1956 jours de détention pour Salah Hamouri. Liberté pour le jeune Franco-Palestinien emprisonné en Israël.
J’espère que vous lirez cette lettre…Lettre ouverte à l’Elysée
« Au pays de la révolution française qui a mis fin au féodalisme et à la servitude en propageant à travers le monde les mots de « Liberté – Egalité – Fraternité » ; à Paris, capitale d’un pays qui a résisté hautement pour se libérer de la barbarie d’une armée occupante féroce et brutale ; depuis vos bureaux à l’Elysée ou ceux du Quai d’Orsay – j’espère que vous lirez ma lettre.
Dans l’un de ces bureaux, ma mère a été finalement reçue afin de discuter des moyens pour obtenir ma libération.
Nous savons tous que la démocratie fonde le respect de la diversité des êtres humains. Elle définit les bases légales qui accordent à chacun des droits et des devoirs. Elle prône l’égalité des droits humains et refuse absolument d’établir des différences négatives et ségrégatives selon la couleur de la peau, l’origine, la religion, etc.
Comme citoyen franco-palestinien, je pensais que les autorités françaises se devaient de me protéger (comme elles le font pour tous nos compatriotes français injustement en difficulté dans le monde) alors que je vis dans un pays sous occupation militaire décidée par un gouvernement qui refuse obstinément de reconnaître et d’appliquer le droit international.
Il semblerait que ce gouvernement, le gouvernement israélien, vous ait convaincu que le seul moyen pour moi de retrouver la liberté n’était pas que, lui, fasse, ce qu’il devrait faire pour cela mais qu’en plus de l’injustice que je subis que, moi, je fasse un acte d’humiliation supplémentaire : que je présente des « regrets » devant un tribunal militaire d’occupation.
Je voudrais vous poser une seule question : aurait-il été acceptable pour vous que les résistants français, pendant la seconde guerre mondiale, « regrettent » leurs actes devant des tribunaux d’occupation ou de collaboration ?
Si on ne peut comparer terme à terme les deux situations, il n’en reste pas moins que la Palestine vit aussi sous occupation étrangère depuis maintenant 62 ans. Une occupation brutale qui multiplie les meurtres, qui construit des murs, qui assiège et colonise, qui expulse le plus possible de Palestiniens de leur terre ou de leurs maisons, surtout à Jérusalem-Est où je vis avec ma famille.
Devant cette occupation que vit mon peuple, je ne peux rester ni indifférent ni me taire. Je suis né et j’ai grandi dans un pays occupé et, parce que je ne peux pas me taire, je suis depuis plus de 5 ans en prison. Comment pourrais-je accepter cette occupation que vous-même avez condamnée ? C’est mon droit que de la refuser.
Dans ces conditions il n’est pas pensable une seule minute, qu’en plus de tout cela que je subis, j’en vienne à « regretter » ou à « m’excuser » de quoi que ce soit devant un tribunal militaire d’occupation.
Je soutiens la résistance légitime de mon peuple qui bénéficie de la solidarité des gens libres à travers le monde. »
Bien à vous,
Salah Hamouri – Prison de Guilboa – Section 4
Le 14 juillet 2010
Fête de l’Humanité 2010 -vidéo
ANS , c’est la fête ! http://www.dailymotion.com/video/xe3r27
Vous pouvez m’appeler Tony http://www.dailymotion.com/video/xaqwl8
« Contre les politiques libérales de l’Union Européenne, la lutte du KKE et du peuple grec » -Interview exclusive d’Aleka Papariga, secrétaire-générale du Parti Communiste de Grèce (KKE)
par Francesco Maringio – Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net
Nous traduisons ici l’interview réalisé par nos camarades de l’Ernesto – revue marxiste italienne et courant défendant l’idée de la reconstruction du Parti communiste italien au sein du Parti la Refondation Communiste – de la secrétaire-générale du Parti Communiste Grec (KKE), Aleka Papariga.
Francesco Maringio: La Grèce est au centre de l’attention de tous les autres pays européens à cause de la crise qu’elle traverse. Le gouvernement Papandreou a promis de sortir le pays de la crise et, à cette fin, a lancé un plan économique très dur. Comment le juges-tu? Et quel est l’objectif de la lutte?
Aleka Papariga: Ces orientations mises en place par le gouvernement mettent véritablement en danger la vie de notre peuple, donc l’objectif est de gagner du temps, pour pouvoir bloquer la mise en œuvre de ces mesures et, surtout, créer les conditions pour que nous puissions mettre en échec définitivement ces politiques. Nous luttons pour changer le rapport de force et faire en sorte que les conditions soient remplies pour ouvrir la voie à un modèle de développement différent.
Crois-tu que le peuple grec est prêt à faire sien cet objectif?
Les mesures qui sont prises sont absolument injustes pour les travailleurs. Il n’y a pas d’autre voie: le peuple doit réussir à imposer un modèle de développement différent, alternatif à celui en place, pour changer complètement de cap, avec un projet dans lequel ce sont les intérêts du peuple et non ceux de la bourgeoisie qui prévaudraient. Si cela ne devait pas se passer comme cela, alors on aura une situation où la sortie de crise – qui ne sera bien sûr pas durable – pour la Grèce, se fera au détriment des intérêts populaires, qui seront par conséquent affectés et remis en cause, pour une longue période. A ce moment-là, il sera difficile de trouver une solution à cette situation.
Et que devrait faire le mouvement de lutte en Grèce, quel est le rôle des communistes en son sein?
Il ne peut y avoir aucune convergence d’intérêts entre capital et travail. Il est maintenant temps que tout le monde prenne ses responsabilités. De notre côté, nous croyons que ce qui a commencé le 17 décembre dernier, avec les grèves et les mobilisations, doit s’intensifier et s’étendre. Qu’est-ce qu’ils croyaient, que le peuple allait accepter cette attaque contre leurs droits sans opposer de résistance? Nous ne les laisserons pas faire. Plus le mouvement populaire et ouvrier sera en mesure d’acquérir la conscience du fait que la propagande sur les sacrifices pour éviter la banqueroute est erronée et instrumentale dans la politique de suppression des droits, plus il sera fort, et meilleur ce sera pour tout le monde. Si une partie des citoyens, il y a quelques temps, avait prêté plus attention aux critiques faites par le KKE à la nature du Traité de Maastricht et à l’entrée de la Grèce dans l’Union européenne, présentée comme une nécessité, alors nous serions aujourd’hui dans une bien meilleure situation. Si on avait tenu compte des analyses que nous avions rendu avant les élections, quand nous disions qu’il y aurait une dure offensive contre les conditions de vie et de travail de la population et affirmions que ces mesures seraient prises indistinctement par le PASOK ou par la Nouvelle Démocratie, comme cela s’est passé par la suite, aujourd’hui tous les travailleurs seraient assurément dans une position de force pour pouvoir faire face à la situation.
Quelle est la réponse à l’appel à la lutte et à la mobilisation que le KKE et le PAME ont lancé aux travailleurs grecs? Vos propositions rencontrent-elles un écho?
Les luttes animées par le PAME, qui a joué un rôle important d’avant-garde, tout comme les manifestations de masse qui se sont déroulées dans tout le pays, ont démontré que le peuple est prêt pour la lutte. On a raconté, par les moyens d’une propagande arrogante, que le peuple était d’accord avec les mesures voulues par le gouvernement. En agissant ainsi, ils ne font rien d’autre qu’alimenter la lutte et aboutir à son intensification. Au jour d’aujourd’hui, on enregistre un certain aiguisement de la conscience de classe du peuple. Ce sont des signes qui nous renseignent sur l’existence d’une grande indignation et d’une certaine désorientation, mais les gens du peuple sont de plus en plus prêts à prendre part aux luttes. Il reste à voir si cette évolution emmènera à une radicalisation de la conscience politique et poussera une part encore plus importante des couches populaires à converger sur les propositions d’alternative avancées par le KKE sur des questions telles que les alliances et la prise du pouvoir, ou alors si le système réussira à les maintenir sous son contrôle, empêchant l’ouverture d’une alternative politique.
Et tu penses que tout cela est possible?
Assurément. Tant le passé que le présent nous enseignent que le capitalisme, dans sa phase monopoliste, devient de plus en plus réactionnaire et parasitaire. Pendant une phase de crise, évidemment, le capital est beaucoup plus agressif, mais aussi dans la phase de développement, il continue à s’attaquer violemment aux intérêts populaires. Et généralement, nous constatons que tous les reculs en termes de droits et de libertés des travailleurs ne sont jamais partis d’en bas, en prenant en compte les revendications que portent la colère populaire. Elles sont toujours parties d’en haut, en utilisant comme instrument répressif les campagnes classiques basées sur l’anti-communisme. Et tout cela avec la complaisance et la tolérance des partis qui représentent les intérêts de la bourgeoisie.
Quelle genre de politiques ces partis mettent-ils en œuvre?
Les mesures anti-sociales mises en œuvre en ce moment sont littéralement barbares. Elles poussent les familles des travailleurs dans le désespoir. Le capitalisme vise à faire payer la crise aux travailleurs et à consolider de cette manière leurs profits. Cela, nous le voyons bien chez nous, où le capital grec cherche à conserver une forte présence dans la région. Le capitalisme aujourd’hui a besoin de prendre ces mesures. Les politiques des libéraux et des sociaux-démocrates, comme toutes les recettes qui ont été appliquées jusqu’ici, ont comme véritable objectif la satisfaction des besoins du capital. Du reste, les mesures imposées au peuple grec sont les mêmes qui sont adoptées dans tous les pays de l’Union européenne, sous différents prétextes. Ces mesures ont été décidées depuis longtemps et mettent en évidence l’impasse du développement capitaliste.
Mais d’où vient ce « trou » dans les budgets de l’État?
Le déficit public et les dettes ont été créés par le fait que l’argent public est allé directement dans les caisses des monopoles: de l’argent comme s’il en pleuvait pour les capitalistes, une véritable provocation. Voilà la raison pour laquelle aujourd’hui on déclenche une attaque sans précédents contre les droits des travailleurs et que l’on emprunte de l’argent, pour que l’on puisse continuer à soutenir les profits des mêmes avec l’argent de l’État. La véritable question à l’ordre du jour devient donc: cela devrait être la crise de qui, de la volonté populaire ou du système ploutocratique?
Donc, c’est la faute du système capitaliste?
Le capitalisme est un système injuste parce que, d’un côté, il accumule une pauvreté croissante et la misère et, de l’autre, des richesses fabuleuses. C’est un système qui génère le parasitisme et la corruption, et débouche toujours sur la crise. Pour cette raison, nous avons besoin de changements radicaux. Le capitalisme n’a jamais été une voie à sens unique, une étape obligatoire de l’histoire. Mais pour changer de cap, il faut un fort mouvement populaire, avec une orientation clairement de classe et une identité politique claire, qui se batte contre les monopoles et les campagnes anti-communistes: seul un mouvement aussi radical est en mesure de garantir des progrès pour la population.
Et de quoi a-t-on besoin, comme alternative?
On a besoin aujourd’hui d’une société socialiste, et elle représente la seule possibilité pour le peuple afin qu’il puisse jouir des fruits de son travail et afin que les acquis modernes de la science et de la culture soient utilisés dans les intérêts de tous et non en vue du profit. Et tout cela rend nécessaire, naturellement, la construction d’une société socialiste. Nous avons besoin de prendre « des leçons de dess(e)in », pour pouvoir ainsi tirer les traits de cette nouvelle société
A la télévision italienne, on a longtemps parlé des actions violentes qui ont eu lieu pendant les manifestations. Le KKE et le PAME condamnent-ils ces actions? Qui en sont les responsables? Et quelles sont vos propositions de lutte et de mobilisation?
Nous proposons continuellement des mobilisations, mais si les gens ne sont pas convaincus, les luttes ne peuvent avoir lieu. Ce dont nous avons besoin, c’est d’un mouvement organisé, doté d’un projet, avec un fort sens de la responsabilité, qui ne se fasse pas embarquer dans des manifestations improvisées et des protestations stériles. Aujourd’hui le KKE constitue, de ce point de vue, une garantie pour le développement d’un mouvement mature, dont l’existence nous est nécessaire et que nous défendons.
Donc, vous prenez vos distances avec les actes de guerrilla urbaine qui ont mis à feu et à sang Athènes?
Bien sûr. Le KKE condamne fermement la mort tragique de trois personnes durant l’assaut contre la banque. Le gouvernement n’a toutefois pas le droit d’utiliser ces morts pour tenter de bloquer la résistance populaire et donner cours à une offensive anti-populaire qui, pour le moment, se reflète dans les mesures proposées contre le système de sécurité sociale, mais qui est vouée à émerger de nouveau tous les trois, six ou neuf mois. Et ce selon la volonté de la troïka (les principaux partis grecs), celle du gouvernement et de l’Union européenne.
Mais qui va tirer profit de ces échauffourées?
Sur la base de preuves et de faits concrets, nous avons souvent dénoncé le déploiement d’une véritable stratégie de la tension et de la provocation. Comme cela a été démontré, le LAOS, le parti nationaliste, ne s’est pas limité, son président en tête, à utiliser a posteriorila nouvelle des incidents mais, d’une certaine façon, il a attendu que cela se déroule pour pouvoir en attribuer la responsabilité au KKE. C’est une stratégie clairement destinée à impliquer le KKE et le PAME dans une provocation ad hoc.
Et pourquoi tout cela, selon toi?
Parce qu’ils sont préoccupés par l’activité déployée par le parti et par le mouvement de classe. Et puis ils savent tous que, au-delà des membres, amis et sympathisants du parti, participent à la lutte également des travailleurs qui ont une orientation politique différente.
Et comment faites-vous pour repousser les tentatives des agents provocateurs?
Je voudrais vous dire ce que nous avons fait et qui nous a permis de les maintenir à distance. Ce n’est pas une coïncidence. Nous nourrissons de forts soupçons à leur égard et donc nous essayons de les repousser. En effet, pendant le défilé, nous avons constitué un puissant service d’ordre, avec tous les camarades qui marchaient bras dessus bras dessous et nous avons réussi à former un cortège du PAME sans précédent et à éloigner la poignée de provocateurs qui continuaient à crier leurs slogans et cherchaient à atteindre leur objectif.
Que peut-tu me dire du gouvernement Papandreou? Vous êtes les seuls à la critiquer?
Syriza reproche au PASOK et au premier ministre de ne pas respecter le programme électoral. Nous ne ferons jamais ce genre de critiques parce qu’en réalité, ce que fait Papandreou, c’est justement de mettre en pratique son programme politique. A la différence de Syriza, qui pense qu’il existe des différences entre le PASOK et la ND, nous pensons au contraire que les politiques de fond de ces partis ne sont pas différentes, comme cela se voit sur leurs propositions pour la crise, et cela parce que les deux partis sont l’expression des intérêts du grand capital et ne peuvent mettre en œuvre des politiques différentes.
Et puis, nous n’accusons pas le premier ministre de prêter le flanc « aux pressions qui viennent du marché ». Au contraire, nous affirmons que le problème de Papandreou, exactement comme celui de son prédécesseur, n’est pas celui de prêter trop d’attention à leurs intérêts, mais celui d’œuvrer consciemment en leur faveur. Pour ces raisons, nous estimons que cette politique est dangereuse. Du reste, les mensonges du gouvernement et ceux des campagnes anti-communistes sont liés au fait que nous avons toujours souligné que de telles mesures auraient été prises dans tous les cas de figure, indépendamment du parti qui serait au pouvoir. La position et l’action du KKE les contraignent à ne pas pouvoir mener à bout leurs plans
Qu’attendez-vous?
Nous savons que le système cherchera à déclencher toutes ses forces contre le KKE. Mais nous n’avons pas peur. Le peuple grec doit se tenir à distance des appels de propagande sur la dette et le déficit, et penser que la vraie dette que les gouvernements du PASOK et la ND ont envers le peuple grec. Ceux-ci ont littéralement pillé les citoyens à travers les cadeaux faits aux capitalistes. En tout cas, le peuple doit demander le bilan de tout cela, il ne doit pas baisser la tête et travailler durement pour qu’on lui restitue tout l’argent qu’on lui a volé, l’argent qui est le fruit de leur dur travail.
Le système regarde avec attention la croissance du mouvement en Grèce et commence effectivement à avoir peur. Selon nous, la résistance du peuple grec contre les mesures du gouvernement est directement liée à l’engagement et au rôle joué dans le mouvement par le KKE. Grâce l’action, l’impact mais aussi l’acceptation de nombre de positions du KKE de la part d’une large frange du peuple grec – ce qui n’implique pas une adhésion totale à tous les points du programme politique du KKE – les dirigeants collaborateurs des syndicats GSEE et ADEDY ont également été contraints à mobiliser pour la grève.
Quel rôle a joué et continuer de jouer le KKE dans cette phase de lutte en Grèce?
Si le KKE avait eu une attitude différente, semblable à celle des autres partis et si une telle attitude s’était reflétée sur les organisations de masse, selon vous cette riposte populaire et cette résistance aurait-elle été la même? Pour ma part, je vous dis que les mesures seraient passées sans aucune réaction.
Le KKE a apporté une contribution décisive à l’organisation de la résistance et de la lutte populaire. Mais nous mesurons l’efficacité de notre lutte d’une manière différente que les autres, nous nous concentrons pas seulement sur les résultats qui sortent des urnes. Naturellement, par cela nous ne voulons pas dire que les élections ne nous intéressent pas. Mais il faut bien garder en tête qu’en Grèce la conscience du mouvement populaire est bien plus avancée que dans la plupart des pays européens et, bien que cela ne se répercute pas encore complètement dans l’action, cela sera le cas à l’avenir. Cela dépend dans une grande mesure de l’apport décisif, si ce n’est déterminant, de notre parti.
De quoi avons-nous besoin, aujourd’hui, en Europe?
Nous croyons que cet élément est un patrimoine important pour tous. Aujourd’hui, le mouvement communiste international doit affiner une stratégie commune contre l’impérialisme, mais doit dans le même temps avoir la force de lancer un autre modèle de développement et poser ainsi l’actualité et la place centrale du socialisme.
Le mouvement communiste doit se renforcer dans toute l’Europe. Dans certains pays, il y aura un torrent, dans d’autres un ruisseau. Le mouvement, évidemment, se développe surtout à l’échelle nationale mais, dans le même temps, il doit se renforcer à l’échelle internationale. Mais si il se consolide dans un pays faible, il peut avoir une force d’influence plus large et se renforcer dans toute l’Europe.
Toute cette radicalisation des peuples doit s’intensifier et évoluer vers un choix politique conscient capable d’indiquer une voie alternative au capitalisme, un autre cap et un autre modèle de développement, et donc en définitive un autre système politique. Dans le cas contraire, la rage et l’indignation populaire risquent d’être absorbés par le système et devenir compatibles avec lui.
Après la mort de Bigeard, « héros » des guerres coloniales… contrer l’honteuse falsification historique des médias français, par Malik Antar (Alger Républicain)
Après la mort de Bigeard, « héros » des guerres coloniales…
de Malik Antar, pour Alger Républicain
Les propagandistes de l’impérialisme français viennent de montrer involontairement combien sont mensongères et hypocrites les déclarations « humanistes » sur la nécessité de combattre les criminels de guerre. Ils ont étalé avec un rare cynisme leur vision des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité à l’occasion des hommages rendus à un de leurs militaires qui a si bien défendu leur ordre.
Si quelqu’un ou un groupe de personnes en arrivent à prendre les armes dans une région quelconque du monde pour résister aux tendances dominatrices des grandes puissances impérialistes, ou simplement se retournent contre les plans des puissances qui les ont engagés dans leurs opérations de déstabilisation et aussitôt les chiens de grade du système l’accuseront de « crimes contre l’humanité ». Ils mettront en branle leur grosse machine médiatique pour appeler à la convocation d’un tribunal pénal international. Leur armée de fausses ONG se hâteront de confectionner les rapports destinés à étayer les réquisitoires des procureurs nommés en dehors de toute législation internationale. Les exemples ne manquent pas : Sierra Leone, Libéria, Congo, etc., sans parler de la gigantesque opération d’éclatement de la Yougoslavie dont les dirigeants furent longtemps louangés lorsqu’elles en avaient besoin pour casser l’URSS. Bigeard finit par rendre l’âme et voilà ce même chœur qui organise un concert de louanges pour le « général le plus populaire » de France. La presse française – à l’exception du quotidien l’Humanité – et les médias télévisuels et radiophoniques tressent des lauriers sans fin en l’honneur de ce général qui ne gagna aucune bataille, sauf peut-être celle d’Alger. Et encore et à quel prix, peut-être ne la gagna-t-il pas puisque les activités du FLN ne cessèrent pas malgré la bestiale répression des paras et autres corps de l’armée française et des diverses polices et gendarmerie. Il n’est pas facile de faire une revue de la presse de France sans se répéter car presque tous les journaux encensent le défunt général. Le Figaro titre : La mort d’un centurion et, en sous titre : « Un officier modèle pour l’armée d’aujourd’hui ». Quant au Parisien libéré il n’a pas de mots assez élogieux pour vanter les prétendues qualités de ce soldat qui s’est toujours mis au service du colonialisme.
Le ministre de la Défense, Morin, va encore plus loin dans ses louanges en déclarant : « Bigeard était souple comme du cuir et dur comme l’acier » se référent sans honte une devise des Jeunesses Hitlériennes. Quant au président de la République, il est allé lui aussi de son éloge comme ses amis du régime.
Le défunt général, « grand stratège militaire », est couvert de gloire pour ses combats qui ne sont en fait que des défaites, notamment à Dien Bien Phu face aux héroïques combattants, authentiques ceux-là, du général Giap, et sa peu honorable et prétendue « Bataille d’Alger » qui vit des milliers de paras, les « garçons » de Bigeard, selon son langage, affronter en particulier à la Casbah, une dizaine de patriotes algériens. Cette « bataille » se termina par d’innombrables assassinats, notamment de Larbi Ben M’Hidi, d’Ali Boumendjel, de Maurice Audin. Et de tant d’autres sans parler de milliers de disparus et des innocents qui payèrent le prix fort sous les ordres de Massu en collaboration avec le sinistre Aussaresse et le colonel Jeanpierre chef de la villa Sesini et bien sûr le fameux centurion Bigeard.
Il y a vraiment de quoi être sidéré par une telle manipulation de l’opinion publique française !
Malik Antar, pour Alger Républicain
« Niches fiscales » : conçues pour abriter les plus riches. Ex : l’imposition des dividendes.
L’affaire Bettencourt aura eu quelques mérites dont celui de mettre en évidence les liens directs qui unissent le pouvoir et les puissances d’argent dans notre pays.
Mais, puisque c’est d’actualité, ne laissons pas l’affaire Woerth faire diversion. Mettre en échec la politique poursuivie par ce gouvernement dans l’intérêt du capital, c’est gagner le retrait du projet de loi contre les retraites et non la démission de Woerth.
On voit bien comment une certaine gauche tente de faire dévier ainsi l’objet de la convergence des luttes, parce qu’elle est en accord avec la droite sur l’allongement de la durée de cotisation qui sabote la retraite à 60 ans, sur les exonérations de cotisations sociales patronales qui sapent le financement du système solidaire (qu’elle a elle-même décidées en son temps).
Une position, juste, pour la suppression du bouclier fiscal (650 millions d’euros détournés vers les plus riches) ne peut pas se substituer à la lutte contre la loi Woerth (des dizaines de milliards d’euros pris sur les retraités et les actifs au bénéfice du capital).
Ceci étant précisé, le cas Bettencourt permet de mieux expliquer nombre de dispositions profondément injustes de la fiscalité qui permet aux super-riches de payer moins d’impôt que des salariés aux revenus modestes. De vraies « niches fiscales » pour abriter les riches que le gouvernement se garde bien de songer à « raboter ».
Ainsi la fiscalité des dividendes d’actions. Ces revenus de ceux qui gagnent leur vie sur le travail des autres, sont beaucoup moins taxés que les revenus de ceux qui travaillent eux-mêmes.
Les actionnaires bénéficient d’un abattement de 40% et d’un abattement forfaitaire de 1525 euros, 3050 pour un couple. Ils n’intègrent donc dans leur revenu imposable que 60% de leurs dividendes, ôtés de 1525 ou 3050 euros. Ils peuvent également déduire 5,8% de CSG. Petit cadeau supplémentaire, leur impôt est diminué de 115 euros pour un célibataire et de 230 pour un couple.
Le salarié n’a droit qu’à un abattement de 10% sur l’argent de son travail (pour frais professionnels). 5,1% de sa CSG est non-imposable.
Au total, cet avantage pour les actionnaires a coûté 2,8 milliards d’euros au budget de l’Etat en 2009.
Mais ce n’est pas tout ! Il ne s’agit là que des dispositions prévues dans l’intérêt des petits et moyens actionnaires. Pour les grosses fortunes, comme Mme Bettencourt qui a perçu plusieurs centaines de millions d’euros de dividendes de L’Oréal, le gouvernement a inventé un autre dispositif plus avantageux encore en 2007. Tiens, qui était ministre du budget ? Woerth !
Les actionnaires ont ainsi depuis 2008 la possibilité d’opter pour un « prélèvement forfaitaire libératoire » de 18%.
Cela signifie qu’ils ont la liberté de choisir, selon leur intérêt, d’être taxés sur leurs dividendes au taux correspondant à leur revenu ou bien au taux « forfaitaire » de 18%.
Cette mesure n’est intéressante, par rapport aux avantages des abattements précités, que pour les titulaires des plus gros revenus dont l’essentiel des revenus devraient être normalement taxés au taux le plus élevé de l’impôt sur le revenu, 40%.
18% au lieu de 40%, taux d’imposition sur la plus haute tranche de revenu : un sacré bonus !
Plus ils sont gros, plus ils profitent. Avec cette disposition, la collectivité aurait perdu au moins 300 millions d’euros en 2009.
Mme Woerth optimisait les placements de Mme Bettencourt en fonction des lois existantes. M. Woerth, ministre du budget s’est appliqué à optimiser les lois dans l’intérêt des millionnaires comme Mme Bettencourt. Belle complémentarité !
Au total, les actionnaires bénéficient de plus de 3 milliards d’euros de cadeaux fiscaux sur leurs dividendes. Pour quelle justification d’intérêt général ? Aucune !
PS : avant le système des abattements, fixé en 2005, existait un autre système, tout aussi scandaleux, celui de « l’avoir fiscal ». Jamais, le gouvernement de « gauche » n’a même essayé de le remettre en cause.
Contre la campagne renouvelée de propagande anti-cubaine
Jeudi 22 juillet 2010, s’est déroulée à l’ambassade de Cuba, dans le 15ème arrondissement, une rencontre avec Ricardo Alarcon de Quesada, président de l’Assemblée nationale cubaine. Etaient notamment présents plusieurs élus français, des journalistes. Notre section du PCF était représentée.
Cette visite suit la campagne médiatique européenne sur la libération d’un certain nombre de supposés prisonniers « politiques » dont certains ont choisi l’exil vers l’Espagne.
A ce sujet, Richard Alarcon a expliqué en réponse à quelques questions que le système des remises de peine existait à Cuba comme en France. Ces libérations, normales, ne doivent pas être interprétées au-delà et ne remettent pas en cause les condamnations prononcées par la justice cubaine dans le cadre de la loi cubaine.
Il a fait remarquer que les media européens citaient des nombres de détenus (47 ou 52 ou…) mais rarement leurs noms pour éviter d’avoir à mentionner les raisons de leur incarcération, parce qu’elles leur vaudraient la même peine en France.
Plus que jamais, communistes, nous tenons à manifester en France notre solidarité avec Cuba et son peuple.
La campagne de propagande fait semblant d’ignorer combien le droit du peuple cubain de poursuivre son expérience révolutionnaire d’émancipation est constamment menacé par l’impérialisme américain, sous Obama de la même façon que sous Bush, qui tente de l’étrangler économiquement et politique notamment par un embargo commercial.
Pour les peuples d’Amérique Latine, des Caraïbes et au-delà, Cuba est un modèle de libération et de justice sociale. Voilà ce qui est insupportable aux gouvernants des Etats-Unis. Les Droits de l’Homme, une nouvelle fois, ont bon dos, en Amérique comme en Europe. On ne peut ignorer les tentatives hypocrites de l’UE, même d’une certaine « gauche » européenne, en complémentarité avec l’agression américaine de pousser Cuba vers une « mutation » social-démocrate, une transition en douceur vers la restauration capitaliste.
Ce contexte s’impose à nous qui connaissons Cuba, dans ses contradictions et ses difficultés, et voulons le soutenir, non pas de façon inconditionnelle mais parfaitement raisonnée. Jamais la pression de l’idéologie dominante, de ses serviteurs médiatiques ne nous le fera oublier.
Au début juin, à nouveau, un certain Guillermo Farinas, qui se présente comme « opposant », a décidé, suivant ses conseillers politiques, de s’engager dans une nouvelle grève de la faim. Les médecins cubains ont fait leur maximum pour qu’elle n’ait pas de fin tragique, quand les anti-Cubains incitaient leur marionnette à continuer de se tuer. Nous regrettons que la direction du PCF ait cru bon de relayer cette opération.
Richard Alarcon a évoqué le sort des « 5 de Miami », ces cinq patriotes cubains emprisonnés aux Etats-Unis à la suite de procès iniques. Les 5 ont été arrêtés, sans avoir porté le moindre préjudice aux Etats-Unis, pour leurs activités d’information dans les milieux mafieux anti-cubains de Floride. Ils croupissent en prison depuis déjà 12 ans.
La bataille internationale pour leur libération se poursuit. Les communistes français en sont partie prenante.
Nous avons la conviction que la bataille pour la liberté de Cuba participe de l’ensemble de notre combat contre la domination capitaliste, pour le socialisme.
Soutien total au syndicat CGT de General Motors Strasbourg contre le chantage et le cynisme des patrons
Le syndicat CGT de l’usine General Motors de Strasbourg a tenu bon. Dans la suite de la lutte menée dans l’entreprise, il a refusé de signer le soi-disant « accord » prévoyant le gel des salaires jusqu’en 2013, la suppression de l’intéressement et de 5 jours de RTT, soit une baisse de 10% de la masse salariale.
La multinationale américaine, qui a été massivement soutenue par l’Etat américain, a décidé de conserver ses filiales européennes, très profitables, dont Opel (Allemagne) et Vauxhall (Grande Bretagne).
En France, GM, restructurée, veut maximiser ses profits.
Elle se livre à un odieux chantage à l’emploi et au maintien de l’usine de boîtes de vitesses de Strasbourg (1105 salariés).
La direction a ainsi demandé dans un « référendum » aux salariés de valider eux-mêmes le plan de casse sous peine de voir l’usine fermer et la production délocalisée au Mexique. On imagine la détresse des ouvriers et de leurs familles dans un secteur en difficulté.
Avec la collaboration des syndicats CFDT, CFTC et FO, dans ces conditions ignobles, la direction se targue d’avoir obtenu l’aval des deux tiers des salariés, dans une consultation sans aucune valeur juridique.
Les patrons sont allés encore plus loin dans les pressions contre les salariés et leurs représentants. Dès le lendemain du vote, ils ont surenchéri en demandant l’annualisation du temps de travail et surtout en exigeant de tous les syndicats qu’ils se plient en Comité d’entreprise à leur diktat, pour, selon leur propre terme, s’assurer la paix sociale.
La CGT a dit non. Les militants et responsables CGT refusent le chantage.
Ils savent ce qu’il s’est passé ailleurs, par exemple à Continental Clairoix où l’usine a été liquidée, juste deux ans après un « vote » mis en scène par la direction pour faire accepter l’abandon des RTT.
Ils sont conscients de la nécessité de ne pas rentrer dans l’engrenage de la concurrence de tous contre tous, de ne pas nourrir les prétentions toujours infinies du patronat pour renforcer l’exploitation, de ne donner aucun crédit à ses promesses illusoires.
Cette attitude, normale, représente, dans ces conditions, un geste de courage et de haute responsabilité.
Nous saluons la CGT de Strasbourg. Nous lui apportons notre plein soutien.
La résistance de ce syndicat est d’une valeur considérable. Elle est d’une extrême importance au-delà de l’entreprise elle-même, pour le secteur d’activité, la région, le pays entier. Elle fait la preuve que l’on peut refuser de se coucher devant le patronat, refuser de choisir la mort lente, continuer à faire le seul choix valable, celui de la lutte.
Ce n’est pas un hasard si la direction de GM, soutenue par l’ensemble patronat français de la métallurgie, s’est ruée contre la CGT dans les media, qu’à Strasbourg, ils aient lancé leurs nervis contre elle à Strasbourg jusqu’à menacer physiquement ses responsables (23 juillet).
Les responsabilités des autorités politiques françaises sont considérables. Qui fait le choix de la défense des salariés, de leur droit, de ce secteur d’activité ?
Les élus socialistes de Strasbourg, MM. Ries et Bigot, Mme Trautmann ont préféré de se mettre à genoux devant la direction américaine de General Motors, à qui ils ont envoyé une lettre humiliante, se réclamant de son référendum illégal pour quémander un maintien de l’usine.
La droite au pouvoir va évidemment dans le même sens et espère développer cette forme de « dialogue social » dans les entreprises plutôt que dans les branches pour garantir la dictature patronale.
Il n’est que plus important de répandre l’information sur ce qui se passe à Strasbourg et d’organiser la solidarité avec la CGT de GM Strasbourg.
Il se vend des dizaines de milliers d’Opel en France. L’avenir de la filière automobile est, paraît-il, une priorité.
Pour nous communistes, elle l’est et le syndicat CGT de Strasbourg, tête haute, montre la voie.
« Congrès » extraordinaire du PCF, intervention d’Eric Jalade, fédération du Tarn
Il s’agit uniquement du résumé de l’intervention de notre camarade, très sommaire, tel que le supplément de l’Humanité l’a publié. Eric a fini son intervention par une référence à la lutte de nos camarades grecs du KKE, à la vitalité et à l’utilité des communistes quand ils sont dans une organisation tournée vers la lutte des classes. Il a été vivement applaudi.
« Nos statuts n’ont pas été respectés avec ce congrès. Ainsi le texte alternatif « Notre peuple a besoin du PCF » n’a pas été envoyé aux communistes, ni diffusé dans Info Hebdo, alors que des engagements avaient été pris en ce sens lors de la dernière réunion des secrétaires départementaux.
La réunion au sommet du Front de gauche engage un processus qui structure ce front comme une « formation » sans attendre le congrès du Parti.
J’y vois une étape supplémentaire vers l’effacement du PCF.
Au contraire, avec l’aggravation de la crise, pour faire face et rassembler face à la violente offensive antipopulaire, notre parti doit jouer pleinement son rôle, avec des propositions et des actions en rupture avec l’idéologie dominante, contre les directives de l’UE, pour des nationalisations, la défense du financement solidaire de la Sécurité sociale. Loin d’être de la nostalgie, le seul choix d’avenir pour notre peuple c’est de reprendre à nouveau un cap clair et lisible, avec un projet communiste offensif. »
Gerin/Burqa : « l’identité communiste » ne sera pas préservée par un sauveur aux présidentielles
Préoccupé par l’affaire Woerth et la mobilisation pour les retraites, le gouvernement a mis la sourdine sur son opération politicienne autour de la Burqa, malgré la discussion et le vote à l’Assemblée nationale le 12 juillet 2010. Ce n’est probablement que partie remise.
Depuis la montée artificielle de l’affaire, il y a un an, la volonté de diversion malsaine n’a cessé de se confirmer.
La médiatisation a attisé le problème (la burqa est condamnée par toutes les tendances politiques). Elle a accentué la radicalisation sectaire d’une petite minorité. Elle a offert une tribune supplémentaire à l’islamisme politique et excité les fantasmes racistes ambiants de tous les côtés.
Suivant son agenda, le gouvernement a pu enchaîner avec le débat écœurant sur l’identité nationale. Le ministère de l’intérieur a trouvé avec la double provocation de la conductrice en burqa de Nantes l’occasion d’exciter tous les extrêmes.
L’opération est loin d’être finie tant le projet de loi offre des possibilités infinies de litiges à médiatiser.
Dans cette affaire, la pire droite est bien contente d’avoir trouvé un porte-parole de gauche en la personne d’André Gerin, président de la mission parlementaire « burqa ». Les députés UMP, nationalistes, Myard et Raoult (ce dernier avait déjà préfacé le livre de Gerin « Les Ghettos de la République » en 2007), précurseurs de l’initiative n’auraient jamais, seuls, permis un tel développement.
A l’Assemblée, pendant la discussion le 7 juillet, les députés de droite n’ont pas été avares d’applaudissements et d’encouragements pour André Gerin, totalement isolé parmi les députés communistes. On peut être seul contre tous et avoir raison. On peut aussi être seul contre tous et avoir sombrement tort.
Gerin s’est encore enfoncé. C’est grave. Il a agité tous ces fantasmes qui nourrissent le racisme : « le talibanisme qui endoctrinent nos gamins », « le venin du racisme anti-France, anti-blanc et anti-chrétiens », dénonçant la « gangrène qui porte les germes de la guerre civile » (lien vers le compte-rendu du débat sur le site de l’Assemblée).
Assez, assez de propos irresponsables dans la bouche d’un élu communiste !
Il va jusqu’à faire le lien entre la burqa et les attentats du 11 septembre 2001 et l’amalgame entre les « émeutes de 2005 » et « l’intégrisme ». La casse des services publics, de l’éducation nationale, le chômage, la politique de classe qui relègue ces quartiers ne le font pas réfléchir.
Gerin ose faire le parallèle entre cette loi qui « aura un retentissement international » et la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat.
C’est ce même Gerin qui a fait du prédicateur islamiste Tareq Ramadan un conseiller de la République en l’invitant dans sa « mission » parlementaire. C’est ce même Gerin qui, dans l’hebdomadaire « Familles chrétiennes » se prononcent pour une constitution européenne reconnaissant l’identité judéo-chrétienne de l’Europe. On est très loin de la conception de la laïcité républicaine…
Toutes ces lignes n’auraient rien à faire sur ce site si André Gerin n’était pas régulièrement présenté par la direction du PCF et la presse comme un défenseur de « l’identité communiste ». Quelle que soit l’ambiguïté de cette expression, à nouveau, nous voulons éviter les confusions.
Gerin donne des gages aux milieux chrétiens conservateurs, aux dignitaires islamiques. En mars, il a choisi aussi de cautionner le CRIF en participant à son repas à Lyon dont l’invité d’honneur était Besson.
Dans ses articles et livres, Gerin se pose en défenseur de l’alliance avec le « capitalisme des métiers et des savoir-faire » des patrons de PME à ceux l’UIMM.
Il copine avec l’UMP Raoult.
Le 22 mars 2009, il lance avec les trotskystes du POI (très forts pour ramasser des signatures de maires pour la candidature aux présidentielles) un appel commun devant un meeting national.
Dans le même temps, on le pose complaisamment en leader de « l’identité communiste » dans le PCF et au-delà et il développe cette veine « identitaire » à certaines occasions.
ça va bien!
En 2002, Gerin a commencé à agiter l’idée de sa candidature aux présidentielles dans des réunions de communistes. En 2007, il était candidat à la candidature. Pour 2012, il « confie » au Progrès de Lyon (10 juin 2010) : « Et si d’aventure », le PCF n’avait pas son candidat, « alors je me poserai la question de me présenter moi-même à la présidentielle ».
Voilà un personnage bien pratique pour discréditer le point de vue et l’action des communistes qui entendent faire vivre et renforcer leur parti, le PCF, sur ses bases historiques et plus actuelles que jamais.
Dans notre système politique, un candidat aux présidentielles se doit de cultiver une identité tout en montrant que sa personne peut rassembler dans tous les sens.
Marx parlait du « crétinisme parlementaire ». Il semble y avoir aussi parmi nous un « crétinisme présidentialiste ».
Pour les communistes, la question des présidentielles, du piège institutionnel qu’elles représentent, de la candidature communiste se pose dans des termes absolument inverses: en partant des luttes, du contenu politique à mettre en avant.
D’autres analyses sur la question des présidentielles sont à votre disposition.
Retraites : Pierre Laurent s’aligne sur les 40 annuités de cotisation. Corriger ce qui est, espérons-le, un lapsus. 37,5 annuités pour tous !
Invité de l’émission télévisée « Les quatre vérités », sur France 2 le 20 juillet, Pierre Laurent a eu, entre autres propos, cette formule malheureuse, reprise dans l’Huma du lendemain : « se former vingt ans, travailler quarante ans puis passer quinze ou vingt ans de sa vie dans une autre condition sociale que celle de salarié paraît possible et normal ».
« Quarante ans » ? Les positions du PCF pour l’annulation de la loi Balladur-Veil de 1993 et donc notamment le retour aux 37,5 annuités sont-elles tombées lettre morte ? Pierre Laurent a-t-il entériné ce recul fondamental ?
Il est au contraire, à la veille d’une bataille cruciale, d’une grande importance d’être clair et offensif sur cette question.
Un rassemblement majoritaire pour mettre en échec le gouvernement et gagner le retrait du projet de loi Woerth est possible. Le succès de la journée d’action du 24 juin le montre.
La défense de la retraite à 60 ans est au centre de la mobilisation pour défendre le système solidaire par répartition.
Mais elle ne sera rassembleuse et efficace que si les salariés sont convaincus qu’il est possible, pour chacun dans des conditions de carrière normales, de partir à 60 ans avec une retraite acceptable.
La propagande massive des media au service de l’idéologie dominante s’efforce de montrer le contraire avec les prétextes démographiques et financiers que l’on connaît.
Droite et PS s’entendent sur l’allongement de la durée de cotisation pour une retraite à taux plein jusqu’à 42 ans, qui rend illusoire pour une grande majorité des salariés un départ à 60 ans.
Mais 40 ans, résultat des défaites dans les batailles de 1993, 2003 et 2007 contre Balladur, Fillon et Bertrand, c’est déjà trop.
L’âge réel moyen d’entrée sur le marché du travail se situe entre 22 et 23 ans avec des écarts importants. 37,5 années de cotisations pour une retraite à taux plein correspondent à un départ moyen à l’âge de 60 ans. Socialement, c’est une durée de travail, de contribution directe à la production de richesses, dans une vie, qui est déjà fort longue et qui permet de laisser leur place aux plus jeunes (plutôt que le chômage).
Notre système solidaire intergénérationnel de retraite par répartition est basé sur les cotisations sociales dont on ne répétera jamais assez qu’elles constituent la part socialisée du salaire et qu’elles financent de façon vertueuse la Sécurité sociale, sans accumulation financière et profit des parasites financiers (augmenter les salaires, c’est la meilleure taxation des profits !).
Sans les 33 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales patronales, plus ou moins artificiellement « compensées », il n’y aurait, même en ces temps de crise, pas de déficit de la Sécu.
Le retour aux 37,5 annuités pour tous a été estimé en 2003 par le fameux Conseil d’orientation des retraites à 0,3% du PIB à l’horizon 2040, c’est-à-dire seulement un quinzième des besoins de financement… Depuis, le pouvoir et ses alliés prennent bien garde de ne plus demander plus au COR d’évaluer cette hypothèse.
Communistes, nous défendons l’acquis historique de la retraite à 60 ans. Nous défendons le système de retraite par répartition, avec son financement solidaire, dont nos luttes à la Libération et l’un des nôtres, Ambroise Croizat sont à l’origine en France.
Ce système a fait ses preuves. Il est pleinement opérationnel. Il est reconnu par les travailleurs comme légitime et juste. Il faut faire cesser les sabotages dont les gouvernements successifs et leur donneur d’ordre patronal l’ont plombé.
La bataille pour défendre la retraite à 60 ans passe donc prioritairement par la bataille contre l’allongement de la durée de cotisation et le retour aux 37,5 années de cotisation.
Les propositions d’autres sources de financement, plus ou moins illusoires, ne doivent pas faire dévier de la défense du système.
On ne rassemblera pas la majorité des travailleurs sur le plus petit dénominateur commun de la « gauche » avec un PS qui ne cherche qu’une posture pour 2012, mais surtout pas la victoire contre la politique de Sarkozy ici et maintenant.
Le nouveau secrétaire national du PCF doit défendre à la télévision les positions des communistes pour la suppression des dispositions de la loi Balladur de 1993 :
Retraite à 60 ans pour tous, 37,5 années de cotisation maximum !
« Niches fiscales » : conçues pour abriter les plus riches. Ex : l’imposition des dividendes.
L’affaire Bettencourt aura eu quelques mérites dont celui de mettre en évidence les liens directs qui unissent le pouvoir et les puissances d’argent dans notre pays.
Mais, puisque c’est d’actualité, ne laissons pas l’affaire Woerth faire diversion. Mettre en échec la politique poursuivie par ce gouvernement dans l’intérêt du capital, c’est gagner le retrait du projet de loi contre les retraites et non la démission de Woerth.
On voit bien comment une certaine gauche tente de faire dévier ainsi l’objet de la convergence des luttes, parce qu’elle est en accord avec la droite sur l’allongement de la durée de cotisation qui sabote la retraite à 60 ans, sur les exonérations de cotisations sociales patronales qui sapent le financement du système solidaire (qu’elle a elle-même décidées en son temps).
Une position, juste, pour la suppression du bouclier fiscal (650 millions d’euros détournés vers les plus riches) ne peut pas se substituer à la lutte contre la loi Woerth (des dizaines de milliards d’euros pris sur les retraités et les actifs au bénéfice du capital).
Ceci étant précisé, le cas Bettencourt permet de mieux expliquer nombre de dispositions profondément injustes de la fiscalité qui permet aux super-riches de payer moins d’impôt que des salariés aux revenus modestes. De vraies « niches fiscales » pour abriter les riches que le gouvernement se garde bien de songer à « raboter ».
Ainsi la fiscalité des dividendes d’actions. Ces revenus de ceux qui gagnent leur vie sur le travail des autres, sont beaucoup moins taxés que les revenus de ceux qui travaillent eux-mêmes.
Les actionnaires bénéficient d’un abattement de 40% et d’un abattement forfaitaire de 1525 euros, 3050 pour un couple. Ils n’intègrent donc dans leur revenu imposable que 60% de leurs dividendes, ôtés de 1525 ou 3050 euros. Ils peuvent également déduire 5,8% de CSG. Petit cadeau supplémentaire, leur impôt est diminué de 115 euros pour un célibataire et de 230 pour un couple.
Le salarié n’a droit qu’à un abattement de 10% sur l’argent de son travail (pour frais professionnels). 5,1% de sa CSG est non-imposable.
Au total, cet avantage pour les actionnaires a coûté 2,8 milliards d’euros au budget de l’Etat en 2009.
Mais ce n’est pas tout ! Il ne s’agit là que des dispositions prévues dans l’intérêt des petits et moyens actionnaires. Pour les grosses fortunes, comme Mme Bettencourt qui a perçu plusieurs centaines de millions d’euros de dividendes de L’Oréal, le gouvernement a inventé un autre dispositif plus avantageux encore en 2007. Tiens, qui était ministre du budget ? Woerth !
Les actionnaires ont ainsi depuis 2008 la possibilité d’opter pour un « prélèvement forfaitaire libératoire » de 18%.
Cela signifie qu’ils ont la liberté de choisir, selon leur intérêt, d’être taxés sur leurs dividendes au taux correspondant à leur revenu ou bien au taux « forfaitaire » de 18%.
Cette mesure n’est intéressante, par rapport aux avantages des abattements précités, que pour les titulaires des plus gros revenus dont l’essentiel des revenus devraient être normalement taxés au taux le plus élevé de l’impôt sur le revenu, 40%.
18% au lieu de 40%, taux d’imposition sur la plus haute tranche de revenu : un sacré bonus !
Plus ils sont gros, plus ils profitent. Avec cette disposition, la collectivité aurait perdu au moins 300 millions d’euros en 2009.
Mme Woerth optimisait les placements de Mme Bettencourt en fonction des lois existantes. M. Woerth, ministre du budget s’est appliqué à optimiser les lois dans l’intérêt des millionnaires comme Mme Bettencourt. Belle complémentarité !
Au total, les actionnaires bénéficient de plus de 3 milliards d’euros de cadeaux fiscaux sur leurs dividendes. Pour quelle justification d’intérêt général ? Aucune !
PS : avant le système des abattements, fixé en 2005, existait un autre système, tout aussi scandaleux, celui de « l’avoir fiscal ». Jamais, le gouvernement de « gauche » n’a même essayé de le remettre en cause.
Histoire : Un appel historique à l’union : 10 juillet 1940
L’Appel du 10 juillet 1940 de Duclos et Thorez.
Le 70ème anniversaire du 10 juillet 1940 est passé pratiquement dans l’indifférence.
On aura à peine pu lire quelques lignes ici ou là sur le vote par le Parlement des pleins pouvoirs à Pétain et le vote contre de 80 députés et sénateurs, toujours en oubliant de mentionner que les députés communistes n’ont pas pu voter, déchus illégalement de leur mandat 8 mois auparavant par les artisans de la future défaite.
Sur l’Appel du 10 juillet 2010 de Maurice Thorez et Jacques Duclos : rien ! On n’aura rien pu lire dans la grande presse. Quel contraste avec la célébration de l’appel du 18 juin !
A vrai dire, ce n’est pas pour nous surprendre.
Plus inquiétant est également l’absence de tout article dans l’Humanité quotidienne (même dans la « chronique Histoire ») et de tout communiqué émanant de la direction du PCF. Comme si l’une et l’autre s’alignaient sur l’histoire officielle des tenants de l’idéologie dominante voire intégraient les basses attaques contre le PCF en 1940 et préféraient faire silence.
L’Appel du 10 juillet 2010 est pourtant un élément d’histoire de la première importance pour le développement de la Résistance en France, grâce au PCF, pour le PCF lui-même. Sa commémoration, son analyse s’imposent.
Nous reproduisons ci-dessous un article d’André Moine, paru en 1974, dans les Cahiers d’histoire de l’Institut Maurice Thorez.
Il explique bien le contexte de la rédaction de l’Appel du 10 juillet, sa diffusion de masse, le rôle qu’il a joué dans la préparation puis le développement de la résistance, comment il préfigure, de loin, la Libération nationale et sociale et ses conquêtes. L’Appel s’adresse aux travailleurs, aux masses populaires, à l’intérieur du pays, à cette classe ouvrière qui « seule, dans sa masse aura été fidèle à la France profanée », selon la formule de Mauriac.
Il émane du parti qui « a été le noyau le plus ferme et le plus clairvoyant du grand combat pour la libération de la France » (André Moine).
(L’Appel de Duclos et Thorez en PDF)
Par André Moine (Les Cahiers d’histoire de l’Institut Maurice Thorez, n°10, 1974)
Début juillet 1940 : nous sommes au cœur d’une véritable dislocation nationale ; en juin, 6 millions de Français sont dispersés sur les routes, mitraillés par les aviations allemande et italienne. Quand les longues files de l’exode s’arrêtent, c’est pour se rendre compte de la dispersion des familles et de l’ignorance du sort de deux millions de prisonniers. L’armée est disloquée, et c’est pour beaucoup une dure et inexplicable surprise. Les institutions du pays sont en grande partie mises dans l’impossibilité de fonctionner et toutes les formations sociales et politiques légales sont divisées, désemparées. La confusion est partout. Et puis, d’abord, il faut vivre, dans une confrontation parfois tragique avec le retour d’exode, le ravitaillement, le travail, la recherche des disparus…
La défaite écrase les esprits : la stratégie des généraux français, vainqueurs 25 ans plus tôt, a été bousculée ; les places fortes « imprenables », la ligne Maginot rendues inutiles ; le matériel de guerre apparemment surclassé ; et, par-dessus tout, la pagaille, l’incapacité, les ordres en qui se flaire la trahison.
Les Allemands, qui occupent déjà une partie de l’Europe, s’installent sur près des deux tiers du pays, provoquant un choc psychologique, une crainte indécise, un problème imprévu, dont on ne discerne pas encore les contours.
C’est dire que les perspectives nationales sont bouchées, ou plutôt qu’elles s’ouvrent, comme le note R. Paxton, sur une volonté massive de paix chez les civils et chez les militaires.
Or la défaite n’était pas le fruit du hasard, de circonstances imprévisibles, pas plus que d’une simple supériorité militaire allemande. Elle était la conséquence logique d’une politique menée depuis 1938, qui tournait le dos à l’intérêt national.
La grande bourgeoisie française, profondément effrayée par le mouvement du Front populaire en France et en Espagne, fit tout pour arrêter cet élan des masses, y compris en cherchant ses appuis à Berlin. Les dirigeants français revinrent dès cette époque à leur politique des années 1918/1920 qui visait à détruire militairement l’Union Soviétique considérée comme le cœur du mouvement ouvrier, mais cette fois avec un nouvel instrument : Hitler. Répression antidémocratique, antisoviétisme, recherche d’appuis avec l’Allemagne nazie allaient de pair. La classe dirigeante ne prépara pas la guerre et elle accepta la défaite comme le moyen d’asseoir plus sûrement sa domination.
Entré au ministère comme vice-président du Conseil, signant l’armistice après l’avoir appelé de ses vœux, Pétain assassina la République le 10 juillet 1940, se faisant octroyer les pleins pouvoirs par un Parlement d’où sont exclus les communistes depuis huit mois. Seuls quatre-vingts parlementaires ne participent pas à ce coup de grâce.
Le diplomate américain à Paris, Biddle, témoigne : « Le Maréchal Pétain avait été choisi comme chef du gouvernement parce qu’il passait pour le seul homme qui put amener le peuple à accepter des conditions d’armistice que l’on prévoyait rigoureuses et qui put en même temps empêcher une révolution ».
En fait, la défaite permet de parachever la victoire des forces réactionnaires et antinationales. Pétain, après avoir « fait don de sa personne à la France », fait don de la France à l’Allemagne, qui va commencer une politique de pillage des richesses françaises.
Cependant, cette politique se couvre d’un rideau « national » et « socialiste ». Le partage des tâches, nécessaire, entre le gouvernement de Vichy et les représentants nazis à Paris n’est pas toujours facile.
Pétain tire, à sa façon, les leçons de la défaite, en culpabilisant les Français : « l’esprit de jouissance l’a emporté sur l’esprit de sacrifice… On a voulu épargner l’effort ; on rencontre aujourd’hui le malheur » (21 juin). Il faut donc, d’après lui, se soumettre aux conséquences de la défaite. Pétain n’hésite pas à parler de régime nouveau, de « Révolution nationale » et à développer, dès 1940, des thèmes anticapitalistes, nationalistes ; il se fera, à ce moment, procureur contre les « responsables de la déroute ». S’appuyant sur la défaite et sur la crise sociale, usant des pouvoirs qu’il a reçus et de son prestige, Pétain préside à une puissante campagne pour dévoyer l’opinion.
L’occupant, lui, fait patte de velours ; c’est le temps de l’offensive du sourire et des manœuvres pour gagner le cœur et la pensée des Français.
Certes, la présence du drapeau à croix gammée porte un coup aux sentiments des patriotes et des antifascistes. Mais les soldats allemands sont corrects, les autorités allemandes aident la population à se réinstaller, elles libèrent des prisonniers politiques, et vont jusqu’à laisser entendre que le Parti communiste français pourrait accepter une telle politique. Les nazis s’efforcent de faire faire le travail répressif, la sale besogne, par les hommes de Vichy.
On conçoit que, dans de telles conditions, l’obscurité, la confusion, les interrogations et les doutes dominent les pensées. Si les perspectives d’avenir ne se discernent pas, les dangers sont bien réels d’une perversion des esprits, tout du moins d’une résignation générale.
Il importe de ne pas oublier, ni de sous-estimer la conscience nationale et la volonté de résistance d’une petite minorité : officiers, soldats qui refusent de capituler devant l’armistice, civils qui mesurent le drame et se rangent dans l’opposition, rares hommes politiques. Puis, le Parti communiste français se dresse contre le nouveau régime et l’occupation. Mais, il faut bien dire qu’en juillet, tous ceux-là sont à contre-courant et leur mérite peut en être d’autant souligné. Leur attitude laisse seulement percevoir ce qu’il aurait été possible de faire avec une autre politique, et en fait, ce que deviendra la Résistance.
D’autant plus qu’on ne saurait méconnaître les racines de la naissance et du développement de la Résistance. D’une part, elles se frayaient un chemin à travers certaines volontés de redressement, qui se reflètent même en mai 1940, jusque parmi des ministres, et se traduisent notamment par des tentatives d’ouvertures en direction de l’URSS.
D’autre part et surtout, elles se sont nourries des actes d’un parti, le Parti communiste français. En mai, à plusieurs reprises, dans l’Humanité clandestine, il trace l’ébauche d’une politique de défense nationale avec des propositions claires tendant à transformer le caractère de la guerre : chasser les banqueroutiers, libérer les emprisonnés et les internés, réintégrer les élus du peuple, rétablir les libertés démocratiques et les lois sociales ; constituer un gouvernement de paix s’appuyant sur les masses populaires, prenant des mesures immédiates contre la réaction et s’entendant avec l’URSS pour rétablir la paix générale.
Un mot d’ordre est partout répété : imposer la paix dans la sécurité et l’indépendance nationale.
On sait que le 6 juin, le Parti communiste, par l’intermédiaire de G. Politzer, transmettait au gouvernement des propositions de mesures concrètes de mobilisation populaire pour la défense de Paris.
Ainsi, le Parti communiste français s’efforçait, dès ce moment, de poser des jalons pour l’avenir et de dégager les bases d’une action capable de s’opposer aux conséquences de la capitulation.
L’appel du 10 juillet est inséparable de cette situation historique concrète comme des prémices politiques qui l’enracinent.
LES CIRCONSTANCES DE L’ELABORATION ET DE LA DIFFUSION DE L’APPEL
Si l’on se reporte aux Mémoires de Jacques Duclos, c’est le 5 juillet, à l’annonce de la réunion de l’Assemblée des deux chambres, que fut décidé l’appel au peuple de France.
Deux documents nous confirment que l’élaboration de l’appel date bien de la première décade de juillet : un numéro 60 de l’Humanité clandestine du 7 juillet et un deuxième numéro 60 sans date, mais dont la rédaction permet de le situer, en tout cas, avant le 10 juillet. Ces numéros contiennent un « Appel au peuple de France » signé de M. Thorez et de J. Duclos. Très court, on y retrouve des formules identiques ou analogues, de mêmes mots d’ordre, la même idée centrale du front de la liberté, du travail, de l’indépendance de la France.
C’est une ébauche, une préfiguration de l’Appel du 10 juillet.
Cependant, le texte donné aux imprimeurs Tirand et Le Marrec ne sera pas tiré sans difficulté. D’après Jean Jérôme, qui servit d’intermédiaire, une première composition, trop longue pour le papier disponible, dut être refaite après une recherche de caractères plus petits…
Ce contre-temps permit à J. Duclos de revoir le texte et de l’actualiser ; finalement, l’appel commença à être tiré, sur deux machines, à des centaines de milliers d’exemplaires, vraisemblablement au plus tard dès la dernière décade de juillet.
Du fait de la publication massive de l’appel sous forme de tracts, l’Humanité clandestine centrale, à Paris, ne le reproduit pas et se contenta d’y faire référence en appelant à le lire et à le diffuser. Par contre, il est reproduit dans les numéros de l’Humanité clandestine de la zone non occupée, dès août 1940.
C’est ainsi que l’appel du 10 juillet fut diffusé dans toute la France durant, au moins, tout le dernier semestre de 1940. Il constitua, non seulement un élément psychologique important, mais il servit effectivement de guide pour des milliers de militants plongés au plus noir de la clandestinité.
Son impact, sa valeur politique, son rôle de témoignage historique ne sont disparus après la Libération. Il a subi avec succès l’épreuve du temps : des extraits, des citations ont été repris dans ne nombreux ouvrages. On retrouve intégralement le texte de l’appel notamment dans le tome XIX des œuvres de M. Thorez, édité en 1959, ainsi que dans le tome II des Œuvres choisies, publié en 1966.
L’appréciation correcte d’un texte ne peut se faire que si l’on prend en considération la situation du moment.
Nous avons rappelé plus haut quelques traits de cette situation en juillet 1940. Cela ne saurait suffire. Il faut encore saisir les conditions « internes » dans lesquelles il a été rédigé.
D’abord, celle de la clandestinité totale, sans appui de masse, sous une pression considérable : 90 arrestations, 9 organisations détruites entre le 1er et 7 juillet, rien que dans la région parisienne.
Les hommes qui rédigent l’appel sont en partie isolés, ne disposent que des informations officielles et de bien rares informations de leurs « contacts ». Il a fallu beaucoup de mérite et de lucidité pour ne pas se tromper sur l’essentiel dans ces conditions.
De plus, il fallait tenir compte de l’appréciation sur le caractère de la guerre formulée par l’Internationale Communiste, à laquelle appartenait le Parti communiste français. On sait que l’IC avait analysé la guerre de 1939-1940 comme une guerre uniquement et globalement impérialiste, sans tenir compte des situations particulières où se trouvèrent placés différents pays. Même si elle ne correspondait pas à sa politique effective, cette appréciation est reprise par le Parti communiste français, et se traduit, dans l’Humanité par exemple, par des formulations inadaptées, en décalage avec d’autres.
Cette analyse pèse visiblement sur l’appel. D’autant plus que l’heure n’est pas à la manifestation de divergences qui risqueraient d’ajouter à la confusion générale. Ainsi, la dénonciation du capitalisme d’une manière générale, en bloc, manque sans doute de nuances ; l’insistance sur la volonté de paix des communistes en 1939-1940, si elle est opportune et justifiée, ne peut-elle pas apparaître à tort comme estompant les responsabilités profondes du nazisme ?
D’autres formulations, qui, aujourd’hui, peuvent paraître à première vue des erreurs grossières, doivent être appréciées, elles aussi, dans la réalité précise des circonstances pour les situer à leur juste niveau ; elles doivent faire l’objet d’un examen parfois très fin. Ainsi, « la réprobation de voir la France enchaînée au char de l’impérialisme britannique » voilait certes la distinction à faire, dès ce moment, avec l’impérialisme allemand. Mais, d’une part, n’avait-elle pas un fondement, après le rôle néfaste joué en 1938-1939 par l’impérialisme britannique, après son projet d’union asservissante en 1940, et après le bombardement de Mers-el-Kébir ? De Gaulle n’a-t-il pas été obligé par la suite de résister, parfois durement, aux pressions constantes des autorités britanniques dont les buts de guerre n’ont jamais été séparés d’intérêts impérialistes ?
D’autre part, il convient de remarquer que cette réprobation se présente dans le texte de M. Thorez et de J. Duclos comme un rappel du passé : « Le peuple de France… a su, sous les formes les plus diverses, montrer sa réprobation de voir la France enchaînée au char de l’impérialisme britannique et il saura signifier aussi à la bande actuelle au pouvoir sa volonté d’être libre ». La nuance ne saurait être négligée : elle est, au contraire, très significative de l’orientation générale qui guida le rédacteur.
Mettons donc chaque chose à sa place : les appréciations déformantes, les formulations discutables, inadaptées doivent, elles aussi, être replacées dans l’ensemble du texte et situées dans toute la politique patriotique pratiquée par le PCF durant cette période. La ligne générale doit être dégagée et replacée dans la globalité de la pratique politique.
LE CONTENU FONDAMENTAL
L’Appel répond aux interrogations pressantes des masses populaires
Ces interrogations concernent les raisons de la situation créée et les responsabilités. L’Appel les dévoile.
« La France meurtrie, douloureuse, trahie par ses dirigeants subit la rançon de la défaite. Voilà où nous ont conduit les politiciens à la Daladier… soutenus par un Parlement de valets et de corrompus. » L’Appel insiste sur la « trahison des classes possédantes » en évoquant les « Bazaines de 1940 », Thiers et l’Assemblée de Versailles. Il dénonce « les gouvernants français qui n’ont pas voulu la paix, ne se sont pas préparés à la guerre et ont sciemment organisé la trahison ».
Pareillement, il met au pilori les affairistes les profiteurs de guerre, la « dictature des forbans » qu’il oppose à la misère sans nom des blessés, des malades, des chômeurs, et des victimes de la répression.
En parallèle, il invoque l’attitude des communistes qui « seuls… ont lutté contre la guerre » et que l’on a frappés parce que défenseurs du peuple, sous le prétexte d’avoir réclamé un débat sur la paix au Parlement.
L’Appel, par ses explications, révèle une de ses premières qualités : il reflète la situation concrète, la pensée populaire. Non pour la suivre, mais pour l’éclairer.
Il est né dans la souffrance du moment et l’exprime intensément, non à la manière de Pétain pour justifier les abdications, mais au contraire, pour en dévoiler les causes réelles, accuser les responsables, et appeler au refus.
Pour l’organisation et le développement futur de la Résistance, il fallait que ces choses soient dites, et seul, le Parti communiste pouvait le faire pleinement.
Les revendications proposées, les mots d’ordre revendicatifs formulés tendent à regrouper les travailleurs pour leur propre défense. Ils répondent aussi à une exigence politique du moment : démasquer la démagogie pétainiste et nazie, faire pièce aux illusions semées par les thèmes de la « Révolution nationale ».
La perspective avancée d’un « gouvernement de la renaissance française composé d’hommes courageux et honnêtes, de travailleurs manuels et intellectuels… », souligne qu’il n’y a rien à attendre d’un « gouvernement de honte », d’affairistes et de politiciens tarés. Elle s’inscrit dans la grande idée qui traverse le document : c’est dans le peuple que se trouvent les forces de rénovation et de libération.
L’Appel indique où sont les forces nationales, l’espoir de la France
Les élites ont trahi ; Pétain abdique. La France est isolée, en partie occupée. Beaucoup, comme l’antimunichois de l’Aude, Georges Hourdin, doutant de tout, estiment que le pays « était devenu définitivement une petite nation ».
Que faire donc ? Vers qui se tourner ?
L’Appel de M. Thorez et de J. Duclos réplique à ces attitudes, répond à ces questions ; il indique le sens d’une recherche, donne une perspective, dégage une nouvelle confiance. Cela était capital.
Il le fait par son existence même qui affirme que dans la tempête subsiste, comme un roc, une grande force politique, point de ralliement des courages dispersés. Dans les mois qui suivent, il sera une arme précieuse, matérielle et politique, pour le regroupement et le redressement du Parti, premier noyau nationalement organisé de la Résistance.
Il le fait par des phrases incisives : « C’est dans le peuple que résidente les grands espoirs de libération nationale et sociale… C’est autour de la classe ouvrière ardente et généreuse… »
Il s’agit d’une appréciation fondamentale, d’une portée historique, qui plonge dans le passé et va au-delà des circonstances. Là encore, seul, le Parti communiste pouvait la saisir, non pas par une sorte de divination, ou en raison d’une « mission » à remplir, mais du fait de son enracinement dans les masses populaires, de la rigueur, même relative, de ses analyses et de la pratique politique invariablement nationale élaborée depuis une dizaine d’années sous la conduite de M. Thorez.
Avec les batailles antifascistes, le Front populaire, les luttes pour une « France forte, libre et heureuse », l’opposition à la trahison de Munich, la classe ouvrière s’élève aux responsabilités nationales, elle devient l’élément déterminant de la nation, le meilleur catalyseur des forces populaires et patriotiques. En 1940, c’est elle qui pouvait et devait, avec son parti d’avant-garde, relever le drapeau de l’indépendance nationale. L’appel du 10 juillet est la suite logique des propositions du 6 juin pour la défense de Paris. On sait que F. Mauriac fera, plus tard, le constat lucide du rôle national de la classe ouvrière.
Enfin le texte rappelle qu’il existe un pays, l’URSS, qui peut aider la France à reconquérir son indépendance. Il ouvre, dans ce domaine, l’espoir d’un appui international.
Résistance dans le mot ou préparation réelle ?
En juillet 1940, il ne pouvait être question, en France, de résistance au plein sens du terme. La résistance militaire était brisée ; la résistance politique devait prendre corps, d’abord en démasquant Pétain. Lorsqu’une grève ouvrière est complètement battue dans une entreprise, le syndicat liquidé, les militants révoqués et le syndicat patronal triomphant, il n’est plus question de grève, mais d’un log et difficile travail d’explications, de clarifications, voire d’organisation clandestine. C’était, sur le terrain national, la situation de juillet 1940.
De Gaulle, à Londres, le percevait bien, qui appelait au regroupement en Grande-Bretagne et dans l’Empire. « Nous sommes submergés par les forces ennemies… La France n’est pas seule ! Elle peut faire bloc avec l’Empire britannique » (appel du 18 juin). « Je parle avant tout pour l’Afrique du Nord française » (appel du 19 juin). Le 26 du même mois, son mémorandum à Churchill préconise la formation d’un Comité national français pour organiser les résistances qui « se révèleraient dans l’Empire, et, peut-être, dans la métropole ».
Cette attitude de de Gaulle se comprend d’autant mieux que ses positions de classe ne l’amène pas à regarder vers le peuple.
Le texte du 10 juillet, rédigé à Paris, au cœur du drame, ne pouvait évidemment pas être un appel direct à la Résistance. Il était l’énoncé concret de sa préparation. Il en définissait déjà les trois grandes composantes : l’indépendance nationale, l’action populaire, l’union de tous les patriotes.
Certes, l’Appel part en quelque sorte de la situation matérielle des Français ; il détermine avec précision un certain nombre de revendications : le travail, l’aide aux démobilisés, aux victimes de la guerre, aux paysans qui ont perdu leur récolte, le rétablissement des libertés, le droit de parution de la presse démocratique…
Mais en quoi cela est-il contradictoire avec la lutte nationale ? La liaison entre ces deux objectifs de lutte n’est-elle pas, au contraire, une condition de sensibilisation et, ensuite, de mobilisation des masses ? Comment regrouper, non plus quelques personnes d’élite, mais de larges secteurs de l’opinion, les engager à une action immédiatement possible et encourageante à partit des plus petits faits sensibles, qui rendra confiance aux larges masses ? Que l’accent, à tort ou à raison, soit mis sur tel aspect ou tel autre, on peut en discuter. Cela ne change en rien au fond.
En juillet-août 1944, dans une situation et un rapport de forces complètement modifiés, l’Humanité clandestine, qui appelle à la préparation directe de l’insurrection, n’en néglige pas pour autant la lutte revendicative. Le numéro du 4 août 1944, en première page, titre : « La lutte pour le pain inséparable de la lutte pour la délivrance de la patrie ».
En vérité, en ce domaine, l’Appel reflète un solide réalisme et un grand sens politique ancrés dans les luttes sociales et politiques précédentes ; il exprime aussi une orientation profonde : faire confiance, et s’appuyer sur l’action du peuple français.
4) Une trame globale ; l’Union pour l’Indépendance nationale.
Le soubassement de l’Appel et de tous les fils qui s’en dégagent jusqu’aux mots d’ordre finaux s’articule autour des deux thèmes de l’union et de l’indépendance nationale, toujours liés à l’action populaire.
Ce n’est pas un hasard si la première phrase est pour dénoncer les responsables de la guerre, de la défaite et de l’occupation. Il est bien précisé par la suite qu’il s’agit « de l’occupation par l’armée allemande aux frais de la France ». Que de ce fait, « le peuple de France connaît l’humiliation de cette occupation et ne sent pas chez lui ».
Le ton n’est pas seulement à une constatation, mais à l’opposition : « la France ne deviendra pas une sorte de pays colonisé… il faut que la France soit aux Français… La France veut vivre libre et indépendante… La France doit se relever en tant que grand pays avec son industrie et son agriculture… Jamais un grand peuple comme le nôtre ne sera un peuple d’esclaves… il n’y a de paix que dans l’indépendance des peuples… ».
Le fait qu’on trouve une douzaine de fois le mot indépendance dans l’Appel (« indépendance complète et réelle ») n’a-t-il pas une signification dans un pays occupé ? Et peut-on négliger l’invitation à la constitution d’une « Front de la liberté, de l’indépendance et de la renaissance de la France », qui n’apparaît en aucun cas comme un mot d’ordre plaqué mais qui s’insère dans tout le texte ?
A moins que les mots ne perdent leur sens, il nous emble que tout cela est, globalement sans équivoque.
En fait, un souffle patriotique incontestable anime l’Appel. On y sent l’indignation et la colère vengeresse contre la trahison.
Ici, les auteurs assument les traditions patriotiques des jacobins, des communards, des antimunichois, d’un patriotisme populaire contre les fossoyeurs de la patrie et contre l’occupation étrangère.
L’Appel fond en quelque sorte la revendication à la libération nationale avec celle de la libération sociale sous-tendant les réclamations immédiates au pain et à la liberté. Ce faisant, il ne réduit pas le patriotisme, il lui donne, au contraire, toute sa force – un patriotisme qui n’est pas inspiré par les seules circonstances, ou par les intérêts occasionnels d’une caste, d’une minorité, ou qui risque d’être un jour perturbé ou limité par eux, mais qui s’enracine et prend sa vigueur dans le peuple tout entier. En ce sens, comme en 1792, il est pleinement national. Et cela le différencie profondément de l’Appel de de Gaulle.
C’est à cette conception et à cette pratique de la lutte contre l’occupant et contre Vichy que se rallieront les résistants en 1944, avec l’adoption du Programme du CNR, où se fondent l’appel à la libération nationale et l’énoncé de mesures de libérations sociales. Ce sont les fondements d’une union large et durable qu’on trouve donc déjà dans l’Appel de juillet.
L’appel à l’action
Enfin, le texte n’est pas une proclamation généreuse vide de sens pratique. Il est un appel à l’action. Une action qui se discerne encore mal, dont les conditions devront mûrir pour être formulées avec précisions et qui aussi pourra devenir largement mobilisatrice ; une action dont les mots d’ordre évolueront sans cesse, jusqu’à celui de l’insurrection nationale, lorsque les conditions seront données. Pour l’heure, en juillet 1940, on conçoit que les mots d’ordre très généraux comme : « à bas le capitalisme générateur de misère et de guerre » en côtoient d’autres très immédiats et très précis comme celui de remettre la France au travail ou celui des Comités de solidarité et d’entraide, des comités de chômeurs, des comités d’entreprise. Et les communistes sont appelés à jouer leur rôle de défenseurs du peuple. Dans la misère générale, ils doivent être les initiateurs de la solidarité et de l’entraide, les animateurs d’actions, même élémentaires qui montreront aux masses que leur salut est entre leurs propres mains, dans l’action.
La politique, dit-on, est l’art du possible. Visant loin avec l’union et l’action de tous les Français, avec la libération de la France, l’Appel s’incruste dans le possible immédiat, s’accroche à tout ce qui va permettre de faire un pas en avant, de donner une nouvelle confiance, d’éclairer le chemin.
Nous trouvons ici un autre trait important de l’Appel, éminemment réaliste quant aux conditions objectives du moment : Il fait, en même temps, confiance au peuple. Sa confiance en l’avenir ne se place pas particulièrement dans une avant-garde de l’armée, dans une élite politique, dans une libération venant de l’extérieur et hypothéquant l’indépendance ultérieure ; elle se situe essentiellement dans la masse des Français eux-mêmes. Ce sont eux qu’il appelle à l’action, ce sont eux qui, dans les combats, doivent trouver les chemins de leur union ; ce sont eux qui donneront toute sa force à la résistance et permettront à la France de reconquérir toute sa place dans le monde. En ce sens aussi, l’Appel est pleinement national, patriotique.
QUELQUES REFLEXIONS
L’examen du document du 10 juillet 1940, écrit à l’aube du mouvement complexe de la Résistance en plein sens du terme, appelle à réflexions : sur la Résistance elle-même, sur la place et le rôle du Parti communiste français ainsi que sur les possibilités de l’union du peuple de France et les chemins que prospecte aujourd’hui le mouvement populaire.
Il est significatif qu’en juin juillet 1940, deux conceptions se firent jour, non pas opposées mais distinctes, différentes.
De Gaulle, à Londres, en militaire issu d’un milieu de la bourgeoisie, ne conçoit la résistance que militaire, comme la simple poursuite de la guerre, et, en raison des circonstances, s’organisant à l’extérieur, comme force faisant bloc avec l’armée anglaise, éventuellement avec l’appui des forces qui pourraient surgir sur le sol national.
Le Parti communiste français, enraciné dans le peuple, envisage la résistance comme un mouvement populaire, de masse, essentiellement en France même, trouvant son dynamisme dans les initiatives de masses, dans l’action. Cette conception incluait nécessairement une lutte diversifiée, multiforme : Revendicative, politique, idéologique, militaire. Elle comportait nécessairement une politique d’union patriotique donnant au mouvement un contenu non fractionné, pleinement national. Cette politique s’inspirait du patriotisme populaire né avec 1789 ; seul un parti ancré dans les masses et ayant une pratique politique liée à leurs luttes pouvait la concevoir et la promouvoir.
L’expérience a apporté la vérification de ces idées : après un long cheminement, le sommet de la Résistance, l’insurrection nationale n’est possible que lorsque les masses les plus larges en acceptent l’idée, soutiennent les combattants armés, participent à la lutte par les sabotages, les grèves, les manifestations dans un combat unifié par des organisations comme celles formant le CNR.
Et c’est seulement ce combat qui a permis à la France de retrouver, en août 1944, son indépendance, malgré les projets américains.
Il nous semble à ce propos intéressant de noter que de Gaulle a été sensible aux réalités, qu’il n’est pas resté figé sur ses positions de départ et qu’il a su proclamer que la libération nationale était inséparable de l’insurrection nationale.
L’union de la Résistance a été extrêmement large, regroupant des couches sociales différentes, les familles politiques et idéologiques les plus diverses. Or, cette union s’est réalisée autour de l’intérêt national qui s’est révélé indissociable des besoins et des aspirations populaires (programme du CNR).
C’est ce développement qui était contenu dans la vision de l’Appel du 10 juillet ; on peut affirmer du reste qu’il s’agit d’une conception fondamentale dont la valeur ne s’est pas atténuée aujourd’hui.
Une autre réflexion peut porter sur la formation et le développement de la résistance dont on a, trop souvent, une vue statique, déformante.
De juin à octobre 1940, surgissent des éléments spontanés de résistance : refus de la capitulation, de l’occupation, haine de l’envahisseur, opposition au régime autocratique de Vichy, constitution de petits groupes de propagande et d’action… Dans certaines régions, comme le Nord, l’Appel de de Gaulle n’est pas sans impact. Les communistes, dispersés, s’engagent dans la lutte sur tous les terrains, dans toute la France…
Il y a des résistants, il n’y a pas encore de Résistance. Il manque, pour la masse des Français susceptibles d’agir, les liaisons, la coordination, l’organisation à l’échelle de la nation. Il manque surtout, des perspectives et une plate-forme nationale d’union et d’action, une stratégie mobilisatrice.
Ce n’est que lentement, dans les drames et les épreuves, que se formera et se forgera le mouvement de la Résistance. On pourrait en situer les étapes depuis les premiers contacts entre communistes et « gaullistes » au début de 1941, la constitution du Front national pendant l’été de la même année, du CNR en 1943, l’élaboration de son programme en mai 1944, puis, parallèlement, à Londres et à Alger, la formation du Comité français de libération nationale, puis du gouvernement provisoire de la République française.
Cette longue gestation, ce mûrissement au fil des ans ne peut être isolé de la vision définitive qu’on peut avoir à partir de 1944. Ce mûrissement s’alimente dans le mouvement spontané de résistance qui se développe – par exemple avec l’opposition au STO. Mais il n’est possible que parce qu’il est fécondé, orienté, impulsé et structuré par les organismes dirigeants dont la propre conscience s’élève sans cesse dans l’expérience, dans les débats et les luttes politiques et idéologiques.
Dans cette évolution constructive, l’Appel du 10 juillet apparaît comme un élément précurseur qui apporte la conscience la plus vaste et la plus claire des problèmes, à l’échelle de la nation, des masses populaires.
Ainsi orienté, le Parti communiste français sera la première organisation nationale de résistance, nationale par son rayonnement sur tout le pays, nationale par le contenu de sa politique. Il pratiquera en effet une politique audacieuse d’union et de combat, marquée par ses initiatives comme l’appel à la constitution du Front national, la formation des FTP et ses mots d’ordre unificateurs comme « S’unir, s’armer, se battre ». Dans ce sens, il mènera une lutte permanente contre l’attentisme, reflet persistant d’une conception étriquée de la résistance. La presse du Parti, en particulier l’Humanité clandestine, dont la parution sera ininterrompue, jouera un rôle sans équivalent.
Avec le recul du temps qui permet de mieux saisir la globalité des problèmes et des événements, il ne nous semble pas présomptueux de dire que le Parti communiste français, porteur de grandes initiatives, s’il n’a pas été le seul mouvement de résistants – loin de nous cette idée – a été le noyau le plus ferme et le plus clairvoyant du grand combat pour la libération de la France.
14 juillet 2010 : un défilé indigne de notre nation et de notre fête nationale
Rappelons d’abord que le 14 juillet, c’est la fête nationale, ce n’est pas la fête de l’armée à Paris comme à Saint Quentin. Le peuple français commémore la prise de Bastille, sa victoire sur la tyrannie.
La participation de l’armée ne se comprend que comme celle de l’armée de la Nation, celle qui a repoussé les envahisseurs à Valmy en 1792.
Le caractère militariste du défilé sur les Champs Elysées est étranger à l’esprit de notre Fête nationale.
Ce détournement politique ne date pas d’aujourd’hui. Mais le pouvoir le confirme et l’aggrave, de plusieurs façons.
Ainsi, le 45ème soldat français tué en Afghanistan est à peine enterré que Sarkozy réaffirme pour ce 14 juillet la poursuite de la participation française à la guerre américaine d’occupation à des milliers de kilomètres du pays que notre armée est censé défendre. Afghanistan, Abu Dhabi, Djibouti… : les soldats français n’ont rien à y faire pour le compte du peuple français.
Comme en Afrique !
La revue de 2010 a été marquée par la participation de soldats de 13 anciennes colonies d’Afrique, « indépendantes » depuis 50 ans.
Ce n’est pas la première fois que des armées étrangères marchent sur les Champs Elysées, un 14 juillet. C’est toujours aussi injustifiable.
Sans revenir aux sombres années 40, Mitterrand a inauguré cette campagne idéologique en faisant défiler le 14 juillet 1994 le kommando germano-français de l’Eurokorps, ces « troupes de projection » destinées à faire la guerre partout dans le monde. Faire accepter à notre pays de lourds sacrifices financiers pour une armée impérialiste européenne, alignée sur l’OTAN, étrangère à l’intérêt national était et reste l’objectif.
Cette année, le scandale n’est pas de la même nature.
Des dizaines de milliers de soldats des anciennes colonies, enrôlés, sont morts pour la France, dans des guerres qui n’étaient pas les leurs. Les survivants auront dû attendre seulement cette année pour pouvoir toucher des pensions équivalentes à leurs frères d’armes français.
Les peuples africains n’ont aucune raison de commémorer les guerres de l’ancienne puissance coloniale en laissant défiler leurs armées avec son armée, rappelant cette période sinistre.
Les armées en question sont par ailleurs loin de représenter ces peuples, comme le soulignent des progressistes africains. Garde prétorienne des dictateurs locaux dans nombre de cas, elles se sont rendues coupables de multiples exactions contre leur propre population. Elles sont un symbole de l’ordre politique néfaste entretenu depuis les indépendances.
Mais le président français invite à les voir et les complimenter.
La prétention néocolonialiste du pouvoir et des milieux d’affaires qu’il représente, la volonté d’entretenir des liens malsains avec les dictatures africaines sont manifestes en ce jour.
Cette politique est dangereuse pour l’avenir des relations entre le peuple français et les peuples africains qui aspirent toujours plus fortement à la paix, au développement et à la démocrarie
Cette nouvelle instrumentalisation politique de la Fête nationale est indigne.
Le 14 juillet mais aussi LE DECRET DU 4 AOUT 1789 : ABOLITION DES PRIVILEGES…Spéciale dédicace au gouvernement UMP/MEDEF….Le mardi 7 septembre tous dans la rue
La nuit du 4 août 1789 : fin des privilèges
Le décret du 4 août 1789
Article Premier. – L’Assemblée nationale détruit entièrement le régime féodal, et décrète que, dans les droits et devoirs tant féodaux que censuels, ceux qui tiennent à la mainmorte réelle ou personnelle, et à la servitude personnelle et ceux qui les représentent, sont abolis sans indemnité, et tous les autres déclarés rachetables, et que le prix et le mode du rachat seront fixés par l’Assemblée nationale. Ceux desdits droits qui ne sont point supprimés par ce décret, continueront néanmoins à être perçus jusqu’au remboursement.
2. – Le droit exclusif des fuies et colombiers est aboli ; les pigeons seront enfermés aux époques fixées par les communautés ; et durant ce temps, ils seront regardés comme gibier, et chacun aura le droit de les tuer sur son terrain.
3. – Le droit exclusif de la chasse et des garennes ouvertes est pareillement aboli ; et tout propriétaire a le droit de détruire et faire détruire, seulement sur ses possessions, toute espèce de gibier, sauf à se conformer aux lois de police qui pourront être faites relativement à la sûreté publique.
Toutes capitaineries, même royales, et toutes réserves de chasse, sous quelque dénomination que ce soit, sont pareillement abolies, et il sera pourvu, par des moyens compatibles avec le respect dû aux propriétés et à la liberté, à la conservation des plaisirs personnels du Roi.
M. le Président sera chargé de demander au Roi le rappel des galériens et des bannis pour simple fait de chasse, l’élargissement des prisonniers actuellement détenus, et l’abolition des procédures existant à cet égard.
4. – Toutes les justices seigneuriales sont supprimées sans aucune indemnité ; et néanmoins, les officiers de ces justices continueront leurs fonctions jusqu’à ce qu’il ait été pourvu par l’Assemblée nationale à l’établissement d’un nouvel ordre judiciaire.
5. – Les dîmes de toute nature, et les redevances qui en tiennent lieu, sous quelque dénomination qu’elles soient connues et perçues, même par abonnement, possédées par les corps séculiers et réguliers, par les bénéficiers, les fabriques et tous gens de mainmorte, même par l’ordre de Malte et autres ordres religieux et militaires, même celles qui auraient été abandonnées à des laïques en remplacement et pour option de portion congrue, sont abolies, sauf à aviser au moyen de subvenir d’une autre manière à la dépense du culte divin, à l’entretien des ministres des autels, au soulagement des pauvres, aux réparations et reconstructions des églises et presbytères, et à tous les établissements, séminaires, écoles, collèges, hôpitaux, communautés et autres, à l’entretien desquels elles sot actuellement affectées [...]
6. – Toutes les rentes foncières perpétuelles, soit en nature, soit en argent, de quelque espèce qu’elles soient, quelle que soit leur origine, à quelques personnes qu’elles soient ducs, gens de mainmorte, domaines apanagistes, ordre de Malte, seront rachetables ; les champarts de toute espèce, et sous toute dénomination, le seront pareillement au taux qui sera fixé par l’Assemblée. Défenses sont faites de plus à l’avenir de créer aucune redevance non remboursable.
7.- La vénalité des offices de judicature et de municipalité est supprimée dès cet instant. La justice sera rendue gratuitement ; et néanmoins, les officiers pourvus de ces offices continueront d’exercer leur fonction et d’en percevoir les émoluments, jusqu’à ce qu’il ait été pourvu par l’Assemblée aux moyens de leur procurer leur remboursement.
8. – Les droits casuels des curés de campagne sont supprimés, et cesseront d’être payés aussitôt qu’il aura été pourvu à l’augmentation des portions congrues et à la pension des vicaires ; et il sera fait un règlement pour fixer le sort des curés des villes.
9. – Les privilèges pécuniaires personnels ou réels, en matières de subsides, sont abolis à jamais. La perception se fera sur tous les citoyens et sur tous les biens, de la même manière et dans la même forme […]
11. – Tous les citoyens, sans distinction de naissance, pourront être admis à tous les emplois et dignités ecclésiastiques, civils et militaires, et nulle profession utile n’emportera dérogeance.
12. – A l’avenir, il ne sera envoyé en cour de Rome, en la vice-légation d’Avignon, en la nonciature de Lucerne, aucuns deniers pour annates ou pour quelque autre cause que ce soit ; mais les diocésains s’adresseront à leurs évêques pour toutes les provisions de bénéfices et dispenses, lesquelles seront accordées gratuitement, nonobstant toutes réserves, expectatives et partages de mois, toutes les églises de France devant jouir de la même liberté.
13. – Les déports, droits de côte-morte, dépouilles, vacat, droits censaux, deniers de Saint-Pierre et autres du même genre établis en faveur des évêques, archidiacres, archiprêtres, chapitres, curés primitifs et tous autres, sous quelque nom que ce soit, sont abolis, sauf à pourvoir, ainsi qu’il appartiendra, à la dotation des archidiaconés et des archiprêtrés qui ne seraient pas suffisamment dotés.
14.- La pluralité des bénéfices n’aura plus lieu à l’avenir, lorsque les revenus du bénéfice ou des bénéfices dont on sera titulaire excéderont la somme de trois mille livres. Il ne sera pas permis non plus de posséder plusieurs pensions sur bénéfice, on une pension et un bénéfice, si le produit des objets de ce genre que l’on possède déjà excède la même somme de trois mille livres […]
17. – L’Assemblée nationale proclame solennellement le Roi Louis XVI « Restaurateur de la Liberté française ».
18. – L’Assemblée nationale se rendra en corps auprès du Roi, pour présenter à Sa Majesté l’arrêté qu’elle vient de prendre, lui porter l’hommage de sa plus respectueuse reconnaissance, et la supplier de permettre que le Te Deum soit chanté dans sa chapelle, et d’y assister elle-même […] ».
Décret général concernant les droits féodaux supprimés sans indemnité, et ceux déclarés rachetables (15 mars 1790), extraits.
L’Assemblée nationale, considérant qu’aux termes de l’article premier de ses décrets des 4, 6, 7, 8 et 11 août 1789, le régime féodal est entièrement détruit ; qu’à l’égard des droits et des devoirs féodaux ou censuels, ceux qui dépendaient ou étaient représentatifs, soit de la mainmorte personnelle ou réelle, soit de la servitude personnelle, sont abolis sans indemnités ; qu’en même temps tous les autres droits sont maintenus jusqu’au rachat, par lequel il a été permis aux personnes qui en sont grevées de s’en affranchir, et qu’il a été réservé de développer par une loi particulière les effets de la destruction du régime féodal, ainsi que la distinction des droits abolis d’avec les droits rachetables, a décrété et décrète :
Titre Premier
Des effets généraux de la destruction du régime féodal
Article Premier. – Toutes distinctions honorifiques, supériorité et puissance résultant du régime féodal, sont abolies. Quant à ceux des droits utiles qui subsisteront jusqu’au rachat, ils sont entièrement assimilés aux simples rentes et charges foncières [24 février] […].
45ème soldat français mort en Afghanistan. Le pouvoir envoie 250 hommes de plus au casse-pipe.
Mardi 6 juillet 2010, un 45ème soldat français est mort en Afghanistan des suites de ses blessures dans une opération qui avait déjà coûté la vie à un de ses compagnons. Il était sergent-chef, basé dans le Doubs, à Valdahon.
Les « sincères condoléances » du communiqué de Nicolas Sarkozy ne rendront pas le leur à sa famille.
Il est mort pour quoi ? A chaque drame, la question doit être posée avec encore plus d’insistance.
L’intervention de l’OTAN est une impasse politique. La guerre étrangère, l’occupation, les destructions et les crimes, la corruption du gouvernement afghan fantoche à la solde de l’occupant, renforcent les oppositions nationales, en premier lieu les talibans que l’on prétend combattre.
L’intervention de l’OTAN est une impasse militaire. Des officiers américains le reconnaissent eux-mêmes. Les Britanniques préfèrent se retirer, après 100 morts chez les leurs, d’un secteur difficile. Un général français, le gal Desportes, vient de mettre en cause la stratégie américaine avant d’être rappelé à l’ordre par le ministre français Morin.
Peu importe semble-t-il pour le pouvoir français. Sarkozy a d’autres communiqués en réserves pour les familles des prochains tués. Il n’en a pas besoin pour les victimes afghanes.
Ce qui compte pour les gouvernements français depuis 2001, c’est de montrer à l’impérialisme US et à l’OTAN leur fidélité en Afghanistan, en attendant peut-être un nouveau foyer de guerre en Iran.
A l’occasion, on apprend incidemment de la bouche de l’amiral Guillaud le 4 juillet 2010 que le corps expéditionnaire français va être porté de 3750 à 4000 hommes. Sans débat, sans consultation du Parlement, en plein été. On ne change pas une politique qui tue !
RETRAIT DES FORCES FRANCAISES D’AFGHANISTAN ! RETRAI DE LA FRANCE DE L’OTAN !
N’attendons pas les prochaines morts !
Conseil national du PCF du 30 juin 2010 -Intervention d’Emmanuel DANG TRAN, fédération de Paris
Pierre Laurent, dans son rapport, parle d’une « écrasante majorité » qui se serait dégagée au « congrès » extraordinaire. Il faudrait plutôt reconnaître que « l’écrasante majorité » des communistes a été tenue à l’écart d’un congrès précipité, non statutaire, non démocratique. Ils n’ont pas pu se prononcer sur les décisions les plus lourdes de conséquences : la poursuite du Front de gauche, le PUP, « pacte d’union populaire » commun [qui rappelle le Pacte unitaire pour le progrès de Hue en 1994], le principe de candidatures communes aux élections de 2012.
Le CN d’aujourd’hui a été convoqué avec la même précipitation pour acter les faits accomplis. Je parie qu’il va adopter avec la même « majorité écrasante » les propositions de reconduction et de modification de l’exécutif. Mais une « majorité écrasante » de moins de 80 présents sur 210 membres du CN.
C’est presque une course de vitesse qui est engagée pour faire passer la poursuite de la stratégie de dilution du Parti dans la « gauche », via le « front de gauche ».
La une de l’Humanité du 23 juin, le numéro qui a été envoyée à tous les communistes avec le compte-rendu du congrès, illustre bien cette démarche et l’impasse qu’elle représente par rapport à la situation politique et à la montée des luttes. Le « tous ensemble » des salariés en lutte de novembre/décembre 95 est détourné en « tous ensemble » des organisations de gauche avec les photos de Martine Aubry, Christian Piquet, Besancenot etc…
Les manifestations du 24 juin ont laissé voir les capacités de mobilisation pour gagner sur les retraites. Mais on ne gagnera pas en laissant des ambiguïtés sur les positions du PS.
Sur quoi le parti doit-il mobiliser politiquement pour contribuer à la lutte pour gagner ? D’abord pour le retrait pur et simple du projet de loi du gouvernement. Cela paraît évident mais il vaut mieux le dire. Ensuite sur la validité du système solidaire par répartition et notamment pour la suppression des 33 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales patronales. La proposition de loi alternative des députés PCF et PG, sur laquelle j’aurais à dire aussi, ne peut pas être le premier et le seul axe de lutte.
Dans les manifestations [certaines], ont été distribués parallèlement, en concurrence même un « flyer » du PCF, avec le slogan débile « retraitons juste », et un tract du « Front de gauche » avec le même texte, complété d’un article d’actualité. C’est qui le Front de gauche ? C’est bien un signe de la tentative de supplanter le PCF.
Cela me ramène aux suites du congrès. Dans l’agenda repris par le rapport de Pierre Laurent, je n’ai rien entendu sur le PUP et rien sur la préparation de l’assemblée nationale des délégués des sections qui doit avoir lieu avant la fin de l’année. Pourtant, c’est là que doit être discutée la question de la candidature présentée ou soutenue par le PCF et du contenu qu’elle doit porter. Après le « congrès » extraordinaire et la décision de la candidature commune du Front de gauche, on s’est mis dans le piège de la présidentielle. Il ne faudrait pas maintenant que les communistes soient à nouveau écartés et que l’option d’une candidature PCF sur un contenu clairement communiste soit évincée d’avance. Donc qu’est-ce qui est prévu pour cette assemblée ?
Affaire Woerth : la casse du système de retraite rapporte des dizaines de milliards d’euros à Mme Bettencourt et au grand capital. Un mauvais coup ne doit pas en cacher un autre.
L’affaire Woerth a deux mérites, celui de mettre en évidence les collusions étroites entre le pouvoir et les possédants dans notre pays, celui de mettre en évidence les richesses considérables qu’ils s’accaparent avec l’aide de sa politique.
Pour les très riches, le « bouclier fiscal » de Sarkozy est comme une cerise sur le gâteau. Le trésor public fait un chèque de 30 millions d’euros de remboursements d’impôt à Mme Bettencourt : c’est proprement scandaleux, révoltant. Nous n’avons cessé de dénoncer le « bouclier fiscal » version Villepin puis Sarkozy.
Ce dispositif s’ajoute à bien d’autres qui permettent aux plus riches de payer proportionnellement moins d’impôts que vous et nous. Mme Bettencourt, toujours un bon exemple, a touché de l’ordre de 300 millions d’euros de dividendes pour ses actions dans L’Oréal pour 2009. Elle paiera moins de 20% d’impôts au titre d’un prélèvement « libératoire », moins qu’un salarié gagnant 3000 euros par mois…
Dans la période présente, la « cerise » ne doit surtout pas faire oublier le « gâteau », la lutte principale du moment contre la politique qui détourne l’argent de nos retraites vers les profits des plus riches.
Le « bouclier fiscal », c’est 650 millions d’euros par an. Le total des exonérations de cotisations sociales patronales, c’est 33 milliards d’euros par an.
Le non-financement des retraites d’ici 2020, le relèvement de l’âge de départ, l’allongement de la durée de cotisation etc., c’est-à-dire le projet de loi Woerth, c’est de l’ordre de 20 milliards d’euros par an au détriment des salariés et des retraités. C’est autant d’argent qui va alimenter le profit des grands groupes et leurs actionnaires, qui n’en manquent pas, dont Mme Bettencourt.
Le pouvoir satisfait leur obsession : payer le moins de salaire possible qu’il s’agisse du salaire net ou de la part socialisée des salaires, la cotisation sociale, clef de notre système solidaire.
La direction du PS est très offensive dans l’affaire Woerth. Bien.
Mais plus elle cible Woerth et le « bouclier fiscal », plus elle laisse passer sur le fond sa loi sur les retraites. Martine Aubry vient encore de déclarer, en meeting à Roubaix le 30 juin, que les salariés devront travailler plus longtemps jusqu’à 62, 63, 66 ans, que la défense de la retraite à 60 ans, c’était seulement pour certaines catégories, les plus détruites par l’exploitation. C’est cohérent : le PS admet le passage à 41,5 annuités d’ici 2016.
L’affaire Woerth illustre l’injustice de classe fondamentale de la politique du gouvernement tournée contre ceux qui travaillent. Elle doit aider à construire la mobilisation pour mettre en échec le projet de loi le plus grave du moment contre lequel s’élèvent déjà des millions de salariés : la casse des retraites. Le mouvement populaire n’a pas à se laisser lester des calculs politiciens de ses « alliés ». Il peut et doit gagner sur une base juste ! Maintenant et pas en 2012 !
Liliane, héritière, 34 millions d’euros par mois …Et la France serait en crise !!!
Combien gagne et dépense Liliane Bettencourt ? Eco89 a fouillé le porte-monnaie de la femme la plus riche de France.
A la mort de son père, en 1957, Liliane Bettencourt devient la propriétaire de L’Oréal. Sans intervenir directement dans la gestion de la société, elle saura faire fructifier cet héritage, jusqu’à devenir la femme la plus riche de France.
En additionnant la valeur de ses parts dans L’Oréal (14,4 milliards d’euros) et dans Nestlé (4,1 milliards), on peut estimer la fortune de Liliane Bettencourt, au minimum, à 18,5 milliards d’euros. « Au minimum », car il faut encore y ajouter ses placements mystérieux et son patrimoine immobilier difficiles à évaluer.
Ce patrimoine est impressionnant, mais les revenus de Liliane Bettencourt le sont tout autant. En additionnant cette fois-ci les dividendes de L’Oréal, ceux de Nestlé et la rémunération d’administratrice du groupe de cosmétiques, on parvient à un total de 408,870 millions d’euros.
En moyenne, Liliane Bettencourt gagne donc 34,072 millions d’euros, soit 25 355 fois le Smic ! Et encore : il s’agit là aussi d’un minimum, puisqu’il faut y ajouter les revenus tirés des autres placements de la propriétaire de L’Oréal.
Voici, dans le détail, ce qu’on sait de la fortune et des revenus de Liliane Bettencourt.
Actionnaire de L’Oréal : 14,4 milliards en actions, 278 millions de dividendes
Liliane Bettencourt est encore la première actionnaire de L’Oréal. Selon le rapport annuel du groupe, elle détient 185 660 466 actions, près de 31% du capital. Elle en a cédé l’essentiel à sa fille Françoise, en nue propriété, mais elle en conserve l’usufruit. En clair, elle continue à toucher les dividendes et elle conserve ses droits de vote.
- Valeur : 14 397 969 138 euros, l’action ayant clôturé à 77,55 euros ce lundi
- Dividendes : 278 490 699 euros en 2009, à raison de 1,50 euro par action
Administratrice de L’Oréal : 75 000 euros par an
Liliane ne se contente pas de toucher des dividendes. Selon le rapport annuel de L’Oréal, elle n’a séché aucun conseil d’administration l’an dernier, et elle a touché :
- Une rémunération forfaitaire de 30 000 euros
- 5 000 euros de jetons de présence à chacune des six réunions
- 15 000 euros comme membre du comité « Stratégies et réalisations »
Actionnaire de Nestlé : 4,1 milliards en actions, 131 millions de dividendes
Liliane Bettencourt ne figure pas à la rubrique « actionnaires importants » du rapport annuel de Nestlé. La propriétaire de L’Oréal détiendrait tout de même environ 3% du groupe suisse, soit 109 500 000 actions.
- Valeur : 4 133 625 000 euros, l’action ayant clôturé ce lundi à 50,40 francs suisses, soit 37,75 euros
- Dividendes : 130 305 000 euros en 2009, à raison de 1,60 franc suisse (1,19 euro) par action
Placements financiers : ?
Liliane Bettencourt n’a pas laissé dormir les dividendes gagnés chez L’Oréal ou chez Nestlé. Elle les a fait placer par Clymène, une holding montée pour gérer sa fortune personnelle et dirigée par Patrice de Maistre.
Où la holding a-t-elle investi, et combien a-t-elle gagné ? Mystère. Comme l’a noté Mediapart, les comptes déposés au tribunal du commerce font même état de déficits réguliers. Selon l’avocat de Patrice de Maistre, ces comptes ne prennent pas en compte les « plus-values latentes » (à long terme) : Clymène gagne donc de l’argent, mais on n’en saura pas plus.
Liliane Bettencourt dispose en tout cas de deux comptes bancaires en Suisse : le premier abrite 65 millions d’euros, et le second, 13 millions. Patrice de Maistre a dû le reconnaître après la publication d’enregistrements de ses conversations avec sa patronne.
Patrimoine immobilier : au moins 500 millions d’euros ?
Difficile également d’évaluer le patrimoine immobilier de Liliane Bettencourt. Il comprend notamment :
- Un hôtel particulier à Neuilly-sur-Seine
- Une propriété en Bretagne, sur la pointe de l’Arcouest
- L’île d’Arros aux Seychelles : elle vaudrait entre 300 et 500 millions d’euros
Dépenses : plus de 4,4 millions d’euros par mois
Liliane Bettencourt est une femme généreuse : elle dépense sa fortune en dons à de jeunes chercheurs ou artistes, et en cadeaux à des amis ou des hommes politiques. En revanche, elle est beaucoup moins généreuse avec le fisc.
Là encore, les chiffres sont rares. En se basant sur les déclarations de Liliane Bettencourt (les sommes versées au fisc), de son gestionnaire de fortune (les dons aux responsables politiques), de son majordome (son salaire) et sur les dons versés par la fondation de la milliardaire, on parvient déjà à un minimum de 53,330 millions d’euros par an. Soit une moyenne de plus de 4,4 millions d’euros par mois.
Impôts : en moyenne 40 millions d’euros par an
La femme la plus riche de France est aussi, fort logiquement, la plus imposée de France. Liliane Bettencourt a tenu à le rappeler dans un communiqué :
« Je suis ainsi l’une des premières contributrices privées à l’impôt sur le revenu. Sur les dix dernières années, mes collaborateurs ont établi, à ma demande, que j’avais versé 400 millions d’euros aux services de l’administration fiscale au titre de l’impôt sur le revenu, de l’impôt sur la fortune et de la CSG-CRDS. »
Soit, en moyenne, 40 millions d’euros par an : impressionnant pour le contribuable moyen, sans doute un peu moins pour la détentrice d’une fortune dépassant 18,5 milliards d’euros. D’autant que Liliane Bettencourt a aussi été une des principales bénéficiaires du bouclier fiscal. En 2008, le fisc lui a en effet envoyé un chèque de 30 millions d’euros, comme l’avait révélé Mediapart.
La part des impôts dans le budget de Liliane Bettencourt devrait rapidement augmenter. La propriétaire de L’Oréal a annoncé qu’elle allait régulariser sa situation, notamment en rapatriant en France ses comptes suisses.
Soutien aux chercheurs et aux artistes : 13,2 millions d’euros par an
Tout l’argent de la propriétaire de L’Oréal ne part pas en Suisse. Une partie finance la Fondation Bettencourt Schueller, qui soutient la recherche scientifique et des artistes. En 2009, la fondation a distribué 13,2 millions d’euros. Par exemple, avec ses nombreux prix :
- « Prix pour les jeunes chercheurs » : 25 000 euros, une dizaine de bénéficiaires par an
- « Prix Liliane Bettencourt pour les Sciences du vivant » : 250 000 euros
- « Coups d’élan pour la recherche française » : 750 000 euros
- Programme « Avenir » en partenariat avec l’Inserm : 300 000 euros
- « Prix Liliane Bettencourt pour le chant choral » : 40 000 euros
Cadeaux aux proches : ?
C’est la générosité de la milliardaire à l’égard du photographe François-Marie Banier qui est à l’origine de l’« affaire Bettencourt ». Selon le rapport de la brigade financière, Liliane Bettencourt a offert l’équivalent de 678 millions d’euros à cet ami depuis 1997, en placements financiers comme en œuvres d’art.
Liliane Bettencourt sait aussi récompenser ses collaborateurs les plus fidèles. Selon les enregistrements publiés par Le Point et Mediapart, elle avait ainsi prévu d’offrir un bateau au gestionnaire de sa fortune, mais elle l’avait un peu oublié. Patrice de Maistre le lui a donc rappelé :
« Est-ce que vous avez toujours envie de me faire un cadeau ? […] Ça me permettrait de m’acheter le bateau de mes rêves. »
Dons aux responsables politiques : au moins 22 500 euros
Liliane Bettencourt peut aussi se montrer généreuse avec les responsables politiques. La milliardaire ne peut cependant pas dépasser le maximum autorisé par la loi, soit 7 500 euros. Patrice de Maistre a confirmé que cette somme avait été versée à :
- Valérie Pécresse, candidate UMP en Ile-de-France aux régionales
- L’Association de soutien à l’action d’Eric Woerth
- L’UMP
Mais à en croire l’ancienne comptable de Liliane Bettencourt, l’héritière de L’Oréal faisait aussi retirer 50 000 euros en liquide chaque semaine, qu’elle faisait ensuite « distribuer ». A qui ? Autre mystère.
Frais de personnel : un majordome payé plus de 8 000 euros par mois
On ignore combien de personnes sont employées dans l’hôtel particulier de Neuilly-sur-Seine, mais on sait qu’elles sont plutôt bien payées. Pascal B., maître d’hôtel de Liliane Bettencourt, a quitté la maison en mai, après douze ans de service. Selon son avocat, il est parti avec une indemnité de 215 000 euros, correspondant à deux ans de salaire. Soit, en prenant en compte les treizièmes mois, près de 8 270 euros mensuels.
C’est ce même maître d’hôtel qui a caché un magnétophone dans le salon et enregistré les conversations compromettantes pour Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre ou Eric Woerth. Si on ne peut même plus faire confiance au petit personnel…
http://eco.rue89.com/2010/07/05/liliane-heritiere-34-millions-deuros-par-mois-157580
De : François Krug
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