2009 : des avancées importantes pour « faire vivre et renforcer le PCF » en 2010, contre la stratégie de décomposition du parti
Il y en a qui pensent, y compris ouvertement parmi les dirigeants actuels ou passés du parti, que le PCF a fait son temps, qu’il doit disparaître.
Beaucoup d’autres, dont vraisemblablement une grande majorité de ceux qui se disent communistes, estiment au contraire que le PCF, ce qu’il représente par sa théorie, sa forme d’organisation, son histoire, est plus nécessaire que jamais dans la lutte des classes, pour combattre la politique du capital et porter une perspective révolutionnaire.
Chacun son opinion ! Mais le problème, c’est quand les premiers tentent d’imposer leur point de vue aux seconds et d’entraîner le PCF dans leur objectif de faire « autre chose » qu’un parti communiste ou de le noyer dans autre chose.
Et notre responsabilité, de militants communistes, de responsables d’organisations du PCF conséquents, c’est d’agir pour que les communistes ne soient pas écartés, pour qu’ils puissent défendre leur parti, continuer à le faire vivre et à le renforcer.
En décembre 2006, la réaction massive des communistes a fait échouer la tentative d’effacer le PCF derrière une candidature aux présidentielles issues des personnalités et des groupuscules des « collectifs antilibéraux ».
En décembre 2007, à l’assemblée nationale extraordinaire du PCF, les communistes finissaient de repousser les projets de « remise en cause de l’existence même du parti » lancés par la direction après les élections de 2007. L’appel « Pas d’avenir sans PCF », initié par la fédération de la Haute-Saône et la section de Paris 15, signé par des milliers de camarades et sympathisants, a joué un rôle important dans ce résultat.
En décembre 2008, au 34ème congrès du PCF, les débats à la base ont imposé l’affirmation du maintien du PCF et la suppression de l’objectif de sa « métamorphose ». L’action de plusieurs organisations du Parti, avec ensuite le texte alternatif « faire vivre et renforcer le PCF », y a largement contribué, comme à développer, dans la suite d’appels et de textes précédents, une perspective, en positif, de revitalisation du PCF.
Le 34ème congrès s’est conclu avec une résolution floue et délibérément confuse. Comme cela était prévisible, la direction, globalement reconduite malgré la montée d’affrontement de personnes et de groupes, n’a pas abandonné ses objectifs d’effacement, de dilution du PCF.
En marge du congrès, au mépris des communistes qui le préparaient, la direction sortante avait déjà lancé l’option du « Front de gauche », étroitement coordonnée avec le divorce de Mélenchon d’avec le PS (à la veille de leurs noces d’argent !).
L’année écoulée 2009 nous amène à un double constat.
1- Le premier est que « Front de gauche » s’est bien confirmé être le nouvel avatar de la stratégie d’effacement du Parti.
Les européennes ont été marqué par une campagne électoraliste tournant le dos aux luttes, par la part belle laissée à l’OPA du PG par la mise en retrait des positions communistes sur l’Europe au profit des thèses démagogiques de l’ancien chantre de Maastricht Mélenchon. Le résultat électoral ne progresse pas par rapport au seul PCF en 2004.
L’interminable préparation des élections régionales, puisque les élections sont la chose qui compte avant tout pour le « Front », illustre encore plus nettement le processus de décomposition dans lequel cette stratégie conduit le Parti.
On laisse le PG, des transfuges de divers partis, de multiples petits groupes plumer la volaille communiste, région par région. Dans le même temps, on arrive dans certaines régions à avoir des candidats PCF sur trois listes différentes (mais aucune communiste !).
Dans le pari électoraliste incertain du « Front », le PCF joue le mauvais rôle et est perdant à tous les coups. Il est d’ores et déjà assuré de perdre la moitié de ses sièges. Si le résultat est potable, ce sera grâce aux « autres ». S’il est mauvais, ce sera à cause de lui. Etc.
Pendant ce temps, le soutien politique, réel et efficace, aux luttes, l’impulsion de batailles nationales que l’on peut attendre seulement des communistes, sont délaissés par la direction du PCF.
Avec ces partenaires constitués pour la circonstance, le « Front de gauche » n’a rien même d’une alliance électorale mais tout d’une nouvelle formation en devenir, une formation « chapeau » aboutissant à diluer et supplanter progressivement le PCF, son organisation et ses positions historiques, son nom même, pour continuer sa « métamorphose » en formation politique ordinaire, institutionnalisée, électoraliste, dans une aile vaguement « gauche » d’une gauche d’accompagnement du système.
Le spectacle politicien lamentable des négociations pour les listes donne une idée du modèle !
On retrouve exactement les objectifs des directions du parti depuis au moins le congrès Martigues en 2000, précisément les perspectives avancées en 2007 et refusées par les communistes.
Il ne faut laisser aucune illusion sur le « Front de gauche » et son emballage.
Où est le caractère « unitaire » avec des partenaires récemment inventés et insignifiants, sans contenu préalable ?
Où est l’émancipation vis-à-vis de la social-démocratie ? L’allégeance au PS est réaffirmée avec insistance, pour les exécutifs régionaux comme d’ici 2012. Et puis qu’est donc Mélenchon d’autre qu’un socio-démocrate opportuniste, qui ne le cache pas et qui fait maintenant ses avances à Cohn-Bendit ? Le « Front de gauche », c’est une composante de la social-démocratie.
Le fait que, dans certaines régions, des élus PCF sortants s’allient dès le 1er tour avec le PS, ou bien que Robert Hue, toujours précurseur de la liquidation du PCF se range directement derrière Huchon, ne doivent pas créer d’illusions d’optique.
Enfin quelle caution de « gauche » peut représenter le ralliement probable de morceaux d’un NPA déjà en pleine crise ? La mutation de la LCR-NPA se poursuit vers « l’autre gauche » mais toujours dans l’anticommunisme, comme ses alliances électorales privilégiées avec le PdG en attestent encore.
La crise qui traverse le PCF s’est poursuivie en 2009, avec ses lourdes conséquences sur les perspectives ouvertes par les luttes, parce que les mêmes causes, la même stratégie sont restées à l’œuvre. Mais sa poursuite n’est pas une fatalité.
2- Notre deuxième constat pour 2009 est que, sur la lancée des congrès précédents, des résistances se développent et s’organisent dans le Parti, qu’une démarche de reconquête progresse pour « faire vivre et renforcer le PCF ».
- L’épisode, inachevé, des marchandages pour les listes aux régionales a exaspéré nombre de communistes, y compris au niveau des directions départementales. Il a éclairé la réalité des objectifs du « Front de gauche », sur la tromperie du 34ème congrès.
Pour beaucoup, il est inimaginable de poursuivre sur ce mode jusqu’en 2012, avec à la clef un nouvel effacement du parti et l’absence de candidat communiste.
Par exemple, dans les grandes fédérations du Nord de la France, pas seulement dans celle du Pas-de-Calais, opposante historique à la « mutation », des voix s’élèvent pour refuser de laisser le drapeau du PCF dans la poche.
- L’année 2009 a été marquée aussi par des avancées très importantes du côté des organisations qui ont porté les appels et les textes alternatifs des congrès précédents (33ème et 34ème).
Une démarche se développe en se précisant et se précise en se développant.
A Malakoff le 19 mars 2009, une rencontre nationale a rassemblé des camarades de 30 fédérations et de fixer cette démarche dans un texte de référence, dans la suite du texte du 34ème congrès « faire vivre et renforcer le PCF » (25% des votes internes):
Défense et reconquête du PCF, à partir des organisations du parti et de l’action militante sur des positions de classe, contre la poursuite de la stratégie de liquidation. (lien vers la déclaration de Malakoff).
Il était décisif de couper court à certaines ambiguïtés que la préparation précipitée du congrès n’avait pas levées et qui servaient à attaquer la démarche.
« Faire vivre et renforcer le PCF » est l’opposé d’une démarche de tendance, qui accepterait dans les faits l’abandon de l’identité communiste du PCF, encore moins d’une tendance de complaisance, derrière untel ou unetelle, pour jouer dans la recomposition en cours et la lutte des places.
Le cadre d’échange et de coordination voulu part des préoccupations des militants et des organisations du Parti dans la lutte, vise à les aider à agir directement dans le parti.
La démarche de « réseau » ainsi définie à Malakoff a été ouverte à tous.
En quelques mois, les choses se sont décantées. Les animateurs de « groupes », « un pied dans, un pied hors du parti » (voire des transfuges d’autres partis !), retournent à leur propre ligne. Certains se rangent derrière les refondateurs pour les régionales, d’autres vont avec le POI-PT…
En marge, des « personnalités » continuent à suivre leur stratégie individuelle, souvent déroutante, mais qui n’engage plus qu’elles-mêmes.
En 2009, de nouveaux progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre de la démarche précisée à Malakoff : dans le mouvement des luttes comme dans le débat interne au PCF.
L’échange d’analyses a permis de développer l’action et la propagande de chacun, sur le logement, pour le retrait des troupes d’Afghanistan, sur l’hôpital, aboutissant à une pétition au printemps contre la loi Bachelot, mise à la disposition de toutes les organisations du parti et correspondant à un besoin des militants (non satisfait au moment de la campagne des européennes).
Réalisée par la section de Saint-Quentin, une affiche a été éditée et diffusée. Elle répond, comme l’a montré son succès à la Fête de l’Huma, à une attente large des camarades, notamment des jeunes communistes.
Un stage de formation a été organisé près de Béziers grâce en particulier aux camarades de la section : un succès pour une première initiative de ce type.
A la Fête de l’Huma, la démarche a fait un pas qualitatif supplémentaire, très important, avec la diffusion d’un texte de masse sur la situation du PCF (en lien : pour être plus forts face à la politique du capital, faire vivre et renforcer le PCF), signé de quatre organisations du parti (fédérations de la Haute-Saône et du Tarn, sections de Saint-Quentin et de Paris 15), de responsables d’autres organisations du PCF et de membres du CN.
C’est là aussi qu’une pétition nationale, largement reprise nationalement, sur La Poste a été lancée avec un contenu beaucoup plus efficace politiquement que les initiatives de la « gauche unie ».
Au Conseil national du PCF, mieux et plus largement qu’après le 33ème congrès, des camarades apportent la contradiction à la stratégie actuelle de la direction, démontent le danger du Front de gauche, mais toujours en partant des préoccupations des organisations communistes de base et de propositions d’action.
Dans le court espace de débat laissé aux communistes pour les régionales, une argumentation a servi à défendre, selon les réalités régionales, la proposition de listes PCF de rassemblement.
L’ensemble de ces initiatives a permis le développement de nombreux contacts « transversaux ». Des communistes isolés, déroutés, parfois écartés, trouvent un point d’appui pour réinvestir leur parti.
Ce bilan, non exhaustif, traduit les avancées essentielles réalisées en 2009 dans l’élargissement, la définition d’une mobilisation des communistes (et au-delà) pour la défense et la reconquête du PCF.
Il traduit un début de mise en œuvre qui appelle, devant l’urgence de la situation politique générale et de la situation du Parti, un développement rapide.
En 2010, il faudra donner plus d’ampleur et de visibilité aux prises de position et initiatives engagées.
La campagne des régionales demande des analyses, des synthèses sur des enjeux de lutte comme les transports et les lycées. La nouvelle bataille des retraites s’annonce.
Un congrès extraordinaire du PCF pourrait se tenir avant la fin de l’année, sans doute dès juin. Des évolutions rapides, des basculements sont à attendre dans la situation de désordre actuel.
Partout, il y a écho que les communistes qui ont mis en échec le projet de liquidation en 2007, attendent des points d’appui conséquents pour « faire vivre et renforcer le PCF », comme l’attendent aussi des salariés en lutte.
Raison encore plus impérieuse pour développer la démarche de Malakoff, en continuant à mettre l’accent sur le mouvement réel, les luttes.
Par Vive le Parti Communiste Français
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