Archive | avril 2010

Déclaration de la section PCF Des Bastides -Tarn

Une déclaration de la section du PCF des Bastides (81)

 PCF, Section des Bastides, Fédération du Tarn

Puycelsi, le 24 04 2010

Les communistes de la section des Bastides du Tarn, réunis en assemblée générale le vendredi 23 avril 2010 ont débattu de la question du congrès d’étape du Parti qui doit se tenir courant juin.

A l’unanimité des présents, ils ont adopté la résolution suivante :

Ils considèrent qu’un tel congrès, qui, à l’évidence, se fait dans la précipitation sur un ordre du jour « ficelé par la direction nationale », n’a pour but que de faire entériner une orientation déjà prête et qui fait prendre le risque de marginaliser encore plus et même de voir disparaître le Parti ou bénéfice d’un front de gauche.

En effet, prétendre qu’aux élections régionales, avec l’alliance front de gauche, le parti sort renforcé est un mensonge. Les chiffres le prouvent. Au plan national, nous perdons la moitié de nos élus (comme dans notre région, où nous avions 9 élus et où nous n’en possédons plus que 4).

D’autre part, depuis plusieurs mois, nous sommes victimes de pratiques de la part de la direction nationale qui, pour le moins, sont loin de la démocratie.

Lors des élections européennes, au moins dans notre région, la direction nationale nous a imposé la candidature de Mélenchon et la consultation des adhérents s’est faite après cette décision. On nous a ensuite expliqué que ce vote n’avait pour but que d’entériner la décision de la direction nationale (Mélenchon, qu’après son élection, nous n’avons plus revu dans la région, si ce n’est pour venir soutenir la candidature de Christian Piquet pour les régionales).

Lequel Christian Piquet nous a été imposé par la direction nationale pour les régionales malgré le vote des adhérents qui avaient élu Charles Marziani comme tête de liste régionale.

Quant au futur rapport de la commission « transformation du Parti », il est à rappeler qu’elle n’a siégé que rarement depuis le dernier congrès et que la prochaine réunion, prévue dans l’urgence, doit se tenir à une date qui nous paraît pour le moins curieuse, le 8 mai.

Comment, dans ces conditions, prendre le résultat de son travail au sérieux ?

Déjà la direction nationale est en négociations avec les actuelles formations du front de gauche pour préparer les prochaines élections cantonales, présidentielle, législatives…

D’autres points ont été soulevés donnant à penser que les adhérents ne sont pas pris en compte comme ils devraient l’être dans un parti comme le nôtre.

Dans ces conditions, à quoi sert un congrès si c’est pour nous informer que Mélenchon sera le candidat du front de gauche aux présidentielles ?

Quant au remplacement de Marie-George Buffet, comment expliquer que celle-ci puisse déclarer dans les médias que c’est Pierre Laurent qui lui succédera comme 1er secrétaire sans même attendre l’avis des adhérents ?

Lors de cette assemblée, les communistes des Bastides se prononcent unanimement pour un parti respectueux de ses fondamentaux, qui se renforce pour changer la société au service de l’intérêt des citoyens, en soutien avec les luttes.

Dans ces conditions, pourquoi un congrès ? Assurer l’intérim aurait été suffisant.

Par contre, les communistes des Bastides apprécient la décision nationale de campagne sur les retraites et se déclarent prêts à œuvrer dans ce sens.

A partir de ces quelques exemples, l’assemblée générale des communistes des Bastides considère que celle-ci tient lieu de conférence de section.

Les communistes émettent le souhait que cette déclaration paraisse dans le presse du Parti (Les Nouvelle 81 et l’Humanité).

2 commentaires

le gouvernement ne recule devant aucun moyen, y compris ceux qui rappellent les plus tristes heures de l’histoire de notre pays, pour détourner la colère des masses, le 1er mai tous ensemble…

Insupportable surenchère haineuse du gouvernement pour diviser les travailleurs

Le plus grand nombre des travailleurs, des retraités, des jeunes subit une vie plus dure, plus chère, craint pour son revenu, son logement, son emploi, sa retraite, son avenir.

Ils ne se trompent pas. Le patronat programme des centaines de milliers de licenciements. Le gouvernement l’encourage et se prépare à liquider des pans entiers des services publics, de la fonction publique, de la Sécurité sociale, notamment du système de retraite solidaire par répartition.

La « solidarité », le rassemblement, voilà exactement ce qui l’effraie ! Il sait que des forces énormes existent dans ce pays pour mettre en échec sa politique au service du profit capitaliste, même prétextée par la « crise ». Par centaines de milliers, dans l’industrie, à la SNCF, dans les hôpitaux, à l’éducation nationale,… les salariés luttent. Le 1er mai annonce le démarrage d’une grande bataille convergente pour les retraites.

Face à cette réalité, le gouvernement ne recule devant aucun moyen, y compris ceux qui rappellent les plus tristes heures de l’histoire de notre pays, pour détourner la colère des masses.

Le bras droit (extrême-droit) de Sarkozy, Brice Hortefeux se lance ainsi dans une surenchère après tous les débats malsains lancés par l’homme sans fidélité, Besson, sur l’identité nationale et l’interminable campagne de haine auto-suggestive à propos de la Burqa.

Hortefeux, suivant de près Le Pen, veut trier les bons et les mauvais Français, « déchoir de leur nationalité » certains. Cela ne manquera pas de rappeler à nos anciens le triste épisode des lois rétroactives de Vichy, par lesquelles les serviteurs du nazisme, contestèrent à certains de nos compatriotes leur qualité de Français.

Qu’on ne se méprenne pas ! Nous n’avons aucune sympathie, et même clairement une totale aversion, pour ces « barbus » qui, se prétendant investis par une religion, mènent une campagne obscurantiste dans notre pays. Ils sont les premiers à se réjouir grassement de la publicité faite à leur prosélytisme par ces ministres indignes. Union d’intérêt dans la haine !

Mais nous ne sommes pas de ceux qui assimilent prêtres et pédophiles, footballeurs et proxénètes, personnes d’origine juive et extrémistes religieux hassidiques qui imposent à leurs enfants le port ridicule du chapeau rond et des bouclettes.

De même, nous refusons tout amalgame entre une frange militante extrémiste, de toute origine, qui fait de l’islam le véhicule de son action politique ultraréactionnaire et nos voisins, nos collègues, souvent nos compatriotes issus des pays où la religion musulmane est dominante (réciproquement pour nos camarades issus eux-mêmes de cette immigration).

Inventer et exciter des haines entre ceux qui ont les mêmes intérêts de classe, les mêmes aspirations à vivre mieux, c’est vieux comme le capitalisme.

A toutes les époques, il s’est trouvé aussi des hommes et des femmes de gauche, aussi de droite, des républicains pour refuser ces pratiques politiques.

Nous faisons appel à eux aujourd’hui pour couper court à cette dangereuse dérive qui fait le lit des extrémistes de droite, de Le Pen aux intégristes de toutes les obédiences.

La polygamie, le mariage légal avec plusieurs épouses, est interdite en France pour tous ; pas le fait d’avoir plusieurs maitresses ou amants. En revanche, l’exploitation de la femme, la captation des allocations familiales destinées à sa famille est illégale. Que la loi, strictement la loi, punisse les uns comme les autres, s’il y a lieu.

Masquer son visage dans les lieux publics est déjà interdit, pour des raisons de bon sens, par la loi. Arrêtons de banaliser, voire d’encourager, la pratique sectaire effrayante de la burqa et battons-nous, rassemblons-nous, pour l’école publique, pour la cohésion nationale, pour le progrès social !

Mais nous ne nous laisserons pas davantage entraîner dans ces débats malsains qui détournent la colère du peuple contre le peuple. Personne n’a jamais songé à ôter leur nationalité française aux grands escrocs de la finance et de la politique…

Honte aux élus, de droite et de gauche (autant pour nous : que Gerin se taise et réfléchisse!) qui, par opportunisme, stupidité ou malveillance accompagnent, consciemment ou non,  le pouvoir sur sa pente fascisante !

Messieurs les ministres Hortefeux, Besson, Monsieur le Président de la République, nous ne vous combattons non parce que vous appartenez aux franges les plus favorisées de notre société, mais nous vous combattons parce que vous défendez les intérêts de ces classes privilégiées qui écrasent le peuple dans toutes ses composantes, tentent de les dresser les unes contre les autres pour maintenir leur domination, compromettent l’avenir de notre nation dont 1789 a commencé à construire l’accomplissement dans la Liberté, l’Egalité et la Fraternité.  

Et l’internationalisme !

Le 1er mai ; soyons le plus nombreux possible pour défendre les droits des travailleurs, en conquérir d’autres !

Retraites public/privé :Les mensonges éhontés-Samedi 1er rendez vous à 10H30 Place du 8 Octobre à St-Quentin

 Retraites public/privé : on ne peut pas les laisser dire !

Mesurons-le ! La fonction publique est la cible de la nouvelle contre-réforme des retraites, avec le report de l’âge de départ, un nouvel allongement de la durée de cotisation, de nouveaux prélèvements injustes…

L’objectif du pouvoir est autant de diminuer les droits à la retraite des fonctionnaires, comme des salariés du privé, que de détruire un élément constitutif du statut de la fonction publique. L’attaque va de pair avec l’offensive générale contre les dépenses publiques et sociales, les services publics de l’Etat, au nom de la « dette publique » creusée par le gouvernement.

Une campagne médiatique de grande ampleur est lancée pour propager des mensonges éhontés sur les soi-disant « privilèges » des fonctionnaires. La même avait sévi pour tenter de justifier le passage de la loi Fillon en 2003. Cela ne les empêche pas de recommencer.

Le quotidien « Aujourd’hui/Le Parisien » publie notamment un tableau de comparaisons qui se veut accablant. Sauf qu’aucune de ses comparaisons n’est valide !

Mensonge 1 : il est faux d’écrire que les fonctionnaires partent plus tôt. L’âge de départ à la retraite des fonctionnaires, en moyenne 59 ans, correspond à l’âge de cessation d’activité. Dans le régime général, 60% des salariés sont hors emploi au moment de valider leur retraite, en moyenne à 61,5 ans. Ils sont pris en charge par l’assurance chômage, sont en préretraite ou en invalidité. L’âge moyen de cessation d’activité des salariés du privé est en fait de 57 ans.

Mensonge 2 : il n’y a pas lieu de faire des comparaisons malveillantes pour laisser entendre que les fonctionnaires paient moins de cotisations. On ne peut pas comparer de taux de cotisations. Cela n’a pas de sens. Les fonctionnaires ne cotisent pas mais subissent une retenue pour pension de 7,85% du traitement brut. L’Etat est à la fois l’employeur et le payeur des retraites. Il n’y a pas lieu d’avoir de caisse particulière alimentée par cotisation. Ce que l’on peut comparer, c’est le niveau des salaires nets du privé et des traitements nets de la fonction publique. Il apparaît alors que les cadres fonctionnaires sont moins bien payés que leurs collègues dans le privé, notamment les débutants (enseignants, à peine 1300 euros!) et que les travailleurs peu qualifiés sont un peu mieux payés en fin de carrière.

Mensonge 3 : il est faux d’écrire que le mode de calcul des pensions avantage les fonctionnaires. Pour les fonctionnaires, elles sont calculées sur les 6 derniers mois. Pour les salariés du privé, maintenant, sur les 25 meilleures années.

Mais dans la moitié des cas aujourd’hui, et cela risque de s’aggraver, les salariés du privé ne finissent pas leur carrière avec leur meilleur poste. Calculer leur retraite sur les derniers mois ne serait pas du tout avantageux (En revanche, il faut retourner au calcul sur les 10 meilleures années, supprimé par les lois Balladur-Veil de 1993).

Dans la fonction publique, les primes ne sont pas prises en compte. Elles peuvent atteindre 40% du revenu. La perte sèche en termes de « taux de remplacement » est très lourde.

Comble de la malhonnêteté, certains journalistes vont jusqu’à omettre que les fonctionnaires n’ont pas de régime complémentaire obligatoire de type AGIRC/ARCCO et comparent retraite des fonctionnaires avec la seule retraite de la CNAV.

Mensonge 4 : certains journaux avancent des comparaisons, intellectuellement malhonnêtes, entre la moyenne des pensions du public et celle du privé. Ils arrivent à prétendre que les fonctionnaires retraités toucheraient jusqu’à 600 euros de plus par mois. Faux, faux et archi-faux !  

A carrière et qualification équivalentes, les fonctionnaires et les salariés du privé touchent actuellement à peu près la même retraite. Dans les fonctions publiques hospitalière et territoriale, la moyenne de retraite sont encore plus basse. Dans la fonction publique d’Etat, la proportion d’emploi de cadre est 3 fois plus importante que dans le privé.

Les retraités de la fonction publique ont, beaucoup plus souvent, notamment en ce qui concerne les femmes, moins discriminées que dans le privé, pu avoir une carrière relativement complète. L’Etat ne sert d’ailleurs de pension qu’aux fonctionnaires ayant effectué au moins 15 ans de service.

Dans les retraites du privé servies par la CNAV, on retrouve quantité de carrières incomplètes, voire parcellaires, par exemple de salariés passés travailleurs indépendants qui n’ont cotisé que quelques années, de femmes qui sont restées sans emploi très longuement etc… D’où les moyennes très différentes et incomparables au sens strict.

Salariés du privé, fonctionnaires, ne nous trompons pas d’adversaire ! Ceux qui veulent que nous touchions moins de retraite, les uns et les autres, sont les mêmes : les patrons et les capitalistes ! Dans un cas, ils veulent récupérer à leur compte les cotisations sociales qui servent à assurer une retraites aux anciens salariés du privé, dans l’autre, ils veulent récupérer l’argent public de l’Etat qui sert à assurer une retraites aux anciens fonctionnaires.

Nous en avons l’expérience. Depuis 1993, ils « réforment » les retraites en tentant de nous opposer entre nous, de nous opposer aux salariés relevant des régimes spéciaux. Le résultat est là, les retraites ont déjà perdu 20% de pouvoir d’achat.

Le seul alignement que nous pouvons accepter, c’est un alignement par le haut de chaque prestation, tantôt plus favorable dans le privé, tantôt dans le public. Ainsi, la prise en compte de la maternité est meilleure dans le privé (2 ans) que dans le public (1 an pour les enfants nés avant 2004 si la femme était fonctionnaire à ce moment). Pour le calcul des pensions de réversion, le régime privé offre un meilleur taux, 54%, mais dans des cas beaucoup plus restrictifs que le public (50% sans condition de revenu du conjoint survivant). Pour les emplois pénibles, des professions comme les égoutiers, les gardiens de prisons, certains militaires peuvent partir avant 60 ans dans le public. Certains patrons voudraient envoyer en sous-sol ou en Afghanistan des papys ! Ce n’est pas notre cas. Des retraites anticipées doivent être prévues pour toutes les professions pénibles pour maintenir des conditions de vie équivalentes pour tous. Etc…

Les prestations de retraites du privé et de la fonction publique sont grosso modo équivalentes. L’existence du code des pensions civiles et militaires pour les fonctionnaires tire sa pleine justification de la mission de service public qui est la leur.

Le gouvernement veut utiliser des arguments spécieux sur les retraites pour le détruire, détruire le statut de la fonction publique. Il veut supprimer plus facilement des centaines de milliers d’emplois, privatiser, détruire l’esprit de service public basé sur l’impartialité et les valeurs de la République.

On voit ce que ça donne à France Télécom, que nous soyons salariés, fonctionnaire, usagers ou simple citoyens. Ne laissons pas faire !

Unité public/privé pour défendre nos systèmes de retraite respectifs! Ensemble mettons en échec le projet du gouvernement !

1 Commentaire

Un historique de la conquête et de la défense des droits à la retraite (par Aimé RELAVE – CGT)


Rappel historique de la conquête du droit à la retraite

 

Nous reproduisons un article particulièrement intéressant d’Aimé Relave, syndicaliste CGT de la Métallurgie, conseiller de la CGT sur les questions de retraite pendant des années, administrateur honoraire, toujours pour la CGT, de plusieurs organismes de retraite.

 

Il dresse un historique précis de la conquête, puis de la défense, du droit à la retraite en France. Il permet de comprendre d’où viennent, ce que signifient, les prestations de retraite (ex : les 37,5 annuités, le minimum contributif, les retraites complémentaires) à la fois comme droits pour les retraités et comme résultat d’une lutte incessante contre le patronat et, en général, contre le gouvernement.

 L’article ne traite pas directement du financement, sauf pour rappeler la faillite des régimes par capitalisation après la guerre.

 Dans le débat confus que le pouvoir a ouvert avant de tenter de faire passer son projet de loi à la va-vite cet été, ces rappels ne peuvent qu’aider les militants.

  LA RETRAITE

 Contribution à une connaissance historique et sociale de la retraite dans notre pays, par Aimé RELAVE.(repris du site de l’Unam)

Ce document ne prétend pas à l’exhaustivité dans la chronologie de la mise en application des différents régimes de retraite. Il se veut beaucoup plus simplement une contribution à une connaissance historique et sociale de la retraite dans notre Pays.

°°°°°°°°°°°°

La France de l’ancien régime est essentiellement une France rurale, faite de petites exploitations étroitement liées à une vie collective au niveau du village. Le paysan accablé de charges de toutes sortes vit dans un état de peur et d’insécurité permanente.

Dans ce contexte, la situation du vieillard dépend de sa fortune. S’il est noble n’ayant jamais travaillé de sa vie, l’âge ne changera rien à sa condition. S’il est roturier (commerçant, bourgeois, gros fermier,) il demeurera à la tête de son patrimoine jusqu’à sa mort. Enfin s’il est pauvre, le travail restera son lot jusqu’à ce qu’il s’épuise à la Œtâche.

Dans ces conditions la notion de retraite au sens où nous l’entendons aujourd’hui, temps de repos légitime après une vie de travail n’existe pas encore. Elle est en quelque sorte à conquérir.

C’est au XVII ème siècle que Colbert crée : Établissement National des Invalides de la Marine L’ENIM. C’est la première structure administrative, toujours en fonction aujourd’hui, et qui prévoit une prise en charge pour les marins qui soit pour de raisons d’incapacité physiques ou d’âge ne sont plus aptes à naviguer. A travers la réalisation de cet organisme, la démarche royale est double : sous la promesse d’une pension à un âge donné on enrôle des jeunes gens qui vont permettre à la flotte royale d’aller à la conquête de nouvelles terres. Beaucoup ne reviendront pas d’où un risque financier limité, et la pension qui sera versée à ceux qui auront rempli leur contrat, les empêchera de retourner pirater en mer faute de moyens de subsistance.

A noter également que les agents chargés de prélèvements de l’impôt les  honnis au moment de la révolution avaientfameux Fermiers généraux  constitué une caisse de retraite en 1768.

A travers le siècle des Lumières, la montée en puissance de la bourgeoisie, les progrès des sciences apparaissent. Il se développe une évolution de pensée dans laquelle l’homme se découvre capable de maîtriser les évènements de son existence.

Il convient également de relever à cette époque les premières études démographiques qui font apparaître une réduction de l’importance des familles et une légère augmentation de l’espérance de vie.

Une lente évolution conduit du moral au légal et du religieux au laïc. Au fil des siècles la dimension religieuse qui a prédominé à travers la notion de charité va s’atténuer au profit de celle du social puis du droit.

Dans la société de l’ancien régime, l’oisiveté était la marque de l’homme bien né. Le travail vécu comme un avilissement et une fatalité. A partir de la seconde moitié du 17ème siècle l’avènement d’une classe bourgeoise active, dynamique, entreprenante donne progressivement une autre signification au travail. C’est par le travail que l’individu devient un citoyen et accède au droit à l’assistance s’il est dans l’impossibilité de travailler. La notion de solidarité fondement de la société contemporaine émerge et ira žen se développant.

La déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen du 24juin 1793 en jette les fondements à travers son article 26. « Les secours publics sont une dette sacrée, la société doit la subsistance aux citoyens malheureux soit en leur procurant du travail soit en assurant les moyens d’exister à ceux qui sont hors d’état de travailler ».

Le 19ème siècle est marqué par le développement industriel et financier du pays. Création de grandes entreprises, de grandes banques, développement du capitalisme. Parallèlement le monde du travail mis dans l’impossibilité de s’organiser, par le maintien de la loi Le Chapelier qui supprimait les corporations et le droit d’organisation, est confronté à une exploitation généralisée, bas salaires, travail des  qui engendre une paupérisation et une dégradationfemmes, des enfants, aggravée de l’état sanitaire de la population et de son espérance de vie.

Dans ce contexte de difficultés, le mouvement ouvrier tente de s’organiser, de lutter et d’imposer des droits sociaux. C’est aussi l’émergence des grands courants socio-révolutionnaires.

Jusqu’en 1884, date de reconnaissance du droit à l’organisation syndicale des travailleurs, le mouvement Mutualiste va constituer le creuset de l’action revendicative. Parallèlement des systèmes d’épargne, de prévoyance, de retraite, se mettent en place au niveau des entreprises.

En 1853 les divers fonds de pension des fonctionnaires sont remplacés par un droit de chaque fonctionnaire inscrit « au grand livre de la dette publique » et financé par le budget courant de l’Etat. Un droit à pension est ouvert à 60 ans après 30 ans de service sur la base de 1/60ème par année de service.

Dans de grandes entreprises des systèmes de retraite sont crées, retraite des cheminots en 1894 qui sera suivie par une loi d’unification des régimes de retraite des grands réseaux en 1909. A la même période, la loi du 29 juin 1894 sur les ouvriers mineurs rend leur affiliation obligatoire à une caisse de retraite. Création en 1895 de la caisse de retraite des employés du Métropolitain parisien.

Les employés des industries électriques et gazières seront couverts par un régime propre mis en place 1909 et élargi en 1938.

En 1895 au Congrès de Limoges les différentes organisations syndicales fédérées se regroupent et constituent La Confédération générale du travail. (C.G.T.). Il n’est pas inintéressant de noter que les 3 revendications de base sont alors :
- La journée de huit heures.
- L’augmentation des salaires.
- et la retraite à 60 ans.

Le premier Congrès de la Fédération Nationale des Moyens de Transports (CGT) en 1902, consacre une partie de ses travaux à cet épineux problème de la retraite, prenant très clairement position pour le système de répartition .

A partir de là, la notion d’un droit à la retraite se développe dans le monde du travail. Le débat ouvert conduit à l’examen puis à l’adoption par le Parlement le 5 avril 1910 de la première loi de généralisation dite loi sur les retraites ouvrières et paysannes ROP.

Dès son adoption ce texte qui propose la retraite à 65 ans pour 30 années de cotisations (l’âge sera abaissé à 60 ans pour les métiers les plus pénibles en 1912) se heurte a une forte opposition de la C.G.T qui considère le montant insuffisant et aléatoire à partir d’un âge d’attribution jugé trop tardif et parle de la « retraite pour les morts ».
, responsable politique socialiste‘Pour étayer ce constat Paul Lafargue déclare « J’ai cité dans mes articles de l’Humanité un rapport de 1901 qui indique qu’en 1896, il ne restait que 7% des salariés âgés de 60ans. J’en ai cité un autre de Bertillon qui montre qu’à 65 ans il ne reste en France que 7% de la population et à Paris 4% ».

La « mise en carte » à travers l’adhésion au système rend le monde ouvrier méfiant, et la modicité de la retraite promise, notamment par rapport à celle acquise par les cheminots ou les mineurs à travers leurs régimes spéciaux n’incite guère les salariés à sacrifier le présent déjà difficile pour un avenir très hypothétique.

Par ailleurs le monde paysan qui représente la majorité de la population reste très méfiant à l’égard de cette nouvelle loi .Cette situation conduira plus tard le législateur à créer une structure sociale propre . Enfin la gestio’pour le monde agricolen du système fondé sur l’épargne individuelle est encore embryonnaire. Elle est extrêmement lourde et compliquée. La latitude laissée aux employeurs en matière de prélèvement, et de reversement des cotisations aux différentes caisses chargées d’en assurer le service et la gestion en aggravent encore les difficultés. Ainsi malgré les encouragements de certains leaders politiques parmi lesquels Jean Jaurès qui font confiance à ce système et incitent les travailleurs à y adhérer, la loi de 1910 ne sera pratiquement pas appliquée.

Au lendemain du premier conflit mondial alors que se développe une  sont les“inflation dont les retraités et les petits épargnants premières victimes et qui conduira à la crise économique des années trente, le système a montré ses limites.
Seulement 3,5 millions de retraités sur 11 millions de retraités potentiels touchent au maximum 7% de leur ancien salaire. Paradoxalement se maintient un courant de développement de la retraite en particulier à travers la création de régimes spéciaux.

Loi du 22 juillet 1922 créant la caisse autonome mutuelle de retraite des transports secondaires CAMR.
Loi du 14 avril 1924 instaurant un régime unique de retraite en faveur des fonctionnaires civils et militaires.
A partir de 1922 se poursuivra un débat parlementaire qui va conduire au vote des lois des 5 Avril 1928 et 30 Avril 1930 sur les Assurances sociales.

Les caractéristiques essentielles en sont : Assurance obligatoire minimum pour tous les salariés qui ont un revenu inférieur à 18.000 francs par an, c’est la notion de plafond d’assujettissement. Financement assuré par des cotisations proportionnelles aux salaires, répartition 50/50% entre le salarié et l’employeur.

Risque retraite géré dans des caisses de capitalisation distinctes des caisses maladies gérées en répartition. Versements capitalisés à un compte individuel d’assurance 30 ans de versements donnant droit à 40% du salaire annuel moyen depuis l’âge de 16 ans. Droit à retraite ouvert à 60 ans. Libre choix de la Caisse par l’assuré.

Création d’une Caisse départementale assurant le service des prestations de ceux qui n’ont choisi aucune caisse. Ainsi pour la première fois est posé le principe que les assurances sociales sont des assurances au sens technique, c’est-à-dire un système de couverture reposant sur des données de statistiques sociales. Ce système est globalisé et rendu obligatoire.

L’application de ce dispositif se heurte à de multiples difficultés, d’abord en matière de gestion à travers le nombre de salariés concernés 5 millions. Le nombre de caisses est considérable jusqu’à 730 dont 180 gérées par la mutualité.
Ensuite au niveau du prélèvement des employeurs indélicats conservent par-devers eux les cotisations des salariés. Par ailleurs le patronat qui gère seul les allocations familiales dans un esprit de paternalisme et de fidélisation à l’entreprise n’entend pas pour de multiples raisons s’investir dans ce nouveau système.

L’Etat qui a besoin d’argent convoite les réserves des assurances sociales. Il finira par investir 75% de celles-ci dans un plan contre le chômage. L’inflation et la guerre engloutiront le reliquat. Du côté des salariés une certaine crainte s’exprime. La CGT considère que le prélèvement salarial aggrave les difficultés des salariés et revendique le financement à la seule charge de l’employeur. Enfin un régime d’assurance sociale pour l’agriculture est promulgué le 30 Avril 1928.

Postérieurement la création par le Front populaire d’un cadre légal permet la signature d’accords de branches couvrant pour les catégories exclues des assurances sociales les mêmes risques pris en compte par ces dernières. C’est le début du paritarisme avec en 1937 un accord intervenu entre l’Union des industries Métallurgiques et Minières UIMM et la Fédération nationale des syndicats d’ingénieurs qui institue un régime de retraite et de prévoyance pour les ingénieurs et assimilés « Non assujettis à la loi sur les assurances sociales ». D’autres accords interviennent dans le secteur de la chimie, de l’aéronautique, des travaux publics. En 1945 plus de 200.000 salariés seront couverts par des régimes « reconnus d’équivalence » aux assurances sociales.

En 1941 en pleine guerre et occupation le pays est dans un marasme économique profond. Les fonds des assurances sociales prélevés pour d’autres usages ont disparus, la misère des retraités est terrible, le gouvernement est contraint de prendre une mesure à leur égard. Ce sera la création de l’Allocation aux vieux travailleurs salariés. AVTS (14 mars 1941) attribuée sous condition de ressources. Parallèlement le gouvernement remplace la capitalisation par la répartition dans le ”financement du système.

La Sécurité sociale

Aux premières heures de la libération en 1945 le gouvernement provisoire met en place les fondements d’un système de Sécurité sociale décidé par le Conseil national de la résistance (C.N.R.). Ambroise CROIZAT, Ministre communiste et responsable de la fédération C.G.T. de la métallurgie en sera un des principaux artisans.

L’ordonnance du 4 octobre 1945 institue un régime de Sécurité sociale garantissant tous les citoyens de la naissance à la mort. Tous les employeurs et salariés sont tenus de cotiser dans la limite d’un plafond de 140.000 francs par an.

L’ordonnance du 19 octobre 1945 officialise le régime de retraite par répartition pour le généraliser à l’ensemble de la population. La loi du 22 mai 1946 qui promulguait cet objectif sera votée à l’unanimité par l’Assemblée Nationale mais jamais appliquée.

La précarité économique du pays, l’hostilité des non salariés commerçants, artisans, etc. celle du monde agricole et surtout celle du patronat à un système de protection sociale dont ils ne relèvent que l’obligation de cotisation sans mesurer en retour le caractère social et économique feront avorter le projet d’universalité. Conjointement les réticences des régimes spéciaux et des cadres à voir leur régime intégré dans un fonds commun conduiront en finalité le législateur à prendre en compte ces différentes réactions.

Le Gouvernement reprend sa copie pour définir les conditions d’extensions de la Sécurité sociale aux professions non salariées et aboutit à la loi du 17 janvier 1948 complétée par la loi du 10 juillet 1952 qui instaure 4 grands groupes de non salariés :
Les artisans.
Les commerçants et industriels.
Les professions libérales.
Les professions agricoles.

Ces mêmes catégories vont dans les années suivantes s’organiser et mettre en place leur propre structure. Les commerçants avec l’Organisation nationale de l’industrie et du commerce O.R.G.A.N.I.C en 1948.

Les artisans avec la Caisse Nationale Autonome d’assurance vieillesse des artisans- C.A.N.C.A.V.A. également en 1948. Et les agriculteurs avec la Mutualité Sociale Agricole M.S.A. en 1952. La période de l’immédiate après guerre va conduire à la promulgation d’un certain nombre de lois destinées à ancrer la sécurité sociale dans la vie quotidienne des français notamment à travers la fixation de règles et de grands principes de fonctionnement. Celui-ci étant assuré par un organisme commun la Caisse nationale de Sécurité Sociale.
Elle recouvre la famille, la maladie, les accidents du travail et l’assurance vieillesse. Pierre Laroque un des concepteurs de la Sécurité sociale en sera le premier directeur.
En matière d’évolution des ressources des retraités il convient de retenir la loi du 23 août 1948, destinée à garantir le pouvoir d’achat des pensions notamment par un mécanisme d’indexation de celles-ci sur les salaires. Cette loi comportera également un élément important puisque dans l’esprit de l’ordonnance du 2 février 1945 elle va ouvrir un droit à une pension de réversion.

Les Conseils d’administration sont gérés par les représentants élus des salariés et des employeurs. Les administrateurs salariés sont majoritaires. Sans entrer dans le détail de la mise en place du système, il convient de souligner le rôle important de la C.G.T. et de ses militants qui assument d’importantes responsabilités à tous les niveaux de l’organisme.

En effet au-delà de l’opposition du patronat et des non salariés à la mise en place de la Sécurité Sociale, il convient également de relever le refus, dans un premier temps, de la Mutualité qui craint de perdre la gestion de ses caisses, et celui de la C.F.T.C de siéger dans les conseils d’administration d’un organisme qu’elle craint de voir étatisé et dans lesquels elle s’estime insuffisamment représentée.

Dans le prolongement de la réglementation des assurances sociales, et confronté à une économie totalement exsangue le gouvernement maintien le droit à la retraite à 60 ans pour 30 ans de cotisations. Mais il ne peut aller dans l’immédiat au-delà de 20% du salaire des 10 dernières années d’activité et à 40% à 65 ans en matière de pension. Conjointement à la demande de la C.G.T. Ambroise Croizat met en place une commission tripartite (salariés, employeurs, experts, techniciens) chargée de définir les conditions de Pénibilité pouvant conduire à un avancement de l’âge de la retraite pour des emplois déterminés.

Notons encore pour ce qui concerne l’assurance vieillesse la convention du 14 mars 1947 qui intègre les cadres et les salariés exclus des assurances sociales dans la Sécurité sociale et crée dans le même temps l’Association générale des institutions de retraites de cadres (AGIRC) chargée de fédérer ces différents organismes. Le financement de ces retraites étant assuré par des cotisations salariés-employeur prélevées sur la partie de la rémunération supérieure au plafond de la sécurité sociale.

Par ailleurs les caisses AGIRC comportent dans leur réglementation une action sociale importante et une prévoyance collective. Ces organismes sont gérés de manière paritaire par des administrateurs élus et fonctionnent sur le principe du point. comme élément de calcul des droits a pension au lieu du trimestre en application à la Sécurité sociale.

A noter également dans la même période 1945 que les multiples régimes de collectivités locales sont regroupés dans une Caisse nationale des agents des collectivités locales – La C.N.R.A.C.L. – et que les transports parisiens – R.A.T.P.- créent également leur régime propre en 1948 en intégrant les acquis du régime créé antérieurement pour le Métropolitain parisien.

L’immédiat après-guerre voit s’opérer une gigantesque dévalorisation de l’épargne accumulée. Les rentes n’étant pas indexées, leur pouvoir d’achat devient dérisoire. Parallèlement l’inflation avoisine 50% par an entre 1945 et 1951. Cent francs débuts 1945 ne représentent plus fin 1951 que 10 francs en pouvoir d’achat. Cette faillite de la capitalisation dont les conséquences seront particulièrement difficiles pour les personnes âgées et les retraités sera compensée, en partie par les régimes par répartition. Elle marquera profondément les esprits.

C’est dans ce contexte qu’interviennent deux décisions qui marqueront de manière durable la structuration du système de retraite de notre pays.

La loi du 11 février 1950 qui crée le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), mais également les Conventions collectives et ouvre à l’intérieur de celles-ci la possibilité de création de retraites complémentaires par branche d’industrie ou par profession, à l’image de la retraite des cadres.

Ainsi que les Lois des 27 mars et 30 Juin 1956 promulguées par le gouvernement de Front Républicain qui instaure le Fonds National de Solidarité (F.N.S) versé sous conditions de ressources, et financé par différents impôts dont le plus célèbres était la vignette auto.
Le produit de L’AVTS ou d’une retraite avec le FNS donne Le Minimum vieillesse.

Pour exprimer la modicité des retraites à cette époque il faut avoir à l’esprit que 60% des retraités du régime général étaient éligibles au F.N.S. au moment de sa mise en place. Aujourd’hui ils sont aux environs de 5 %. Depuis 2008 l’Allocation Solidarité aux personnes Âgées ASPA a •remplacé le FNS.

En janvier 1962 Pierre Laroque publie au nom de la Commission d’étude des problèmes du vieillissement qu’il a présidé un rapport qui va conduire à l’émergence et au développement de tout ce qui concerne aujourd’hui le service aux personnes âgées.

Au niveau du régime général, les ordonnances de réformes de la Sécurité Sociale du 21 Aout 1967 conduisent entre autre à l’éclatement du système et à la création de trois Caisses Nationales dont la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse des Travailleurs Salariés (C.N.A.V.T.S.). Les élections des administrateurs sont supprimées et le paritarisme est instauré dans la composition des conseils des Conseils d’administration.

Le 10 janvier 1966 la CGT et la CFDT élaborent une plate-forme revendicative commune sur les principaux besoins socio-économiques.
Tout au long des années qui vont suivre, des journées d’action nationales (notamment contre les ordonnances de réforme de la Sécurité sociale) et de multiples débrayages dans les entreprises vont constituer les ferments mobilisateurs qui conduiront au grand mouvement de mai 1968 ou plus de 10 millions de travailleurs seront dans la rue.

• La retraite est au cœur des mots d’ordre qui mobilisent le monde du travail en ces temps : Droit à la retraite à 60 ans
Revalorisation conséquente des pensions travail.

Ces exigences se fondent sur deux points essentiels :
F D’une part, la modicité des pensions servies révolte les retraités qui se considèrent discriminés dans un pays en plein développement économique ;
F D’autre part, une inadaptation législative fait que nombre de travailleurs entrés au travail dès leur 14e année, ont atteint voire largement dépassés les 30 années exigées, en 1930 puis en 1945, à 60 ans pour une retraite à taux plein. Ils ont, de ce fait, le sentiment de cotiser pour rien sans pouvoir s’ouvrir des droits supplémentaires qui viendraient compléter une pension insuffisante.

Les négociations de mai 68 et notamment le constat de Grenelle, ne répondront pas à l’attente des travailleurs sur cette revendication.
Au lendemain de cette rencontre, la commission administrative de la CGT réunie le 27 mai en fait le constat : «…il reste que le gouvernement et le CNPF n’ont pas accepté de prendre en considération des revendications essentielles présentées par la CGT et particulièrement une augmentation générale des salaires plus substantielle, l’échelle mobile, l’abaissement de l’âge de la retraite… ».

Pendant les années qui suivront ce grand moment, l’action sur les retraites va s’intensifier notamment par la décision de la C.G.T.de créer une Union Confédérale des Retraités .U.C.R .CGT . Celle-ci est constituée en Mai 1969.
Le Président en est Léon Mauvais secrétaire confédéral, le secrétaire général Jean Briquet de la fédération de la construction. Gustave Allyn secrétaire général de l’Union Fédérale des Retraités des Transports participe très rapidement au bureau de l’UCR.
Puis une nouvelle compagne commune CGT-CFDT, qui souligne que de tous les pays du marché commun, la France est celui qui consacre la plus faible part de son revenu aux retraités » parvient à aboutir à des résultats à la hauteur des attentes.
En effet, au cours de la décennie qui va s’écouler entre 1972 et 1983, 24 lois, de multiples décrets et circulaires vont conduire à un bouleversement important au niveau de l’ensemble des régimes.

C’est d’abord loi du 29décembre 1971, dite loi Boulin, du nom du ministre des affaires sociales de l’époque, qui va ouvrir le champ des réformes en ce qui concerne le régime général, elle porte la durée de cotisation pour une retraite à taux plein de 30 à 37,5 années de cotisation.

F Elle élargit le taux de la pension de 40 à 50% du salaire annuel moyen sur les 10 meilleures années d’activité.
F Elle ouvre droit à 2 années de validation par enfant élevé pour les mères de famille.
F A ce sujet il faut souligner ici le résultat de la pression syndicale qui a conduit le législateur à admettre que si pour beaucoup de salariés hommes les 37,5 années de cotisation étaient atteints à 65 ans, il en était autrement pour les mères de famille qui dans leur grande majorité avaient cotisé quelques années avant leur mariage, puis s’étaient arrêtées pour élever leurs enfants et avaient de ce fait beaucoup de difficultés pour justifier de 37,5
F années de cotisations et percevoir à une retraite à taux plein à leur 65ème anniversaire.
F Les pensionnées bénéficient d’une revalorisation exceptionnelle au titre « d’avant loi ».
F Le principe d’une double revalorisation annuelle est mis en place
F Un autre texte législatif assouplit les conditions de reconnaissance de mise en retraite « au titre de l’inaptitude ».
F La bataille pour la retraite à 60 ans se poursuit avec ténacité et des acquis viennent conforter la lutte pour la réalisation de cet objectif, telle la loi du 21 novembre 1973 qui ouvre ce droit aux anciens combattants de la guerre 1939-1945

Celle du 31 décembre 1975 l’étend en direction des travailleurs manuels. Celle du 12 Juillet 1977 aux mères de famille de 3 enfants.
Les lois des 17 juillet 1978 et du 17 juillet 1980 ouvrent le droit à la pension de réversion à tous les divorcés non remariés, et suppriment la durée de mariage exigée dès lors qu’un enfant au moins est issu du mariage.
A noter également durant cette période, la mise en place d’une Loi de compensation inter-régimes. Voté le 24 décembre 1974 par le Parlement. Ce mécanisme a conduit depuis, le régime général à apporter une contribution financière constante aux autres régimes, salariés et non salariés notamment au titre de l’assurance vieillesse, sans aucune participation de l’Etat malgré les engagements donnés à l’époque

Parallèlement, deux accords paritaires intervenus au niveau de l’UNEDIC, l’un en Mars 1972 en direction des salariés en « garantie de ressources licenciement » et l’autre en juin 1977 aux bénéfices des salariés en « garantie de ressources démission » permettent aux bénéficiaires de chacun de ces dispositifs de cesser leur activité à 60 ans, tout en continuant à s’ouvrir des droits pour une retraite à taux plein à 65 ans aussi bien en régime de base qu’en régime complémentaire.
Il est à noter que dans cette période à l’initiative du Premier Ministre en place Raymond Barre ressurgissent des incitations au développement de mécanismes de retraites par capitalisation qui ont pourtant laissés chez beaucoup de retraités de douloureux souvenirs
Dans une période de luttes et de mobilisations intense des travailleurs il est important de rappeler la venue à Paris en avril 1981 de plus de 100.000 retraités à l’initiative de l’U.C.R. CG T avec le mot d’ordre célèbre de Georges Séguy toujours d’actualité ;
Mieux vaut payer des retraités que des chômeurs !
Cette manifestation d’une ampleur jamais égalée constituera indéniablement un vecteur pour la sensibilisation des forces populaires qui se traduira par l’élection du
Candidat de la Gauche François Mitterrand à la Présidence de la République.

Enfin, l’ordonnance du 28 mars 1982 et la loi du 31 mai 1983 inscriront dans l’histoire sociale de notre pays, le droit à la retraite à 60 ans pour lequel depuis près d’un siècle des générations de travailleurs se sont battus sans relâche.

Par ailleurs l’ordonnance se concluait par la volonté des Pouvoirs publics de continuer de travailler, en lien avec les représentants des ŒŒtravailleurs, à une reconnaissance de la pénibilité. 

La mise en place du droit à la retraite à 60 ans s’est accompagnée de quelques aménagements contenus dans la loi du 31 Mai 1983 et qu’il convient de rappeler.

La pression des organisations syndicales et notamment de la CGT, à conduit le gouvernement à établir un montant minimal de pension qui devait garantir au salarié ayant travaillé durant toute sa carrière pour une rémunération équivalente au SMIC à percevoir en retraite un montant de pension supérieur à 50% de celui-ci. C’est à partir de ce constat que fut établi le minimum contributif. Son montant initial était de 2200 francs et représentait alors 62% du SMIC. La CGT revendiquait son indexation sur le SMIC ce qui demeure encore une revendication.

VERS L’AVENIR.

Au prétexte d’une charge démographique financièrement insupportable pour l’économie dans les années à venir, la période qui va suivre sera marquée par des attaques incessantes du patronat. et des milieux financiers contre le droit acquis, notamment au niveau du calcul sur les 10 meilleures années d’activité.
Dés 1983 dans le cadre de la politique de blocage des salaires du gouvernement Mauroy et à partir de la mise en place de la référence au salaire des Entreprises Non Financières Non Agricoles E.N.F.N.A. pour la revalorisation des pensions, un premier coup sera porté au pouvoir d’achat de celles-ci (décret du 29 décembre 1982).
En publiant son livre blanc sur les retraites publié en mai 1991 Michel Rocard, alors Premier Ministre ouvre un débat sur l’avenir des différents systèmes qui va servir de référence et de tremplin pour dès les années suivantes mettre en place des mesures restrictives.
C’est le gouvernement Balladur-Veil qui à travers la loi du 22 juillet 1993 va entamer la série des attaques :
F La durée de cotisations est progressivement portée de 37,5 années à 40 à raison d’un trimestre supplémentaire par an, à compter du 1 janvier 1994.
F La prise en compte du nombre d’années pour établir le salaire annuel moyen (S.A.M.) à partir duquel se réalise le calcul de la pension est elle aussi portée de 10 à 25 années entre 1994 et 2008.

Enfin, la remise en cause de l’indexation des pensions sur les salaires amorcée en 1983 est non seulement confirmée mais aggravée par une indexation sur les prix.
Avec une clause de révision prévue au terme de 5 années d’application qui en réalité ne sera jamais mise en pratique.

Enfin la loi institue un fonds de solidarité vieillesse FSV alimenté par la CSG et différentes taxes. Sa fonction est de prendre en charge les prestations versées par le régime général au titre de la solidarité, chômage, service militaire, bonification pour enfants, etc.…Ce mécanisme conduit à faire dépendre de L’Etat et de son orientation politique des droits pour lesquels les salaires ont cotisé sur la base de leur travail.

En matière d’évolution de la législation sociale, il convient également de noter la loi du 8 Août 1994 qui inscrit dans le droit français deux directives européennes, crée un Livre IX du Code de la Sécurité Sociale et confirme le rôle fédérateur de l’ARRCO et de L’AGIRC ainsi que la séparation obligatoire de la gestion de la retraite avec celle des systèmes assurantiels de type Prévoyance, mutualité, retraite supplémentaire pouvant être pratiqués à l’intérieur des Groupes de Protection sociale.

Le 15 novembre 1995, Alain JUPPE qui vient d’être nommé Premier ministre, présente à l’Assemblée Nationale un plan de réforme de la Sécurité sociale qui prétend entre autre faire progresser « l’égalité devant la retraite » entre les citoyens de notre pays.

Le projet axé sur une réforme des régimes spéciaux prévoit essentiellement l’allongement de la durée de cotisations de 37,5 années à 40 années pour ces derniers La création d’une caisse de retraite des agents de l’État à l’image de celle des agents de la fonction publique est également prévue.
La grève générale aussitôt déclenchée par les cheminots, les gaziers électriciens, les salariés de la RATP et les fonctionnaires conduira à l’abandon quasi immédiat de l’ensemble de ce projet.

En 2000, le gouvernement Jospin harcelé par la droite et le patronat sur ces questions crée le Conseil d’Orientation des Retraites, COR qui a une double mission :

F Suivre l’évolution des régimes de retraite et conduire des travaux d’étude et de prospective (mission remplie auparavant de manière ponctuelle par le commissariat au Plan) ;
F Contribuer à la concertation et aux propositions de réforme, son conseil d’administration associant parlementaires, partenaires sociaux administrations et experts.

A la même période, est créé le fond de réserve des retraites – FRR – destiné à assurer l’équilibre financier des régimes de retraites en 2020 notamment au regard des évolutions démographiques.

Enfin, notons toujours à l’initiative du même gouvernement, la création en 2001 de l’allocation équivalente retraite – AER- qui permet sous certaines conditions aux salariés en cessation d’activité, de percevoir cette prestation entre 55 et 60 ans (à noter que cette allocation avait été supprimée en 2008 et que le gouvernement vient de la rétablir à titre exceptionnel en 2010).

La loi du 21 août 2003 dite loi Fillon, se donne pour objectif d’assurer une réforme des retraites avec objectif l’horizon 2020.

Le législateur fonde son raisonnement sur une augmentation de l’espérance de vie et considère que ce gain doit être partagé entre la vie active et la vie en retraite.

F Il étend aux régimes spéciaux la durée de cotisation de 37,5 années à 40 années, en 2008 et augmente à compter de 2009, la durée de cotisations de 160 à 164 trimestres en 2012 pour l’ensemble des régimes et prévoit des rendez-vous tous les 4 ans 2008, 2012 etc.
F
F Il exprime son attachement au principe de répartition et dans le même temps ouvre la voie aux retraites par capitalisation au sein des entreprises
F Il confirme l’indexation des pensions sur les prix ;
F Il ouvre la voie au cumul emploi retraite ;
F Il se donne comme objectif une retraite minimale égale à 85% du smic en 2008,
F (régime général + complémentaire).
F IL instaure une commission tripartite de consultation sur l’évolution des pensions.
F Consultée une seule fois en 7 ans les avis de celle-ci resteront sans effet
F Il ouvre la voie à un départ anticipé pour les salariés entrés très jeunes dans la vie active au titre de« Longues carrière »

Le droit en Retraite Complémentaire.

Attachée à la défense et à l’amélioration de la Sécurité Sociale et notamment à sa gestion démocratique, la CGT a mené de manière permanente la bataille pour une amélioration conséquente des retraites servies par celle-ci notamment en revendiquant une amélioration de la contribution patronale. Dans le même temps, elle s’est d’abord opposée à la mise en place d’institutions de Retraites Complémentaires en application de la loi du 11 février 1950. En effet à travers leurs structures à caractère paritaire elles permettaient au patronat d’avoir la main mise sur la gestion de ces organismes et l’argent des salariés.
Cependant leur création et leur développement dans de grandes branches d’industrie ; Chimie, Construction, métallurgie, papier carton, transports, etc. ont conduit les Fédérations C.G.T concernées à prendre en compte les intérêts des salariés qui, à travers des accords de branche ou d’entreprises, devenaient participants par leur affiliation et leurs cotisations à ces organismes.
Il faut souligner que ces derniers ont dès leur création revêtu un préjugé favorable aux yeux de beaucoup de salariés. En effet sur la base d’un rapport démographique extrêmement favorable ; beaucoup de cotisants et peu d’allocataires, ils pouvaient commencer à verser un montant de pension certes faible mais particulièrement apprécié par des retraités confrontés à la précarité et qui de surcroît n’avaient jamais cotisé à ce titre !
A l’image de leurs camarades administrateurs des caisses de sécurité sociale, les Administrateurs et Administratrices CGT des Caisses de Retraite Complémentaires ont toujours tout mis en œuvre pour défendre les droits des salariés actifs et retraités dans ces organismes. Beaucoup d’entre eux y ont assumé et continuent d’y assumer des fonctions importantes notamment au niveau des présidences et vice-présidences.

Le développement rapide et quelque peu empirique de ces organismes, notamment dans la période 1950-1955, avait conduit le patronat et les organisations syndicales dont la CGT à chercher y à établir des règles fonctionnement communes notamment en matière de gestion et de compensation financière.

Un premier accord signé le 15 Mai 1957 par l’ensemble des parties concernées avait conduit à la création de L’Union Nationale des Institutions de Retraite des Salariés (U.N.I.R.S.) qui conduisait, entre autre, à établir des paramètres identiques (salaire de référence et valeur de point) entre les caisses adhérentes à la nouvelle Union. Cependant pour des raisons diverses toutes les caisses n’ont pas adhéré alors à celle-ci.

IL faudra attendre l’accord paritaire du 8 décembre 1961 qui crée l’Association des régimes de retraites complémentaires ouvrières A.R.R.C.O. pour voir l’ensemble des caisses regroupées dans cette structure qui a pour mission de réaliser une compensation financière, de tendre à une réglementation commune et d’effectuer un contrôle des institutions concernées.

Conjointement la demande de l’ensemble des salariés à être partie prenante du système s’intensifie, les régimes retraites complémentaires continuent de se développer et en finalité, la loi du 29 Décembre 1972 rendra obligatoire l’adhésion de tous les salariés de l’industrie et du commerce à ce système avec effet au 1er Juillet 1973. Dans le secteur public deux caisses de retraite complémentaire sont créées, l’une L’IPACTE en 1951 pour les cadres non titulaires, l’autre l’IGRANTE en 1959 pour les agents non titulaires. Les deux régimes fusionneront en 1971 pour former L’IRCANTEC, Institution de retraite complémentaire des agents non titulaires de l’Etat et des collectivités publiques.

LE DROIT A LA RETRAITE A 60 ANS.

Farouchement et irréductiblement opposé, d’une manière générale, à l’ouverture du droit à la retraite à 60 ans, le patronat refusait en 1982 toute contribution financière supplémentaire nécessaire pour sa mise en place dans les régimes complémentaires AGIRC et ARRCO. Ce qui en application des règles financières en vigueur, dans ces structures conduisait les salariés à partir en retraite à 60 ans avec un abattement de 22% de leur pension !
Autrement dit une situation intolérable et insupportable.
Il fallait trouver un financement supplémentaire pour pallier à la carence patronale.
Sous la pression des organisations syndicales des négociations tripartites Gouvernement – organisations syndicales – patronat s’ouvraient et conduisaient en finalité à un relevé de décisions le 24 janvier 1983 avec les Pouvoirs Publics et à un accord paritaire entre les organisations syndicales et le patronat le 10 Février 1983 (Le taux de rendement c’est-à-dire le rapport en montant de pension de 100 f ou euros de cotisation versés était alors de 13.33% IL est aujourd’hui de 6.59%)
Il conduisait L’Etat à apporter à titre exceptionnel une contribution financière pour une durée estimée à 7 ans afin de permettre l’ouverture du droit la retraite à 60 ans sans abattement. Comme les syndicats et surtout le patronat n’entendaient pas voir l’Etat siéger dans les régimes complémentaires alors que celui-ci acceptait néanmoins d’abonder, ces derniers, une structure intermédiaire était crée afin d’y faire transiter la contribution Publique. C’était l’Association pour la Structure Financière A.S.F. devenue Association pour la Gestion du fonds de Financement de l’AGIRC et de l’ARRCO en 2001 A.G.F.F.
L’Etat a cessé sa contribution en 1993, seule demeure aujourd’hui une cotisation paritaire employeur – salariés à l’A.G.F.F. pour équilibrer le système.
Par contre, la mise en place d’un montant minimum de pension complémentaire, à l’image du minimum contributif du régime général demeure encore une revendication.
Son obtention permettrait la réalisation d’une pension au moins égale à 75% du salaire comme le revendiquent la CGT et son UCR.
A noter en 1994 la signature d’un accord établissant au niveau de l’AGIRC une garantie minimale de points G.M.P. pour les salariés cadres ou agents de Maitrise qui ne peuvent pas cotiser à ce titre du fait de la modicité de leur salaire. Cet accord constitue le dernier document paritaire signé en ce domaine par la C.G.T

Tous les autres accords intervenus depuis ont été marqués par des remises en cause des droits acquis.

A noter parmi ceux-ci l’accord de Février 1994 qui en AGIRC gèle la revalorisation du point de retraite et aligne les conditions de réversions des hommes 65 ans jusque là et celle des femmes 50 ans sur l’âge de 60 ans, diminue les majorations pour enfants A l’initiative de L’U.G.I.C.T.-C.G.T. une procédure juridique sera entamée et la cour de cassation donnera raison à notre organisation en confirmant le caractère irréfragable du droit liquidé (arrêt du 23 Novembre 1999).

- L’accord du 25 avril 1996, qui réduit considérablement le nombre de points attribué chaque année entre 1996 et 2000, à partir d’une augmentation du salaire de référence, supérieure à l’évolution des salaires (+3,5%) – parallèlement l’évolution des pensions sera détachée de celle des salaires et se pratiquera en fonction des prix.
- Ce processus particulièrement brutal conduira au-delà d’une fracture fondamentale du principe de répartition à une baisse importante du pouvoir d’achat des retraités.(en 20 ans de 1999 à 2010 le salaire de référence a augmenté de 100 pour 100 % et le prix du point seulement de 36% !)
- En contre partie il permettra à l’A.G.I.R.C. et surtout à l’ARRCO, de constituer des réserves techniques – 60 milliards d’euros en fin 2009 -, qui au prétexte d’aider à supporter la charge démographique entre 2005 et 2020 ont surtout permis au patronat d’éviter toute majoration de sa contribution jusqu’à ce jour et répondu parallèlement aux attentes du monde de la finance, heureux de faire fructifier cette manne à son profit.
- Cet accord, aura d’autres incidences importantes dans l’évolution des régimes complémentaires.
- Il prévoit la généralisation du taux de cotisation obligatoire ARRCO à 6% à compter du 1 janvier 1999.
- Par ailleurs en application des dispositions de la loi du 8 août 1994, les régimes AGIRC – ARRCO deviennent des Fédérations auxquelles les Institutions de retraites Complémentaires IRC doivent obligatoirement adhérer. Les paramètres de fonctionnement, salaire de référence et valeur du point deviennent communs pour l’ensemble des Institutions de Retraite Complémentaires ainsi que les différents avantages servis (majoration pour enfant élevé, ancienneté, etc..). L’accord définit également les modalités de structuration des groupes paritaires de Protection sociale – GPS, qui vont conduire à la fusion des IRC et surtout à une remise en cause de la démocratie – à travers la concentration des pouvoirs décisionnels et la réduction conséquente du nombre d’administrateurs.
- Il prévoit également la séparation de la gestion de la retraite complémentaire de celle de la Prévoyance et d’autres risques et services, assurés par le Groupe.
- L’accord du 10 février 2001 ramènera l’évolution du salaire de référence sur celle de la moyenne des salaires, mais maintiendra l’indexation des pensions sur les prix.
L’accord du 13 Novembre 2003 et celui du 29 Mars 2009 dernier en date s’inspireront de la même politique de pression sur le pouvoir d’achat des pensions et poursuivront la logique de refus patronal d’une contribution supplémentaire.

A noter par rapport à ces deux textes
Que le premier engage un processus de cession du patrimoine social que plusieurs I.R.C avaient acquis, au détriment de revalorisation des pensions pendant une durée donnée, pour permettre aux cotisants et aux allocataires de bénéficier de loisirs agréables et qualité à un cout compatibles avec leurs ressources.
Que le second contient dans ses attendus une pression très forte en direction du Gouvernement pour conduire dans les meilleurs délais une réforme des Régimes de base conformes aux désirs du patronat.

0000000000000000

Depuis plus d’un siècle la conquête du droit à la retraite à 60 ans et celui des moyens de vivre dignement cette période de la vie a mobilisé des générations de travailleurs.
Conquis à travers des luttes qui comptent parmi les plus belles dans l’histoire sociale de notre pays. il s’inscrit encore aujourd’hui en terme de conquête du monde du travail notamment en matière de reconnaissance de la pénibilité qu’elle soit physique ou mentale, face à l’intransigeance patronale et aux atermoiements des Pouvoirs Publics en la matière.
A la veille d’un nouveau et important débat national sur ce sujet, c’est un enjeu de société qui nécessite une mobilisation puissante et permanente. Face aux puissances de l’argent, plus que jamais « avec la CGT le dossier de la retraite reste ouvert » pour imposer des droits nouveaux.

Aimé Relave mars 2010.

Merci à Marcel Bacteman et à Gilbert Stoquert, mes camarades des transports pour leur aide précieuse.

1/ ANNEXE – pour aider et éclairer le lecteur

Pour évoquer la pauvreté du paysan on se souviendra des vers du poète

Œ « Enfin n’en pouvant plus d’effort et de douleur
Il met bas son fagot, il songe à son malheur
Quel plaisir a-t-il eu depuis qu’il est au monde ?
En est il un plus pauvre en la machine ronde ?
Point de gain quelques foi, et jamais de repos. Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts, les créanciers et la corvée… » La Fontaine
- La mort et le Bûcheron

 Lavoisier 1743- 1794 un des scientifiques les plus réputés du 18ème siècle père de la chimie moderne était un Fermier général.

Ž « Le travail n’est pas la part maudite de la vie humaine .Il est source de dignité, de création et de socialisation, sans oublier la légitimité du travailleur à se défendre individuellement ou collectivement… » Jean-Christophe LE Duigou interview à La Croix Octobre 2009.

Victor HUGO – mènera en tant qu’homme politique et ’écrivain une bataille pour interdire en particulier le travail des enfants dans les mines.

 Marx publie le Manifeste du parti communiste en 1848 dans le même temps Proudhon auteur de la célèbre phrase « la propriété c’est le vol » lance entre autre les principes d’une forme de mutualisme.
Fourier initie le « Fouriérisme » système coopératif notamment à travers les phalanstères.

‘ Paul Lafargue 1811-1842 – Fondateur du parti ouvrier français avec Jules Guesde – auteur « du droit à la paresse ». Il épousera la fille de K. Marx et se suicidera à son 70ème anniversaire avec son épouse « avant que l’impitoyable vieillesse lui enlève un à un les plaisirs et les joies de l’existence. » A travers son roman « Les cloches de Bale », Aragon évoque avec talent la vie de ce militant ouvrier.

’ Un recensement réalisé en 1931 relevait pour la première fois dans notre pays, que la population urbaine était supérieure à la population rurale.

“ On comptait en 1910- 500.000 rentiers qui en France pouvaient vivre aisément sons besoin de travailler. En 1913 Marcel Proust rentier investira 35.000 F de l’époque pour publier son premier roman à compte d’auteur.

” En novembre 1944, un journal du soir écrit « les petits rentiers sont aujourd’hui des pauvres, les vieux travailleurs touchent par jour ce qu’un manœuvre gagne en une heure ».
• Louis Oury, jeune apprenti aux Chantiers de Saint-Nazaire dans les années cinquante raconte dans son roman « les Prolos.» «Il y a encore le père Mace, le bonhomme est âgé de 72 ans, on le garde comme balayeur. Il a demandé à rester à l’atelier plutôt que de prendre une retraite qui ne lui permettrait pas de vivre décemment. Un vrai squelette. Il n’a que la peau sur les os, on entend ses jointures craquer à chacun de ses mouvements, lorsqu’il s’avance le balai à la main, c’est l’allégorie de la mort. On craint que le balai ne se transforme en faux et on s’écarte instinctivement.

L »ordonnance du 28 mars 1982 – ouvrant droit à la retraite à 60 ans se conclut par la volonté du gouvernement de « mettre en place un système ou l’ouverture du droit à la retraite serait davantage fondé sur la durée d’assurance pour les travailleurs et travailleuses qui ont exercé les métiers les plus pénibles et qui ont effectué les carrières les plus longues ».

Le musée de l’Histoire vivante de Montreuil créé notamment par Jacques Duclos va-t-il devenir le « musée de la gauche » ?

 Il y a peu, communistes et cégétistes s’insurgeaient contre la décision de Dominique Voynet, maire « verte » de Montreuil (élue grâce aux voix de la droite) de débaptiser l’esplanade Benoît Frachon.

Aujourd’hui, on ne peut être que troublé d’entendre cette anticommuniste revendiquée se réjouir de contribuer à la transformation du Musée de l’Histoire vivante de Montreuil en « un établissement d’une autre ampleur » (Le Parisien – édition de Seine-Saint-Denis daté du 14 avril 2010 – source des autres citations).

 Le musée a été créé en 1939 par le PCF, sous l’impulsion des camarades Jacques Duclos, Fernand Soupé et Daniel Renoult, à l’occasion du Cent cinquantenaire de la Révolution française. Sa conception est alors tournée vers le présent : l’histoire des luttes sociales doit aider les luttes actuelles. C’est une conception de « l’histoire en mouvement », de « l’histoire vivante » comme le musée en prend le nom en 1958. Naturellement, l’histoire du PCF tient une place importante dans les expositions. Le musée est passé détenteur d’archives communistes inestimables comme le fonds Jacques Duclos. Au fil des décennies, il intègre les événements nouveaux, Résistance, luttes anticoloniales… Il évolue notamment sous la direction du camarade Daniel Tamanini, ancien déporté résistant, décédé en 2001.

Depuis les années 90, les responsables prétendent livrer au public une « histoire engagée mais indépendante d’objectifs politiques ».

On s’achemine vers une rupture politique autrement plus profonde et définitive, avec le PCF et la conception originelle du musée.

Il est maintenant question de remplacer le musée de l’Histoire vivante par un « musée national du mouvement ouvrier ». Ce ne sera pas qu’un déménagement. Le musée actuel fermera. Un autre ouvrira qui récupérera, entre autres, ses fonds, sa documentation.

L’inspiration politique du projet de futur musée est donnée par l’unisson des « syndicats, partis, fondations, collectivités territoriales et de l’Etat » pour s’y inscrire. La fondation politique du PS notamment compte y occuper une grande place.

La direction du PCF semble se satisfaire de passer la main. Peut-être quelques historiens sont éblouis par la perspective de nouveaux moyens financiers. Mais ces moyens octroyés ne seront pas sans contrepartie.

Brigitte Dionnet, membre du Comité exécutif national du PCF, déclare : « ce musée ne devra pas être partisan mais scientifique ». La preuve qu’elle ne comprend rien à l’Histoire ou rien à l’engagement communiste, ou rien aux deux.

La direction du PCF, incapable d’assumer politiquement l’héritage de notre parti ou soucieuse de le liquider, livre maintenant le Musée de l’Histoire vivante de Montreuil.

Assez ! La dilution dans la gauche n’est pas la voie unique ! La théorie, l’organisation, l’histoire du PCF, les luttes qui doivent être les siennes ont besoin d’un travail historique communiste, ouvert mais communiste.

Refusons que l’on passe de l’Histoire vivante au service des luttes à l’Histoire figée, commémorative, du mouvement ouvrier au service de la légitimation de la « gauche » de résignation !

CN du PCF du 16 avril 2010: la direction veut tenir un congrès « d’étape » anti-statutaire ? C’est inacceptable !

arton100.jpg L’équipe dirigeante du PCF a confirmé lors de la dernière réunion du Conseil national, le 16 avril 2010, sa volonté de tenir, coûte que coûte, un congrès extraordinaire en juin prochain. Elle entend rester sourde à toutes les critiques.

 Frédéric Bernabé, secrétaire de la fédération de la Haute-Saône, a pourtant présenté la déclaration de 5 secrétaires fédéraux (Ardennes, Pas-de-Calais, Haute-Saône, Tarn, Var), rejoints par ceux de la Meurthe-et-Moselle et des Vosges et par des dizaines de sections demandant que le prochain congrès se tienne en décembre 2010.

La tribune s’est contentée de répondre que l’affaire aurait été réglée, sans appel, par le vote du CN du 28 mars (87 voix pour la résolution sur 232 membres du CN…). Plusieurs intervenants, dont Jacky Hénin (Pas-de-Calais) et Alain Bolla (Var) ont mis en évidence comment un congrès ainsi précipité rendait impossible la participation réelle des adhérents et même des sections. Sans plus d’émotion du côté de la tribune…

 Dominique Negri (Isère) a confronté l’organisation proposée du congrès extraordinaire aux statuts du Parti. Pierre Laurent venait d’affirmer que les statuts « font loi ». On convoque un congrès pour remplacer « statutairement » Marie-George Buffet.

Pourtant tout ce congrès est organisé en violation des statuts du Parti !

 L’article 11.1 des statuts est rédigé comme suit. Visiblement gêné, Alain Obadia, président de séance, a tenté à plusieurs reprises d’interrompre la camarade Negri qui le rappelait.

11.1. Adoption de la base commune de discussion

Le conseil national décide de l’ordre du jour et lance un appel à contributions. Tout-e adhérent-e, individuellement ou collectivement, toute assemblée générale de section et tout conseil départemental peut proposer une ou des contributions, portant sur tout ou partie de l’ordre du jour. Toutes sont mises à la disposition des communistes. A partir de cet ensemble d’éléments, le conseil national élabore un projet de base commune de discussion portant sur l’ordre du jour du congrès. Sur une question particulière en débat, le texte comporte, s’il y a lieu, des choix alternatifs possibles qui feront l’objet d’un vote de congrès. Tous les efforts auront été faits pour aboutir à un texte permettant de rassembler la grande majorité des adhérent-e-s sur des choix élaborés en commun. Un délai de cinq semaines au moins est ensuite donné pour faire connaître ce projet à tous les adhérent-e-s. A l’issue de cette période, deux cents adhérent(e)s issu(e)s d’au moins dix fédérations peuvent proposer une base de discussion alternative qui doit traiter de l’ordre du jour du congrès et respecter la cohérence de celui-ci. Sa dimension ne saurait excéder celle du projet adopté par le conseil national.

Tout texte est accompagné d’un résumé de ses orientations essentielles. Les résumés sont de taille identique. Une commission élue par le conseil national organise la transparence des débats. Elle valide les textes proposés. Le ou les projets de base commune sont portés à la connaissance des adhérent-e-s et soumis à leur vote. Le texte qui a obtenu le plus de suffrages devient la base commune de discussion de tous les communistes.

Où est « l’appel à contributions » ? Il n’y en a pas eu.

Quand est prévu le « délai de cinq semaines » et le temps nécessaire à l’ensemble du processus statutaire ? Il n’est pas prévu !

Qu’est-ce qui fait office de « base commune » ? Doit-on considéré comme telle l’ensemble des trois textes péniblement adoptés par le Conseil national, par 60 voix pour, et même seulement 51 pour le dernier ?

Même pas ! Ces textes (« l’introduction au congrès d’étape », « pistes de travail sur l’évaluation de nos choix de congrès et la poursuite de leur mise en œuvre » et « pistes de travail pour un parti communiste transformé ») ne sont pas soumis à amendements par les communistes, les assemblées de section et les congrès départementaux ni à vote.

 Opportunément, Dominique Negri a également rappelé au CN le texte de l’article 11.2 des statuts du PCF :

11.2. Le vote des orientations :

Tous, toutes les adhérent-e-s dans les congrès locaux, puis leurs délégué-e-s dans les congrès départementaux, débattent de la base commune, qu’elles et ils amendent librement en tout ou en partie. Le texte amendé est finalement soumis au vote. Puis, il est transmis, accompagné des amendements non retenus, jusqu’au congrès national, qui en débat à son tour, l’amende et le vote.

Plusieurs membres du CN ont admis le caractère non statutaire du congrès extraordinaire. Pierre Laurent le justifie par « l’urgence ».

Urgence de quoi faire ? De répondre aux attaques de Jean-Luc Mélenchon ? Pour Pierre Laurent, si on ne convoque pas un congrès, il faudrait que ce soit le Conseil national qui réfléchisse et prenne des décisions. Et alors ? N’a-t-il pas été élu précisément pour cela ?

Des questionnements fondamentaux traversent le Parti. La nécessité de remettre à plat la stratégie du « Front de gauche » monte avec celle de se dégager de la social-démocratie d’ici 2012. Tout cela mérite des débats d’ensemble, peut-être un congrès anticipé.

Mais ce congrès précipité en moins de 2 mois, non seulement ne permettra pas aux communistes d’avoir ces discussions, mais répondra à leur place et en leur nom!

Qu’on en juge ! L’équipe dirigeante met à l’ordre du jour « l’évaluation du choix du Front de gauche et la suite de sa mise en œuvre ». La stratégie se veut irréversible et le congrès d’étape a pour objet de la valider comme telle. 

Rappelons-le : le 34ème congrès du PCF n’a jamais décidé de constituer le « Front de gauche », encore moins sous sa forme électorale et avec ces partenaires actuels. Cela s’est fait après. Le 34ème congrès n’a pas non plus décidé du « principe d’un congrès d’étape », contrairement à ce qui est aujourd’hui annoncé. Pas un mot ne figure à ce sujet dans la résolution finale (il n’en a été question que dans un rapport d’introduction).

En fait, à partir de ces textes édulcorés, en rendant impossibles les conditions du débat et de l’expression souveraine des communistes, la direction va tirer elle-même des « résolutions » bien plus précises pour continuer sa marche forcée vers l’effacement du PCF dans le « Front de gauche » et sa « transformation-métamorphose ».

Le coup est grossier. Il vient rajouter au trouble des communistes dans une période de déstabilisation, alors qu’ils cherchent à concentrer leur action pour mettre en échec le pouvoir, sur les retraites notamment.

Le comble de l’ironie se retrouve dans le texte proposé pour « un parti communiste transformé ». Ceux qui s’assoient sur les statuts du PCF, osent proposer de les modifier pour pouvoir aller plus loin, sans les communistes, contre les communistes.

C’est purement inacceptable.

L’importance de la grève des cheminots dans la montée des luttes d’ensemble

images.jpgAvec 40% de grévistes parmi les conducteurs et les contrôleurs, les cheminots font la démonstration de leur capacité de mobilisation contre la politique de privatisation rampante de leur service public. Nous reproduisons ci-dessous le tract de la CGT en direction des usagers. Il explique les vrais enjeux de cette bataille, masqués par la propagande officielle. La mobilisation est particulièrement élevée à Paris-Montparnasse, ce que Dominique Launay, secrétaire du secteur Paris – Rive Gauche (Austerlitz – Montparnasse) explique dans une interview au Parisien que nous reproduisons aussi. 

Cette démonstration de force constitue un point d’appui important, dans l’une des plus grandes et plus structurantes entreprises de service public, pour les luttes à venir, notamment contre la nouvelle étape du démantèlement du système de retraite par répartition.

Le 20 avril, le premier mai sont les prochaines dates. Elles seront décisives dans la construction de la convergence des luttes auquelle les cheminots participent au premier plan.  

USAGERS, SALARIES, CITOYENS, CE QUE NE VOUS DIRONT PAS LES MEDIAS !

Dans quelques jours, si dans le cadre du dialogue social, les orientations du Gouvernement et de la Direction SNCF ne s’inversent pas quant à l’avenir du Service public ferroviaire, les cheminots pourront envisager de s’engager dans un mouvement social de grève à caractère national.

En effet, il y a urgence à faire entendre d’autres choix de développement pour la SNCF afin d’améliorer la qualité et l’efficacité du Service Public, de répondre aux défis environnementaux, aux enjeux d’aménagement du territoire, aux besoins de la Nation en matière de transport et de stopper les suppressions massives d’emploi qui impactent vos conditions de transport et les conditions de vie et de travail des cheminots.

Vous êtes usagers de la SNCF, salariés, citoyens, vous êtes donc concernés à plusieurs titres par les décisions politiques qui impactent le service public ferroviaire.

Parce que la SNCF appartient à la Nation, les mobilisations sociales des cheminots, à l’appel de la CGT, relèvent de l’intérêt général.

Explications …

Concerné par l’avenir de la SNCF, car usager !

Alors que toutes expériences d’ouverture à la concurrence des services publics tels l’eau, l’énergie, les télécommunications,… ont eu des effets néfastes pour les consommateurs, et pour toute la société en général, répondant aux injonctions de Bruxelles et du Gouvernement français, la direction SNCF entraîne l’entreprise publique sur les voies de la privatisation.

En supprimant près de 22 000 emplois en 7 ans, en réalisant 80% de productivité en 20 ans et en se structurant à l’instar des grands groupes privés, la SNCF se transforme, avec comme seul objectif : la rentabilité financière.

Les usagers deviennent des clients, les tarifs augmentent, la qualité du service se dégrade, les trains deviennent des produits commerciaux, les gares « non rentables » ne sont plus desservies, … c’est le monde « moderne » de la libéralisation.

Dans ce cadre, l’égalité de traitement, l’accès pour tous, le maillage territorial, la sécurité des circulations et la réponse aux besoins sont une entrave aux objectifs purement comptables des dirigeants de la SNCF.

La CGT n’entend pas se résoudre à la dissolution du Service Public dans les lois du marché. Nous sommes là, bel et bien face à un choix de société !

Concerné par l’avenir de la SNCF car salarié !

Au nom de la concurrence, de la compétitivité, de la rentabilité, des dogmes de la technostructure, tout est prétexte pour abaisser les conditions sociales des cheminots.

Contrairement aux idées préconçues, le salaire minimum à la SNCF est à peine 20 € au dessus du SMIC.

Cette situation dégrade les conditions de vie et de travail des cheminots mais c’est aussi une mauvaise nouvelle pour les salariés en général.

Le statut social des cheminots est justifié par les contraintes et les sujétions d’un service public fonctionnant 24h/24, 7j/7 et 365 jours/an en tout point du territoire.

Il est, de plus, un gage d’indépendance dans l’application des règles de sécurité, d’égalité de traitement,…

Souvent stigmatisé par les adversaires du service public, il offre pourtant un point d’appui non négligeable pour l’ensemble du salariat.

Ainsi, en abaissant les garanties sociales des cheminots, ce sont bien les conditions de vie et de travail de tous les salariés qui sont tirées vers le bas !

Les vrais privilégiés ne sont-ils pas du côté de ceux qui touchent 100 à 200 années de SMIC par mois et des retraites « chapeau » de 13 millions d’Euros (PDG de Veolia) ?

Les revendications sociales des cheminots sont légitimes et la CGT n’entend pas se résoudre à l’austérité et à la régression sociale.

Concerné par l’avenir de la SNCF car citoyen !

Dans un contexte où les questions environnementales sont au coeur des préoccupations et alors que des engagements ont été pris dans le cadre du “Grenelle de l’Environnement”, la Direction SNCF et le Gouvernement font le choix catastrophique de sacrifier la part du ferroviaire dans les transports de marchandises. Pire, ils se servent de la SNCF comme banque pour financer le développement des filiales routières FRET du groupe GEODIS.

Ainsi, le plan Fret SNCF se fixe comme objectif de réduire les trafics ferroviaires, d’abandonner la desserte de plusieurs territoires et de se séparer de moyens humains et matériels (locomotives, wagons, installations…).

C’est la logique du business qui prend, là aussi, le pas sur l’intérêt général et le développement durable.

Ce choix politique met à nouveau des millions de camions sur les routes et provoquera d’ici à 2020 une émission supplémentaire de 3 millions de tonnes/équivalent Co2. C’est inacceptable !

La CGT fait de ce dossier un objectif revendicatif prioritaire car au-delà du service public ferroviaire, c’est bien l’avenir de la planète qui est menacé !

Au travers de ces quelques éléments, la Fédération CGT des cheminots souhaitait vous sensibiliser sur les enjeux importants qui nous sont posés, à chacun, au travers des politiques mises en oeuvre à la SNCF.

Parce que les cheminots, seuls, sans l’appui de l’opinion publique et sans l’intervention citoyenne, ne pourront inverser durablement les orientations actuelles, il faut exiger un véritable débat public sur l’avenir du service-public SNCF.

Cheminots, usagers, salariés, citoyens, Ensemble pour un Service Public SNCF qui réponde à sa mission : l’Intérêt Général. Montreuil, le 26 mars 2010  

Interview de Dominique Launay, secrétaire CGT du secteur Paris – Rive – gauche (Montparnasse – Austerlitz), par le journal Le Parisien (Bénédicte Alaniou) – édition du 7 avril 2010


« Cela fait près de trente ans que j’entends parler de la rénovation de la gare d’Austerlitz et je ne suis pas sûr de la voir achevée avant ma retraite », dit Dominique Launay dans un sourire, en contournant une palissade de chantier. Mais le sourire s’efface dès qu’on interroge ce contrôleur de 49 ans sur les raisons de ce nouveau conflit, qui risque d’exaspérer davantage les usagers. « Nous sommes conscients des désagréments d’une grève. Mais pour le public, le plus gênant, ce sont les dysfonctionnements quotidiens : des trains supprimés à cause d’une rupture d’électricité, d’autres pour cause d’avarie, des rames plus petites que prévues… Tout cela découle des réorganisations mises en place par la direction et que nous dénonçons depuis des mois. »
Principal motif de discorde, l’emploi. Sur une carte de France, la CGT-Cheminots a récapitulé, région par région, les 7 600 suppressions de postes prévues d’ici à 2012. « Sur les sites de Montparnasse et Austerlitz, on compte déjà 100 agents en moins par rapport à fin 2009. Les conditions de travail se dégradent.
Les agents préposés au matériel sont contraints de travailler de plus en plus de nuit. Auparavant, c’était marginal… »
La réorganisation du fret oppose également CGT et direction. Les
salaires sont également une source de grogne. Avec vingt et un ans de maison au compteur, Dominique Launay, contrôleur, comme Didier Le Reste, touche 2 100 € net par mois. « En 2010, on nous propose 0,9 % d’augmentation. Ce n’est pas acceptable. » Ce conflit peut-il durer ? « Tout dépend de la direction. Il y a une véritable rupture du dialogue social à la SNCF », dénonce Dominique Launay. A la question de savoir si Guillaume Pepy porte la responsabilité de cette situation, le cheminot ne répond pas directement. Mais il stigmatise une « direction qui, depuis plusieurs années, veut faire aboutir ses projets de restructuration, quelles qu’en soient les conséquences ».
« Beaucoup de collègues sont en grande souffrance et ont le sentiment d’être méprisés, avertit le responsable CGT. On ne veut pas devenir le France Télécom de demain. »

Le Parisien

Un point central de la convergence des luttes : mettre en échec le gouvernement sur les retraites

Eric Woerth était délégué au gouvernement à la casse des politiques publiques et sociales comme ministre du budget et artisan de la RGPP. Sarkozy vient de l’affecter, comme ministre du travail à la place de Darcos, à sa deuxième grande priorité de la fin du quinquennat, avant la campagne électorale de 2012 : la nouvelle étape du démantèlement du système solidaire de retraite par répartition.

Les contours de la nouvelle contre-réforme des retraites sont prévisibles.

La « concertation » annoncée sera une mascarade destinée à tenter d’associer les organisations syndicales et à lui donner un semblant de légitimité.

On prépare l’opinion à un recul de l’âge du droit au départ (61, 62 ans…), à un nouvel allongement de la durée de cotisation (43,5 annuités envisagées maintenant d’ici 2050). D’autres mesures, plus discrètes, pourraient avoir aussi de lourdes conséquences : de nouvelles remises en cause des retraites de réversion, de la prise en compte des années d’apprentissage ou de chômage, du droit au départ à taux plein à 65 ans…

Le procédé politique est toujours le même, utilisé pour la contre-réforme Veil-Balladur de 1993, la loi Fillon1 de 2003 ou l’attaque contre les régimes spéciaux en 2007. Les gouvernements fabriquent des déficits en bloquant le moteur du financement des retraites, la cotisation sociale, en multipliant les exonérations pour le patronat, en encourageant les bas salaires. Puis, au nom des déficits sociaux, il dégrade les prestations.

Cette année, le Medef espère aller plus loin dans la casse de l’ensemble du système. Le patronat ne renonce jamais à remettre la main entièrement sur ce qu’il a dû céder en 1945, grâce notamment au ministre communiste Ambroise Croizat : la solidarité entre salariés actifs et retraités, par la part socialisée du salaire, la cotisation sociale. Mme Parisot veut ainsi « plafonner les cotisations retraites » (Figaro du 17 février). M. Saint-Geours, patron des patrons de la métallurgie, estime que le « financement par les cotisations sociales de la solidarité en termes de retraite ne paraît pas cohérent » (Les Echos du 22 mars).

Leur objectif, commun au gouvernement et à l’UE (sommet de Barcelone en 2002), se précise. La retraite par répartition serait progressivement supplantée, d’un côté, par un minimum vital, de type minimum vieillesse, financé via l’impôt par les salariés eux-mêmes, de l’autre par l’épargne par capitalisation, inégalitaire et qui permet aux capitalistes de drainer vers la finance une part des salaires net. C’est « la fusée à trois étages ».

Les conditions du rapport de forces existent dans le pays pour mettre en échec ce plan de casse des retraites.

Les salariés ont à leur disposition tous les arguments pour contrer l’offensive idéologique du pouvoir.

- Il est absurde de prétendre faire travailler les plus de 60 ans lorsque de 3 à 7 millions de plus jeunes sont au chômage.

- Le prétexte démographique, mis à mal par la montée du taux de fécondité en France, ne tieint pas devant les gains de productivité du travail (une comparaison adéquate : 800.000 agriculteurs nourrissent mieux les Français en 2010 que 10 millions en 1945).

- Les 7,7 milliards d’euros de déficit fabriqué de la branche vieillesse en 2009, année de « crise », sont à comparer avec les 33 milliards d’euros d’allègements de cotisations sociales patronales.

- Avec la « crise » et la chute de la bourse, la capitalisation a du plomb dans l’aile. Les retraités et futurs retraités américains ont vu leur épargne retraite, placée dans des fonds de pension, fondre de 27% en 2008.

Les salariés sont aussi forts de l’expérience des luttes de 2003, de 2007, de 2009.

La démonstration est faite : aucune des promesses des contre-réformes précédentes n’a été tenue, mais le niveau moyen des retraites a baissé de 20% depuis 1993.

L’entreprise de division entre salariés du privé et du public, contre les régimes spéciaux en 2007, la fonction publique en 2003, en jouant des différences réelles (ex : évolution de carrière, prise en compte des primes), a servi à faire reculer la situation de tous. Elle ne doit plus prendre : tous les salariés ont intérêt à défendre ensemble les régimes de chacun.

Les retraites représentent un point de convergence objectif, évident, de toutes les luttes qui montent dans le pays. La question du rassemblement est prioritaire. On peut tirer les enseignements de l’expérience du déroulement de la lutte en 2003 contre la loi Fillon1, celle des grandes journées de mobilisation, espacées, sans revendications convergentes précises, du premier semestre 2009. 

La recherche de l’unité des organisations ne doit pas être un frein au rassemblement des salariés, des jeunes, des retraités, au plan syndical comme au plan politique.

Le 17 janvier, Martine Aubry a lâché qu’elle envisageait le report de l’âge de départ à 62 ans. François Hollande accepte l’idée d’un allongement de la durée de cotisation. Le PS, comme la social-démocratie des autres pays (Espagne), partagent les orientations de l’UE.

La perspective pour gagner la nouvelle bataille des retraites ne peut être d’attendre l’alternance en 2012 ou de s’abaisser au niveau des positions du PS.

Elle se situe dans la mobilisation de masse, avec un soutien très majoritaire, possible pour mettre en échec la nouvelle contre-réforme du gouvernement.

L’urgence, c’est d’inverser le processus de démantèlement, précisément c’est :

- de défendre le droit à la retraite au plus tard à 60 ans pour tous (55 ans pour les métiers pénibles),

- de refuser tout allongement de la durée de cotisation.

Mais il est aussi nécessaire d’aller plus loin. Le droit à la retraite à 60 ans, à taux plein (75% du salaire brut) est de moins en moins satisfait. L’âge moyen de départ recule chaque année: 61,7 ans avec 72% du salaire en 2009. De nombreuses femmes notamment sont pénalisées. Quant au pouvoir d’achat des retraités, il ne cesse de reculer. Aucune retraite ne devrait se situer en dessous du SMIC.

Pour améliorer le niveau de retraite, il faut revenir sur les contre-réformes passées.

- Les retraites doivent être à nouveau indexées sur l’évolution des salaires (et non sur l’inflation officielle).

- Le départ à 55 ans doit être accordé aux métiers pénibles.

- Pour des retraites décentes à 60 ans, on peut et on doit revenir, pour commencer, aux 37,5 annuités de cotisation et au calcul sur les 10 meilleures années. Ce mode de calcul des retraites assure la légitimité du système pour les salariés et son lien avec le travail. Il ne faut surtout pas l’abandonner.

Au centre du financement doit rester et être pleinement rétablie la cotisation sociale, lien solidaire entre travailleurs actifs et retraités. Taxer les revenus financiers, c’est très bien ! Mais on ne peut asseoir les retraites sur cette ressource aléatoire dépendant du capital. La finance ne crée pas de richesses, elle pompe celles créées par le travail.

Le besoin de financement actuel du système peut être satisfait rein que par la suppression des 33 milliards d’euros d’allègement de cotisations sociales patronales, dont la moitié de cotisations vieillesse. Elles ne servent qu’à nourrir les profits des grandes entreprises et les dividendes des actionnaires. Même la Cour des comptes a dû reconnaître leur absence d’effet sur l’emploi.

L’augmentation des salaires, les embauches, dans le privé comme dans la fonction publique, augmentent naturellement les ressources des différents régimes de retraite. 100 euros d’augmentation pour tous les salariés représenteraient 10 milliards d’euros de cotisations retraites supplémentaires.

Des formes de rémunération, notamment pour les patrons eux-mêmes (stock-options…) échappent scandaleusement aux prélèvements sociaux.

Enfin, on ne voit pas pourquoi, le cours de l’histoire du progrès social devrait s’interrompre. Quand le besoin s’en fera sentir, il faudra augmenter le taux des cotisations patronales, bloqué depuis 1979. Les gains de productivité, la richesse produite doivent aller aux travailleurs actifs et retraités.

Là est aussi le choix de société fondamental.

Conseil National 16/4/2010-Intervention d’Emmanuel Dang Tran, fédération de Paris, dans la discussion sur la démission de 14 membres du CN (« refondateurs »)

emmanueldangtran.jpgLa décision de ceux que, par facilité, je vais appeler « les refondateurs », de certains d’entre eux en tout cas, de démissionner du CN voire de quitter le Parti est une décision très réfléchie. Respectons-là !

Elle est logique. Depuis des années, ils défendent l’idée que la forme « parti communiste » est dépassée, qu’elle a été invalidée par l’histoire.

Aussi, je ne pense pas que nous devions nous adresser à eux dans les termes proposés par Pierre Laurent. Il ne peut être question de leur promettre que les « transformations » du parti vont aller dans leur sens, que l’on va « « refonder » le projet, les pratiques, la conception du rassemblement et l’organisation ».

Je trouve juste que le CN s’adresse à eux, notamment pour déjouer l’idée d’une décomposition du Parti, propagée par les media à cette occasion, mais non qu’on leur donne raison sur tout ou partie du fond.

Les refondateurs doivent cesser d’être le poisson pilote des « transformations » du PCF, comme ils le sont depuis trop d’années. Il ne faudrait pas non plus exagérer leur importance. Ils ne se sont jamais comptés, notamment au dernier congrès en refusant de soumettre leur motion au vote des adhérents.

Comme d’autres camarades, je demande que le CN s’adresse dans le même mouvement aux dizaines de milliers de camarades, militants, dirigeants, qui ont quitté le parti, qui s’en sont trouvés écartés après notamment le Congrès de Martigues. Invitons-les à se réapproprier ce qui reste leur parti ! Par exemple, à l’occasion de l’action pour les retraites.

Contre le révisionnisme historique… sur les origines du fascisme et de la Seconde Guerre Mondiale

munich.jpg Sur le fascisme… par Jorge Cadima, collaborateur au secteur international du PC Portugais

Pour le numéro 301 de Juillet/Août d’O Militante, revue théorique du Parti Communiste Portugais

Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

Il y a 70 ans, commençait la Deuxième Guerre Mondiale. Pour la seconde fois en un quart de siècle, les rivalités et le bellicisme inhérents au capitalisme coûtaient la vie à des dizaines de milliers d’êtres humains et semaient la destruction. Entre les deux grandes guerres, la planète a été touchée par la plus grande crise économique du capitalisme connue jusqu’alors. Des entrailles d’un système d’exploitation en agonie ont surgi les monstres du fascisme et du nazisme, qui ont précipité la catastrophe de 1939-1945 et sont parvenu à établir leur empire sur quasiment tout le continent européen.

Mais le début du Vingtième siècle a été aussi une période de lutte et de progrès pour les peuples et le mouvement ouvrier depuis la grande Révolution d’Octobre, en passant par la résistance armée qui a joué un rôle décisif dans la défaite du fascisme et du nazisme, jusqu’aux profondes transformations de l’après-guerre, qui ont laissé une empreinte positive sur quasiment toute la seconde moitié du siècle. Les travailleurs et les peuples sont devenus des acteurs de premier plan de l’histoire de l’Humanité. Sans ignorer les grandes transformations ayant eu lieu entre-temps, les événements et les leçons de cette période sont toujours d’actualité au moment où l’Humanité se voit de nouveau confrontée à un capitalisme en profonde crise.

La Première Guerre Mondiale

 En Août, 95 ans avaient passé depuis le déclenchement de la Première Guerre Mondiale, « une guerre impérialiste (c’est-à-dire, une guerre de conquête, de pillage et de brigandage), une guerre pour le partage du monde, pour la division et la redistribution des colonies, des ‘sphères d’influence’ du capital financier »1 dans les termes de Lénine.


La Première Guerre Mondiale n’a pas opposé des adversaires idéologiques ou des ennemis de classe, elle n’a pas été non plus un « choc des civilisations ». Les 15 millions de morts de la guerre de 1914-18 furent des victimes des rivalités entre les classes dirigeantes des grandes puissances européennes, « chrétiennes », défenseurs d’un même système socio-économique: le capitalisme. Ce système a connu, après 1870, un développement rapide, accompagné par la création de gigantesques monopoles, par les liens toujours plus étroits entre industrie et finance, par la financiarisation croissante de l’économie, par la nécessité d’exporter les énormes excédents de capitaux accumulés entre temps et de contrôler les sources de matière première, avec la colonisation qui en découle et le pillage des pays « périphériques ». Dans cette autre « mondialisation » on alterne entre l’entente et la rivalité. Les « vieilles » puissances impérialistes entrèrent alors en conflit avec la « jeune » Allemagne, qui est parvenu tardivement à son unification nationale mais qui, avec des taux de croissance économiques plus rapides, s’est senti dans son bon droit d’agir comme une grande puissance.2 Lénine se demande: « sur le terrain du capitalisme, quel autre moyen pouvait-il exister, si ce n’est la guerre, pour éliminer, d’une part, la disproportion entre le développement des forces productives et l’accumulation de capital, et d’autre part, le partage des colonies et des ‘sphères d’influence’ du capital financier? »3

La faillite de la Seconde Internationale et la Révolution d’Octobre

Le mouvement ouvrier a connu un grand développement dans les décennies qui ont précédé la Première Guerre Mondiale. A côté du renforcement syndical, se sont créés de leur côté des partis ouvriers, qui ont formé la Seconde Internationale. Mais la guerre a plongé la Seconde Internationale dans une crise profonde, due au fait que ses dirigeants ont trahi les principes toujours proclamés. Lénine a écrit: « Les socialistes du monde entier ont déclaré solennellement en 1912 [lors de la conférence de] Bâle qu’ils considéraient la future guerre européenne comme une entreprise ‘criminelle’ et ultra-réactionnaire de tous les gouvernements, qui devait accélérer la chute du capitalisme, en générant inévitablement la révolution contre elle. La guerre a éclaté, ainsi que la crise. Au lieu de la tactique révolutionnaire, la majorité des partis sociaux-démocrates ont adopté une tactique réactionnaire, se rangeant du côté de leurs gouvernements et de leur bourgeoisie. Cette trahison du socialisme signifie la faillite de la Seconde Internationale »4En analysant les causes de cette trahison, Lénine parle des « super-profits » résultants de l’exploitation impérialiste et de ses conséquences chez une mince couche de bénéficiaires. « Les conditions objectives de la fin du XIXème siècle ont renforcé particulièrement l’opportunisme, transformant l’utilisation de la légalité bourgeoise en servilité vis-à-vis d’elle, créant une mince couche bureaucratique et aristocratique au sein de la classe ouvrière (…). La guerre a accéléré son développement, transformant l’opportunisme en social-chauvinisme, et l’alliance secrète des opportunistes avec la bourgeoisie en une alliance ouverte ».

Les origines du mouvement communiste international se trouvent dans la rupture avec ceux qui ont défendu les bourgeoisies de leur pays dans la guerre qui a fauché des millions de personnes. La fidélité des bolchéviques à la « tactique révolutionnaire » et la justesse de son jugement sur les conditions objectives de la Russie, ont conduit, même en pleine guerre, à la Révolution Socialiste d’Octobre, neuf mois après la chute du tsarisme. Les travailleurs et le peuple, premières victimes de la guerre impérialiste, ont pris en main leur destin, lors d’un acte historique qui devait bouleverser le cours de l’Humanité et marquer tout le Vingtième siècle.

Les conséquences de la Première Guerre Mondiale

En Novembre 1918, avec une situation militaire et économique toujours plus difficile et les marins révoltés, les travailleurs allemands déclenchaient une révolution qui renverse le Kaiser, installe la République et met un terme à la guerre. Dans les mois qui suivent, et sous l’inspiration de la Révolution d’Octobre, émergent des situations pré-révolutionnaires dans plusieurs pays (Allemagne, Hongrie, Italie), qui sont réprimées de manière violente. Les bourgeoisies européennes vivent dans la peur de dénouements révolutionnaires. En 1922, en Italie, la réaction des classes dirigeantes à la montée de la lutte de masses se traduit par une nouvelle forme de pouvoir de classe, avec la violence extrême des squadre d’azione (escouades d’action), l’anti-communisme féroce, l’attaque impitoyable menée contre le mouvement populaire et même contre la démocratie bourgeoise. Le fascisme de Mussolini, en manipulant les peurs de la petite bourgeoisie ruinée par la guerre, la frustration des soldats démobilisés et en jouant sur les aspirations à « l’ordre » et au « salut de la Nation », canalise la révolte de vastes secteurs de la société, non contre les véritables causes de leurs problèmes, mais contre ses victimes

Les théorisations actuelles, qui cherchent à découvrir des parallèles entre fascisme et communisme, se base sur la plus grossière falsification de la vérité historique. Les communistes et le mouvement ouvrier ne furent pas seulement, dès la première heure, les principales cibles et victimes de la terreur fasciste, mais le fascisme mussolinien a aussi servi d’inspiration aux bourgeoisies de l’ensemble des pays européens. A titre d’exemple, on peut noter les mots de Winston Churchill, le plus important dirigeant de la bourgeoisie anglaise du Vingtième Siècle, après une visite en Italie Fasciste, en 1927: « Ce pays donne une image de discipline, d’ordre, de bonne volonté, de visages souriants »; « si j’étais italien, je suis sûr que j’aurais été de tout mon cœur avec vous, dès la première heure, dans votre lutte triomphante contre les passions et les appétits animaux du Léninisme ».5


Dans les années qui ont suivi, la peste fasciste s’était étendue à d’autres pays, parmi lesquels le Portugal, et a conquis de nouveaux soutiens parmi les classes dirigeantes surtout après l’éclosion de la grande crise du capitalisme, en 1929. Et c’est en Allemagne, vaincue lors de la Première Guerre Mondiale et humiliée par le Traité de Versailles, que l’ascension du fascisme était destinée à avoir un impact terrible.

De Versailles à Hitler

La crainte de révolutions ouvrières n’a pas empêché, qu’après la guerre, les rivalités inter-impérialistes continuent à jouer un rôle de premier plan dans la politique des grandes puissances. Le Traité de Versailles, imposé à l’Allemagne après sa défaite, lui a enlevé ses (maigres) colonies, l’a amputée de plusieurs morceaux de son territoire européen, et lui a imposé le paiement de sommes gigantesques comme réparation des préjudices de guerre.


Dans les mots de l’ambassadeur soviétique au Royaume-Uni (1932-43), Ivan Maiski, le Traité de Versailles visait à garantir « trois choses: (1) la domination inconditionnelle en Europe de la coalition victorieuse anglo-franco-américaine (le groupe dirigeant de l’impérialisme Etats-unien aspirait déjà à ce moment-là à la domination mondiale, mais n’avait pas encore décidé de l’afficher ouvertement); (2) la subordination inconditionnelle de l’Allemagne vaincue à la coalition anglo-franco-allemande; (3) la situation d’infériorité de la Russie révolutionnaire jusqu’au moment où notre pays, comme les dirigeants de la coalition le souhaitaient sans aucun doute, tomberait sous les coups militaires et économiques de l’Alliance et serait obligé de retourner dans le giron du capitalisme »6


Les réparations de guerre imposées à l’Allemagne ont joué un rôle central dans l’hyper-inflation qui a frappé le pays entre 1921 et 1923 et ruiné de larges secteurs de la population. Mais pour la grande finance des puissances impérialistes, les années 1920 furent une manne. Selon le Professeur en Histoire économique de Cambridge, Adam Tooze, « le petit manège par lequel les allemands empruntaient aux américains pour payer les britanniques et les français, qui à leur tour payaient les américaines [des dettes contractées vis-à-vis des Etats-Unis durant la guerre] suscitait de l’anxiété de toute part. Mais il atteignait son objectif. »7 Les niveaux insupportables de l’endettement résultants de ce « petit manège » étaient à la base de l’écroulement du système financier allemand en 19318, événement qui a aggravé qualitativement la grande crise mondiale du capitalisme commencée par le krach de Wall Street en 1929

La crise continue du capitalisme allemand entre 1914 et 33, et l’incapacité à la surmonter dans le cadre de la République de Weimar (que les franges les plus réactionnaires des classes dominantes ont toujours regardé avec méfiance), fut le facteur décisif de l’ascension de la plus violente et terrible forme de domination de classe jamais générée par le capitalisme: le nazisme hitlérien. Les communistes (qui lors des élections de Novembre 1932, avaient obtenu près de 6 millions de voix – 16,9% – et élu 100 députés) et le mouvement ouvrier furent les premières et les principales victimes du nazisme, alors qu’une partie importante de la bourgeoisie pseudo-libérale, qui aujourd’hui tente de falsifier l’Histoire, fut complaisante et complice de l’ascension d’Hitler. Tout juste après avoir été nommé Premier Ministre le 30 Janvier 1933 (sans majorité parlementaire et après avoir perdu 2 millions de voix) Hitler a organisé l’incendie du Parlement (le Reichstag), qu’il a imputé aux communistes et qui a servi de prétexte pour déchaîner la première vague de répression: « Près de 4 000 dirigeants communistes et de nombreux sociaux-démocrates et libéraux furent faits prisonniers, y compris des députés au Reichstag qui, légalement, jouissaient de l’immunité. (…) Des camions remplis de troupes de choc patrouillaient dans les rues des villes Allemandes, violant les domiciles des particuliers, rassemblant leurs victimes qui étaient menées aux quartiers des SA où elles étaient torturées et battues. La presse et les activités publiques des communistes étaient supprimées »9L’ascension du nazisme a été appuyée par le grand capital allemand. Le magnat de la métallurgie, Thyssen, finançait déjà le Parti Nazi depuis 192310Le Professeur Tooze – au-dessus de tout soupçon – a écrit: « Ce que Hitler et son gouvernement promettait, c’était de mettre fin à la démocratie parlementaire et de détruire la gauche allemande, et la majorité du grand capital allemand était disposée à apporter une contribution importante à cette entreprise. (…) Et le résultat obtenu, fin 1934, était justement celui espéré: une démobilisation populaire globale. (…) Le mouvement syndical était détruit. (…) avec la combinaison du gel des salaires dès 1933, le démantèlement des syndicats et une altitude hautement laxiste vis-à-vis des cartels industriels, (…) les perspectives de profit étaient assurément très favorables »11S’inspirant directement du modèle mussolinien, Hitler lui a adjoint une caractéristique spécifique: le racisme anti-sémite, qui lui a permis d’allier démagogie prétendument-capitaliste (en identifiant les juifs au système financier international qui a ruiné la petite et la moyenne bourgeoisie allemande) et anti-communisme (par le biais de la thèse du « complot judéo-bolchevique » visant à ruiner l’Allemagne). Ici aussi, et contrairement à ce que l’on prétend nous faire croire aujourd’hui, l’hitlérisme a montré ses affinités avec les classes dominantes européennes, où l’anti-sémitisme était monnaie courante. L’affaire Dreyfus en France12 a été seulement un épisode illustratif de conceptions dont Churchill a été aussi un partisan: « Churchill insistait sur ce qu’il considérait être l’essence juive du Bolchevisme. En privé, il décrivait le gouvernement soviétique au Ministère des Affaires Étrangères de Curzon comme “un gouvernement tyrannique de Commissaires juifs” et même en public il parlait d’ “état communiste mondial sous domination juive”. Dans son discours public à Sunderland, en 1920, il parlait du “Soviet international du juif russe et polonais”. En Avril 1922 il écrivait une lettre [...] décrivant les bolcheviques comme des “ces conspirateurs Sémites”»13

L’ascension d’Hitler a été vue positivement par une bonne partie des bourgeoisies européennes. Le capitalisme vivait alors une crise sans précédents, au cours de laquelle la production industrielle planétaire était tombé de près de 40%, la bourse de 70% et le volume du commerce mondial de près de 30%. Le chômage touchait des millions de travailleurs et la crise économique était accompagnée de crises politiques. La survie du capitalisme était mise en doute, même par ses défenseurs. Parallèlement, la jeune Union Soviétique socialiste connaissait des taux de croissance économiques impressionnants avec les plans quinquennaux et les conquêtes sociales (emplois, éducation, santé, culture). Le contraste avec le capitalisme en crise était évident et lourd de sens politique. Les idées de transformation sociale révolutionnaire gagnaient du terrain. La grande bourgeoisie vivait une nouvelle période de peur.

Comme l’affirmait le journaliste américain William Shirer, qui fut correspondant en Europe, « je me rappelle que ce fut à ce moment-là que j’ai commencé à entendre dans les cercles de la haute société un commentaire qui est devenu presque un cantique: “plutôt Hitler que [Léon] Blum”»14


Pour la grande bourgeoisie des puissances impérialistes, l’ascension du nazisme ne représentait pas seulement une solution de force pour sauver le capitalisme allemand, mais aussi un moyen de détruire par la force la première expérience mondiale de construction du socialisme, en cours en URSS. Les plans d’expansion territoriaux et la colonisation de l’Est de l’Europe par l’Allemagne étaient clairement affichés dans le livre d’Hitler, Mein Kampf. En parlant des théories de « l’espace vital » (Lebensraum), Hitler critiquait ses prédécesseurs qui avaient créé un Empire allemand en Afrique. « La conquête de nouveaux territoires, poursuivait Hitler, (…) “est seulement possible à l’Est (…) Si nous revendiquons de nouveaux territoires en Europe, ceux-ci ne peuvent qu’être obtenus fondamentalement aux dépens de la Russie”».15La « poussée vers l’Est » (Drang nach Osten) théorisée par le nazisme représentait une issue aux rivalités inter-impérialistes et une « solution au problème russe »16 qui enchantait de larges secteurs de la grande bourgeoisie mondiale. Et cela explique l’honteuse collaboration de classe accompagnant l’ascension du nazisme, aujourd’hui niée par une bourgeoisie qui cherche à ré-écrire l’histoire.

De Madrid à Munich

La Guerre Civile d’Espagne a révélé au grand jour le collaborationnisme philo-fasciste. En 1936 le Front Populaire gagne les élections. Cette alliance de la gauche républicaine bourgeoise avec le Parti Socialiste et un Parti Communiste encore peu influent a été vue comme une menace par la réaction espagnole, parmi laquelle les latifundiaires et l’Église catholique avait une grande influence. En juillet 1936 le Général Franco déclenchait un coup d’Etat. En dépit de l’appui d’une partie considérable des forces armées, le coup d’Etat a été mis en échec dans les grandes villes par la résistance des masses. Mais les « démocraties », et parmi elles l’Angleterre, la France et les Etats-Unis, ont affiché leur « neutralité » entre un gouvernement légitimé par la Constitution et le vote, et les putschistes fascistes. La politique de « Non-intervention » est un coup mortel à la République démocratique, en grande mesure désarmée par la trahison des militaires. Grâce au soutien des masses, la République résiste pendant trois années héroïques, durant lesquelles le Parti Communiste d’Espagne se révèle un grand parti national. Mais la situation militaire est déséquilibrée de manière décisive avec l’envoi de 130 000 soldats par les puissances fascistes pour combattre aux côtés de Franco, tandis que le Comité de Non-Intervention créé par les anglais et les français empêchait la République d’acheter des armes à l’étranger. Churchill se fait l’écho, à nouveau, de vastes secteurs de la bourgeoisie quand il écrit en 1936 que le gouvernement républicain « était sous l’emprise de forces obscures et violentes qui de plus en plus montraient leur vrai visage et agissaient par le biais de l’assassinat, du pillage et des troubles syndicaux », représentant « un prolétariat misérable et arriéré qui exige la fin de l’Église, de l’État et de la propriété et l’instauration d’un régime communiste », tandis que du côté fasciste on retrouvait « des forces patriotiques, religieuses et bourgeoises, sous le commandement des forces armées (…) qui combattent pour rétablir l’ordre en instaurant une dictature militaire »17 Ce fut encore Churchill qui, en Juillet 1937, lors d’une intervention au Parlement britannique, a demandé la reconnaissance des franquistes comme gouvernement légitime de l’Espagne.18


Le collaborationisme anglo-français vis-à-vis des agressions fascistes est apparu clairement lors de l’invasion de l’Ethiopie par l’Italie, en 1935, s’est poursuivi avec l’annexion de l’Autriche (l’Anschluss de Février 1938) et a atteint son apogée avec l’honteux Traité de Munich. Dans les derniers jours de Septembre 1938, les Premiers Ministres Français et Anglais se sont réunis avec Hitler et Mussolini pour concéder à l’Allemagne d’importantes parcelles du territoire de la Tchécoslovaquie. Laissant les représentants légitimes tchèques en dehors de la réunion, Chamberlain et Daladier ont approuvé le démembrement du pays, en dépit du Traité selon lequel la France s’engageait à défendre la Tchécoslovaquie en cas d’agression. A la honte de la capitulation a succédé l’humiliation de voir Hitler piétiner, en l’espace de quelques semaines, les propres termes de l’accord, annexant le reste du territoire tchèque en Mars 1939.

La guerre et la défaite du nazisme et du fascisme

La politique de collaboration a renforcé le monstre nazi et a rendu la guerre inévitable. En incitant l’expansionnisme allemand, les classes dirigeantes des autres puissances impérialistes se sont condamnées à être elles-mêmes les victimes du militarisme nazi. Sur certains aspects, la Deuxième Guerre Mondiale fut le prolongement de la Première Grande Guerre. Le nazisme, dictature terroriste du grand capital allemand, n’a pas oublié les leçons de l’Histoire et la manière dont l’Allemagne fut traitée par ses « frères de classe » en 1918. Comprenant que les démocraties bourgeoises occidentales, et en particulier en France, étaient profondément corrompues par le collaborationnisme, Hitler a décidé de déclencher la guerre à l’Occident avant d’entreprendre son objectif stratégique, celui d’attaquer l’URSS, afin d’éviter le danger qui avait condamné l’Allemagne à la défaite de 1918: avoir à combattre simultanément sur deux fronts. La bourgeoisie française a poussé l’aveuglement jusqu’à ses ultimes conséquences. Confrontée à l’agression nazie, en juin 1940, elle a capitulé en quelques semaines, une bonne partie de sa classe dirigeante se couchant devant le régime fantoche et collaborateur, mené par le Maréchal Pétain. La combativité de la classe dirigeante française s’est juste révélée dans la lutte contre le Parti Communiste Français, qui fut interdit et poursuivi à partir de septembre 193919Mais ce furent les communistes qui, dans les conditions très difficiles du moment, ont hissé le drapeau de la résistance et ont construit une guerrilla populaire qui a contribué de manière importante à la défaite du nazisme. La grande bourgeoisie anglaise n’a pas eu d’autre choix que de réorienter (via Churchill) toute sa politique.


Il est ridicule d’affirmer que le Traité de Non-agression signé entre l’URSS et l’Allemagne en Août 1939 a été la cause de la guerre, faisant table rase de la nature du régime nazi, de la collaboration des puissances capitalistes et de la manière dont elles ont encouragé l’expansionnisme allemand à l’Est. Jusqu’à la fin, les dirigeants soviétiques ont lancé des initiatives répétées et insistantes pour signer, avec l’Angleterre, la France et d’autres puissances européennes, des traités de défense mutuelle ou donner des garanties à d’autres pays menacés par le nazisme et le fascisme. Ce fut le refus de cette collaboration et l’aveuglement anti-communiste et philo-fasciste de cercles importantes des classes dirigeantes européennes qui ont conduit à la guerre. Un historien militaire français et gaulliste écrit: « Il n’est pas correct, comme le firent plus tard les pays occidentaux, d’invoquer une quelconque similitude entre l’URSS et l’Allemagne pour voir dans ce fait le fondement véritable du pacte germano-soviétique. L’hostilité féroce envers le communisme et la volonté de le détruire sous toutes ses formes, étaient à l’origine même des mouvements fascistes. Hitler a toujours présenté le national-socialisme comme un instrument de mort dirigé contre le bolchévisme. (…) C’est le Parti Communiste Allemand qui l’a interdit et détruit en premier lieu (…) Mais c’était les données stratégiques qui devaient décider du choix fait à Moscou et qui, en fin de compte, ont prévalu sur tout le reste »20L’URSS signe le Traité pour éviter de se trouver dans la même situation que la République Espagnole.


Tout comme les communistes furent les premières et les principales victimes du fascisme partout, ce furent aussi les communistes qui ont apporté la contribution principale et décisive à la défaite du nazi-fascisme, surtout grâce à l’Armée Rouge et à l’URSS, qui ont affronté et vaincu le gros de l’armée nazi. Quand à l’hiver 1941 les troupes allemandes étaient aux portes de Moscou, la quasi totalité de l’Europe était sous l’empire du fascisme et de des alliés. Les batailles décisives de la Deuxième Guerre Mondiale, qui ont changé le cours des événements, se sont déroulées (aux grands regrets donc d’Hollwood, de discours d’Obama et de la mythologie négationniste de notre époque) sur le sol soviétique en 1941-43. Ce fut à Moscou, à Stalingrad, dans la résistance héroïque pendant le siège de Leningrad, à Kursk et dans tant d’autres villes où, au prix de terribles sacrifices et pertes humaines et matérielles, le peuple et les communistes soviétiques ont vaincu la machine de guerre allemande. Quand les troupes anglo-américaines ont débarqué en Normandie, en juin 1944, l’Armée Rouge avait libéré la quasi totalité du territoire soviétique et combattu pour la libération des pays limitrophes. Et dans les pays occupés, en Italie, en Grèce, en France, en Yougoslavie, en Chine, et dans tant d’autres, les communistes furent les premiers et les principaux acteurs de la résistance armée qui a assuré la défaite finale de la plus terrible expression de la domination capitaliste.


Quand aujourd’hui on réécrit l’Histoire, en réhabilitant le fascisme, en occultant le rôle décisif des communistes dans sa défaire, ou en en arrivant à cette tentative extrême honteuse de mettre sur une même plan communisme et fascisme (comme l’a fait récemment le Parlement Européen), ce n’est pas seulement une injustice terrible et une falsification historique. C’est aussi ouvrir les portes, à nouveau, pour qu’un capitalisme en profonde crise et créateur de misère, de guerre et d’exploitation, puisse recourir à des solutions de force et de violence extrême pour tenter de maintenir sa domination. La défense de la vérité historique est, pour cela même, partie intégrante des luttes qu’il est nécessaire de mener aujourd’hui.


Site d’O Militante: http://omilitante.pcp.pt/

le colonialisme comme combat historique toujours d’actualité

acafiche1.jpgLe combat anticolonialiste est toujours d’actualité. L’ACCA (Agir contre le colonialisme aujourd’hui) présentait son Manifeste le 8 avril 2010

Article d’AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

Jeudi 8 avril 2010, les responsables de l’ACCA (Agir contre le colonialisme aujourd’hui, nouveau nom de l’Association des combattants de la cause anticoloniale) présentaient leur Manifeste au Sénat, sous le patronage du sénateur communiste Guy Fischer, vice-président du Sénat, président d’honneur de l’association. L’échange a été d’un très grand intérêt entre la tribune (Philippe Paraire, Alban Liechti, Henri Alleg) et l’assistance. En voici un compte-rendu sommaire.

Le manifeste de l’ACCA: le colonialisme comme combat historique toujours d’actualité

Lutte contre la réécriture de l’histoire et actualité du combat anticolonialiste et anti-impérialiste, voilà les deux axes de combat de l’ACCA selon Phillippe Paraire. La lutte héroïque des peuples pour le droit à disposer d’eux-mêmes ne les a pas empêchés de subir la contre-attaque de l’impérialisme historique (France) ou/et de substitution (Etats-Unis). Voilà pourquoi la lutte anti-coloniale ne s’arrête pas avec l’indépendance formelle des Etats mais avec leur émancipation économique, politique, culturelle et militaire réelle des puissances impérialistes.

Si la forme du colonialisme a pu changer, il maintient toujours les peuples sous son joug. Le néo-colonialisme se différencie de l’impérialisme traditionnel avec contrôle direct des territoires et domination politico-militaire. Il se manifeste par un contrôle économique et financier des Etats par des institutions supranationales. Cet impérialisme se confond avec la phase de mondialisation du capitalisme.

Ainsi en est-il des « programmes d’ajustement structurel » imposés par le FMI et l’OMC dans les années 1990 qui ont abouti à la privatisation des Etats et à leur mise en coupe réglée. Ce néo-impérialisme ne doit pas faire oublier la persistance du « vieil impérialisme » incarné par la présence française en Afrique: soutien aux dictateurs-vassaux et mainmise directe sur les matières premières, interventions militaires aux doux noms masquant d’intolérables atteintes à la souveraineté des peuples. Les récents achats de terre par plusieurs puissances capitalistes-impérialistes révèlent une autre facette de la résurgence de ce vieux colonialisme, sous des formes tristement originales.

Les tout dernières années ont vu l’intensification de l’attaque contre les peuples. Attaque contre leur histoire et tentative de réhabilitation du colonialisme, dont la loi de 2005 sur les effets positifs de la colonisation est un exemple frappant. Attaque contre leur souveraineté politique et économique, encore et toujours. P. Paraire rappelle comment l’impérialisme français est arrivé au bout, avec l’élection de Sarkozy, d’un processus de vassalisation de l’impérialisme français vis-à-vis l’impérialisme états-unien.

C’est un processus de long terme qui s’est manifesté par le soutien à la guerre en Yougoslavie en 1999 et la participation à la guerre en Afghanistan en 2001. Il s’accélère dramatiquement depuis l’élection du président Sarkozy en 2007:

  • présence accrue de troupes françaises sur le front afghan,

  • réintégration du commandement intégré de l’OTAN 

  • installation d’une base militaire à Abu Dhabi.

 Voilà qui montre malheureusement toute l’actualité de la cause anticolonialiste en France. Ses batailles d’aujourd’hui sont notamment la campagne pour le retrait des troupes d’Afghanistan et la fin de cette intervention au bilan déjà si lourd (des dizaines de milliers de morts afghans, 41 soldats français tués), l’information et la mobilisation de la population française devant la menace de guerre qui pèse sur l’Iran.

Si antipathique que soit le régime iranien, c’est bien son peuple qui souffrira de la guerre qui se profile. Comme l’a démontré avec précision l’orateur, toutes les villes iraniennes sont à portée de missile des troupes de l’OTAN après l’implantation de la base d’Abu Dhabi et le pays est encerclé en vue d’une future invasion.

Guerre d’Algérie, lutter contre la réécriture de l’histoire par les nostalgiques de l’OAS

L’échange entre la salle et la tribune a permis de soulever plusieurs questions brûlantes et de rappeler la glorieuse histoire du mouvement anticolonialiste, elle aussi tout à fait actuelle.

Les interventions ont mis l’accent sur la nécessité de la lutte contre le révisionnisme historique, en particulier sur la période de la guerre d’Algérie, par exemple pour défendre la mémoire des martyrs de la cause anticolonialiste, comme Maurice Audin, torturés et exécutés par des militaires français sur ordre de hauts gradés, contre la réhabilitation rampante des assassins de l’OAS.

Comme l’a rappelé le président d’honneur de l’ARAC (Association républicaine des anciens combattants), les stèles, les commémorations, les cérémonies à la gloire de l’OAS se multiplient avec la complaisance des pouvoirs locaux, notamment dans le sud de la France. Guy Fischer a confirmé ce climat nauséabond en démontant les manoeuvres insidieuses des restants de lobby colonial en France (ex : la confusion entre les morts du contingent, les morts d’événements comme ceux de la rue d’Isly et ceux de l’OAS). La lutte pour la mémoire se poursuit jusqu’au sein du Parlement.

L’adoption d’une proposition de loi qu’il a déposée avec ses collègues communistes a permis enfin en 1999 de donner officiellement aux « opérations de maintien de l’ordre en Algérie » leur vrai nom, la « Guerre d’Algérie » et de mettre fin à cette euphémisation de la guerre anticoloniale.

« Cette époque rappelle des périodes sombres où on préparait les peuples à la guerre », Henri Alleg


 Avec gravité, Henri Alleg a tenu à souligner toute l’importance de la lutte anticoloniale aujourd’hui. Pour lui, cette époque rappelle de sombres périodes de notre histoire, celles où l’on préparait les peuples à la guerre. Et on les prépare, non à une guerre locale mais à une guerre mondiale. Cette situation périlleuse n’en est pas moins cocasse : les fauteurs de guerre, ceux dont l’arsenal nucléaire menace jusqu’à l’existence même de l’humanité, s’efforcent de faire passer de petits Etats, luttant désespérément pour conserver leur souveraineté, pour la menace à la paix mondiale.

 Beaucoup d’interventions de la salle ont été marquantes. Un militant anticolonialiste africain a remémoré avec émotion l’histoire tragique des peuples africains, de la traite des esclaves jusqu’à leur asservissement par le néocolonialisme. Que reste-t-il d’humain à celui à qui on a pris jusqu’à son corps? Comment reconquérir sa terre et comment dire que l’Afrique n’appartient à personne, hormis à ses peuples?

Pays émergents, impérialisme français, articulation lutte intérieure/extérieure: des questions toujours en suspens

Le débat a soulevé plusieurs autres questions politiques de fond.

Comment analyser spécifiquement l’impérialisme français et son rapport à l’impérialisme états-unien? Doit-on parler de vassalisation ou d’autonomie relative de la France qui lui permettrait de ne pas toujours suivre l’impérialisme états-unien en fonction de ses intérêts du moment. Troisième producteur d’armes au monde (per capita), la France est aussi sous la pression de son propre complexe militaro-industriel.

Comment sensibiliser la population française à la lutte anti-impérialiste, lier préoccupations intérieures et sensibilisation aux questions extérieures? Rapprocher le coût de la guerre en Afghanistan de celui, identique, des 16 000 postes d’enseignants supprimés à la rentrée, souligne un jeune militant communiste, aide à comprendre l’importance du retrait des troupes et la sortie de la France de l’OTAN. Plusieurs pétitions dans ce sens ont été initiées, dont celle portée par plusieurs sections du PCF, dont celle de Paris 15ème.

Les pays émergents sont-ils de nouveaux points d’appui anti-impérialistes ou des nouveaux blocs impérialistes en formation? A l’attitude sans équivoque de l’impérialisme marocain par exemple, on peut opposer l’attitude plus ambiguë de l’Afrique du Sud ou de la Chine, qui laisse la question en suspens.

Concluant, Guy Fischer, avec émotion, a salué personnellement Henri Alleg, dont le livre La Question, une révélation, l’a amené à adhérer au PCF au début des années 60.

Guy Fischer a estimé qu’il ne doit faire aucun doute que les communistes soutiennent la cause de l’anticolonialisme, hier comme aujourd’hui et donc le combat si actuel et pertinent de l’ACCA!

M. Wamen (CGT Goodyear) parle de la force des luttes collectives. Pour lui, la vraie victoire, c’est la défense de l’emploi et pas une prime de départ si belle soit-elle…

http://www.dailymotion.com/video/xcz6u9

Les paroles c’est bien, les actes c’est mieux!

Qui est Emille TORNER!

 Image de prévisualisation YouTube Emile Torner, déporté politique

D’origine juive, élevé par des parents progressistes qui soutenaient les Républicains espagnols pendant la guerre civile, c’est peu dire qu’Emile Torner était prédisposé au refus des lois nazies.

Entré dans la Résistance à l’âge de 17 ans, c’est l’arme à la main qu’il a été arrêté le 19 juillet 1944, dans la Creuse.

Deux mois plus tard, il était déporté au camp de Buchenwald, avant de rejoindre celui de Langenstein au mois de novembre 1944. « Nous vivions dans la crasse la plus complète, exposés au froid et aux infections.

Dans le camp de Langenstein, il y avait une fabrique d’armes où les détenus devaient travailler. Moi, j’avais 18 ans, donc je n’étais pas un ouvrier qualifié, et je ne pouvais pas effectuer de travaux spécialisés. Alors, je faisais du terrassement, ou bien je portais des sacs de ciment de 50 kg, moi qui en pesais moins. »

A l’annonce de leur débâcle face aux Américains et aux Soviétiques, les nazis organisaient ce que l’on appelle les marches de la mort : ils déplaçaient les prisonniers d’un camp bientôt libéré vers un camp plus lointain, où ils auraient le temps de les utiliser puis de les exterminer.

Seuls les malades étaient abandonnés sur place. Ce fut le cas d’Emile, dont le camp a été évacué le 9 avril 1945.Les Américains eux, ne sont arrivés que le 13. Pendant quatre jours, les anciens détenus ont été complètement livrés à eux-mêmes. « Je ne pouvais plus me mettre debout, mais je savais qu’il me fallait tenir, se souvient le vieux monsieur. Je suis donc parti à quatre pattes manger de l’herbe dans les champs voisins, pour survivre.

Quand le camp a été libéré, on m’a trouvé pesant 28 kg ; j’avais une gale surinfectée. Les Américains m’ont gardé jusqu’au 6 mai pour me donner les forces de rentrer en France. Beaucoup de prisonniers sont morts d’avoir trop mangé, ou bu de l’alcool après leur sortie des camps. Nos appareils digestifs étaient complètement détraqués. »

A son retour chez lui, Emile est méconnaissable. Comme les autres déportés, il a du mal à être cru par les Français quand il raconte les souffrances qu’il a endurées. C’est pour que cette période noire ne soit ni oubliée, ni banalisée qu’il continue de se battre aujourd’hui, et d’accompagner les groupes de jeunes pour leur faire part de ce qu’il a vécu.

Delanoë célèbre Ben Gourion : notre indignation est sans réserves ! Emile Torner, ancien déporté résistant, responsable « Paix et mémoire » de la section du PCF Paris 15

emileshahid.jpg

Delanoë célèbre Ben Gourion : notre indignation est sans réserves !

Bertrand Delanoë et Rachida Dati ont inauguré en compagnie de Shimon Peres, président israélien, une « promenade David Ben Gourion » dans le 7ème arrondissement de Paris, mercredi 14 avril 2010. Notre parti a exprimé sa consternation et son indignation devant cette décision de la municipalité de Paris. Notre section du PCF s’est jointe à différentes initiatives de protestation.

Fondateur de l’Etat d’Israël en 1948, Ben Gourion fait partie de ceux qui ont traduit l’idéologie sioniste en une pratique de colonisation, d’oppression et de crime contre un peuple. Il a organisé l’expulsion massive des Palestiniens, la destruction de leurs villages, plusieurs massacres.

Les autorités parisiennes déshonorent notre ville en célébrant ce personnage. Dans la situation actuelle, elles commettent un acte politique lourd de signification.

Le gouvernement israélien poursuit sa politique impérialiste d’écrasement du peuple palestinien, de guerre dans toute cette région du monde. Les cicatrices du Liban et de Gaza sont encore béantes. Pas une semaine ne se passe sans que l’on annonce la destruction de maisons arabes à Jérusalem, l’établissement de nouvelles colonies en Cisjordanie, de nouveaux crimes de l’armée ou des services spéciaux israéliens.

Le pouvoir politique israélien surenchérit sans fin. Il viole à tour de bras les résolutions de l’ONU, le droit international. Il bloque obstinément toute avancée vers la paix.

bengourionbb617.jpgEn apportant un soutien fort et symbolique à l’initiateur et aux représentants de cette politique, Delanoë choisit son camp, celui de l’impérialisme. A son tour, après le président de la République, il envoie un signal de désespoir aux populations juives et arabes de Palestine qui aspirent à la paix, à l’entente entre les peuples.

Pour se justifier, il s’enfonce dans l’indécence en promettant, pour compenser, d’inaugurer une place au nom de Mahmoud Darwish. Nous boycotterons l’inauguration de cette place en l’honneur du magnifique poète palestinien puisqu’elle n’est décidée que pour mieux justifier l’injustifiable.

Notre indignation est sans réserves. Elle ne souffre d’aucune circonstance atténuante.

Aussi, nous sommes malheureusement contraints de faire une clarification.

Nous tenons à exprimer aux représentants de l’Autorité palestinienne en France, dont le siège est dans notre arrondissement, parmi lesquels plusieurs amis, et aux combattants de la cause palestinienne que les propos de M. Ian Brossat, président des élus « communistes et parti de gauche » au Conseil de Paris n’engagent que lui. M. Brossat a osé dire à la presse : « J’avais moi-même soutenu que la ville ne pouvait envisager de dédier un espace à David Ben Gourion sans faire de même pour Yasser Arafat ».

Comparer un chef de guerre, un colonisateur, un oppresseur à un patriote, défenseur inlassable des droits de son peuple opprimé, c’est indigne, irresponsable. Nous demandons à M. Brossat de s’excuser publiquement ou, à défaut, de cesser de s’exprimer au nom des communistes et de déconsidérer notre parti, uni dans son soutien au peuple palestinien et dans son combat pour une paix juste et durable en Palestine.

Emile Torner, ancien déporté résistant, responsable « Paix et mémoire » de la section du PCF Paris 15

Communisme : Les délégués au congrès du MJCF réintroduisent l’objectif du « socialisme » dans leur résolution

http://vivelepcf.over-blog.fr

Les Jeunesses communistes tiennent leur congrès à Gennevilliers du 15 au 18 avril 2010. Dans leur séance du 16 avril, leurs délégués ont adopté un amendement au texte de résolution, d’une très grande importance, pour le MJCF comme pour le PCF.

En voici le texte :

« Nous voulons ouvrir une phase transitoire nous permettant de dépasser le système d’exploitation de l’Homme par l’Homme et de construire les bases économiques, sociales et politiques d’une société d’émancipation individuelle et collective. Pour cela, le monde du travail doit devenir la classe dominante, c’est ce que nous nommons le socialisme du 21ème siècle ».

Le rétablissement de l’objectif du socialisme est en discussion depuis plusieurs congrès dans la JC. Les fédérations qui ont porté cet amendement ont obtenu, cette fois, un vote très majoritaire des délégués. C’est une avancée considérable.

Certes la notion de « socialisme du 21ème siècle » relativise le sens théorique et peut ressembler à l’expression galvaudée reprise par certains opportunistes sans complexe, comme JL Mélenchon.

Mais, nos jeunes camarades la précisent en insistant sur la place du « monde du travail », autrement dit de la classe ouvrière. Ailleurs dans le texte est aussi rappelée la nécessité de l’appropriation publique et sociale des principaux moyens de production et d’échange.

Enfin, ce qu’ils dénomment « phase transitoire » ramène à un objectif concret et immédiat de rupture, à une perspective de ruptures.

Mesurons ce que cet amendement représente, surtout venant de la jeunesse, comme désaveu de la ligne d’abandon de la direction du PCF (et du MJCF) conduite depuis tant d’années.

Au 29ème congrès en 1997, juste avant la collaboration avec Jospin, elle supprimait le projet socialiste et la référence au rôle de la classe ouvrière.

Au 30ème congrès à Martigues en 2000, elle introduisait la notion fumeuse et lointaine de « visée communiste », cachant l’abandon de la perspective révolutionnaire contre le capitalisme.

En septembre 2009, dans l’édito du supplément « communistes » de l’Huma, le membre de l’exécutif, Francis Parny a dénommé de la dernière étape du reniement. Il a parlé de projet « altercapitaliste ». C’est plus clair encore que dans la bouche de ceux qui évoquent un « post-capitalisme » où l’on attendrait que le capitalisme tombe comme un fruit mûr. En fait, ces dirigeants avouent leur adhésion à un système qu’ils proposent juste d’accommoder.

Ces reniements expliquent le reste : la casse de l’organisation du parti, les compromissions avec les gérants loyaux du capital dans les institutions, le cantonnement à un rôle protestataire derrière des élus, et l’effondrement organisé de l’influence communiste dans les entreprises et l’ensemble du pays.

Une génération nouvelle donne un signal à des dizaines de milliers de communistes et de salariés : refaisons du PCF, du MJCF les organisations communistes dont les travailleurs ont besoin pour lutter, faire reculer et abattre le capitalisme !

Même si cela doit prendre encore un peu de temps et d’efforts !

NON à l’augmentation du prix du gaz!

Augmentation du prix du gaz : ne laissons pas passer ! Les premières factures vont arriver prenant compte de l’augmentation de 10% (9,7%) des tarifs du gaz depuis le 1er avril 2010.

Usagers, salariés, nous ne pouvons pas accepter ce coup porté au pouvoir d’achat et au service public.

 Selon les chiffres officiels, la ponction annuelle va atteindre 85 euros par ménage se chauffant au gaz. Beaucoup n’en peuvent déjà plus. Depuis 2004, les tarifs du gaz ont déjà augmenté globalement de 35%, malgré le recul des cours mondiaux. En 2009, 5 millions d’usagers ont eu des retards de paiement de leurs factures d’énergie. Le tarif dit « social » ne s’applique qu’à un petit nombre et, ne l’oublions pas, il est payé en fait pas les autres consommateurs, moins pauvres.

 Avec la nouvelle hausse, GDF-Suez va encore engranger un milliard d’euros supplémentaires sur le dos des usagers domestiques. Où va aller cet argent ?

 D’abord vers les profits et les actionnaires privés qui possèdent 65% de l’entreprise ! En 2009, le bénéfice net de l’entreprise a atteint 4,5 milliards d’euros. Pour 2009, les actionnaires vont en croquer 3,3 milliards ! Leurs dividendes ont encore augmenté de 5% cette année, de 34% depuis 2006.

Ensuite, GDF-Suez utilise son excédent d’exploitation, réalisé sur les usagers (14 milliards d’euros dont la moitié en France), pour mener la guerre mondiale de la concurrence au profit de la finance. Avec notre argent, GDF-Suez rachète, à coup de milliards, des entreprises en Grande-Bretagne, au Pérou… pour piller d’autres usagers. Le comble, c’est que cet argent sert aussi à concurrencer EDF en France même. GDF-Suez est sur les rangs pour construire une centrale nucléaire dans la Vallée du Rhône. Pendant ce temps là, EDF veut installer un terminal gazier à Dunkerque.

 La concurrence et la loi du profit ruinent le service public. Nous le payons de plus en plus cher, sur nos factures, sur la qualité du service, bientôt sur la sûreté des installations.

 Il faut arrêter ce scandale !

 Le pouvoir est directement responsable de la hausse des tarifs.

Il l’a d’ailleurs soigneusement retardée pour qu’elle ne coïncide pas avec la campagne des régionales. Maintenant, il cherche à se défausser derrière une commission bidon qu’il a désignée lui-même (« Commission de régulation de l’énergie ») et qui n’existe que pour délivrer des prétextes à l’explosion des tarifs réglementés. Rien ne justifie la hausse des tarifs, ni l’évolution des coûts d’approvisionnement en gaz naturel, ni les coûts réels des infrastructures et du stockage ! Les uns et les autres ne sont pas divulgués mais on voit le résultat final : les profits records de GDF-Suez !

L’Etat reste aussi actionnaire à 35% de l’ensemble GDF-Suez. Le gouvernement avait expliqué que c’était le moyen de conserver une « minorité de blocage » dans les choix de l’entreprise. Le peuple doit le contraindre à en faire usage, à cesser de faire le jeu des multinationales aux dépens des usagers, des salariés, du pays.

Exigeons ensemble du gouvernement:

La suppression de l’augmentation de 9,7% des tarifs du gaz depuis le 1er avril !

Une baisse de ses tarifs de 20% correspondant aux bénéfices non réinvestis de GDF-Suez réalisés en France.

La renationalisation intégrale de GDF, celle d’EDF, la nationalisation des activités de Suez en France.

La fusion de GDF et d’EDF dans un seul opérateur de service public de l’énergie 100% nationalisé.

La montée des luttes dans le pays, pour les retraites, les salaires, les services publics montrent les forces qui existent pour inverser la politique que nous subissons. La bataille pour le service public national de l’énergie en fait pleinement partie.

  

 

Votre nom : (oblig.)
Votre email : (oblig.)
Site Web :
Sujet :
Message : (oblig.)
Vous mettre en copie (CC)
 

Frédéric Bernabé (Haute-Saône): faire vivre le PCF par la démocratie et l’action

Frédéric Bernabé, secrétaire de la fédération de Haute-Saône du PCF fait le point après une réunion de travail de responsables d’organisations locales du PCF, le 10 avril 2010 à Paris 15ème.

 

http://www.dailymotion.com/video/xcxwps

 

Il revient sur la démarche de 5 fédérations, dont la sienne, pour que le congrès extraordinaire soit reporté et se tienne dans des conditions respectant les communistes.

La question de la démocratie dans le Parti est essentielle. Depuis des années, le processus de dissolution est mené à marche forcée, contre les communistes.

Au centre, il y a aussi l’action communiste, celle des organisations du Parti.

La question n’est pas d’apparaître comme des « opposants », mais de faire vivre le PCF pour être efficaces, pour ouvrir la perspective politique.

Le véritable rassemblement que doivent rechercher les communistes, ce n’est pas l’unité politicienne avec tel ou tel groupuscule, mais le rassemblement du peuple de France.  

 

Eric Jalade (Tarn): pour que vive et se renforce le PCF

Eric Jalade, secrétaire de la fédération du Tarn du PCF, fait le point à l’issue d’une réunion de responsables d’organisation du Parti, le 10 avril 2010 à Paris 15ème.

 

http://www.dailymotion.com/video/xcxtn0

 

Après l’annonce du congrès extraordinaire de juin, il importe de déjouer la précipitation et de faire respecter la démocratie. Le Tarn est l’une des fédérations qui a lancé la déclaration pour le report du congrès.
Pour Eric Jalade, une autre voie est possible que le choix de l’effacement du PCF, maintenant par sa dilution dans le Front de gauche. Elle implique de reconstruire la ligne idéologique du Parti de classe et de masse et de prendre tout de suite les initiatives politiques de lutte que demande la situation. Il revient sur les propositions actées à la réunion pour contribuer à faire vivre le PCF et ses organisations. L’expérience dans les sections montre que c’est ce qu’attendent les travailleurs du PCF, loin des combinaisons du Front de gauche. Les exemples dans d’autres pays confirment toute l’actualité de la perspective communiste lorsqu’elle est portée par des organisations communistes tournées vers la lutte des classes (ex : Grèce, Portugal,…).

Le PCF doit retrouver son indépendance de pensée et d’action au service du rassemblement le plus large de notre peuple contre le capitalisme, conclut-il.

 

« Burka »…La LDH refuse les termes d’un débat instrumentalisé, qui risque de déboucher sur une loi perverse et dangereuse.

Auteur de l’article : LDH

Prise de position de la LDH dans le débat sur le voile intégral

Depuis l’affaire de Creil en 1989, la LDH a maintenu avec constance sa position, joignant la critique du port du foulard et du voile, au nom de l’émancipation des femmes, au refus de toute loi excluante, stigmatisante et empiétant sur les libertés publiques. Or, il se trouve qu’aujourd’hui cette position est celle de nombreux citoyens et responsables politiques et en particulier celle de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme, alors même que le débat s’est crispé.

Bien plus rédhibitoire que le foulard, on a vu apparaître le port ultra-minoritaire mais spectaculaire du voile intégral ; le gouvernement a lancé un débat sur l’identité nationale, très vite identifié par l’opinion comme un débat sur l’Islam ; le premier ministre nous annonce une loi interdisant le port de la burqa. Disons tout de suite, pour sortir de la confusion, que parler de « burqa » est un abus de langage : le mot désigne le costume généralement bleu, entièrement fermé, avec un grillage devant les yeux, imposé aux femmes par la société afghane. Le voile intégral, noir, d’origine saoudienne, est une négation rédhibitoire de la personne, mais il ne renvoie pas à l’horreur meurtrière des talibans. Dramatiser le débat, s’il en était besoin, n’est pas innocent.

Nous tenons à affirmer un certain nombre d’éléments essentiels.

1- La laïcité n’a rien à voir dans la question du voile intégral

Les législateurs de 1905 s’étaient résolument refusés à réglementer les costumes, jugeant que c’était ridicule et dangereux : ils préféraient voir un chanoine au Parlement en soutane plutôt qu’en martyr. La laïcité qu’ils nous ont léguée et à laquelle nous sommes fortement attachés, c’est la structure du vivre ensemble : au-dessus, la communauté des citoyens égaux, la volonté générale, la démocratie ; en dessous, des communautés partielles, des syndicats, des associations, des Eglises, une socialisation multiple et libre qui peut même se manifester ou manifester dans l’espace public, mais en aucun cas empiéter sur la volonté générale, et enfin la singularité des individus qui choisissent librement et combinent entre elles leurs croyances et leurs appartenances.

En conséquence, le politique n’a ni à se mêler de religion, ni à traiter une religion différemment des autres ; la loi n’a pas à régler les convictions intimes qu’elle suppose chez les individus ; la République n’a pas à dire ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas mais à protéger également tous ceux qui résident sur son territoire, sauf s’ils mettent en cause l’ordre public.

Le pluralisme religieux et culturel est constitutif de l’unité de la France, qui a toujours connu à la marge des dérives fanatiques, intégristes ou sectaires déplorables mais éphémères. Donc laissons la laïcité tranquille.

2- L’égalité hommes-femmes attend une vraie politique

L’argument principal, et tout à fait justifié sur le fond, contre le port du voile, c’est qu’il signale de manière radicale l’infériorisation des femmes. C’est bien le cas si le port du voile est imposé par le mari ou un autre homme de la famille. Dans ce cas, la France dispose des outils législatifs permettant à une femme de déposer une plainte pour contrainte ou séquestration et d’obtenir le divorce aux torts de son mari ; sachant bien sûr combien cette démarche peut être difficile pour elle.

Mais il peut s’agir aussi, comme l’attestent de nombreux témoignages, d’une servitude volontaire. Or la liberté ne s’impose jamais par la force ; elle résulte de l’éducation, des conditions sociales et d’un choix individuel ; on n’émancipe pas les gens malgré eux, on ne peut que leur offrir les conditions de leur émancipation. Pour faire progresser l’égalité et la mixité entre les hommes et les femmes, ce qui est urgent, c’est de promouvoir des politiques dans les domaines éducatifs, salariaux et professionnels, des droits sociaux, un meilleur accès à la santé et à la maîtrise de la procréation. Ces problèmes concernent des millions de femmes dans la France d’aujourd’hui et ne sont en rien traités de façon prioritaire. Un abcès de fixation sur quelques centaines de cas ne fait certainement pas avancer l’égalité, qui appelle au contraire à revenir à la solidarité entre toutes les femmes.

3- Une surenchère de discriminations n’est pas la solution

La question du voile intégral renvoie en réalité à un profond malaise des populations concernées, auxquelles la République n’a pas pu ou pas été capable de faire une place. D’où l’apparition de vêtements et de coutumes dont la signification est très complexe, depuis le port du foulard par des adolescentes des banlieues comme signe identitaire jusqu’à ce voile intégral qui est un paradoxe : à la fois dissimulateur de la personne et signe ultra-visible, provocateur, d’un refus de la norme sociale, sous prétexte tantôt de religion, tantôt de pudeur. Même si nous réprouvons ce choix, ce n’est pas une raison pour essentialiser et déshumaniser des femmes qu’on réduit à un signe abstrait et que l’on exclut de toute vie publique.

Interdire le voile, c’est conforter la posture de ces femmes, c’est en faire doublement des victimes : résultat absurde d’une volonté soit-disant émancipatrice. Elles porteraient seules le poids d’une interdiction imposée en grande partie par la domination masculine, et cette interdiction les exclurait à coup sûr de la cité. En revanche tous les musulmans, hommes compris, se sentiraient blessés par une loi qui ne toucherait que l’islam.

4- Droits et libertés

Ce serait en plus ouvrir une voie extrêmement dangereuse en termes de libertés publiques. Réglementer les costumes et les coutumes est une pratique dictatoriale ; que ce soit de façon discriminatoire, pour signaler une population donnée, ou au contraire par l’imposition d’une règle universelle. Obliger les femmes à porter le voile comme leur interdire de cacher leur visage (sauf dans les cas prévus où l’identité doit être prouvée) est également liberticide.

Si une telle hypothèse est présente, c’est que la société française a été profondément intoxiquée par des idées venues de l’extrême-droite et qui se sont infiltrées jusque dans la gauche : la peur de l’immigré, de l’étranger, les relents de notre histoire coloniale, la tentation de l’autoritarisme.

La LDH a une tout autre conception de la démocratie, des droits, de l’égalité et des libertés.

4- Vivre ensemble

La LDH refuse les termes d’un débat instrumentalisé, qui risque de déboucher sur une loi perverse et dangereuse.

Des millions de musulmans vivent en France, et pour beaucoup vivent mal. Ce n’est pas un ministère de l’Identité nationale qui résoudra leurs problèmes et qui leur offrira un avenir, mais des politiques sociales et anti-discriminatoires ; c’est un travail politique, citoyen, de réflexion sur les conditions du “vivre ensemble“.

C’est aussi leur responsabilité individuelle et collective, qui attend par exemple, pour ceux qui sans en avoir la nationalité résident en France, le droit de vote pour pouvoir s’exercer.

CONGRES DU PCF: DÉCLARATION DE 5 SECRÉTAIRES FÉDÉRAUX :Le prochain congrès du PCF doit se tenir en décembre 2010

images.jpgChers camarades,

Je vous communique ci-joint et ci-dessous, en lien, sur le site de notre fédération, la déclaration que j’ai rédigé, avec 4 autres secrétaires départementaux, à propos du congrès « d’étape » de juin 2010. Ce texte finalise une des décisions que nous avions pris, ensemble, lors du dernier CN, en présence notamment d’Hervé Poly. Ce sera, je crois, un point d’appui important, pour, à partir d’organisations du parti, faire entendre une autre voix que celle de la direction du PCF, en particulier sur la question du congrès. Le texte a été communiqué, aujourd’hui, à toutes les fédérations du PCF, nous tâchons également d’en assurer la publication dans « l’Humanité », avant le Conseil National de vendredi.

Il va de soi qu’il est à la disposition des organisations du Parti pour être utilisé par les cellules, sections … pour faire monter l’exigence d’un vrai congrès dans des conditions démocratiques et au delà, ce sera aussi, je crois, un atout pour tous les communistes qui veulent faire vivre et renforcer le PCF.

Fraternellement,

Eric Jalade 

http://tarn.pcf.fr/Le-prochain-congres-du-PCF-doit-se.html

bernabe.bmpimages.jpgdallarosaardennes.jpgpoly.bmp Le prochain congrès du PCF doit se tenir en décembre 2010

L’exécutif national du PCF a fait voter par le Conseil national des 27 et 28 mars 2010 la tenue d’un congrès extraordinaire les 18, 19 et 20 juin prochains. Le CN du 16 avril devra en acter les modalités. Il est d’ores et déjà annoncé que l’on fera le point sur « la mise en œuvre » de l’orientation stratégique du Front de gauche, que l’on ouvrira la réflexion sur les échéances électorales à venir, que l’on adoptera une « feuille de route » sur les transformations de notre parti, que l’on procédera au changement de secrétaire national. Tout cela fait beaucoup pour un congrès «d’étape»: en réalité, c’est l’ordre du jour d’un vrai congrès qui est prévu, alors qu’au 34emecongrès, il n’était alors question, à cette occasion, que de procéder au remplacement de la secrétaire nationale.


Nous sommes soucieux de la vie démocratique de notre parti. Nous savons que l’organisation d’un congrès du parti pour que la discussion parte de nos organisations de base (cellules, sections), nécessite du temps, si l’on veut vraiment qu’il se déroule dans des conditions démocratiques, avec la participation réelle des communistes à la réflexion et à l’élaboration de la décision.


C’est impossible avec le calendrier proposé, alors même que les résultats obtenus lors des élections régionales soulignent la nécessité d’un débat approfondi sur les choix stratégiques et les contenus.

Les communistes en expriment le besoin dans les fédérations et les sections. Sans le temps nécessaire, les communistes auront l’impression que l’on tranche à leur place. On ne peut pas, pour nous, dire, de manière aussi caricaturale que dans le rapport du dernier Conseil National, que le Front de gauche s’ancre et s’enracine, que sa démarche est un succès, alors que notre parti perd la moitié de ses élus et que nous ne parvenons pas réellement à incarner le vote sanction contre la politique du pouvoir, ni le relais politique des luttes !


Nous sommes, entre autres, confrontés au défi d’une abstention populaire massive. La reconquête de l’électorat populaire, l’action en direction du monde du travail, doivent être vraiment au centre de nos préoccupations. L’analyse de la société, de ses mutations, de ses violences, du désespoir, du repli sur soi mais aussi des résistances, des solidarités, des potentialités d’interventions citoyennes, celle des recompositions politiques et de nos rapports aux autres formations de gauche, et au mouvement social, celle du rôle et de la place du PCF dans ce contexte est indispensable et mérite de prendre le temps nécessaire, d’autant que la tentation demeure chez certains d’utiliser le Front de gauche pour avancer dans le sens de l’effacement du PCF.

La question de la perspective politique d’ici 2012 comme celle de l’indépendance du Parti sont toujours autant posées. Tenir un congrès bâclé et organisé dans la précipitation donnerait comme signe en direction des communistes, dans cette situation complexe et difficile pour le Parti, celui que les choix stratégiques et la ligne politique ne seraient que l’affaire de quelques initiés.


Aussi, nous demandons le report du congrès « d’étape » de manière à permettre l’implication réelle des communistes. C’est une nécessité pour la cohésion et le renforcement du Parti. D’autre part, un congrès en décembre 2010, année du 90eme anniversaire du congrès fondateur du PCF, aurait une forte portée politique pour réaffirmer l’attachement très majoritaire des militants communistes de poursuivre le PCF dans les conditions actuelles de la lutte des classes.

L’urgence, c’est bien aujourd’hui de mettre le parti en ordre de marche pour la bataille des retraites, de mettre toutes nos forces dans le combat idéologique sur ce sujet. Avec la gravité de la crise et de ses conséquences pour notre peuple, notre parti doit être à l’offensive dans tous les domaines notamment celui de la réforme des collectivités territoriales.


Notre peuple a besoin d’un parti communiste rassemblé dans l’action, plus que jamais à l’écoute des préoccupations populaires, bref, d’un parti révolutionnaire dans la France du XXIe siècle.


  Sylvain Dalla Rosa, secrétaire de la fédération des Ardennes

Hervé Poly, secrétaire de la fédération du Pas-de-Calais

Frédéric Bernabé, secrétaire de la fédération de Haute-Saône

Eric Jalade, secrétaire de la fédération du Tarn

Alain Bolla, secrétaire de la fédération du Var

293079.gifCellules, section, Fédération, ce texte est à votre disposition…

Rendons aux organisations du PCF leur pouvoir, celui de représenter les communistes

12

LIVRY SUR SEINE |
Le blog des idées non-reçue... |
Parcours d'une jeune consei... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | MoDem de l'Ariège
| Bernard Ramond - Pour que v...
| la republique c'est l'arrac...