Venir et nous trouver à la Fête de l’Humanité
Cette année, comme tous les années précédentes, la Section PCF de Saint-Quentin sera présente à la Fête de l’Humanité.
La Fête de l’Humanité se déroule dans le Parc départemental Georges Valbon à La Courneuve (93).
Il est fortement recommandé d’utiliser les transports en commun pour y venir. L’affluence (200.000 visiteurs par jour) entraîne de forts embouteillages aux environs de La Courneuve.
En transport en commun :
Stations desservies :
- RER : ligne B, station « Le Bourget »
- Métro : ligne 7, station « La Courneuve – 8 Mai 1945 »
- Tramway : ligne T1, arrêt « La Courneuve – 8 Mai 1945 »
- Bus : ligne 249, arrêt « Place du 16 août 1943 »
Plus d’informations : www.ratp.fr
NAVETTES GRATUITES
Les navettes gratuites sont mises à votre disposition du métro ligne 7, du tramway T1 et du RER B pour profiter de la Fête en toute sérénité.
Horaires des navettes :
Vendredi : de 12h00 à 00h30
Samedi : de 08h00 à 00h30
Dimanche : de 08h00 à 21h00
OUVERTURE DE LA FÊTE DE L’HUMANITÉ
- Vendredi : de 12h00 à 00h30
- Samedi : de 09h00 à 00h30
- Dimanche : de 09h00 à 20h00
Pensez à acheter votre billet avant de venir !
ATTENTION : Le billet est un PASS 3 jours : il n’y a pas de billet pour 1 ou 2 jours.
Les vignettes sont en prévente militante au tarif de 21€ (30€ sur place)
Nous nous trouverons dans l’allée Angela Davis, proche de la grande scène
Levez les yeux, un ballon devrait vous guider …
Venezuela : crise et/ou tournant dans la construction socialiste. Pour le PCV : la lettre ouverte de l’ex-ministre Jorge Giordani est l’occasion d’ouvrir le débat nécessaire devant le peuple.
Introduction et traduction : ML pour Vivelepcf, 30 juin 2014
Le congrès du PSUV, le Parti socialiste unifié du Venezuela, parti au pouvoir, se tient à partir du 27 juin 2014 avec un mois d’avance. La lettre ouverte de l’ancien ministre de la planification économique, Jorge Giordani, limogé le 19 juin par le président Nicola Maduro, pèsera fortement sur le les débats du congrès, dans un contexte politique de crise de la construction socialiste et de progrès des forces revanchardes, réactionnaires voire fascistes.
La crise et le blocage du projet socialiste « bolivarien » sont patents depuis plusieurs années, la maladie puis la mort en 2013 du président Chavez, suivie de l’élection de Maduro.
La baisse vertigineuse de la pauvreté, les progrès considérables de l’accès aux soins, à l’éducation, au logement demeurent. Mais le processus engagé de démocratie participative s’essouffle. L’insécurité ne recule pas, la corruption tendrait à s’étendre. Les objectifs de développement productif, hors secteur pétrolier, répondant aux besoins de la population et garantissant la souveraineté du pays ne sont pas atteints. Au contraire, on assiste à des pénuries de biens de première nécessité ou d’électricité, certes attisées par les opposants au régime mais réelles. L’inflation atteint des niveaux record.
Jorge Giordani dresse ce bilan très critique des évolutions depuis 2007 dans une lettre argumentée et circonstanciée. Il a été presque sans discontinuité ministre depuis la première élection de Chavez en 1999. Défini comme « marxiste » et « orthodoxe » par la presse, il a été notamment un des artisans de la politique de nationalisations, d’expropriation et de redistribution de millions d’hectares de terres et de contrôle strict des changes.
Dans son texte, il pointe durement le président Maduro accusé de manquer de volonté politique et de « leadership ». Il alerte sur la montée de contre-pouvoirs, notamment dans la société pétrolière PdVSA, sur les baisses de recettes anormales du Trésor public, sur l’absence de transparence dans les comptes publics. Il décrit la montée du clientélisme, du bureaucratisme et de la corruption. Il redoute que son limogeage signifie un retour à des mécanismes financiers capitalistes.
Au PSUV, certains déplorent les propos de Giordani, craignent que la réaction les récupère et appellent à faire bloc derrière le président Maduro.
D’autres – et c’est le cas aussi du Parti communiste vénézuélien -, sans partager toutes les analyses de Giordani, y voient l’occasion d’ouvrir un débat national devant le peuple pour reprendre la voie de la construction du socialisme.
Pour certains, ce débat serait salutaire. Pour nous communistes français, très attentifs depuis des années, solidaires, parfois enthousiasmés par la « révolution bolivarienne », il est très instructif.
Ci-dessous le compte-rendu de la conférence de presse tenue le 23 juin par Oscar Figuera, secrétaire général du PCV, publié dans le journal du Parti « Tribuna popular ».
La lettre ouverte de Giordani est l’occasion d’ouvrir un débat nécessaire devant le peuple.
Oscar Figuera, secrétaire général PCV du Bureau politique du Parti communiste du Venezuela (PCV) a déclaré que le document publié par l’ancien ministre Jorge Giordani ces derniers jours doit être pris comme une contribution et une occasion d’ouvrir un débat national face au peuple vénézuélien, qui permettra, sur la base de la vérité scientifique, de clarifier la direction prise par le processus bolivarien, ses réussites, ses erreurs et les moyens de progresser dans la perspective du socialisme.
Oscar Figuera, secrétaire général du PCV, a donné ainsi sa position sur le document intitulé «Témoignage et responsabilité face à l’histoire», signé du professeur Jorge Giordani.
« Le Parti communiste du Venezuela ne se joint pas au chœur de ceux qui, unilatéralement et sans analyse, disqualifient les vues du professeur Giordani. C’est la première chose que nous avons à dire », a déclaré Figuera.
« Nous ne nous joignons pas non plus au chœur de ceux qui les prennent pour la vérité intégrale », ajoute le leader communiste.
Le PCV prend ce document comme une contribution nécessaire au débat national. «Nous considérons que c’est une occasion pour discuter de la situation politique, économique, sociale, des instruments du processus politique et social vénézuélien, que c’est une possibilité dont il faut se saisir au lieu de la disqualifier ».
La direction du « Coq rouge » [ surnom du PCV - NdT] a demandé que soient apportées des réponses aux différentes questions et aux faits soulevés par le document de l’ancien ministre, avant de le mettre en accusation.
Figuera a émis une forte critique du contenu du document du professeur Giordani, pointant l’absence d’autocritique de la part d’une figure transcendante des gouvernements (Chavez et Maduro) pendant les 15 années du processus bolivarien.
Un débat national devant le peuple vénézuélien.
Pour le PCV, on peut partager ou ne pas partager telle ou telle des nombreuses affirmations du document. » A lire le texte du professeur Giordani, nous constatons que la plupart des idées présentées ont déjà été abordées par le Parti communiste au cours des dernières années, du vivant même du président Chavez « , a déclaré Figuera renvoyant à la lecture de Tribuna Popular, le journal du Comité central du Parti. « Vous y trouverez ce qui est notre point de vue sur l’économie, la direction collective, » a-t-il ajouté.
On retrouve dans la lettre, certains éléments qui rentrent dans la liste des propositions émises par le PCV au fil des ans :
– Une nouvelle politique économique, populaire, révolutionnaire.
– Une nouvelle politique du travail.
– La direction collective du processus révolutionnaire.
– Le développement des forces productives, demande faite au président Chavez et une des demandes principales faites à Nicolas Maduro quand le PCV a décidé de soutenir sa candidature (mars 2013).
– La participation et le contrôle par les travailleurs et le mouvement populaire des affaires gouvernementales dans tous les domaines.
«Nous tenons à affirmer, dans le débat d’aujourd’hui, la nécessité de développer les forces productives au Venezuela. Mais de quelle façon ? En laissant les mains libres au capital, pour exploiter les travailleurs et extorquer la plus-value ? Ou bien avec la participation des travailleurs dans le cadre d’un processus de contrôle social qui exige l’adoption de la loi spéciale sur les Conseils socialistes de travailleurs, qui reconnaisse le pouvoir politique de la classe ouvrière sur les lieux de travail ? » a demandé Figuera.
« Voilà les termes du débat. C’est pourquoi nous disons que ce document du professeur Giordani est l’occasion de mettre en discussion un approfondissement du processus politique et social au Venezuela, qui nous permette de rassembler les forces pour avancer vers une transition et une perspective socialistes, une alternative au processus de conciliation et de capitulation devant le grand capital. Voilà les options que nous voulons mettre sur la table. Aujourd’hui, il est nécessaire d’en discuter ouvertement « .
Figuera ajoute: « Aujourd’hui est posée la nécessité que les dirigeants disent aux gens la vérité sur ce qui se passe, et, à partir de cette vérité, ouvrent le grand débat national nécessaire devant le pays pour corriger ce qui doit être corrigé « .
Le PCV a réaffirmé les déclarations et les propositions qu’il a élaborées, dont vous trouverez les détails dans la vidéo de la conférence de presse (lien).
Le PCV a notamment exprimé son inquiétude devant les réactions contre le gouvernement et d’autres milieux suite aux sorties et aux critiques du professeur Giordani : « quand la horde de l’opposition t’applaudit à tout rompre… » en référence au dirigeant communiste allemand, August Bebel, que la bourgeoisie avait applaudi avant un discours au Reichstag (Parlement allemand) au début du siècle dernier et à qui un camarade avait demandé: « Qu’as-tu dit vieux Bebel pour que la canaille t’applaudisse ? « .
Devant les réactions de la horde réactionnaire, Figuera a souligné que le gouvernement doit répondre par un rapprochement de toutes les forces, par « l’ouverture des débats nécessaires à l’action dialectique révolutionnaire ».
Le débat que met en avant le PCV n’est pas un débat qui resterait enfermé entre les quatre murs des forces qui soutiennent le processus, mais « un débat devant le pays, qui permette de définir, grâce à la participation démocratique la plus large du peuple, les grandes lignes de ce que devrait être un développement autonome, indépendant et souverain de la patrie bolivarienne « , a déclaré Figuera.
La vérité scientifique
Le Parti communiste a appelé à une confrontation avec la vérité, définie par Figuera comme « vérité scientifique de la réalité vénézuélienne et avec son état de développement actuel politique, économique et social. »
« Ce qui nécessite de dresser un bilan qui nous permette de mesurer les grandes réalisations sociales et politiques atteintes grâce au processus libérateur national et bolivarien, tel que le président Hugo Rafael Chavez Frias l’a qualifié, et, à partir de cette évaluation, de rechercher aussi où il y a eu des manques, des échecs ou des erreurs », a dit le député Figuera.
Pour Figuera, cela implique d’évaluer combien la direction politique du processus a perdu, ou non, son caractère révolutionnaire. « Celles et ceux qui ont assumé, en 1998 avec le président Chavez, la conduite de ce processus sont-ils restés des acteurs sociaux révolutionnaires? Certains ou certaines d’entre eux se sont-ils enrichis, ont-ils été corrompus? Si oui, peuvent-ils rester à la tête du processus ». Figuera pose la question faisant remarquer que c’est aussi cela qui doit être évalué.
Le PCV a insisté sur le fait que si on veut avancer dans le sens du socialisme, il faut identifier l’acteur historique de ce processus.
« Si on le fait, alors, il n’y a pas à redouter, à être terrorisé, par la création de Conseils socialistes des travailleuses et des travailleurs. L’on crée quantité de comités mais on ne crée pas de comités de travailleurs ? Pourquoi, si les travailleuses et les travailleurs sont les acteurs historiques de la révolution socialiste ? Si nous nous disons socialistes, pourquoi n’accordons-nous pas de pouvoir à cette classe fondamentale de la société ? Si nous voulons aller vers le socialisme, pourquoi n’édifions-nous pas un autre processus de production, liquidant les mécanismes de direction capitalistes, » Ordre et contrôle », et construisant la participation collective des travailleurs, des travailleuses, du mouvement populaire et du gouvernement à la direction de ces institutions », a déclaré Figuera.
« Pourquoi, si nous voulons véritablement avancer vers le socialisme, devons-nous continuer à fournir des dollars aux capitalistes qui spéculent avec ces dollars aux dépens du pays et de l’économie nationale», a-t-il ajouté.
« Pourquoi, si nous nous voulons véritablement avancer vers le socialisme, au-delà de la redistribution individuelle des terres que l’État récupère, ne construisons-nous pas de grands projets coopératifs, non pour transformer les grands domaines en toutes petites exploitations, mais pour constituer de grandes entreprises collectives, mettant au centre la participation des travailleurs et des paysans, conscients que la grande production collective peut permettre un grand bond dans le développement national », a-t-il dit encore.
Si nous nous voulons avancer vers le socialisme, nous devons gagner que le processus de distribution des produits nécessaires à notre peuple se développe, non sur la base de critères bureaucratiques, mais sous le contrôle social des Conseils de travailleurs et les Conseils municipaux, en articulation avec l’Etat » a-t-il souligné.
« Tout est là. C’est le débat que nous mettons en avant « , a conclu Oscar Figuera.
Grève dans le rail confirmée en Belgique ce 30 juin pour défendre les acquis sociaux des cheminots
Repris de Vivelepcf
2005: dissolution de la Société nationale des chemins de fer belge, éclatement en trois entités, SNCB dédiée à l’exploitation, Infrabel aux infrastructures, SNCB-Holding pour donner l’apparence d’une unité du groupe et gérer l’évolution vers le privé de services communs. 2014: dissolution de SNCB-Holding, dont les activités sont majoritairement reprises par SNCB ou démantelées. Le schéma de privatisation de SNCB, sous le pilotage de l’Union européenne, est prêt de son terme, sans parler de la multiplication, déjà, des filiales de droit privé et des sous-traitants privés depuis 2005, dans toutes les activités. 2014: création de Human Ressources Rail, filiale commune de SNCB et Infrabel qui gère le personnel pour le compte des deux entités. Hors de l’activité ferroviaire, cet « employeur unique » s’applique, dans le cadre de plus en plus concurrentiel, à dégrader et éliminer les acquis sociaux restant du statut du cheminot belge. Les conséquences de cette politique pour le service rendu et pour les conditions sociales sont désastreuses. La grève du 30 juin 2014 le dénonce et va contribuer à essayer d’inverser le processus de casse.
Toute ressemblance avec la « réforme ferroviaire » française est tout sauf une pure coïncidence!
Nous reprenons l’article d’Anthony Crézégut publié sur le site de http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
Grève dans le rail confirmée en Belgique ce 30 juin pour défendre les acquis sociaux des cheminots
L’été sera chaud sur les rails, pas seulement en France mais aussi en Belgique où le principal syndicat cheminots, la CGSP, a lancé un appel à la grève nationale pour le 30 juin pour lutter contre la politique de casse du service public du rail SNCB.
Les cheminots français ne sont décidément pas seuls. Mais les travailleurs du rail belges ne se contentent pas de messages de solidarité, effectivement envoyés à leurs camarades français. Place à la solidarité de fait, avec une journée de grève générale dans le secteur pour le 30 juin.
36 jours de congé en retard par an et par cheminot en Belgique !
Un mouvement de grève lancé par la CGSP – la centrale des services publics de la FGTB (proche des socialistes historiquement) –, alors que la CSC Transcom et la SLFP, respectivement syndicats chrétiens et libéraux du secteur, ont réservé leur participation à l’action.
Si la direction de la SNCB, préoccupée à l’approche des vacances, a tenté une ultime conciliation ce vendredi par l’intermédiaire de son nouveau gestionnaire du personnel, HR-Rail, la CGSP a considéré qu’aucune concession n’avait été faite sur les revendications des salariés de la SNCB.
La revendication numéro un, souvent la seule relayée par la presse belge, c’est la régularisation des « jours de liberté », de repos, accumulés mais non octroyés aux salariés de la SNCB : en tout 1 million de jours pour les 35 000 cheminots, soit 36 jours de congé en retard par personne !
Les « réformes ferroviaires » depuis 2005 : précarisation du personnel, privatisation de la SNCB, dégradation du service
Toutefois, la colère des cheminots belges va au-delà de cette question. Elle remet en cause les « réformes ferroviaires » qui ont touché le secteur depuis 2005 et n’ont contribué qu’à précariser le personnel, dégrader le service public, et progressivement casser la SNCB.
Les craintes des syndicats cheminots portent avant tout sur le recrutement du personnel de la SNCB, tant en quantité qu’en qualité.
En quantité, car les effectifs de la SNCB fondent depuis une dizaine d’années, ce sont en moyenne 500 à 1 000 emplois qui sont perdus cette année. De 2004 à 2014, on est passé de 40 à 35 000 employés à la SNCB.
En qualité également, avec le développement des emplois non-statutaires dénoncés par les syndicats depuis des années, qui se sont nichés dans les filiales de la SNCB, et qui remettent en cause le statut unique du cheminot qui est la norme d’emploi dans l’entreprise publique.
Les secteurs pionniers de cette filialisation ont été, comme ailleurs : la logistique-l’entretien (« B-Logistics »), le fret (« B-Cargo »), sans oublier l’essor des activités de consulting liés aux projets informatiques (« Ypto »).
Or, ce processus de dégradation des conditions d’emploi est indissociable de la casse de la SNCB, but ultime des différentes « réformes ferroviaires » menées depuis 2005.
L’éclatement de la SNCB, un cas éclairant pour la France
Une réforme en deux phases.
En 2005, la SNCB a été éclatée en trois groupes, avec la séparation de l’infrastructure, coûteuse et confiée à l’entreprise publique « Infrabel », et de l’exploitation du réseau, laissée entre les mains de la SNCB, se préparant à l’ouverture à la concurrence du transport de voyageurs intérieur.
Trois groupes car une troisième entité avait été créée, chapeautant les deux autres, la « SNCB Holding », propriétaire du patrimoine immobilier, employeur de l’ensemble du personnel et chargée de coordonner les efforts entre les trois entités.
Cette troisième entité, « SNCB-Holding », avait été présentée comme une contre-partie aux syndicats, une façon de garantir le maintien d’un statut unique des cheminots, et d’une structure unifiée dans la nouvelle SNCB.
L’évolution des conditions d’emploi à la SNCB a prouvé que ceci n’était que poudre aux yeux : l’éclatement de la SNCB en trois entités a été le point de départ de la casse du statut par la filialisation accélérée, concurrence intégrée au sein même de l’entreprise publique.
En 2014, ces trois entités ont été officiellement fusionnées en deux : la SNCB Holding était ré-intégrée à la SNCB, opérateur historique du réseau, tandis qu’Infrabel restait à la tête de l’infrastructure …
Ce qui n’empêche pas la création d’une nouvelle troisième entité, HR-Rail gérant l’ensemble du personnel. L’usine à gaz dénoncée avec l’éclatement de la SNCB en trois continue.
Le faux argument de la dette, prétexte à l’éclatement de la SNCB
L’argument avancé alors en 2005, et encore en 2014, pour la séparation de l’infrastructure et de l’opérateur est celui de la dette du ferroviaire : 4 milliards d’euros en 2014.
Là encore, un argument de la dette qui ne tient pas à l’analyse, même sommaire. Dernier scandale en date, le service de la SNCB dédié à la liaison avec l’aéroport de Bruxelles et construit en PPP (Partenariat public-privé) entre Infrabel et l’entreprise privée Diablo.
Diablo a financé 300 des 678 millions d’euros du projet en échange de la propriété du projet pendant 35 ans.
Entre la rente payée par Infrabel (9 millions par an), la taxe sur les billets versée par les voyageurs (4,40 € par ticket), et même un montant forfaitaire par billet vendu par la SNCB (0,5 % de tous les billets) : c’est 922 millions d’euros assurés pour Diablo, soit trois fois l’investissement initial !
Comble de cette chère politique de privatisation, Infrabel a intégré une clause qui lui permet de poursuivre la SNCB et de récolter 1 milliards de dommages si le nombre de voyageurs par an est inférieur à 4,5 millions. Actuellement, il peine à dépasser les 3,5 millions de voyageurs par an.
Un hold-up sur le dos du contribuable qui pourrait faire passer la dette du ferroviaire de 4 à 5 milliards par an.
« Plan transport 2014 » de la SNCB : les usagers, premiers pénalisés
Le prétexte de la dette légitime dans le « Plan de transport 2014 » de la SNCB une dégradation inédite du service public du rail.
C’est d’abord la suppression de centaines de trains – notamment les premiers et derniers, mais aussi la quantité de trains aux heures de pointe –, la hausse des tarifs et des trains aux trajets toujours plus longs. Un exemple, le Bruxelles-Namur mettait 48 minutes en 1938, contre 51 minutes aujourd’hui !
Les usagers sont les premiers pénalisés par les réformes ferroviaires et la casse de la SNCB : le taux de ponctualité des trains est passé de 93 % en 2004, contre 86 % en 2012.
Les cheminots belges, comme ceux français, se battent non seulement pour défendre leurs droits, leurs conditions de travail mais aussi le droit des usagers à un service public de qualité et accessibles.
FETE DES LIBERTES 5 et 6 juillet 2014, Stade Municipal Plein Air à Saint-Quentin (Vélodrome-Rue de Thiers)
Fête des Libertés les 5 et 6 juillet
Stade Plein Air à Saint-Quentin- place du 87ème RI
Entrée gratuite
Sur facebook pour les informations complémentaire et le détail des groupes : https://www.facebook.com/events/765518510127779/?source=1
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Fête des Libertés 5 et 6 juillet 2014, stade municipal Plein Air à Saint-Quentin-Aisne Bienvenue à tous pour cette 3éme fête. A saint-Quentin, l'ensemble des partis politiques vous sollicitent à chaque élection, spécialistes de la langue de bois, des f
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Pour une bonne organisation, n’oubliez pas de réservez pour le méchoui et la brocante…
La fête des libertés sera de retour cette année au stade Plein Air.
L’entrée reste gratuite.
Samedi, concerts à partir de 16h :
- Maldito Rapaz
- Lost Island
- Nada
- Quartier libre
- Toxic Waste
11H00, hommage à Claude Tournay, Militant communiste, dirigeant historique du PCF, ancien secrétaire fédéral, secrétaire de section, Conseiller Régional et Adjoint au maire à Saint-Quentin.
Dimanche toute la journée, pour toute la famille :
Brocante (à partir de 8h), Méchoui le midi (sur réservation) avec le karaoké de Gégé, débat à 15h00, stands culturels et politiques, espace enfants
Concerts :
- Madara
- Moka
- D-Rago
Infos militantes: Début du montage mardi 1er à 17h30 (chargement du camion et livraison sur le terrain).
MONTAGE -DEMONTAGE
Rendez-vous sur le terrain tous les matins à 9h30
Avec prise de repas commun pour ceux qui le souhaitent
Nous dormirons sur place à partir du jeudi
Équipe fixe (du mercredi au lundi) : Ludovic Boulanger, Gauthier Ducos, Haudegond Willo, Olivier Tournay, Corinne Becourt, Didier Tassin, Mouloud, Marcelle Marchandise, Franck Mousset
D’autres camarades rejoindront l’équipe de montage en fonction de leurs disponibilités : Jean Luc Tournay, William, Aurélien Jan, Serge Casier, Gérard, Maryse, Vvj Rt, Carole Barloy, …
Rejoignez-nous ! Tous les bras sont les bienvenus (pas les têtes, y’en a déjà trop) !
C’EST PARTIIIII !!!!!!!!!!!!!!!
UE : l’incertain « Traité transatlantique » fait de plus en plus parler. Bien ! Mais le sordide et imminent accord EU-Ukraine va-t-il être signé sans contestation ?
Vivelepcf, 26 juin 2014
Le Conseil européen se réunit à Ypres en Belgique les 26 et 27 juin avec un important ordre du jour.
Son président, M. Van Rompuy, a annoncé, entre autres, que le volet économique de l’accord « d’association » entre l’UE et l’Ukraine allait être signé le 27. Les préparatifs techniques sont finalisés. Les ministres des affaires étrangères ont déjà prévu une application partielle immédiate, notamment du « libre » échange, sans la ratification pourtant légalement nécessaire des 28 Etats-membres.
Doit-on rappeler que la tentative de l’UE d’imposer cet accord est à l’origine de la déstabilisation de l’Ukraine ?
Avec cet accord, les impérialismes européens entendent, contre quelques prébendes à des oligarques, mettre la main sur le marché et les matières premières ukrainiens au nom du « libre échange », faire dominer les normes européennes, constituer une base arrière à des coûts défiant toute concurrence pour leurs trusts, disposer d’une main-d’œuvre importable à vil prix.
Pour l’industrie et l’agriculture ukrainiennes, confrontées à une concurrence infiniment plus forte, fixant ses propres règles, ce sera le coup de grâce, d’autant plus que l’accord est subordonné à l’application des « réformes » voulues par le FMI.
En définitive, il s’agit ni plus ni moins que d’une mise sous protectorat européen du pays.
La prise de contrôle économique totale de l’Ukraine se conjugue avec une attitude expansionniste et aggressive dirigée contre la Russie, l’OTAN étant aussitôt derrière l’UE et le FMI.
Même le président corrompu Ianoukovitch avait dû renoncer à signer un tel accord. Il est maintenant avéré qu’à la suite de ce revers, les impérialismes américains et européens ont fomenté une vraie-fausse « révolte populaire », dévoyant certaines aspirations réelles au changement, s’appuyant sur les forces les plus réactionnaires dont les néonazis. Ils ont ensuite organisé, le lendemain même de la signature d’un protocole de réconciliation nationale, un coup d’Etat à Kiev. Une nouvelle équipe de fantoches, contrôlée toujours par des « oligarques », sous l’influence grandissante des fascistes, occupe le pouvoir à Kiev sous la bénédiction des protecteurs occidentaux.
Directement visé, le concurrent russe a réagi en rattachant à son territoire la région autonome de Crimée, peuplée majoritairement de nationaux russes et en apportant une forme de soutien à des forces dans l’est de l’Ukraine qui refusent l’évolution de Kiev. Les populations ukrainiennes russophones de ces régions ont toutes les raisons de redouter l’oppression politique et culturelle du nouveau régime et la ruine économique avec l’accord avec l’UE.
Des drames humains ont eu lieu et une menace de guerre continue à planer. Voilà l’œuvre actuelle de l’UE et des Etats-Unis !
Avec l’adoption de l’accord d’association, les impérialismes occidentaux continuent à avancer leurs pions dans l’épreuve de force engagée contre la Russie, aux dépens des populations ukrainiennes. Les élections présidentielles irrégulières du 25 mai ont amené au pouvoir nominal un autre oligarque, un baron de la confiserie, inféodé aux intérêts occidentaux.
Depuis le départ, tout a été fait pour que jamais les Ukrainiens ne puissent se prononcer sur la question essentielle que représente la signature de l’accord d’association avec l’UE. Le Parti communiste ukrainien, l’un des plus importants du pays, a soutenu l’organisation d’un référendum. Il est frappé d’une répression jamais vue en Europe depuis des décennies. Avec les partis communistes et progressistes de tous les pays, nous leur apportons à nouveau tout notre soutien.
Dans ce contexte très grave, plus que jamais, nos voix doivent s’élever le plus fortement contre la signature et l’application imminentes de « l’accord d’association économique » entre l’UE et l’Ukraine.
La France, dans l’intérêt des populations ukrainiennes, de la paix, du peuple et des travailleurs français, ne doit pas signer et ratifier cet « accord » !
Pour les convergences de lutte, il s’en faut de presque rien!
2000 manifestants entre Bastille et Nation… 350 à Nantes, 200 à Grenoble… Cette journée d’action interprofessionnelle, organisée à contretemps du calendrier de la lutte contre la réforme ferroviaire, sur des revendications confuses, sans réelle impulsion à la mobilisation, encore moins à la grève, aura le mérite de faire réfléchir, tant le décalage est grand avec les colères et les attentes des salariés.
Ci-dessous la version général « interpro » du tract PCF Paris 15.
Contre la « réforme ferroviaire », la « réforme territoriale », le « pacte de responsabilité »,…
Les convergences d’intérêt des travailleurs sont évidentes,
Pour les convergences de lutte, il s’en faut de presque rien!
Le gouvernement a fait voter sa « réforme ferroviaire » à l’Assemblée le 24 juin, mais dans la douleur, avec le soutien de 55 députés de droite. Il croyait avoir pris le temps nécessaire pour désamorcer la lutte des cheminots, pour les anesthésier sous la chape du silence. La grève déterminée des bases cheminotes avec leurs syndicats CGT et SUD ont bouleversé ce scénario, paniqué Hollande et Valls réduits lamentablement à prendre les Français en traitre et les futurs bacheliers en otages.
Le ministre n’a rien cédé d’autres que les arrangements de longue date prévus avec les syndicats de collaboration de classe. La Société nationale des chemins de fer français est dissoute et le statut des cheminots abrogé. Mais la combativité des cheminots est avivée et le débat public n’a pas pu être occulté. Le lien avec le processus de mise en concurrence et de privatisation, sous l’égide de l’Union européenne, rejetée massivement par notre peuple, est établi.
La grève a duré autant que possible pour conserver des forces pour les prochains combats annoncés. Il s’en est fallu de quelques jours pour établir les convergences de lutte avec les autres salariés frappés par la même politique. Cela pose question sur l’organisation politique (et syndicale) de la riposte commune après la confirmation des impasses institutionnelles aux élections municipales et européennes.
La journée d’action interprofessionnelle du 26 juin aurait eu un impact infiniment plus grand si elle avait été programmée, suivant l’ordre du jour connu, programmé par le pouvoir, le 19 juin avec les cheminots, les intermittents, les agents du Pôle emploi…
Sitôt la « réforme ferroviaire » votée, le PDG de la RATP Mongin, le 25 juin dans Le Parisien, annonce de nouveaux sales coups contre les agents et leur régime de travail au nom de la préparation de la mise en concurrence des lignes de bus puis de tram et de métro.
Les fonctionnaires et agents territoriaux savent combien la « réforme territoriale » est dirigée notamment contre eux : menaces sur le statut, les conditions de travail, l’emploi… Le lien avec la « réforme » ferroviaire est évident, elle qui prévoit la régionalisation des tarifs et des appels d’offres régionaux sous influence du moins-disant social privé.
Chargeant la barque au possible, dans un contexte d’absence d’alternative politique, Hollande et Valls ont encore alourdi leur programme d’austérité et d’aides aux patrons et capitalistes. C’est ce qu’ils font passer au Parlement maintenant ! L’hôpital public, les retraites, les familles, les assurés sociaux vont en faire durement les frais. Ça passe sans casser ? Pas sûr !
Partout, les luttes progressent contre cette politique et ses conséquences.
Les artifices politiciens pour faire démobiliser les travailleurs, faire perdurer cette ligne de sujétion aux injonctions du Medef et du capitalisme mondialisé, ne prennent plus.
Il tient à nous que ce rejet, cette résistance passive se transforme en lutte.
La démagogie du FN, repoussoir universel mais surtout meilleur allié du système, se dégonfle dès que la classe ouvrière se manifeste. Sur la réforme ferroviaire, les fachos ont été incapables de concilier leurs diatribes anti-grève et anti-syndicats, avec leur prétendue opposition à l’UE.
Le consensus PS-Verts-Droite éclate. La réforme ferroviaire a permis de faire voir à quel point les notables du PS qui se disent aujourd’hui « frondeurs » roulent lamentablement pour Hollande, Valls et le Medef.
Comme un seul homme, ils ont voté pour la dissolution de la SNCF issue du Front populaire. M. Emmanuelli, l’ancien commis de Rothschild, partisan en septembre dernier de la retraite à 67 ans (il en a 70 – qu’il s’en aille !), M. Jean-Marc Germain, rapporteur docile à l’Assemblée pour le MEDEF et CFDT de l’accord ANI de facilitation des licenciements ont prétention maintenant à incarner une aile gauche du PS. Ridicule ! Aubry se tient prête avec Montebourg, l’accompagnateur des délocalisations, a joué la relève pour Hollande une fois Valls consumé ? Décidément, il n’y a rien à trouver chez ces politicards qui préparent, dans l’intérêt du patronat, la séparation de la CSG de la feuille de paye!
Cri, colère, organisation !
Notre conviction est – plus que jamais – que l’alternative politique, aujourd’hui, ne peut partir que des luttes, de la lutte de classe menée par le camp des travailleurs. Et cela, précisément sur chaque sujet, en s’emparant de chaque contradiction du pouvoir pour rassembler les salariés, les exploités.
La lutte contre la « réforme ferroviaire » a montré, une fois de plus, que le rassemblement le plus large sur des bases de lutte ne se réalise pas à partir d’une unité avec des directions syndicales réformistes, sur des bases de compromis.
Les conditions d’une rupture politique partant des luttes et de leur convergence existent objectivement. Militants communistes, nous jetons toute notre organisation, toute notre énergie dans les entreprises, les quartiers et les campagnes, toute notre analyse collective, au service de leur développement.
Unité et action !
Grève du 26 juin 2014, lieux et horaires des manifestations dans l’Aisne et en France
Sans surprise, l’Assemblée nationale vote largement contre les cheminots. Les élus Front de gauche émettent finalement un vote négatif
Vivelepcf, 24 juin 2014
Cet après-midi, les mille manifestants, principalement des gares parisiennes, présents sur esplanade des Invalides étaient partagés entre la rage de voir finalement voter la dissolution de la SNCF et la détermination à poursuivre le combat.
Les députés ont, sans surprise, largement voté pour la « réforme ferroviaire », par 365 voix contre 168.
Les députés socialistes ont voté contre les cheminots comme un seul homme, affligés, indignés et autres « frondeurs » compris. Voilà qui finit de discréditer les amendements de complaisance et d’accompagnement que ces derniers produisent depuis hier sur les budgets rectificatifs et le « pacte de responsabilité ».
Les « verts » ont confirmé leur choix « européen » et régionaliste d’affidés au PS.
A droite, la plupart des députés UDI et 24 députés UMP ont préparé le ralliement d’autant de sénateurs à la « réforme » en soutenant le gouvernement. Cette savante répartition des votes dévoile combien, derrière les postures d’opposition adoptées dans les débats, le processus de privatisation des services publics, coordonnée par les directives européennes, est le parti pris commun du PS et de la droite.
Les 10 députés du « Front de gauche », dont les 7 députés membres du PCF ont finalement voté contre le texte.
Ouf ! Ce vote, annoncé dans l’après-midi seulement, contredit – heureusement – les votes précédents de leur porte-parole André Chassaigne qui s’est abstenu sur l’ensemble du texte en commission en mai puis sur l’article dissolvant la SNCF le 18 juin dernier. Il est très regrettable qu’il arrive en fin de débat, en fin de lutte alors qu’au nom « d’avancées » imaginaires, d’amendements qualifiés de « surface » par la direction de la CGT-cheminots, André Chassaigne appelait à l’arrêt de la grève jeudi 19 juin, jour de la première manifestation interprofessionnelle de soutien aux cheminots.
Ces positionnements avaient soulevé dans les syndicats en lutte et parmi les militants et responsables du PCF un vent d’incompréhension et de colère. (Voir en lien la lettre aux députés PCF de membres du CN, de responsables du PCF)
Le vote des députés du « Front de gauche » permet, pour l’avenir, de souligner les collusions entre le PS et la droite, de marquer l’hypocrisie des députés PS frondeurs et l’impasse d’une perspective politicienne avec ces politiciens rivés sur 2017.
Leur vote ne corrige malheureusement pas les graves ambiguïtés et compromis qui ont rendu illisibles les positions de Chassaigne et du Front gauche, absente des luttes quasiment jusqu’au bout l’expression de la direction du PCF.
Les cheminots grévistes commencent à tirer les enseignements de leur lutte, syndicalement notamment, pour la reprendre et la poursuivre. Les communistes, cheminots ou non, commencent aussi à tirer les enseignements de la défaillance de la direction de leur Parti dans cette lutte essentielle, des complaisances d’André Chassaigne vis-à-vis du PS.
Enrichis de ces expériences, nous serons plus forts ! Les cheminots continuent à ouvrir la voie !
Vote de la « réforme ferroviaire »: Contre la suite du processus de concurrence et de privatisation, la mobilisation des cheminots sort renforcée
Pour faire capoter la « réforme ferroviaire », il s’en est fallu de presque rien
Contre la suite du processus de concurrence et de privatisation,la mobilisation des cheminots sort renforcée
Dans quelques heures, l’Assemblée nationale aura voté la « réforme ferroviaire ». Le résultat du scrutin ne fait pas de doute mais le détail des votes aura son importance, plus encore le 11 juillet au Sénat où PS et Verts n’ont pas la majorité à eux seuls. Ils devront trouver des auxiliaires. L’identité de vue totale entre la gauche gouvernementale et la droite, sur fond de consensus « européen », pourra apparaître pleinement.
L’issue parlementaire était prévisible mais le scénario prévu par le pouvoir a été bouleversé par la lutte des cheminots. Cela comptera. Le gouvernement a consacré 18 mois pour déminer la contestation apparue massive lors des grèves de juin et décembre 2013, 18 mois pour négocier des compromis de couloir, 18 mois pour laisser Pépy tour à tour amadouer ou menacer les différentes catégories de cheminots, en tout cas pour les diviser, 18 mois pour créer un climat de résignation.
Peine perdue ! La grève reconductible finalement engagée le 10 juin a dépassé par sa force et sa détermination – que les chiffres officiels truqués n’ont pas pu masquer – les journées précédentes. Elle a fait sauter la chape de silence médiatique qui avait étouffé la manifestation nationale du 22 mai. Elle a imposé le débat sur le fond dans l’opinion publique.
La basse opération de propagande sur les TER trop larges pour les quais s’est retournée contre ses auteurs, les responsables. Le projet de loi ne réunifie pas SNCF et RFF mais éclate la SNCF en 3. Ne peut plus être caché non plus qu’il répond directement aux injonctions de l’UE du capital pour livrer le service public du rail à la concurrence et aux appétits privés, avec les conséquences désastreuses vues partout dans les autres pays. Hollande et Valls, tentant de désamorcer la grève au plus vite, ont été réduits à une scabreuse propagande autour du baccalauréat : malgré la grève, il y a eu moins de retard qu’en 2013 !
Tout cela va compter dès les semaines et mois qui viennent dans la suite des luttes cheminotes et au-delà.
Même obtenue à l’arraché, la « réforme ferroviaire » va acter la dissolution de la Société nationale des chemins de fers français et l’abrogation du statut des cheminots. Une période transitoire dure va s’ouvrir.Les privatiseurs vont s’attaquer point par point aux acquis issus du statut. Les « transpositions » de directives européennes de mise en concurrence sont sur leur feuille de route. Il convient d’autant plus de balayer les pseudo-avancées, les amendements de « surface » que le gouvernement a téléguidés à l’Assemblée pour mieux faire passer sa loi. Ils étaient prévus depuis le départ. Dans l’affolement, le ministre Cuvillier les avait déjà concédés le 14 juin à la CFDT et l’UNSA – syndicats hors de la grève – avant même l’ouverture du débat parlementaire, court-circuitant les amendements de complaisance des satellites du PS. Le « décret-socle » visant à accompagner le démantèlement des dispositions du statut, notamment la RH 077, était déjà prévu dans le rapport Bianco de 2013.
L’exemple belge montre à quel point la « holding de tête » (dissoute cette année chez nos voisins) n’est qu’une structure provisoire, couvrant l’éclatement des activités d’exploitation et de réseau, préparant la répartition des activités centrales entre les futures autorités de contrôle.
Nous aurons encore à rentrer dans les détails bientôt devant les luttes qui se préparent. Les cheminots grévistes reprennent le travail ni convaincus par le gouvernement, ni résignés. L’expérience de cette lutte va nourrir la réflexion pour en tirer les enseignements pour l’avenir.
Déjà, il apparaît que l’on rassemble beaucoup plus largement et efficacement sur une base claire d’opposition que sur la base d’un compromis avec des appareils syndicaux hypocrites comme l’UNSA qui s’est empressée de collaborer.
Déjà, il apparaît que l’on ne peut associer dans un même mouvement des positions de lutte et des positions de repli prématurées, sinon défaitistes, ignorant le rapport de force. Militants communistes, cela nous a amenés à exprimer publiquement notre stupéfaction devant l’abstention d’André Chassaigne le 27 mai en commission sur l’ensemble du projet de loi, puis le 18 juin à l’Assemblée sur l’article dissolvant la SNCF.
A quelques jours près, c’est ce que redoutait –redoute – le pouvoir, de grandes convergences d’action de lutte pouvaient – peuvent – se construire avec ceux qui s’opposent à la « réforme territoriale », au « pacte de responsabilité » sur fond de désaveu massif de l’Union européenne du capital.Les organisations censées fédérer les luttes n’ont pas été en état de les concrétiser. Quel dommage que la manifestation interprofessionnelle du 26 juin n’est pas été programmée le 19 ! La direction de la RATP a été obligée de différer la remise en cause des régimes de travail et du statut pour éviter la concomitance avec la SNCF. En juin 2013, des grèves d’ampleur comparable ont eu lieu à quelques jours d’intervalle. Plus que jamais, les organisations de la classe ouvrière peuvent et doivent, chacune dans leur rôle, déjouer ces calculs.
La réflexion va se prolonger, fécondée par cette grande et belle lutte des cheminots, une lutte vive, jeune, déterminée qui redonne de la pêche à tous ceux qui veulent se battre ! L’alternative politique ne peut partir que de la lutte des classes!
Nous appelons solennellement les députés communistes à voter contre le projet de « réforme ferroviaire »
Les conditions d’un renforcement de la lutte cheminote et de larges convergences existent dans les prochains jours. La place des communistes est d’y contribuer.
Lettre ouverte adressée aux 7 députés membres du PCF.
Le 22 juin 2014,
Mardi 24 juin 2014 se déroulera le vote solennel à l’Assemblée nationale du projet de loi portant « réforme ferroviaire », en fait la dissolution de la Société nationale des chemins de fer français créée par le Front populaire et l’abrogation du statut de cheminots SNCF, fruit de 74 ans de lutte.
L’objectif de la « réforme » est de lever les derniers obstacles au processus de mise en concurrence et de privatisation du rail voulue par l’Union européenne, d’abattre des normes sociales faisant référence pour tous les salariés. Les conséquences désastreuses de cette politique sur le service public, la réponse aux besoins des peuples et les conditions sociales sont observables, sans contestation possible, dans tous les pays.
Depuis 11 jours, les cheminots, à l’appel des syndicats CGT et SUD, poursuivent une grève hautement consciente de ces enjeux. Le pouvoir, le Président et le Premier ministre en tête, surpris par la détermination du mouvement, déploie tout son arsenal de propagande et multiplie les menaces. Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas entendu et lu une telle campagne de haine orchestrée contre des travailleurs.
Mais l’opération médiatique « menace sur le baccalauréat » s’est écrasée lamentablement. L’affaire des « TER trop larges pour les quais » se retourne contre ses responsables patronaux et gouvernementaux. La fable de la « réunification de la SNCF et de RFF » est démentie : le gouvernement ne peut plus cacher qu’il éclate la SNCF maintenant en 3.
Dans ce contexte, les prises de position à l’Assemblée et les interventions dans les médias, du porte-parole du groupe de la « Gauche démocrate et républicaine », où siègent les députés communistes, suscitent notre stupéfaction et notre colère.
Il y a un mois déjà, bien avant la grève, dans la confidentialité de la Commission parlementaire[1], André Chassaigne montrait son état d’esprit défaitiste en ne votant pas contre le projet. Il avait déclaré partager les objectifs affichés du texte. Il était, déjà, rentré dans une logique d’amendement validant de fait l’éclatement de la SNCF. Dans l’opposition de postures PS/droite, les surenchères de la droite ne peuvent pas occulter leur identité de vues étroite au niveau européen ou en France quant à la politique de privatisation des services publics.
La force de la grève aurait pu et dû renverser la logique du « moindre pire » et l’état d’esprit de résignation. Mais non ! En séance publique le 18 juin, Chassaigne s’abstient lors du vote de l’article 1, central, puisqu’il porte l’éclatement de la SNCF et sa disparition. Dans les médias, par exemple sur RMC, le jeudi 19 juin, jour de la première manifestation interprofessionnelle de convergence des luttes, Chassaigne appelle explicitement à la fin de la grève au nom « d’avancées » obtenues dans la discussion parlementaire.
Quelles avancées ! Le deuxième verre de rhum au condamné ?
La direction de la CGT-Cheminots a clairement qualifié ces « avancées » de tentative « d’enfumage », de « modifications de surface». Ces « concessions » gouvernementales téléphonées étaient prévues de longue date. Soucieux de désamorcer au plus vite la grève, le secrétaire d’Etat Cuvilier les avait déjà accordées le 14 juin en en attribuant le bénéfice aux syndicats de collaboration, CFDT et UNSA, (qui n’ont pas appelé à la grève…), court-circuitant la mise en scène prévue de l’adoption d’amendements à l’Assemblée.
Ne laissons aucune ambiguïté ! La création de la « holding de tête » est une disposition provisoire, en attendant la mise en concurrence complète. Politiquement « l’EPIC de tête » masque la division étanche entre les nouvelles entités « mobilités » et « réseau ». Techniquement, elle assume certaines fonctions centrales destinées à être réparties ultérieurement entre les autorités régulatrices, dont les euro-régions, où à être filialisées et/ou privatisées. Le modèle retenu par la « réforme » française suit de près l’exemple belge. La « holding de tête » SNCB, créée lors de l’éclatement de l’entreprise historique, vient d’être dissoute au 1er janvier 2014.
Les amendements visant à « renforcer l’EPIC de tête » ne font donc qu’alimenter le leurre. Le gouvernement a laissé aux députés « verts », les plus chauds partisans de l’UE et de la régionalisation, le bénéfice de l’amendement rajoutant l’expression fumeuse, dénuée de toute valeur juridique, sur le « caractère indissociable et solidaire » des entités issues du démantèlement de la SNCF. Il a laissé au groupe GDR le soin d’insérer un amendement attribuant à « l’EPIC de tête » la centralisation des cotisations chômage et logement des salariés des 3 entités. Cela n’a rien à voir avec la constitution d’un « employeur unique » dont se prévaut André Chassaigne. Cela n’aurait rien d’ailleurs d’un gage d’unité. Eloigner des entreprises privatisables la gestion du personnel et la liquidation des dispositions sociales, c’est le modèle choisi par les privatiseurs belges. En l’occurrence, les fiches de paye des cheminots sous statut ne comportent ni cotisation chômage, ni cotisation logement. A ce qu’on sache, la garantie de l’emploi et les facilités de logement font encore partie du statut !
Il ne saurait faire aucun doute que l’abrogation du statut et l’institution d’une convention collective de branche, négociée, suivant les règles Sarkozy/Parisot de la « représentativité », avec poids prépondérant du patronat et des syndicats de collaboration, sous les coups de boutoir de la concurrence, prépare des reculs sociaux sans précédent pour les cheminots SNCF, notamment en ce qui concerne leur régime de travail.
Une ombre a plané sur les débat de l’Assemblée : celle de Jean-Claude Gayssot, le ministre qui a appliqué la première loi de division de la SNCF avec la création de RFF en 1997 puis a fait passer les première directives européennes de mise en concurrence – le « 1er paquet ferroviaire » – en 2001. A tour de rôle, les orateurs de tous les partis se sont répandus en louanges en l’honneur de Gayssot, présenté même comme conseiller des auteurs de la réforme d’aujourd’hui ! Communistes, nous ne pouvons pas nous permettre, pour la suite de la lutte, comme pour notre parti, de cautionner un deuxième cas Gayssot !
Le Conseil national du PCF s’est réuni les 14 et 15 juin. Nous avons vivement regretté l’absence d’André Chassaigne en ce moment crucial alors qu’il était à Paris et a participé à la réunion du club PS « Un monde d’avance ». Le CN aurait pu prendre le temps d’échanger et d’ajuster les positions tenues par le Parti et ses représentants au Parlement.
En tout cas, le CN du PCF a adopté une résolution claire de soutien aux grévistes et d’opposition à la réforme ferroviaire. Nous nous en félicitons, nous qui, depuis des mois appelons à une grande campagne nationale du Parti sur cette lutte essentielle et fédératrice.
Le Parti dans son ensemble aurait pu la lier à la question européenne pendant la campagne électorale. Rien n’aurait été plus juste. Aujourd’hui, il est frappant qu’aucune voix ne s’élève dans le débat parlementaire pour refuser l’application des directives européennes, la nécessité de se plier à « l’euro-compatibilité ».Alors que les peuples désavouent massivement l’UE du capital, alors que des luttes de cheminots se développent dans tous les pays contre la privatisation et ses conséquences – en Suède, en Belgique, en Grande-Bretagne, en Allemagne… -, alors que les grévistes français reçoivent des témoignages de soutien de cheminots de tous les pays… La rupture avec l’UE du capital partira des luttes nationales comme celle des cheminots et de leur jonction internationaliste ! Communiste, c’est plus que jamais, ce que nous devons mettre en avant !
Pour l’engagement du PCF, mieux vaut tard. Allons-y à fond, tous ensemble !
Des grévistes ont suspendu le mouvement. Ils ne l’ont pas fait convaincus par la campagne conjointe du gouvernement, de la CFDT et de l’UNSA. La rage au ventre, ils ont jugé préférable de garder des forces. D’autres, dans le même état d’esprit, souvent – et c’était marquant dans les rassemblements des 17 et 19 juin – des jeunes, poursuivent la grève, l’organisent dans la durée.
Communistes, l’heure est toujours, et plus que jamais, à alimenter la lutte et son développement alors que des semaines très intenses d’affrontement politique s’annoncent, porteuses de grandes opportunités de convergences de lutte.
Lorsque les députés voteront sur la « réforme ferroviaire » le 24 juin, la discussion aura déjà commencé sur les budgets rectificatifs (Etat et Sécu) porteurs des pires dispositions antisociales du « Pacte de responsabilité » contre les salariés, les retraités, l’hôpital public etc. Exactement dans le même temps, comptant sur l’été pour charger la barque des mauvais coups, le gouvernement lance sa contre-réforme territoriale, programmée début juillet au Sénat.
Les mobilisations des travailleurs grandissent. Les fonctionnaires territoriaux, menacés au plus haut point, s’engagent dans une grève reconductible. Leur lutte est directement connectée à celle des cheminots alors que les Régions (« de gauche ») poussent à l’éclatement de la SNCF, à la régionalisation et ont obtenu de fixer les tarifs ferroviaires dans la « réforme ».
La journée d’action interprofessionnelle du 26 rassemblera très largement, notamment les autres salariés des transports (dont la RATP). Des luttes se développent partout en France à La Poste contre les « réorganisations ». La casse industrielle – Alstom, PSA, raffineries … – suscite l’intervention des travailleurs.
Dans ce contexte, le vote des députés PCF[i] contre la réforme ferroviaire, contre la dissolution de la SNCF, pour une véritable réintégration de RFF dans une société nationale unique, contre l’abrogation du statut, est une nécessité absolue. Communistes, nous n’aurions même pas pu imaginer une autre position sans les derniers déroulements à l’Assemblée.
Ensemble, interpelons ces députés PS, qui se disent « affligés », qui émettent des critiques sur la politique qu’ils ont soutenue jusqu’alors et qui prétendent, à leur tour, amender et aménager le « pacte de responsabilité ». Double jeu, numéro de claquettes ? C’est évident, du moins s’ils ne s’opposent pas à la « réforme ferroviaire » comme les cheminots de leur circonscription le leur demandent avec insistance.
Le développement des luttes, de la lutte des classes, remet à leur place les préoccupations de ceux à « gauche » qui préparent la relève de Valls à Matignon ou les primaires de 2017. Il démonte le consensus PS/droite sur les questions économiques et sociales, guidé par l’UE du capital. Il prend totalement à contre-pied la démagogie « sociale » de l’extrême-droite raciste et bourgeoise.
Camarades, n’ayons pas peur d’être communistes ! La rupture politique ne pourra partir que des luttes ! Notre place est avec cette avant-garde, dont les cheminots sont actuellement la locomotive !
PREMIERS SIGNATAIRES (Chronologie) :
Corinne BECOURT (secrétaire de la section du PCF de Saint-Quentin), Emmanuel DANG TRAN (Membre du CN du PCF, secrétaire de la section de Paris 15ème), Claude FAINZANG (Membre du CN du PCF, Paris 19ème), Michel GAGLIANO (syndicaliste cheminot, ancien membre du Conseil national de la fédération CGT des cheminots, communiste, Saint-Etienne), Armelle HERVE (Secrétaire de la section du PCF de Mantes-la-Jolie), Eric JALADE (Membre du CN du PCF, secrétaire de la Fédération du PCF du Tarn), Marc JAMMET (conseiller municipal PCF de Mantes-la-Jolie), Eric MONINI (secrétaire de la section du PCF du Jarnisy, fédération de la Meurthe-et-Moselle), Cyril MORLOT (secrétaire de la fédération de la Haute-Saône du PCF), Dominique NEGRI (Membre du CN du PCF, secrétaire de la section de Saint-Martin-d’Hères), Michel PERRIN (Syndicaliste cheminot, section PCF cheminots de Limoges, ancien secrétaire de la fédération du PCF de la Haute-Vienne)
[1] Voir le compte-rendu intégral dans le rapport parlementaire N° 1990 et la vidéo sur le site de l’Assemblée.
[i] Les sept députés membres du PCF :
Alain BOCQUET
Marie-George BUFFET
Jean-Jacques CANDELIER
Patrice CARVALHO
Gaby CHARROUX
André CHASSAIGNE
Nicolas SANSU
CONTACTS (pour s’associer à la lettre, demander un supplément d’information):
Site:http://vivelepcf.fr/
Lettre ouverte de l’Assemblée Générale des cheminots grévistes de Versailles aux parlementaires
Versailles, le 19 juin 2014
Madame, Monsieur,
Les cheminots sont en grève dans tout le pays depuis 9 jours déjà, à l’appel national des fédérations CGT et Sud-Rail, auquel s’est joint FO, contre le passage en force au parlement d’un projet de loi portant réforme ferroviaire.
Ce projet est absolument néfaste aux intérêts des cheminots et des usagers, car il porte en lui le démembrement de la Société Nationale des Chemins de fer Français et une harmonisation sociale par le bas de nos conditions de travail, le tout, dans le but avoué de favoriser l’ouverture généralisée du réseau à la concurrence.
Le relevé de décision, remis le jeudi 12 juin dernier par le secrétaire d’Etat aux transports, Monsieur Cuvillier, aux organisations syndicales CGT et UNSA et signé vendredi 13 juin par la CFDT et l’UNSA, n’est pas de nature à calmer les cheminots, car il ne s’agit que d’une réécriture à la marge du projet de loi initial.
I. Sur le volet structuration de la SNCF
Malgré les effets de manche du gouvernement, les effets d’annonce, ce projet de loi ne dispose pas d’une réunification de la « roue et du rail », de RFF et de la SNCF.
C’est en vérité un renforcement de la division actuelle, avec le transfert de plus de 50 000 agents de l’actuelle SNCF vers RFF, rebaptisée « SNCF Réseau ».
Les incohérences de l’organisation actuelle et ses fameux doublons n’en seront évidemment que renforcées.
Les incohérences de ces doublons ne seront pas gommées par la mise en place d’un « EPIC de tête », simple paravent d’unicité… au sein d’un groupe de 3 entreprises distinctes !
Les engagements du ministre, dans le « relevé de décision » ne sont pas de nature à nous satisfaire : bien qu’il soit envisagé de créer un CCE commun aux 3 EPIC (ce qui ne paraît même pas légal en l’état actuel du droit) et de renforcer les prérogatives de l’EPIC de tête, l’éclatement de la SNCF en 3 entreprises distinctes demeure !
Pour nous, une véritable réunification de RFF et de la SNCF s’impose pour en finir avec la désorganisation du réseau issu de la création de RFF : il faut réintégrer RFF au sein de l’EPIC SNCF !
II. Sur le « cadre social harmonisé »
Le projet de loi vise l’abrogation du régime spécifique de travail des cheminots (nos actuels RH 77 et 677), auxquels se substituerait une convention collective de branche négociée par les organisations syndicales et le patronat de l’UTP.
Le gouvernement ne pouvant donner aucune garantie sur le niveau de cette convention collective, un décret socle devrait être produit pour en fixer les cadres minimums, qui tout naturellement devrait être les règlements actuellement en vigueur en matière d’organisation du travail à la SNCF, soit les RH 77 et 677.
En l’état, les modalités de négociation visée par l’article 14 de ce projet ne permettent pas une négociation sur une base équitable et sereine.
En effet, la date butoir d’existence du décret 99-116 figurant dans cet article met sous contrainte les organisations syndicales des salariés dans le cadre de la négociation et, inversement, met les organisations patronales dans une posture favorable.
La convention collective ne peut se discuter sur la base d’un terrain vierge de toute règlementation comme le provoque cette date butoir, mais sur l’existant à savoir le décret 99-116 s’appliquant à 95% des salariés du ferroviaires qui seront sensés dépendre de cette convention collective.
Si le projet de loi se voulait respectueux et équitable concernant la négociation de la convention collective, la date figurant à l’article 14 devrait être retirée pour que la phase transitoire d’application du décret 99-116 courre jusqu’à la finalisation de la convention collective ferroviaire.
Pour nous, les cheminots ne doivent pas voir leurs conditions de travail revues à la baisse sous prétexte d’ouverture à la concurrence, le gouvernement doit prendre ses responsabilités en matière de règlementation du travail en matière ferroviaire, car cela est la condition d’une sécurité ferroviaire de haut niveau : Il faut produire un décret-socle reprenant nos RH 77 et 677 comme base minimum et permettre ainsi, sans date butoir, des négociations équitables entre syndicats et UTP pour bâtir une convention collective de haut niveau.
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Les discussions à l’Assemblée Nationale et au Sénat qui précèdent le vote de cette loi auraient dû permettre à l’ensemble du pays de s’emparer de ce débat qui est une grande cause populaire, concernant autant les cheminots que les usagers, le gouvernement n’en a pas voulu, préférant le passage en force.
Il vous revient la responsabilité de la destruction de l’entreprise historique et structurante, la SNCF, ou de faire le choix d’une véritable réunification du rail au sein de l’EPIC SNCF.
De même, il vous revient la responsabilité de raser l’ensemble de l’organisation du travail à la SNCF, sans aucune garantie sociale claire dans les négociations, avec une date butoir au-delà de laquelle quoi qu’il puisse arriver, elle sera abrogée, où de pérenniser l’organisation du travail actuelle de la SNCF, en l’étendant à tous les cheminots en la fixant par un décret socle comme un cadre minimal à toute négociation.
Nous continuerons à utiliser tous les moyens à notre disposition pour porter ce débat en pleine lumière et mettre vos discussions et votre vote sous la surveillance des cheminots mobilisés.
Veuillez recevoir, Mesdames et Messieurs les parlementaires, nos salutations.
L’Assemblée Générale des cheminots grévistes de Versailles
CGT cheminots de Versailles : Paris tient bon, il faut aller au bout des possibilités !
Alors que l’effet démobilisateur du vote mercredi et jeudi, par une poignée de députés, des amendements de la loi portant réforme ferroviaire a conduit de nombreuses AG de grévistes de province à suspendre le mouvement, les cheminots grévistes de la région parisienne ont reconduit la grève durant le week-end quasi unanimement.
Mais la première manche est loin d’être terminée !
A l’unisson des fédérations CGT des cheminots et Sud-Rail, l’ensemble des grévistes (qu’ils aient suspendu ou reconduit la grève) taxent fort justement les fameux « amendements » d’enfumage, n’ayant modifié le projet qu’à la marge, sans tenir compte des revendications réelles des grévistes et du corps cheminot.
Sur le volet structuration : le renforcement des prérogatives de l’EPIC de tête, tant vanté par le ministre et les syndicats d’accompagnement (CFDT-FGAAC et UNSA), ne change rien au démembrement de la SNCF, à son éclatement en 3 entreprises distinctes.
Sur le volet des RH 77 et 677 : leur abrogation programmée demeure, sans aucune garanti sur le niveau du décret socle, donc de la future convention collective.
Le recul de la date butoir à 2016 n’en change pas le principe : c’est toujours un flingue sur la tempe des syndicats cheminots que le patronat de l’UTP saura mettre à profit. En effet, si aucun convention n’est signée à cette date butoir, les RH 77 et 677 seront brutalement abrogés, avec application pure et simple du Code du travail !
C’est dans ce contexte, et tenant compte du fait que l’immense majorité des AG de la région parisienne (ainsi que de nombreuses autres AG de province) ont reconduit le mouvement, et dans un esprit de combativité responsable, que l’AG des cheminots grévistes de Versailles a reconduit la grève jusqu’à lundi.
En ligne de mire : le vote solennel de la loi mardi par les députés. Au reste, de nombreuses initiatives sont prévues ou en préparation pour protester contre ce vote.
Il est en effet impensable que le jour du vote par les députés de la dissolution de la SNCF et de l’attaque la plus violente contre les droits sociaux de notre corporation depuis les 50 dernières années, la corporation ne soit pas en mouvement pour protester !
Nous rappelons aussi que le préavis national demeure, donc que pour les cheminots qui souhaitent s’inscrire dans l’action ce jour-là, ils en ont le droit constitutionnel le plus strict et, de notre point de vu de syndicalistes de classe, il en ont le plus impérieux devoir.
Car, alors que de nombreux cheminots sont encore dans l’action, avec de nombreux trains supprimés en Ile-De-France, alors que d’autres corporations entrent en lutte cette semaine, il nous faut aller jusqu’au bout des possibilités dans la mobilisation, qui pourrait « coaguler », rebondir et marquer encore des points contre ce gouvernement de casse sociale, qui n’a décidément presque plus aucun soutien chez les travailleurs de ce pays !
Les syndicat CGT des cheminots de Versailles lance donc un appel à tous les cheminots du site : la lutte continue, nous devons être tous sur le pont pour faire entendre notre voix, et tendre une main fraternelle à tous les cheminots qui souhaitent revenir dans le mouvement pour protester contre cette réforme mortifère.
Tous sur le pont dès lundi, tous mobilisés mardi pour dire NON à ces députés :
- Vive le monopole public SNCF du transport de marchandises et de voyageurs,
- Vive l’extension de notre statut à tous les travailleurs du rail !
Valls a peur de la « coagulation » des luttes ! Ensemble, stoppons l’hémorragie sociale !
Cheminots, agents du pôle emploi, territoriaux, intermittents,…
Valls a peur de la « coagulation » des luttes !
Ensemble, stoppons l’hémorragie sociale !
N’en déplaise aux médias, si les cheminots poursuivent une grève longue, s’ils organisent leurs forces pour durer, ce n’est pas pour le plaisir, ce n’est pas pour battre un record. Ils savent la gravité de la « réforme ferroviaire ».
Ils savent que le pouvoir a intérêt à aller le plus vite possible pour enfumer l’opinion, pour éviter la conjonction avec les luttes contre la « réforme territoriale », le « pacte de responsabilité » etc. contre toute sa politique guidée par l’Union européenne du capital.
La basse opération reprise par Hollande et Valls sur l’organisation du baccalauréat a fini en eau de boudin. Elle a montré la grande fébrilité des plus hautes autorités de l’Etat.
Le pouvoir précipite et met en scène la discussion de l’Assemblée nationale. Acquis d’avance, avec l’opposition de complaisance d’une droite entièrement d’accord avec le démantèlement de la SNCF, le vote de l’Assemblée ne modifiera rien. Il ne pourra pas court-circuiter le développement du débat public que la force de la grève oblige.
Même avec de l’enrobage et de la pommade, le gouvernement et ses complices de la majorité ne pourront pas masquer qu’ils organisent la mise en concurrence et la privatisation du rail suivant les injonctions de Bruxelles, avec les conséquences désastreuses observées dans tous les autres pays.
Sous-estimant la mobilisation des cheminots et les capacités de compréhension des usagers, le gouvernement prétend « réunifier » RFF et SNCF, éviter à l’avenir le scandale – dont il est responsable – des TER trop larges pour les quais. En fait de « réunification », il divise le rail français en 3 au lieu de deux entités. En séparant complètement les infrastructures et le réseau de l’exploitation, il rend possible la privatisation de cette dernière. Le sigle SNCF est réduit, du nom d’une grande société nationale, à celui d’une future marque commerciale.
Tout le reste n’est que du pipeau ! Notamment les affirmations gratuites, même rajoutées, dans le texte de loi par des amendements téléphonés, sur les liens « impérissables » entre les nouvelles entités. On se souvient – entre autres – des grandes tirades sur le maintien des missions d’intérêt général des Caisses d’épargne avant leur privatisation par la « gauche plurielle ».
On peut observer et analyser en détail l’exemple du démantèlement de la SNCB, les chemins de fer nationaux belges.
Ils ont d’abord été éclatés en 3 comme en France avec une « holding de tête ». En janvier 2014, celle-ci a été dissoute. Ses fonctions communes, comme l’informatique, divisées et/ou privatisées. La propriété des gares est répartie. Restent « New-SNCB », l’exploitation privatisée et Infrabel, le réseau « public » au service de la concurrence ! Une filiale commune « HR Rail » gère les ressources humaines des deux entités restantes et imposent les reculs sociaux induits par le dumping de la concurrence… L’unicité de la gestion du personnel, une fois le statut et l’entreprise nationale cassés, ne garantit rien !
Voilà le modèle ! Les députés, qu’ils soient socialistes, « verts » ou même du « Front de gauche » qui acceptent de s’illusionner, qui cultivent ces illusions, se rendent collaborateurs d’une tromperie.
Même chose sur le plan social : la « réforme » abroge purement et simplement le statut historique, fruit de 74 années de lutte. Comment les mêmes députés de « gauche » peuvent-ils promettre de maintenir les conditions d’embauche à terme, du moins de limiter les reculs sociaux ? NON ! La « convention collective de branche » prévue par la « réforme » ne peut signifier qu’un nivellement par le bas, une remise en cause globale des acquis.
Quant aux promesses sur le financement de la dette et des investissements, elles sont tout aussi gratuites puisque l’objet du texte est – répétons-le ! – la dissolution de la SNCF et l’abrogation du statut.
Le pouvoir veut aller le plus vite possible, dissimuler ses objectifs véritables car il sait qu’ils sont massivement rejetés. Hollande et Valls, faibles de leurs 14% aux dernières élections européennes – 6% des électeurs inscrits – ne tiennent pas à ce que l’opinion publique puisse se prononcer, en connaissance de cause, sur la « réforme ferroviaire ». Massivement, elle rejette l’application des directives européennes qui sabordent nos services publics, saignent les usagers, menacent leur sécurité pour le profit de multinationales comme Veolia ou Deutsche Bahn !
Hollande et Valls tentent de profiter du vide politique pour accélérer, malgré les désaveux électoraux, leur violente politique antisociale. La mobilisation des cheminots leur est intolérable par sa capacité fédératrice.
Les luttes, seules, peuvent déjouer les calculs politiciens et ouvrir une véritable alternative politique au peuple de France !
La droite UMP/UDI/Modem, en pleine crise de corruption, a du mal à masquer son accord intégral avec la politique de Hollande et Valls.
Dès que les luttes montent, le FN est discrédité dans son rôle de repoussoir au service du système. Il n’arrive pas à combiner sa démagogie « anti-européenne » et sa haine de classe des travailleurs et des syndicalistes.
Les Verts apparaissent pour ce qu’ils sont : des opportunistes. Les députés PS « indignés » ou « affligés » montrent que, suivant leurs leaders Aubry et Montebourg, ils ne sont que forces d’appoint et de diversion pour accompagner leurs camarades Hollande et Valls. Les députés Front de gauche, accrochés au PS, sont au pied du mur. Ils se dévoilent en décalage avec le soutien des communistes au mouvement des cheminots. Les luttes bouleversent le cadre politique sclérosé et mortifère. TANT MIEUX !
Dans les semaines qui viennent, en session « extraordinaire, le Parlement est appelé à voter, non seulement la casse de la SNCF, mais aussi les 41 milliards d’euros par an de cadeaux au capital, sur le dos de la sécurité sociale, de l’hôpital, des retraites, de l’école etc. que représente le « pacte de responsabilité », mais aussi la « réforme territoriale » destinée à démanteler les services publics locaux -l’emploi et les statuts qui vont avec – et à créer des euro-régions directement inféodées aux intérêts capitalistes européens.
Face à cela, des luttes se développent partout.
Les fonctionnaires et agents territoriaux entament une grève reconductible lundi 23 juin.
Le 26 juin, une journée d’action et de grève nationale – notamment à la RATP et dans les transports urbains est prévue.
Les agents du pôle emploi, les psychologues du travail rejoignent les cheminots dès le 19 juin dans la lutte, contre le même ennemi.
Des postiers sont en grève partout en France contre les « réorganisations » et la sape du service public.
Le ministre Rebsamen charge la barque en essayant de supprimer « provisoirement » des comités d’entreprise pour les nouvelles PME: Dans le commerce, la colère monte. A PSA, à Alstom, dans les raffineries etc., chez les éleveurs, l’exaspération est à son comble devant le détournement de l’argent du travail vers les délocalisations et le profit capitaliste, devant l’exploitation accrue accompagnée par le pouvoir.
Communistes, de la SNCF, des entreprises, des quartiers et des villages, nous mettons nos analyses et nos actions au service du développement de ces luttes et de leur convergence.
L’été est la saison des vacances : heureusement !
Pourquoi ce ne serait pas la saison des luttes aussi ?
Un vieux camarade cheminot nous confiait qu’à peine entré à la SNCF, il a vécu les grandes grèves de 1953, d’août 1953 !
Retrait de la « réforme ferroviaire »!
Vivent les luttes, vive leur convergence !
PCF Paris 15, 19 juin 2014
SNCF, France 2 ou la haine du gréviste, Communiqué du syndicat CGT de France Télévisions
Communiqué du syndicat CGT de France Télévisions (siège – Paris 15ème), 17 juin 2014
Le 13 juin 2014, les cheminots, majoritairement en conflit avec leur direction, décident la grève dont l’objectif à termes est le maintien de leur statut social dans la fonction publique.
Le commentaire à l’antenne ne s’attardera pas, bien sûr, sur l’ouverture du rail à la concurrence en 2002 exigée par l’Union Européenne, ni sur le fait que la réforme crée une entité supplémentaire au-dessus de la SNCF et de RFF, ouvrant la porte à la privatisation.
OUI ! Les salariés de la SNCF sont inquiets. Les exemples en matière de privatisation ne manquent pas qui ont donné les catastrophes que l’on sait comme le rail en Grande-Bretagne et les cascades d’accidents ferroviaires qui ont suivi. Ou encore comme « Orange » avec les dégâts humains qui ont fait la « Une » de nos éditions.
Le journal du 20H de France 2, au service du public, y consacre un reportage en longueur, mais pas sur le fond. Ce sont de multiples interviews sur le ressenti des usagers qui expriment, pour beaucoup, leur mécontentement. Pourtant…
Quel droit de réponse des salariés grévistes pour expliquer cette situation aux Français ? Quid de l’égalité du temps de parole ? Le motif de cette grève est peu expliqué par la rédaction de France 2. Est-ce à dessein ? On peut s’interroger.
Le vrai scandale, c’est que faute de négociation les cheminots soient contraints à la grève.
Plusieurs journées sans salaire pour un cheminot seraient sans aucune incidence ?
L’autre scandale, c’est l’attitude de la rédaction qui « omet » d’en exposer les motifs pour ne relever que la gêne sur les usagers ! Pourquoi aucun syndicaliste de la CGT, premier syndicat des cheminots, ou de SUD RAIL, n’est-il sollicité pour répondre à France 2 ?
Pourquoi un journaliste en « stand-up » sur le plateau parle-t-il des salaires des cheminots ? Quel est le rapport avec l’actualité ? Seraient-ils grassement payés ? Auraient-ils même la garantie de l’emploi ? Certains partiraient-ils à 60 ans, cet âge privilégié ?
S’il s’agissait d’autres pays récemment dans l’actualité, nous parlerions de propagande. Ici le jeu est plus subtil puisque c’est précisément à l’échelle d’une vaste interview collective « in vivo » où l’usager même donne son avis, presqu’en direct à la télévision, au journal de 20 H… Alors forcément, cela devient une vérité incontestable.
Quelle est cette méthode journalistique réductrice qui n’enquête pas et qui n’informe pas sur les tenants et les aboutissants ? Quelle est cette méthode journalistique populiste qui jette une partie des Français, les bons et légitimes, contre les autres, les mauvais ceux qui se battent non seulement pour leurs droits mais également pour un vrai service public ?
Pourquoi un tel parti pris antisocial dans le traitement de l’information sur le service public, qu’il s’agisse de faits de grève dans les transports en commun ou ailleurs ?
Cette vision tendancieuse et libérale du journalisme est choquante et devient malheureusement trop systématique à France 2 dès lors qu’elle relate des conflits
La CGT dénonce avec force cette information tronquée et orientée qui ne sert ni à la compréhension ni au décryptage de la réalité si indispensable aujourd’hui.
Paris, Le 17 juin 2014
CGT France Télévisions siège, 7 Esplanade Henri de France, 75907 Paris Cedex 15
Communistes, nous nous désolidarisons entièrement du député André Chassaigne sur la réforme ferroviaire. L’élargissement de la lutte se fera, même sans relai parlementaire.
Plus de 2000 cheminots d’Ile-de-France manifestaient le 17 juin sur l’esplanade des Invalides, à proximité de l’Assemblée nationale où allait débuter l’examen du projet de loi de « réforme ferroviaire ».
Visiblement, leur expression est redoutée. Les instigateurs de la « réforme » font tout pour que la loi soit votée au plus vite, sans débat public. La revendication du report de la discussion parlementaire est devenue caduque.
Valls a déployé les gardes mobiles et les CRS. A l’attention des cheminots, il manie la provocation, l’intimidation, la menace. En réponse à une question parlementaire, il promet des poursuites judiciaires à l’encontre de certains grévistes. Il mérite plus que jamais son surnom de « Sarkozy le petit » ! Il dissimule mal sa fébrilité sous ses postures autoritaristes.
Les parlementaires et les politiciens de gauche et de droite ont, en général, choisi, un autre ton, lénifiant. Dans le début de discussion à l’Assemblée, ils se sont appliqués à rendre hommage aux cheminots, à leur engagement historique – à leur passer de la pommade, même aux grévistes… Ces derniers se tromperaient de colère à propos de la « réforme ». Les grévistes apprécieront d’être pris pour des imbéciles. Plus que jamais, l’heure est à l’élargissement du conflit et du débat public.
La « réforme ferroviaire », c’est comme Dracula : elle ne supporte pas d’être mise en lumière. Le gouvernement prétend réunifier RFF et la SNCF : non, il dissout la SNCF et l’éclate en trois. Le gouvernement prétend préserver le statut des cheminots : non il l’abroge…
Jeudi 19 juin, une première manifestation interprofessionnelle, entre République et Bastille, peut et doit marquer l’extension du conflit au moment où des luttes éclatent et se développent dans quantité de secteurs différents : pôle emploi, finances publiques, Poste, transports urbains, automobile, chimie etc.
Dans le débat à l’Assemblée, un député s’est lamentablement distingué et cela nous pose particulièrement problème à nous communistes, c’est André Chassaigne, président du groupe de la « gauche démocratique et républicaine » où siègent les 7 députés du PCF restants.
Nous faisons partie des communistes qui, depuis des mois, analysons, démontons, dénonçons, combattons la « réforme ferroviaire », avec nos camarades cheminots. Il n’est pas question pour nous d’être identifiés à André Chassaigne.
Au dernier Conseil national du PCF, les 14 et 15 juin, si la préparation de la riposte à la « réforme » n’a malheureusement pas été un point essentiel de l’ordre du jour, une résolution claire a été prise pour s’y opposer, avec les syndicats appelant à la grève. La présidente du Conseil national a clairement demandé le retrait du projet de loi dans une interview à un organe de la presse bourguignonne. Pierre Laurent est monté sur la tribune improvisé de la manifestation du 17 juin aux Invalides. La défense et la reconquête du monopole public SNCF du rail revient enfin à l’ordre du jour dans notre parti.
Aussi, il n’est pas question pour nous d’être identifiés à quelconque double-jeu. Ce ne serait pas bon pour le développement de la lutte. Ce ne serait pas bon pour l’avenir de notre Parti.
Nous récusons donc publiquement les positions d’André Chassaigne. Nous notons qu’il n’a pas pris part aux travaux du Conseil national du PCF alors qu’il a trouvé le temps de participer à la réunion, le 14 au soir, du club PS « Un monde d’avance » et de se répandre sur ses affinités avec Mme Cécile Duflot (Journal du dimanche du 15), ex-ministre et chaude partisane avec son groupe EELV de la « réforme de casse ferroviaire ».
Nous avions déjà fait part de notre stupéfaction devant les positions tenues par André Chassaigne en introduction des débats préparatoires de la Commission du développement durable de l’Assemblée. Il exprimait son accord avec les objectifs du projet de loi. 3 semaines plus tard, malgré la grève, il enfonce le clou.
En commission, il n’a pas voté contre le projet de loi. Dans son intervention en séance publique, le 17 juin à l’Assemblée, il réserve toujours son vote. Bien sûr, il exclut de demander le retrait de la loi. Dans une interview au quotidien proche du PS, « le Populaire du Centre » du 16 juin (reproduite ci-dessous), il déclare « ne pas porter d’appréciation sur la lutte des deux syndicats », se demander « à quoi elle peut servir » sachant « qu’il n’y aura pas de retrait du projet de loi ».
A l’Assemblée, il s’élève avec véhémence contre la droite mais c’est pour mieux défendre le projet du PS.
Dans son intervention dans la discussion générale, il s’inscrit en plein dans le schéma illusoire et trompeur de la « holding SNCF », « l’EPIC de tête », censé chapeauter les parties de la SNCF dissoute. A aucun, il n’exprime le refus de cette nouvelle division. Il cultive l’illusion de « garanties » possibles pour la pérennité de l’EPIC de tête. Il ne peut pas y en avoir. Le moment venu, ses composantes et ses propriétés éventuelles seront réparties, comme en Belgique, entre l’Etat, les régions et les groupes privés.
Chassaigne entretient l’illusion d’un maintien possible du statut des agents alors que le statut historique est abrogé et que la future convention collective de branche, sous la pression de la concurrence, nivellera les acquis par le bas. Il relaie le chantage gouvernemental sur la future organisation des institutions représentatives du personnel et les moyens accordés aux représentants des syndicats. Il relaie la campagne de propagande visant à persuader que les préoccupations des cheminots en grève relève plus de tensions sociales internes que d’une vraie conscience des enjeux du projet de loi.
Il joue en touche à propos de l’investissement et de la répartition de la dette qui, pour le coup, ne rentrent pas dans l’objet du projet de loi.
En Commission, comme en séance publique, Chassaigne ne conteste pas l’application des directives européennes et l’euro-compatibilité nécessaire de la « réforme ».
Nous invitons les camarades qui ont encore des doutes à lire les interventions de Chassaigne sur le site de l’Assemblée nationale.
Entre les
cheminots en grève et la politique du gouvernement, Chassaigne penche vers le PS. Son choix ne peut et doit engager que lui, pas notre parti.
Nous nous souvenons, en d’autres temps pas si anciens, des joutes parlementaires, contre le changement de statut de Renault en 1990, contre la création de RFF en février 1997, qui avaient permis d’alerter l’opinion de gagner un temps précieux pour la lutte.
En 2014, le mouvement fera sans l’apport équivalent à celui des députés communistes d’alors.
Mais toujours avec l’action de militants communistes, avec la nécessité du point de vue communiste.
Pour nous, cette clarification est nécessaire pour la poursuite et l’amplification de la grande lutte commune pour le service public nationalisé SNCF du rail ! On continue !
CHASSAIGNE DANS LE POPULAIRE DU CENTRE DU 16 JUIN 2014
Alors que le projet de loi doit être discuté demain |
Chassaigne dans la bataille du rail Hier après-midi encore, il était plongé dans les amendements au projet de loi sur la réforme du système ferroviaire, qui doit être discuté, demain, à l’Assemblée nationale. Spécialiste des questions de transports pour avoir siégé à la commission Mobilité 21 (*), le député communiste du Puy-de-Dôme André Chassaigne va porter le fer, avec les députés du groupe Front de gauche qu’il préside, contre la réorganisation du secteur ferroviaire. Alors que la CGT et SUD-Rail entament une sixième journée de mobilisation ce lundi, le député PCF prend leur défense en déclarant que « les cheminots ne font pas grève pour le plaisir ». « Je ne porte pas d’appréciation sur la lutte des deux syndicats », commente André Chassaigne, pour qui « la question est de savoir à quoi elle peut servir. Il n’y aura pas de retrait du projet de loi. C’est pour cela que je mets toute mon énergie pour le faire évoluer. S’ils continuent leur lutte, c’est qu’ils sont inquiets sur les conséquences sociales ». « Nous allons nous battre, à l’Assemblée, pour obtenir le plus d’avancées possibles sur la base des revendications des syndicats toujours en action. Ils ont aussi des revendications sociales qui ne sont pas directement dans le projet de loi, et qui doivent être discutées ce lundi à la SNCF. Il doit y avoir des avancées pour lever la grève. » Pour avoir travaillé sur ce dossier avec les organisations syndicales, et avec le rapporteur, le député girondin Gilles Savary (PS), André Chassaigne explique avoir « anticipé les premiers résultats des négociations » de la fin de semaine. Et ce, afin de ne « pas être seulement soumis aux amendements du gouvernement ». « L’enjeu de l’évolution, c’est muscler l’Établissement public industriel et commercial (Epic) de tête, la future holding, pour bâtir un pôle public du chemin de fer intégré. Il faut apporter des garanties suffisantes pour que, demain, il n’y ait pas un éclatement de la SNCF », résume le député PC, inquiet sur le « volet de la dette ». « Il n’est pas réglé par le projet de loi qui parle d’une règle de rétablissement des équilibres financiers, indique-t-il. Or, pour ne pas augmenter la productivité à la SNCF, alourdir le prix des billets et empêcher le développement des infrastructures, il faut sortir la dette de la SNCF et la faire porter soit par l’État comme en Allemagne soit par une caisse autonome avec des recettes à déterminer. » |
Opposer lycéens et cheminots : la basse opération de propagande de Hollande et Valls sur le bac fait un « flop »
Ce lundi, 687.000 lycéens ont entamé le 16 juin 2014 leurs épreuves écrites du baccalauréat par la philosophie. Le même jour, entre 50.000 et 70.000 cheminots ont continué leur grève contre la « réforme ferroviaire », pour une réunification réelle de la SNCF, contre l’application des directives européennes de mise en concurrence et de privatisation.
Les deux événements n’ont eu quasiment aucune interférence n’en déplaise à François Hollande et à Manuel Valls. Les quelques candidats qui comptaient se rendre en train à l’examen ont eu information et temps nécessaire pour prendre d’autres dispositions.
Ces derniers jours, le président et le premier ministre avaient trouvé à reprendre et répéter « l’argument du bac » pour fustiger le mouvement social. Maintenant il est dégonflé. Il va leur falloir trouver autre chose… En maintenant la date du passage à l’Assemblée de la « réforme ferroviaire », ils auraient porté toute la responsabilité d’un dysfonctionnement du bac.
De nombreux syndicats locaux d’enseignants ont apporté leur soutien au cheminots en grève et contribué à dénoncer la propagande gouvernementale. Nous reproduisons ci-dessous une déclaration de la FSU du Nord-Pas-de-Calais.
De cet épisode, les enseignants retiendront au moins une chose : les grandes déclarations d’attachement au baccalauréat des plus hautes autorités de l’Etat qui, ces dernières années, ne cessent de le remettre en cause. Elles serviront dans les luttes à venir.
Car il existe bien un parallélisme entre l’éducation nationale et la Société nationale des chemins de fer. Elles subissent les attaques directes des politiques qui veulent les dénationaliser, les régionaliser, les soumettre aux directives de l’Union européenne pour mieux les démanteler, les livrer par morceaux au profit privé.
Le bac français est ainsi présenté comme une incongruité en Europe. Le patronat et l’UE ne supportent pas ce gage d’égalité, cette référence commune partout en France dans le monde du travail, cette portée d’entrée démocratique à l’université.
Défenseurs de l’éducation nationale, nos intérêts rejoignent ceux des cheminots en lutte ! Unité et action !
Brève, PCF Paris 15, 17 juin 2014
La FSU59-62 soutient les cheminots en grève
Le gouvernement s’apprête à faire adopter une réforme du système ferroviaire.
Cette réforme, sous couvert d’une unification du service public, amènera en réalité un morcellement supplémentaire de la SNCF. Celle-ci serait éclatée sur trois établissements publics sans cohésion entre eux.
Cette réforme, inspirée comme tant d’autres par la commission européenne, se ferait au détriment des cheminots et des usagers du service public. Elle est le prélude à une privatisation du rail dont on a pu mesurer les ravages au Royaume Uni.
Face à cela, les cheminots et les cheminotes, avec leurs organisations syndicales, réagissent vigoureusement par une grève reconductible massivement suivie. Cette situation aurait pu être évitée par ce gouvernement qui n’a pas tenu compte des actions de ces derniers mois : deux grèves de 24h et une manifestation importante. Il n’a pas tenu compte non plus du préavis de grève, temps normalement prévu pour des négociations.
La FSU 59-62 dénonce l’instrumentalisation des usagers en général et des candidats au bac. C’est un chantage qui contribue de fait à discréditer le mouvement et à remettre en cause le droit de grève.
La FSU 59-62 soutient le combat des cheminots pour une SNCF au service des usagers et respectueuse des droits de ses salariés. Elle demande au gouvernement d’ouvrir de véritables négociations avec les organisations syndicales en lutte de la SNCF, d’autant qu’elles sont porteuses d’un projet ambitieux pour le service public.
Lille, le 13/06/2014
APPEL À SOUTENIR LES CHEMINOTS DE SAINT QUENTIN – LAON – TERGNIER, RÉUNIS EN ASSEMBLÉE GÉNÉRALE, TOUS À TERGNIER, Mardi 17 Juin 2014 à 10h 45 Place de la Mairie.
La réforme ferroviaire n’est ni réformable, ni négociable.
Les communistes de Saint Quentin s’engagent pleinement avec les cheminots en lutte.
Cette lutte nous concerne tous.
POUR NOUS C’EST CLAIR :
- Personne ne peut être dupe des négociations bancales dans lesquelles vont rentrer les syndicats de collaboration de classe, qu’ils prétendent accepter la « réforme » telle quelle ou vouloir l’amender.
- La régionalisation ne correspond pas à une meilleure définition des besoins de transports mais à la création de féodalités locales encore plus asservies aux capitalistes. La « réforme ferroviaire » est encore aggravée par l’annonce de la constitution de grandes « euro-régions » par Hollande. Pépy se réjouit d’avoir obtenu dans la convention tout juste signée avec la Région Centre l’acceptation de TER sans contrôleur à bord ! Nous appelons les élus qui se disent progressistes dans les régions à s’élever contre la « réforme ferroviaire ».
- Il n’y a rien à attendre « d’amendements » au Parlement. Les élus communistes relaieront les luttes. Mais elles seules sont décisives.
- La rupture avec les directives de l’Union européenne à la solde des capitalistes se joue et s’organise dans chaque pays. Les camarades syndicalistes et communistes des autres pays nous apportent un précieux concours avec leur expérience. Il n’y a rien à attendre au niveau européen, dans les institutions illégitimes de Bruxelles ou de Strasbourg. Pas de diversion ! La mise en échec de la «réforme ferroviaire » en France apporterait un souffle à toutes les luttes nationales contre la casse des services publics. Il existe un rapport de force en France et c’est là que cela se joue pour nous !
POUR SOUTENIR LES CHEMINOTS EN LUTTE, AVEC LES CHEMINOTS NOUS DEMANDONS LE RETRAIT DE LA RÉFORME FERROVIAIRE !
C’est la condition d’une vraie réforme des financements, de la « dette », des rapports avec les territoires et les usagers, correspondant aux principes et objectifs du service public !
Les forces existent dans le pays pour converger et mettre en échec la « réforme ferroviaire ».
Corinne BECOURT
Secrétaire de la section
De Saint-Quentin du PCF
CGT Cheminots Versailles : Grévistes admirables, CFDT/UNSA minables, gouvernement lamentable!
Au 4° jour de grève contre la réforme ferroviaire voulue par le gouvernement et la direction de la SNCF, nous nous devons de rendre l’hommage qui leur est dù aux cheminots grévistes qui font preuve d’une combattivité execptionnelle.
D’abord quant aux chiffres de grévistes, que la direction et le gouvernement sont obligés de cacher, mais quand on voit le nombre de trains supprimés dans tout le pays, les gares fermées, les postes non-tenus que même la réquisition fascisante des cadres ne peut endiguer, on ne peut que constater la puissance du mouvement.
Ensuite par la présence en masse dans les assemblées générales (plus suivies le jeudi que le mercredi) et dans les rassemblements, à Paris comme en province, qui montre que les cheminots prennent en main LEUR mouvement, pas pour parader mais bien pour gagner !
Enfin, la qualité des débats dans des AG, qui rassemblent au-delà des sympathisants CGT/Sud, montre aussi que les cheminots sont tout à fait conscients des enjeux, savent ce qu’ils rejettent et ce qu’ils veulent, et sont prèt à aller jusqu’au bout du combat pour défendre leurs intérêts et ceux des usagers.
Oui les cheminots grévistes sont admirables et forcent le respect des travailleurs de tout les secteurs du pays, car ils montrent la voix à suivre, celle de la lutte de classe, déterminée et consciente pour gagner.
Des messages de solidarité nous sont envoyés de toute l’Europe, de Chypre, du PAME grec, du RMT britannique, par la voix propre de son président Peter Pinkney et du bureau régional Europe de la Fédération Syndicale Mondiale, ce qui montre que les cheminots du monde entier suivent et soutiennent notre lutte.
Et pourtant, rien ne leur a été épargné par le pouvoir en place : le black out médiatique jusqu’au début du conflit, les mensonges sur une réforme qui « réunifit RFF et SNCF », alors qu’elle démembre la SNCF en 3, mais surtout l’instrumentalisation des « syndicats » réformistes pour tenter de diviser et casser le mouvement.
En effet, après les refus des syndicats grévsites d’accepter les propositions du ministres jeudi dernier, qui ne modifiaient le projet qu’à la marge, le gouvernement a mis en scène la signature de la CFDT et de l’UNSA, pourtant en dehors du mouvement, de ces mêmes propositions.
La CFDT, qui sombre de plus en plus dans la collaboration de classe, se répend depuis dans la presse de grossieretées anti-grévistes du niveau d’une milice fasciste, d’abord par son leader confédéral Laurent Berger qui dit être « choqué » par une grève sans motifs et Didier Aubert leader de la CFDT/FGAAC cheminots qui appel carrément le gouvernement à « tenir bon » face aux grévistes !
Par leur attitude lamentable, ces « syndicats » à la botte du pouvoir et de la direction de la SNCF, se font les ennemis du corps cheminots en lutte et devront en rendre compte en temps voulu !
Le gouvernement, qui refuse depuis des mois d’entendre la colère et les revedications des cheminots est entrain de se prendre les pieds lamentablement dans le tapis de sa réforme.
Il a menti au pays en disant que la réforme avait pour objet de réunifier « la roue et le rail », alors que le projet vise précisément la divison de l’EPIC SNCF en 3 partie, pas pour améliorer l’organisation, mais pour en préparer la privatisation par l’ouverture généralisée à la concurrence du réseau, et le pays commence à s’en rendre compte grâce à la mobilisation des cheminots !
Il a pensé rouler dans la farine les fédération CGT des cheminots et Sud-Rail en proposant de dealer sous la table une réécriture de la loi purement formelle, alors que ces fédération tirent leur force et leur détermination de la puissance du mouvement et de la solidité des Assemblées Générales de grévistes.
Il a voulu démobiliser les cheminots en faisant signer des OS qui n’ont aucune légitimité dans ce mouvement, alors que ce spectacle pathétique n’a eu comme effet de de chauffer un peu plus les grévistes qui recondutisent partout jusqu’à lundi et appellent à une amplification de la mobilisation.
Enfin, il a tenté de jouer les « usagers exédés » contre les « preneurs d’otages », en sortant Hollande du placard pour nous faire un chantage à la tenue du BAC avec des tremollos dans la voix, alors qu’il apparait clairement que ce gouvenrement qui veut faire passer sa loi aux forceps, sans négocitiations sur la base des revendications des cheminots, est bien le seul responsable du durcicement du mouvement.
Fort de la confiance d’être sur les bons rails de la lutte de classe, pour la défense inconditionnelle des intérêts des cheminots et des usagers, confiant dans la combattivité et la lucidité exeptionnelle des cheminots en lutte, le syndicat CGT des cheminots de Versailles appelle donc tout naturellement à la poursuite et à l’amplification du mouvement.
Tous en grève, tous aux AG et aux rassemblements :
- Retrait de cette réforme ni amendable, ni négociable,
- Réintégration de RFF au sein de la SNCF,
- Maintient du statut et des RH 77 et 677, pour leur extention à tous les travailleurs du rail,
- Reprise de la dette du ferroviaire par l’Etat,
- Monople public SNCF du transport ferroviaire de marchandises et de voyageurs !
Réforme ferroviaire : Hollande et Valls prennent les Français en traitres !
François Hollande et Manuel Valls ont décidé d’intervenir personnellement, directement, contre les cheminots en grève. Président et premier ministre entendent peser de tout leur poids pour faire passer leur « réforme ferroviaire », le plus vite possible, avant que l’opinion en ait connaissance du contenu, avant que la colère sociale, les luttes qui montent à la Poste, dans les hôpitaux, dans les industries se fédèrent.
Ce pari montre leur extrême fébrilité. Il est risqué. En s’engageant ainsi, Hollande et Valls montrent eux-mêmes combien la « réforme ferroviaire » est un élément central de leur politique antisociale, soumise au Medef, aux capitalistes et à l’UE, combien la lutte des cheminots constitue un pôle de résistance. Dans les jours qui viennent les dispositions du « pacte de responsabilité », ceux de la « réforme territoriale » vont être mis à l’ordre du jour. Une casse sociale sans précédent !
Hollande et Valls oublient aussi qu’ils viennent de recevoir une raclée électorale inédite pour un pouvoir en place, aux municipales et aux européennes. Or, ils ne pourront pas cacher longtemps que la « réforme ferroviaire » suit directement les injonctions de Bruxelles pour livrer le rail aux appétits privés. Dans la situation présente, ils ne peuvent guère compter sur l’appui de l’UMP, engluée dans ses affaires. Ils ne peuvent guère compter sur le FN comme repoussoir, tant, sur les questions sociales, l’identité antisyndicale et anti-travailleurs de ce parti éclate.
On notera en même temps que le ministre Cuvillier est désavoué par ses supérieurs. Il a déjà usé toutes ses cartouches avec ses propositions bidon co-signées par les syndicats de collaboration qui ne participent pas à la grève.
Il est donc plus que temps que la vérité éclate, en termes simples !
Le pouvoir prétend réunifier le rail public. Sa « réforme » fait exactement le contraire : elle dissout la SNCF, créée en 1937 par la majorité de Front populaire, en trois entités distinctes, étanches. Loin de réintégrer RFF, elle parachève l’éclatement du rail français pour créer les conditions de la concurrence, l’intrusion de groupes privés avec les conséquences désastreuses pour le service public, l’emploi et les conditions de travail que l’on peut voir dans tous les pays.
Prenons le pouvoir au mot, avec les militants syndicaux : exigeons le maintien de la SNCF unifiée et la réintégration en son sein de RFF ! C’est la meilleure façon d’éviter les scandales comme celui des TER trop larges pour les quais que le gouvernement, responsable, veut instrumentaliser cyniquement pour justifier sa « réforme ».
Sans cela, tout le reste dans les négociations, n’est qu’air de flûte !
Hollande et Valls : « Couvrez ces directives européennes, que nous ne saurions voir ! ». Le projet de « réforme ferroviaire » suit exactement les directives de mise en concurrence et de privatisation coordonnées par les technocrates de l’UE au service des rapaces de la finance. Hollande et Valls n’ont pas le courage de l’assumer : faisons le savoir ! L’UE prétend imposer la concurrence et ce serait une fatalité ? Les parlementaires du PS et de l’UMP l’acceptent sans rechigner, le peuple, comme les autres peuples d’Europe, refuse ces diktats de l’UE comme il l’a montré systématiquement, à chaque fois qu’il a été consulté, depuis les 55% de NON au référendum de 2005.
La « réforme » ne règle rien à question de la dette de RFF et de la SNCF. Et pour cause, ce n’est pas son objet. Le système, concurrentiel et privatisé partiellement, va aggraver la logique actuelle. Les agents, sur leurs salaires et leurs conditions de travail, les usagers, avec la dégradation du service rendu et la hausse des tarifs, les contribuables nationaux et régionaux vont être encore plus que jamais ponctionnés pour le profit des banques et de futurs opérateurs privés. Aucune promesse oiseuse sur cette question, dans les négociations, ne peut être prise au sérieux.
Il en est de même sur la question du statut et des conditions d’embauche et de travail. La « réforme » abroge le statut historique, portant les acquis sociaux de 74 ans de lutte des cheminots mais aussi les devoirs afférant au service public. Une fois, cette référence commune effacée, la mise en concurrence des entreprises les unes contre les autres, via appels d’offres régionaux, se fera aux dépens des conditions de travail, de sécurité, de sûreté, de confort etc. Dans l’intérêt de tous les cheminots, et au-delà, des usagers, de tous les salariés pour lesquels il représente une référence, refusons la casse du statut SNCF, condition de la mise concurrence ! Exigeons l’intégration de tous les travailleurs du rail, salariés de filiales et de sous-traitants, du fret privé, au statut SNCF !
Hollande et Ayrault ont vite cédé devant l’opposition ambigüe à l’écotaxe. Ils ont ajourné le projet de loi sur la famille en février devant quelques manifestations réactionnaires. Il a suffi de quelques froncements de sourcils de généraux et de PDG du complexe militaro-industriel pour que Valls renonce à toute coupe dans les budgets de guerre. Pour le « mariage pour tous », ils ont fait durer les débats plus de six mois…
Mais pour la « réforme ferroviaire », tout devrait être bouclé, suivant la procédure parlementaire d’urgence en quelques jours avec vote au cœur de l’été. De qui se moque-t-on ? Des dizaines de milliers de cheminots en lutte mais aussi du pays tout entier !
Les travaux en commission de l’Assemblée nationale, répétition du débat parlementaire, ont montré l’étendue des connivences entre UMP et « gauche » pour rouler le peuple dans la farine. Il n’y aura rien à attendre des « amendements » et « joutes » de ces acteurs parlementaires.
Avec les cheminots en lutte à l’appel des syndicats CGT et Sud, nous défendons et faisons nôtre toutes les propositions qui permettent de dévoiler le contenu réel de la « réforme ferroviaire » et de la mettre en échec : du report de son examen au Parlement à l’automne au retrait pur et simple.
Les usagers, le pays, avec les cheminots, ne peuvent et ne doivent rien lâcher sur le maintien de l’unité de la SNCF, la réintégration de RFF, le maintien du statut historique. Oui à la Société nationale des chemins de fer français ! Non à la gabegie voulue par l’Union européenne du capital !
Convergence de luttes ! Soutien aux cheminots en grève !
article PCF Paris 15ème
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