Archive | 18 novembre 2012

Face à la politique du nouveau gouvernement : rassembler sur des positions de rupture

Aujourd’hui, on se demande qui peut bien nourrir encore des illusions sur un changement de cap, même modeste, avec l’arrivée de la gauche au pouvoir.

Les 20 milliards d’euros d’aides publiques nouvelles au patronat, par an, annoncés à la suite de la publication du rapport Gallois, dépassent en montant toute mesure particulière de l’équipe Sarkozy-Fillon. Pour les financer, Jean-Marc Ayrault annonce une augmentation de l’impôt le plus injuste, la TVA, exactement celui auquel Sarkozy voulait recourir. On avait bien noté aussi que le nouveau gouvernement s’est bien gardé de remettre en cause l’augmentation du taux intermédiaire de Fillon.

Face à la politique du nouveau gouvernement : rassembler sur des positions de rupture dans 36éme Congrès du PCF image2-300x253Seul l’emballage des mauvais coups au monde du travail a changé. A l’arrogance de son prédécesseur, François Hollande a substitué la présidence lénifiante. Le nouveau gouvernement a remplacé au volontarisme affiché de l’ancien l’amateurisme que raille la droite, déjà dangereusement remise en selle, sans parler du lit fait à son extrême.

Déjà pendant la campagne électorale, Hollande et le PS avaient fait attention de ne promettre qu’une austérité « équitable », au nom de la gravité de la « crise » et des engagements européens. Aujourd’hui, tout est mis en scène pour montrer l’impuissance à « gauche ». Le nouveau secrétaire du PS, Harlem Désir résume en conclusion de son discours d’avènement les priorités de l’engagement à gauche du gouvernement : le non-cumul des mandats électifs, le serpent de mer du droit de vote aux étrangers, le mariage pour tous. L’économie, ils n’y peuvent rien. Ayrault fait une vraie-fausse sortie sur une remise en cause des 35 heures. C’est habile. Cela permet de multiplier les déclamations sur le cœur que l’on ne touchera pas, malgré la crise, malgré la droite, à ce « marqueur » de gauche (la retraite à 60 ans, elle, est bien enterrée). Pour notre part, nous n’oublions que les soi-disant « 35 heures » de Mme Aubry, contre un avantage précaire à une partie des salariés, largement repris depuis par le patronat, a offert à ce dernier un premier « choc de compétitivité » avec la flexibilité généralisée et 22 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales. Aucun économiste bourgeois n’ose avancer un chiffre sur le nombre de créations d’emploi qu’elles auraient permises. Là aussi, ça en dit long sur les annonces actuelles de Ayrault.

Et puis, le gouvernement est quand même allé chercher les conseils d’un « patron de gauche », M. Gallois, celui du plan antisocial « Power 8 » à EADS en 2009, impartial comme un Mario Monti à la française.

Si, il reste une différence entre la gauche et la droite dans ce schéma de l’alternance que nous connaissons en France comme dans les autres pays. Les rôles sont répartis. Là où la droite détruit les prestations de la Sécurité sociale, la gauche sape son financement solidaire, « assouplit » les règles du marché du travail. Là où la droite s’attaque frontalement à l’éducation nationale, la gauche marchandise discrètement les transports, etc. Le tout de concert avec l’UE du capital.

Face à cette politique, il y a trois attitudes possibles « à gauche ». Les deux premières sont celles du Front de gauche. La troisième doit être celle du PCF.

La première, c’est de hurler son indignation, voire de la vociférer comme l’a fait et le refait Mélenchon après s’être mis en sourdine le temps de l’élection de Hollande et des négociations électorales avec ses anciens camarades. On canalise, à « gauche », la colère, dans le vague.

La deuxième, parfaitement compatible, c’est de prétendre « tirer à gauche » le PS avec des propositions plus réformistes que lui. Le programme du Front de gauche, « l’Humain d’abord » a cette philosophie. Demander la création de « pôles publics », aux compétences extraordinaires, permet de s’exonérer de la défense des services publics nationalisés ou municipalisés, des monopoles publics. Faire des équations incompréhensibles pour la modulation des aides publiques et des cotisations sociales patronales, selon les politiques d’emploi des entreprises, c’est rentrer, malgré soi, dans le dogme de la baisse du coût du travail. Prétendre que le Pacte budgétaire européen aurait dû être renégocié, « comme l’avait promis Hollande », c’est reconnaître sa validité, celle des traités et directives, malgré leur totale illégitimité depuis le référendum de 2005.

image31-227x300 dans Communisme-Histoire- ThéorieLe gouvernement et le rapport Gallois laissent une porte ouverte à ce réformisme en associant les syndicats à leur politique, en proposant l’entrée de représentants des salariés dans les conseils d’administration des grandes entreprises, suivant la cogestion à l’allemande.

Le troisième choix, ce doit être le choix des communistes, c’est de mettre en avant, de mobiliser et rassembler, à partir du puissant mouvement de contestation et des luttes, sur des choix de rupture.

Les millions qui ont participé à la « votation pour la Poste » en 2009, plutôt qu’être renvoyés à une perspective électoraliste, auraient dû et peuvent constituer une force pour remettre en cause la privatisation, la mise  en concurrence du courrier et l’application en France des directives européennes.

Les millions de salariés, de retraités, de jeunes qui ont manifesté pour défendre la retraite ne se sont pas heurtés à la « surdité de Sarkozy ». Ils constituaient une force, n’en déplaise aux dirigeants du Front de gauche, pour obtenir le retrait de la loi Woerth et le retour aux 37,5 annuités de cotisation. Ils constituent aujourd’hui une force, si les communistes le mettent en avant, pour refuser de façon intransigeante toute remise en cause du financement de toutes les branches de la Sécurité sociale par la cotisation sociale, pour en finir avec les allègements qui vont dans les poches des actionnaires.

Face à la casse de l’appareil industriel, un rapport de force existe pour s’emparer des pouvoirs, c’est-à-dire gagner une propriété publique, démocratique, nationaliser. Le scandale des milliards d’euros d’aide publique, l’importance de secteurs comme l’automobile, la sidérurgie, la pharmacie, l’énergie appellent des mobilisations à cette hauteur.

Et sur l’Europe, si l’on considère que le TSCG, reprise des critères de Maastricht, remet en cause de façon inacceptable la souveraineté populaire, comment ne pas poser la question de la sortie de la France de l’Euro, de la reconquête d’un pouvoir national sur une donnée économique essentielle, la monnaie, donc de l’abandon de l’euro ?

Voilà les choix de rupture dont les communistes doivent discuter et qu’ils doivent et peuvent largement partager !

Emmanuel Dang Tran

Où est passée la bataille de 2009 pour la Poste ? où l’arnaque de la « votation »

Où est passée la bataille de 2009 pour la Poste ?

Souvenons-nous ! En 2009, le gouvernement Fillon faisait passer une loi attaquant structurellement le service public postal. Elle a transformé La Poste en société anonyme d’une part. Elle a établi la concurrence sur l’ensemble de la distribution du courrier d’autre part, y compris les lettres de moins de 50 grammes, transposant la troisième directive européenne de marchandisation des activités postales.

Un profond mouvement d’opposition à cette nouvelle remise en cause du service public s’est manifesté à travers le pays, allant bien au-delà de l’attachement aux bureaux de poste auquel le pouvoir d’alors avait voulu le réduire.

Les principales organisations syndicales, les partis de gauche, des associations ont alors lancé une « votation citoyenne ». Les plus de 2 millions de signatures collectées ont montré le rapport de force existant pour faire échec au projet du gouvernement. Nous y avons contribué tout en critiquant le choix de cette forme d’action.

Où est passée la bataille de 2009 pour la Poste ? où l'arnaque de la Pour mener la bataille pour la reconquête du service public de La Poste, tirons les enseignements de 2009.

Le fait d’organiser une « votation », avec toute la gauche, renvoyait implicitement tout changement à la perspective des élections de 2012. Comme sur les retraites l’année suivante, la personnification de la politique au service du capital sur Sarkozy a eu le même effet. Cela a court-circuité, au moment où c’était le plus favorable, la construction du rassemblement dans la lutte pour gagner un premier recul du pouvoir.

Les initiateurs de la « votation » ont par ailleurs évacué l’un des deux volets du projet de loi, dont l’autre dépend pourtant étroitement : la concurrence européenne, la fin du monopole publique historique de La Poste, pour ne garder que le changement de statut.

Cela s’ajoute à un autre problème. Comment prétendre défendre la Poste avec le PS et la gauche maastrichienne ? Au niveau national, depuis la loi Quilès de 1990 démantelant les PTT, en passant par la privatisation de l’entreprise sœur France-Télécom, au niveau européen par leur vote en faveur les directives, ils ont contribué de façon déterminante à la casse du service public.

Avec sa recherche prioritaire de l’unité des organisations sur le rassemblement dans les luttes, sa perspective électoraliste, ses ambiguïtés sur l’Europe, la « votation » n’a pas permis la mobilisation décisive : celle des postiers, en convergence avec les agents des autres services publics, sur l’objectif immédiat de retrait du projet de loi.

En 2012, quelle est la situation ?

Le président et le gouvernement ont changé. Mais plus aucun des initiateurs de la « votation » ne pose la question de l’abrogation de la loi de 2009. Il est amusant de retrouver les déclarations solennelles de François Hollande faisant voter un vœu contre le changement de statut de La Poste par le Conseil général de Corrèze qu’il présidait.

La Poste a changé de statut mais son capital continue d’être détenu intégralement par le secteur public : l’Etat et la Caisse des dépôts et consignations. Le PDG Bailly n’a pas encore osé la provocation d’ouvrir le capital aux salariés. Le retour au statut d’établissement public peut être décidé en quelques jours.

L’emploi et les conditions de travail des postiers se sont encore gravement dégradés. La situation sociale, dont les suicides constituent des cas extrêmes (nous savons combien il faut être prudent dans ces situations humaines) est très tendue. Le nouveau gouvernement a dû constituer une  « commission du grand dialogue » (sic !). Le rapport de son président, Jean Kaspar, ancien secrétaire général de la CFDT, auxiliaire du processus de privatisation, sonne comme une provocation. Il préconise un ralentissement du flux de suppressions d’emploi…

L’échec de la lutte générale de 2009 pèse. Mais, dans le même temps, il ne se passe pas une semaine sans que des luttes se développent contre une déstructuration d’un centre de distribution ou la fermeture d’un bureau, le plus souvent avec un soutien actif des usagers. Le potentiel de mobilisation existe. Les luttes sauvent des emplois, gagnent des titularisations. Elles ont, enfin, réussi à faire condamner plusieurs fois la direction de La Poste pour les heures supplémentaires non rémunérées à la suite de l’allongement des tournées des facteurs.

Du côté de la Banque postale, le processus de banalisation-privatisation se heurte à la crise financière. Le gouvernement prétend constituer une banque publique d’investissement, développer le Livret A (dans le détail, ce n’est pas ça). Il a aussi besoin de rattacher à la Banque postale les ruines de Dexia. Autant de contradictions qui peuvent servir d’arguments pour reconquérir les services financiers de La Poste.

Tout cela constitue des points d’appui pour la reprise d’un mouvement national. D’autant plus que le rejet de l’UE, de ses traités et de ses directives illégitimes s’est encore accru.

Bien sûr, cela ne se décrète pas, cela se travaille politiquement, dans l’entreprise, dans le syndicat, dans la population.

Nous proposons que le maximum d’organisations du PCF mette à l’ordre du jour la reconquête du service public postal, l’abrogation de la loi de 2009, la réintégration de la Banque postale dans sa maison-mère, le rétablissement de son monopole public sur la distribution du courrier.

L’envers de la fraude sociale ou le scandale des non-recours aux droits sociaux.

L’envers de la fraude sociale

L’envers de la fraude sociale ou le scandale des non-recours aux droits sociaux.

Ce sont les titre et sous-titre d’un ouvrage que vient de publie l’ODENORE – l’Observatoire des non-recours aux droits et services (Paris. La Découverte, collection « cahiers libres », 2012, 180 pages)

 

En effet, contrairement à ce qu’avait affirmé le gouvernement Sarkozy qui montrait du doigt les « fraudeurs sociaux » pur mieux culpabiliser les allocataires, la part la plus importante de la fraude au sens général provient … des institutions.Une fraude que l’Observatoire chiffre à près de 7 milliards d’euros.

L'envers de la fraude sociale ou le scandale des non-recours aux droits sociaux. dans Le PCF à St Quentin livre-198x300Nous reproduisons ci-dessous la note de l’éditeur.

 

Le discours sur la « fraude sociale » a marqué le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Prétextant sauver la protection sociale des assistés et des tricheurs, ce discours a répandu l’idée que les droits économiques et sociaux se méritent et a inoculé une suspicion à l’encontre de leurs bénéficiaires légitimes. En martelant l’idée que le système est « fraudogène », il a prétendu que les droits ne sont pas une obligation et que les prélèvements les finançant ne sont pas un devoir, à l’inverse des principes qui fondent le modèle social français.

Or, pour être juste et acceptable, la lutte contre la fraude doit éviter l’amalgame et la division, et participer à une politique générale d’accès aux droits sociaux. Car si la fraude à l’ensemble des prestations sociales est estimée à 4 milliards d’euros par an, son envers, à savoir le « non-recours » de la part de très nombreuses personnes qui y ont droit, est bien supérieur. Ainsi, chaque année, 5,7 milliards d’euros de Revenu de soildarité active, 700 millions d’euros de Couverture maladie universelle, 378 millions d’euros d’Aide à l’acquisition d’une complémentaire santé etc.., ne sont pas versés à leurs destinataires. C’est ce que démontre et interroge cet ouvrage, exemples, faits et chiffres à l’appui.

Pour le collectif d’auteurs réuni ici, le nouveau gouvernement doit s’occuper prioritairement du phénomè,e du non-recours, car ce qui n’est pas dépensé n’est en rien une économie. Cela signifie au contraire l’appauvrissement de bon nombre de ménages et la destruction de recettes pour la collectivité.

ODENORE est une structure universitaire rattachée à un laboratoire du CNRS. L’ODENORE travaille avec de nombreux partenaires en France et à l’étranger

36ème congrès du PCF :Ni abandon, ni effacement, un parti résolument communiste dans l’affrontement de classe !

Signature de soutien dès le 17 octobre sur http://vivelepcf.fr/

36ème congrès du PCF : Il y aura un texte alternatif à la proposition de base de la direction

36ème congrès du PCF :Ni abandon, ni effacement, un parti résolument communiste dans l’affrontement de classe ! dans 36éme Congrès du PCF 120626_logo-240x3001-120x150Communiqué de 8 membres du Conseil national du PCF, 14 octobre 2012

Le Conseil national du PCF a adopté ce jour sa proposition de « base commune de discussion » pour le 36ème congrès de notre parti qui se tiendra en février 2013. Ce texte intitulé « Il est grand temps de rallumer les étoiles » nous est parvenu le 11 octobre au soir.

Nous considérons qu’il n’est pas de nature à nourrir les débats cruciaux et nécessaires des communistes pour préparer la riposte à la politique programmée de super-austérité et, indissociablement, pour renforcer le parti. A l’inverse, ce texte multiplie les diversions. Il esquive les problèmes internes principaux posés par les expériences de ces dernières années. Il se situe hors des conditions réelles de la lutte de classe dans la nouvelle étape de crise globale du capitalisme.

Nous rappelons que la direction, au mépris des statuts du parti, n’a pas convoqué de congrès statutaire depuis 2008, c’est-à-dire dans la période où elle constituait le Front de gauche avec Jean-Luc Mélenchon, où se préparaient les échéances de 2012.

Les communistes doivent enfin pouvoir analyser le bilan de cette période et de ces choix dans toutes leurs contradictions. Nous estimons que le Parti, englobé dans le Front de gauche, s’est trouvé enfermé dans une perspective étroitement électorale et institutionnelle, qu’il est passé à côté des perspectives de rassemblement et de rupture qu’a portées la montée de grandes luttes comme celles pour les retraites, pour l’hôpital, la Poste, l’industrie…

Les communistes doivent pouvoir caractériser l’orientation globale de la politique de la « gauche » arrivée au pouvoir. La question ne peut pas être éludée. Elle traduit pour nous une simple alternance, comme on en a connu ces 30 dernières années dans tous les pays de l’UE pour mieux poursuivre et compléter la politique au service du patronat et des possédants.

Il fallait évidemment battre Sarkozy pour ne laisser aucune légitimité à la poursuite de sa politique. Mais les illusions semées par le Front de gauche d’un changement possible avec le PS, par exemple d’une renégociation inimaginable des traités européens antipopulaires, sont aujourd’hui lourdes de conséquences. Vis-à-vis du gouvernement, faut-il adopter une posture de « soutien sans participation », d’« abstentions constructives »? Nous ne le pensons pas dans l’état du rapport de forces et justement pour le faire progresser. Le vote des députés Front de gauche en faveur des « emplois d’avenir », nouvelle forme de précarisation des jeunes travailleurs, notamment des futurs enseignants, illustre cette mauvaise voie.

La nécessité de reconquérir les espaces de résistance et de souveraineté populaires acquis dans le cadre national s’exprime à nouveau dans la campagne contre le « TSCG ». Elle implique de reprendre les analyses et les combats internationalistes de toujours du PCF contre l’Europe supranationale du capital, contre sa force de frappe économique, l’euro.  Comment le texte de la direction peut-il continuer à décréter comme vérité l’illusion que les institutions de l’UE seraient réorientables, qu’il faudrait défendre l’euro ? Quel contresens alors que 64% des Français se prononcent maintenant contre Maastricht, après les 55% de 2005 contre le TCE !

Plus que jamais, l’affiliation du PCF au Parti de la gauche européenne, parrainé par la Commission européenne, doit pouvoir être remis en cause.

Sur un autre plan, la sortie de la France de la politique extérieure intégrée de l’UE – honteusement décorée du Prix Nobel de la paix – la sortie de la France de l’OTAN, le retour de toutes les troupes mobilisées dans les guerres impérialistes, le désarmement nucléaire unilatéral sont des campagnes majeures à engager, dans la fidélité à l’histoire de notre Parti.

Pour nous, la raison d’être du PCF est plus actuelle que jamais.

Elle ne consiste pas à cultiver une fonction « tribunicienne », à suivre les déclamations populistes de tel ou tel leader, à canaliser la contestation populaire, à se fondre dans les institutions de la démocratie bourgeoise. Tout au contraire !

Devant les attentes des travailleurs, de couches de plus en plus larges de la population (qui se sont exprimées en partie, par défaut, dans le vote FdG), devant les grandes luttes qui se développent dans des catégories de plus en plus diverses, dans la jeunesse, communistes, nous avons la responsabilité historique de faire bien autre chose que le Front de gauche, parce que nous avons une perspective révolutionnaire, le socialisme.

Nous devons mesurer pleinement, au-delà des questions « sociétales», les dangers et les ressorts du recours par le capital à l’extrême-droite pour dévoyer la colère des exploités, notamment leur rejet de classe de l’UE. Nous devons mesurer toutes les conséquences, la gravité de l’effacement des positions et de l’organisation communistes.

Le concret, la recherche des positions et moyens de rassemblement pour commencer tout de suite à rompre avec la politique du capital est notre préoccupation première.  Nous sommes convaincus que c’est celle des communistes. Le texte « Rallumer les étoiles » n’y répond pas, loin s’en faut.

Face à la casse programmée de l’industrie et de l’agriculture comment mobilisons-nous pour défendre les activités répondant aux besoins et les savoir faire, comment avançons-nous des perspectives de nationalisations sous contrôle populaire dans l’esprit de celles de 1945?

Face au projet de démantèlement du financement de la Sécurité sociale, contre les actifs et les retraités, comment défendons-nous de façon intransigeante la cotisation sociale, le salaire socialisé contre la propagande autour de la baisse du coût du travail ?

Pour les salaires, avec l’augmentation du SMIC, pourquoi ne pas lancer une grande campagne pour le rétablissement de l’échelle mobile cassée par la gauche mitterrandienne en 1983 ?

Pour les services publics, refusons l’application des directives européennes de concurrence, obtenons par exemple, le retour de La Poste en établissement public. En 2009, Hollande l’avait même fait voter par le Conseil général de Corrèze !

Voilà autant de grandes initiatives nationales que l’on attend de notre parti !

Notre époque est marquée par les souffrances terribles qu’engendrent dans le travail, la vie, la société l’offensive globale du patronat et du capital contre les acquis sociaux et démocratiques. Elle est marquée aussi par un discrédit croissant du capitalisme et par la recherche renouvelée, pressante dans le monde du travail, dans le mouvement syndical, dans la jeunesse, d’une organisation politique pour résister, pour avancer un autre modèle de société, d’une organisation révolutionnaire.

Nous estimons qu’il est grand temps que les communistes réaffirment que cette organisation, c’est leur parti, le Parti communiste français. Le PCF l’est par ses fondamentaux théoriques, marxistes et léninistes, toujours aussi valides, par le point de repère fort, unique et décisif qu’il représente dans l’histoire de notre pays pour ceux qui ont intérêt à combattre le capitalisme, aussi par ce que ce qu’ont représenté le mouvement communiste international (pensons aux victoires anticolonialistes) et les expériences socialistes du 20ème siècle, dans leurs contradictions, que nous devons analyser de façon critique mais en communistes.

D’autres ont le droit de penser que la « matrice communiste » est périmée, que l’avenir est à une autre forme d’organisation politique. Dans une tribune à « Libération », le 15 août, Pierre Laurent juge que les clivages de la première moitié du 20ème siècle entre socialistes et communistes n’ont plus lieu d’être et invite donc à un congrès de Tours à l’envers. Pour nous, c’est un contresens.

Mais tout doit se faire dans la clarté. Le Front de gauche succède aux précédentes tentatives de transformations réformistes du PCF et de recomposition politique depuis la « Mutation » des années 90, en passant par les « collectifs antilibéraux » jusqu’à la remise en cause même de l’existence du Parti par la direction, ce qu’ont massivement repoussé les communistes en 2007.

Ceux qui veulent créer un nouveau Parti, qu’il s’appelle « Front de gauche » ou autrement, ont le droit de le faire, comme cela se produit dans d’autres pays sous la houlette du PGE. Mais les statuts du PCF doivent interdire toute double-appartenance.

Nous faisons partie des communistes qui n’accepteront pas la mise sous tutelle du PCF, supplanté à tous les niveaux par une organisation informelle de « gauche », essentiellement différente du Parti de classe et de masse que le PCF doit redevenir.

Même en termes d’alliance électorale, le Fdg n’a abouti qu’à la perte de la moitié des élus PCF régionaux et à la réduction à 7 des députés communistes. Sur ce plan également, le FdG e correspond pas aux objectifs d’unité et de rassemblement recherchés par les communistes.

Pour toutes ces raisons, avec nos convictions de communistes, nous prenons la responsabilité, à la suite de centaines d’échanges avec des camarades de toutes les fédérations du PCF de France, notamment à la Fête de l’Humanité, de produire un texte alternatif pour le 36ème congrès, avec pour but d’abord de poser les questions essentielles manquantes, ensuite d’affirmer d’autres perspectives que celles de la poursuite de l’effacement du PCF, de ses positions et de son organisation.

Ce texte se situera dans la continuité des textes « Remettons le PCF sur les rails de la lutte de classe », « Faire vivre et renforcer le PCF », « plus que jamais, face au capital, notre peuple a besoin du PCF » déposés aux 33ème, 34ème et 35ème congrès.

Nous appelons les communistes, toutes celles et ceux qui partagent notre volonté de renforcer notre Parti à prendre contact avec nous.

« Ni abandon, ni effacement, un PCF résolument communiste dans l’affrontement de classe ». Oui, il y a et il y aura des révolutionnaires conséquents dans notre pays et ils sont et seront communistes !

 

Corinne BECOURT, section de Saint-Quentin, Conseil départemental de l’Aisne, Frédéric BERNABE, secrétaire de la fédération de la Haute-Saône,  Emmanuel DANG TRAN, secrétaire de la section de Paris 15ème, Conseil départemental de Paris, Fabienne DEBEAUVAIS, Amiens, fédération de la Somme, élue municipale, Claude FAINZANG, Paris 19ème, Conseil départemental de Paris, Eric JALADE, secrétaire de la fédération du Tarn, Dominique NEGRI, secrétaire de la section de Saint-Martin-d’Hères, Conseil départemental de l’Isère, Christian TABAGLIO, Jarny, Conseil départemental de la Meurthe-et-Moselle Membres du Conseil national du PCF

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