Qu’est-ce qu’un étudiant ? Pas seulement quelqu’un qui poursuit ses études sans jamais les rattraper. C’est aussi une personne que l’on loge n’importe où, dans n’importe quoi, avec la venue d’une ministre pour fêter ça.
Donc ce lundi après-midi, Valérie Pécresse, qui pour l’instant est encore ministre de l’Enseignement supérieur, va inaugurer au Havre une toute nouvelle « résidence étudiante » comme l’indique son agenda. C’est joli comme terme « résidence étudiante », ça fait cossu.
Bon la réalité est moins reluisante. En fait de « résidence », il s’agit de conteneurs. Oui les gros conteneurs des cargos. Ils ont transporté des marchandises. Maintenant qu’on ne sait plus quoi en faire, l’idée a été d’y cloquer des étudiants.
Notez que ça part d’un bon sentiment. Un conteneur, c’est quand même plus noble qu’une poubelle. Au moins, cela n’a pas auparavant abrité des déchets. Enfin pas toujours.
Donc l’heureux étudiant se verra logé là-dedans :
Logement-conteneur au Havre (Max PPP)
N’allez pas croire qu’il puisse se plaindre. En fait l’étudiant havrais est coincé. Il va être obligé de dire qu’il est heureux. Pourquoi ? Parce qu’il aura un « vrai », hum, studio de 25m2, là où ses petits camarades doivent se contenter de 9m2. Privilégié d’habiter dans un rectangle de métal, fallait le faire.
Et puis en plus c’est tout à fait écolo. C’est du recyclage ! Franchement, vous voyez un étudiant dire « je préférerais du béton ». Impossible.
D’autant plus que c’est hyper-tendance, le conteneur. Tiens, si je vous disais que certains trouvent cela beau. Si, si. Il y a même un site, Container.li qui s’amuse à rencenser et encenser les constructions en conteneurs. Si vous n’êtes pas convaincu, vous n’êtes pas moderne et vous moquez de la planète que vous laisserez à vos enfants. On vous aura prévenu.
En outre, comme l’explique Ouest-France, au Havre, le projet a été conçu pour être harmonieux. En simplifiant, les conteneurs métalliques reposent sur une structure métallique qui sert également à recevoir les escaliers et coursives.
Alors, comme ça bêtement, on se dit que métal sur métal, ça doit être joyeux niveau bruit et idéal pour faire Jeanne d’Arc, en cas d’incendie. Pas du tout ! L’architecte est formel : « On a implanté des murs coupe-feu en béton armé. Et des patins en caoutchouc pour empêcher les vibrations. Les étudiants pourront danser et sauter sans embêter leurs voisins. »
On les imagine nos sémillants étudiants dansant et sautant de bonheur d’être dans un containeur Pécresse. Ils risquent toutefois de déchanter en voyant les tarifs : 305€ par mois charge et mobilier compris, à quoi il faut ajouter des majorations de 35% à 10% selon la durée d’occupation. Et l’électricité est en plus, faut pas croire.
Et vous, aimeriez-vous vivre dans un conteneur ?
DEJA EN 2009
A Marseille, des gens habitent dans des conteneurs…
Un conteneur.
© Markus Altmann/Corbis/Markus Altmann
Ne croyez pas qu’il s’agisse de SDF ou de gens qui seraient tellement pauvres qu’ils n’auraient plus rien et auraient choisi d’aller s’abriter dans des conteneurs! Non. C’est l’idée d’un architecte qui veut réaliser des habitations à prix réduit en recyclant ces objets, raconte La Provence.
Il parait que ce type d’habitation devrait prochainement se multiplier sur le chemin du littoral à L’Estaque où une première maison constituée de trois modules vient d’être installée…
Bon, c’est vrai qu’esthétiquement, ce n’est pas formidable! Mais la maison aura une surface de 260 m2 et l’architecte qui l’a conçue compte bien y habiter bientôt avec sa famille. Ces boîtes qui servaient normalement à transporter de la marchandise par camion mesurent : 12 mètres de long par 2,34 mètres de long et des ouvertures ont été faites pour les fenêtres et les portes.
Les conteneurs sont achetés d’occasion au prix de 1500 euros chacun. Ils sont posés sur des fondations et isolés du sol. L’isolation extérieure est assurée avec du bardage métallique et à l’intérieur, les cloisons sont modulables…
Le couple qui va servir de cobaye et essuyer les plâtres espère emménager en décembre. L’architecte a expliqué dans La Provence que cela ne donnera pas l’impression de boîtes empilées…Le toit plat est moderne et lorsque la végétation grimpera, l’ensemble s’intègrera bien dans le paysage.
L’architecte espère diminuer de moitié le coût de la construction et elle croît que ce sera facile de déménager… les conteneurs… si le coin ne lui plait plus!
(Source: La Provence)
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