Archive | 25 septembre 2009

Les organisations syndicales CFTC, CFDT, FO, Snics-FSU, SUD Santé, UNSA et CGT, rappellent leur opposition ferme et sans condition à la mise en place de l’ordre infirmier.

CGT – CFDT – CFTC – FO – SNICS FSU – SUD SANTE – UNSA

COMMUNIQUE COMMUN

Au moment où le Conseil National de l’Ordre Infirmier (CNOI) adresse aux professionnels un appel à inscription et à cotisation à la structure ordinale, les organisations syndicales CFTC, CFDT, FO, Snics-FSU, SUD Santé, UNSA et CGT réunies le 08 septembre 2009, rappellent leur opposition ferme et sans condition à la mise en place de l’ordre infirmier.

C’est pourquoi, l’intersyndicale appelle les infirmier(e)s à refuser l’ordre par un boycott de l’inscription et un boycott de la cotisation !

Fort de l’expérience de refus d’inscription de masseurs- kinésithérapeutes et de pédicures podologues face à la mise en place de structures ordinales pour leurs professions, le Conseil National de l’Ordre Infirmier a demandé au gouvernement d’intégrer un article à la Loi HPST pour organiser l’inscription automatique. Ce qu’il a obtenu dans l’article 63 qui stipule que « L’ordre national des infirmiers a un droit d’accès aux listes nominatives des infirmiers employés par les structures publiques et privées et peut en obtenir la communication. « Ces listes nominatives sont notamment utilisées pour procéder, dans des conditions fixées par décret, à l’inscription automatique des infirmiers au tableau tenu par l’ordre »

Un décret d’application rendra effective cette procédure. Le courrier adressé aux professionnels étant précipité, inapproprié, voire injustifié :

Nous appelons les salariés à ne pas retourner ce dossier intrusif et inquisiteur de 8 pages, ni les pièces réclamées et ce d’autant que le traitement des informations recueillies sera sous traité à une société extérieur au CNOI. Cet appel au non renvoi du dossier, se complète d’un appel au boycott de la cotisation !

L’intersyndicale :

-Organisera une conférence de presse la semaine prochaine

-Propose à ses structures la construction d’une initiative nationale avec une déclinaison locale, départementale voire régionale au cours du mois de septembre pour permettre aux salariés d’exprimer collectivement leur opposition à cette structure !

-A cette occasion les dossiers vierges recueillis par les intersyndicales locales et départementales pourraient être déposés aux DDASS ou aux ARH !

Les personnels :

-Ont besoin de moyens pour remplir leurs missions dans leur quotidien professionnel ;

-Réclament des effectifs supplémentaires pour améliorer les conditions de travail et les conditions de prise en charge des patients ;

-Réclament une revalorisation salariale qui reconnaisse leur qualification et leurs responsabilités !

Paris, le 9 septembre 2009

SNCF: La CGT s’ adresse aux citoyens et aux usagers !

Service Public ferroviaire : La CGT s’ adresse aux citoyens et aux usagers !

Usagers, Citoyens, Salariés,

Tous concernés !

Bonjour,

Depuis des années, vous subissez les conséquences des choix désastreux des gouvernements successifs et de la Direction SNCF concernant le Service Public ferroviaire. Guidées par la rentabilité financière, les politiques développées n’ont eu de cesse de dégrader le Service Public SNCF et donc, vos conditions de transport.

Malgré, les mobilisations sociales et citoyennes, les nombreuses alertes syndicales, les propositions alternatives avancées par la CGT, la « technostructure » qui, comme chacun sait, a toujours raison sur tout et contre tous, a poussé de nombreuses restructurations à la SNCF de façon incohérente, inadaptée et contre productive.

Des choix contraires au « Grenelle de l’Environnement » !

Le transport ferroviaire de marchandises est malheureusement un dossier emblématique des politiques libérales et de choix uniquement « comptables » pris par la Commission Européenne et le Gouvernement Français.

La rentabilité des Services Publics, ou pour la CGT leur efficacité socio économique, ne saurait se mesurer à leur compte de résultat. L’ouverture à la concurrence privée, si chère à nos dirigeants, a entrainé un déclin sans précédent du transport de marchandises par fer.

Aujourd’hui, la situation du fret ferroviaire est catastrophique.

Entre 2004 et 2008, la stratégie de la SNCF a conduit à fermer plus de 500 gares au fret et à mettre près de 2 millions de camions sur les routes.

Alors que le gouvernement, sous couvert de lutte contre le réchauffement climatique, tente d’instaurer une nouvelle contribution injuste pour les ménages appelée : « Taxe Carbone » et qui ne répond pas aux enjeux posés, la Direction SNCF avec l’aide de parlementaires UMP, souhaite réduire de 60% la technique ferroviaire fret appelée : « wagon isolé » ou messagerie ferroviaire. Le « wagon isolé », outil de collecte et d’assemblage de plusieurs wagons, est indispensable au développement économique et à l’aménagement du territoire, son développement et son efficacité sont les seules alternatives au tout routier.

Si les nouvelles propositions de la Direction SNCF vont à leur terme ce seront près de 2.5 millions de trajets camions supplémentaires sur le territoire national.

C’est un non sens économique et écologique !

La SNCF contribue  au chômage de masse!

Socialement, les politiques successives appliquées à l’ensemble de l’entreprise publique SNCF ont conduit à supprimer près de 20 000 emplois depuis 2002.

Et les prochaines mesures sur le Fret risquent de supprimer près de 6 000 emplois de cheminots.

Certes, ce véritable « plan social » se fait sans licenciement, mais le non remplacement des départs en retraite prive chaque année plus de 2500 jeunes d’un emploi.

Pour une entreprise publique de service public dont la production manque cruellement de personnel au quotidien, c’est inadmissible !

La suppression massive des effectifs à la SNCF contribue à dégrader les conditions de vie et de travail des cheminots et la qualité du service public de transport ferroviaire.

Cette démarche de « sabotage », à l’opposé de la réponse aux besoins des usagers, vise à faire des gains de productivité et à décrédibiliser le Service Public SNCF et les cheminots.

Le gouvernement préfère  sauver les banques !

De plus, le système ferroviaire français souffre d’un endettement majeur issu du désengagement de l’Etat, en particulier dans le cadre du financement des infrastructures (ligne TGV,…), ainsi que de sous investissements chroniques conduisant à un réseau fortement dégradé avec des milliers de Km de ralentissements.

Le gouvernement préfère pourtant offrir des centaines de milliards aux banques (dont on sait qu’ils ont permis, entre autres, de payer d’indécents bonus aux traders !!), plutôt que d’aider son entreprise publique de Service Public.

Au contraire, l’Etat a ponctionné 321 millions d’euros en 2 ans sur les comptes de la SNCF.

Vous qui vivez le transport ferroviaire au quotidien, vous savez bien que le manque de moyens se répercute directement sur le fonctionnement et la qualité du service.

 

Il n’y a pas de fatalité à la dégradation et à la casse du Service Public SNCF.

A l’instar de la mobilisation en cours contre la Privatisation de la Poste, il faut un véritable élan populaire pour regagner un véritable Service Public SNCF de qualité digne du 21e siècle.

Seule une entreprise publique de Service Public, dotée de réels moyens humains, matériels et financiers est capable de répondre aux besoins des populations.

La SNCF appartient à la Nation, ne laissons pas le Gouvernement et la Direction créer les conditions d’une future Privatisation.

L’intérêt général doit primer sur les intérêts particuliers d’entreprises privées obnubilées par le fric.

Tous ensemble,

cheminots, usagers, citoyens, salariés,  opposons-nous au démantèlement de la SNCF  et déclarons le transport ferroviaire de voyageurs et de marchandises d’utilité publique !

le 16 septembre 2009

Ouyapacours en lutte pour remplacer les profs absents- Par Marie d Ornellas-Rue89

| Sur toute sa scolarité, un enfant perdrait l’équivalent d’un an de cours en absences de professeurs non remplacés, d’après l’Inspection générale de l’Education nationale. Pour dénoncer cet état de fait, l’association de parents d’élèves FCPE a lancé mercredi le site Internet Ouyapacours. Qui pourrait bien réveiller la polémique sur les suppressions de postes d’enseignants.

Le principe est simple : les élèves ou leurs parents peuvent signaler les heures et jours de cours non assurés en raison de l’absence de l’enseignant. Jean-Jacques Hazan, président de la FCPE, explique la démarche : « Nous ne cherchons pas à fliquer les professeurs. Leurs noms ne sont d’ailleurs pas donnés sur le site. Ils ont le droit d’être en congés maladie. C’est normal. »

Quel est donc le véritable objectif du site Ouyapacours ? « Plus que de prévenir des absences, nous dénonçons la politique gouvernementale d’abandon des remplacements et nous réclamons la transparence.

Ce site va nous permettre d’établir des listes de carence et chaque semaine, les fédérations départementales de la FCPE présenteront des cahiers de doléances aux inspections d’académie locales afin qu’ils nous proposent une solution. Car l’Etat se doit d’assurer les heures minimum de cours aux élèves. »

 A la FCPE Seine-et-Marne, où le site a été créé il y a déjà un an, le succès a été immédiat. En une journée, douze déclarations étaient enregistrées. Philippe Minetto, le secrétaire général, raconte : « Nous avons très rapidement reçu un appel du rectorat qui nous a demandé pourquoi on faisait cela. Ça les a dérangés. Depuis, à chaque réunion avec le recteur, nous demandons le nombre d’heures non assurées faute de remplacements. On nous dit que ces derniers nous seront transmis. Mais nous les attendons toujours.

» 10% des heures de cours non-assurées sur un an La FCPE Seine-et-Marne a donc mené son enquête. Sur une classe de quatrième du collège Nicolas Fouquet à Mormant, 10 % des heures de cours n’ont pas été assurées en un an : « La situation est dramatique.

Et encore nos chiffres ne représentent que la partie submergée de l’iceberg. Le rectorat connaît forcément le nombre d’heures mais il ne veut pas les communiquer. Car si ces chiffres étaient publiés, ils montreraient qu’il faut arrêter de supprimer des postes mais en créer. Le ministre veut faire la guerre au décrochage scolaire mais il faut d’abord y mettre les moyens humains et assurer les cours. En supprimant des postes, ils ont créé ce problème de carence. C’est l’avenir de nos gamins que l’on sacrifie avec cette politique. » Entre 2007 et 2010, plus de 50 000 postes auront été supprimés dans l’Education nationale.

Pour l’année 2009, 13 500 postes ont été supprimés dans le primaire et le secondaire. 16 000 le seront en 2010, comme l’avait annoncé Xavier Darcos, ancien ministre de l’Education, dans un article de La Tribune, le 24 juin 2009. Sauf que l’effectif des élèves augmente : 16 000 de plus au collège pour la rentrée 2009 et 17 000 en primaire. Par conséquent, une partie des remplaçants sont affectés aux postes supprimés. C’est la cas en Charente, où il n’y a plus de remplaçants disponibles, ou encore dans le Vaucluse, où ces derniers sont en carence dans cinq disciplines. Autre problème : les postes de remplaçants sont également visés par le grand nettoyage de l’Education nationale. En 2009, 3000 ont sauté dans le secondaire. « Nous ne voulons pas d’une garderie nationale »

Interpellé sur ces questions, Xavier Darcos avait envisagé la création d’une agence de remplacement dans le cadre d’un service minimum d’accueil. Le nouveau ministre, Luc Chatel, a laissé tomber l’idée. Pour Jean-Luc Hazan, la solution n’était de toute façon pas adéquate : « L’idée de cette agence était d’assurer l’accueil des élèves. Nous ne voulons pas d’une garderie nationale mais d’une éducation nationale. Un enseignant doit être remplacé par un enseignant. » Jean-Jacques Hazan s’insurge également contre des délais inégaux et trop longs : « Au primaire, un professeur des écoles est remplacé immédiatement. Mais au secondaire, l’Education nationale estime qu’une absence de moins de deux semaines n’est pas à recenser. A partir de trois semaines, on commence à se dire qu’il faudrait y songer.

C’est un scandale. Plus généralement, on veut nous faire croire que tout va bien, qu’il ne sert à rien de remplacer les absents. Et après on trouve anormal que nos jeunes trainent dans les rue. Nous ne pouvons pas accepter cette politique du gouvernement. »

Bataille contre la privatisation de la Poste : l’unité d’organisations ne devrait pas nuire au rassemblement pour gagner

L’aspiration à l’union, au rassemblement contre la politique du pouvoir part d’un constat.

Objectivement, les contre-réformes du gouvernement sont rejetées par une grande majorité des salariés, des retraités, des jeunes. Objectivement, chaque lutte, pour l’emploi, la sécurité sociale, les services publics… revêt de plus en plus un caractère d’intérêt général.

L’ampleur des grèves et des manifestations interprofessionnelles des 29 janvier et 19 mars ont fait la preuve de l’ampleur des possibilités de rassemblement et de leur force potentielle.

Cependant, elles n’ont pas mis en échec le gouvernement sur une seule de ses contre-réformes, comme cela s’était passé en novembre/décembre 95 ou plus récemment et plus modestement en 2006 contre le CPE.

Communistes, responsables du PCF, cette contradiction doit être notre préoccupation majeure, contribuer à en sortir, l’objectif de notre action. Cela en restant sur le terrain politique tout en étant nécessairement très attentif aux options syndicales.

La bataille contre la privatisation de La Poste rentre dans une nouvelle phase avec le nouveau projet de loi que le gouvernement veut faire voter avant la fin de l’année.

Les convergences d’intérêt autour de la défense de la Poste invitent à en faire un point de convergence des luttes :


- L’opposition massive des agents de La Poste à la privatisation qu’ils subissent directement, les nombreuses luttes locales des postiers sont autant de points d’appui.

- Du côté des usagers, des actions locales contre les conséquences de la privatisation, contre des fermetures ou « restructurations » de bureaux par exemple, font la démonstration de l’ampleur de l’opposition et des possibilités de la faire s’exprimer rapidement.

La privatisation de la Poste peut être à la hauteur de ce que représente ce service public dans le pays (également en termes d’emploi et de référence sociale – relative).

- La défense de La Poste va aussi de pair avec la lutte pour tous les services publics qui sont l’objet de la même politique de privatisation.

Le pouvoir sarkozyste s’en est bien rendu compte de la capacité de développement et d’entraînement d’une bataille comme celle de La Poste. Il a soigneusement repoussé l’examen du projet de loi de 6 mois pour qu’il ne coïncide pas avec les mobilisations du début de l’année.

L’existence objective de convergences d’intérêt ne débouche pas automatiquement sur une convergence de lutte ! Sur la Poste comme sur le reste. Nous ne le découvrons pas !


En 2004, il n’y a pas eu de mouvement national d’importance, malgré quelques actions locales notamment partant des rangs du PCF, contre la précédente loi de privatisation de La Poste, celle qui a livré le courrier au dessus de 50g au marché privé et transformé en Banque postale de statut privé les services financiers.

En 2004, il n’y a eu aucune impulsion politique, une absence globale de bataille sur le fond et même un refus de l’engager. On notera que depuis cette date, la crise « financière » a rendu plus évident le danger du processus de privatisation des services financiers de La Poste.

Quelle action en 2009 ?


De multiples actions locales ont été engagées depuis le début de l’année, en particulier à l’initiative ou avec le soutien d’organisations du PCF.

Au plan national, un « Comité national de mobilisation contre la privatisation de la Poste » s’est créé, unissant des dizaines d’organisations, syndicales, associatives, dont, parmi les partis politiques, le NPA, le PS, les Verts…

Ce n’est pas méchanceté que de constater qu’y figurent des dizaines de groupuscules qui tirent la preuve de leur existence de l’apparition de leur sigle sur d’interminables listes de signataires d’appels « unitaires ».  et que le cadre unitaire leur permet de prétendre représenter la mobilisation des autres.

La direction du PCF semble vouloir s’inscrire nationalement dans ce cadre.

Des propositions et initiatives sont avancées autour d’un appel demandant un « référendum » sur l’avenir de la Poste. « Enfin quelque chose ! » se disent les militants qui en ont assez des occasions de lutte manquées. Mais quoi ?

Faute de clarté sur le fond, cette unité d’organisations risque d’être aussi inefficace contre la nouvelle loi de privatisation qu’en 2004.

Par son l’absence de clarté sur le fond, cette unité d’organisations sur un thème de mobilisation important, cautionne des regroupements et des alliances politiciennes à « gauche » à l’avenir. Est-ce l’objectif?

En tout état de cause, le PCF et les militants communistes ne doivent pas se laisser effacer mais s’exprimer en tant que tels et mettre en avant les aspects fondamentaux de la bataille idéologique. C’est indispensable pour contribuer à la victoire de la lutte.

Mesurons le contenu et la gravité du nouveau projet de loi contre La Poste:

Le texte comprend deux dispositions principales qui accélèrent le processus de privatisation :

a-      la transposition de la 3ème directive européenne de marchandisation du courrier.

La distribution du courrier serait entièrement mise en concurrence en France à compter du 1er janvier 2011, y compris celles des lettres de moins de 50 grammes qui relève toujours pour l’heure du monopole de La Poste.

Pour rappel, la 2ème directive a été transposée en 2004 et la 1ère en 1999 par la « gauche plurielle » (loi Voynet).

b-     le passage de La Poste sous le statut de société anonyme.

La voie de l’ouverture du capital, c’est-à-dire la privatisation partielle, puis de la privatisation totale, au sens propre du transfert de propriété du public au privé, sera ouverte.

La disposition du projet de loi précisant que le capital restera dans les mains de l’Etat ou de « personnes morales appartenant au service public » ne doit pas faire illusion. Elle sera beaucoup plus facile à lever que le statut d’établissement public, quand ce sera mûr.

Rappelons que le précédent changement de statut, première grande étape du processus de privatisation, remonte à la loi Quilès de 1990, du nom du ministre socialiste qui a cassé l’administration des PTT, fait de la Poste un établissement commercial et qui a sorti les fonctionnaires de La Poste de la fonction publique d’Etat.

On le voit, le nouveau projet de loi s’inscrit dans une continuité. La privatisation de la Poste est un processus.

On le voit, la « gauche », derrière le PS, a participé, à Paris comme à Bruxelles, avec zèle, à la mise en œuvre de ce processus. Et encore, nous n’évoquons pas France Telecom ou l’action des socio-démocrates dans les autres pays…

En ce qui concerne la Banque Postale, on retrouve le même processus avec la création par la « Gauche plurielle » de la filiale Efiposte en 1999, l’embryon de la banque.

Tout le monde peut changer d’avis ! Mais les positions de la « gauche » qui approuve les directives européennes de mise en concurrence, qui les a votées et mises en œuvre sont inconciliables avec la bataille contre la privatisation.

Aucune mobilisation « unitaire » ne peut se construire sans une mise au clair.


Il y va de la crédibilité parmi les postiers, les militants syndicalistes qui ont combattu hier comme aujourd’hui la privatisation.

Il y va de la crédibilité face au pouvoir sarkozyste qui justifie le changement de statut par les directives européennes et se défend de vouloir privatiser.

Le « Comité national unitaire » ne fait rien pour retrouver cette crédibilité.

Revendiquer un « référendum » pour esquiver le fond de la bataille ?

Le « Comité national unitaire » développe une proposition phare : la tenue d’un « référendum d’initiative populaire sur l’avenir de La Poste ». Cette demande reflète l’ensemble de sa démarche.

Sous couvert de « donner la parole au peuple », n’est-ce pas un moyen de s’abstenir de se prononcer soi-même sur ce qui fâche mais qui est essentiel?

1- D’abord, ce référendum n’a strictement aucune chance d’avoir lieu, quand bien même la proposition serait opportune et largement reprise dans la population.

La loi organique, suivant la modification constitutionnelle de 2008, encadrant ce type de référendum n’a pas été votée. Et en tout état de cause, la nouvelle disposition constitutionnelle exige que 10% du corps électoral, 4,4 millions de citoyens, soutiennent la demande de référendum. En trois mois…  Par ailleurs, on se demande pourquoi faire de la publicité aux modifications constitutionnelles de juillet 2008 qui ont renforcé la dérive présidentielle du régime.

2- Ensuite, quelle question pose le « Comité unitaire » avec son référendum ? « Pour ou contre la privatisation ». C’est si général que tout le monde peut s’y retrouver, comme dans les formulations du Comité demandant un service public « maintenu, modernisé et rénové afin de répondre aux besoins ».

Sarkozy ne prétend-il pas lui-même que la privatisation ne saurait être à l’ordre du jour. Au sens précis du transfert de propriété, sa loi ne privatise pas, même si elle fait tout dans ce sens.

Quant à ceux qui, « à gauche », ont préparé la privatisation de leur côté et partagent l’idéologie du marché « libéré », la formule leur permet de se dérober, de se ranger du bon côté, sans frais et sans sortir du consensus « européen ».

Les différends fondamentaux sont gommés. Mais la bataille essentielle contre l’application de la « concurrence libre et non faussée » qui conduit à la privatisation est ignorée.

Si l’on voulait demander un référendum qui amène le vrai débat : demandons la renationalisation intégrale de GDF et de EDF et leur fusion!

3- Enfin, inviter à un référendum, faire voter dans des urnes fictives, comme le Comité propose de le faire, c’est indiquer à l’opinion une seule perspective: les échéances électorales, une alternance à « gauche » en 2012, en passant par les régionales et avec les alliances adéquates. En 2012, le projet du gouvernement contre la Poste sera adopté depuis longtemps si la lutte ne rassemble pas maintenant pour y faire échec. Et sans les luttes, il n’y aura rien à attendre en 2012 !

Affirmer l’analyse communiste dans la bataille de La Poste !

Les communistes sont profondément unitaires dans la mesure où l’unité, pour une lutte précise, comme pour l’alternative politique, est de nature à élargir et renforcer le rassemblement de ceux qui ont objectivement intérêt à les gagner. Mais évidemment, nous ne recherchons pas l’unité pour l’unité.

Pour les communistes, ce serait un contresens de se fondre dans la démarche et l’esprit du « Comité national ». Notre but ne peut être que de tout faire pour contribuer à faire reculer le gouvernement. Y compris dans un cadre unitaire, nous n’avons pas à nous rallier au plus petit dénominateur commun. On sait comment cette position a déconsidéré le PCF pendant la « gauche plurielle ».

Aussi les communistes doivent-ils avoir leurs propres initiatives et dans les rendez-vous unitaires, comme ceux organisés le 3 octobre, bien souvent par des municipalités communistes d’ailleurs ou des organisations locales, à l’appel du « Comité national », mettre en avant les analyses qu’ils jugent efficaces dans la lutte idéologique.

Des axes de lutte indispensables :

1- L’objectif immédiat de la bataille pour La Poste est la mise en échec, le retrait, du projet de loi du gouvernement portant le changement de statut et la mise en concurrence intégrale.

C’est la condition pour commencer à inverser le processus de privatisation.

C’est le point de convergence pour donner plus d’efficacité à l’ensemble des luttes contre les effets de la privatisation de La Poste. Une victoire ouvrirait une perspective à l’ensemble de ceux qui combattent la politique au service du Medef.

(Il est amusant de constater comment certains de ceux qui croient dur comme fer dans leur référendum n’imaginent pas mettre le gouvernement en échec sur le projet de loi…)

Les initiatives de lutte doivent correspondre à cet objectif : pourquoi pas une pétition nationale unitaire pour le retrait de la loi ? Un objectif précis et crédible, des explications complètes contre le processus de privatisation, pas d’ambiguïté sur la forme d’action (lutte/vote).

2- On ne pourra pas mettre en échec le projet de loi et la privatisation sans s’attaquer à leur justification : l’installation de la concurrence. La concurrence, dont les effets sont connus et analysés, détruit les grands services publics nationalisés de « réseau » (transports, énergie, poste…) et leurs principes d’égalité, d’accès à tous, de péréquation tarifaire…

On doit être logique et cohérent.

Refuser la concurrence dans ces activités fondamentales à la réponse de tous et au développement du pays, c’est rejeter les directives européennes qui les organisent et les prétextent.

Rejeter les directives européennes, c’est refuser la fatalité de leur application dans notre pays. Des rapports de force existent au niveau national : des majorités refusent les lois de la concurrence, leurs conséquences, leurs aberrations (imaginons deux boîtes aux lettres de deux compagnies différentes côte-à-côte !). Ce n’est pas de Bruxelles ou de Strasbourg, irresponsables devant les peuples, acquis à 90% au Traité de Lisbonne qu’il faut laisser l’illusion qu’un changement pourrait venir.

Refuser la concurrence, c’est aussi choisir une alternative qui a fait ses preuves, la nommer et la défendre en positif : les monopoles publics à défendre et reconquérir pour une amélioration et une « modernisation » du service public.


« Tout bien, toute entreprise, dont l’exploitation a ou acquiert les caractères d’un service public national ou d’un monopole de fait, doit devenir la propriété de la collectivité. », l’alinéa 8 du préambule de la constitution de 1946, issue du programme du Conseil national de la Résistance et de son analyse de l’avant-guerre, est plus actuel. Nombreux sont ceux qui y font référence : qu’ils soient conséquents !

3- La question des services financiers de La Poste et de la Banque postale est à mettre en avant au même niveau. C’est la seule banque qui a échappé aux pertes de la « crise financière », grâce à son origine publique. Mais la logique de privatisation s’accentue rapidement avec l’annonce d’investissements financiers à l’étranger, une dérive spéculative, notamment dans les produits d’épargne, un recul rapide des services aux usagers…

L’avenir des services financiers de La Poste est une question d’intérêt national en elle-même, entièrement liée à celle de l’ensemble de La Poste (ex : l’avenir des bureaux).

La proposition du PCF de constituer un « pôle public financier » n’aurait pas de sens si elle ne partait pas de la bataille pour la défense et la reconquête des institutions financières publiques existantes. On a vu comment la casse des statuts des Caisses d’épargne, la privatisation de 40% de la Caisse des dépôts, etc… pendant la « gauche plurielle » l’ont décrédibilisée.

En termes d’orientation de l’épargne populaire, d’accès à tous aux services bancaires, de limitation des excès des banques privées, La Poste a un rôle majeur à jouer, dans la perspective de renationalisation des banques.

Pour stopper la dérive de la Banque Postale, il faut mettre fin à son statut privé de la Banque postale, qui préfigure celui de l’ensemble de La Poste. Avançons l’idée d’une campagne pour la réintégration de la Banque postale dans l’Etablissement public, préservant l’unicité de l’entreprise !

 

Communistes, nous devons être à l’offensive pratique et idéologique sur toutes ces questions. Ne laissons pas un cadre unitaire effacer un peu plus notre parti pour anticiper différents scénarios de recomposition politique institutionnelle !

Le PCF a une place particulière dans ce pays, indispensable, pour contribuer à créer les fronts de lutte qui gagnent contre la politique au service du capital.

Emmanuel Dang Tran

Membre du Conseil National du PCF

Réseau « Faire vivre et renforcer le PCF »

« L’affaire du Corbeau » par Jacques Cros

Je te croa ! 

Pot-pourri au Royaume du Danemark 

 

Un mal qui répand la misère, 

Mal qu’un système en fin de course rendait chaque jour plus aigu, 

La crise, puisqu’il faut l’appeler par son nom, 

Capable d’enrichir toujours plus les patrons, 

Faisait au genre humain la guerre ! 

Encore que, en matière de guerre, 

On ne dit pas assez des autres qui menacent ! 

Chez les petites gens on n’en voyait point 

D’occuper à chercher un emploi ou un toit. 

Certains qui autrefois chantaient, 

Venaient chez leur voisine 

Y crier leur famine. 

Tout en haut de l’échelle, sur un tas de cadavres, 

Ceux de licenciés, précarisés, marginalisés, désespérés, 

S’engraissaient des vautours, trop heureux de la crise. 

Situation à ce point détestable 

Qu’un futur pensionnaire des « Petites maisons » 

Crut bon d’envoyer à diverses personnes 

Des lettres de menaces, le tout accompagné de balles de vil plomb. 

Maître Profit à l’Elysée perché, trop heureux de l’aubaine, 

Par l’affaire alléché, tenait ainsi entre ses mains 

De prétendus corbeaux. 

Un flic assez peu clair, prouva par ses méthodes 

Qu’il fallait inculper ces funestes oiseaux, 

Et condamner enfin ces maudits volatiles ! 

Ces corbeaux de malheur d’où venait tout le mal. 

 « Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ? » 

Fut-il signifié à ces mauvais augures ! 

On eut beau, chez ceux-ci, alléguer 

Que rien n’était plus pur que le fond de leur cœur, 

Il leur fut répondu « Vous le troublez, on me l’a dit, 

Il faut que je me venge ! » 

On était à ce point prêt à l’autodafé, 

Jugeant un cas pendable la lèse-majesté, 

Quand du pied des Cévennes, vint le cri salvateur. 

Le futur pensionnaire des « Petites maisons », avoua son forfait. 

Ainsi ces oiseaux noirs étaient en fait tout blancs. 

Hélas, contrairement à l’attente de tous, 

Il ne nous fut pas dit qu’en haut lieu 

On était, ainsi que le corbeau, confus et plus encore honteux ! 

Non, non, on était, c’est acquis, prêt à recommencer ! 

Quant aux édiles qui… Mais de qui parlez-vous ? 

Aux abonnés absents ils répondent « présents » ! 

 

Jacques Cros 

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