Sous quel prétexte devrions-nous nous laisser malmener par un employeur potentiel ?
Sous prétexte que l’on est à la recherche d’un emploi ?
Sous prétexte que le taux de chômage est élevé ?
Sous prétexte qu’il y a plusieurs candidats pour le poste que nous convoitons ?
Sous prétexte que notre temps est disponible ?
Sous prétexte que nous avons sérieusement besoin d’un peu d’argent ?
LES ANNONCES
Certaines entreprises vous font miroiter la possibilité de postuler à un emploi en publiant une annonce à Pôle Emploi. En fait, l’annonce est purement fictive. C’est juste une obligation légale due à je ne sais quelle règle du code du travail ou autre. En fait, le poste est pourvu par pistonnage ou par promotion interne. Dommage pour celle ou celui qui postule et va jusqu’à se déplacer ou appeler pour savoir ce qu’il en est de sa candidature. Dans le meilleur des cas, vous allez recevoir un courrier répondant négativement. La plupart du temps, l’employeur ne se donne même pas la peine de vous répondre.
LE RENDEZ-VOUS
Le recruteur ou sa secrétaire vous convoque à un rendez-vous avec une journée et un horaire non négociables. Si vous proposez une autre journée ou un autre horaire, c’est à vos risques et périls et l’employeur en tire déjà une première conclusion de caractère bien trempé à éviter, à conserver en 2ème choix ou à éliminer. Si vous êtes prêts à engager des frais pour venir à un entretien, vous n’obtiendrez pas pour autant plus de garanties qu’un autre candidat à vous de soupeser la valeur de l’enjeu.
LES HORAIRES
Pendant l’entretien, le recruteur n’hésite pas à vous faire part de dépassements d’horaire « occasionnels » ! Votre réaction est analysée immédiatement. Si vous évoquez leur paiement, leur récupération, une disponibilité si délai de prévenance de 24 à 48h voire votre indisponibilité, c’est fini ! Et oui, vous avez des enfants, une vie de famille, des loisirs, une vie sociale mais l’employeur s’en contre-fiche. Vous êtes corvéable à merci. Vous devez être disponible en permanence s’il vous recrute ! Cette disponibilité se cache sous le terme de polyvalence !
LE SALAIRE
S’il n’est pas précisé dans l’annonce, il ne faut pas s’attendre à des miracles ! Même si les compétences demandées dépassent largement le niveau de salaire que l’employeur est prêt à vous accorder.
L’ENTRETIEN
Vous êtes dans un état de stress maximal, difficile à gérer. Le recruteur s’en délecte. Il n’hésite pas à utiliser des termes anglicistes ou des abréviations que vous ne maîtrisez pas pour vous mettre en difficulté et estimer vos compétences. C’est tellement simple de juger les compétences d’une personne sur une demi-heure ou une heure d’entretien. Le recruteur a les pleins pouvoirs. Il faut vraiment être bien préparé à affronter cette épreuve difficile et incontournable. Il faut savoir vendre ses compétences en osant s’affirmer, le tout en maîtrisant le dosage entre la soumission et l’affirmation.
Mais qui sommes nous ?
Comment peuvent-ils se permettre de nous manquer autant de respect ?
Quel pouvoir leur donne-t-on ?
Sous prétexte que c’est lui qui va nous donner cet argent tant nécessaire à notre quotidien, nous sommes prêts à accepter des petits salaires, des horaires inadaptés au bien-être de nos enfants, de notre famille et de nous même, des vacances à des dates non choisies, des dépassements d’horaire non rémunérés, de payer la nounou au lieu de prendre des journées de garde d’enfant malade, …
Et, ça n’est pas encore assez ! Vous n’avez pas la garantie d’obtenir de lui un peu de considération. N’acceptons plus d’être maltraité par ces petits chefs qui se croient supérieurs à nous en tout ! Le code du travail existe. Les anciens se sont battus pour obtenir ses droits. Les conventions existent. Les syndicats travaillent pour les améliorer.
Les employeurs profitent de notre isolement, ils savent que nous sommes en situation de faiblesse, que l’emploi est un gage de qualité de vie et de reconnaissance sociale, que nous en avons besoin et que lui seul a le pouvoir de vous le donner.
Gardons la tête haute, cessons de courber l’échine ! Le recruteur et l’employeur ne sont que des hommes ou des femmes comme nous. Battons-nous !
A force de tirer sur la corde, un jour, le rapport de force changera, nous nous unirons à nouveau, ensemble nous dicterons les nouvelles règles à ces mêmes employeurs. Organisons-nous !
Une maman en recherche d’emploi