REGIONALES EN PICARDIE:
Pour faire vivre et renforcer le PCF…..
Sans remonter à 1981…
1997, la gauche plurielle au gouvernement, le coût de notre participation
1999, « Bouge l’Europe» avec Robert Hue, la Mutation, puis 2002
2007 : les collectifs anti-libéraux jusqu’aux présidentielles
Et dernièrement le «front de gauche » aux Européennes
Dans les cellules, les sections, de quels éléments disposons-nous pour faire un choix en toute connaissance de cause, quels rappels historiques afin de ne pas reconduire les mêmes erreurs ? A moins que l’on se positionne sur le point de vue : ce n’était pas des erreurs mais une réelle stratégie, le PCF est condamné à disparaître… J’entends même parfois qu’il n’y aurait plus d’ouvriers dans notre pays. Les communistes ont tranché lors de la Conférence nationale de décembre 2007, puis au dernier congrès. Ils refusent cette stratégie de destruction, de sabordage du PCF. Un autre moyen semble être utilisé : « transformer » le parti, le vider de son contenu pour se diluer comme en Allemagne et au niveau européen dans un nouveau parti de gauche, une nouvelle coalition de gauche. La direction est loin de mettre tout sur la table. Les éléments dont nous disposons sont rares et partiels. On nous fait clairement comprendre qu’il y aurait une ligne et que bien sûr il faut la suivre, mais certainement pas une ligne claire !
Exemple pour les régionales de mars 2010, la direction du Parti navigue à vue… Un jour, à la fête de l’Huma, on tend gentiment la main au PS, le mois d’après, au Front de Gauche avec une déclaration attrape-tout où il n’y a aucune référence à l’Europe (voir pièce jointe). Le conseil national des 25 et 26 septembre sur ce sujet a été annulé, preuve de la difficulté dans laquelle se trouve la direction nationale. Les enjeux de pouvoirs et de places pèsent lourd. Je le dis clairement : les élections sont pour moi un moyen et non pas un objectif, ou bien nous devenons comme le PS un parti électoraliste. Notre stratégie doit être définie clairement en fonction de l’attente des communistes et du peuple pour combattre le capitalisme et commencer à rompre avec ses choix. Le prochain Conseil National se déroulera donc les 24 et 25 octobre pour valider (plutôt acter) les propositions de la direction nationale (l’exécutif). Les 10 « ateliers » sur toute la France, ouverts à tous vents, loin de nos idéaux et de nos objectifs immédiats, loin des militants, loin des préoccupations de ceux qui luttent, sans débats au sein de nos organisations, (voir pièce jointe) ne font pas le compte.
On n’aborde pas nationalement la question des élections régionales sur la base d’une ligne politique claire, répondant à la situation politique du moment, point de repère pour les camarades dans chaque région. Du coup, la cacophonie règne, au détriment du parti et de sa lisibilité. Dans certaines régions, des accords se mettent déjà en place avec le PS et dans d’autres avec le Front de gauche. Le Pas-de-Calais et le Nord partiraient sans doute avec une liste communiste. Et la Picardie ? Dans l’Oise, le débat est entamé avec la contribution de plusieurs camarades et des comptes rendus d’AG de section (en pièces jointes deux contributions).
Dans la Somme, au niveau de la fédération, aucun retour n’existe, sauf de la direction fédérale elle-même qui milite pour l’union avec le PS dés le 1er tour (des rencontres auraient d’ailleurs déjà eu lieu ?). Il y a bien sûr aussi la position contraire des 300 communistes en Somme. Le temps est plus que venu de réhabiliter ces camarades ainsi que Maxime Gremetz et de leur rendre leurs droits au sein du PCF. Ils se prononcent pour une liste à l’initiative des communistes au premier tour. Dans l’Aisne, nous venons de recevoir le journal départemental, l’hypothèse Front de Gauche y est largement défendue et Maxime rendu coupable de tous les maux. Le compte rendu du dernier comité fédéral d’ailleurs ne permet pas le débat. De Saint-Quentin, nous étions excusés à cette réunion en raison du montage de la Fête de l’Huma.
Dans le journal fédéral, l’annonce est faite de la prochaine réunion du « Comité régional ». Mais quelle légitimité pour celui-ci ? Alors qu’il n’y a eu aucune élection de cette instance depuis 6 ans et que le débat n’est pas engagé dans le parti. Le débat se tient donc entre dirigeants, exécutif pour le national (le conseil national servant de chambre d’enregistrement), le comité régional (composé de qui ?), et les secrétaires fédéraux : rencontres avec les autres partis, réunions……….puis il y aura urgence et on fera voter précipitamment les communistes sur des options qu’ils n’auront pas discutées. Concernant notre projet pour les régions : les socialistes, le parti de gauche etc… auront leur mot à dire dans des ateliers organisés par le PCF (le programme de la « gauche », ou est le notre ?). Une dernière remarque à ce sujet, Mélenchon et son parti ont déjà écrit et fait « un manifeste pour les élections régionales ». A se demander s’il ne vaut pas mieux être extérieur au Parti pour y faire valoir son avis !
Au sujet des consultations internes, je demande que, comme lors des élections européennes, le vote soit organisé au niveau des sections ou des cellules et non centralisé à la fédération comme cela s’était produit. Je ne vois pas pourquoi il y aurait une géométrie variable en fonction des élections Mon point de vue sur les régionales à ce stade: Le congrès n’a pas décidé de nous fondre dans une nouvelle structure qui remplacerait le PCF mais d’agir avec d’autres partis de gauche dans le cadre des actions à mener et en gardant chacun son indépendance.
Pour autant, depuis les Européennes, quasiment chaque cantonales, municipales, législative… est menée au nom du « front de Gauche ». Nous avons rejeté un die-Linke français ou une « gauche unie » à la méthode italienne. C’est le projet de Mélenchon. D’ailleurs la campagne des européennes à montré clairement où il voulait en venir et lui a servi de piédestal. Merci aux communistes qui ont fait le boulot ! Nous sommes communistes et le PCF ne doit pas se taire pour ne parler que d’une seule voix : celle du Front de gauche qui supplanterait le parti L’identité et les positions communistes sont toujours d’actualité. Elles doivent apparaître le plus clairement pour se développer, y compris lors des échéances électorales. Sur l’UE, « l’Europe des régions », la défense des services publics nationalisés contre la concurrence « libre et non faussée » (voir nos batailles pour la Poste ou la SNCF), pour la défense du potentiel industriel, personne d’autre que les communistes ne défendra nos positions. Il est important qu’elles apparaissent. Si tout le monde parle de changer la société, communistes, nous mettons un contenu derrière cette phrase : appropriation des moyens de productions, nationalisations, autogestion,… Quel projet pour la Picardie et les Picards, quelles ambitions pour les régions au niveau national ?
Quel bilan de la gauche au pouvoir au niveau régional ? 20 régions gérées par la « gauche » depuis 2004 : en quoi cela a-t-il changé la vie, en quoi les régions ont-elles servi de point d’appui pour s’opposer à la droite au pouvoir ? Aucune mesure forte, les aides aux grandes entreprises maintenues, de nouvelles taxes créées : un bilan a minima, un bilan conforme à ce que l’on peut attendre de la social-démocratie. En Picardie aussi. C’est pourquoi je me prononce pour la constitution au premier tour d’une liste de rassemblement à l’initiative des communistes. Avec un rassemblement qui commence par le rassemblement des communistes et s’appuie sur l’expérience du succès de 2004. Concernant Maxime Gremetz, Jean Luc TOURNAY et Jean Luc Belpaume, ils ont rempli jusqu’au bout le mandat que leur avait remis les communistes lors de la conférence régionale de 2004, à travers leurs votes et leurs prises de positions mais aussi en étant sur le terrain, à coté du peuple.
Je rappellerai que la décision de ne plus les reconnaître comme groupe communiste n’a pas été le choix des adhérents de l’Aisne. Je regrette profondément que cette décision n’ait pas été prise sans un débat ni une consultation du Conseil départemental et des communistes. Cela n’a fait que nous diviser un peu plus et renforcer les incompréhensions. J’affirme aussi que les communistes n’ont pas eu tous les éléments nécessaires afin de mieux comprendre cette situation. Nos élus ont préparé un bilan avec les éléments à l’appui ainsi que les pistes à mettre en débat pour notre projet. Je souhaiterais que ces informations soient communiquées à tous par le biais de la fédération. Que l’on aime ou pas Maxime Gremetz, les sentiments personnels non rien à faire dans notre débat, sa personnalité, son image de fidélité à nos idéaux ont beaucoup contribué à ce que nous fassions prés de 12% lors des régionales de 2004. Aux dernières législatives, alors que la fédération du PCF de la Somme présentait un candidat contre lui (mais il a pu compter sur le soutien de très nombreux communistes dont celui d’Alain Bocquet, député du Nord, président du groupe communiste à l’Assemblée nationale), il a remporté cette législative avec prés de 66% des voix. Comme quoi le fait de ne pas mettre son drapeau dans la poche et de partir avec son étiquette, ne conduit pas à la catastrophe.
Pour finir, je pense qu’il est temps et largement temps de se préoccuper de l’unité de tous les communistes pour l’avenir du Parti afin d’être en capacité de changer vraiment et en profondeur la donne, dans les luttes comme pour cette prochaine échéance électorale. Cette unité peut se regagner par un débat constructif, sans faire abstraction des points de vue différents, en n’évitant aucune question, mais aussi en laissant hors jeu les rancœurs, pour que vive le PCF parce que le pays en a besoin. Fraternellement Corinne BECOURT
Point sur les Européennes : je vous transmets quelques éléments de l’analyse que nous avions faite lors du Comité fédéral de juin et qui n’étaient pas repris dans Communiste 02 : Une abstention majoritaire, et un basculement à droite Ces deux constatations n’en font qu’une, surtout si l’on retient aussi que c’est un phénomène qui ne se limite pas à un ou quelques pays, mais affecte l’ensemble des pays d’Europe
Le 1er mai, l’Humanité titrait « 72% des Français soutiennent les revendications ». Ces derniers mois ont été marqués par des luttes de grande ampleur dans notre pays, dans un contexte de crise du capitalisme. A plusieurs reprises, le 29 janvier, le 19 mars, les travailleurs ont manifesté par millions. Le soutien à ce mouvement qui met en cause directement la politique du Président et du gouvernement et ses contre-réformes n’a cessé de s’étendre. Force est de constater que ce mouvement de fond, qui porte la perspective d’une alternative politique, ne s’est pas retrouvé dans la campagne des élections européennes. C’est l’autre enseignement de l’abstention qui atteint des sommets, parfois 75%, dans les villes ouvrières et les quartiers populaires.
Pour autant, en aucun cas, le gouvernement ne peut se prévaloir de l’expression d’un soutien majoritaire à sa politique. Ses partisans se sont logiquement davantage mobilisés. L’UMP arrive largement en tête mais son résultat, 28% des exprimés, ne représente guère qu’un Français sur 8. Un élément positif est constant : l’engagement des militants communistes dans la campagne, nous savons faire. Le plus négatif : alors que pour le NON au référendum nous avions su convaincre, cette fois si le taux d’abstention est lamentable, effectivement comment demander au peuple de ce prononcer contre le dernier traité, contre cette Europe qui détruit, qui casse et deux ans après les solliciter pour élire des députés qui siégerons à ce parlement et donc par la même, à travers leurs votes ils cautionnaient cette institution qu’ils avaient rejeté massivement. C’est dans les villes et les départements les plus ouvriers (Nord, Pas de calais) ou nous avons le moins gagné, voir perdu le plus de voix, sauf Tergnier pour l’Aisne, mais le nom de Desallangre y est pour quelque chose, la population n’y a pas trouvé son compte, n’y ses repères
Ont nous à exposé les résultats des élections en terme de pourcentage, donc positif, alors que si on y regarde de plus prés en terme de voix le score reste à peu prés identique que lors des européennes 2004, alors que l’on aurait pu croire que l’alliance avec d’autres nous aurait, si ce n’est projeté vers le haut, permis un résultat électorale plus conséquent. Européennes 2004, le PCF présente ses propres listes: 3 élus communistes avec l’Outre mer 1.009.976 voix, Européennes 2009 «front de gauche»: 3 élus communistes avec l’Outre mer, 1 041 755 voix 31779 VOIX de plus que le PCF en 2004
D’autre part, comme l’a dit Olivier Tournay lors de son intervention, nous revendiquons un bon score ! quelles voix avons-nous gagnées, est-ce le PCF, Mélenchon, le Front de Gauche, pour qui les gens ont voté ? personne ne peut dire aujourd’hui qu’elle est le score du PCF ? Dans la finalité, nous y avons perdu en terme de voix, de clarté, de visibilité, nous avons permis à un autre parti, créé par un seul homme, représentant dans notre département une dizaine de personnes (ancien socialiste qui a voté pour Maastricht) de se mettre en haut de l’affiche Nous les avons laissés nationalement, parler en notre nom Sous prétexte de cette campagne, nous avons démontré notre incapacité à être dans les luttes, pas du fait des communistes bien sûr, mais de notre direction nationale qui n’a pas su ou voulu mener ces combats Pendant que les manifs s’organisaient, nous invitions à des débats, sur les élections européennes et pourquoi ? Deux députés communistes Européens, deux PG, un ex NPA,
Cela valait-il le coup ?
L’Humanité
Le débat sur l’alternativeà l’honneur dans le Sud-Est
Gauche . Des personnalités de nombreuses forces progressistes inaugurent aujourd’hui, à Marseille et à Grenoble, les dix ateliers nationaux.
Des représentants de toute la gauche ou presque ont rendez-vous aujourd’hui en PACA et en Rhône-Alpes. Les dix « ateliers du projet de la gauche » lancés à l’initiative du Parti communiste débutent ce week-end à Marseille sur le thème du « Nouveau mode de développement » et à Grenoble sur celui de « La démocratie et les libertés ». La qualité du panel des intervenants montre que les forces participantes n’ont pas pris cette invitation à la légère. Dans l’Isère, le PS a dépêché Arnaud Montebourg. Il interviendra aux côtés, entre autres, du constitutionnaliste Dominique Rousseau, de la secrétaire confédérale de la CGT, Maryse Dumas, du magistrat Serge Portelli, de la députée européenne du Front de gauche Marie-Christine Vergiat, du maire (Parti de gauche) de Grigny (Rhône) René Balme, ou encore de la sénatrice Nicole Borvo Cohen-Seat (PCF). Dans la cité phocéenne, la secrétaire nationale du PS à l’Écologie, Laurence Rossignol, fera le déplacement, aux côtés de Gilles Lemaire, du conseil scientifique d’ATTAC (par ailleurs ex-secrétaire national des Verts), de représentants de la Gauche unitaire et de la CGT, et de Pierre Laurent, coordinateur national le PCF, qui sera aussi présent l’après-midi à Grenoble.
Pour le PCF, l’enjeu est important. Le résultat des élections européennes, peu favorable dans son ensemble à la gauche, a montré la difficulté de ses composantes à se retrouver sur des orientations communes. La focalisation sur des primaires à gauche et la tentation d’une partie de celle-ci de privilégier le « dialogue » avec le centre ont ensuite mis en évidence le manque d’« un projet clair et mobilisateur qui constitue une alternative à la politique de Nicolas Sarkozy et une issue à la crise », selon le PCF. Mais les évolutions les plus récentes du débat à l’intérieur du camp progressiste montrent que les lignes ne sont pas figées. Au PS, Martine Aubry met l’accent sur l’importance du travail sur le projet politique. Et le large succès de la votation citoyenne sur La Poste a montré le potentiel d’un rassemblement « à condition qu’on parte des contenus et non pas d’exclusives ou de contours d’alliances déterminées a priori », estime Pierre Laurent.
À l’intérieur du Front de gauche, partagé sur l’opportunité d’inviter le PS à ces ateliers, le débat évolue également. La Gauche unitaire s’est dite immédiatement favorable à la proposition de Marie-George Buffet « que ces ateliers soient coorganisés par le Front de gauche ». Mais le Parti de gauche refusait de s’associer à ce qui pourrait ressembler à l’élaboration de plates-formes communes incluant le PS dans l’optique des régionales. Les discussions se poursuivent donc, mais les trois organisations pourraient tomber d’accord pour coorganiser ces ateliers à partir de celui sur la formation, le 13 octobre à Toulouse.
Pour le PCF, ces ateliers doivent avant tout permettre d’« acter les points forts qui se dégagent, les points d’accord comme les désaccords, explique Pierre Laurent. C’est sur cette base que le Conseil national du PCF du 24 octobre élaborera son offre politique nationale en vue des régionales ». Laquelle sera soumise aux conférences régionales du PCF, qui se tiendront les 7 et 14 novembre, avant le vote des militants dans les régions.
Sébastien Crépel
Contribution à la réflexion collective impérative afin de sortir du bourbier politique régional
A quelques mois des élections régionales de 2010, et compte tenu du contexte peu reluisant des divisions politiques régionales à gauche, il est urgent et impérieux de prendre le temps du débat afin de définir une ligne politique juste, claire, respectueuse et rassembleuse de tous les communistes picards et surtout, conforme à l’intérêt du peuple. L’exercice n’est pas simple tant les tensions ont été vives et la rupture consommée mais, face à la crise capitaliste systémique et ses conséquences que subissent de plein fouet les salariés picards, face à la politique menée par le gouvernement actuel représentant les intérêts des riches et qui, pour ce faire, détruit toutes les conquêtes sociales de notre pays, les intérêts supérieurs de notre peuple et des salariés doivent primer et créer les conditions d’une discussion poussée et d’un rapprochement vital. Il serait indécent vis à vis de tous ceux pour lesquels nous nous battons et qui souffrent des attaques des forces de l’argent, mais aussi suicidaire pour la vraie gauche, que cette situation de division perdure et que nous ne cherchions pas à y remédier. Aussi, quelles que soient les difficultés, les tensions passées et actuelles, j’ai confiance en l’intelligence de tous et c’est pourquoi je m’adresse à vous. Mais bien évidemment, pour avancer vers une solution, il faut bien comprendre les raisons pour lesquelles nous en sommes là. Aussi, un bref rappel historique s’impose et ceci, d’autant plus que le danger existe que les camarades à la base perdent de vue les tenants et les aboutissants et en soient ainsi réduits à être spectateurs ou soldats d’une « guerre de chefs » (telle qu’elle existe et résume tristement la vie politique d’autres partis…) et risquent au final l’écœurement ! L’ÉLECTION RÉGIONALE DE 2004 ET LE BON RÉSULTAT DU PARTI : Aux dernières élections régionales de 2004, après désignation démocratique par 85% des communistes picards, la liste communiste conduite par Maxime Gremetz obtenait environ 11% des voix et le meilleur score du parti sur toute la France. Dans un contexte de sanction de la droite au pouvoir et malgré les différences d’analyse et d’objectifs entre le PS et le PCF, la gauche remportait la quasi totalité des régions. Se posait alors la question de la répartition, au niveau national, de la Direction des exécutifs régionaux. Le PS étant majoritaire mais l’apport des voix communistes ayant souvent été nécessaire et décisif afin d’atteindre la majorité absolue, la revendication raisonnable et légitime du PCF d’obtenir une Direction de région (en l’occurrence la Picardie, déjà dirigée de 1979 à 1983 par notre camarade Raymond Maillet) a été mise sur la table des négociations avec le PS. Or, l’intransigeance et l’hégémonisme d’un PS sombrant de plus en plus dans la gestion du système capitaliste, ont abouti à un refus !
LE CŒUR DU CONFLIT : LE GLISSEMENT À DROITE, L’INTRANSIGEANCE ET LA VOLONTÉ HÉGÉMONIQUE DU PS : En fait, c’est l’absence d’une réelle négociation nationale avec le PS qui a abouti fatalement à des discutions régionales défavorables au PCF. Cette attitude déloyale et hégémonique du PS aurait dû être dénoncée par notre Direction nationale avec fermeté et conviction plutôt que de se résigner et de s’effacer vis à vis du PS. Cela nécessiterait donc un vrai débat car on touche ici au cœur du conflit qui dure depuis 2004 et qui a cristallisé les divergences. Ainsi, en résumant et en utilisant des termes quelque peu excessifs (mais il y a eu tellement d’excès que je m’en autorise quelques-uns…), fallait-il « s’aplatir une fois de plus devant le PS » (se compromettre pour quelques places diront certains) afin de participer « coûte que coûte » à l’exécutif dans le but d’être « constructif » et par devoir vis à vis de nos électeurs ou au contraire, en « découdre » avec un PS se « droitisant », méprisant et faisant preuve d’hégémonisme, en ne s’associant pas à l’exécutif (en faisant le jeu de la droite diront d’autres) pour faire respecter d’autant plus les voix communistes souhaitant un réel changement de politique ? S’il n’était pas forcément simple de trancher à l’époque (mais encore une fois, le débat reste ouvert ou doit se rouvrir avant ces élections), il apparaît clairement que c’est de cette attitude du PS que découlent les problèmes qui ont suivi : éclatement du groupe communiste au Conseil Régional, combat d’idées très vif mais aussi malheureusement trop souvent réduits aux personnes, division anormale et contre productive aux dernières élections législatives dans la Somme, etc… UNE DIABOLISATION CONSTANTE DE TOUS CEUX QUI RÉSISTENT ET EN PREMIER LIEU DE MAXIME GREMETZ : A l’intransigeance du PS a répondu une autre intransigeance, celle de Maxime Gremetz et de certains communistes, d’autres communistes optant pour la gestion de la région et le compromis. Alors que le débat était d’ordre politique et aurait dû être tranché par les adhérents, le conflit a trop souvent été résumé à un problème de personnalité (piège classique en politique). Ainsi, afin de se « débarrasser » d’un adversaire politique influent et inflexible, les pires coups tordus ont été portés à notre camarade Maxime Gremetz et à travers lui, au PCF tout entier, par la droite tout d’abord mais aussi plus récemment et plus étonnamment par le PS, notamment avec l’abject et lamentable « pièce de théâtre » (heureusement filmée !) de la fausse agression d’un élu régional… Aussi, arrivé à ce niveau de la politique, face à ce qu’il faut bien qualifier de véritable complot et à une telle injustice subie par notre camarade, un soutien clair et solidaire du parti aurait été logique, politiquement justifié et responsable, et enfin, humainement la bienvenue ! Sans insister plus, ce silence assourdissant est pour moi choquant… Certes, si Maxime Gremetz, comme tout un chacun, a des qualités et des défauts (que je n’aurais pas la prétention de juger), ces méthodes méprisables utilisées contre notre camarade ont un objectif politique évident : permettre la réélection sans heurt du PS à la tête de la région !
DANS CES CONDITIONS, QUEL AVENIR ? QUELLE DOIT ÊTRE LA LIGNE DE CONDUITE DU PCF ? De manière générale, je pense qu’elles doivent être les mêmes que pour toutes les élections et devraient faire l’objet depuis fort longtemps d’un grand débat à l’intérieur du parti. Car la question de la participation ou non à différents exécutifs (jusqu’au plus haut niveau qu’est le gouvernement) hante le parti et les camarades au point souvent d’être un frein à la mise en mouvement du parti lors des élections. N’entendons-nous pas régulièrement dire : « Si c’est pour repartir une nouvelle fois avec le PS et se faire avoir, je ne suis pas d’accord et ce sera sans moi !… » Et cette question se pose aussi tout autant à notre électorat dont on mesure bien le risque de radicalisation d’une partie de celui-ci à force d’esquiver le débat de fond ou plutôt de ne pas aller au bout du débat. Il est vrai que ce sujet sensible et récurrent divise. Il déchaîne souvent les passions, rappelle un passé douloureux et fait référence implicite à nos relations avec le PS, au point d’occuper souvent trop de temps dans les réunions (au détriment de l’analyse politique et surtout des décisions d’actions) mais sans déboucher malheureusement ! L’efficacité voudrait pourtant qu’à défaut de trancher définitivement dans un sens ou dans l’autre (ce ne serait d’ailleurs politiquement pas raisonnable, l’histoire n’étant jamais écrite d’avance), on rappelle et on élabore une fois pour toutes, les raisons de notre combat politique, les critères et conditions de participation aux différents exécutifs, les limites dépendant évidemment du contexte politique du moment et qu’il convient d’apprécier le plus justement possible. Cela permettrait à coup sûr de clarifier les esprits ainsi que notre attitude, en la rendant plus compréhensible et moins zigzagante. Ma contribution à cette réflexion générale que j’aimerais voir s’engager, peut se résumer en ces quelques points suivants : 1) Rapidement dit, en dénonçant les guerres, les injustices, l’exploitation, les inégalités générées par le système capitaliste, le PCF lutte pour et avec le peuple et son action a pour but de faire émerger une société meilleure pour les citoyens. Ainsi, nous sommes un parti constructif et pas uniquement contestataire. En conséquence, lorsque les conditions le permettent, nous participons aux différents exécutifs afin d’obtenir des avancées sociales significatives pour le peuple, ou toutes améliorations conformes à nos objectifs. 2) Décemment, nous ne pouvons pas offrir comme perspective aux gens l’attente du moment où nous seront majoritaires pour qu’ils voient enfin se concrétiser notre politique ! Le partage du pouvoir avec d’autres forces politiques doit donc s’envisager naturellement, mais uniquement s’il en découle des retombées positives suffisantes pour les citoyens. 3) Des conditions doivent malgré tout être remplies pour participer à un exécutif : a) Que nous puissions réaliser, aux postes d’élus que nous occupons alors, ce pour quoi nos électeurs nous ont mandatés ainsi que nos objectifs fondamentaux, dans l’intérêt du peuple et du pays. Pour retrouver une confiance durable de la part des électeurs, mais aussi parce que certaines dérives sont écœurantes et démobilisatrices, le professionnalisme et la personnalisation excessive en politique, les alliances et combines politiciennes uniquement pour atteindre ou se maintenir au pouvoir, sont des pièges et tendances malsaines qui doivent être résolument combattus. b) Notre participation, si elle a lieu, ne peut se faire (en nombre et en responsabilité) que sur la base de notre résultat électoral, ni plus, ni moins (l’appréciation du résultat pouvant se faire localement ou à l’échelon supérieur sur la base d’une négociation plus globale). Trop souvent avons-nous accepté des postes secondaires et en trop faible proportion. Aussi, les négociations doivent-elles se faire au grand jour, le peuple étant souverain et aucune partie de l’électorat ne devant être sous-représentée ou oubliée. Cela suppose donc d’accepter le fait que nous ne puissions influencer la politique menée qu’à hauteur de notre score électoral ! c) Aucune participation ne saurait se satisfaire d’un chantage à la « solidarité majoritaire » restreignant la liberté de parole et de critique qui doivent rester totales, sans aucune autolimitation. Tout élu est le porteur de la voix des citoyens qui l’ont choisi et qui doivent être informés clairement des différentes approches, visions et solutions proposées aux problèmes rencontrés. Les électeurs doivent rester le plus possible acteurs de la vie politique, y compris et surtout en dehors des périodes électorales. Les différences politiques ne doivent pas être hypocritement masquées, au risque de brouiller encore plus les « cartes » pour les électeurs. De la même manière, nos votes dans les exécutifs doivent être conformes au mandat des électeurs et à l’analyse qu’en font les communistes. d) Une participation qui est acceptée et s’effectue en toute transparence, peut aussi s’arrêter de la même manière si les conditions ne sont plus remplies pour travailler et gérer efficacement selon nos mandats, et ceci, sans que cela se transforme en drame pour le parti. Encore une fois, toute position claire, logique, et non électoraliste peut aisément être comprise par les électeurs. En résumé, participation à un exécutif n’est pas synonyme de compromission, mais cela demande un effort certain à nos élus afin de bien le faire ressentir aux électeurs qui, au final, jugeront surtout sur le bilan du travail réalisé ! LA DEMARCHE DU FRONT DE GAUCHE ET L’ATTITUDE DU PS : Nous sommes engagés dans un processus de rassemblement de la gauche antilibérale et anticapitaliste, à travers le front de gauche. Cette démarche essentielle ouvre enfin un espoir et une perspective à la gauche du PS pour un vrai changement de politique. Ceci alors qu’il existe de fortes potentialités et que le mécontentement est bien présent vis à vis de ce capitalisme mondialisé et inhumain (résultat du référendum de 2005, mobilisation massive lors des grèves de l’hiver et du printemps derniers, PS en recul électoral…). Comprenant le danger, les médias censurent scandaleusement les positions du front de gauche, pendant que d’autres manœuvrent pour brouiller les pistes ou cherchent à orienter la vie politique vers des voix sans issue pour le peuple. Ainsi en est-il des positions actuelles du PS, des verts et de quelques autres qui tentent de se présenter comme l’opposition incontournable et officielle à Sarkozy, tout en évitant le débat de fond pour remettre en cause le système capitaliste inégalitaire et enfin répondre aux attentes du peuple. Ils proposent même un remède pire que le mal qui, à travers leur proposition de « primaire » à l’étasunienne, personnaliserait encore plus la vie politique plutôt que d’analyser et de remédier au divorce entre eux et le peuple ! D’ailleurs, nous devrions réagir vivement à ce piège et ce danger pour le pays, tout en maintenant le cap dans la voix du front de gauche, avec un discours clairement rassembleur de la vraie gauche. Dans ce contexte de régression sociale tous azimuts, de perte de repère pour le peuple, tout zigzag serait une erreur et une faute politique !
MAIS CONCERNANT LES PROCHAINES ÉLECTIONS RÉGIONALES, QUELLE ATTITUDE ADOPTER ? Aussi, pour les élections régionales, certains proposent une alliance directe avec le PS pour le 1er tour en justifiant d’une bonne gestion… Or, d’une part, cela masquerait les divergences politiques au niveau national avec le PS. D’autre part, dans un contexte de crise du capitalisme, c’est oublier que ce sera essentiellement sur les positions et propositions nationales (celles qui sont grosso-modo connues) que les gens se détermineront ! Etant donné les options actuelles du PS, cette alliance est évidemment inimaginable et impossible. De plus, cela brouillerait une fois de plus les pistes de réflexion, recréerait des illusions sur la volonté du PS de combattre le capitalisme, nous noierait dans une alliance « fourre-tout » allant jusqu’à la droite et au final, serait suicidaire pour le parti et négatif pour le peuple ! Pour ces mêmes élections, certains autres tentent d’ignorer notre camarade député Maxime Gremetz, en supposant d’emblée impossible tout rapprochement des positions, indiquant aussi qu’il n’aurait pas soutenu la liste front de gauche aux européennes, etc… N’y a-t-il pas ainsi confusion entre causes et conséquences ? Avec rancœurs diverses ?… Mais c’est justement à ce contexte de division fratricide anormal et à cette antériorité auxquels il faut mettre absolument un terme afin d’envisager un avenir plus radieux. Il serait inimaginable et contradictoire de vouloir rassembler les antilibéraux, les anticapitalistes, en faisant des exclusives. Il y en a assez de l’éparpillement des vraies forces de gauche, des divisions organisées et artificielles ! L’éclatement du groupe communiste au Conseil Régional, déjà insupportable (et ridicule vu depuis notre électorat), ne peut plus durer. Partir divisés pour ces élections, c’est à coup sûr ne pas être compris par nos électeurs, aller à la catastrophe, et « dérouler le tapis rouge » aux partisans du capitalisme. Aussi, sans tarder, une discussion de fond avec tous les communistes ainsi qu’une consultation, y compris par un vote démocratique, devraient s’engager impérativement et aboutir rapidement, dans l’intérêt de notre peuple (encore une fois, c’est la seule chose qui doit nous guider !), à une démarche claire qui pour moi devrait être une liste unique de front de gauche rassemblant tous les communistes. La stratégie élective du parti ne doit en aucun cas échapper aux communistes de terrain en étant seulement une affaire d’élus ! En conclusion, comme la quasi-totalité des communistes et des gens de gauche, je souhaite vivement que l’intelligence prime sur les rancœurs et les divisions passées. Ce serait à désespérer s’il ne pouvait pas en être ainsi ! Gérard TOLLET Section de MÉRU (Oise)
Identité et unité des communistes ! Concernant les futures échéances régionales, les communistes seront consultés prochainement. Il nous faut favoriser l’expression du maximum d’adhérents. Que celle-ci soit formalisée au sein de compte rendus et portée à la connaissance de l’ensemble du parti. Cependant est-il prévu que les élus communistes sortants du conseil régional de Picardie présentent un bilan d’activité aux communistes et à la population ? Ce bilan sera-t-il débattu avec les gens ? Par exemple il serait important de connaître quelles ont été les interventions des conseillers régionaux communistes sortants en faveur de l’emploi et en soutien aux luttes des travailleurs notamment dans la dernière période qui a connu une avalanche de mauvais coups. Il y a en permanence la problématique posée à l’ensemble des élus communistes : comment gérer sans tomber dans la collaboration de classe, sans accompagner la politique du capital d’autant que le Parti a été beaucoup affaibli ces dernières années, cette problématique essentielle est posée à l’ensemble des élus régionaux car on ne peut pas dire que la majorité des régions conduites par le PS en collaboration avec des élus communistes soient devenues des pôles non seulement de résistance mais aussi de luttes pour la transformation sociale. Par exemple, des élus communistes régionaux qui participent à l’exécutif ont fait savoir qu’ils ont proposé qu’un contrôle des fonds publics versés aux entreprises soit entrepris mais se sont vus opposer un refus de la part du Président socialiste de la Région sous prétexte qu’il ne fallait pas inquiéter les patrons en raison de la crise. Cela n’est pas étonnant de la part des socialistes mais n’est-il pas de la responsabilité des élus communistes avec le parti d’alerter les gens, les salariés et de les mobiliser et de refuser l’orientation du Président Gewerc sur une question aussi cruciale. On ne peut pas être solidaire d’une telle orientation qui accompagne le capital. Et c’est le mérite de Maxime Gremetz de l’avoir dénoncée dès le début du mandat régional quelque soit par ailleurs les appréciations que les uns et les autres peuvent porter sur notre camarade. Les 6 mois à venir peuvent être l’objet d’une belle et grande campagne offensive des communistes qui redonne espoir aux gens. Dans notre région, n’ y a –t-il pas urgence à engager un vaste débat populaire avec l’ensemble de la force communiste sans aucune exclusive alors que toutes les forces politiques se positionnent, que la droite confortée par la division à gauche est à l’offensive, que le PS amorce une crise sans précédent accentuée par le rôle des Verts qui annoncent leur décision de présenter une liste en Picardie et surtout que la situation devient insupportable pour des millions de gens tout particulièrement en Picardie frappée très durement par les fermetures d’entreprises ? Ne devons nous pas agir pour que les communistes de la Région dans leur diversité se mobilisent en faveur d’une liste de combat, une liste communiste largement ouverte à des travailleurs et des élus engagés dans les luttes et qui porte les couleurs du progrès et du communisme c’est-à-dire de la démocratie poussée au plus loin, étendue à toutes les sphères de la société. Une liste qui se présente libérée d’une conception politicienne et trop vécue à gauche qui est celle d’alliances en dehors du mouvement populaire. Une liste de colère et d’espoir constructive qui montre que le communisme c’est l’alternative au capitalisme, se démarquant de la gestion social-démocrate des régions qui dans l’ensemble est une gestion d’accompagnement de la crise et non de lutte contre le capitalisme. Parce que n’en déplaise aux politiciens de tout poil, le communisme c’est ce grand mouvement que l’on doit préparer et qui se donne comme objectif la démocratie dans laquelle chaque individu s’implique, où chacun a le droit réel à l’information et à la formation, le droit de diriger les affaires de la cité, de l’entreprise, et du pays. Le communisme c’est la mise en commun des intelligences dans la coopération pour résoudre les problèmes posés à la société. Le communisme c’est redonner du sens au travail qui ne doit pas être vu sous l’angle d’une marchandise mais sous celui de son utilité sociale ! Le communisme c’est la lutte permanente contre l’égoïsme, l’avidité et l’adoration du pouvoir, c’est le don de soi pour le bien de la société, pour l’intérêt général. Aujourd’hui affirmer l’identité communiste, en pleine crise du système capitaliste, c’est affirmer le refus sans concession aucune de ce qui réduit l’homme à une marchandise, à une variable d’ajustement, à un coût. Quand des salariés qui luttent obtiennent des primes de licenciements plus élevées que ce que les patrons avaient prévu, c’est la preuve que la lutte paie. Mais en rester là ce serait admettre que seul les capitalistes doivent avoir le pouvoir et peuvent décider. Or la question centrale est celle de qui doit décider et qui doit posséder l’entreprise ? Le communisme pose la question de l’autogestion et de la propriété sociale, il est en cela une réponse de civilisation. Le communisme de notre temps c’est poser ces questions dès maintenant au cœur des luttes, ce n’est pas seulement élaborer des propositions économiques c’est surtout qu’elles soient construites et portées par les gens eux-mêmes afin qu’ils deviennent les acteurs de la transformation. Nous sommes au seuil de choix cruciaux : ou bien élever la civilisation vers plus d’humanité ou bien subir les nouvelles dominations d’un capitalisme à l’agonie qui risque de plonger le monde dans une techno –barbarie. A refuser de regarder la réalité en face, les politiciens continuent leurs petits jeux de partage du pouvoir faisant comme si le monde était toujours le même, comme si la crise que nous vivons n’était que passagère. Mais ce sont des centaines d’entreprises en Picardie qui vont fermer ou sont menacées, avec des milliers de gens dont la vie va basculer vers un le monde de la précarité, du chômage, de souffrances pour eux et leurs familles. Ces gens en ont assez des pratiques politiciennes, ils ont besoin d’espoir et donc de compréhension théorique liée à une pratique de solidarité agissante. Pas d’un catalogue de propositions économiques même si il ne faut pas négliger d’avancer celles-ci mais encore devons nous le faire dans le concret des situations, au sein des luttes et non de façon indifférenciée sans tenir compte de la spécificité des situations. Car c’est dans la pratique des luttes que les propositions théoriques prennent du sens. Plus les communistes s’éloigneront des pratiques malsaines et des discours convenus de l’établissement politique, plus ils exerceront leur esprit critique, plus ils se formeront à comprendre l’évolution réelle du capitalisme et non ce qu’en dit la télévision ou la majorité des organisations politiques, plus ils seront utiles et en capacité d’agir avec tous ceux qui refusent le système qui les écrase. C’est de cette façon qu’ils sont et seront porteurs d’espoir. De cet espoir qui manque tant et qui est tant attendu par les gens ! Car les élections doivent servir la lutte pour l’émancipation, pas les intérêts des politiciens et d’un système qui n’a pour objectif que de maintenir le peuple dans une soumission au capital. Soyons donc audacieux, débattons, le PCF doit il se dissoudre dans des alliances électorales ou s’affirmer comme force révolutionnaire dans une crise dont les effets dévastateurs vont bousculer totalement la société et y compris les anciens schémas politiques, en particulier au sein d’une crise sans précédent de la gauche ? Quelles orientations économiques régionales et quelle politique économique doit-on entreprendre pour le développement de la Picardie ? Quelles institutions démocratiques doit-on inventer pour donner plus de pouvoir aux forces du travail et de la création ? Certains ont cru pouvoir parler de « Front de gauche » pour les régionales. S’il s’agit d’alliances électoralistes, je n’en suis pas. On connaît le risque d’une telle démarche, les places se faisant très chères pour être candidat sur des listes du parti socialiste vu la probabilité que ce parti perde beaucoup de sièges, certains politiciens de « gauche » vont essayer de se recycler sur des listes « Front de gauche » pour appliquer les mêmes recettes sociale-démocrates qu’ils ont toujours mises en œuvre. Il faut être lucide sur ce genre de manœuvre et on connaît la ficelle, justement il ne faut pas manger de ce pain-là ! Le PS paie ses positions démagogiques et les gens sont de plus en plus lucides sur cette gauche mollasse qui fait en définitive le jeu du capital. Ce n’est pas le moment pour les communistes de venir au secours d’un PS qui va payer son social-libéralisme. Ce serait une profonde erreur stratégique qui ne s’expliquerait que par des positions politiciennes de tentative de sauvetage de postes d’élus régionaux au détriment des principes, de nos principes communistes et je ne désespère pas des militants qui sont très nombreux à vouloir affirmer notre identité et qui savent que c’est là la voie à suivre pour l’avenir.
Car nous pouvons gagner cette région, devenir la première force à gauche, si nous présentons une liste communiste de large ouverture et de rassemblement sur des bases de lutte anticapitaliste résolue et de propositions constructives. Oui nous sommes ouverts mais pas pour des combinaisons politiciennes qui ne peuvent créer que des illusions. Oui nous sommes ouverts à tous ceux qui n’ont pas été corrompus par le système politique et qui veulent sincèrement la transformation de la société, c’est cela l’ouverture communiste, celle qui privilégie les forces de lutte dans leur plus totale diversité. Car ce qui compte c’est d’abord et avant tout le mouvement populaire et ses capacités à intervenir. Cela doit être la préoccupation majeure des communistes quand il y a une élection. Le mot d’ordre du communisme c’est aussi : assez des manœuvres électorales qui aboutissent à l’abstention et à l’écœurement des citoyens, priorité à la démocratie du peuple, pour le peuple, par le peuple ! Pour cela c’est aux gens de décider des questions à débattre, pas aux machines électorales et aux médias qui utilisent des armes idéologiques afin que le peuple ne débatte pas des causes de la crise et de son alternative communiste. Cessons d’être sous l’emprise idéologique de la bourgeoisie, le capitalisme est en grande difficulté, la bataille des idées est fondamentale pour mobiliser les gens sur un projet véritablement révolutionnaire qui place l’autogestion au cœur de notre démarche, pas sur des montages de petite envergure et des manœuvres électoralistes. Pour cela le parti communiste a une grande responsabilité pour que dès maintenant on crée les conditions de multiples rencontres dans les quartiers, dans les entreprises non pour débattre des élections régionales en elles-mêmes, mais de comment ces élections pourront être aussi un moment de la lutte pour combattre le capitalisme et construire une autre société. Ainsi, quelle différence entre le débat démocratique sur le projet de constitution européenne en 2005 et l’absence de démocratie dans la campagne des européennes de 2009 ! En quoi la campagne des régionales pourra favoriser le développement d’un mouvement populaire transformateur ? A Creil nous envisageons d’aller à la rencontre des habitants et de débattre avec eux de nos propositions constructives autour de notre projet de port fluvial, de développement d’une plate forme de transports des marchandises, axé sur les atouts historiques que sont notamment notre rivière Oise et le rail dans cette agglomération. Un mouvement populaire majoritaire ne se construit pas sur du vide, il faut travailler à un contenu résolument anticapitaliste c’est-à-dire à un contenu communiste sous peine d’entrainer les gens dans de graves impasses comme nous l’avons vécu ces dernières décennies. Oui il faut faire front mais commençons déjà par rassembler tous les communistes en Picardie sans exclusive aucune afin de surmonter les divisions actuelles. Ainsi je ne partage pas l’idée qu’il faudrait accepter la division des élus communistes au niveau régional et je n’admets pas l’ostracisme exercé par certains à l’égard de notre député communiste, Maxime Gremetz sans lequel il ne me semble pas concevable de rassembler toute la force communiste afin que celle ci à son tour rassemble les Picards et permette que l’on gagne cette région, qu’on l’ancre efficacement et durablement à gauche avec une présidence communiste. Car cela est possible vu la configuration à gauche, le fait que les Verts présenteront leur liste, que le PS se retrouvera en grandes difficultés. Il faut y croire, le PCF peut convaincre et rassembler très largement les Picards, mais au diable les divisions, cessons les polémiques dans la famille communiste, rassemblons nous ! J’ai écouté attentivement les militants de l’Oise lors de l’assemblée de rentrée le 3 septembre à Montataire. Une forte volonté unitaire s’est exprimée notamment en direction de nos camarades « Communistes en Somme ». Je pense qu’ils y seront sensibles et j’espère que nous allons tous ensemble contribuer à l’unité. Cela est une bonne chose, c’est la voie de l’unité, de la mobilisation, la voie du succès. Pour cela il est important que les militants communistes se préoccupent de ces questions dès maintenant et il est primordial qu’ils le fassent en lien direct avec la population, qu’ils soient exigeants quant au bilan des élus sortants, quant au programme régional, quant à l’idéal pour lequel nous combattons, quant à l’unité des communistes.
Jean-Paul LEGRAND Membre du comité départemental de L’Aisne du PCF président des élus communistes de Creil
Les ateliers de la gauche
Les dix rendez-vous !
1. Mis en ligne : 10 octobre
Les communistes ont présenté dix rendez-vous qu’ils proposent au Front de gauche de coorganiser, et d’ouvrir aux autres forces de progrès. Face aux ravages de la politique de la droite, la gauche se doit de mettre en débat et en chantier d’urgence d’autres solutions, en écoutant les salariés, les syndicats, les associations, les élus et les partis politiques, qui sont méprisés par le gouvernement. La direction communiste se propose d’agir sur deux fronts. Toutes les informations : www.lesateliersdelagauche.fr Premièrement, porter sans attendre des propositions face à la crise en distribuant par millions un quatre pages édité à cet effet, comme en a décidé le dernier conseil national. Le PCF demande des mesures d’urgence dans quatre domaines : la mise en chantier immédiate de la construction d’un grand pôle public et bancaire et financier pour développer un nouveau type de crédit pour l’emploi et la formation et l’élargissement du débat sur le système financier international à tous les pays, et non confiné au G20 ; la remise en débat immédiate au Parlement des trois propositions de loi communistes pour stopper les licenciements boursiers et relancer les salaires ; le retrait du projet de changement de statut de La Poste et l’ouverture de débats pluralistes télévisés sur l’avenir du service public postal ; enfin l’ouverture d’une réflexion de la même ampleur que le Grenelle de l’environnement sur l’état d’urgence qu’impose les suicides au travail. Dans une seconde étape, à partir du 10 octobre et jusqu’au 22, les communistes proposent à leurs partenaires du Front de gauche (Parti de gauche, Gauche unitaire, République et socialisme) de coorganiser dix ateliers thématiques nationaux du projet pour déboucher sur des plates-formes communes partagées, en vue des élections régionales. Des ateliers que le PCF continue à proposer d’ouvrir à toute la gauche sociale et politique (contre l’avis du Parti de gauche qui ne souhaite pas y inclure le PS), car le but est d’aboutir à un « Front de gauche élargi » à ambition majoritaire. Pour Marie-George Buffet : « Il faut que le Parti de gauche y participe, si on veut donner l’exemple de ceux qui n’enferment pas la gauche dans le marasme des alliances, mais donnent du contenu et du sens en travaillant sérieusement sur les grands choix qui peuvent fonder une politique de gauche. » Au vu des conclusions de ce travail, le conseil national du PCF formulera une « offre politique nationale » en vue des régionales, le 24 octobre.
D’ici là, les ateliers se pencheront sur « le nouveau mode de développement » le 10 octobre à Marseille et le 19 à Bordeaux, sur la démocratie le 10 à Grenoble et le 20 à Ivry, sur l’éducation et la recherche le 13 à Toulouse, sur les services publics et le climat le 15 à Orléans et à Paris, sur l’utilisation de l’argent le 20 à Villeurbanne, sur la fiscalité le 22 à Angers, et sur le « temps libéré », le même jour, à Montreuil Déclaration unitaire FASE, GU, Alternatifs, NPA, PCF, PCOF, PG
Les partis et mouvements réunis ce jour, lundi 28 septembre, dans le cadre d’un groupe de travail sur les Régionales ont fait la déclaration suivante : Dans une situation marquée par une offensive accélérée de la droite et du patronat contre l’ensemble des droits sociaux et des droits démocratiques, nous appelons à soutenir et à contribuer aux mobilisations et aux luttes de façon les plus larges et les plus unitaires possible dans la perspective d’une confrontation politique et sociale avec le pouvoir et le patronat. L’enjeu est de faire subir, enfin, une défaite à ce pouvoir réactionnaire. Les sujets ne manquent pas : la privatisation de la Poste, la multiplication des plans de licenciements, le travail du dimanche, la précarisation du travail et des conditions de vie, la remise en cause du droit aux études pour tous et toutes, l’augmentation du forfait hospitalier, la mise au pas des libertés publiques, les expulsions massives de travailleurs immigrés… Beaucoup de manifestations, d’initiatives sociales et politiques, se mettent en place en cette rentrée. Nous les soutenons ensemble comme la votation citoyenne contre le changement de statut de la Poste, la manifestation pour le droit des femmes du 17 octobre, les marches pour l’emploi, contre la précarité et les licenciements ou les initiatives en riposte au sommet « climat » de Copenhague… La crise du capitalisme, économique et écologique, continue ses ravages démentant les discours trompeurs sur la reprise et la moralisation de celui-ci. Les États ont distribué des centaines de milliards d’euros ou de dollars aux responsables de la crise financière. Ils demandent maintenant à la population et au monde du travail de payer cette facture, de payer l’addition pour les banques, de payer à la place des pollueurs. La crise écologique s’accentue, alimentée par la logique productiviste du capitalisme : réchauffement climatique, épuisement des ressources naturelles et des terres cultivables, pollutions. Cette crise conduit à la mise en danger des moyens d’existence de millions d’être humains et menace gravement la biodiversité. Il y a urgence et les belles déclarations des gouvernants ne sont pas suivies d’actes conséquents. Nous voulons rompre avec cette logique toujours plus folle du capitalisme productiviste. Nous voulons une politique qui remette en cause la logique du profit pour satisfaire les besoins élémentaires et durables de la population.
Face à un capitalisme de plus en plus brutal et sauvage et à un gouvernement bien décidé à accélérer le rythme de ses attaques, rien ne doit détourner de la nécessaire construction d’une alternative à logique du système capitaliste et productiviste. Sur cette base, il faut œuvrer à gagner la majorité des travailleurs et des citoyens aux perspectives ouvertes par une gauche de combat. Voilà nos priorités. Or, Face à la détermination du pouvoir Sarkozyste, nous assistons au contraire à un nouveau glissement à droite de la gauche d’accompagnement avec la tentative de construction d’une coalition de centre-gauche PS/MODEM/Europe Ecologie et le projet de primaires. C’est à dire d’une gauche qui va toujours plus vers la droite et risque de favoriser ainsi les futures victoires électorales de cette dernière comme le prouve malheureusement la situation italienne. Dans ce contexte, les forces qui composent la gauche antilibérale et anticapitaliste ont le devoir de tout faire pour battre la droite et offrir une autre voie : un débouché politique qui permette de mettre en œuvre un programme traduisant dans les régions les exigences populaires issues des mobilisations, un programme régional véritablement alternatif au libéralisme et au productivisme. Il s’agit, ensemble, non seulement de contrecarrer l’offensive politique de la droite et du libéralisme pour défendre les exigences du monde du travail, encourager les résistances mais plus fortement inverser le rapport de forces dans les urnes et dans les luttes.
A ce stade, nous savons que des approches différentes existent entre nous sur plusieurs points. Ils sont connus et nous n’avons pas cherché à les esquiver au cours de notre rencontre. Nous ne pouvons préjuger des décisions souveraines de chacun de nos partis. Mais nous décidons de constituer un cadre politique national de discussion commun en vue de vérifier la possibilité d’aller ensemble aux régionales. C’est pourquoi les partis et courants politiques réunis ce jour se sont mis d’accord pour une prochaine réunion de notre groupe de travail sur les Régionales le mercredi 7 octobre. Il aura pour première tache d’élaborer un calendrier qui permettra d’organiser les discussions sur tous les points à régler afin de trouver un accord
C’est un premier pas mais il est important car les enjeux de ces élections sont non seulement régionaux mais nationaux. Ensemble, nous pouvons contribuer à inverser le rapport de force entre la droite, le patronat et les classes populaires dans les luttes et dans les urnes. Signataires : Fédération pour une alternative sociale et écologique (FASE), Gauche unitaire, Les Alternatifs, Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Parti communiste français (PCF), Parti communiste des ouvriers de France (PCOF), Parti de gauche (PG). On également assisté à cette réunion au titre d’observateurs, des délégations du Forum social des quartiers populaires (FSQP) et de Lutte ouvrière (LO).
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