Info régionale
Samedi 19 Décembre 2009
« Engagez-vous, camarades ». Les lycéens se sont vu remettre leur carte jeudi au siège du PCF en présence d’une militante depuis 60 ans (à dr).
15 lycéens s’engagent dans la jeunesse communiste, mouvement périphérique au PCF. L’illustration que la jeune génération s’implique bien en politique. Et ne souhaite pas rester inactive surtout en cette période de crise.
La politique, un truc de vieux à l’embonpoint proéminent, une chose ringarde et inutile excepté pour faire plaisir à l’ego de certains et certaines ?
À Saint-Quentin, les jeunes UMP démontrent le contraire en multipliant les initiatives. Parfois futiles, comme la caravane UMP cet été débutant son parcours sur la plage de l’Hôtel de ville. Parfois plus profondes, telle la participation au livre blanc de la candidate aux régionales Caroline Cayeux.
Et voici que de l’autre côté de l’échiquier politique, le PCF trouve du sang neuf, très neuf. 15 lycéens se sont vu remettre jeudi au siège de la section locale leur carte à la jeunesse communiste. Un mouvement indépendant du parti mais qui entretient des liens de consanguinité.
Corinne Bécourt, membre du conseil national du PCF, se souvient du jour où les jeunes ont frappé à la porte de la section : « Ils étaient motivés, connaissaient beaucoup de choses sur le parti ». Un engagement nullement dû à une crise d’adolescence ou à une idée passagère donc, mais une démarche pensée, réfléchie « alors que ce n’est pas si évident que cela, à une époque où l’on dit » tous pourris » d’adhérer à un parti. »
« Staline, nous n’avons pas connu »
L’avenir du PCF, s’incarne entre autres en Aurélien, 20 ans, scolarisé au lycée Condorcet. « Quand je suis devenu majeur, j’ai commencé à m’intéresser davantage aux choses de la vie et donc à la politique. » Les idées de la droite étant « confuses » pour lui, il a étudié celles des partis de gauche, s’est documenté dans des bouquins, auprès d’amis.
Non, il ne souhaite pas être élu, car il n’accepte pas la notion de « chef ». Mais il aimerait faire passer ses idées par des actions. D’ailleurs, sans qu’on le lui demande, il se lance : « Il faut arrêter de dire que c’est la crise, la crise, cela fait des années qu’elle existe… »
À ses côtés, Loïs, 17 ans, a lui eu « la chance d’avoir un papa communiste » dirait-on pour pasticher le titre d’un film. Mais il ne veut pas apparaître comme le fiston influencé; il a lu les idées de l’UMP, du PS… « Je n’ai pas accroché. Ma lecture, c’est le manifeste du PC, Karl Marx… ».
Lui aussi, c’est l’action, l’action, l’action. « Nous l’URSS, Staline, on n’a pas connu, ce n’est pas ce que nous défendons », souligne-t-il, signifiant par là que les idées évoluent, au parti de la faucille et du marteau.
À ses côtés jeudi, Gwenaëlle, 15 ans, en est au stade de se forger une culture politique. En toute modestie, elle confie que ce sont des amis qui l’ont incitée à adhérer au mouvement : « Je suis venu à une réunion, ça m’a plu. »
Jeudi, pour la remise de leur carte, le parti a invité une camarade de la section de Chauny, Monica Bernabets, qui contemplait du haut de ses 60 ans de Parti communiste, ces petits jeunes plein d’ardeur.
Une femme qui a abrité dans sa cave deux Algériens recherchés par l’OAS, qui a mené plusieurs grèves, milité lors de multiples campagnes électorales. Un modèle de lutte pour les lycéens. Alors non, la politique n’est décidément pas qu’un truc de vieux à l’embonpoint proéminent.
CYRIL RAINEAU
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