Archive | décembre 2013

60 000 postes d’enseignants promis … à peine plus de 5000 trois ans plus tard

Après les retraites, la TVA, le CICE, l’ANI, … voilà une nouvelle promesse du candidat Hollande qui part en fumée.

Les 5 années de gouvernement de droite sous la présidence Sarkozy avaient saigné notre système éducatif. La politique de la RGPP (révision générale des politiques publiques) avec l’annonce populiste du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, a fortement contribué à la ruine de nos services publics. Les conséquences en ont été diverses et variées allant de la privatisation au ralentissement des services en passant par les techniques managériales les plus dures pour combler le manque de personnel. Dans les services publics de santé, on assiste à des périodes d’attente allongées, des personnels en sous effectif poussés à combler les manques par une présence prolongée. La fatigue et le manque de personnel ont des répercussions directes sur la prise en charge des patients. Ces régressions touchent directement la qualité des services de santé. On constate les mêmes effets dans la police ou les services d’urgence.

Pour l’éducation, le bilan est tout autant alarmant. Au total, en 5 ans, ce sont 77 000 postes qui ont été supprimés. Les conséquences sont multiples et engendre une dégradation de la qualité de l’enseignement dans notre pays. Parmi les plus graves : augmentation du nombre d’élèves par classe, fermetures massives des écoles rurales et de proximité au profit de regroupements et de grosses structures, les élèves en difficulté ou en situation de handicap ne sont plus ou peu pris en charge, le remplacement des professeurs absents est compromis, les élèves tardent à voir venir l’enseignant remplaçant en cas de longue maladie ou de congé maternité, … autant de points mis en place au cours de plusieurs dizaines d’années pour faire progresser notre système éducatif et sacrifiés en 5 ans de politique réactionnaire et libérale.

Hollande, en campagne présidentielle, avait annoncé remettre 60 000 postes d’enseignants sur le quinquennat. La promesse ne couvrait même pas la casse du précédent gouvernement. Comme à l’habitude des socialistes, il ne s’agit pas d’un progrès social mais de limiter la casse ou plutôt d’organiser une casse plus étalonnée.

Ayrault et Peillon annonçaient en grande pompe une priorité sur le primaire. Comment s’est-elle concrétisée ?

  • En premier lieu, l’annonce d’une grande réforme des rythmes scolaires. Nous aurons droit à une réformette pesant sur les collectivités et les enseignants. Les effets sur l’enseignement ne sont pas concluants dans les mairies où elle est appliquée à la rentrée 2013, quand ceux-ci ne sont pas directement négatifs. Aucun progrès n’est noté pour notre système éducatif, les régressions sont multiples, le coût pour l’État est minime (notre article sur cette réforme). Il ne s’agit en réalité que d’une publicité pour le gouvernement socialiste au frais de la population et qui tourne au bras de fer avec les parents, les enseignants et les élus locaux. Pour tenter d’acheter la paix sociale, Peillon ira même jusqu’à octroyer une subvention exceptionnelle à la FCPE (principal fédération des parents d’élèves) de 150 000 euros. Au passage, le gouvernement aura aussi voté une réduction de l’encadrement des activités péri-scolaires pour rendre la réforme plus « gérable » par les communes.
  • Une annonce récente vient d’être faite visant à réduire le nombre d’heures de présence élèves pour les enseignants en zone d’éducation prioritaire (ZEP). Valable uniquement pour le second degré dans un premier temps, le gouvernement s’est vu forcer d’y consentir aussi pour le premier degré sous la pression des organisations syndicales. Peillon avait aussi tenté d’augmenter le nombre d’heures de présence élèves pour les professeurs en classe prépa. Ces deux reculs du gouvernement sont aussi dûs à la crainte de convergence des luttes dans le domaine de l’éducation. L’ensemble du système éducatif aurait alors pu s’opposer massivement et conjointement à un gouvernement déjà fragilisé. Il y a fort à parier que cela n’est que partie remise pour les socialistes.
  • Enfin, la question du recrutement des enseignants. Si le gouvernement ne pouvait pas se permettre de revenir totalement sur sa promesse électorale, on est en revanche très loin du compte et des 60 000 postes promis. À la rentrée 2013, ce ne sont que 3046 postes qui ont été créés. À la rentrée 2014, le solde net sera de 2355 postes, donc déjà en recul par rapport à 2013.  Ces chiffres sont aussi à mettre en parallèle avec les 30 000 nouveaux élèves attendus à la rentrée 2014, à la baisse du taux horaire dans l’enseignement en éducation prioritaire et à un total de 840 000 enseignants en France. Au final, il est probable que ce recrutement (moins de 0,5% du total) ne suffise pas à faire face à ces variables et engendrent de nouvelles augmentations d’effectif dans les classes.

Peillon a déjà annoncé qu’il repoussait la carte scolaire après les élections municipales, ce qui n’augure rien de bon. Ce calendrier obligera les équipes pédagogiques et les administrations à gérer dans l’urgence les changements imposés.

Comme à son habitude (depuis son arrivée au pouvoir et chaque fois qu’il l’a eu), le gouvernement socialiste annonce des réformes progressistes qui cachent en fait des régressions dans la continuité des gouvernements précédents.

Ne nous leurrons pas et n’attendons rien des politiques opportunistes en place. Seul un rapport de force concret pourra permettre de stopper les reculs sur nos acquis. Seule l’organisation des masses peut permettre l’établissement de ce rapport de force. Et seules des positions de ruptures avec les institutions actuelles peuvent permettre de créer cette organisation dans des perspectives de changement de société.

article AJ pour la Section PCF de Saint-Quentin

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NON aux augmentations de TVA prévues en janvier

1525259_10200617127984503_162141459_nLes Voix de la Colère disent non aux augmentations de la TVA prévues pour janvier. Une quinzaine de camarades a investi la cité de Vermand ce samedi matin pour aller à la rencontre de la population, discuter de cette nouvelle injustice et faire signer une pétition.

L’exaspération monte devant cette politique injuste qui accompagne la poussée du chômage, la montée des difficultés quotidiennes. Elle est attisée par les désillusions après les élections de 2012. La «gauche» au pouvoir s’applique à cultiver la résignation, à faire oublier les mobilisations exceptionnelles de 2010 pour les retraites, pour les services publics, à accompagner les plans de suppression d’emploi  en faisant accepter le déclin de l’appareil productif. 1507625_10200617129464540_1141323945_nSous Hollande et Ayrault, comme sous Sarkozy et Fillon, le patronat et le capital continuent de plus belle à utiliser leur propre crise pour accélérer la casse des acquis sociaux et démocratiques, renforcer l’exploitation, mettre en péril l’avenir de la réponse aux besoins du peuple. L’Union européenne et son instrument l’euro les y aident plus que jamais.

L’augmentation des taux de TVA au 1er janvier, voulue par le gouvernement, dans la suite de son prédécesseur, est insupportable :

  • parce que la TVA est un impôt profondément injuste. Frappant la consommation, elle frappe proportionnellement davantage les petits revenus. Les 10% de ménages les plus pauvres doivent y consacrer 11,5% de leurs revenus contre 5,9% pour les 10% de ménages les plus riches. Choix aggravant pour 2014, à côté de la hausse du taux normal de 19,6% à 20%, le pouvoir augmente le taux réduit de 7% à 10%. Or ce taux s’applique à des produits et services indispensables. Par exemple, les tarifs des transports en commun risquent d’augmenter encore de 3% (ou bien ce seront les investissements qui pâtiront).
  • parce qu’elle ne contribue en rien aux dépenses publiques et sociale utiles. Au contraire, le budget 2014 d’austérité organise leur diminution. Les 6,5 milliards d’euros de TVA nouvelle vont aller gonfler les caisses du patronat, en étant affectés au « crédit d’impôt compétitivité » (CICE). Alors qu’il se plaint sans arrêt des déficits publics, le gouvernement les creuse en octroyant ce cadeau, d’un montant inédit depuis 15 ans, aux entreprises. Au titre du CICE, elles recevront du budget de l’Etat 10 milliards d’euros en 2014, 20 milliards en 2015. Ces sommes compenseront 4% puis 6% des salaires qu’elles versent (en dessous de 2000 euros net). En tant que consommateurs, les salariés et leurs parents vont rembourser une partie de leurs propres salaires à leur patron. Ce dispositif est scandaleux ! Les 180 milliards d’euros d’aides publiques versées par an aux entreprises ont fait la preuve de leur inefficacité pour l’emploi mais de leur faculté à gonfler les profits. L’Union européenne du capital applaudit l’initiative du gouvernement français. Travailleurs, révoltons-nous !
  • parce qu’elle va prélever 170 euros en moyenne sur chaque foyer, pour un total de 6,5 milliards d’euros par an.
  • parce qu’elle s’ajoute à toutes une série de nouvelles ponctions frappant les salariés et les retraités. Ils subissent de plein fouet l’augmentation de l’électricité de 5% en juillet, 50 euros en moyenne par foyer, suivant l’envolée des tarifs du gaz. Tout cela pour préparer la concurrence et la privatisation alors qu’EDF et GDF-Suez amassent les profits. 3 millions de ménages aux revenus modestes, de veuves et de veufs notamment, sont devenus, parfois lourdement, imposables sur le revenu depuis 2011 (à la suite du gel des barèmes et de l’extinction de la demi-part accordée pour avoir élevé des enfants). La liste des prélèvements est longue : chacun fait sa dure addition !

1480528_10200617141704846_1431790354_nDans le même temps, les tenants du système s’appliquent à détourner la colère populaire vers des batailles stériles pour les salariés, vers des défouloirs électoraux aux perspectives étroitement politiciennes, vers l’extrême-droite, parti de la haine autant que de la bourgeoisie, repoussoir chargé de dévoyer les propositions de rupture, en particulier, en cette année d’élections européennes, avec l’UE et l’euro.
Des initiatives diverses se développent contre les hausses de TVA. Le PS de M. Hollande avait dénoncé la «TVA sociale» de Sarkozy mais il suit maintenant les pas. Cette bataille précise s’inscrit dans la contestation de l’ensemble de la politique du pouvoir.
L’expérience le vérifie à nouveau : toute perspective de changement ne peut partir que des luttes et de leurs convergences sur des positions de rupture, à chaque niveau.

le tract au format PDF

TVA 12 13 -3

TVA 12 13 -32

 

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Edito d’Aurélien Jan : l’Eveil n°3

J’aurai pu traiter de l’Union Européenne, de ses institutions et de l’Euro, de ce gouvernement socialiste de Hollande s’y soumettant dans la continuité de Sarkozy, de tous ces outils du capital pour opprimer les populations. Mais ce constat, nous sommes déjà nombreux à le faire.

C’est un autre sujet, plus particulier que j’ai choisi de développer. Depuis quelques années, le discours ambiant se modifie. Là où il était malvenu de critiquer ou d’accabler plus faible que soi, on observe un revirement de cette tendance. Robin des bois ne donne plus aux pauvres car ils ne le méritent pas. Attardons nous un peu sur ceux que le système nous présente comme les « assistés », les « profiteurs », … Ceux sur lesquels les dirigeants s’appuient pour justifier toute sorte de régression. Des personnes qui ne penseraient pas aux autres et qui ne viseraient que leur bien-être personnel, refusant de travailler, « vivant sur notre dos ». Mais n’est-ce pas ce vers quoi nous pousse l’idéologie dominante ? La réussite personnelle, individuelle et égoïste, qui ne se soucie pas de l’impact des comportements sur l’ensemble de la société. Ce qui compte, c’est de se mettre à l’abri (sa famille aussi si l’on peut). N’est-ce pas aussi ce que fait chaque personne ayant réussi, chaque actionnaire, chaque gros patron, chaque gestionnaire ?  Nous reprochons donc à certaines personnes vivant petitement de se comporter comme nous l’inspire le modèle dominant.
On pourrait croire que cette analyse est juste une constatation de faits mais en y regardant de plus près, on observe qu’elle est la conséquence d’un battage médiatique général où l’on appuie sur toutes les dérives de certaines personnes en situation de précarité, oubliant que le plus grand nombre tente de s’en sortir comme il peut.
Ainsi, le salarié moyen tape sur celui qui gagne moins ou qui a de meilleures conditions de travail, celui-ci dénonce le chômeur, le chômeur, l’immigré, etc. Tous victimes d’une façon ou d’une autre du système capitaliste. La bourgeoisie et l’idéologie dominante a gagné une bataille : celle de nous diviser.

L’objectif de mon parti et le rôle que je m’y attribue sont d’unir un maximum ceux qui subissent le système, ceux qui en souffrent, ceux qui le trouvent injuste, pour que de cette union naisse un mouvement capable de faire reculer leur politique, pour faire vaciller le pouvoir, faire trembler les dirigeants politiques opportunistes et les financiers pour in fine, les renverser. Pour cela, notre priorité est de favoriser et étendre le développement des luttes sur Saint-Quentin et la résistance à la politique poursuivie par le gouvernement.

Aurélien Jan,
Membre du bureau de Section
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Roger Marié, vétéran du PCF, candidat sur la liste « les voix de la colère »

C’est à la Fête des Libertés que Roger a accepté d’être sur notre liste, le dernier, comme il nous l’a demandé. Le dernier pour nous pousser, nous soutenir et perpétuer le combat de toute une vie d’engagement pour les autres, pour une société de justice, sans exploitation, sans misère, un combat qu’il a mené au Parti communiste.

Roger est né en 1925, en 1936 il a 11 ans. Depuis 1935, il joue dans une chorale que l’on appelle : Les pupilles de la fraternelle coopérative ouvrière.
Cette année est marquée par la grève générale. La chorale participe dans les usines en grève a des actions de soutien aux grévistes : chansons et diverses petites scènes de théâtre. Roger se souvient de la joie des ouvriers après la victoire et les droits obtenus : les congés payés, les 40 heures, l’augmentation de salaires … leurs sorties de l’usine drapeau rouge en tête, au son de l’internationale. Quelle joie pour lui qui chantait avec eux, aux cotés de son père et son grand père qui travaillaient tous deux dans cette usine.
En 1937, triste souvenir, la guerre civile en Espagne, mais premier contact avec le militantisme international. Soutien de la CGTU et du PCF aux Républicains espagnols, avec Dolorés du Parti Communiste Espagnol : les brigades internationales, des milliers de volontaires.
Pour lui, merveilleux souvenir de 1937 : la fête de l’huma à Garches en région parisienne, où avec sa chorale, ils ont représenté Saint-Quentin en interprétant le drapeau rouge sur la scène centrale, quelle joie pour lui, devant cette foule. Quelle joie aussi quand sur cette même scène, ont pris la parole Marcel Cachin directeur de l’huma et Jacques Duclos, 1er secrétaire National de son Parti, le PCF.
Autre souvenir en 1937 : les discours de Maurice Thorez et de Ernest Helnan , secrétaire du Parti Communiste allemand , contre la guerre qui menace le monde. Ensemble ils dénoncent le patronat et la grande bourgeoisie qui se tournent délibérément vers Hitler par peur de la classe ouvrière française. Pour eux à cette période : mieux vaut Hitler que le front populaire.
En 1940 : La guerre ! Roger a 15 ans, c’est l’occupation de notre pays.
Le 1er mai 1942 il est dénoncé à la milice, il est prévenu de leur venue imminente à la maison. Il quitte Saint Quentin avec un ami. Et là commence la galère pendant deux ans. De ville en ville, de petit boulot en petit boulot, il galère, il connaît la faim et la misère. Jusqu’au beau jour de la libération où enfin il peut rentrer chez lui.
A la fin de 1944, il adhère au PCF et dans la première usine où il travaille, il adhère à la CGT. Commence alors tout une vie de militant, particulièrement dans son quartier à la cellule Jacques Duclos. Sa première responsabilité : diffuseur de l’Humanité, à l’époque organe central du PCF, et ce, chaque dimanche. On ne compte plus ses collages d’affiches et distributions de tracts. Le combat continue, membre du comité de section, il visite toutes les cellules pour aider à leur développement.
Il est élu ensuite au comité fédéral. Il participe à la campagne des élections pour les députés par des visites et des prises de parole dans les villages pour le vote communiste. Inlassablement il milite pour notre combat contre la guerre au Vietnam et pour la libération d’Henri Martin, mais aussi pour la paix en Algérie et la libération de Jacques Duclos.
En 1950, il est embauché à l’hôpital de Saint Quentin pour y travailler jusqu’à sa retraite en 1980. Là commence la lutte syndicale, il n’existe pas encore de syndicat CGT, seul FO est présent.
Il prend sa carte au syndicat CGT des communaux de Saint Quentin. A cette époque hospitaliers et communaux font parti de la fédération des services publics et de santé.
Il se fixe comme tâche de mettre en place la CGT dans l’établissement. Une année et demi après, avec quelques camarades c’est chose faîte. Il se présente aux élections des commissions et est largement élu.
Au congrès fédéral CGT à Paris Versailles il est élu à la CE.
C’est a ce congrès qu’il fait la connaissance du directeur de l’hôpital de Chauny, le camarade Defenin, membre du PCF et responsable des cadres CGT. Ce camarade a été nommé préfet à la libération. C’est ensemble qu’ils mettent en place plusieurs syndicats dans le département.

En 1968, plusieurs établissements sont en grève. Avec les salariés il ne lâchera rien.

Conseiller municipal à Saint-Quentin, là aussi, il sera infatigable.

Quel parcours ! Pas un jour, pas une heure sans lutter, jusqu’à aujourd’hui, où il lutte contre la maladie qui le ronge, toujours soutenue par sa femme Arlette.

Au nom de tous les camarades de Saint-Quentin, nous souhaitions exprimer à nouveau à quel point nous sommes fiers d’avoir Roger Marié parmi nous. Avec Paulette Carpentier, ils sont les fers de lance d’un combat que nous nous sommes engagés à continuer, notre drapeau en tête, avec comme eux, le point levé, avec comme eux, la faucille et le marteau comme symboles de nos luttes et de nos idéaux.

Rétablis toi vite, nous avons encore besoin de toi.

Corinne Bécourt,
Secrétaire de Section PCF de Saint-Quentin
Olivier Tournay,
Tête de liste des « Voix de la Colère »
 

 

Conseil municipal de Saint-Quentin (16-12-2013), Budget, intervention d’Olivier TOURNAY (PCF)

http://www.dailymotion.com/video/x18i45z

 

Conseil municipal du 16 décembre 2013

Intervention d’Olivier TOURNAY (PCF) pour l’opposition.

 

Budget primitif 2014

 

Monsieur le maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers municipaux.

 

 

Nous voilà au dernier vote du budget de ce mandat. Nous pouvons maintenant établir un bilan de l’action de la municipalité au travers des budgets que l’on a voté durant ces 6 dernières années.

 

Un budget, c’est par essence faire des choix, regardons ceux que vous avez fait au travers d’un comparatif de l’évolution des budgets de ce mandat (ceux allant de 2009 à 2014). Ce comparatif fait apparaître la vraie nature de la politique menée par la majorité à Saint-Quentin.

 

 

Prenons l’évolution des grands postes de la ville.

 

Le budget de la culture est en baisse (-1,5%) entre le budget de 2009 et celui de 2014.

Plus précisément, -8,5%  de budget pour les bibliothèques

- 11,6% pour l’action culturelle.

 

Sport et jeunesse : -3,9%

Concrètement, c’est moins de gardiens dans les gymnases et plus de casses matérielles.

 

Intervention sociale et santé : +1,6%

Mais dans le détail,  -7,8% pour les services à caractère social relatif au handicap.

- 38% pour les actions en faveur de l’enfance et de la jeunesse.

C’est bien peu de choses pour faire face aux attaques antisociales que l’on connaît, et dont vous prenez votre juste part en tant qu’ancien ministre.

 

Famille : -10%

Et dans le détail : -47,7% pour le budget relatif aux personnes âgées.

-1,7% pour les crèches et garderies.

 

 

Enseignement et formation : -6,21%

Quasiment tous les secteurs y passent -11% pour les écoles primaires, -15,4% pour les écoles maternelles, -30% pour les classes découvertes. Conséquence de  ce dernier point, 12 classes (notamment de Paul Bert, Jean Macé et Schumann) sont recalées.

Alors que le chômage touche de plus en plus durement la population, celle-ci tend à se paupériser. La population a élu cette majorité on voit que vous lui rendez  bien mal en abaissant les budgets des secteurs dont elle a le plus besoin. Est-ce cela un  budget de « bon père de famille ? ». C’est surtout un budget qui fait peu de cas de l’éducation, de la famille, de la jeunesse, de la culture !

 

 

Enfin, l’action économique (-28%).

Dont -88% pour l’intervention économique.

Certes, cela n’est pas censé faire partie des prérogatives, mais je pense que quand le chômage augmente de 45% dans Saint-Quentin (intra-muros) entre 2008 et 2013, l’interventionnisme n’est pas forcement un gros mot.

 

 

Voilà Monsieur le Maire, mesdames et messieurs les conseillers de la majorité la réalité crue de l’évolution du budget dans ce mandat. Voilà vos arbitrages budgétaires, qui ne répondent en rien aux besoins de la population.

Les délégation de service publics fumeuses (notamment une à 500 000 euros), d’une télé municipale, de caméras qui ne font pas baisser la délinquance, de projet de requalifications qui capotent (mais qui coûtent cher en études)…

De coûts de publicité et de publications, de communication en somme impressionnants: 1,3 millions d’euros (budget en augmentation bien entendu : + 44,4%[1]) ce sont vos choix, vos arbitrages, au détriment des écoles, des familles, de la jeunesse.

Mais aussi du logement social. Pour mémoire, alors que les  loyers d’Habitat Saint-Quentinois ont augmenté de 20% depuis 2008, le budget en investissement alloué par la ville reste très faible ( 256 000 euros ), et plus encore dans le réalisé ( 98 000 euros en 2012).

 

Pour finir, les employés municipaux qui travaillent sous votre tutelle pour encore 4 mois, sont certainement ravis de constater tout le bien que vous pensez de leur emploi, quand vous déclarez que le statut de la fonction publique à vie doit uniquement s’appliquer pour les fonctions régaliennes de l’Etat.

Pourquoi ? L’éducation, la santé, la Fonction publique Territoriale seraient moins importants ? Quelle vision du service public ! C’est vrai qu’ils sont plus facilement « délégables » ou revendables au secteur privé, comme le fait d’ailleurs l’actuelle majorité.

Pour rappel, le statut du fonctionnaire, c’est-à-dire qu’il n’a pas la pression du rendement managérial, est ce qui fonde sa neutralité, garante de l’égalité du service public rendu. Avec les fonctionnaires, ce sont les services publics que vous voulez liquider, car ils ne rapportent pas mais ils sont faits pour cela.

Les employés de la ville seront aussi ravis d’apprendre que vous voulez les faire travailler jusque 65 ans (comme le reste de la population d’ailleurs), et en finir avec une retraite basée sur les 6 derniers mois de salaires. Pour niveler vers le bas, encore et toujours. Le Conseil National de la Résistance a réussi à avoir une réelle ambition sociale alors que le pays était exsangue. Monsieur le Maire, vous manquez vraiment d’ambition !

 

Merci de votre attention

 

Evolution des budgets par postes (du budget 2009 au budget 2014), en milliers d’euros – Ville de Saint-Quentin
budget 2009 budget 2014
Enseignement formation (dont)

7864

7375

-6,21%

classes découvertes

32

22,5

-30%

cantine

1320

1112

-15,75%

écoles primaires

2457

2188

-10,90%

écoles maternelles

2387

2019

-15,41%

Culture (dont)

6820

6715

-1,50%

bibliothèques et médiathèques

1182

1081

-8,50%

Action culturelle

1141

1273

-11,60%

Sport et jeunesse

8007

7691

-3,90%

Intervention sociale et santé (dont)

3714

3776

1,60%

services à caractère social pour handicapés et inadaptés

39,5

36,4

-7,80%

Actions en faveur de l’enfance et de l’adolescence

205,8

126,3

-38,59%

Famille (dont)

2184

1967

-9,80%

personnes âgées

464,8

242,8

-47,70%

crèches et garderies

1719

1690

-1,70%

Aménagement et services urbains, environnement

12134

9291

-23,40%

Action économique (dont)

725,7

522,3

-28%

intervention économique

156,5

1834

-88,20%

Aide au tourisme

168

84,8

-49,50%

Dépenses liées aux emprunts

5071

7091

39,83%

[1] Budget 2008 (catalogues, imprimés, publications, publicité, relations publiques) : 909400 E

Budget 2014 : 1313870 E


Hommage à Nelson Mandela ce dimanche à Saint Quentin

mandela 1A l’appel de la section PCF de Saint-Quentin, hommage a été rendu ce matin à Nelson Mandela au monument de la Résistance.
Discours de notre camarade Jean-Luc Tournay :
« L’hommage à la mémoire de Nelson Mandela est unanime. Mais les condoléances n’ont rien de sincère quand elles proviennent des dirigeants des puissances qui défendirent jusqu’au bout l’Etat raciste sud-africain de l’Apartheid, Etats-Unis, Royaume-Uni, même Israël, ou encore d’une France si réticente à le boycotter. En 1988, Reagan plaçait le nom de Mandela sur la liste « noire » des « terroristes » à surveiller. Il y est resté jusqu’en 2008… Ces pleurs n’ont pour but que de noyer, sous un humanisme vague, la nature du long combat du héros, du symbole, national et mondial, de la lutte contre le racisme, le colonialisme établis par l’ordre capitaliste.

Il faut faire oublier les conditions de ce combat politique qu’il a impulsé, passant tour à tour par la non-violence, la lutte armée, la résistance, y compris depuis les geôles sordides de l’Apartheid.

Il faut faire oublier le rôle de ceux qui portèrent ce combat avec Mandela dans l’ANC et notamment les communistes sud-africains et les syndicats d’inspiration révolutionnaire.mandela 2

Il faut faire oublier l’élan de solidarité internationale, dont la résistance de Mandela a été le point de convergence. Le camp socialiste, Cuba, les communistes du monde entier, en France le PCF et la Jeunesse communiste, en ont été au tout premier rang. La lutte contre l’Apartheid a été un aspect de la bataille de classe mondiale.

Jusqu’au bout de son action politique, après sa libération en 1990, Mandela, lui, n’a pas oublié. Il a conservé la même confiance fraternelle, la même sympathie politique, pour les communistes et le mouvement syndical de son pays. Il n’a cessé d’exprimer sa reconnaissance aux premiers soutiens de sa lutte. Libre, puis président de son pays, il a mis le rayonnement mondial de sa personnalité au service de la poursuite du même combat émancipateur, en exprimant par exemple sa solidarité avec le peuple palestinien.

Le capitalisme sud-africain, les forces de l’impérialisme ont enregistré une défaite dure à digérer. Ils ont tout fait pour que, lorsque tout change, rien ne change dans le fond. Ils ont dû faire le deuil du racisme d’Etat, mais ont pu éviter tout changement décisif de structure de propriété. Depuis les années 90, une bourgeoisie noire s’est considérablement développée, un prolétariat et un sous-prolétariat blancs relativement aussi. Les inégalités sociales restent béantes. La démocratie se heurte à la domination du capital, traduite notamment par la corruption.

mandela 4Le 20 avril 1964, au dernier jour de son procès, Mandela exprimait pour la dernière fois publiquement avant sa libération 25 ans plus tard les justifications de la lutte armée : « Je me suis battu contre la domination des blancs et je me suis battu contre la domination des noirs. J’ai toujours mis en avant, comme idéal, une société libre et démocratique. C’est un idéal pour lequel je voudrais vivre mais pour lequel, s’il le faut, je suis prêt à mourir ».

Il a réalisé ce pas de géant dans l’histoire. Dans la mémoire de l’action de Nelson Mandela, les travailleurs, noirs et blancs, le peuple sud-africain, les autres peuples, trouveront les forces de continuer un combat émancipateur qui ne fait toujours que commencer. »

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Le 18ème Festival mondial de la jeunesse bat son plein

La Fédération mondiale de la Jeunesse démocratique (FMJD) organise le Festival mondial de la jeunesse et des étudiants depuis 1947, bien avant l’idée des « forums sociaux » et dans un esprit politique et militant différent.

Le 18ème Festival mondial de la jeunesse bat son plein dans Solidarité internationale 131210_wfestival-300x237La 18ème édition s’est ouverte à Quito, capitale de l’Equateur samedi 7 décembre 2013. Plus de 10.000 jeunes de 83 pays ont rejoint plusieurs milliers de jeunes Equatoriens. Leurs échanges politiques et culturels se poursuivront jusqu’au 13 décembre.

Le président équatorien Rafael Correa a ouvert le festival par un vibrant appel à « vaincre le néolibéralisme et à édifier une société socialiste » devant les participants rassemblés sur la place du bicentenaire à Quito.

Un hommage général a été rendu à Nelson Mandela. La FMJD a joué un rôle très important dans la campagne mondiale pour sa libération.

Le mot d’ordre du 18ème festival est : « Jeunesse, unit-toi contre l’impérialisme, pour un monde de paix, de solidarité et de justice sociale ! ».

Les échanges portent sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, les résistances, et leur coordination, au capitalisme et à l’impérialisme. Dans les débats annoncés figurent des objectifs comme le désarmement, le démantèlement des bases militaires étrangères, les mobilisations contre les guerres impérialistes en cours, la dénonciation des conflits « religieux ou ethniques » fabriqués par l’impérialisme.

Un tribunal anti-impérialiste a été monté.

Au premier rang des – nombreux – accusés : l’impérialisme américain, avec l’OTAN et l’UE. Les jeunes Equatoriens accusent notamment la multinationale Chevron de détruire leur environnement. La délégation vietnamienne revient sur l’utilisation de l’Agent Orange par l’armée US pendant la guerre du Viet-Nam dont les effets terribles se font toujours sentir dans la chair de milliers d’adultes et d’enfants. Le blocus de Cuba est condamné ainsi que la politique meurtrière d’incitation à l’émigration. Parmi la délégation cubaine se trouve Elian Gonzalez, l’enfant qu’il y a 13 ans, les autorités américaines ne voulaient pas remettre à son père à Cuba après la mort tragique de sa mère dans le chavirage de l’esquif qui devait les transporter en Floride.

Les expériences émancipatrices d’Amérique latine, les tentatives de construction du socialisme, sans que la capitalisme et l’impérialisme aient laissé le terrain, notamment en Equateur, irriguent les échanges.   

 

131210_wfest_1 dans Solidarité internationaleNous reproduisons ci-dessous l’appel international à participer au festival (adopté à la rencontre préparatoire des 26 et 27 mars 2013 en Afrique-du-Sud) qui résume l’esprit du FMJE.

 

Jeunesse, unit-toi contre l’impérialisme, pour un monde de paix, de solidarité et de justice sociale ! 

D’hier à aujourd’hui et dans toute société la jeunesse a toujours joué un rôle important dans le combat pour le progrès et la justice sociale. La jeunesse a toujours milité dans les plus grands combats des peuples pour la paix, la solidarité et le progrès social.

Dans un monde où l’impérialisme se présente comme sans alternative, le combat anti-impérialiste prouve que la jeunesse choisit son propre futur. Le 18ème Festival mondial de la jeunesse et des étudiants qui se tiendra en Equateur sera le lieu où les jeunes femmes et les jeunes hommes du monde pourront unir leurs voix contre l’impérialisme.

Depuis le 17ème Festival mondial de la jeunesse et des étudiants, nos analyses sur le caractère de l’impérialisme et notre appel pour le combat anti-impérialiste ont été validés. Ces dernières années, avec la continuation de la crise internationale du capitalisme, l’ordre impérialiste – le système où les monopoles décident – a révélé de plus en plus clairement sa vraie couleur, sa nature brutale et barbare. Elle conduit à des guerres, des occupations, des injustices internationales, à l’exploitation et au chantage sur les travailleurs par les capitalistes, à des violations des droits de l’homme, des menaces et un chantage contre les pays et leurs peuples.

Nous vivons un temps de grand danger laissant beaucoup d’incertitudes. La crise du capitalisme conduit les alliances impérialistes à intensifier leur rivalité pour le contrôle des marchés, des ressources naturelles et des routes commerciales.

Cette réalité conduit inévitablement à des interventions militaires comme celles de l’OTAN et de l’UE en Libye, à l’agression contre la Syrie, aux menaces contre le peuple coréen.

Les antagonismes inter-impérialistes résultant de la crise accroissent les tensions et créent des dangers de conflits internationaux plus larges dont les peuples du monde seront les victimes.

La jeunesse du monde voit grandir une offensive majeure contre ses droits au travail, à l’éducation, à la santé, contre son accès à la culture et au sport. Les gouvernements tout autour du monde et les organisations internationales impérialistes exercent une pression afin que les travailleurs et les couches populaires payent le prix de leur crise. Leur but est de sauvegarder le système capitaliste pourrissant, de garantir leurs profits et l’exploitation en faveur des monopoles.

Dans le même temps, nous voyons comment des millions de personnes, notamment les mouvements de jeunesse et d’étudiants, résistent à l’agression impérialiste. Nous voyons grandir le combat contre les prétentions des monopoles et de leurs gouvernements, contre la mise en place de la politique qui veut conduire la jeunesse sur le chemin de l’esclavage. La mobilisation populaire de ces dernières années a prouvé que la possibilité de renverser l’impérialisme repose sur la détermination des masses et l’orientation de leur combat.

La résistance et le combat anti-impérialiste de la jeunesse et des étudiants au niveau international sont la flamme qui éclaire et guide le Festival depuis 1947.

Depuis 65 ans et lors de 17 festivals, la jeunesse du monde a uni sa voix et son combat contre le fascisme, les dictatures, les régimes anti-démocratiques, le colonialisme, la guerre, l’occupation, les discriminations. Elle a exigé la paix, la liberté, la solidarité, l’égalité, et le dépassement de l’impérialisme.

Pour toutes ces raisons, nous appelons chaque jeune homme et chaque jeune femme à se joindre à notre combat à l’occasion du 18ème Festival mondial de la jeunesse et des étudiants.

Nous appelons la jeunesse et les étudiants à se joindre à nous pour renverser l’impérialisme parce que notre bien-être et notre bonheur ne peuvent pas se trouver dans ce système duquel naît seulement la pauvreté, l’exploitation et le chômage.

Nous les appelons à se joindre à nous pour se battre pour le droit au travail et pour des conditions de travail dignes. Nous les appelons à se battre pour le droit à une éducation publique et gratuite, contre la privatisation, l’instauration de frais de scolarité et de barrières de classe.

Nous appelons la jeunesse à combattre l’impérialisme qui détruit l’environnement, instaure des discriminations selon la classe sociale, la race et le sexe.

Nous appelons la jeunesse à se battre pour la démocratie et contre la répression venant des forces réactionnaires.

Nous appelons la jeunesse du monde à exprimer sa solidarité avec les peuples qui se battent pour leur liberté contre l’occupation étrangère, comme en Palestine, au Sahara occidental et dans bien d’autres pays.

Nous appelons la jeunesse à soutenir les peuples qui ont fait le choix de leur propre voie de développement et sont menacés par les forces impérialistes.

Aujourd’hui, il est plus nécessaire que jamais pour la jeunesse que son combat soit identifiée à celui des travailleurs et des peuples pour intensifier la lutte pour renverser le capitalisme et son stade suprême, l’impérialisme, pour construire un monde nouveau, de paix, d’égalité, de solidarité, d’amitié et de transformation sociale révolutionnaire, un monde où la richesse créée par le travail appartiendra au peuple et répondra à ses besoins.   

Après le succès du 17ème Festival mondial de la jeunesse et des étudiants en Afrique du Sud, sur le lieu de la naissance du mouvement anti-apartheid et sur le continent qui se bat aujourd’hui pour sa liberté économique, notre festival mondial revient pour la 4ème fois en Amérique latine.

Après La Havane en 1978 et en 1997, Caracas en 2005, nous nous rendons à Quito en 2013. Le 18ème Festival mondial de la jeunesse et des étudiants aura lieu dans la région Amérique latine – Caraïbes où le mouvement anti-impérialiste ne cesse de se renforcer, consolidant l’unité profonde des aspirations populaires pour le progrès social, le refus des interventions étrangères, donnant espoir à l’ensemble du mouvement anti-impérialiste international.     

Avec l’appui du mouvement populaire montant en Equateur, qui s’exprime actuellement dans la révolution citoyenne menée par le président Rafael Correa, accueillis bras ouverts par la fière jeunesse anti-impérialiste d’Amérique latine, nous rendons hommage à tous les héros qui ont donné leur vie pour la libération de l’Amérique latine et nous faisons converger notre lutte vers le 18ème Festival mondial de la jeunesse et des étudiants.

Jeunesse, unis-toi contre l’impérialisme, pour un monde de paix, de solidarité et de progrès social !

Vivelepcf, 10 décembre 2013

Soutien à la grève des cheminots du 12 décembre contre la réforme ferroviaire.

L’exaspération monte chez les voyageurs comme chez les cheminots devant les conditions de service dégradées. La politique de privatisation rampante, au nom des directives européennes, pour dégager du profit pour les grands groupes privés aux dépens du service public en est l’origine.

La « réforme ferroviaire » prévue par le gouvernement est la nouvelle étape de ce processus visant à faire éclater la SNCF. Plusieurs organisations syndicales appellent à une journée de grève le 12 décembre. Usagers des transports, c’est notre intérêt de comprendre et de soutenir les grévistes. 131211_RER_Neige.jpg

Parce que nous ne pouvons plus tolérer la « gêne occasionnée » par la politique de privatisation organisée par le pouvoir, la plupart des régions, la direction de la SNCF et l’UE.

 

Non à la réforme ferroviaire ! Soutien à la grève du 12 décembre!

 

D’année en année, la situation est devenue insupportable. Les trains sont de plus en plus souvent en retard. Des horaires ont été supprimés. Les rames sont bondées. Les accidents se multiplient jusqu’au drame, non-élucidé, de Brétigny sur des lignes que nous empruntons chaque jour. Et dans quelques semaines, il neigera peut-être… Les guichets ferment, les automates tombent en panne. Il n’y a plus personne pour nous conseiller. Derrière, de moins en moins de cheminots pour entretenir les voies, les aiguillages.

Dans le même temps, les tarifs s’envolent. Ils sont devenus incompréhensibles. Partir en week-end en Bretagne devient un luxe. Avec la hausse de la TVA, pour payer de nouveaux cadeaux fiscaux au patronat, le gouvernement va les faire monter de 3%, encore, au 1er janvier. C’est inacceptable !

Ces 30 ans de dégradation du service public ne doivent rien à la fatalité ! C’est le résultat d’une politique, poursuivie par les gouvernements successifs, avec l’Union européenne. Son but est d’utiliser notre besoin de transport public pour détourner notre argent vers la finance, vers le privé.

La nouvelle étape de cette politique de casse, c’est la « réforme ferroviaire ».

Elle doit passer au Parlement au premier semestre 2014. Massivement, les cheminots avec leurs organisations syndicales s’y opposent et préparent la lutte. Usagers, ils défendent notre intérêt, notre droit à la mobilité.

Cette « réforme » n’a qu’un but : préparer la mise en concurrence prévue par l’Union européenne en 2019 du transport de voyageurs. Peu importe qu’elle ait conduit partout, dramatiquement en Grande-Bretagne, à des catastrophes économiques et humaines. Pour les capitalistes, il faut faire éclater la SNCF, nationalisée par le Front populaire. Il faut casser le statut des personnels et l’emploi. Il faut endetter la SNCF, les régions, sur les marchés financiers, pour enrichir les spéculateurs.

L’éclatement de la SNCF permettra de sous-traiter et d’externaliser à des entreprises privées un maximum d’opérations immédiatement profitables pendant que la collectivité paiera les investissements à long terme. Privatisation des profits, nationalisation des pertes : voilà ce que souhaitent le gouvernement et la commission européenne !

par la lutte, faisons échec au plan du gouvernement et de l’union européenne : avec les cheminots, battons-nous jusqu’au retrait de la réforme ferroviaire

Communistes, nous entendons contribuer pleinement à ce combat.  Nous rejetons l’ensemble de la politique antisociale du gouvernement : casse des retraites, casse du code du travail, exonérations fiscales pour les patrons. Le démantèlement de la SNCF et du service public nationalisé est au centre de la politique que nous combattons.

Au nom des directives européennes, Hollande et Ayrault ne font que continuer la même politique que leurs prédécesseurs, pour casser nos acquis sociaux et démocratiques, au profit des actionnaires.. Nous militons pour :  

- Le GEL DES TARIFS NATIONAUX ET REGIONAUX, l’augmentation du versement transports des entreprises, le financement des investissements par L’ETAT avec appel A l’épargne populaire.

Le RETRAIT DE LA REFORME FERROVIAIRE — Stoppons les politiques de casse du service public, c’est contre l’intérêt des usagers et contre celui des cheminots.

- Le rejet des directives européennes de liberalisation et de casse du service public — La politique de l’Union européenne est massivement rejetée par les peuples, elle n’a aucune légitimité à être appliquée en France.

- La défense et la reconquete du monopole public de la sncf - C’est la seule garantie d’un service public de qualité, avec des tarifs réglementés et des garanties de sécurité.

 - LE RETABLISSEMENT DES LIGNES ET ARRETS SUPPRIMES CES DERNIERES ANNEES — La fermeture de lignes de TER provoque la mort des territoires non desservis, impossible à rejoindre sans voiture.

Article PCF Paris 15è

Syrie : Obama savait, longtemps avant août, que des groupes « rebelles » disposaient de l’arme chimique.

Un journaliste américain, et pas des moindres, établit dans un article qui commence à faire parler qu’Obama savait qu’un groupe rebelle islamiste, « Al-Nousra », maîtrisait la fabrication et l’utilisation d’armes chimiques au gaz sarin. Seymour Hersh, lauréat du prix « Pulitzer » a déjà été à l’origine des révélations sur les exactions américaines à Mi Lay au Vietnam en 1969 ou sur les tortures infligées aux prisonniers iraquiens à Abu Grahib en 2004.

En recoupant les déclarations et les informations officielles, des rapports et des  interviews d’éléments des services de renseignements, Seymour Hersh arrive à sa conclusion implacable : Obama et son secrétaire d’Etat Kerry ont menti.

On s’en doutait – la fable des armements de destruction massive de l’Irak est encore récente – mais l’intervention impérialiste avortée en Syrie permet de mieux décortiquer et dénoncer l’appareil de propagande de l’impérialisme américain et de ses alliés.

Fin août, le monde a frôlé une extension internationale de la guerre en Syrie.

Après le bombardement chimique d’une banlieue de Damas, l’appareil de propagande US s’est mis en marche, singé notamment par les gesticulations de Fabius et de Hollande en France.

La suite simpliste s’écrivait ainsi : 1° L’arme chimique est intolérable. 2° Obama avait prévenu que l’utiliser serait « franchir la ligne rouge ». 3° Seul le pouvoir syrien en dispose. 4° Il faut le punir.

En frappant directement le régime syrien, les Etats-Unis auraient rééquilibré les forces en présence, prolongé la guerre, anéanti un peu plus le pays et son unité. C’est leur but de guerre et celui d’Israël.

Mais la complexité de la situation syrienne, la diversité des « rebelles », les contradictions dans les intérêts impérialistes en jeu ont coupé court à ce schéma. Peu d’alliés des Américains ont montré autant d’enthousiasme pour la guerre que le gouvernement français. La Russie a trouvé une porte de sortie avec la résolution de l’ONU sur le désarmement chimique du régime de Damas.

Du coup, la propagande et ses mensonges peut laisser la place aux faits et aux analyses.

Ce qui est avéré par toutes les parties en présence, dont les experts de l’ONU, c’est qu’il y a bien eu usage d’armes chimiques sur le faubourg de Ghouta, que l’agent toxique est le gaz Sarin, et qu’il y a eu des morts. L’estimation des victimes tuées varie de 300 (Médecins sans frontières) à 1.400 (USA)…

En revanche, les experts de l’ONU n’ont jamais attribué l’attaque à une partie ou une autre. La résolution du 26 septembre stipule d’ailleurs qu’ « aucune partie en Syrie ne devra utiliser, développer, produire, stocker ou transférer des armements chimiques ». Elle ne cite aucun groupe.

Le pouvoir syrien a formellement démenti être à l’origine de l’attaque sur Ghuta. Il a mis en avant ses propres images et preuves, fait valoir combien un tel acte politique était absurde dans sa situation stratégique.

Obama, son secrétaire d’Etat Kerry, Hollande, Ayrault ou Fabius, au contraire ont affirmé formellement qu’Assad était coupable parce que seul son régime maîtriserait l’arme chimique.

Seymour Hersh montre que ce dernier point ne tient pas. La CIA, entre autres, avait averti les plus hautes autorités américaines que la milice islamiste Al Nousra, affiliée à Al Qaida, maîtrisait la fabrication en quantité de gaz Sarin et de fusées. Après de premiers bombardements chimiques en mars et avril, les enquêtes des services US l’ont confirmé.

Ne soyons pas naïfs! Seymour Hersh est certainement le relai de tout ou partie des services américains, préparant une réorientation stratégique. Son travail d’investigation n’en est pas moins appréciable et imparable.

Accessoirement, Seymour Hersh prouve sans difficulté que rien ne colle dans l’attribution à l’armée syrienne des ogives retrouvées, dans l’estimation des trajectoires des bombes etc.

Ce serait presque ironique, sans la réalité du drame : les autorités américaines ont affirmé savoir que le régime syrien avait commencé à préparer des munitions chimiques trois jours avant l’attaque. Les bombes au gaz sarin en effet ne restent pas efficaces plus de trois jours et doivent être confectionnées avant chaque utilisation. Cette affirmation a soulevé la colère logique et légitime de certains groupes de la rébellion : « Si vous le saviez, comment avez-vous pu laisser faire ! ».

En fixant sa « ligne rouge », en cachant sa connaissance de l’armement des islamistes, Obama les a incités à passer au crime.

Ironie et cynisme toujours, avec le désarmement unilatéral en cours de l’arsenal chimique du régime Assad, les islamistes, les seuls qui sont (très probablement) déjà passés à l’acte, se retrouveront les seuls à disposer de l’arme chimique en Syrie…

La fin de toute ingérence impérialiste en Syrie est la condition du retour à la paix, à un développement démocratique dans un pays qui ne sera plus jamais comme avant.

En lien l’article de Seymour Hersh, « Whose Sarin ? » sur le journal britannique en ligne 3London Review of Books ».

Vivelepcf, 10 décembre 2013

Hommage de la Section à Nelson Mandela dimanche 15 décembre à 11h devant le monument de la résistance

Notre section rendra hommage à Nelson Mandela, dirigeant révolutionnaire, figure anti-coloniale, compagnon de route des communistes, ce dimanche 15 décembre jours de ses obsèques civiles à 11h00 au monument de la résistance à l’angle du boulevard Gambetta et de la rue de Baudreuil.

C’est avec beaucoup d’émotions que nous vous invitons à participer à cet hommage.

« Je me suis battu contre la domination des blancs et je me suis battu contre la domination des noirs. J’ai toujours mis en avant, comme idéal, une société libre et démocratique. C’est un idéal pour lequel je voudrais vivre mais pour lequel, s’il le faut, je suis prêt à mourir ».
Nelson Mandela


Comme il aimait à ponctuer ses discours : « La lutte continue » pour redonner le pouvoir au peuple : « Amandla Ngawethu » (le « pouvoir au peuple » en Xhosa).

Fraternellement

Corinne BECOURT
Secrétaire de la section de Saint-Quentin du PCF

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Nos nouvelles affiches d’adhésion sont arrivées

Après plusieurs mois de concertation des communistes de Saint-Quentin, de réflexion sur les mots d’ordre, sur le visuel, d’ajustement divers et variés, nos affiches finalisées nous ont été livrées en fin de semaine dernière.

Aussitôt, quelques militants en ont profité pour recouvrir les murs de notre ville.

Partant au début sur une seule affiche, il nous a été, au final, impossible de renoncer à l’un des deux mots d’ordre. L’un faisant un constant, l’autre proposant la perspective. L’exaspération générale, l’explosion du chômage et de la précarité au bénéfice de quelques dirigeants capitalistes  sont les raisons principales du premier mot d’ordre. La nécessité d’une organisation des plus touchés par le système pour créer un rapport de force concret face à ces puissances, la nécessité d’un parti communiste fort, combatif et agissant uniquement dans l’intérêt des masses sont la source d’inspiration du second.

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Le bilan calamiteux de la Zone Franche à Saint-Quentin

La zone franche est une mesure de défiscalisation des entreprises.

 

Deux constats à Saint-Quentin :

-          elle n’a rien apporté en terme d’emplois (la nécessité de création d’emploi est purement théorique)

-  elle produit un effet pervers. Ici et ailleurs, des professions libérales, par exemple des médecins, se délocalisent, il n’y a pas d’autre terme, et bénéficient entre autre d’une exonération  de leur impôt sur le revenu allant jusqu’à 100 000 euros ! En clair, des médecins, avec un revenu très confortable par rapport à la moyenne, peuvent ne pas payer d’impôt sur le revenu.

Bilan pour l’accès au soin à Saint-Quentin ? Des pans entiers de la ville sans médecin ou presque : quartier Saint-Martin, quartier Neuville, quartier de Remicourt, quartier Europe. Il n’y a qu’à regarder la carte de l’implantation des médecins qui s’agglutinent Boulevard Richelieu.

zone franche 2012 et médecins à saint quentin

Et la mairie dans tout ça ?  Nous ne l’avons pas entendue se plaindre des effets pervers de la zone franche, ni demander à l’amender. Elle installe une maison de santé, comme pis-aller. Mais que fait le législateur, le député Xavier Bertrand pour garantir à tous véritablement l’accès aux soins de proximité ? Que fait le maire ex-ministre de la santé dans sa ville ? Rien. Par contre, les déremboursements de 50c par boite de médicament, c’est bien lui (mesure sur laquelle le gouvernement socialiste ne revient pas !)

 

 

Hommage à Nelson Mandela, dirigeant révolutionnaire, figure anti-coloniale, compagnon de route des communistes

Nelson Mandela était un des derniers grands dirigeants révolutionnaires, de la lutte anti-coloniale du XX ème siècle. Loin des récupérations politiciennes en France, il est bon de rappeler le fond de l’engagement du père de la nation sud-africaine. 

 

 

 

Une figure exceptionnelle : grande et humble, éprise de convictions profondes et du souci constant de l’unité, de finesse politique et sens profond de la justice. Le risque de l’hagiographie est là, surtout quand certains veulent le transformer en « icône inoffensive ».

 

 

 

Les hommages hypocrites vont pleuvoir, comme hier ceux de Lang, Delanoë ou Sarkozy, aujourd’hui même Fabius ou Obama (les va-t-en-guerre en Afrique !). Certaines vérités sont bonnes à rétablir, sans volonté de récupération, sans travestir la vérité.

 

 

 

Pour rappeler qui fit Neslon Mandela, sa « longue marche vers la liberté » (de son peuple), main dans la main avec les communistes, qu’il a toujours respectés, à défaut de l’avoir été.

 

 

 

De la méfiance envers les communistes aux premières amitiés ‘rouges’ : l’expérience du non-racialisme

 

 

 

De son adolescence, Mandela tire des convictions chrétiennes qui ne le quitteront jamais et des illusions sur les bienfaits des impérialistes européens, qu’il laissera vite, au contact du racisme gangrénant la société sud-africaine, héritage de la colonisation.

 

 

 

Arrivé en 1941 à Johannesbourg, pour ses études de droit, déjà proche de l’ANC, il fait connaissance avec tout un ensemble d’amis communistes –Ruth First et Joe Slovo, pour les plus célèbres, ou encore Gaur Radebe, qui l’influença profondément.

 

 

 

Comme il le rappelle dans son autobiographie, il va y rencontrer les « premiers blancs qui m’ont traité comme un homme », et se dira impressionné par ce parti où européens, indiens et africains travaillent ensemble, sans distinction de race.

 

 

 

Pourtant, fort de ses préjugés religieux et anti-communistes, Mandela reste méfiant envers les communistes dans un premier temps. Comme il le rappellera à son procès de 1956, il est en 1947 pour l’expulsion des communistes de la Jeunesse de l’ANC, dont il était dirigeant.

 

 

 

Ce sont deux événements majeurs et l’attitude du PC sud-africain (SACP) dans ces moments critiques qui vont bouleverser ses idées reçues, éveiller son sens aigu de la justice.

 

 

 

Mandela le communiste ? Un rapprochement dans la lutte anti-coloniale

 

 

 

En 1948, la légalisation de l’apartheid par le « Parti national » et 1950, « Suppression of communism act » qui interdit le Parti communiste, criminalisant de fait toute action de protestation, toute critique du régime de ségrégation.

 

 

 

Mandela dira plus tard que la loi de 1950 sera un déclencheur. Profond démocrate, il perçoit la menace contre les communistes contre le précurseur d’une offensive générale contre le mouvement de libération nationale.

 

 

 

Surtout, dans l’action, le SACP se révèle le meilleur allié du mouvement anti-colonial : dans la grève générale de 1950, le mouvement de désobéissance civile de 1952, la campagne boycott, plus tard dans la lutte armée.

 

 

 

A partir de ses discussions avec ses amis, les grands dirigeants communistes Moses Katane, Joe Slovo, du rôle international joué par l’URSS dans la lutte anti-coloniale, les barrières tombent. Mandela lit Marx et Lénine, s’ouvre aux conceptions philosophiques matérialistes.

 

 

 

En 1952, il est arrêté en vertu de la « Loi sur la répression du communisme », premier procès d’une longue série. Il est reconnu coupable du délit de « communisme » et condamné aux travaux forcés.

 

 

 

Libéré entre-temps, il participe à l’élaboration de la « Charte pour la liberté » en 1955, un document fondamental dans la voie vers la libération, insistant sur un programme socialiste, privilégiant la nationalisation des grandes industries.

 

 

 

Du procès de Mandela au procès du régime d’apartheid : 1956-1960

 

 

 

De nouveau arrêté en 1956, il est poursuivi à nouveau dans un procès de « haute trahison » qui durera cinq ans.

 

 

 

Sa défense est brillante, par son calme, sa résolution, son esprit dialectique, il retourne le procès, mettant en accusation le régime d’apartheid, comme Dimitrov avait pu le faire à Leipzig en 1933.

 

 

 

Quand les procureurs essaient de le piéger sur son « adhésion au communisme », lui répond qu’il n’est « sans doute pas communiste », mais il refuse de désavouer leur action, leur idéologie, leur sincérité dans la lutte pour la démocratie.

 

 

 

Le témoignage de Mandela balaye toutes les accusations sur son adhésion à la lutte armée, au système de parti unique, retournant avec sérénité ces arguments « contre le despotisme le plus vicieux que l’on puisse penser », réprimant toute velléité de réforme pacifique.

 

 

 

En 1961, le procès rendu public touche à sa fin, il s’est retourné contre ses instigateurs. Mandela et ses camarades sont déclarés non-coupables, un camouflet pour le régime qui désormais va chercher à le mettre hors d’état de nuire.

 

 

 

Avec son « ami », le communiste Joe Slovo : de la fondation de la guérilla au procès de Rivonia

 

 

 

Mandela entre alors dans la clandestinité. Ses relations avec le SACP sont plus étroites que jamais – certains comme l’historien Stephen Smith évoque même une possible brève adhésion au Parti, toujours niée par Mandela – sans qu’il n’ait sans doute été réellement communiste.

 

 

 

Inspiré par l’exemple de la révolution cubaine, il fonde avec les dirigeants du Parti communiste, dont Joe Slovo, la branche armée de l’ANC : Umkhonto we Sizwe ou MK, destinée à multiplier les actes de sabotage, à se convertir en une potentielle armée de guérilla.

 

 

 

Arrêté de nouveau en 1962, cette fois le régime ne compte pas lui laisser la moindre chance de se servir du prétoire comme d’une tribune. Au procès de Rivonia, malgré la défense de son ami communiste l’avocat Joe Slovo, il est condamné à perpétuité.

 

 

 

L’ « enfermé » de Robben Island : maintenir la flamme de la résistance, malgré les brimades

 

 

 

Ses 27 années de détention, de l’âge de 44 à 72 ans, ont forgé le caractère de fer de Mandela, sans entamer son amour de l’Humanité. Elles ont aussi éveillé les consciences internationales sur l’injustice du régime d’apartheid, face au sort de cet « Enfermé » du XX ème siècle.

 

 

 

A Robben Island, pendant 18 ans, il vit dans une cellule de 2 m sur 2, soumis aux brimades, aux tortures, à l’isolement carcéral ne sortant que pour casser des cailloux sous un soleil de plomb qui lui brûlera les yeux.

 

 

 

Cela ne l’empêche pas de mener la résistance en prison pour obtenir l’amélioration des conditions de détention, former ses camarades d’infortune, dialoguer avec des jeunes noirs idéalistes du courant de Steve Biko comme avec les gardiens de prison blancs.

 

 

 

Cuba, URSS, PCF, MJCF : le rôle des communistes dans la libération de Mandela

 

 

 

C’est aussi en prison qu’il a pu pleinement apprécier le rôle des communistes dans la mobilisation pour sa libération, et surtout la libération du peuple sud-africain.

 

 

 

Comme pour Angela Davis, le mouvement communiste international – avec le PCF et la JC en première ligne – mène une campagne de masse pour « libérer Mandela », lancée à la Fête de l’Humanité 1985, relayée par des manifestations de masse.

 

 

 

Sur la scène internationale, Mandela rappellera la dette de son pays envers l’Union soviétique, seul allié inébranlable depuis 1948.

 

 

 

Interrogé au début des années 90 aux Etats-unis sur sa position face à l’URSS, il rappelait que « ce pays s’était toujours positionné à côté du peuple sud-africain, et qu’il ne le critiquerait jamais ».

 

 

 

Il rappellera son admiration pour la lutte du peuple cubain, la lutte pour l’indépendance menée par Fidel Castro, et l’aide décisive apportée par Cuba à la victoire contre le régime d’apartheid, avec le soutien de la RDA et de l’URSS, en Angola.

 

 

 

Faut-il rappeler qu’au même moment Mandela était qualifié de « terroriste » par Thatcher, que les États-Unis de Reagan soutenait les guérillas pro-apartheid (avec un rôle trouble de la Chine) en Angola.

 

 

 

Avec le Parti communiste sud-africain, « ce n’était pas un mariage d’intérêt »

 

 

 

Enfin, cette période renforce son respect le plus profond pour l’engagement sincère des communistes sud-africains à la défaite du régime d’apartheid.

 

 

 

Quand en 1985, le président Botha lui propose la libération en échange du renoncement à la lutte armée et de la rupture des liens avec le Parti communiste, il refuse catégoriquement.

 

 

 

A sa libération, il participe au premier meeting de réactivation du SACP, en 1990, soulignant qu’il tenait à être présent car

 

 

 

« le Parti communiste s’est distingué comme un allié dans la lutte commune pour mettre un terme à l’oppression raciale et à l’exploitation des masses de notre pays. Il a combattu aux côtés de l’ANC pour l’objectif commun de la Libération nationale de notre peuple, sans chercher à imposer ses vues à notre mouvement ».

 

 

 

Lors du 9 ème Congrès du SACP, en 1992, Mandela insistait encore sur ce qui l’unissait avec les communistes : une expérience commune de la lutte, une fraternité unique, un même objectif commun à court-terme, liquider l’apartheid.

 

 

 

Mandela ne niait pas les divergences, notamment sur la société future à construire et les moyens d’y arriver, mais il tenait en estime le choix du SACP d’avoir « compris et respecté le fait que l’ANC était une organisation indépendante » sans chercher à l’instrumentaliser. 

 

 

 

Comme il le dit en 1992, « ce n’était pas un mariage d’intérêt avec le Parti communiste ni une communion d’organisations similaires » mais ce que « nous continuons à apprendre, c’est que ce qui nous unit est bien plus fort que ce qui nous divise ».

 

 

 

Toujours en 1992, il rendait hommage au SACP comme « le plus grand héraut des intérêts de la classe ouvrière, des travailleurs et des pauvres », rendant impérieuse l’unité d’action avec un « Parti renforcé » pour consolider le mouvement démocratique.

 

 

 

Certes, toutes les promesses de l’après-Apartheid n’ont pas été tenues. Nelson Mandela, arrivé au pouvoir en 1994 (à 76 ans !) a réussi à poser les bases d’une société multi-raciale, rétablie dans son indépendance nationale, à infléchir le cap du racisme et de l’injustice de l’apartheid.

 

 

 

Il n’est pas arrivé à en effacer les séquelles, ni à imprimer un cap réellement différent – en dépit d’améliorations sensibles dans l’accès à la terre, à l’éducation et à la santé – faute d’avoir appliqué pleinement la « Charte de la Liberté », notamment les nationalisations.

 

 

 

Sous l’influence des jeunes loups ambitieux de l’ANC, déjà acquis aux thèses sociales-libérales, et d’un esprit du temps de révolution conservatrice – après la chute du Mur – Mandela n’a pu poser les bases d’une société réellement alternative.

 

 

 

Après son retrait de la vie politique, malgré la fatigue puis la maladie, il n’a jamais abandonné ses convictions, s’exprimant avec courage contre la politique d’apartheid d’Israël, les guerres criminelles de l’OTAN, pour la libération des formes modernes de colonialisme.

 

 

 

Jusqu’à ses derniers jours, il fut un partisan de l’ « alliance tri-partite » avec le SACP et la centrale syndicale COSATU, de plus en plus tiraillée, déchirée par l’orientation néo-libérale acccélérée après le départ de Mandela, et la succession de Mbeki puis Zuma.

 

 

 

Comme il aimait à ponctuer ses discours : « La lutte continue » pour redonner le pouvoir au peuple : « Amandla Ngawethu » (le « pouvoir au peuple » en Xhosa).

 

 

 

La lutte continue pour une Afrique du sud réellement démocratique, non-raciale, libre et égalitaire – passant par la construction d’un socialisme aux couleurs sud-africaines – elle portera l’héritage de son père fondateur, « Madiba », le grand Nelson Mandela.

 

 

 

 

 

*Cet article est largement inspiré des propos tenus par Nelson dans son rapport aux communistes qui occupent un partie importante de son autobiographie « Long walk to freedom » publiée en 1994

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/ *

La lutte contre les hausses de TVA doit s’amplifier. Elle ne s’arrête pas parce que la manifestation à l’appel de Mélenchon est passée.

La lutte contre les hausses de TVA doit s’amplifier. Elle ne s’arrête pas parce que la manifestation à l’appel de Mélenchon est passée.

Déclaration, Pcf Paris 15, 2 décembre 2013

La lutte contre les hausses de TVA doit s’amplifier. Elle ne s’arrête pas parce que la manifestation à l’appel de Mélenchon est passée. dans Luttes, grèves, manifs 131203_TVA_PS-300x190

L’affiche du PS en 2012 quand il pensait se passer de la TVA et imposer la CSG!

La lutte contre les hausses de TVA au 1er janvier est une lutte juste et potentiellement rassembleuse. Elle touche au centre de la politique en faveur du Medef. L’effort important demandé aux familles – 6,5 milliards d’euros – correspond à de nouveaux cadeaux au patronat au titre de la mise en concurrence des salariés les uns contre les autres.

Comme de nombreuses organisations locales du PCF, nous avons engagé une campagne dans les entreprises et les quartiers du 15ème arrondissement. Dans les semaines qui viennent, nous allons la poursuivre, l’intensifier, l’adapter à cette période annuelle de grande consommation.

Dimanche 1er décembre a eu lieu une manifestation nationale portant notamment cette revendication.

Pour rester prudemment optimistes, dans des conditions difficiles, elle a rassemblé entre 10.000 et 30.000 personnes à Paris, dont une grande part amenées par les autocars affrétés par des organisations du PCF de toute la France. Nous voulons retenir de cette mobilisation, de toute façon non négligeable et essentiellement militante, l’existence d’une volonté d’organiser la lutte contre la politique du pouvoir, la confirmation de la possibilité de faire grandir la bataille précise contre les hausses de TVA dans le monde du travail et la population.

La préparation et l’utilisation de la manifestation par Jean-Luc Mélenchon ne vont pas dans ce sens. Il l’a convoquée en solo à la radio. Il l’a située dans la suite des rassemblements précédents organisés en 2012 puis en 2013 derrière sa personne de candidat à la présidence. La direction du PCF a choisi de le suivre, entre autres, pour ne pas lui laisser la totalité du « Front de gauche ». Les organisations gauchistes se sont ensuite raccrochées.

Ce mode de fonctionnement politique se trouve aux antipodes du mouvement de masse, construit nationalement en direction d’abord de la classe ouvrière, auquel nous voulons contribuer. En proclamant l’estimation délibérément ahurissante de 100.000 manifestants derrière lui-même, Mélenchon persévère dans son calcul politicien. Il dévoie le slogan même de la manifestation.

Les grandes centrales syndicales, notamment la CGT, n’ont pas engagé de batailles spécifiquement contre les hausses de TVA. Maintenant, elles sont légitimées à refuser de nourrir une récupération politicienne.C’est très regrettable.D’autant qu’un autre piège, est apparu dans le développement du mouvement.

Le premier ministre Ayrault, soucieux que le « ras-le-bol » fiscal débouche sur un rassemblement conséquent contre les hausses imminentes de TVA, a annoncé une « mise à plat » de toute la fiscalité en 2015. Ayrault tente d’associer les organisations syndicales et politiques à cette perspective de diversion et d’anticipation de futurs mauvais coups.

Communistes, cégétistes, nous luttons depuis toujours contre une fiscalité injuste, une fiscalité de classe, pour une refonte complète de l’impôt en France.

Mais aucune confusion ne doit apparaître avec les projets du gouvernement. Notre programme de changement global constitue un repère pour les luttes immédiates. Il doit servir à faire grandir le rapport de force actuel contre la TVA et non à le diluer.

C’est partant de cette analyse, renouvelée après le 1er décembre, que, communistes de la section du PCF 15ème, nous entendons participer au prolongement de la lutte contre les hausses de TVA, de façon conquérante, en phase avec la colère sociale.

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