La conception de l’école par la municipalité Bertrand

Notre action sur le radar pédagogique nous a servi à dénoncer la gestion calamiteuse des écoles par la municipalité de Xavier Bertrand ainsi que la fermeture de 30 classes et de 3 écoles dans notre ville par le gouvernement dont il faisait partie.
Lors du dernier conseil municipal, en date du 30 septembre 2013, ce dernier s’est permis, une fois de plus, de rajouter une intervention en fin de séance sans que celle-ci ne figure à l’ordre du jour, ce qui avait l’avantage d’éviter tout débat contradictoire sur le sujet. Cette intervention avait pour objet la politique des écoles de la ville. Mme Françoise Jacob, en charge des affaires scolaires s’est alors lancée dans une longue énumération des divers investissements de la municipalité dans les écoles.
Il serait tout à fait démagogique d’affirmer que la ville ne fait rien, notre argumentation n’en a jamais eu la teneur. D’ailleurs les écoles se trouvent dans ses prérogatives : l’entretien et la maintenance des locaux, l’équipement des écoles (sportif, informatique, …) le recrutement de personnel d’accompagnement (ATSEM), la dotation financière par élève permettant l’achat de fournitures scolaires, de matériel divers pour la classe, l’allocation de transports pour les différentes sorties … L’absence complète d’investissement serait une faute grave.
La municipalité UMP répond à toutes ces prérogatives, mais plus qu’à minima.
La rénovation des locaux se fait vraiment en dernier recours. On se vante, lors de ce conseil municipal, d’avoir changé les fenêtres de l’école Xavier Aubryet. Bravo ! En 2013, nos enfants vont bénéficier du confort du double vitrage. Les sols de l’école Ferdinand Buisson ont été changés, nous vous invitons à apprécier la qualité des murs et plafonds qui feront plaisir aux nostalgiques des années 60. Et Ferdinand Buisson n’est pas une exception (ou peut-être pour ses sols).
Pour ce qui est de l’entretien, la mairie a aussi réduit drastiquement les effectifs en personnel créant à la fois une surcharge de travail pour ceux restant et des conflits entre usagers et personnels.
On nous annonce en grande pompe l’équipement en tableaux interactifs, 15 sur la ville. Ces tableaux permettent de projeter une image, un document et de travailler dessus. Outil intéressant, malheureusement, sur plus de 200 classes, 15 en bénéficient. Il en va de même pour les tablettes, 135 sur 5272 élèves, environ une pour 40. Cela signifie que les élèves, sur une année pourrait l’avoir moins de 4 jours chacun.
A côté de ça, la grande majorité des écoles sont dotées d’un parc informatique obsolète, soit par son âge, soit par manque d’entretien. Car c’est ici, non pas 100 tablettes, mais plus de 1000 ordinateurs dont la ville devrait s’équiper pour pouvoir fournir à chaque classe l’équipement utile. La consolidation du service de maintenance informatique par l’embauche de nouveaux techniciens est indispensable au bon fonctionnement du parc.
Un nouveau self est inauguré à l’école Lyon Jumentier, très bien. En revanche, lorsqu’un parent prévient au dernier moment que son enfant ne mangera pas à la cantine (ou au self), même pour un cas dûment justifié (rendez-vous médical, accident, hospitalisation d’un proche, naissance d’un petit frère, …), la mairie facture à la famille le repas.
Mais ce que la mairie n’aborde pas, c’est le refus d’embauche d’ATSEM supplémentaires là où le besoin s’en fait sentir. Dans beaucoup d’écoles, ces personnes qui assistent les enseignants dans les classes de maternelle sont en sous effectif. Ce qui oblige les équipes à les faire tourner sur plusieurs classes.
Les transports pour les sorties deviennent aussi un point noir. Des classes ne peuvent assister aux spectacles réservés faute de bus alloués par la mairie ou alors en trop petit nombre. Plus grave, des classes n’ont pas pu effectuer leur cycle piscine, pourtant au programme, faute de transport.
Et lorsque les enseignants signalent en conseil d’école à Mme Françoise Jacob que pour les bus, il faut compter non seulement les enfants et les enseignants mais aussi les parents bénévoles accompagnateurs, cela ne la dérange pas de répondre que ceux-ci n’ont qu’à se rendre sur les lieux par leurs propres moyens.
La dotation annuelle par élève qui est plus de 5 fois inférieure à certains villages alentours. Et pourtant ces villages ne sont pas plus « riches » que Saint-Quentin, il s’agit bien là d’un choix de la mairie. Si 135 tablettes à 200€ ont un coût d’environ 30 000 €, une augmentation de la dotation de 10 € par an et par élève aurait un coût annuel de plus de 50 000 €. Et ce n’est pas de 10 € que cette dotation devrait être augmentée. Nombre de classe ne sont pas équipés de suffisamment de manuels. Les enseignants doivent souvent faire le choix entre celui de maths ou de français, ou d’un pour deux élèves. Ceci sans même parler de l’équipement en matériel pédagogique pour la classe.
Voilà où nous en sommes arrivés dans notre ville, voilà ce qu’a fait de nos écoles la politique de X. Bertrand.
article A.J. pour la Section de St-Quentin
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