PARTI COMMUNISTE FRANCAIS
Section du Pays Grassois
La section du pays grassois du P.C.F réunie le 21 mai 2010 dans le cadre de la préparation du Congrès national ˝d’étape˝ des 18, 19 et 20 juin 2010 exprime :
- son accord avec la description économique et sociale de la crise présentée par les documents.
Effectivement, notre peuple est à bout !
- des réserves de fond sur :
l’analyse qui sous-tend la crise.
Ce ne sont pas les ˝politiques libérales˝ -terme fourre-tout mais la logique du capitalisme financier poussée à son extrême qui est la cause de cette crise structurelle.
la terminologie utilisée qui participe d’une approche confuse.
Alors que le PSE et PPE s’accordent sur toutes les orientations de la construction ultra capitaliste européenne et que le PS français vote avec l’UMP à l’Assemblée Nationale et au Sénat un ˝Plan de soutien˝ à la Grèce qui n’est qu’un plan de soutien aux banques et aux spéculateurs, l’utilisation du terme globalisant et vague de ˝gauche˝ est de nature à brouiller la perception des réalités économiques et sociales à révolutionner.
Aujourd’hui, comme dans toutes les périodes de crise, l’Internationale socialiste et le parti socialiste français sont les soupapes de sûreté du capitalisme en crise.
La confusion terminologique entretenue par les documents du congrès n’aide nullement à une lisibilité de notre politique.
la perspective :
Pour les communistes grassois, l’objectif de transformation de la société ne peut-être que le socialisme et la fin de l’exploitation de l’homme par l’homme.
Le projet émancipateur doit explicitement faire référence à la volonté du PCF de construire le socialisme.
Ce qui passe par l’appropriation collective des grands moyens de production et d’échange.
˝Appropriation collective˝ ne signifiant ni ˝étatisation˝ à la soviétique ni ˝autogestion˝ à la yougoslave, mais un projet bâti à partir de nos réalités d’aujourd’hui intégrant les échecs et réussites des expériences (et non des modèles) des pays socialistes d’Europe de l’Est.
Sans cette perspective claire, différente et compréhensible par tous, les efforts pour rassembler et mobiliser durablement les travailleurs et les couches les plus pauvres, sont voués à ne donner que des combats ponctuels et sans lendemains.
Les communistes du pays grassois regrettent unanimement que le 65ème anniversaire de la victoire de 1945 sur le nazi-fascisme ait été quasiment passé sous silence par notre parti et sa presse alors qu’à l’Est de l’Europe, dans plusieurs pays, les nostalgiques des régimes alliés à Hitler paradent et se voient accorder des pensions de guerre.
Notre parti aurait du être signataire aux côtés des autres communistes du monde de la déclaration commune sur cette victoire dans laquelle l’Armée Rouge et les résistances nationales, souvent animées par les partis communistes, ont joué un rôle déterminant.
Ce n’est pas en gommant notre histoire et celle du mouvement communiste du XXème Siècle que l’on pourra offrir une perspective à notre peuple pour le XXIème Siècle.
Enfin, les communistes du pays grassois se prononcent pour la création d’une nouvelle internationale progressiste et révolutionnaire qui, sans hiérarchie ni modèle, permette les échanges et la coordination des actions entre forces partageant le même idéal citoyen et révolutionnaire.
Cette nouvelle internationale ne saurait se confondre avec le Parti de Gauche Européen auquel ne participent pas divers partis communistes européens représentatifs de leur peuple et qui -comme le Parti Communiste Grec- sont au premier rang de la lutte contre les ravages du capitalisme.
Motion adoptée à l’unanimité
par les Communistes de la Section de Carqueiranne, lors de leur conférence de Section,
les 19 et 31 mai 2010
Préambule
Les communistes carqueirannais tiennent à réaffirmer d’abord leur opposition quant à la tenue d’un congrès, fut-il d’étape, dans une démarche de temps qui ne laisse pas suffisamment la place à la réflexion et à l’élaboration de pistes et de décisions. Un congrès dans l’action, oui, mais à condition que soit laissé le temps de véritablement développer des actions, en y consacrant le maximum de nos moyens. Un congrès d’étape annoncé, oui, mais où l’objectif initial de changement de secrétaire général se trouve maintenant noyé dans un ordre du jour fondamental pour la vie même de notre Parti, et où les réflexions apparaissent déjà comme des prises de position qui verrouillent le 35eme congrès.
Les communistes carqueirannais regrettent donc que la position qui était la leur de ne tenir ce congrès que dans quelques mois n’ait pas été prise en compte. Une fois de plus nous est imposée, par le haut, une démarche volontariste qui ne tient pas compte de la réalité de terrain ni de la nécessaire démocratie dans le parti.
Evaluation..
C’est dans un contexte de crise pour les peuples que le « Congrès d’étape » se tient. Le capitalisme fait donner toutes les armes dont il s’est doté, en particulier dans les dernières décennies pour accentuer sa recherche de profits à tout prix, et cela maintenant dans la sphère européenne pour ce qui nous concerne. Les évènements se déroulant en Grèce, Portugal, Espagne, comme en France, éclairent, si cela était nécessaire, sur les réelles ambitions du capital, mais aussi sur le rôle des différentes structures politiques ( Communauté Européenne, Fond Monétaire International) et le rôle des formations politiques (Partis de droite, mais aussi Partis Socialistes, Sociaux Démocrates) soutenant ou accompagnant le système. Le Parti Communiste grec (KKE), quant à lui, souligne par son action, toute l’importance et l’utilité de l’existence d’une organisation révolutionnaire, qui ne renonce pas à ses idéaux.
Oui, plus que jamais, face à un capitalisme dévastateur, les peuples ont besoin de Partis Communistes susceptibles de lutter avec eux, pour un changement radical de société, pour l’abolition du capitalisme, pour l’instauration du socialisme démocratique. Face à la mondialisation capitaliste, l’internationalisme communiste se doit d’être puissamment développé.
Plus que jamais, en France, nous avons besoin d’un Parti Communiste Français offensif, clairement anticapitaliste, internationaliste, rassembleur, unitaire, ne négligeant rien sur sa nécessaire existence et son nécessaire développement.
Cette exigence souligne combien il est urgent de se ressaisir, en mettant un terme aux stratégies (mutation, collectifs antilibéraux, front de gauche de sommet, transformation … ), qui depuis le Congrès de Martigues (30ème Congrès), nous conduisent à un effacement progressif du PCF, ne pouvant qu’aboutir à sa disparition.
Les communistes carqueirannais tiennent à souligner combien la tactique de front de Gauche de sommet pour les régionales , bien loin d’être une stratégie offensive de front de lutte, a été contreproductive et néfaste, appliquée à la région Paca et au département du Var. La perte d’identité et de repère associée à une campagne tardive et « tiédasse » au niveau régional n’a pas permis, malgré une campagne dynamique et identitaire de la Fédération et des communistes du Var, de s’ancrer dans la volonté exprimée sur le terrain, et pour laquelle on était attendu, de proposer et de faire autre chose , face à la droite et à la social-démocratie sortante.
De plus le déni de démocratie qui a consisté à imposer une tête de liste Parti de Gauche dans le Var contre l’avis de plus de 80% des communistes ( les autres s’étant ralliés à une candidature avec le PS dès le premier tour) et de surplus sans véritable surface politique dans le département ( entreprises et quartiers ) a fortement contribué au résultat que l’on ne peut sincèrement qualifié de positif pour le premier tour ni pour le Parti communiste, ni pour ce qui était appelé Front de Gauche . Et pourtant, dans le même temps, les socialistes et les verts ne sont pas parvenus à décoller par rapport à 2004 et après 12 ans de mandat !!
Beaucoup de potentialités de changer les choses n’ont donc pas été travaillées et n’ont pas pu donner du souffle et des résultats tangibles à ce qui aurait du être un front de lutte offensif .
L’évaluation de la stratégie de front de gauche, telle qu’elle a été ressentie et concrétisée par les électeurs et surtout par tous ceux qui ne sont pas aller voter, dans les quartiers populaires comme dans les entreprises du département, a le mérite d’être très claire. Que cela ait été ressenti douloureusement dans l’esprit et dans le cœur des militants communistes qui se sont investis dans la campagne est un autre volet de cette leçon. Le Front de Gauche de sommet, tel qu’il a été imposé par la Direction nationale pour les régionales est un échec et mène à l’impasse politique par rapport aux besoin exprimés par les gens .
Les communistes de Carqueiranne réaffirment leur volonté de la nécessité de mise en place et en œuvre de fronts de lutte, pour avancer et agir face à des enjeux sociaux fondamentaux, comme l’emploi, les retraites etc . Fronts qui ont vocation de rassembler dans l’action très largement, avec les partis politiques, toux ceux qui dans le mouvement social, le mouvement associatif et les citoyens veulent avancer sur ces enjeux et contribuer ainsi à changer les choses dans notre société.
En aucun cas, pour les communistes carqueirannais, la stratégie de front passe par la construction d’un pseudo parti politique nouveau à la Die linke, ou par l’éclatement et le redéploiement du parti communiste comme on a pu le voir en Italie ou en Espagne…
Le Parti communiste Français
Mais cette stratégie de front de lutte ( rassemblement majoritaire) ne pourra être efficace sans un outil politique conséquent et cet outil est le Parti communiste français.
Plus que de « transformation », notre Parti a besoin de redevenir lui même, pour ses adhérents d’aujourd’hui et ceux qui l’ont quitté et qui doivent y revenir, pour ses électeurs, ceux d’aujourd’hui et ceux d’hier qui ne le reconnaissent plus et doivent le retrouver, ceux de demain surtout et en particulier les jeunes.
Identité et repère sont des mots forts , chargés de sens pour qui veut bien les entendre sans œillères et parti pris.
Les jeunes ne sont-ils pas ceux-là mêmes pour qui un projet de société résolument communiste, peut parler , réhabilitant les nécessaires socialisations des moyens de production et des principales banques, la gestion démocratique des services publics, reprenant les principes forts tels qu’a pu les concevoir le Conseil National de la Résistance dans son contexte de lutte et d’émancipation des peuples, comme les acquis de mai 68. Un projet de justice sociale, fraternité, solidarité, ici et partout dans le monde.
Un PCF porteur de cela , qui retrouve ainsi son identité révolutionnaire, a toute sa place dans une société moderne comme la notre.
Aussi, le PCF doit-il être présent, es qualité, dans la construction des fronts de luttes indispensables face à la crise et aux attaques sans précédent que subit notre peuple.
Aussi, le PCF doit-il être présent, es qualité, dans toutes les élections à venir, cantonales, législatives et présidentielle. L’élection présidentielle doit à l’occasion du premier tour, constituer une opportunité de visibilité nationale.
Si la perspective de « transformation » peut avoir un sens, c’est dans la nécessité de créer toutes les conditions, pour faire vivre déjà en interne, nos ambitions d’émancipation des gens, de transparence et de fonctionnement démocratique réel.
Il faut mettre un terme au centralisme actuel, qui conduit une poignée de « dirigeants » à décider de tout, pour tous, quand ce n’est pas contre le plus grand nombre. Comment accepter en notre sein, ce que nous refusons et combattons dans la société ? Nos statuts se doivent d’être rénovés pour donner effectivement les pleins pouvoirs à celles et ceux, qui par leur adhésion, par le règlement de leurs cotisations, par leur engagement militant, font et sont le Parti Communiste Français.
Conférence de section de Carqueiranne des 19 et 31 mai 2010
« Congrès extraordinaire »: 580 communistes, à ce jour (2 juin), de 54 fédérations, soutiennent le texte alternatif: » Face au capital, aujourd’hui, plus que jamais, le peuple a besoin du PCF »
Ils refusent de laisser passer un congrès bâclé, où l’on décide à la place des adhérents et demandent un débat stratégique sur le fond.
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