Archive | septembre 2011

ASSEZ DE SACRIFICES, LUTTONS !

sanstitre.pngAUSTÉRITÉ, BAS SALAIRES, CHÔMAGE ET CONTRATS PRÉCAIRES

ASSEZ DE SACRIFICES, LUTTONS !

Dans toute l’Europe, les plans d’austérité s’enchaînent : en Grèce, au
Portugal, en Italie et maintenant en France. Salaires bloqués ou diminués,
licenciements massifs dans tous les secteurs, démantèlement des systèmes de sécurité sociale et de retraites, services publics privatisés.

Tout cela afin de satisfaire les exigences du patronat et des banquiers : sous prétexte d’une crise économique dont ils sont responsables, ils veulent obliger les travailleurs à toujours plus de sacrifices. Les jeunes, qui sont également touchés, sont appelés à manifester contre l’austérité le 15 Octobre dans toute l’Europe !

LES JEUNES TRAVAILLEURS EN PREMIÈRE LIGNE

Entre 15 et 24 ans, le chômage atteint déjà 23%, et 1 jeune sur 5 vit sous le seuil de pauvreté. Par ailleurs, on nous contraint à enchaîner les contrats précaires : CDD, intérim, stages et temps partiel subi. Alors que nous vivons déjà dans la peur du lendemain, nous sommes victimes d’une
dégradation continue de nos conditions de vie et de travail, aggravée par la montée des prix du logement.

Aujourd’hui, les patrons amplifient leur offensive. La possibilité
d’obtenir un CDI devient un luxe, les salaires sont gelés, ou pire, repartent à la baisse, et les plus fragiles sont mis à la porte. Mais pendant que nous souffrons, certains continuent de s’enrichir.
Pour la seule année 2010, les actionnaires du CAC 40, en pleine crise, et sans travailler, ont réalisé 83 milliards d’euros de profits. La France est le troisième pays du monde à compter le plus de millionnaires !

DÉFENDONS NOS DROITS, UNISSONS-NOUS

Tout cet argent, il doit être utilisé pour améliorer nos conditions de vie. C’est pourquoi les Jeunes Communistes agissent afin d’unir la jeunesse et les travailleurs derrière ces revendications claires et légitimes : la hausse générale des salaires, le respect des 35 heures, la conversion des emplois précaires en emplois stables, et l’interdiction des licenciements dans les boîtes qui font du profit.

Enfin, nous l’avons vu, tant que la société sera dirigée par des patrons, des actionnaires et des banquiers, les acquis que nous obtenons par les luttes seront toujours menacés. Nous souhaitons donc changer profondément de système et vaincre le capitalisme !

POUR LA RÉVOLUTION ET LE SOCIALISME

Ce changement de système, c’est la prise du pouvoir par les travailleurs : le socialisme, une société basée sur la propriété commune des entreprises et du pouvoir politique. Contrôlés démocratiquement par les travailleurs, les moyens de production et d’échanges ne seront plus soumis aux diktats de la bourse et des spéculateurs. Alors, débarrassés de ces pressions, nous pourrons construire une économie qui réponde réellement à nos besoins: emploi, transports, formation, logement, santé, etc.

Appel à la grève le 27 septembre-Saint-Quentin:10 h devant l’Hôtel de ville, rassemblement puis manifestation

 

LAON : 10 h devant l’Inspection Académique, rassemblement puis manifestation
SAINT-QUENTIN : 10 h devant l’Hôtel de ville, rassemblement puis manifestation
CHATEAU-THIERRY : co-voiturage pour Laon : rassemblement place Jean Moulin (à côté de la poste) départ en voiture à 9H00
CHAUNY : 14 h devant la mairie de Chauny, rassemblement puis manifestation

Les fédérations et syndicats de l’éducation nationale appellent à une journée de grève le 27 septembre contre les suppressions de postes tandis que Nicolas Sarkozy promet des annonces pour le primaire à la fin du mois.

 Les fédérations et syndicats de l’éducation nationale dont le SNUipp-FSU, appellent à une journée de grève le 27 septembre prochain. Le principe de cette action organisée contre les suppressions de postes dans l’Education nationale induit par le non renouvellement d’un départ à la retraite sur deux a été arrêté mardi 7 juin lors d’une réunion intersyndicale. Le SNUipp, qui avait lancé, dès le 18 mai dernier « un appel pour construire dans l’unité la plus large des actions d’ampleur, notamment en septembre » se félicite de cet appel. 16 000 postes supprimés à la rentrée prochaine, plus de 50 000 depuis 2007 « Le dogme du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux met l’école publique à genoux » indique le communiqué commun rendu public ce vendredi. « Cette politique maintient un système éducatif inégalitaire qui ne permet pas de lutter réellement contre l’échec scolaire. » . Pour les syndicats, il faut stopper les suppressions de postes pour mettre en oeuvre une toute autre politique éducative.

L’impact des mobilisations

Hier, le président de la République a fait mine de vouloir mettre de l’eau dans le vin de sa politique. Il annoncera fin juin des propositions sur le primaire. Il est vrai que ces dernières semaines les élus locaux, par la voix de l’Association des Maires de France et de l’Association des Maires ruraux de France notamment, ainsi que par celle des sénateurs dont ils sont les grands électeurs, ont fait part de leur refus de cette politique au gouvernement et au président. Hier, c’est l’Assemblée des départements de France qui a donné de la voix, dénonçant les effets de cette politique au collège. Mais les mobilisations syndicales ont aussi pesé dans les hésitations actuelles du chef de l’Etat qui a toutefois réaffirmé son attachement au non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.

L’automne s’annonce orageux

Ces déclarations de Nicolas Sarkozy viennent après celles de Luc Chatel qui, fin mai alors que le SNUipp avait organisé sous ses fenêtres un rendez-vous national pour l’école avec les associations des enseignants RASED, cherchait à rassurer en promettant de « veiller à fermer le moins de classes possibles » en 2012. Les mobilisations commencent à faire bouger les lignes, au moins dans les déclarations. Et si le gouvernement persiste à se dire inflexible sur sa politique budgétaire, l’heure est plus que jamais à la poursuite de la mobilisation. Le 27 septembre, les enseignants des écoles seront mobilisés pour l’Éducation.

 SNUipp-FSU 02

 

Allemagne/Linke : le soufflé électoral s’affaisse

Par Michel Lamer, pour vivelepcf 

Les élections régionales se succèdent en Allemagne, les déceptions électorales aussi pour le Parti de gauche, « die Linke ».

La dernière et non la moindre est le véritable revers enregistré à Berlin le 18 septembre 2011.

« Die Linke » est tombée à 11,7%, en repli de 4,6% sur le résultat de ses composantes en 2006. Aux élections nationales de 2009, elle avait obtenu 20,2%

Les causes de l’échec sont patentes. L’état major de Die Linke avait fait le choix à Berlin, à l’avant-garde de son aspiration nationale à participer au pouvoir dans tous les cas de figure, de collaborer à l’exécutif régional avec la social-démocratie (SPD), ce depuis trois mandats. A Berlin, contrairement au plan national, la social-démocratie avait accepté cette alliance.

Die Linke a fait en premier les frais, aux yeux du peuple berlinois, de la politique de restriction des dépenses sociales, de privatisation du logement social, d’injustice fiscale.

Le mécontentement national vis-à-vis de la politique antisociale de Merkel a profité, faute d’autre chose, avec la dramatisation orchestrée de la catastrophe de Fukushima, à la force de réserve du système que représentent les Verts (17,5%, + 4,5%). Et… au parti des « Pirates », défenseurs de la « neutralité d’internet » qui élit 15 députés sur 149.

Si Die Linke avait la prétention d’occuper le terrain de la contestation (sinon de le transformer en lutte), l’échec est total !

 Die Linke ne devrait pas participer au prochain gouvernement berlinois, faute d’être désormais un allié suffisamment fort. Mais le mal va continuer.

Le 4 septembre 2011, on votait aussi dans la province du nord-est du Mecklembourg-Poméranie-occidentale. Jusqu’en 2006, les précurseurs de Die Linke avaient collaboré au gouvernement du Land avec le SPD. Le coût électoral avait été cher : de 25% en 1998 à 16% en 2002 et 2006. A partir de 2006, le SPD a choisi la grande alliance avec la droite. La ligne de fond de Die Linke est restée la même. Résultat, en 2011, elle progresse à peine en pourcentages, passant de 16,8 à 18,4% mais régresse encore nettement en voix vu la poussée de l’abstention de 51 à 59%.

En ex-Allemagne de l’ouest, les résultats des régionales de 2011 traduisent une même déception. L’implantation locale ne se construit pas.

En Bade-Wurtemberg, en mars 2011, Linke recule de 3,1 à 2,8% par rapport à 2006 (les 7,2% aux élections au Bundestag sont restés un mirage).

En Rhénanie-Palatinat, toujours en mars 2011, Linke passe de 2,7 à 3,0% par rapport à 2006, mais reste très loin des 9,7% de 2009.

A Brême, son meilleur Land à l’ouest, Linke recule durement en mai 2011, de 8,4% en 2007 à 5,6% (14,2% en 2009).

Tous ces résultats électoraux traduisent un blocage stratégique. Die Linke entend être un véritable parti de « gauche », quand la social-démocratie dérive à droite. Dans les faits, face à la droite, le SPD finit par très bien tenir son créneau historique, secondé par les Verts. La direction de Die Linke ne parvient au final qu’à anesthésier les forces révolutionnaires, notamment communistes, issues de l’est ou de l’ouest.

Est-ce son rôle historique ? Est-ce le rôle historique du Parti de la gauche européenne, aujourd’hui présidé par Pierre Laurent, mais dont Die Linke est un des principaux inspirateurs ?

Derrière le mirage électoral : la destruction des partis communistes !

« Veillons et armons-nous en pensée ! » selon la formule de Georg Büchner.      

Emploi aidés :Stop à l’exploitation !

 Développer les luttes pour obtenir la fin de cette précarité insupportable !

Par CGT Educ’action

Après des mois, voire des années de recherche, certains salariés privés d’emploi postulent à des«contrats aidés», c’est-à-dire des contrats financés partiellement par l’Etat. Les employeurs qui utilisent ces contrats sont les administrations publiques et les associations, mais aussi des entreprises privées. Ces contrats existent depuis 30 ans, sous différentes dénominations : TUC, SIVP, emplois jeunes, CI-RMA, CAV (Contrats d’avenir), CUI (contrat unique d’insertion), CAE (contrat d’accompagnement dans l’emploi), CIE (contrat initiative emploi).Il y a eu 530.000 contrats aidés signés en 2010, et 500.000 prévus en 2011.

 

Les aides diverses aux entreprises, sous forme d’exonération de cotisations sociales, d’aides directes, ou d’exonérations fiscales, ont atteint la somme de 72 milliards d’euros en 2010… de quoi créer près de 3 millions d’emplois à 1500 euros brut par mois, sur 13 mois ! En ce qui concerne les contrats aidés, ils sont présentés comme permettant à des salariés privés d’emploi, la plupart du temps au chômage depuis longtemps, de retrouver une activité salariée. Les contrats aidés favorisent aussi le développement de l’idée que «les employeurs paient trop de charges». En fait, pour bien faire, il faudrait que les salariés travaillent gratuitement, sans droit au chômage, ni retraite, ni accès aux soins ?

 

Quels sont les taux de retour à l’emploi après un contrat aidé ? C’est difficile de le savoir, car comme d’habitude, ces informations sont gardées secrètes et une astuce classique est de mélanger dans une même catégorie le retour à l’emploi vers les CDD de plus de six mois et les CDI… Comme si c’était la même chose ! D’après l’article des Echos du 31 janvier 2011 à ce sujet, le taux de retour à l’emploi vers les CDI et les CDD de plus de six mois, est respectivement de 26,7% pour les contrats non-marchands (secteur public et associatif) et 54,8% pour les contrats marchands (secteur privé).

 

Donc, à la finale, très peu retrouvent un CDI temps plein.

Les grands gagnants sont les politiques, qui peuvent faire de la communication à peu de frais sur le thème «on aime les gens, on les remet au boulot».Les services publics, comme l’éducation, sont asphyxiés par la posture idéologique «un départ en retraite sur deux n’est pas remplacé». On détruit donc des emplois indispensables au bon fonctionnement du service. Puis les directeurs d’école sont priés par l’académie d’embaucher des « employés de vie scolaire » en contrat d’avenir, ou en contrat d’accompagnement dans l’emploi.

 

Les personnels en emploi aidé ne bénéficient d’aucune réelle formation, ni de réelle insertion, ni d’accès facile aux droits syndicaux. La CGT Educ’action considère que les missions de ces personnels doivent être effectuées par des fonctionnaires puisque les besoins sont bien réels et revendique donc la titularisation des personnels en contrats aidés. Le recrutement de ces personnels s’est fait sur la base de la précarisation d’emplois statutaires existants et sur de nouvelles missions données à l’Education Nationale.

 

Les Préfets ont ordonné, lors du premier trimestre 2011, l’arrêt de tous les renouvellements de contrat de nos collègues sous convention CUI (Contrat Unique d’Insertion) jusqu’au 1er septembre 2011. Les collègues ont ainsi été privés de revenu pendant plus de trois mois, alors qu’ils sont déjà dans une situation de grande précarité et sans garantie aucune de réemploi. Par exemple, selon les chiffres donnés par la seule inspection d’académie du 93 en février 2011, 553 collègues dans les écoles, 492 dans les collèges et lycées sont menacés par une telle décision. Les organisations syndicales se sont adressées immédiatement aux préfets pour exiger le retrait immédiat de ces décisions, en demandant le renouvellement des contrats et la création d’emplois statutaires dans la fonction publique avec une formation, un statut, un développement de carrière en ce qui concerne les salaires… les Préfets se sont contentés de se cacher derrière les contraintes budgétaires…

 

Dans le même temps, les Tribunaux ont condamné l’administration à requalifier des CUI en Contrats à Durée Indéterminée (CDI) : c’est le cas à Angers, Rouen, Clermont-Ferrand… Les Rectorats n’ont jusqu’à présent pas pris la décision de pérenniser les CDI ainsi requalifiés.

La CGT Educ’action demande la création de corps et l’ouverture de postes de fonctionnaires couvrant ces missions et répondant à des besoins pérennes.

 

Elle demande donc aussi la titularisation des personnels actuellement recrutés dans le cadre des emplois aidés pour assurer ces missions.

Dans l’immédiat, la CGT Educ’action revendique :

- leur réemploi en CDI sur leur poste,

- un meilleur accès aux formations et un encadrement strict des contrats sans modulation du temps de travail (c’est-à-dire sans annualisation),

- des contrats à 35h afin que les collèguespuissent vivre décemment,

- leur recrutement en CDI

Le Sénat à « gauche » ?

 Nous n’en continuons pas moins à demander sa dissolution !

EDT pour vivelepcf, 25 septembre 2011

La révolution ne partira pas du Palais du Luxembourg !

senateur.jpg72.000 « grands » électeurs, non représentatifs du peuple de France, ont élu, dimanche 24 septembre 2011, une majorité de sénateurs de gauche, presque tous présentés sur des listes menées par le Parti socialiste. Pour la première fois, la présidence du Sénat pourrait passer de la droite ou du « centre » au PS.

Soit.

Ce résultat découle logiquement des débâcles successives de la droite aux dernières élections locales et notamment aux municipales de 2008. Les représentants des conseils municipaux forment en effet la majorité du corps électoral.

L’extension de la représentation proportionnelle – dans ce cadre étroit – a entraîné au fil des scrutins un rééquilibrage au profit de la gauche. Le rejet de la réforme territoriale et de ses conséquences déjà lourdes a indéniablement pesé dans le vote des élus.

Sur la durée, il apparaît que la « République des notables » s’accommode maintenant sans prévention de représentants de gauche.

Les résultats du PCF témoignent de la persistance du caractère inique et aléatoire du mode de scrutin. Dans un département de 1,4 million d’habitants comme la Seine-Saint-Denis, où notre parti est traditionnellement fort (25% des élus), un siège est perdu et le PCF n’en a plus qu’un sur six. Dans le Morbihan ou l’Indre-et-Loire, départements de 500.000 habitants, où la représentation élective de notre parti est très faible, il gagne et conserve un siège sur trois derrière le PS.

Au total, le PCF perd deux sièges et en gagne un.

Pierre Laurent voit dans ce résultat l’annonce d’un succès de la gauche unie aux prochaines échéances institutionnelles. Ce n’est pas cette perspective d’alternance, surtout portée par de « grands électeurs », qui peut laisser entrevoir une véritable alternative à la politique au service du capital actuellement menée par la droite. Ne perdons pas de vue les positions en France et dans l’UE du PS, quel que soit son champion issu des primaires.

Dans l’immédiat, que change le résultat de ces élections sénatoriales?

Rien ou presque. S’il le voulait, le PS à la tête de la « haute » assemblée pourrait seulement ralentir le processus législatif, déjà en fin de course avant les élections de 2012, mis en œuvre par le gouvernement et l’Assemblée nationale.

Il n’est plus question – c’était déjà quasiment impossible – pour Sarkozy de changer la Constitution sans l’accord de l’opposition.

Toute possibilité accrue pour les sénateurs communistes de relayer en tribune, ou dans leurs travaux parlementaires, les luttes seront bonnes à prendre, comme les moyens liés à leur mandat qui doivent absolument revenir au Parti (même pour les apparentés comme Robert Hue).

Mais le vote de dimanche ne doit rien changer à la position permanente des communistes : la demande de suppression pure et simple de cet organe parasitaire, antidémocratique qu’est le Sénat*.

* et non sa transformation en « chambre relais des collectivités locales et des initiatives européennes » telle que l’envisage le programme « partagé » de Jean-Luc Mélenchon, d’ailleurs sénateur honoraire. On lit même dans l’Huma-dimanche du 22 septembre que Nicole Borvo, présidente sortante du groupe au Sénat, se prononce pour la fusion du Sénat et du Conseil économique, social et environnementale, l’assemblée des corporations voulue par de Gaulle…

Diffusion nationale aux soutiens à Mumia Abu-Jamal TROY DAVIS est mort à 5h08 (heure française)

Diffusion nationale aux soutiens à Mumia Abu-Jamal

TROY DAVIS est mort à 5h08 (heure française)

L’exécution a été retardée de plus de 4 heures dans l’attente d’une décision de la Cour Suprême, laquelle a finalement autorisé la mise à mort ce matin. Quelques heures auparavant le Président Barack Obama avait fait savoir qu’il se refusait à intervenir.
La mobilisation internationale n’a pas arrêté le bras du bourreau, pas même les appels de l’ex-Président américain Jimmy Carter, du pape Benoît XVI ou du gouvernement français. Elle n’en constitue pas moins une forte expression de l’opinion publique exprimant son rejet de la peine de mort. En France, des dizaines de milliers de personnes se sont mobilisées en signant la pétition en faveur de Troy Davis et en participant hier soir par centaines à des rassemblements à Paris (500 personnes devant l’Ambassade des Etats-Unis) et en province devant les représentations consulaires américaines.
Poursuivons le combat comme nous y invite Troy Davis dans un dernier message quelques minutes avant son exécution : « Je ne suis pas celui qui a commis le crime. Je n’avais pas d’arme. Continuez à chercher la vérité. Le combat pour mettre fin à la peine de mort n’est pas perdu à travers moi. N’arrêtez jamais de lutter pour la justice et nous vaincrons ! »

Pour sauver Hank Skinner, Mumia Abu-Jamal et tous les autres, rendez-vous dans les mobilisations prochaines, notamment à l’occasion de la Journée Mondiale du 10 octobre contre la peine de mort.

Le Collectif Unitaire National de soutien à Mumia Abu-Jamal,
rassemblant une centaine d’organisations et de collectivités publiques françaises

Pourquoi JL. Mélenchon n’est pas notre candidat. Diffusé à la Fête de l’Huma.

Pourquoi JL. Mélenchon n’est pas notre candidat.

Les communistes qui vous distribuent ce tract ont pris acte de la ratification en juin de la décision de la direction du PCF de se ranger derrière le social-démocrate Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle. Chacun d’entre nous à son niveau de responsabilité respecte le choix des communistes de son organisation et s’investit dans les luttes politiques de 2011 et 2012. Nous faisons remarquer cependant que le programme soi-disant « partagé » a été élaboré, après coup, strictement sans les communistes et que le congrès ordinaire du PCF a été annulé.

Nous sommes d’autant plus autorisés à réaffirmer publiquement, au-delà du vote, que Jean-Luc Mélenchon n’est pas notre candidat.

La crise du capitalisme met encore davantage en évidence la nécessité du projet de société révolutionnaire que porte le mouvement communiste. La contestation de la politique de casse sociale à l’œuvre, en voie d’aggravation au nom de la « dette publique », ne cesse de grandir. Nous y avons contribué pendant le mouvement puissant contre la casse des retraites qui s’est déjà trouvé enfermé dans la perspective électorale d’alternance.

Le choix de JL. Mélenchon, socialiste, maastrichien, ne correspond pas au rôle politique que devrait jouer notre parti. En termes d’alliances, son Pg ne représente rien dans le pays.

Sa stratégie est étroitement électoraliste. Avec Mélenchon, le choix est fait de se préparer à une nouvelle « gauche plurielle » alors que battre la politique au service du capital nécessite de mettre à mal le consensus des forces de l’alternance UMP/PS. Avec Mélenchon, le choix est fait de s’inscrire dans l’intégration européenne et dans la continuité de l’euro, armes de destruction du capital contre les acquis sociaux et démocratiques nationaux, les résistances des peuples. Avec Mélenchon, le processus d’effacement du PCF, de ses positions historiques, de sa forme d’organisation, s’aggrave dans le « Front de gauche ».

Dans cette période, nous ferons tout notre possible pour faire vivre et renforcer le PCF selon sa raison d’être dans la lutte des classes. Nous ressentons la nécessité de faire grandir des propositions de rupture fondamentales, hors de la démagogie et de la surenchère électorales des uns et des autres, entre autres la sortie de la France de l’OTAN, un programme de nationalisations démocratiques, la rupture avec l’UE du capital et la sortie de l’euro. Dans nos entreprises, nos quartiers et nos campagnes, nous ne faillirons pas à notre engagement.

Contact : vivelepcf@orange.frhttp://vivelepcf.over-blog.fr/v

11 septembre 2001 : le mythe refondateur de l’impérialisme américain

Pcf Paris 15 – EDT – 11 sept. 2011

Le 10ème anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 donne lieu à un matraquage médiatique impressionnant en France, dans le monde et encore davantage aux Etats-Unis mêmes. La campagne lacrymogène se permet outrageusement de hisser, au nom de la notion galvaudée du « devoir de mémoire » cet événement au rang des plus grands crimes de l’Humanité.

On en oublierait que la guerre américaine en Irak a tué plus de 100.000 personnes, 35 fois plus que l’attentat qui l’a prétextée, ou que sont morts 3000 immigrants latino-américains en dix ans à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis.

On comprend l’émotion des familles des victimes, le caractère spectaculaire et symbolique de l’écroulement du Word Trade Center. Mais le plus marquant, depuis dix ans, est son utilisation, ses utilisations politiques, par l’impérialisme américain lui-même.

La dictature du capitalisme a été renforcée sous tous ses aspects.

La campagne contre le « terrorisme », transformée en arme idéologique de destruction massive, a permis d’instaurer un état d’exception et un état de guerre permanents.

Un climat de peur, de haine, de racisme a été instauré pour couper court aux contestations sociales. Des lois liberticides ont trouvé une justification imparable, allant jusqu’à la garde-à-vue de 42 jours en Grande-Bretagne et à la légalisation de la torture aux Etats-Unis (Guantanamo).

La guerre d’agression, en Afghanistan, en Irak, en Libye etc. s’est inventé une fausse légitimité contre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. L’impérialisme américain, embrigadant à l’occasion davantage l’européen dans l’OTAN, a réaffirmé sa domination, notamment sur les zones pétrolières du monde.

Les grandes multinationales ont profité à plein de ce nouveau court à commencer par le lobby militaro-industriel. 1500 milliards d’euros : voilà ce que lui a rapporté la guerre d’Irak, une guerre largement « privatisée », enfonçant d’autant l’Etat US dans une dette publique d’un niveau inédit et permettant de nouvelles coupes dans les droits sociaux des travailleurs américains.

La commémoration mondiale du 11 septembre, orchestrée par l’impérialisme américain, montre qu’il assume cette période spéciale, qu’il entend la prolonger. Mais sans doute pas suivant les mêmes prétextes idéologiques.

L’élection d’Obama a été présentée comme un début d’évolution. L’armée américaine s’est débarrassée (sans dépouille) au bout de dix ans de son ancien allié Ben Laden, qui servait de catalyseur de la haine. Dans le monde arabe, devant les mouvements populaires, l’impérialisme a lâché quelques dictateurs pour mieux installer des régimes plus adaptés à la poursuite de sa domination. En Libye, les Etats-Unis ne se sont pas montrés en première ligne.

L’impérialisme doit tenir compte du développement de la lutte des classes mondiale en pleine phase de crise du capitalisme.

Mais on aurait bien tort de voir un changement d’objectif. Le soutien sans faille que les USA s’apprêtent à confirmer à Israël contre la fondation d’un Etat palestinien en est un signe. Les agressions impérialistes contre tout mouvement émancipateur, notamment en Amérique latine (Cuba, Bolivie, Equateur, Venezuela…) se renouvellent. Les guerres impérialistes continuent, s’étendent même, comme la course aux armements.

Le gouvernement français, dans une politique extérieure et militaire européenne plus intégrée encore avec le Traité de Lisbonne, s’inscrit encore plus étroitement en 2011 qu’en 2001 dans la stratégie de l’impérialisme américain. En 2001, le gouvernement de la « gauche plurielle » obéissait et suivait en supplétif l’armée américaine en Afghanistan. En 2009, Sarkozy opére l’acte gravement symbolique de retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN. En 2011, pour le compte de l’OTAN et pour les intérêts impérialistes propres à l’UE et à la France, l’armée française intervient en première ligne en Libye.

En France, comme ailleurs, malgré le battage médiatique, l’opposition monte contre cette politique impérialiste.

Elle peut converger vers dans campagnes de masse :

- pour le retrait immédiat des troupes françaises d’Afghanistan (75 morts français, combien d’Afghans ?) et des autres « opérations extérieures », contre le « droit » d’ingérence et le respect des souverainetés nationales

- pour l’abaissement des dépenses militaires (1,2 milliards d’euros officiellement par an pour ces interventions, l’équivalent de 40.000 postes d’enseignants !), l’abandon unilatéral du nucléaire militaire français.

- pour la reconnaissance de l’Etat palestinien dans les frontières de 1967

- pour des coopérations nouvelles avec les Etats du pourtour méditerranéen, notamment l’annulation d’une partie des dettes contractées par les dictateurs déchus.

- pour la sortie de la France de l’OTAN et de la politique extérieure et militaire intégrée de l’UE.

Notre message pour ce 11 septembre : solidarité avec les travailleurs et le peuple américains comme avec tous les peuples, rejet de l’impérialisme !

Conseil National du PCF des 3 et 4 septembre – Intervention d’Eric JALADE (81) dans le débat international

ericjalade.jpg 

Résumé de l’intervention d’Eric JALADE, fédération du Tarn, dans le débat sur les questions internationales

Le capitalisme est incapable de répondre à l’immensité des défis qui sont posés à l’Humanité. Nous avons la nécessité de promouvoir des ruptures avec ce système en crise. Le rapport rassemble beaucoup d’informations mais l’absence d’une problématique de classe donne l’impression d’une incapacité à influer réellement sur le cours des choses. Il y a besoin d’impulser des batailles politiques rassembleuses, notamment pour la paix, pour la sortie de l’OTAN. La coopération avec les partis communistes serait nécessaire. Allons-nous participer à la rencontre internationale des partis communistes et ouvriers sur la crise et le socialisme en décembre 2011 à Athènes, accueillie par le Parti communiste grec (KKE) ?

Conseil national du PCF des 3 et 4 septembre 2011-Intervention d’Emmanuel Dang Tran, fédération de Paris, dans le débat général

emmanueldangtranmembreduconseilnationaldupcf.jpgLe plan Fillon d’août n’est qu’un simple avant-goût, presque disproportionné par rapport à la dramatisation politique qui l’a accompagné. Ceci dit sans sous-estimer la nocivité des mesures annoncées dont la taxation des mutuelles.

Tout le discours sur les déficits rentre dans une vaste campagne idéologique destinée à préparer le pays au pire. Le jeu politicien du pouvoir sur la soi-disant « règle d’or » consiste à la fois à mettre le PS en porte-à-faux et, en même temps, à le faire passer pour une alternative, alors que leurs choix de fond se confondent.

 

Quelle forme pourra prendre la super-austérité demandée aussi bien par le Medef que par les « marchés »? Un plan d’ajustement structurel à l’allemande (les plans « Hartz » de Schröder et successeurs), une série de coupes sombres dans les budgets sociaux à la Cameron ou bien des plans tels que ceux qui s’abattent sur les pays d’Europe du sud ? Les exemples grec, portugais ou espagnol, le consensus européen, nous indiquent qu’elle pourra venir en France, après 2012, aussi bien de droite que de « gauche ».

 

Le mouvement populaire, les luttes seront seules décisives pour faire barrage à cette politique. Communistes, nous avons autre chose à faire qu’à contempler « l’indignation », nous avons à construire la riposte. L’ « indignation », c’est une prise de conscience mais c’est presque le niveau zéro de l’action. Loin d’être si spontané qu’on le présente, ce sentiment moral est très bien canalisé par l’idéologie dominante et habilement dirigé contre la « forme parti » et toute organisation conséquente des travailleurs.

 

L’interview de Bernard Thibault à l’Humanité-dimanche (1er sept. 2011) traduit à sa façon le blocage de la perspective politique (et syndicale) et nos responsabilités de communistes pour la dégager.

L’objectif envahissant de l’alternance en 2012 enferme la dynamique des luttes.

C’était déjà le cas lors des manifestations pour les retraites. Le mouvement social, en cette année décisive, reste sous le coup de cette défaite. Mais Bernard Thibault se félicite que la mobilisation ait « contribué à rendre le gouvernement très impopulaire, ce qui pèsera beaucoup lors des élections de 2012 ». Il est frappant de constater combien les « dix exigences de la CGT pour la rentrée » restent dans les clous du programme du PS.

 

Cela souligne la nécessité pour notre Parti de mettre en avant des propositions de rupture, de lancer des campagnes nationales pour les porter, en particulier dans cette année électorale.

 

Le choix de Mélenchon comme candidat à la présidentielle ne nous y aidera pas. En 1974, il y avait un enthousiasme dans le Parti, bien déçu ensuite certes, à faire la campagne de Mitterrand en portant nos idées. Cette année, nous aurions du mal avec un programme « partagé » par personne, surtout pas par les communistes. Personne ou presque à ce Conseil national ne parle de Mélenchon, c’est un signe du malaise qui traverse tout le Parti après qu’on a forcé la main aux communistes.

 

Au meeting de Grenoble, fin août, Mélenchon a levé une part de l’illusion qu’il entretient vis-à-vis de son parti d’origine. Cette fois, il n’a pas esquivé la question en pérorant qu’il arriverait en tête de la gauche. Son rôle de rabatteur se précise. Il tend la main au PS. Il intervient même dans les primaires en rejetant Hollande, après avoir rejeté Strauss-Kahn, en feignant d’ignorer qu’Aubry ou Royal partagent le même programme. Il est remarquable que les propositions immédiates de Mélenchon se situent toutes dans la prolongation, sous forme de surenchère, de celles du PS et les légitime : fiscalité, limitation des hauts salaires, UE… Là où Martine Aubry propose la « manifestation dans les urnes », Mélenchon propose la « révolution dans les urnes ». Quel besoin d’un deuxième candidat social-démocrate ?

 

Le choix de Mélenchon interroge toute la stratégie imposée par la direction du Parti. La seule perspective politique [assénée par Pierre Laurent ou André Chassaigne] c’est la constitution d’une majorité de gauche dans les institutions (sinon au gouvernement) que le Front de gauche tirerait à « gauche ». Loin de contribuer à battre la droite et la politique au service du capital, de renforcer le dynamisme des luttes, cela conduit à rabattre tout sur les élections et sur un minimum commun à « gauche ».

 

Au lieu de s’effacer dans le Front de gauche, le PCF devrait appuyer où cela fait mal avec le PS, reprendre et prolonger ses positions de toujours. Par exemple :

- Pour le financement de la protection sociale, refusons bruyamment la hausse de la CSG et sa fusion avec l’impôt sur le revenu et défendons la cotisation sociale.

- Il serait crucial de proposer une liste de (re)nationalisations démocratiques dans les grands services publics comme dans d’autres secteurs (industrie, commerce…).

- Il est décisif que notre Parti reprenne ses positions historiques contre l’intégration européenne, l’UE du capital et sa monnaie unique, l’euro.

C’est le cœur du consensus entre les politiciens de droite et du PS. Toutes leurs prises de position sur la dette, même différentes en apparence, réclament plus d’intégration européenne, c’est-à-dire plus de tutelle de l’UE du capital.

Pour notre part, nous ne pouvons pas imaginer remettre en cause efficacement le « Pacte pour l’euro » sans remettre en cause l’euro qui est son instrument.

Le débat doit absolument s’ouvrir dans le Parti sur une initiative nationale pour la fin de l’euro (La sortie de la France de l’euro signifierait politiquement la fin de l’euro).

Toutes nos analyses contre Maastricht et le TCE restent justes. Nous pouvons construire une campagne de masse en lien avec le refus des politiques antisociales nationales.

Conseil National du PCF des 3 et 4 septembre – Intervention de Dominique NEGRI (38)

dominiquenegri.jpgAvant comme après les élections de 2012, une bataille nationale d’ampleur s’impose : la bataille contre la marchandisation des transports. Elle est de nature à constituer le point de convergence de toutes les luttes pour le service public.

La mobilisation grandit – comme nous l’avons vu le 16 juin – parmi les cheminots contre la perspective imminente d’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire de voyageur, notamment des TER dans la suite de la régionalisation. La dégradation du service de la SNCF suscite un mécontentement croissant : à Saint-Martin-d’Hères la suppression des guichets en ville. Les cheminots peuvent être le pivot national de la bataille des transports.

En Isère, dans l’agglomération grenobloise, la même politique de démantèlement du service public est à l’œuvre visant le transport urbain. Le Conseil général, à majorité PS, détricote les réseaux publics VFD et TAG, désormais mis en concurrence. A coup d’appels d’offre privilégiant le moins disant social, il livre de plus en plus de lignes de bus au privé. En ce moment même, 90 emplois sont menacés. C’est inacceptable.

Du local au national, la campagne politique d’ensemble que nous devrions mener se pose dans les mêmes termes, indissociables :

- défense et reconquête de la propriété publique des entreprises (sociétés nationalisées, régies)

- défense et reconquête des monopoles publics

- statuts des personnels reprenant les acquis historiques dans chaque opérateur (la destruction du statut est toujours la condition de l’avancée de la privatisation).

Cela implique le rejet de l’application des directives européennes et plus généralement du Traité de Lisbonne. Le rapport de force existe pour cela dans le pays.

Voilà qui me ramène au rapport d’Olivier Dartigoles et à son absence de proposition de campagne nationale contre l’Union européenne et contre l’euro, absence même du débat nécessaire dans le Parti sur ce sujet. Beaucoup de camarades, sinon de travailleurs, ne comprennent pas comment les dirigeants du PCF peuvent s’élever pour défendre l’existence de l’euro.

C’est l’évidence de rappeler que ce sont des institutions et instrument conçus au service du capitalisme, notamment pour accroître la concurrence entre les travailleurs, la domination des trusts. Regardons la Grèce ! Le PCF est la force politique qui l’a historiquement démontré et dénoncé du point de vue de la classe ouvrière.

Le rapport le reconnaît aujourd’hui: l’euro est en danger et, avec la monnaie unique, c’est l’UE qui est en danger. L’UE est de plus en plus rejetée par la population. N’est-ce pas le moment de reprendre le combat des communistes, mené par le PCF dès les origines, contre les fondements de l’Union européenne ? Toutes les analyses passées du PCF restent pertinentes. Aujourd’hui, nous pouvons et devons utiliser les contradictions des capitalistes sur la question de l’euro et le rapport de force existant contre cet outil du capital.

J’entends le rapport et quelques propositions lancées: mais comment pourrions-nous laisser imaginer sérieusement que l’on pourrait réformer et contrôler des organismes comme la BCE ?

Ce n’est pas un hasard si le système confie au FN le soin de dénoncer l’UE et l’euro pour mieux disqualifier leur mise en cause fondamentale en les associant au nationalisme et à la xénophobie. Ce n’est pas un hasard si l’UMP et le PS se serrent les coudes pour défendre l’euro.

Cessons de taire ce qui fondamentalement nous écarte du PS ! Aucun contrat de gouvernement avec lui n’est possible. Cessons de placer nous-mêmes (suivant le PGE, la CES, ses « euromanifestations ») les enjeux au niveau européen où les peuples n’ont pas de prise ! Tout cela ne contribue qu’à légitimer l’adversaire. Le rapport de force pour résister efficacement, pour gagner se construit au niveau national sur la base des acquis sociaux et démocratiques nationaux, de la souveraineté des peuples, dont les l’UE et les gouvernements veulent se débarrasser.

Chaque avancée arrachée par les peuples au niveau national est un levier pour tous les autres et pas seulement en UE !

Dominique Negri a réagi plus tard dans le débat à propos des législatives, résumé :

« L’accord global du FdG pour les législatives devait être bouclé en juin pour le vote des communistes. Les marchandages continuent. M.G. Buffet l’annonce pour la Fête de l’Huma. Nous verrons. La souveraineté des communistes est bafouéé. Ils vivent mal de se voir imposer des candidats qu’ils n’ont pas choisis. Je ne parle pas de Mélenchon qui peine toujours à convaincre (même ici: quel manque d’enthousiasme !). Marie-George peut-elle préciser quelle circonscription gagnable pourrait être trouvée pour 1 des 3 sortants PG (dont 2 candidats du PS en 2007) ? Je rappelle que les voix qui iront sur les candidats du PG financeront le PG et non le PCF. Les camarades apprécieront, en Isère en particulier ! »

Conseil National du PCF des 3 et 4 septembre – Intervention de Claude FAINZANG (75)

claudefainzang.jpgJe suis très étonnée : la direction a engagé le PCF dans une campagne présidentielle aux lourdes conséquences, mais c’est à peine si l’on parle de Jean-Luc Mélenchon depuis ce matin au CN. C’est vraiment le signe d’un malaise.

Pour ma part, je vais en dire deux mots. Moins que jamais, Mélenchon n’est mon candidat. S’il a renoncé, pour l’instant, à transformer le Front de gauche en parti politique, il n’en continue pas moins à profiter de l’alliance pour siphonner l’influence, les voix et les élus du PCF pour le compte de son PG. Les élections européennes et régionales l’ont encouragé. Il profite à plein de la stratégie d’effacement du Parti.

Elle ne nous émancipe pas du PS. Bien au contraire, elle nous y ramène. Mélenchon se dévoile déjà comme un candidat socialiste-bis qui canalise vers la social-démocratie. D’ores et déjà la question nous est posée, à nous en particulier PCF, et nous devons y répondre. Annonçons dès à présent que nous n’irons pas au gouvernement avec le PS ! Le consensus PS/droite sur la question des déficits, des sacrifices programmés pour les salariés, les services publics, la protection sociale est flagrant.

L’attente est forte vis-à-vis du PCF. Tout ce que nous avons toujours défendu revient à l’heure de la crise du capitalisme, notamment notre projet de société, le socialisme, pour le bonheur. Communistes assumés, nous ne sommes pas du tout en décalage.

Malgré la campagne de Mélenchon, n’hésitons pas à porter des propositions de rupture. Dès maintenant et dans le cadre de la campagne des législatives, qui est la plus importante.

Les explications et les mots d’ordre mobilisateurs sont à notre portée : refus de subir l’austérité, de payer la dette. Les déficits publics sont intégralement dus aux politiques suivies depuis 15 ans, aux cadeaux structurels au patronat, aux grandes fortunes et au coût des mesures spéciales prises pour renflouer la finance et les trusts en 2008 et 2009. L’Etat se dit obligé d’emprunter sur les marchés. Il emprunte à ceux-là même que ces gouvernements ont gratifié de cadeaux fiscaux et sociaux. Et en plus, il leur sert de généreux intérêts !

L’accord entre la droite et les socialistes se retrouve aujourd’hui aussi bien dans les autres pays d’Europe que dans le fil de l’histoire en France et dans le soutien conjoint au Traité de Lisbonne.

La Fête de l’Huma pourrait être l’occasion de frapper un grand coup, d’inonder les allées de matériel sur ces questions, par exemple de mettre en avant des objectifs précis de nationalisation, répondant aux besoins et aux conditions du rapport de force, de lancer une campagne nationale pour la sortie de l’euro, outil conçu pour laminer les acquis sociaux. Balayons le mythe de « l’Europe sociale » !

L’absence de perspective de lutte nourrit la désespérance dans les entreprises. J’écoutais un camarade organisé dans une section cheminote. Elle peut amener jusqu’au suicide au travail. La nécessité est plus grande que jamais de réhabiliter la classe ouvrière, de la replacer au centre, de recréer des cellules d’entreprise. A défaut, le chemin est ouvert à la collaboration de classe. Nos responsabilités sont à ce niveau.

Immigration, capitalisme, identité nationale: Nous condamnons formellement la cohérence des « idées » d’André Gerin.

 Déclarations fustigeant l’immigration, vantant le « capitalisme des métiers », prônant le retour à « l’âme de la France » : nous condamnons formellement la cohérence des « idées » d’André Gerin.


Mise au point après la conférence de presse d’André Gerin, 2 septembre 2011.

 

Depuis plusieurs années, nous avons été contraints de nous désolidariser publiquement de prises de position d’André Gerin sur divers sujets. Elles sont inacceptables en elles-mêmes. Elles le sont d’autant plus provenant d’un élu qui met en avant son « identité communiste ».

L’obsession à pointer du doigt l’immigration, la mise en avant de mots d’ordre nationalistes, la promotion du « capitalisme des métiers et des savoir-faire » : toutes ces déclarations ont une cohérence politique. Elle est strictement à l’opposé de la nôtre, de celle des communistes. Cette cohérence : c’est la négation de la lutte des classes.

André Gerin semble découvrir qu’en système capitaliste, le patronat instrumentalise l’immigration. Mais là où il s’agit pour nous, communistes, de déjouer, face à des problèmes bien réels, les entreprises de division du monde du travail, André Gerin emboîte le pas à l’aile droite de l’idéologie dominante. Il affirme ou insinue que l’immigration et sa descendance, confondues, seraient responsables et du chômage et de la délinquance. On retrouve ainsi les mêmes formules tendancieuses de la droite de la droite comme le soi-disant « tabou » de l’immigration. « Nous serions contraints d’accepter tous ceux qui viendraient dans notre maison France » s’alarme Gerin en juin 2011. Il va jusqu’à reprendre à son compte les propos abjects de Chirac sur le « bruit et les odeurs ». Arrêtons-là!

C’est la même négation de la lutte des classes que l’on retrouve dans ses discours sur le capitalisme productif. Pour Gerin, la sainte alliance pour produire en France peut aller jusqu’aux « capitaines d’industrie » et au patronat de la métallurgie (IUMM), ceux-là mêmes qui pillent le pays, délocalisent et sont évidemment aussi financiers que « producteurs » et exploiteurs directs.

Les grandes formules, tout droit tombées du nationalisme, complètent cette cohérence. « L’âme de la France », la « fierté d’être français », l’identité nationale (Gerin s’est félicité du débat de Sarkozy) transcendent les oppositions de classe, avec la même confusion voulue entre les « valeurs républicaines » et une identité « ethnico-religieuse » que dans le discours sarkozyste. Gerin va jusqu’à réclamer la reconnaissance de son identité judéo-chrétienne par l’Union européenne.

Il n’est pas étonnant que Gerin trouve amis et appuis à droite. Il a choisi de faire préfacer son livre les « Ghettos de la République » par le député UMP Eric Raoult. Il a accepté, avec le même, de présider la mission burqa.

Ces positions personnelles ne mériteraient pas tant de commentaires de notre part si André Gerin n’était pas adhérent du PCF et s’il n’était pas régulièrement présenté, depuis plusieurs années, comme le porte-parole des communistes qui combattent le processus d’effacement, de mutation-disparition du PCF.

Au sein du PCF, la cohérence d’André Gerin n’est pas évidente. En janvier 2011, il se porte candidat à la candidature pour 2012. Mais il tient curieusement meeting avec André Chassaigne qui est censé défendre une position contraire sur le Front de gauche. Il va jusqu’à se désister pour celui-ci lorsqu’il finit par maintenir son nom au vote de juin. Il est vrai qu’il était évident que le choix de la direction pour Mélenchon allait être imposé et que le vote Chassaigne allait canaliser la majeure partie de l’opposition.

Le vote interne passé, le 20 juin, Gerin agite à nouveau la possibilité de sa candidature « communiste » face au « socialiste » Mélenchon dans une déclaration assortie d’une nouvelle salve de propos provocateurs anti-immigration. Pour la première fois, après des années, la direction du PCF se fend d’un court communiqué de protestation.

Ces calculs politiciens sont lamentables et dangereux.

Pour notre part, nous ne laisserons pas André Gerin déformer et dénaturer certaines positions du PCF des années 70 et 80 pour le « vivre et travailler au pays » ou le « produisons français ». Elles étaient indissociables d’une lecture de classe de la situation économique et politique.

Nous ne laisserons pas André Gerin servir de repoussoir pour disqualifier, dans le PCF aujourd’hui, certaines positions essentielles, notamment le rejet de l’Union européenne et l’exigence de la fin de l’euro.

Nous ne laisserons pas André Gerin servir de repoussoir pour disqualifier ceux qui se battent pour l’existence et le renforcement du PCF suivant sa raison d’être dans la lutte des classes.

Cet objectif est trop important.

Corinne BECOURT, Frédéric BERNABE, Emmanuel DANG TRAN, Fabienne DEBEAUVAIS, Claude FAINZANG, Eric JALADE, Dominique NEGRI, membres du Conseil national du PCF

Intervention de Corinne Bécourt, fédération de l’Aisne-Conseil national du PCF des 3 et 4 septembre 2011

corinnebecourt.jpgNous vivons, nous militons au milieu des travailleurs, des populations. Ils ne se trompent pas lorsqu’ils disent qu’ils n’ont pas à payer la crise du capitalisme. Ils ne se trompent pas quand ils identifient l’UE et l’euro comme des instruments pour aggraver leur situation. Ils ne se sont pas trompés, et nous non plus, communistes, lorsque nous nous sommes opposés à Maastricht et au TCE : un véritable vote de classe. Le socialiste Mélenchon était dans l’autre camp.

L’expérience actuelle, voir comment l’UE, la BCE et l’euro saignent un à un les peuples d’Europe, ne fait que renforcer cette conviction. C’est un point d’appui essentiel face aux politiques d’austérité, à l’Union sacrée droite/PS/Medef pour défendre l’euro à tout prix.

Personne ne mobilisera sur l’idée de « réorienter » la BCE, l’euro. Quel intérêt à alimenter cette illusion ?

Nous ne manquons pas d’arguments et d’analyses. L’euro aujourd’hui correspond exactement à ce que nous avions dénoncé et combattu dans les années 90.

Aujourd’hui, une campagne contre l’euro se situerait dans la droite ligne de nos meilleures campagnes contre Maastricht et la constitution européenne. Il faut la mettre en débat dans le Parti.

Il ne s’agit pas seulement de sortir de l’euro – d’ailleurs si la France sort de l’euro, il n’y a plus d’euro. Nous pouvons porter une série de propositions cohérentes pour construire cette défaite de l’UE du capital : la remise en cause la dette publique indue, l’exigence de nationalisation du secteur financier, une tout autre politique salariale et fiscale.

Voilà qui est plus crédible que la « réforme » des statuts de la BCE !

Bien sûr, cette campagne politique implique de rompre avec le PGE, organe européen, financé par la Commission européenne et de renouer avec des partis communistes comme le Parti communiste grec.

Mais n’est-il pas temps de tout remettre à plat ? Notre parti – et il en a les moyens – doit reprendre le fil et la cohérence d’analyse et d’action qui lui ont permis d’être le plus efficace contre l’UE du capital.

Cela va – j’en suis consciente – à l’encontre de la campagne de Jean-Luc Mélenchon qui ne cesse de réaffirmer son attachement à l’euro, à l’encontre du programme du Front de gauche. Et alors ?

Beaucoup de camarades se rendent compte qu’ils ne pourront jamais mener campagne pour Mélenchon.

Le programme, qui n’a de « partagé » que le nom, ne l’est pas personne surtout pas par les communistes. Les accords pour les législatives ne sont pas actés. Il se confirme de plus en plus largement que les communistes se sont « fait avoir » avec la désignation du socialiste Mélenchon comme candidat du PCF. Pas une raison pour rester l’arme à gauche !

La candidature Chassaigne a servi à canaliser le rejet de Mélenchon mais pour mieux se rallier à sa candidature et à appeler à l’alliance avec le PS.

« Pas d’effacement du PCF » nous assure-t-on ? Mais dans plusieurs départements naissent déjà des associations Front de gauche aux statuts déposés. Les bulletins d’adhésions au Front de gauche figurent en bas des tracts, pleins d’ambiguïtés. Conserver le nom « PCF » mais si c’est pour travailler à le vider de son sens !

Dans la période qui s’ouvre, malgré la dramatisation de l’échéance présidentielle, les communistes ne doivent pas d’éloigner de la raison d’être de leur Parti dans la lutte des classes. Peu importe Mélenchon. Il n’est pas mon candidat et je le dit publiquement comme les statuts du Parti me l’autorisent. Ce qui importe, c’est le renforcement du rapport de force pour mettre en échec la politique de superaustérité qui se prépare qu’elle vienne de droite ou de « gauche », c’est la lutte contre le capitalisme !

Je profite de l’occasion pour inviter largement au débat international sous notre stand à la Fête de l’Huma le dimanche 18 septembre à 14h00.

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FETE DE L’HUMANITE ,La section de Saint-Quentin présente à la grande fête des Communistes et de leur journal, soutenez-les

tracthuma11.jpg2tracthuma11.jpg

visuelhautgroupe.jpgLa  Section de Saint-Quentin (Aisne) vous attend avenue Paul Vaillant-Couturier

 http://humanite.fr/fete_huma

Lors de la Fête de l’Humanité, vous rencontrerez les militants communistes de toute la France, sans eux rien ne serait possible…Chaque organisation du Parti prévoit les chapiteaux, le transport du matériel, le montage et démontage, la tenue du stand et c’est avec tout leur coeur que les camarades s’engagent pour que vive la Fête de l’Humanité et leur journal.

Les moyens financiers pour réussir la Fête sont de plus en plus au coeur de notre participation:

Vous pouvez soutenir notre section en nous envoyant vos dons à PCF ST QUENTIN, 22, rue de la Pomme Rouge- 02100 Saint-Quentin

Infos MILITANTS:

@ Chargement du camion le vendredi 9 septembre à 14h (rdv à la section)

@ Départ le samedi 10 septembre à 6H

@ Retour le Lundi 19 septembre

Il serait bien que des camarades ne participant pas au montage ou à la fête puissent prendre le relais au déchargement du camion à Saint Quentin le 19/9/2010.

OUVERTURE DU STAND DE SAINT QUENTIN SUR LA FETE

DES LE LUNDI 12 SEPTEMBRE

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Rentrée 2011 : Le gouvernement méprise les Lycéens et détruit l’enseignement public.Mobilisation le 27 septembre

Dès maintenant préparons la riposte !

Cette année encore, nous subissons 16 000 suppressions de postes dans l’éducation nationale (4800 dans les collèges et lycées) alors qu’il y a 80 000 lycéens de plus que l’année dernière . Le ministre de l’éducation, Luc Chatel n’entend pas s’arrêter là, pour 2012, il prévoit d’en supprimer encore 14 000. Entre 2007 et 2012, le gouvernement de droite aura donc supprimé 80 000 postes !

Résultat : des classes surchargées et des conditions d’études toujours plus précaires. C’est bien une éducation à deux vitesses, individualiste et élitiste que ce gouvernement aux ordres des capitalistes veut nous imposer. Pendant ce temps là, pour la seule année 2010, les actionnaires du CAC 40, en pleine crise, et sans travailler, ont réalisé 83 milliards d’euros de profits.

De son côté, le Parti Socialiste entend « s’adapter à l’austérité » et au manque de moyens, pour nous Communistes, il faut prendre l’argent là ou il est : dans les poches du patronat et des actionnaires !

Face à cette situation dramatique, les syndicats d’enseignants ont décidé de se mobiliser le 27 Septembre.

Alors ensemble, lycéens, profs et personnels, tous dans la rue le 27 Septembre pour défendre l’enseignement public et nos conditions d’études, pour exiger le partage des richesses et combattre le pouvoir capitaliste !

JC 13

Partis communistes en Europe face au projet du PGE

Nous reproduisons ci-dessous le texte de l’introduction d’Anthony Crézégut à un débat sur la situation des partis communistes d’Europe (août 2011). 

Dans quasiment chaque pays, chaque parti communiste, les mêmes tentations réformistes, les mêmes résistances communistes se sont affrontées, s’affrontent, dans une âpre lutte.

L’issue est différente suivant les réalités nationales et le niveau des batailles menées. Le PGE, sponsorisé par l’UE du capital, est désormais, depuis 2004, un moyen puissant, politique et financier, pour pousser la mutation-liquidation des partis communistes. Mais le discrédit croissant du capitalisme et de l’UE à son service modifie le rapport de force idéologique.

On constatera que le PCF se situe toujours à la croisée des chemins. Le processus de « mutation-transformation-liquidation » réformiste, après presque 20 ans continue de se heurter à d’importantes résistances, tout en ayant considérablement affaibli le Parti.

On comprend encore mieux pourquoi ce n’est pas un hasard que Pierre Laurent ait été nommé Président du PGE, après un Italien et un Allemand qui ont, chacun à sa façon, parachevé le travail de liquidation dans leur pays respectif. Au même moment, la direction du PCF va chercher un candidat social-démocrate à la présidentielle pour ranger le Parti derrière le « Front de gauche », appellation peu originale en Europe…

La Fête de l’Huma (voir nos débats) sera une nouvelle occasion d’apprendre à connaître l’action des communistes qui ont maintenu ou reconstitué leur parti et qui mènent la bataille contre les politiques d’austérité coordonnées par les gouvernements nationaux, l’UE et le FMI.

Nous ne saurions trop vous recommander par ailleurs la lecture du n°4 des Cahiers communistes consacré au mouvement communiste international.

 

Coopération internationale entre partis communistes face au projet d’’intégration supranationale dans un bloc réformiste avec le PGE

 

 

Du 3 au 5 décembre 2010 se déroulait à Paris le 3ème congrès du PGE avec une dizaine de partis de « gauche », héritiers autant d’une tradition communiste que non-communiste voire anti-communiste. Congrès qui voyait l’élection de notre secrétaire-général Pierre Laurent – en concurrence avec les dirigeants anti-communistes du Bloc de gauche portugais et du Synapsismos grec – à la tête de ce « parti politique européen » appelant à « une autre Europe sociale » contre l’ « Europe des marchés ». Au même moment, sans que les communistes français en soient informés, avait lieu à Johannesbourg la 12ème rencontre internationale des partis communistes et ouvriers, avec une quarantaine de partis communistes posant la « nécessité de l’alternative socialiste face à la crise capitaliste ».

Une question : comment des partis portant l’étiquette « communiste », héritiers de la tradition communiste, peuvent se retrouver pour certains dans l’initiative du PGE, pour d’autres dans celle de la Rencontre des partis communistes et ouvriers ? Qu’est-ce qui les différencie, voire les oppose dans leur ligne stratégique sachant qu’on ne retrouve presque jamais les mêmes partis à ces rencontres.

Je vais essayer de montrer comment cette division dans le mouvement communiste international (ou chez ses descendants) est le reflet d’une divergence stratégique fondamentale, l’opposition de deux lignes qui se livrent une lutte à mort sans « coexistence pacifique » possible.

 

I)       De quoi le PGE est-il le nom ?

 

Le PGE naît en 2004 de l’initiative de plusieurs partis « communistes » les plus engagés dans un processus de transformations déjà entamé depuis longtemps mais incomplet (Izquierda Unida), en voie d’achèvement (le PDS est-allemand, futur Linke, avec ses avatars luxembourgeois et autrichiens) ou déjà préparé par une longue mutation (PCF) ou refondation (Rifondazione comunista) ainsi que de partis ouvertement anti-communistes (Bloc de gauche, SYNAPSISMOS, SDS tchèque). Dès sa naissance, pourtant, le projet suscite l’opposition de plusieurs partis communistes influents (le PdCI italien, le KSCM tchèque, le PCP portugais, le KKE grec) qui refusent d’y adhérer ainsi que des partis « de gauche » comme le PS hollandais (extrême-gauche) ou les partis de la gauche rouge-verte nordique. Pourquoi ?

 

Avant de voir ce qu’il est, voyons ce que le PGE n’est pas : une coordination de partis communistes, voire de « gauche », à l’image du groupe parlementaire européen Gauche unitaire européenne/gauche verte nordique.

 

Le PGE n’est pas une coordination de partis respectueuse de leurs différences, mais un « parti » en soi tendant à construire des « sections nationales » à son image, à unifier tous les partis nationaux en un seul parti européen. Il n’y a pas différents partis dans le PGE (communistes, verts, divers gauche..), il y a des partis à différents stades de leur transformation en « partis de gauche », en sections nationales du « Parti de gauche européen ».

 

Si je peux me permettre ce parallèle historique, l’Internationale communiste a été une machine à transformer tous les partis socialistes nationaux en partis communistes (Sections nationales de l’IC), le PGE est une machine à transformer les partis communistes nationaux en partis sociaux-démocrates, des sections nationales du PGE. On peut reprocher beaucoup de choses au KOMINTERN des années 1920-30, mais alors substituer Moscou à Bruxelles comme centre du mouvement communiste international, c’est un tour de force !

 

 

Un parti politique donc mais « européen ». Comme le PPE, le PSE, les Verts européens, le PGE est un parti politique reconnu par la Commission qui le finance à condition qu’il assure la « promotion de l’idée et de l’intégration européennes » et garantisse que les seules forces capables de s’opposer à l’UE du Capital canalise l’opposition vers… le renforcement de cette Union européenne ! Ainsi, dans le manifeste du PGE, on retrouve comme idée-force du PGE la construction d’une « Europe sociale, écologique, démocratique, pacifique et solidaire », le manifeste se finit même par cet appel : « Ensemble nous disons qu’une autre Europe est possible »

 

 

Un parti européen « de gauche », qui donc ne vise pas à respecter les différentes options au sein de la gauche, mais à fondre tous les partis dans un même moule : pro-européen, réformiste, allié structurellement à la social-démocratie. Avant de m’intéresser aux transformations organisationnelles, un coup d’œil au plan idéologique. Le PGE n’est pas un « espace de confrontation d’idées entre partis politiques » (Pierre Laurent, rapport conclusif du congrès du PGE), elle est une organisation qui impose sa ligne politique aux partis-membres.

 

Regardons le document principal du congrès du PGE (Agenda for a social Europe) pour éclairer ce propos, en reprenant exactement les termes de ce document :

 

Deux axes centraux :

 

-         Le refus de lutter contre le système capitaliste. Le PGE oppose capitalisme financier et productif, économie financière et économie réelle. Ainsi, il lutte contre le capitalisme financier et bancaire, contre le « mode de gestion néo-libéral », pas contre le capitalisme dans son ensemble ;

 

-         Le refus de lutter contre l’UE. Bien au contraire, le PGE lutte contre l’euro-scepticisme. Le principal danger est… « la perte de légitimité de l’UE », la mise en péril du « vivre ensemble dans l’UE ». L’objectif fixé par le PGE est de relancer l’idée européenne sur la base de l’ « Europe sociale », de combattre la casse sociale européenne avec le mot d’ordre « Une autre Europe est possible » !

 

Si on regarde désormais les revendications concrètes du PGE, notamment sur le plan économique, on y observe une certaine cohérence

 

 

-         Ré-orientation de la BCE et transformation de ses missions : financer les prêts aux États à des taux plus avantageux (sic), instaurer la sélectivité des crédits (donc financer les investissements du capital!) ;

 

-         Réforme de la structure des marchés financiers mondiaux avec la taxe Tobin comme mesure-phare ;

 

-         Relance du marché intérieur par une politique de redistribution des revenus ;

 

-         Création d’une agence de notation européenne pour faire contre-poids aux agences américaines ;

 

-         Émission d’euro-obligations ou euro-bonds (proposition d’Aubry et de Papandreou également!) ;

 

-         Modernisation des services publics ;

 

Un programme européiste, kéynesien-socialdemocrate, alter-capitaliste mais pas un programme anti-capitaliste, encore moins communiste.

 

Où je veux en venir ? Si on analyse les programmes du Parti de la Refondation communiste, d’Izquierda Unida, du PCF, de Die Linke, du Bloc de gauche : ce sont, presque mot pour mot, les mêmes mots d’ordre, les mêmes axes programmatiques : le PGE est, avec la CES au niveau syndical, le lieu d’élaboration de cette ligne politique réformiste et européiste.

 

 

 

II)    L’offensive liquidatrice depuis 2004 menée par le PGE

 

 

Passons maintenant à la transformation effective des partis communistes en partis de gauche orchestrée par le PGE. Pour la période avant 2004, notamment pour l’Espagne et l’Italie, je renvoie au numéro 4 des CC voire au numéro 1 (article fondamental sur Izquierda Unida). Je vais insister sur la période après la création du PGE :

 

Le modèle, c’est bien entendu le « Parti de la gauche ». C’est-à-dire, un parti à part entière qui a dissout ses composantes fondatrices (dont celles communistes limitées à un « courant culturel »), une formation qui se reconnaît dans une identité « socialiste de gauche ». Le modèle, c’est « Die linke » en Allemagne. Constituée dès 2005 comme une alliance électorale entre le PDS de l’Est (ex-SED) et le WASG de l’Ouest (ex-SPD), on passe tout de suite à l’étape suivante en 2007 lorsque Linke devient un parti politique liquidant le PDS, héritier du parti communiste est-allemand.

 

Le modèle est revendiqué par les dirigeants liquidateurs français (Buffet, Laurent) qu’italiens (Bertinotti, Ferrero, Grassi) et imité par les directions autrichiennes, suisses ou luxembourgeoises. Sans grand succès car les directions liquidatrices s’opposent à la persistance du fait communiste et à la singularité d’un modèle importé reposant sur les spécificités du cas allemand.

 

Le cas italien montre les limites de la marche forcée vers Die Linke. Fausto Bertinotti est le premier secrétaire du PGE, quoi de plus normal, pour un tel « animal politique », socialiste qui se découvre communiste après la liquidation du PCI, il est propulsé de suite secrétaire de « Refondation communiste » dont il liquide toute l’organisation (les cellules mais aussi les sections) dans une perspective mouvementiste, il importe une idéologie éclectique (opportuniste en fait) suivant la vieille recette du minestrone, on mélange toutes les questions (féminisme, écologie, pacifisme non-violent…) dans une bouillie informe dissolvant la lutte de classes. Après 2004, Bertinotti passe de la liquidation de la « chose » à celle du « nom » communiste. Après la participation au gouvernement de l’ancien président de la Commission européenne Prodi en 2006, celui de la guerre en Afghanistan et des privatisations, Bertinotti décide en 2008 de lancer son grand projet : la « Gauche arc-en-ciel » (Sinistra arcobaleno), coalition électorale entre les deux partis communistes, les Verts, une scission des sociaux-démocrates et d’autres formations groupusculaires dont le but affiché est de fonder un nouveau parti politique après un triomphe à deux chiffres (le potentiel électoral de la formation était de 12/13%). Sans le nom ni les symboles communistes, faucille et marteau, une première depuis 1945. Le résultat va livrer une autre première historique : les communistes sortent exclus du Parlement avec un minable 3%. On rappelle que les communistes, seuls, faisaient encore 9% en Italie en 2006. Les liquidateurs sont allés trop loin, trop vite. Bertinotti et l’aile-droite des liquidateurs est, malgré les magouilles, renversée au Congrès de 2008 (à une majorité de 51%!). Le PGE est confronté à son premier échec majeur et change son fusil d’épaule.

 

Fini le « Die linke » à marche forcée, le PGE re-découvre les mérites de la transition à partir d’une « organisation de type fédérale » dont l’Izquierda Unida fut le précurseur dès 1986. On ne dissout pas le Parti communiste, on le maintient dans le cadre d’une « coalition électorale » qui devient petit à petit une « formation politique » qui se superpose au parti sans le liquider formellement. De fait, le Parti s’efface, disparaît, se meurt : un processus de liquidation passive qui a fait du PCE un parti au bord de la disparition en 2008 (10 000 adhérents) mais qui surtout se révèle en 2008 un fiasco total pour IU elle-même : 3% en 2008, minimum historique, le PCE reste la seule organisation intégrée à IU, toutes les autres sont parties les unes après les autres, IU réduite à une force d’appoint, caution de gauche du gouvernement ultra-libéral de Zapatero. L’IU est en 2008 un cadavre politique au moment où naît dans le PCE un mouvement sans précédent de contestation d’IU, en faveur d’un renforcement du PCE.

 

La réponse du PGE consiste à relancer le projet « Gauche unie » en Espagne et à l’étendre au reste de l’Europe, quitte à couper les branches pourries (les équipes liquidatrices droitières de Llamazares en Espagne et Bertinotti en Italie). On met aux commandes des dirigeants issus des anciennes directions liquidatrices mais capables de tenir un discours de « gauche anti-capitaliste », anti-PS (Cayo Lara en Espagne et Paolo Ferrero en Italie). Entre 2007 et 2009, naissent trois projets du même format : la refondation d’IU (avec les Verts notamment) en Espagne, la Fédération de la Gauche en Italie (avec PdCI et PRC plus quelques groupuscules) et le Front de gauche en France.

 

Pour que ce soit clair, les derniers événements en Italie et en Espagne prouvent l’orientation liquidatrice de ces projets « Fédération de la gauche » :

 

En Italie, Ferrero à la tête de Refondation communiste a su dévoyer le projet d’ « unité des communistes » en proposant l’unité certes… mais au sein de la « Fédération de la gauche » (FdS en italien) ! Pourtant, en 2009, la liste communiste unitaire, dans la précipitation et dans un climat de guerre civile (nombre de dirigeants fédéraux de Refondation avaient fait voter massivement pour d’autres listes « de gauche »!), avait obtenu 3,4% aux européennes. Un résultat insuffisant mais honorable vu les conditions, meilleur que celui de la gauche Arc-en-ciel, censé réunir « toute la gauche ». Depuis, la FdS n’a pas dépassé les 3%, aux élections régionales et municipales de 2010 et 2011. Mais on persévère avec la création de comités locaux de la FdS, la question est posée de l’adhésion directe et surtout on met en avant publiquement d’abord par Claudio Grassi (courant « Essere comunisti », identitaire mais réformiste) puis par le secrétaire Paolo Ferrero le projet de « Die linke » à l’italienne au cours de l’année 2010. Il faut rappeler la perspective dressée par Ferrero : faire un grand « pôle de la gauche d’alternative » avec le parti du juge Di Pietro (l’homme de l’opération Mains propres, juge de droite, un peu le Eva Joly italien) et Nichi Vendola, liquidateur de Refondation communiste, démagogue mégalomane, sioniste et papiste, qui devrait se présenter aux primaires du Parti démocrate, et s’est déclaré prêt même à une alliance avec l’ancien fasciste Gianfranco Fini, allié numéro un de Berlusconi. Quel est le but ultime de tout ça ? Faire une alliance avec le PD, libéral et européiste, en espérant le « tirer à gauche ».

 

En Espagne, l’illusion d’une conciliation des projets « refondation d’IU » et « renforcement du PCE », votés conjointement au congrès de 2008, a fait long feu. Pour les élections locales de 2010, les communistes d’Asturies et d’Extrémadure, expulsés depuis 2005 d’un IU qu’ils avaient eux-mêmes créé, demandent à former des listes communistes indépendantes d’IU. Refus catégorique des directions nationales d’IU et du PCE. Les communistes Asturiens persistent et défendent une liste communiste contre IU dans ce bastion communiste historique. 800 militants communistes sont alors expulsés « temporairement » du Parti. Ils ne sont à ce jour toujours pas ré-intégrés. Le cas de l’Extrémadure est encore plus révélateur. Les camarades n’ont pu porter leur liste communiste. Ils se sont saisi de la liste IU pour y mettre leur contenu : anti-capitaliste et anti-PSOE, officiellement la ligne dont se revendique l’IU « refondée ». Problème : le PS, en décrépitude aux régionales de mai 2011, ne s’est révélé être en mesure de conserver qu’une région, l’Extrémadure, à une seule condition : gagner par une alliance politique avec IU les trois sièges décisifs à son investiture. Avant l’investiture, les communistes d’Extrémadure ont été soumis à d’intenses pressions et menaces de la part des directions du PCE et d’IU. Ils décident finalement, après consultation de la base, de refuser l’alliance avec le PS. Le coordinateur d’IU, Cayo Lara, a entamé une procédure en cours d’exclusion des militants et dirigeants d’IU-Extrémadure.

 

Dans le même temps, je rappelle qu’au Portugal et en Grèce, le PGE continue de soutenir le Bloc de gauche et Synapsismos contre le PCP et le KKE, ce n’est pas un hasard sir deux dirigeants de ces formations étaient en ballottage avec Pierre Laurent pour être à la tête du PGE.

 

 

III)  La résistance contre le PGE est possible !

 

 

Je vais conclure sur une note plus optimiste et volontaire car il est possible de résister à cette machine à broyer les PC qu’est le PGE, et car il existe une alternative à la ligne de la résignation.

 

Tout d’abord, parce que le PGE est confronté à l’échec de sa ligne de formation de puissants « partis de gauche » électoralistes à la gauche du PS. Les derniers résultats le prouvent : 3% pour Izquierda Unida en 2008, minimum historique 3% pour la Gauche arc-en-ciel en 2008, minimum historique (et depuis entre 2 et 2,5% pour la FdS en 2010 et 2011) et même le vaisseau amiral Die Linke s’est écroulé aux dernières régionales partielles de mars 2011 avec 3,1% en Rhénanie-Palatinat (contre 9,4% en 2009) et 2,8% en Bade-Wurtemberg (contre 7,2% en 2009). Pour nous, le critère électoral n’est qu’un critère parmi d’autres. Mais nous pouvons appliquer à des forces électoralistes leurs propres critères. Le PGE est également paralysé par ses propres contradictions : le processus de liquidation des PC confronté d’une part à la persistance du fait communiste, dans la population, la classe ouvrière et la masse des militants du parti, d’une autre part la contradiction entre l’aspiration populaire à une alternative à l’UE et à la social-démocratie et la politique de collaboration du PGE avec le PS et l’UE du Capital. Or, les forces du PGE essaient, encore plus depuis 2008, de concilier l’inconciliable : 1) avec la formule liquidatrice de transition des « Fédérations/fronts de gauche ». 2) avec la relance d’un discours formel anti-PS et anti-UE dont le seul débouché est la défense d’un gouvernement « de gauche » et d’une autre Union européenne.

 

Ensuite parce que des résistances existent et se développent en Europe contre l’action du PGE, pour le renforcement et la reconstruction des PC. En Espagne, j’ai déjà parlé de ces fédérations qui se sont opposés frontalement à IU (Extrémadure, Asturies), il y a aussi celles qui mettent la priorité sur le renforcement du PCE (Andalousie, Aragon). Depuis le congrès de 2008, le renforcement du PCE est redevenu une priorité du PCE qui a récupéré toutes ses fonctions hormis celle électorale, nerf de la guerre. En Italie, les camarades à partir du PdCI (Parti des communistes italiens) ont lancé un appel pour la « reconstruction du PCI » à l’occasion du 90ème anniversaire. Le PdCI a mis à l’ordre du jour de son congrès d’Octobre la reconstruction du PC. Les JC de Refondation communiste et du PdCI ont déjà annoncé leur volonté de ne former qu’une seule Jeunesse communiste. En Autriche et en Suisse, les communistes reconstruisent leur parti à partir d’une fédération sur une ligne d’opposition à celle du PGE. En Styrie, les camarades autrichiens gardent une organisation de masse et de classe (sur le plan électoral, 4,4% en 2010 contre 0,8% nationalement). Au Tessin, nos camarades suisses ont renversé la direction cantonale pro-PGE et reconstruisent depuis le parti et ils viennent, pour la première fois depuis les années 1970, d’obtenir un élu au parlement cantonal. Dans les deux cas, ce processus part d’une théorie et d’une pratique communiste, à partir aussi de l’impulsion décisive donnée par la jeunesse : les dirigeants du PC Tessinois ont tous moins de 27 ans, la JC Autrichienne a adopté récemment les thèses de la fédération de Styrie. Le camarade Robert Krotzer, qui représentait la Fédération de Styrie du KPO à la rencontre internationale du 26 février à Paris, est aussi secrétaire national de la JC Autrichienne.

 

Et surtout, plusieurs partis de masse et de classe européens ont déjoué dans les années 1990 les projets liquidateurs et s’attachent à faire vivre et renforcer leur PC : le PCP, le KKE et le KSCM. Des partis qui ont résisté aux offensives liquidatrices féroces du PGE, qui apporte un soutien logistique, financier et politique au Bloc de gauche et Synapsismos. Aujourd’hui ces deux formations sont plongés dans une grave crise : Synapsimos est miné par les querelles internes entre courants (trotskistes, sociaux-démocrates, refondateurs etc.), le Bloc est sorti dramatiquement affaibli par son récent revers électoral (perte de la moitié de ses députés et de ses voix en 2011) causé notamment par le dévoilement de sa collaboration avec le PS, puisque le Bloc a soutenu le candidat socialiste dès le premier tour des présidentielles, en 2010. Face à eux, le PCP et le KKE sont des partis en pleine croissance : électorale (8% pour les deux aux dernières législatives avec près de 11% aux élections locales), militante (65 000 pour le PCP, 4 fois plus que le PCE, dans un pays pourtant quatre fois moins peuplé !) et surtout dans leur contribution au mouvement des luttes : la Grèce est le foyer de résistance européen à la politique du capital ; le Portugal est aussi en première ligne. Deux partis, ce n’est pas un hasard, qui ont conservé un lien organique avec un syndicat de masse : le PAME en Grèce et la CGT-P au Portugal. Contraste terrible avec l’apathie du mouvement social en Espagne et en Italie, la glissade progressive des anciens syndicats de classe et de masse (CGIL en Italie, Commissions ouvrières en Espagne) vers la collaboration de classe ouverte, et la crise permanente des héritiers du mouvement communiste dans ces deux pays.

 

Enfin, je dirais pour conclure qu’il faut regarder plus loin que l’Europe occidentale. Le PGE propose une vision euro-centrique, arrimée au bloc de l’UE et de l’OTAN (cf la révélation Wikieaks sur la rencontre entre le dirigeant de Linke et du PGE Grigor Gysi et l’ambassadeur américain : Gysi rassurant l’ambassadeur sur le caractère inoffensif des mots d’ordre du PGE et de Linke sur la « dissolution de l’OTAN »). D’autres partis communistes la refusent, ceux qui participent à la coordination des partis communistes et ouvriers (ils sont entre 40 et 80 chaque année). Leur rencontre annuelle se tenait à Sao Paulo en 2008, à Delhi en 2009, à Johannesbourg en 2010, elle se tiendra à Athènes en 2011. Un groupe de travail a été mis sur pied en 2010 pour aboutir à des prises de position communes et à des analyses plus approfondies. A sa tête, des partis de masse qui n’ont pas renié leur identité communiste. J’aimerais juste donner quelques exemples de partis qui pèsent dans les luttes et agissent dans des processus de transition potentiellement révolutionnaires :

 

Le PC d’Inde (marxiste) ; un des deux partis communistes en Inde. Il compte à lui seul 1 million d’adhérents, et contrôle historiquement trois États dont le Kerala, hélas perdu cette année. Un parti qui a changé la vie de dizaines de millions d’Indiens dans les Etats qui dirigent, on a parlé du « miracle du Kerala », dans un État aussi peuplé que l’Espagne, avec des niveaux d’éducation et de santé dignes des pays les plus développés. Dans ces Etats comme ailleurs, le Parti communiste reste la principale force d’opposition au consensus dominant libéral Parti du Congrès (centre-gauche) et BJP (droite réactionnaire). Il impulse les luttes populaires contre la hausse du coût de la vie, les privatisations mais aussi pour la réforme agraire et une Sécurité sociale et une éducation nationales publiques, comme au Kerala.

 

Le PC Sud-africain : un chiffre important de 130 000 militants, les effectifs doublent tous les trois ans (ils étaient 5 000 il y a quinze ans, encore seulement 25 000 en 2004). Il participe à la coalition gouvernementale depuis 1994 mais reste une force très critique du tournant libéral de l’ANC. Il n’a jamais abdiqué son rôle de force d’avant-garde des luttes de la classe ouvrière sud-africaine dans la métallurgie et les mines notamment, ce qui explique sa popularité croissante. Il mène régulièrement des campagnes de masse dans les quartiers et sur les lieux de travail, comme celle dite « Octobre rouge » pour une Sécurité sociale nationale par exemple. Le PC Sud-africain avait été (sous la direction de Joe Slovo) un de ces partis qui ont fait le choix, après 1989/1991, de rester fidèle au communisme et de relancer, après sa légalisation, l’activité du parti sur les lieux de travail et dans les quartiers populaires. Aujourd’hui, il est un parti en pleine santé, qui attire chaque année des milliers de jeunes sud-africains vers le communisme.

 

Qui a dit que les Partis communistes étaient morts ?

 

Conclusion :

 

Pour conclure, j’espère que ce petit exposé servira à une chose : montrer que le cas du Front de gauche en France n’est pas un cas isolé, qu’il s’insère dans une stratégie européenne de liquidation des Partis communistes, qui applique partout les mêmes recettes, poursuit le même objectif, tout en s’adaptant aux résistances (passage du modèle « Die Linke » à la formule transitoire de « Fronts/fédérations de gauche »). Il faut apprendre des expériences liquidatrices menées dans d’autres pays, comme en Espagne ou en Italie, pour pouvoir s’opposer avec succès à ce même type d’opérations aujourd’hui mises en place en France.

J’espère aussi qu’il donnera de l’espoir car la stratégie du PGE est confronté à des résistances partout, elle est en ce moment dans une période difficile, tous ces modèles sont en crise, certains au bord de l’implosion. Nous ne sommes pas seuls en Europe : des camarades comme en Styrie et au Tessin mènent la lutte interne contre les directions alliées au PGE et obtiennent des succès encourageants, nos camarades grecs et portugais montrent toute la vitalité et la combativité de partis qui ont fait le choix de rester communistes, même en Espagne ou en Italie, le combat pour la « reconstruction du Parti communiste » est aujourd’hui engagé. Surtout, nous ne sommes pas isolés au niveau international, dans le monde, la plupart des partis communistes refusent la voie du renoncement, et ils sont aujourd’hui encore plus forts qu’ils ne l’étaient dans les années 1989/1991, de ‘crise’ du mouvement communiste international. A nous de puiser dans ces expériences internationales positives de quoi mener la lutte en France pour faire vivre et renforcer le PCF, lutter contre les manœuvres liquidatrices, dans les conditions particulières de notre pays et de notre parti.

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