, n’ayant modifié le projet qu’à la marge, sans tenir compte des revendications réelles des grévistes et du corps cheminot.

 

Sur le volet structuration : le renforcement des prérogatives de l’EPIC de tête, tant vanté par le ministre et les syndicats d’accompagnement (CFDT-FGAAC et UNSA), ne change rien au démembrement de la SNCF, à son éclatement en 3 entreprises distinctes.

 

Sur le volet des RH 77 et 677 : leur abrogation programmée demeure, sans aucune garanti sur le niveau du décret socle, donc de la future convention collective.

Le recul de la date butoir à 2016 n’en change pas le principe : c’est toujours un flingue sur la tempe des syndicats cheminots que le patronat de l’UTP saura mettre à profit. En effet, si aucun convention n’est signée à cette date butoir, les RH 77 et 677 seront brutalement abrogés, avec application pure et simple du Code du travail !

 

C’est dans ce contexte, et tenant compte du fait que l’immense majorité des AG de la région parisienne (ainsi que de nombreuses autres AG de province) ont reconduit le mouvement, et dans un esprit de combativité responsable, que l’AG des cheminots grévistes de Versailles a reconduit la grève jusqu’à lundi.

 

En ligne de mire : le vote solennel de la loi mardi par les députés. Au reste, de nombreuses initiatives sont prévues ou en préparation pour protester contre ce vote.

 

Il est en effet impensable que le jour du vote par les députés de la dissolution de la SNCF et de l’attaque la plus violente contre les droits sociaux de notre corporation depuis les 50 dernières années, la corporation ne soit pas en mouvement pour protester !

 

Nous rappelons aussi que le préavis national demeure, donc que pour les cheminots qui souhaitent s’inscrire dans l’action ce jour-là, ils en ont le droit constitutionnel le plus strict et, de notre point de vu de syndicalistes de classe, il en ont le plus impérieux devoir.

 

Car, alors que de nombreux cheminots sont encore dans l’action, avec de nombreux trains supprimés en Ile-De-France, alors que d’autres corporations entrent en lutte cette semaine, il nous faut aller jusqu’au bout des possibilités dans la mobilisation, qui pourrait « coaguler », rebondir et marquer encore des points contre ce gouvernement de casse sociale, qui n’a décidément presque plus aucun soutien chez les travailleurs de ce pays !

 

Les syndicat CGT des cheminots de Versailles lance donc un appel à tous les cheminots du site : la lutte continue, nous devons être tous sur le pont pour faire entendre notre voix, et tendre une main fraternelle à tous les cheminots qui souhaitent revenir dans le mouvement pour protester contre cette réforme mortifère.

 

Tous sur le pont dès lundi, tous mobilisés mardi pour dire NON à ces députés :

- Vive le monopole public SNCF du transport de marchandises et de voyageurs,

- Vive l’extension de notre statut à tous les travailleurs du rail !

Valls a peur de la « coagulation » des luttes ! Ensemble, stoppons l’hémorragie sociale !

Cheminots, agents du pôle emploi, territoriaux, intermittents,…

Valls a peur de la « coagulation » des luttes !

Ensemble, stoppons l’hémorragie sociale !

 

140619 sncfN’en déplaise aux médias, si les cheminots poursuivent une grève longue, s’ils organisent leurs forces pour durer, ce n’est pas pour le plaisir, ce n’est pas pour battre un record. Ils savent la gravité de la « réforme ferroviaire ».

Ils savent que le pouvoir a intérêt à aller le plus vite possible pour enfumer l’opinion, pour éviter la conjonction avec les luttes contre la « réforme territoriale », le « pacte de responsabilité » etc. contre toute sa politique guidée par l’Union européenne du capital.

La basse opération reprise par Hollande et Valls sur l’organisation du baccalauréat a fini en eau de boudin. Elle a montré la grande fébrilité des plus hautes autorités de l’Etat.

Le pouvoir précipite et met en scène la discussion de l’Assemblée nationale. Acquis d’avance, avec l’opposition de complaisance d’une droite entièrement d’accord avec le démantèlement de la SNCF, le vote de l’Assemblée ne modifiera rien. Il ne pourra pas court-circuiter le développement du débat public que la force de la grève oblige.

Même avec de l’enrobage et de la pommade, le gouvernement et ses complices de la majorité ne pourront pas masquer qu’ils organisent la mise en concurrence et la privatisation du rail suivant les injonctions de Bruxelles, avec les conséquences désastreuses observées dans tous les autres pays.

Sous-estimant la mobilisation des cheminots et les capacités de compréhension des usagers, le gouvernement prétend « réunifier » RFF et SNCF, éviter à l’avenir le scandale – dont il est responsable – des TER trop larges pour les quais. En fait de « réunification », il divise le rail français en 3 au lieu de deux entités. En séparant complètement les infrastructures et le réseau de l’exploitation, il rend possible la privatisation de cette dernière. Le sigle SNCF est réduit, du nom d’une grande société nationale, à celui d’une future marque commerciale.

Tout le reste n’est que du pipeau ! Notamment les affirmations gratuites, même rajoutées, dans le texte de loi par des amendements téléphonés, sur les liens « impérissables » entre les nouvelles entités. On se souvient – entre autres – des grandes tirades sur le maintien des missions d’intérêt général des Caisses d’épargne avant leur privatisation par la « gauche plurielle ».

On peut observer et analyser en détail l’exemple du démantèlement de la SNCB, les chemins de fer nationaux belges.

Ils ont d’abord été éclatés en 3 comme en France avec une « holding de tête ». En janvier 2014, celle-ci a été dissoute. Ses fonctions communes, comme l’informatique, divisées et/ou privatisées. La propriété des gares est répartie. Restent « New-SNCB », l’exploitation privatisée et Infrabel, le réseau « public » au service de la concurrence ! Une filiale commune « HR Rail » gère les ressources humaines des deux entités restantes et imposent les reculs sociaux induits par le dumping de la concurrence…  L’unicité de la gestion du personnel, une fois le statut et l’entreprise nationale cassés, ne garantit rien !

 Voilà le modèle ! Les députés, qu’ils soient socialistes, « verts » ou même du « Front de gauche » qui acceptent de s’illusionner, qui cultivent ces illusions, se rendent collaborateurs d’une tromperie.

Même chose sur le plan social : la « réforme » abroge purement et simplement le statut historique, fruit de 74 années de lutte. Comment les mêmes députés de « gauche » peuvent-ils promettre de maintenir les conditions d’embauche à terme, du moins de limiter les reculs sociaux ? NON ! La « convention collective de branche » prévue par la « réforme » ne peut signifier qu’un nivellement par le bas, une remise en cause globale des acquis. 

Quant aux promesses sur le financement de la dette et des investissements, elles sont tout aussi gratuites puisque l’objet du texte est – répétons-le ! – la dissolution de la SNCF et l’abrogation du statut.

Le pouvoir veut aller le plus vite possible, dissimuler ses objectifs véritables car il sait qu’ils sont massivement rejetés. Hollande et Valls, faibles de leurs 14% aux dernières élections européennes – 6% des électeurs inscrits – ne tiennent pas à ce que l’opinion publique puisse se prononcer, en connaissance de cause, sur la « réforme ferroviaire ». Massivement, elle rejette l’application des directives européennes qui sabordent nos services publics, saignent les usagers, menacent leur sécurité pour le profit de multinationales comme Veolia ou Deutsche Bahn !

Hollande et Valls tentent de profiter du vide politique pour accélérer, malgré les désaveux électoraux, leur violente politique antisociale. La mobilisation des cheminots leur est intolérable par sa capacité fédératrice.

Les luttes, seules, peuvent déjouer les calculs politiciens et ouvrir une véritable alternative politique au peuple de France !

La droite UMP/UDI/Modem, en pleine crise de corruption, a du mal à masquer son accord intégral avec la politique de Hollande et Valls.

Dès que les luttes montent, le FN est discrédité dans son rôle de repoussoir au service du système. Il n’arrive pas à combiner sa démagogie « anti-européenne » et sa haine de classe des travailleurs et des syndicalistes.

Les Verts apparaissent pour ce qu’ils sont : des opportunistes. Les députés PS « indignés » ou « affligés » montrent que, suivant leurs leaders Aubry et Montebourg, ils ne sont que forces d’appoint et de diversion pour accompagner leurs camarades Hollande et Valls. Les députés Front de gauche, accrochés au PS, sont au pied du mur. Ils se dévoilent en décalage avec le soutien des communistes au mouvement des cheminots. Les luttes bouleversent le cadre politique sclérosé et mortifère. TANT MIEUX !

Dans les semaines qui viennent, en session « extraordinaire, le Parlement est appelé à voter, non seulement la casse de la SNCF, mais aussi les 41 milliards d’euros par an de cadeaux au capital, sur le dos de la sécurité sociale, de l’hôpital, des retraites, de l’école etc. que représente le « pacte de responsabilité », mais aussi la « réforme territoriale » destinée à démanteler les services publics locaux -l’emploi et les statuts qui vont avec – et à créer des euro-régions directement inféodées aux intérêts capitalistes européens.

Face à cela, des luttes se développent partout.

Les fonctionnaires et agents territoriaux entament une grève reconductible lundi 23 juin.

Le 26 juin, une journée d’action et de grève nationale – notamment à la RATP et dans les transports urbains est prévue.

Les agents du pôle emploi, les psychologues du travail rejoignent les cheminots dès le 19 juin dans la lutte, contre le même ennemi.

Des postiers sont en grève partout en France contre les « réorganisations » et la sape du service public.

Le ministre Rebsamen charge la barque en essayant de supprimer « provisoirement » des comités d’entreprise pour les nouvelles PME: Dans le commerce, la colère monte. A PSA, à Alstom, dans les raffineries etc., chez les éleveurs, l’exaspération est à son comble devant le détournement de l’argent du travail vers les délocalisations et le profit capitaliste, devant l’exploitation accrue accompagnée par le pouvoir.

Communistes, de la SNCF, des entreprises, des quartiers et des villages, nous mettons nos analyses et nos actions au service du développement de ces luttes et de leur convergence.

L’été est la saison des vacances : heureusement !

Pourquoi ce ne serait pas la saison des luttes aussi ?

Un vieux camarade cheminot nous confiait qu’à peine entré à la SNCF, il a vécu les grandes grèves de 1953, d’août 1953 !

Retrait de la « réforme ferroviaire »!

 

Vivent les luttes, vive leur convergence !

PCF Paris 15, 19 juin 2014

SNCF, France 2 ou la haine du gréviste, Communiqué du syndicat CGT de France Télévisions

Communiqué du syndicat CGT de France Télévisions (siège – Paris 15ème), 17 juin 2014

140618_delahousse_intox.pngLe 13 juin 2014, les cheminots, majoritairement en conflit avec leur direction, décident la grève dont l’objectif à termes est le maintien de leur statut social dans la fonction publique.
Le commentaire à l’antenne ne s’attardera pas, bien sûr, sur l’ouverture du rail à la concurrence en 2002 exigée par l’Union Européenne, ni sur le fait que la réforme crée une entité supplémentaire au-dessus de la SNCF et de RFF, ouvrant la porte à la privatisation.
OUI ! Les salariés de la SNCF sont inquiets. Les exemples en matière de privatisation ne manquent pas qui ont donné les catastrophes que l’on sait comme le rail en Grande-Bretagne et les cascades d’accidents ferroviaires qui ont suivi. Ou encore comme « Orange » avec les dégâts humains qui ont fait la « Une » de nos éditions.
Le journal du 20H de France 2, au service du public, y consacre un reportage en longueur, mais pas sur le fond. Ce sont de multiples interviews sur le ressenti des usagers qui expriment, pour beaucoup, leur mécontentement. Pourtant…

Quel droit de réponse des salariés grévistes pour expliquer cette situation aux Français ? Quid de l’égalité du temps de parole ? Le motif de cette grève est peu expliqué par la rédaction de France 2. Est-ce à dessein ? On peut s’interroger.

Le vrai scandale, c’est que faute de négociation les cheminots soient contraints à la grève.
Plusieurs journées sans salaire pour un cheminot seraient sans aucune incidence ?
L’autre scandale, c’est l’attitude de la rédaction qui « omet » d’en exposer les motifs pour ne relever que la gêne sur les usagers ! Pourquoi aucun syndicaliste de la CGT, premier syndicat des cheminots, ou de SUD RAIL, n’est-il sollicité pour répondre à France 2 ?

Pourquoi un journaliste en « stand-up » sur le plateau parle-t-il des salaires des cheminots ? Quel est le rapport avec l’actualité ? Seraient-ils grassement payés ? Auraient-ils même la garantie de l’emploi ? Certains partiraient-ils à 60 ans, cet âge privilégié ?

S’il s’agissait d’autres pays récemment dans l’actualité, nous parlerions de propagande. Ici le jeu est plus subtil puisque c’est précisément à l’échelle d’une vaste interview collective « in vivo » où l’usager même donne son avis, presqu’en direct à la télévision, au journal de 20 H… Alors forcément, cela devient une vérité incontestable.

Quelle est cette méthode journalistique réductrice qui n’enquête pas et qui n’informe pas sur les tenants et les aboutissants ? Quelle est cette méthode journalistique populiste qui jette une partie des Français, les bons et légitimes, contre les autres, les mauvais ceux qui se battent non seulement pour leurs droits mais également pour un vrai service public ?

Pourquoi un tel parti pris antisocial dans le traitement de l’information sur le service public, qu’il s’agisse de faits de grève dans les transports en commun ou ailleurs ?

Cette vision tendancieuse et libérale du journalisme est choquante et devient malheureusement trop systématique à France 2 dès lors qu’elle relate des conflits

La CGT dénonce avec force cette information tronquée et orientée qui ne sert ni à la compréhension ni au décryptage de la réalité si indispensable aujourd’hui.

Paris, Le 17 juin 2014

CGT France Télévisions siège, 7 Esplanade Henri de France, 75907 Paris Cedex 15

Communistes, nous nous désolidarisons entièrement du député André Chassaigne sur la réforme ferroviaire. L’élargissement de la lutte se fera, même sans relai parlementaire.

Plus de 2000 cheminots d’Ile-de-France manifestaient le 17 juin sur l’esplanade des Invalides, à proximité de l’Assemblée nationale où allait débuter l’examen du projet de loi de « réforme ferroviaire ».

Visiblement, leur expression est redoutée. Les instigateurs de la « réforme » font tout pour que la loi soit votée au plus vite, sans débat public. La revendication du report de la discussion parlementaire est devenue caduque.  

Valls a déployé les gardes mobiles et les CRS. A l’attention des cheminots, il manie la provocation, l’intimidation, la menace. En réponse à une question parlementaire, il promet des poursuites judiciaires à l’encontre de certains grévistes. Il mérite plus que jamais son surnom de « Sarkozy le petit » ! Il dissimule mal sa fébrilité sous ses postures autoritaristes.

Les parlementaires et les politiciens de gauche et de droite ont, en général, choisi, un autre ton, lénifiant. Dans le début de discussion à l’Assemblée, ils se sont appliqués à rendre hommage aux cheminots, à leur engagement historique – à leur passer de la pommade, même aux grévistes… Ces derniers se tromperaient de colère à propos de la « réforme ». Les grévistes apprécieront d’être pris pour des imbéciles. Plus que jamais, l’heure est à l’élargissement du conflit et du débat public.

La « réforme ferroviaire », c’est comme Dracula : elle ne supporte pas d’être mise en lumière. Le gouvernement prétend réunifier RFF et la SNCF : non, il dissout la SNCF et l’éclate en trois. Le gouvernement prétend préserver le statut des cheminots : non il l’abroge…

Jeudi 19 juin, une première manifestation interprofessionnelle, entre République et Bastille, peut et doit marquer l’extension du conflit au moment où des luttes éclatent et se développent dans quantité de secteurs différents : pôle emploi, finances publiques, Poste, transports urbains, automobile, chimie etc.

Dans le débat à l’Assemblée, un député s’est lamentablement distingué et cela nous pose particulièrement problème à nous communistes, c’est André Chassaigne, président du groupe de la « gauche démocratique et républicaine » où siègent les 7 députés du PCF restants.

Nous faisons partie des communistes qui, depuis des mois, analysons, démontons, dénonçons, combattons la « réforme ferroviaire », avec nos camarades cheminots. Il n’est pas question pour nous d’être identifiés à André Chassaigne.

Au dernier Conseil national du PCF, les 14 et 15 juin, si la préparation de la riposte à la « réforme » n’a malheureusement pas été un point essentiel de l’ordre du jour, une résolution claire a été prise pour s’y opposer, avec les syndicats appelant à la grève. La présidente du Conseil national a clairement demandé le retrait du projet de loi dans une interview à un organe de la presse bourguignonne. Pierre Laurent est monté sur la tribune improvisé de la manifestation du 17 juin aux Invalides. La défense et la reconquête du monopole public SNCF du rail revient enfin à l’ordre du jour dans notre parti.

Aussi, il n’est pas question pour nous d’être identifiés à quelconque double-jeu. Ce ne serait pas bon pour le développement de la lutte. Ce ne serait pas bon pour l’avenir de notre Parti.

Nous récusons donc publiquement les positions d’André Chassaigne. Nous notons qu’il n’a pas pris part aux travaux du Conseil national du PCF alors qu’il a trouvé le temps de participer à la réunion, le 14 au soir, du club PS « Un monde d’avance » et de se répandre sur ses affinités avec Mme Cécile Duflot (Journal du dimanche du 15), ex-ministre et chaude partisane avec son groupe EELV de la « réforme de casse ferroviaire ».

Nous avions déjà fait part de notre stupéfaction devant les positions tenues par André Chassaigne en introduction des débats préparatoires de la Commission du développement durable de l’Assemblée. Il exprimait son accord avec les objectifs du projet de loi. 3 semaines plus tard, malgré la grève, il enfonce le clou.

En commission, il n’a pas voté contre le projet de loi. Dans son intervention en séance publique, le 17 juin à l’Assemblée, il réserve toujours son vote. Bien sûr, il exclut de demander le retrait de la loi. Dans une interview au quotidien proche du PS, « le Populaire du Centre » du 16 juin (reproduite ci-dessous), il déclare « ne pas porter d’appréciation sur la lutte des deux syndicats », se demander « à quoi elle peut servir » sachant « qu’il n’y aura pas de retrait du projet de loi ».

A l’Assemblée, il s’élève avec véhémence contre la droite mais c’est pour mieux défendre le projet du PS.

Dans son intervention dans la discussion générale, il s’inscrit en plein dans le schéma illusoire et trompeur de la « holding SNCF », « l’EPIC de tête », censé chapeauter les parties de la SNCF dissoute. A aucun, il n’exprime le refus de cette nouvelle division. Il cultive l’illusion de « garanties » possibles pour la pérennité de l’EPIC de tête. Il ne peut pas y en avoir. Le moment venu, ses composantes et ses propriétés éventuelles seront réparties, comme en Belgique, entre l’Etat, les régions et les groupes privés.

Chassaigne entretient l’illusion d’un maintien possible du statut des agents alors que le statut historique est abrogé et que la future convention collective de branche, sous la pression de la concurrence, nivellera les acquis par le bas. Il relaie le chantage gouvernemental sur la future organisation des institutions représentatives du personnel et les moyens accordés aux représentants des syndicats. Il relaie la campagne de propagande visant à persuader que les préoccupations des cheminots en grève relève plus de tensions sociales internes que d’une vraie conscience des enjeux du projet de loi.

Il joue en touche à propos de l’investissement et de la répartition de la dette qui, pour le coup, ne rentrent pas dans l’objet du projet de loi.

En Commission, comme en séance publique, Chassaigne ne conteste pas l’application des directives européennes et l’euro-compatibilité nécessaire de la « réforme ».

Nous invitons les camarades qui ont encore des doutes à lire les interventions de Chassaigne sur le site de l’Assemblée nationale.

Entre les

 

 

cheminots en grève et la politique du gouvernement, Chassaigne penche vers le PS. Son choix ne peut et doit engager que lui, pas notre parti.

Nous nous souvenons, en d’autres temps pas si anciens, des joutes parlementaires, contre le changement de statut de Renault en 1990, contre la création de RFF en février 1997, qui avaient permis d’alerter l’opinion de gagner un temps précieux pour la lutte.

En 2014, le mouvement fera sans l’apport équivalent à celui des députés communistes d’alors.

Mais toujours avec l’action de militants communistes, avec la nécessité du point de vue communiste.

Pour nous, cette clarification est nécessaire pour la poursuite et l’amplification de la grande lutte commune pour le service public nationalisé SNCF du rail ! On continue !

CHASSAIGNE DANS LE POPULAIRE DU CENTRE DU 16 JUIN 2014

 

Alors que le projet de loi doit être discuté demain 
 

Chassaigne dans la bataille du rail

Hier après-midi encore, il était plongé dans les amendements au projet de loi sur la réforme du système ferroviaire, qui doit être discuté, demain, à l’Assemblée nationale.

Spécialiste des questions de transports pour avoir siégé à la commission Mobilité 21 (*), le député communiste du Puy-de-Dôme André Chassaigne va porter le fer, avec les députés du groupe Front de gauche qu’il préside, contre la réorganisation du secteur ferroviaire.

Alors que la CGT et SUD-Rail entament une sixième journée de mobilisation ce lundi, le député PCF prend leur défense en déclarant que « les cheminots ne font pas grève pour le plaisir ».

« Je ne porte pas d’appréciation sur la lutte des deux syndicats », commente André Chassaigne, pour qui « la question est de savoir à quoi elle peut servir. Il n’y aura pas de retrait du projet de loi. C’est pour cela que je mets toute mon énergie pour le faire évoluer. S’ils continuent leur lutte, c’est qu’ils sont inquiets sur les conséquences sociales ».

« Nous allons nous battre, à l’Assemblée, pour obtenir le plus d’avancées possibles sur la base des revendications des syndicats toujours en action. Ils ont aussi des revendications sociales qui ne sont pas directement dans le projet de loi, et qui doivent être discutées ce lundi à la SNCF. Il doit y avoir des avancées pour lever la grève. » Pour avoir travaillé sur ce dossier avec les organisations syndicales, et avec le rapporteur, le député girondin Gilles Savary (PS), André Chassaigne explique avoir « anticipé les premiers résultats des négociations » de la fin de semaine. Et ce, afin de ne « pas être seulement soumis aux amendements du gouvernement ».

« L’enjeu de l’évolution, c’est muscler l’Établissement public industriel et commercial (Epic) de tête, la future holding, pour bâtir un pôle public du chemin de fer intégré. Il faut apporter des garanties suffisantes pour que, demain, il n’y ait pas un éclatement de la SNCF », résume le député PC, inquiet sur le « volet de la dette ».

« Il n’est pas réglé par le projet de loi qui parle d’une règle de rétablissement des équilibres financiers, indique-t-il. Or, pour ne pas augmenter la productivité à la SNCF, alourdir le prix des billets et empêcher le développement des infrastructures, il faut sortir la dette de la SNCF et la faire porter soit par l’État comme en Allemagne soit par une caisse autonome avec des recettes à déterminer. »

Opposer lycéens et cheminots : la basse opération de propagande de Hollande et Valls sur le bac fait un « flop »

Ce lundi, 687.000 lycéens ont entamé le 16 juin 2014 leurs épreuves écrites du baccalauréat par la philosophie. Le même jour, entre 50.000 et 70.000 cheminots ont continué leur grève contre la « réforme ferroviaire », pour une réunification réelle de la SNCF, contre l’application des directives européennes de mise en concurrence et de privatisation.

Les deux événements n’ont eu quasiment aucune interférence n’en déplaise à François Hollande et à Manuel Valls. Les quelques candidats qui comptaient se rendre en train à l’examen ont eu information et temps nécessaire pour prendre d’autres dispositions.

Ces derniers jours, le président et le premier ministre avaient trouvé à reprendre et répéter « l’argument du bac » pour fustiger le mouvement social. Maintenant il est dégonflé. Il va leur falloir trouver autre chose… En maintenant la date du passage à l’Assemblée de la « réforme ferroviaire », ils auraient porté toute la responsabilité d’un dysfonctionnement du bac.

De nombreux syndicats locaux d’enseignants ont apporté leur soutien au cheminots en grève et contribué à dénoncer la propagande gouvernementale. Nous reproduisons ci-dessous une déclaration de la FSU du Nord-Pas-de-Calais.

De cet épisode, les enseignants retiendront au moins une chose : les grandes déclarations d’attachement au baccalauréat des plus hautes autorités de l’Etat qui, ces dernières années, ne cessent de le remettre en cause. Elles serviront dans les luttes à venir.

Car il existe bien un parallélisme entre l’éducation nationale et la Société nationale des chemins de fer. Elles subissent les attaques directes des politiques qui veulent les dénationaliser, les régionaliser, les soumettre aux directives de l’Union européenne pour mieux les démanteler, les livrer par morceaux au profit privé.

Le bac français est ainsi présenté comme une incongruité en Europe. Le patronat et l’UE ne supportent pas ce gage d’égalité, cette référence commune partout en France dans le monde du travail, cette portée d’entrée démocratique à l’université.

Défenseurs de l’éducation nationale, nos intérêts rejoignent ceux des cheminots en lutte ! Unité et action !

 Brève, PCF Paris 15, 17 juin 2014

 

La FSU59-62 soutient les cheminots en grève

Le gouvernement s’apprête à faire adopter une réforme du système ferroviaire.
Cette réforme, sous couvert d’une unification du service public, amènera en réalité un morcellement supplémentaire de la SNCF. Celle-ci serait éclatée sur trois établissements publics sans cohésion entre eux.
Cette réforme, inspirée comme tant d’autres par la commission européenne, se ferait au détriment des cheminots et des usagers du service public. Elle est le prélude à une privatisation du rail dont on a pu mesurer les ravages au Royaume Uni.

Face à cela, les cheminots et les cheminotes, avec leurs organisations syndicales, réagissent vigoureusement par une grève reconductible massivement suivie. Cette situation aurait pu être évitée par ce gouvernement qui n’a pas tenu compte des actions de ces derniers mois : deux grèves de 24h et une manifestation importante. Il n’a pas tenu compte non plus du préavis de grève, temps normalement prévu pour des négociations.
La FSU 59-62 dénonce l’instrumentalisation des usagers en général et des candidats au bac. C’est un chantage qui contribue de fait à discréditer le mouvement et à remettre en cause le droit de grève.

La FSU 59-62 soutient le combat des cheminots pour une SNCF au service des usagers et respectueuse des droits de ses salariés. Elle demande au gouvernement d’ouvrir de véritables négociations avec les organisations syndicales en lutte de la SNCF, d’autant qu’elles sont porteuses d’un projet ambitieux pour le service public.

Lille, le 13/06/2014

APPEL À SOUTENIR LES CHEMINOTS DE SAINT QUENTIN – LAON – TERGNIER, RÉUNIS EN ASSEMBLÉE GÉNÉRALE, TOUS À TERGNIER, Mardi 17 Juin 2014 à 10h 45 Place de la Mairie.

La réforme ferroviaire n’est ni réformable, ni négociable.
Les communistes de Saint Quentin s’engagent pleinement avec les cheminots en lutte.
Cette lutte nous concerne tous.

POUR NOUS C’EST CLAIR :

- Personne ne peut être dupe des négociations bancales dans lesquelles vont rentrer les syndicats de collaboration de classe, qu’ils prétendent accepter la « réforme » telle quelle ou vouloir l’amender.

- La régionalisation ne correspond pas à une meilleure définition des besoins de transports mais à la création de féodalités locales encore plus asservies aux capitalistes. La « réforme ferroviaire » est encore aggravée par l’annonce de la constitution de grandes « euro-régions » par Hollande. Pépy se réjouit d’avoir obtenu dans la convention tout juste signée avec la Région Centre l’acceptation de TER sans contrôleur à bord ! Nous appelons les élus qui se disent progressistes dans les régions à s’élever contre la « réforme ferroviaire ».

- Il n’y a rien à attendre « d’amendements » au Parlement. Les élus communistes relaieront les luttes. Mais elles seules sont décisives.

- La rupture avec les directives de l’Union européenne à la solde des capitalistes se joue et s’organise dans chaque pays. Les camarades syndicalistes et communistes des autres pays nous apportent un précieux concours avec leur expérience. Il n’y a rien à attendre au niveau européen, dans les institutions illégitimes de Bruxelles ou de Strasbourg. Pas de diversion ! La mise en échec de la «réforme ferroviaire » en France apporterait un souffle à toutes les luttes nationales contre la casse des services publics. Il existe un rapport de force en France et c’est là que cela se joue pour nous !

POUR SOUTENIR LES CHEMINOTS EN LUTTE, AVEC LES CHEMINOTS NOUS DEMANDONS LE RETRAIT DE LA RÉFORME FERROVIAIRE !

C’est la condition d’une vraie réforme des financements, de la « dette », des rapports avec les territoires et les usagers, correspondant aux principes et objectifs du service public !
Les forces existent dans le pays pour converger et mettre en échec la « réforme ferroviaire ».

Corinne BECOURT
Secrétaire de la section
De Saint-Quentin du PCF

CGT Cheminots Versailles : Grévistes admirables, CFDT/UNSA minables, gouvernement lamentable!

Au 4° jour de grève contre la réforme ferroviaire voulue par le gouvernement et la direction de la SNCF, nous nous devons de rendre l’hommage qui leur est dù aux cheminots grévistes qui font preuve d’une combattivité execptionnelle.

D’abord quant aux chiffres de grévistes, que la direction et le gouvernement sont obligés de cacher, mais quand on voit le nombre de trains supprimés dans tout le pays, les gares fermées, les postes non-tenus que même la réquisition fascisante des cadres ne peut endiguer, on ne peut que constater la puissance du mouvement.

Ensuite par la présence en masse dans les assemblées générales (plus suivies le jeudi que le mercredi) et dans les rassemblements, à Paris comme en province, qui montre que les cheminots prennent en main LEUR mouvement, pas pour parader mais bien pour gagner !

Enfin, la qualité des débats dans des AG, qui rassemblent au-delà des sympathisants CGT/Sud, montre aussi que les cheminots sont tout à fait conscients des enjeux, savent ce qu’ils rejettent et ce qu’ils veulent, et sont prèt à aller jusqu’au bout du combat pour défendre leurs intérêts et ceux des usagers.

Oui les cheminots grévistes sont admirables et forcent le respect des travailleurs de tout les secteurs du pays, car ils montrent la voix à suivre, celle de la lutte de classe, déterminée et consciente pour gagner.

Des messages de solidarité nous sont envoyés de toute l’Europe, de Chypre, du PAME grec, du RMT britannique, par la voix propre de son président Peter Pinkney et du bureau régional Europe de la Fédération Syndicale Mondiale, ce qui montre que les cheminots du monde entier suivent et soutiennent notre lutte.

Et pourtant, rien ne leur a été épargné par le pouvoir en place : le black out médiatique jusqu’au début du conflit, les mensonges sur une réforme qui « réunifit RFF et SNCF », alors qu’elle démembre la SNCF en 3, mais surtout l’instrumentalisation des « syndicats » réformistes pour tenter de diviser et casser le mouvement.

En effet, après les refus des syndicats grévsites d’accepter les propositions du ministres jeudi dernier, qui ne modifiaient le projet qu’à la marge, le gouvernement a mis en scène la signature de la CFDT et de l’UNSA, pourtant en dehors du mouvement, de ces mêmes propositions.

La CFDT, qui sombre de plus en plus dans la collaboration de classe, se répend depuis dans la presse de grossieretées anti-grévistes du niveau d’une milice fasciste, d’abord par son leader confédéral Laurent Berger qui dit être « choqué » par une grève sans motifs et Didier Aubert leader de la CFDT/FGAAC cheminots qui appel carrément le gouvernement à « tenir bon » face aux grévistes !

Par leur attitude lamentable, ces « syndicats » à la botte du pouvoir et de la direction de la SNCF, se font les ennemis du corps cheminots en lutte et devront en rendre compte en temps voulu !

Le gouvernement, qui refuse depuis des mois d’entendre la colère et les revedications des cheminots est entrain de se prendre les pieds lamentablement dans le tapis de sa réforme.

Il a menti au pays en disant que la réforme avait pour objet de réunifier « la roue et le rail », alors que le projet vise précisément la divison de l’EPIC SNCF en 3 partie, pas pour améliorer l’organisation, mais pour en préparer la privatisation par l’ouverture généralisée à la concurrence du réseau, et le pays commence à s’en rendre compte grâce à la mobilisation des cheminots !

Il a pensé rouler dans la farine les fédération CGT des cheminots et Sud-Rail en proposant de dealer sous la table une réécriture de la loi purement formelle, alors que ces fédération tirent leur force et leur détermination de la puissance du mouvement et de la solidité des Assemblées Générales de grévistes.

Il a voulu démobiliser les cheminots en faisant signer des OS qui n’ont aucune légitimité dans ce mouvement, alors que ce spectacle pathétique n’a eu comme effet de de chauffer un peu plus les grévistes qui recondutisent partout jusqu’à lundi et appellent à une amplification de la mobilisation.

Enfin, il a tenté de jouer les « usagers exédés » contre les « preneurs d’otages », en sortant Hollande du placard pour nous faire un chantage à la tenue du BAC avec des tremollos dans la voix, alors qu’il apparait clairement que ce gouvenrement qui veut faire passer sa loi aux forceps, sans négocitiations sur la base des revendications des cheminots, est bien le seul responsable du durcicement du mouvement.

Fort de la confiance d’être sur les bons rails de la lutte de classe, pour la défense inconditionnelle des intérêts des cheminots et des usagers, confiant dans la combattivité et la lucidité exeptionnelle des cheminots en lutte, le syndicat CGT des cheminots de Versailles appelle donc tout naturellement à la poursuite et à l’amplification du mouvement.

Tous en grève, tous aux AG et aux rassemblements :

- Retrait de cette réforme ni amendable, ni négociable,

- Réintégration de RFF au sein de la SNCF,

- Maintient du statut et des RH 77 et 677, pour leur extention à tous les travailleurs du rail,

- Reprise de la dette du ferroviaire par l’Etat,

- Monople public SNCF du transport ferroviaire de marchandises et de voyageurs !

 

http://cgtcheminotsversailles.over-blog.com/2014/06/grevistes-admirables-cfdt-unsa-minables-gouvernement-lamentable.html

Réforme ferroviaire : Hollande et Valls prennent les Français en traitres !

François Hollande et Manuel Valls ont décidé d’intervenir personnellement, directement, contre les cheminots en grève. Président et premier ministre entendent peser de tout leur poids pour faire passer leur « réforme ferroviaire », le plus vite possible, avant que l’opinion en ait connaissance du contenu, avant que la colère sociale, les luttes qui montent à la Poste, dans les hôpitaux, dans les industries se fédèrent.

Ce pari montre leur extrême fébrilité. Il est risqué. En s’engageant ainsi, Hollande et Valls montrent eux-mêmes combien la « réforme ferroviaire » est un élément central de leur politique antisociale, soumise au Medef, aux capitalistes et à l’UE, combien la lutte des cheminots constitue un pôle de résistance. Dans les jours qui viennent les dispositions du « pacte de responsabilité », ceux de la « réforme territoriale » vont être mis à l’ordre du jour. Une casse sociale sans précédent !

Hollande et Valls oublient aussi qu’ils viennent de recevoir une raclée électorale inédite pour un pouvoir en place, aux municipales et aux européennes. Or, ils ne pourront pas cacher longtemps que la « réforme ferroviaire » suit directement les injonctions de Bruxelles pour livrer le rail aux appétits privés. Dans la situation présente, ils ne peuvent guère compter sur l’appui de l’UMP, engluée dans ses affaires. Ils ne peuvent guère compter sur le FN comme repoussoir, tant, sur les questions sociales, l’identité antisyndicale et anti-travailleurs de ce parti éclate.

On notera en même temps que le ministre Cuvillier est désavoué par ses supérieurs. Il a déjà usé toutes ses cartouches avec ses propositions bidon co-signées par les syndicats de collaboration qui ne participent pas à la grève.

Il est donc plus que temps que la vérité éclate, en termes simples !

Le pouvoir prétend réunifier le rail public. Sa « réforme » fait exactement le contraire : elle dissout la SNCF, créée en 1937 par la majorité de Front populaire, en trois entités distinctes, étanches. Loin de réintégrer RFF, elle parachève l’éclatement du rail français pour créer les conditions de la concurrence,  l’intrusion de groupes privés avec les conséquences désastreuses pour le service public, l’emploi et les conditions de travail que l’on peut voir dans tous les pays.

Prenons le pouvoir au mot, avec les militants syndicaux : exigeons le maintien de la SNCF unifiée et la réintégration en son sein de RFF ! C’est la meilleure façon d’éviter les scandales comme celui des TER trop larges pour les quais que le gouvernement, responsable, veut instrumentaliser cyniquement pour justifier sa « réforme ».

Sans cela, tout le reste dans les négociations, n’est qu’air de flûte !

Hollande et Valls : « Couvrez ces directives européennes, que nous ne saurions voir ! ». Le projet de « réforme ferroviaire » suit exactement les directives de mise en concurrence et de privatisation coordonnées par les technocrates de l’UE au service des rapaces de la finance. Hollande et Valls n’ont pas le courage de l’assumer : faisons le savoir ! L’UE prétend imposer la concurrence et ce serait une fatalité ? Les parlementaires du PS et de l’UMP l’acceptent sans rechigner, le peuple, comme les autres peuples d’Europe, refuse ces diktats de l’UE comme il l’a montré systématiquement, à chaque fois qu’il a été consulté, depuis les 55% de NON au référendum de 2005.

La « réforme » ne règle rien à question de la dette de RFF et de la SNCF. Et pour cause, ce n’est pas son objet. Le système, concurrentiel et privatisé partiellement, va aggraver la logique actuelle. Les agents, sur leurs salaires et leurs conditions de travail, les usagers, avec la dégradation du service rendu et la hausse des tarifs, les contribuables nationaux et régionaux vont être encore plus que jamais ponctionnés pour le profit des banques et de futurs opérateurs privés. Aucune promesse oiseuse sur cette question, dans les négociations, ne peut être prise au sérieux.

Il en est de même sur la question du statut et des conditions d’embauche et de travail. La « réforme »  abroge le statut historique, portant les acquis sociaux de 74 ans de lutte des cheminots mais aussi les devoirs afférant au service public. Une fois, cette référence commune effacée, la mise en concurrence des entreprises les unes contre les autres, via appels d’offres régionaux, se fera aux dépens des conditions de travail, de sécurité, de sûreté, de confort etc. Dans l’intérêt de tous les cheminots, et au-delà, des usagers, de tous les salariés pour lesquels il représente une référence, refusons la casse du statut SNCF, condition de la mise concurrence ! Exigeons l’intégration de tous les travailleurs du rail, salariés de filiales et de sous-traitants, du fret privé, au statut SNCF !

Hollande et Ayrault ont vite cédé devant l’opposition ambigüe à l’écotaxe. Ils ont ajourné le projet de loi sur la famille en février devant quelques manifestations réactionnaires. Il a suffi de quelques froncements de sourcils de généraux et de PDG du complexe militaro-industriel pour que Valls renonce à toute coupe dans les budgets de guerre. Pour le « mariage pour tous », ils ont fait durer les débats plus de six mois…

Mais pour la « réforme ferroviaire », tout devrait être bouclé, suivant la procédure parlementaire d’urgence en quelques jours avec vote au cœur de l’été. De qui se moque-t-on ? Des dizaines de milliers de cheminots en lutte mais aussi du pays tout entier !

Les travaux en commission de l’Assemblée nationale, répétition du débat parlementaire, ont montré l’étendue des connivences entre UMP et « gauche » pour rouler le peuple dans la farine. Il n’y aura rien à attendre des « amendements » et « joutes » de ces acteurs parlementaires.

Avec les cheminots en lutte à l’appel des syndicats CGT et Sud, nous défendons et faisons nôtre toutes les propositions qui permettent de dévoiler le contenu réel de la « réforme ferroviaire » et de la mettre en échec : du report de son examen au Parlement à l’automne au retrait pur et simple.

Les usagers, le pays, avec les cheminots, ne peuvent et ne doivent rien lâcher sur le maintien de l’unité de la SNCF, la réintégration de RFF, le maintien du statut historique. Oui à la Société nationale des chemins de fer français ! Non à la gabegie voulue par l’Union européenne du capital !

Convergence de luttes ! Soutien aux cheminots en grève !

article PCF Paris 15ème

Le pouvoir ne veut pas lâcher : Nous non plus !

tract avant les rencontres des syndicats avec le secrétaire d’Etat Cuvillier

La chape de plomb médiatique imposée par le pouvoir cède. Les médias avaient bassement ignoré les 22.000 cheminots manifestants du 22 mai, l’équivalent de 15% des effectifs de la SNCF. Maintenant, ils ne le peuvent plus avec le déclenchement de la grève reconductible le 10 juin. La direction de la SNCF minimise outrancièrement les taux de grévistes. C’est de bonne guerre. Mais en réalité, plus d’un cheminot sur deux est en grève. Beaucoup moins de trains circulent que les 13 juin et le 12 décembre 2013. Nous savons tout le mal que les directions ont éprouvé pour redéployer, par exemple, des personnels vers l’Eurostar ou le RER A, aux dépens de lignes moins « rentables ».

A nouveau, le constat s’impose : L’unité des syndicats sur une ligne de lutte rassemble davantage que l’unité sur une ligne ambigüe. L’UNSA, avec ses positionnements entre deux chaises, assimilables à un double-jeu, se discrédite. La CFDT est déjà totalement enfoncée dans la collaboration de classe.

La propagande du pouvoir se recentre sur l’intox : sa « réforme ferroviaire » signifierait la fin de la division du rail en France entre la SNCF et RFF. TER trop larges, accident de Brétigny : les prétextes de la pire mauvaise foi sont bons. Répondons : « chiche » ! Vous préconisez la réunification des chemins de fer ? Nous aussi ! Mais votre projet de loi prévoit l’inverse !

Le gouvernement veut aller vite avant que son mensonge apparaisse aux yeux du peuple. NON, le projet de loi ne réunifie pas le rail français ! Il parachève la division entre l’exploitation et le réseau. Il crée une entité fantoche, « Epic de tête », destinée provisoirement à donner le change, en attendant les prochaines directives européennes de mise en concurrence et de privatisation.

Pour nous le démantèlement de la SNCF, société nationale créée en 1937, est absolument non négociable ! Le point nodal de la « réforme » est purement et simplement inacceptable. Nous prenons le pouvoir au mot en réclamant, avec les syndicats qui appellent à la grève, le maintien de la SNCF comme entreprise ferroviaire intégrée et la réintégration de RFF dans la SNCF. C’est clair aussi pour l’opinion publique.

Avec le démantèlement de la SNCF, le projet de loi du gouvernement abroge le statut des cheminots de 1940 – en osant cyniquement prétendre qu’il est issu de Vichy ! – et remet à plat toutes ses dispositions, fruits de 74 ans de lutte. Rien n’est négociable là-dessus non plus, y compris dans l’intérêt de l’ensemble du monde du travail !

Tant que le gouvernement ne cèdera pas sur les points fondamentaux – ceux qui lèvent les derniers obstacles à la poursuite et l’achèvement du processus de marchandisation et de privatisation -, aucune négociation, aucun amendement, aucun compromis n’est imaginable.

Parce que tout ce qu’ils avanceront, sans cela, de plus ou moins « technique », ne sera que du vent !

Que ce soit le renforcement de « l’EPIC de tête », de toute façon destiné à disparaître, à être intégré à l’Etat, aux régions, certains services à être filialisés, une fois que la mise en concurrence pourra être imposée.

Que ce soit l’illusoire « harmonisation », temporaire, des droits sociaux des travailleurs du rail. La perspective de « convention collective de branche » accompagne la mise en concurrence. Elle pose dès le départ le principe du nivellement par le bas, une fois que le statut sera cassé juridiquement avec la « réforme ». Les agents des éventuels SNCF-mobilité et SNCF-Infra seront logés à la même enseigne au nom de l’austérité des moyens publics. Pour nous, il ne conçoit qu’une seule harmonisation : le maintien et la reconquête des acquis du statut des cheminots SNCF, comme repère pour tous, et la perspective d’intégration à la SNCF de tous les salariés des sous-traitants, et filiales.

Donc, pas d’enfumage !

Pas d’enfumage non plus sur la « dette ». Le projet de loi ne s’y attaque pas. Cela n’est pas son objet. Après son adoption, les pressions sur le service public, les salariés et les contribuables seront encore favorisées au nom de la « concurrence », dans l’intérêt du profit privé.

Il n’est pas vrai non plus que les usagers, les populations, qui sont aussi des salariés, des retraités, des jeunes, durement frappés par les politiques antisociales des gouvernements successifs, sont coupés des cheminots. Ils vivent la dégradation du service public, les hausses de tarifs. Ils connaissent les exemples dramatiques de la libéralisation du rail en Grande-Bretagne par exemple.

Des convergences de lutte, avec les postiers, les agents des hôpitaux, du nettoiement, des autres transports se développent.

Le rejet de l’Union européenne du capital est massif et cherche une issue. L’idée d’une résistance à la politique d’austérité par les luttes fait son chemin.

L’examen en commission de l’Assemblée nationale du projet de loi a été un peu une répétition du débat parlementaire. On a pu constater un profond consensus entre la gauche gouvernementale et la droite, même si cette dernière, par posture, s’est opposée. Seule l’UMP a voté contre le projet du ministre Cuvillier mais cela ne veut pas dire qu’ils ne soient pas d’accord. Au contraire, tous supportent le projet européen de mise en concurrence. Pour tous, la  loi doit se soumettre à « l’euro-compatibilité ». La seule divergence tient au calendrier. Aucune voix ne s’est élevée contre l’abrogation du statut historique…

Communistes, nous continuons à penser, plus que jamais, que le monopole public constitue la meilleure organisation possible d’un service public de réseau. C’est pourquoi nous nous opposons à l’application en France des directives, des « paquets », européens, illégitimes. C’est une des raisons pour lesquelles, nous exigeons le retrait du projet de loi. Mais sans aller jusque-là, nous prenons au mot le gouvernement et sa prétention (hypocrite) à réunifier SNCF et RFF.

Il ne faut surtout pas laisser le gouvernement, discrédité, et les parlementaires seuls ! La lutte, considérable, qui ne fait encore que se développer à la SNCF, peut et doit changer le scénario prévu.

La preuve en est la peur que le pouvoir en a.

Plus que jamais, notre objectif et notre slogan immédiats sont : NON à l’éclatement de la SNCF, réintégration de RFF, maintien et extension du statut des cheminots SNCF !

Notre tract de soutien aux cheminots en grève

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lutte reforme juin 2014 2 moins

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Où nous mène la « réforme ferroviaire » ? Retour sur les effets désastreux de la privatisation du rail britannique

Le mouvement de grève des cheminots, massivement suivi ce 11 juin, contre la « réforme ferroviaire » suscite une vague de désinformation sur les ondes, dans nos écrans, à la une de nos journaux.

 

Nous republions ici un article originairement publié en juin 2013 sur les conséquences catastrophiques de la privatisation du rail entamée au début des années 1990 en Grande-Bretagne.

 

Eclairant pour comprendre le bien-fondé de la lutte de nos camarades cheminots, les implications ultimes de cette « réforme ferroviaire » qui vise au démantèlement de la SNCF publique.

 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

 

 

 

« The great train robbery : les conséquences économiques et politiques de la privatisation du rail » : voilà le titre du rapport réalisé par le Centre de recherche sur le changement socio-culturel de Manchester, commandité par le Congrès des syndicats britanniques (TUC).

 

Le rapport a fait la une de la presse britannique. Il est dans notre intérêt en France, au moment où le gouvernement socialiste prépare une « réforme ferroviaire » qui irait dans le sens de la mise en concurrence, d’apprendre les leçons de la privatisation britannique.

 

Tout d’abord, rappelons que la privatisation du rail avait été préparé dans les années 1980, sous Thatcher, avec l’éclatement de l’unicité du British Rail en entités autonomes par secteurs géographiques (Network SouthEast) ou secteur d’activité (fret).

 

En application de la directive européenne 91/440, la Grande-Bretagne divise en 1993 gestion du réseau confiée à RailTrack, et exploitants mis en concurrence, à l’origine une vingtaine d’entités publiques sectorisées.

 

En 1996, avant les élections législatives, le Parti conservateur privatise l’ensemble des opérateurs, gestionnaires du réseau, fret comme exploitants voyageurs.

 

Reniant ses promesses, le gouvernement de Tony Blair va achever la privatisation de ce qu’il restait à vendre … avant de re-nationaliser le gestionnaire du réseau car c’est un poste structurellement déficitaire et donc non-rentable. Il faut bien socialiser les pertes !

 

Vingt ans après, le bilan de la libéralisation-privatisation du rail est édifiant, un véritable « pillage » des usagers et des fonds publics, siphonnés par une poignée de monopoles privés. Reprenons l’argumentaire des privatiseurs, point par point :

 

 

  1. Les tarifs les plus élevés au monde : l’argument de la « baisse des tarifs » ne tient pas en Grande-Bretagne. Les tarifs du rail sont désormais, en moyenne, deux fois plus élevés qu’en France, dans le secteur nationalisé. Depuis 1996, l’augmentation des tarifs du train a été trois fois supérieure à celle de l’augmentation moyenne des salaires. La Grande-Bretagne dispose des tarifs les plus élevés du monde : une conséquence de la privatisation ;

 

  1. Des trains qui arrivent de moins en moins à l’heure : les trains qui n’arrivent pas à l’heure, c’est aussi cela l’efficacité du privé. Un train sur six circule avec plus de 10 minutes en Grande-Bretagne (15%), contre un train sur dix en France (10%). La faute est rejetée sur « Network Rail », le gestionnaire du réseau, condamné ainsi à une amende de 90 millions d’euros la semaine dernière ;

     

  2. Un matériel roulant de plus en plus vieux : la modernisation conséquence de la privatisation, rien n’est plus faux. Depuis la privatisation, l’âge moyen du matériel roulant a augmenté, il était de 16 ans en 1996, il est de 18 ans aujourd’hui. L’investissement dans le renouvellement du matériel roulant a chuté de moitié entre 1993 et 2013 ;

     

  3. Un système excessivement coûteux : comme pour la Santé ou l’Education, contrairement aux idées reçues, le rail public coûte excessivement moins cher que le rail privé. Déjà le rapport McNulty publié en 2011 rappelait que les coûts du système fragmenté britannique étaient 40% supérieurs à ceux du système nationalisé français ;

     

  4. L’ouverture à la concurrence … c’est la domination des monopoles étrangers !: dans un secteur où un seul réseau existe, la « libre concurrence » est encore plus qu’ailleurs un leurre. De fait, le système privatisé britannique a conduit rapidement à l’émergence de monopoles nationaux, comme le britannique FirstGroup qui contrôle 7 des 23 « opérateurs privés » et surtout à la main basse des grands monopoles européens : l’Allemand Deutsche Bahn, l’Hollandais NS et enfin la SNCF (via Keolis) ont pris possession de 11 des 23 opérateurs du chemin de fer britannique. Quatre entreprises contrôlent donc 80% du rail britannique !

     

  5. Des investissements publics et une dette publique ! : la privatisation n’a pas conduit à la baisse des investissements publics mais au contraire à leur augmentation : 6 milliards d’euros de subventions par an pour financer les projets d’infrastructures, c’est deux fois plus qu’avant la privatisation. Ces projets d’infrastructures plombent les comptes du « Network Rail », sciemment re-nationalisée en 2001 : le gestionnaire public accumule désormais une dette de 40 milliards d’euros ;

     

  6. Mais des profits privés !: Si les pertes sont socialisées, les profits, eux, sont bien privatisés : en 2012, la seule Deutsche Bahn a réalisé 1 milliard d’euros de profit sur le réseau anglais. Les opérateurs privés bénéficient des investissements publics dans le réseau puisque 90% des profits sont ensuite directement reversés aux actionnaires. En outre, le gestionnaire public du réseau, malgré son endettement, continue à pratiquer des tarifs préférentiels pour l’usage du réseau : les droits de péage ont baissé de moitié depuis dix ans ;

 

La libéralisation puis la privatisation du rail, suivant les directives européennes mais en fonction d’un choix délibéré du grand capital britannique : un désastre patent pour les usagers, les contribuables et les travailleurs mais une opportunité pour les monopoles.

 

Un désastre qui a coûté la vie à plusieurs centaines d’usagers et de travailleurs britanniques, il suffit de se rappeler de la catastrophe de Landgrove-Broke qui a coûté la vie à 31 usagers et blessé 500 autres : les opérateurs privés ne voulaient pas à l’époque investir dans des dispositifs de sécurité.

 

Le désastre est tel que certaines fractions du capital britannique commencent désormais à reconsidérer l’ (in-)efficacité d’un système ferroviaire privatisé : le Parti travailliste se déchire désormais sur la re-nationalisation potentielle du rail.

 

Dans le même temps, les syndicats du rail défendent ardemment la nationalisation du rail. Certains liés aux calculs d’une fraction du camp travailliste. D’autres, comme le syndicat de classe RMT, dans une perspective véritable de refondation d’un service public national.

 

Pour nous français, ces débats nous ramènent un siècle en arrière, avant la nationalisation de la SNCF : la défense du monopole public est plus que jamais une nécessité !

source solidarité internationale pcf

Grève massivement suivie à la SNCF contre un projet ni négociable, ni amendable !

On peut déjà affirmer que la grève des cheminots contre la « réforme ferroviaire » est massivement suivie et largement majoritaire dans l’entreprise. La direction de l’entreprise reconnaît 46% de personnels annoncés grévistes dans les catégories qui doivent se signaler au préalable. C’est nettement plus en réalité car elle rapporte les grévistes à l’ensemble des effectifs et non à ceux qui doivent réellement travailler ce jour. Parmi les personnels ouvriers ou commerciaux, le chiffre s’annonce également très supérieur à 50%.

L’engagement dans ce premier jour de grève reconductible est nettement supérieur au taux de grévistes enregistrés les journées isolées des 13 juin et 12 décembre 2013, bien que l’UNSA, deuxième syndicat représentatif n’ait, cette fois ci, pas appelé au mouvement (initié par la CGT, Sud et FO).

La manifestation massive du 22 mai 2014 avait laissé voir l’ampleur de la mobilisation. 22.000 cheminots, plus de 15% des effectifs, ont défilé à Paris, en délégations, sans grève nationale. Le pouvoir et les médias ont scandaleusement ignoré cette manifestation.

Aujourd’hui, ils ne peuvent plus masquer l’ampleur du mouvement. Mais ils s’appliquent, suivant leur habitude, à le discréditer, montrant des usagers sélectionnés, excédés sur le vif, et à rendre confus ses enjeux.

Nos actions militantes depuis des semaines en direction des usagers et des populations montrent au contraire un fort rejet de la dégradation du service public ferroviaire, une compréhension certaine des préoccupations des cheminots mais aussi une méconnaissance très large de la « réforme ferroviaire » et de sa gravité.

Le gouvernement et les médias enfument méthodiquement l’opinion publique. Contrairement à la mobilisation cheminote, l’affaire, pourtant bien connue et dénoncée depuis longtemps par les syndicats, des rames de TER trop larges pour les quais est montée en épingle. Ils présentent la « réforme » comme une réunification du rail. C’est un mensonge grossier mais qu’il convient de démonter avec pédagogie.

Le projet de « réforme » ne porte pas réunification du rail mais un nouvel éclatement de la SNCF, cette fois-ci en trois entités. Le but, clairement exposé dans le projet de loi, est de préparer l’arrivée de groupes privés dans le transport des voyageurs, suivant la logique de mise en concurrence et de privatisation coordonnée par les directives de l’Union européenne « les paquets ferroviaires ».

La perspective de 10 compagnies privées faisant circuler des trains en France, ce n’est pas une « réunification » !

Du point de vue de la SNCF, il ne s’agit pas du tout de réunir à nouveau SNCF et RFF. Le projet de « réforme » vise en réalité à parachever la division de la SNCF, amorcée par le gouvernement en 1997, lors de la création de RFF.

L’infrastructure et la maintenance étaient restées à la SNCF qui l’effectue pour le compte de RFF. Demain, elles seraient totalement séparées de l’exploitation en étant regroupées avec RFF dans la nouvelle entité dénommée « SNCF-Réseau ». L’exploitation serait confiée à l’entité « SNCF mobilité ».

Les dénominations « SNCF-quelque-chose » ne doivent pas tromper : les deux entités sont organisées pour être étanches financièrement et juridiquement. L’une est destinée à faire peser sur la collectivité et les ses cheminots les activités « non rentables ». L’autre est destinée à faire peser sur la qualité du service public et ses cheminots la perspective de privatisation de l’exploitation.

La création d’une entité provisoire, un holding SNCF, parfois appelée « EPIC de tête », chapeautant le reste, est destinée à faire illusion. Ce gage d’unité ne vaut rien. C’est une création provisoire pour masquer l’éclatement de l’entreprise. Dès l’adoption du 4ème « paquet ferroviaire » européen, le futur gouvernement n’aura plus qu’à transférer ses prérogatives et activités vers l’Etat, les régions ou, pour certaines, vers des filiales.

Ces questions sont techniques, éloignées en apparence de la dégradation actuelle et programmée du service public ferroviaire qui préoccupe les usagers et la population. C’est bien pour cela que le gouvernement tente le passage en force et a esquivé tout débat public sur le fond. La grève qui commence montre qu’il n’est pas arrivé à tromper les cheminots mais il cherche à les isoler du reste de la population.

Son mensonge doit être absolument démenti. C’est une de nos priorités politiques. La perspective de marchandisation et ses sombres conséquences expérimentées dans les autres pays ou sur le fret en France sont bien réelles. La casse du statut et du cadre social SNCF serait lourd de conséquences aussi pour l’ensemble du monde du travail.

Tenir une position entre deux chaises, pire jouer un double jeu, n’est pas tenable. L’UNSA en fait l’expérience à ses dépens. On ne peut s’associer à la colère des cheminots mais vouloir limiter leurs objectifs à des modifications du projet de « réforme ».

La « réforme ferroviaire » n’est ni amendable, ni négociable. Elle doit être retirée pour permettre une véritable réforme tournant le dos au processus de privatisation qu’elle vise à mener à terme.

Il n’y a rien à négocier sur le social pour les cheminots. L’article 13 du projet de loi dissout purement et simplement le statut avec un prétexte inique (il serait issu d’une loi de 1940). La perspective de « convention collective de branche » implique la concurrence et de nouveaux reculs sur les conditions et le cadre du travail.On reprendrait tout à zéro : 74 ans de lutte effacés d’un coup de gomme parlementaire!

Le projet de « réforme » ne règle évidemment rien de la dette du ferroviaire public et du financement des investissements. Ce n’est pas son objet. Mais il est bien clair avec la mise en concurrence et la privatisation que ce sont, plus que jamais, les cheminots, les usagers, la qualité du service public, les contribuables régionaux et nationaux qui en feront les frais alors que les capitalistes profiteront. Rien à négocier là-dessus, ce n’est pas le lieu !

La holding SNCF, « l’EPIC de tête » est un fantoche, destiné à disparaître. Pour tromper l’opinion la « gauche » gouvernementale et la droite parlementaire jouent à s’opposer sur son sort, sa durée de vie. L’UMP est le seul parti à avoir voté contre le projet de loi en commission de l’Assemblée nationale… parce que « l’EPIC de tête » ne restera pas longtemps « euro-compatible ». Les socialistes font semblant de prétendre que si, tout en sachant le contraire.

De ces débats d’enfumage, les cheminots et usagers n’ont rien à faire. Le projet de la droite et celui de la « gauche » gouvernemental sont les mêmes : préparer la mise en concurrence et la privatisation.

Il n’y a rien à négocier sur le contenu et le rôle, de toute façon illusoires, de « l’EPIC de tête ».

La défense et le redéveloppement du service public ferroviaire intégré dans la société nationale SNCF, avec le maintien et le renforcement des statuts, le retour au monopole public, ne pourront jamais être compatibles avec l’Union européenne des multinationales et des capitalistes.

Elles sont incompatibles avec le projet de « réforme ferroviaire ».

La rencontre avec les syndicats que le ministre Cuvillier a pris soin de reporter au 12 juin ne pourra aboutir que s’il accepte l’exigence « d’une réelle réunification du système ferroviaire public par une unicité économique, sociale et technique autour d’une entreprise intégrée : la SNCF » comme le reprend l’appel unitaire à la grève.  

La montée en puissance de la lutte, seule, les fera plier !

Veillée d’arme pour les cheminots…

Ça y est, à partir de ce soir à 19h la grève nationale reconductible contre la réforme ferroviaire voulue par le gouvernement et la direction de la SNCF va commencer.

 

Ils ont voulu l’épreuve de force, ils l’ont eu, ils ont hissé le pavillon noir, en retour les cheminots dressent leur drapeau rouge, car à en croire les remontées du terrain, le mouvement sera massif et puissant.

 

Face à un gouvernement de casse sociale qui semble prêt à se suicider politiquement pour la défense exclusive des intérêts du Capital, il ne s’agira donc pas d’une grève de lobbying pour montrer « qu’on est nombreux à ne pas être content », il s’agit d’une guerre, d’une guerre de classe où les cheminots doivent paralyser le pays par la grève, pour mettre à genoux les puissances de l’argent, afin de contraindre le gouvernement à céder sur toute la ligne.

Le syndicat CGT des cheminots de Versailles appel donc les grévistes à ne pas faire la grève « à la maison », mais à faire une grève active, à venir en masse aux AG et aux rassemblement, manifestations pour se faire entendre au plus haut niveau, jusqu’à la bourse de Paris et l’hôtel Matignon !

 

Nous appelons les cheminots grévistes de notre périmètre à venir dès demain à l’Assemblée Générale qui se tiendra à 11h sur le parking de la gare de Versailles Chantiers, derrière les locaux syndicaux, pour définir ensemble nos revendications et décider des actions à mener et de la suite à donner au mouvement.

 

Dès que le mouvement est lancé, il n’appartient plus aux états majors syndicaux mais bien aux travailleurs en grève, qui doivent le conduire par eux-mêmes, démocratiquement.

 

Alors oui, c’est une guerre, une guerre qui s’annonce décisive pour l’avenir du ferroviaire de notre pays et pour les conditions de travail des cheminots, une guerre où il n’y aura pas de 2ème place pour le perdant.

 

En passant en force sur la réforme ils ont hissé le pavillon noir, dressons tous ensemble notre drapeau rouge !

source CGT Cheminots de Versailles

Notre tract pour les soutenir

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