Archive | 6 juin 2010

Les crimes de l’Etat israélien ne peuvent plus rester impunis.

Les crimes de l’Etat israélien ne peuvent plus rester impunis.

Dans la nuit du 30 au 31 mai 2010, des commandos de l’armée israélienne ont pris d’assaut six navires humanitaires apportant 10.000 tonnes de médicaments et de ravitaillement aux habitants de la bande de Gaza.

Vingt passagers, au moins, ont été tués par balle.

Ce crime suscite notre plus profonde indignation.

L’Etat israélien a de nouveau violé outrageusement le droit international.

La flottille de la paix naviguait dans les eaux internationales. Elle se rendait au port de Gaza, qui officiellement, même en droit israélien, n’est plus un territoire occupé.

Les militants d’organisations humanitaires et pacifistes, de toute nationalité, dont des Français, plusieurs députés européens, un prix Nobel, ont tenté de faire respecter le droit. Ils voulaient ouvrir une brèche dans le siège, illégal, de la bande de Gaza par lequel les Israéliens enferment et réduisent aux pénuries, à l’extrême sous-développement 1,5 million Palestiniens sur 600 km2.

Le gouvernement israélien a, une nouvelle fois, fait le choix de laisser perdurer une situation aussi inhumaine qu’injuste. Il a fait le choix de la barbarie, du meurtre, du mépris du reste du monde. Il fait aussi encore et toujours le choix irresponsable de l’escalade de la violence, y compris contre l’intérêt à de son propre peuple.

Ces crimes ne peuvent plus rester impunis. La France est directement concernée. Des ressortissants de notre pays figurent peut-être parmi les morts. La politique agressive d’Israël, l’oppression du peuple palestinien, font peser une menace permanente sur la paix dans la région et dans le monde. Israël dispose en outre de l’arme nucléaire et refuse de signer le Traité de non-prolifération.

Le gouvernement français doit cesser de s’aligner, avec l’UE, sur celui des Etats-Unis. Il y en a assez des remontrances molles et hypocrites qui laissent toujours les agressions israéliennes aller plus loin, comme on le voit avec le mur de la honte et l’établissements de nouvelles colonies en Cisjordanie.

Il faut des condamnations fermes et des actes.

  • La France, membre du Conseil de sécurité des Nations unis, doit exiger des sanctions contre Israël pour la violation du droit international et le non respect des résolutions de l’ONU.

  • La France doit exiger la levée du blocus de Gaza.

  • La France doit sortir de l’accord de coopération UE/Israël, décider de sanctions économiques vis-à-vis de ce pays, en premier lieu sur le commerce des armes.

Ce langage seul amènera à de réelles négociations en vue d’une paix juste et durable, passant par la reconnaissance de l’Etat palestinien.

La France ne peut pas tolérer que l’armée israélienne, pas plus que les pirates somaliens, tire sur ses ressortissants dans les eaux internationales !

Nous, juifs de la diaspora, disons non à l’égarement d’Israël -Esther Benbassa

L’historienne Esther Benbassa, auteur en 2006 d’« Etre juif après Gaza », réagit ici à l’assaut meurtrier donné, lundi au large de Gaza, par un commando israélien sur une flottille humanitaire pro-palestinienne. Celle qui a signé « l’Appel à la raison » du collectif J-Call condamne « le pas de plus d’Israël vers le pire ».

Les commandos de la marine israélienne ont donné l’assaut lundi contre six bâtiments de la « flottille humanitaire pour Gaza » à bord de laquelle se trouvaient des militants pro-palestiniens et du matériel de construction et de santé. Cette flottille naviguait dans les eaux internationales. On compte des dizaines de blessés et entre dix et dix-neuf morts selon un bilan provisoire.

Même si cette flottille avait peu de chances d’atteindre son objectif, à supposer même qu’elle ait provoqué les commandos israéliens et qu’elle ait, comme le suggèrerait une source officielle israélienne, manifesté une « violente résistance physique », Israël s’est attaqué à un symbole, à un symbole « humanitaire ».

Son image, déjà dramatiquement entamée par l’offensive contre Gaza en décembre 2008 et janvier 2009, ne pourra que se détériorer davantage, et comme il est d’usage, suivra une hostilité accrue des opinions publiques à son endroit.

D’autant plus que le symbole visé est celui de l’aide apportée à des civils palestiniens étouffés par le blocus israélo-égyptien, décimés par l’offensive contre Gaza, réduits à la misère et vivant au milieu des ruines. Ce sont ceux-là même qui convoyaient cette aide qui ont perdu leur vie en raison de leur engagement humanitaire.

Quelle qu’ait pu être leur éventuelle « résistance » à des militaires israéliens les attaquant hors des eaux territoriales d’Israël, aucune rhétorique ne saura fournir des arguments pour justifier cette barbarie, ni bien sûr aucune propagande pro-israélienne.

Ni la menace terroriste ni le fantôme régulièrement invoqué du méchant Iran travaillant à l’élimination d’Israël ne pourront justifier l’arrogance de ce dernier, qui tire honteusement parti de l’immunité que lui confère la Shoah.

Du Struma à l’Exodus, Israël perd de vue son histoire

Israël a oublié ce passé même qu’il rappelle pourtant sans cesse au monde pour couvrir ses propres méfaits. Rappelons-nous ces bateaux remplis de juifs fuyant l’Europe meurtrière qui tentaient d’accoster ici ou là pour échapper au massacre, et qui étaient refusés, repoussés ou torpillés comme le Struma en Mer Noire en 1942.

Même si ce qui s’est passé ce 31 mai à l’aube avec la « flottille humanitaire pour Gaza » n’a pas de points communs avec ces précédents tragiques, l’image du bateau, cible de violences, à l’approche des côtes israélo-palestiniennes, l’image, elle, est prégnante.

Qui ne se souvient encore de l’Exodus, qui transportait en 1947 des juifs émigrant clandestinement d’Europe vers la Palestine, à l’époque sous mandat britannique ? Un grand nombre d’entre eux étaient des réfugiés ayant survécu à l’Holocauste. La marine britannique s’empare du navire, et la Grande-Bretagne décide de renvoyer ses passagers en France et finalement jusqu’en Allemagne. Cet épisode, témoignage de la dureté de la répression britannique, donnera un coup de pouce à la création de l’État d’Israël.

Il est à espérer que ce qui s’est passé ce 31 mai précipitera les pourparlers israélo-palestiniens et la fondation d’un État palestinien. Mais quand bien même cette issue se confirmait (ce dont on peut tout de même douter dans l’immédiat), l’histoire d’Israël aura été une fois de plus terriblement entachée.

À qui oublie son histoire, il n’est pas d’avenir possible. Les Israéliens ont oublié leur histoire et poussent les diasporas juives à faire de même au nom de l’amour inconditionnel qu’Israël exige d’elles.

Le raid est un signal d’alarme pour l’Europe et les Etats-Unis

La « flottille humanitaire pour Gaza », hélas dans le sang, est un signal d’alarme non seulement pour Israël mais aussi pour l’Europe et les États-Unis. Le premier cédant aux démons d’une droite intransigeante. Les seconds, dans leur légèreté et leur tolérance excessive, se révélant incapables de mettre le premier au pied du mur. Cette fois, le moment est venu.

Au premier anniversaire de l’offensive contre Gaza, c’est à peine si les médias ont évoqué le souvenir de cette catastrophe. Le rapport de Richard Goldstone, accusant Israël et le Hamas de crimes de guerre, a été enterré. Et comme pour récompenser Israël (mais de quoi ? ), on lui a ouvert les portes de l’OCDE.

Un Etat palestinien dans les plus brefs délais, par l’intervention directe et autoritaire de l’Europe et des États-Unis, voilà ce qu’il faut désormais.

Et ce non seulement pour que les Palestiniens sortent de leur cauchemar, mais pour éviter aussi à Israël de poursuivre une politique suicidaire qui risque de le mener à court terme vers la disparition.

La Turquie, victime collatérale de la politique suicidaire d’Israël

N’oublions pas que le syndrome de Massada est inhérent à Israël. Dans l’Antiquité, à Massada, des Judéens assiégés préférèrent se suicider plutôt que de négocier avec l’ennemi d’alors, les Romains.

Après l’affaire de la flottille rouge du 31 mai 2010, Israël, s’il n’en est pas empêché par des tiers, pourrait bien se refermer davantage sur lui-même, essuyant de manière autiste les retombées internationales, et continuant de rationaliser à ses propres yeux et dans sa propre prison jusqu’aux actions les plus inhumaines.

Songe-t-on seulement aux juifs de la diaspora qui pâtiront eux aussi des retombées de cette affaire ? Le ressentiment contre Israël se confondra un peu plus avec un antisémitisme de moins en moins rampant.

À ce propos, a-t-on suffisamment relevé que la plupart des victimes sont turques ? La Turquie, dans les années 1930, est aussi le pays qui a accueilli nombre d’intellectuels juifs allemands persécutés, qui, pendant les années noires, a autorisé le passage de militants sionistes fuyant l’Europe pour la Palestine, et qui a été longtemps le seul Etat musulman à reconnaître Israël. Osons espérer que nulles « représailles » ne viendront toucher, désormais, les 20 000 juifs qui y vivent encore.

Le J-Call saura-t-il condamner l’égarement d’Israël ?

Ce 31 mai est une épreuve test pour le collectif « J-Call », ce mouvement né d’un « Appel à la raison » lancé il y a peu par des juifs européens qui, bien qu’attachés à Israël, entendent exercer leur droit de libre critique de la politique de ses gouvernants. J-Call saura-t-il se démarquer clairement et courageusement des positions radicales d’institutions juives comme le Conseil représentatif des instituions juives de France (CRIF), attachées à Israël de façon nombriliste et prêtes à tout admettre de lui, y compris le pire ?

Certains d’entre nous ont signé cet appel, malgré leurs réserves. J-Call tiendra-t-il ses promesses ? Agira-t-il sans délai ? Condamnera-t-il, sans réserve, lui, ce qui est arrivé ? Exigera-t-il l’ouverture immédiate d’une enquête internationale indépendante ?

L’heure est grave pour toutes les organisations juives de la diaspora. Au nom des morts de la flottille, victimes de l’impunité israélienne, au nom de l’histoire que nous portons, nous, juifs de la diaspora et d’Israël, pour que les souffrances des Palestiniens puissent prendre fin, et qu’un Etat palestinien puisse enfin voir le jour, recouvrons notre simple humanité et disons non à l’égarement d’Israël.

Esther Benbassa a récemment publié « Etre juif après Gaza » (CNRS Editions, 2009) et « Dictionnaire des racismes, de l’exclusion et des discriminations » (Larousse, 2010)

L’enjeu des cantonales de mars 2011 pour le « Front de gauche » et pour le PCF

Dans la situation politique, après l’abstention record des élections régionales, les élections cantonales de mars 2011 ne sont guère une préoccupation pour les travailleurs et pour la plupart des militants communistes.

Les responsables départementaux du PCF, et c’est bien normal, commencent à songer aux candidatures. Ils savent que c’est un long travail. Il peut et doit être couplé avec l’action dans les luttes.

Trop peu de publicité a été fait sur le bon résultat du PCF aux cantonales de 2008 : 8,77% (1.152.000 voix). En 2004, dans l’autre moitié des cantons, celle qui est renouvelable en 2011, les candidats présentés par le PCF avaient obtenu 7,79% (957.000 voix).

Ces résultats montrent l’ancrage du vote communiste et de l’organisation du PCF, qui atténuent les effets des errements de la stratégie nationale du Parti.

Les cantonales seront la dernière élection d’ici 2012.

Pour l’instant, les tenants du « Front de gauche » éprouvent bien du mal à trouver une validation électorale, la principale qui vaille pour eux, à leur démarche dans les deux premières tentatives, les européennes et les régionales. Même en forçant le trait. Avec des différences locales, les résultats de 2010 sont souvent en retrait, encore plus nettement en voix, sur ceux du PCF aux élections équivalentes précédentes.

Il est donc bien tentant d’annexer le vote communiste aux cantonales de 2011 pour doper le « Front » et marquer un semblant de progrès.

Le Parti de gauche, qui ne représente à peu près rien localement, a évidemment tout intérêt à des candidatures « Front de gauche » en 2011. Les cantonales figurent ainsi dans le « paquet électoral » qui tient lieu de perspective politique à Mélenchon (des candidatures communes des européennes de 2009 aux législatives de 2012).

La direction du PCF, par exemple dans la lettre du 12 mai 2010 de Marie-George Buffet et Pierre Laurent aux organisations du Front de gauche, rentre implicitement dans la perspective de candidatures « Front de gauche », tout en affirmant « l’ambition nationale de réélire les sortants » et la nécessité « d’examiner les situations département par département ».

La diminution de moitié des élus communistes régionaux au nom du Front de gauche a en effet frappé les communistes et les fédérations du Parti sont (théoriquement) souveraines dans le choix des candidats aux cantonales.

Le risque est à nouveau que le PCF apporte les forces militantes et les voix du vote communiste à une « unité », où il passera pour le moins unitaire et qui profitera aux partenaires et à l’étiquette « Front de gauche » effaçant et supplantant progressivement notre parti.

Ce risque, ces calculs sont encore plus évidents localement pour les camarades.

Ils doivent nous amener à préparer, au contraire, des candidatures de rassemblement présentées ou soutenues par le PCF, selon les réalités locales, basées sur notre action dans les luttes. L’affirmation du PCF et des positions communistes n’est pas un obstacle mais une condition pour un rassemblement efficace qui affronte par exemple la réforme territoriale de la droite ou certains choix de gestion des exécutifs PS. 

Ne laissons pas le vote communiste aux cantonales et l’ancrage militant de notre parti être détournés dans la stratégie politicienne du « Front de gauche », fausse alliance, rassemblement illusoire mais vraie force d’appoint de la social-démocratie.

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