Archive | 24 juin 2014

Sans surprise, l’Assemblée nationale vote largement contre les cheminots. Les élus Front de gauche émettent finalement un vote négatif

Vivelepcf, 24 juin 2014

Cet après-midi, les mille manifestants, principalement des gares parisiennes, présents sur esplanade des Invalides étaient partagés entre la rage de voir finalement voter la dissolution de la SNCF et la détermination à poursuivre le combat.

Sans surprise, l’Assemblée nationale vote largement contre les cheminots. Les élus Front de gauche émettent finalement un vote négatif dans Luttes, grèves, manifs 140624_anLes députés ont, sans surprise, largement voté pour la « réforme ferroviaire », par 365 voix contre 168.

Les députés socialistes ont voté contre les cheminots comme un seul homme, affligés, indignés et autres « frondeurs » compris. Voilà qui finit de discréditer les amendements de complaisance et d’accompagnement que ces derniers produisent depuis hier sur les budgets rectificatifs et le « pacte de responsabilité ».

Les « verts » ont confirmé leur choix « européen » et régionaliste d’affidés au PS.

A droite, la plupart des députés UDI et 24 députés UMP ont préparé le ralliement d’autant de sénateurs à la « réforme » en soutenant le gouvernement. Cette savante répartition des votes dévoile combien, derrière les postures d’opposition adoptées dans les débats, le processus de privatisation des services publics, coordonnée par les directives européennes, est le parti pris commun du PS et de la droite.

Les 10 députés du « Front de gauche », dont les 7 députés membres du PCF ont finalement voté contre le texte.

Ouf ! Ce vote, annoncé dans l’après-midi seulement, contredit – heureusement – les votes précédents de leur porte-parole André Chassaigne qui s’est abstenu sur l’ensemble du texte en commission en mai puis sur l’article dissolvant la SNCF le 18 juin dernier. Il est très regrettable qu’il arrive en fin de débat, en fin de lutte alors qu’au nom « d’avancées » imaginaires, d’amendements qualifiés de « surface » par la direction de la CGT-cheminots, André Chassaigne appelait à l’arrêt de la grève jeudi 19 juin, jour de la première manifestation interprofessionnelle de soutien aux cheminots.

Ces positionnements avaient soulevé dans les syndicats en lutte et parmi les militants et responsables du PCF un vent d’incompréhension et de colère. (Voir en lien la lettre aux députés PCF de membres du CN, de responsables du PCF)

Le vote des députés du « Front de gauche » permet, pour l’avenir, de souligner les collusions entre le PS et la droite, de marquer l’hypocrisie des députés PS frondeurs et l’impasse d’une perspective politicienne avec ces politiciens rivés sur 2017.

 Leur vote ne corrige malheureusement pas les graves ambiguïtés et compromis qui ont rendu illisibles les positions de Chassaigne et du Front gauche, absente des luttes quasiment jusqu’au bout l’expression de la direction du PCF.

Les cheminots grévistes commencent à tirer les enseignements de leur lutte, syndicalement notamment, pour la reprendre et la poursuivre. Les communistes, cheminots ou non, commencent aussi à tirer les enseignements de la défaillance de la direction de leur Parti dans cette lutte essentielle, des complaisances d’André Chassaigne vis-à-vis du PS.

Enrichis de ces expériences, nous serons plus forts ! Les cheminots continuent à ouvrir la voie !

Vote de la « réforme ferroviaire »: Contre la suite du processus de concurrence et de privatisation, la mobilisation des cheminots sort renforcée

Pour faire capoter la « réforme ferroviaire », il s’en est fallu de presque rien

Contre la suite du processus de concurrence et de privatisation,la mobilisation des cheminots sort renforcée

 

Dans quelques heures, l’Assemblée nationale aura voté la « réforme ferroviaire ». Le résultat du scrutin ne fait pas de doute mais le détail des votes aura son importance, plus encore le 11 juillet au Sénat où PS et Verts n’ont pas la majorité à eux seuls. Ils devront trouver des auxiliaires. L’identité de vue totale entre la gauche gouvernementale et la droite, sur fond de consensus « européen », pourra apparaître pleinement.

L’issue parlementaire était prévisible mais le scénario prévu par le pouvoir a été bouleversé par la lutte des cheminots. Cela comptera. Le gouvernement a consacré 18 mois pour déminer la contestation apparue massive lors des grèves de juin et décembre 2013, 18 mois pour négocier des compromis de couloir, 18 mois pour laisser Pépy tour à tour amadouer ou menacer les différentes catégories de cheminots, en tout cas pour les diviser, 18 mois pour créer un climat de résignation.

140624_Cheminots_versailles.jpgPeine perdue ! La grève reconductible finalement engagée le 10 juin a dépassé par sa force et sa détermination – que les chiffres officiels truqués n’ont pas pu masquer – les journées précédentes. Elle a fait sauter la chape de silence médiatique qui avait étouffé la manifestation nationale du 22 mai. Elle a imposé le débat sur le fond dans l’opinion publique.

La basse opération de propagande sur les TER trop larges pour les quais s’est retournée contre ses auteurs, les responsables. Le projet de loi ne réunifie pas SNCF et RFF mais éclate la SNCF en 3. Ne peut plus être caché non plus qu’il répond directement aux injonctions de l’UE du capital pour livrer le service public du rail à la concurrence et aux appétits privés, avec les conséquences désastreuses vues partout dans les autres pays. Hollande et Valls, tentant de désamorcer la grève au plus vite, ont été réduits à une scabreuse propagande autour du baccalauréat : malgré la grève, il y a eu moins de retard qu’en 2013 !

Tout cela va compter dès les semaines et mois qui viennent dans la suite des luttes cheminotes et au-delà.

Même obtenue à l’arraché, la « réforme ferroviaire » va acter la dissolution de la Société nationale des chemins de fers français et l’abrogation du statut des cheminots. Une période transitoire dure va s’ouvrir.Les privatiseurs vont s’attaquer point par point aux acquis issus du statut. Les « transpositions » de directives européennes de mise en concurrence sont sur leur feuille de route. Il convient d’autant plus de balayer les pseudo-avancées, les amendements de « surface » que le gouvernement a téléguidés à l’Assemblée pour mieux faire passer sa loi. Ils étaient prévus depuis le départ. Dans l’affolement, le ministre Cuvillier les avait déjà concédés le 14 juin à la CFDT et l’UNSA – syndicats hors de la grève – avant même l’ouverture du débat parlementaire, court-circuitant les amendements de complaisance des satellites du PS. Le « décret-socle » visant à accompagner le démantèlement des dispositions du statut, notamment la RH 077, était déjà prévu dans le rapport Bianco de 2013.

L’exemple belge montre à quel point la « holding de tête » (dissoute cette année chez nos voisins) n’est qu’une structure provisoire, couvrant l’éclatement des activités d’exploitation et de réseau, préparant la répartition des activités centrales entre les futures autorités de contrôle.

Nous aurons encore à rentrer dans les détails bientôt devant les luttes qui se préparent. Les cheminots grévistes reprennent le travail ni convaincus par le gouvernement, ni résignés. L’expérience de cette lutte va nourrir la réflexion pour en tirer les enseignements pour l’avenir.  

Déjà, il apparaît que l’on rassemble beaucoup plus largement et efficacement sur une base claire d’opposition que sur la base d’un compromis avec des appareils syndicaux hypocrites comme l’UNSA qui s’est empressée de collaborer.

Déjà, il apparaît que l’on ne peut associer dans un même mouvement des positions de lutte et des positions de repli prématurées, sinon défaitistes, ignorant le rapport de force. Militants communistes, cela nous a amenés à exprimer publiquement notre stupéfaction devant l’abstention d’André Chassaigne le 27 mai en commission sur l’ensemble du projet de loi, puis le 18 juin à l’Assemblée sur l’article dissolvant la SNCF.

A quelques jours près, c’est ce que redoutait –redoute – le pouvoir, de grandes convergences d’action de lutte pouvaient – peuvent – se construire avec ceux qui s’opposent à la « réforme territoriale », au « pacte de responsabilité » sur fond de désaveu massif de l’Union européenne du capital.Les organisations censées fédérer les luttes n’ont pas été en état de les concrétiser. Quel dommage que la manifestation interprofessionnelle du 26 juin n’est pas été programmée le 19 ! La direction de la RATP a été obligée de différer la remise en cause des régimes de travail et du statut pour éviter la concomitance avec la SNCF. En juin 2013, des grèves d’ampleur comparable ont eu lieu à quelques jours d’intervalle. Plus que jamais, les organisations de la classe ouvrière peuvent et doivent, chacune dans leur rôle, déjouer ces calculs.

La réflexion va se prolonger, fécondée par cette grande et belle lutte des cheminots, une lutte vive, jeune, déterminée qui redonne de la pêche à tous ceux qui veulent se battre ! L’alternative politique ne peut partir que de la lutte des classes!

article PCF Paris 15

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