Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail national de « France Télécom »
à Paris, le 10 septembre 2009
Déclaration du représentant de la CGT
Le code du travail nous dit que l’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs…
Le statut de la fonction publique est également sensé protéger les fonctionnaires…
Nous accusons l’employeur « France Télécom » de ne pas respecter ses obligations. Pire, il organise méthodiquement la déstabilisation de ses salariés.
Dans quel contexte sommes-nous ? Revenons quelques années en arrière pour éclairer le présent …
En 1994 l’offensive EO2 était lancée. C’était le début de 15 ans de restructurations permanentes. 2 motifs à EO2 : la recherche effrénée de la productivité et la déstabilisation du personnel pour freiner la résistance face au processus de privatisation.
A l’automne 1997, après les lois Fillon de 1996, « France Télécom » était privatisée. La guerre faite aux salariés s’accélérait, et peu de temps après, la guerre économique dans le secteur des télécoms menait « France Télécom » à un endettement abyssal, sous l’égide de l’état et du PDG M.Bon.
En 2002, Thierry Breton punissait à nouveau les salaries de « France Télécom » avec ses plans d’austérité 3×15 milliards et TOP.
C’est à cette époque que la CGT, les syndicats, mais aussi par exemple la Sénatrice Marie-Claude Beaudeau interpellaient l’Etat actionnaire majoritaire à propos de la situation dramatique de la santé au travail.
Mais l’Etat s’en lavait les mains et poursuivait sa sinistre besogne en privatisant totalement « France Télécom » le 31 décembre 2003.
Alors que la commission nationale sur le stress à « France Télécom » allait pendant des années caractériser les origines du stress et les dénoncer, le PDG Lombard, lui, allait prolonger et amplifier le mode de management qui détruit les hommes et les femmes de l’entreprise, avec les plans Next et Act.
Il y a de quoi être choqué par les drames de ces dernières années, de ces dernières semaines, et par celui d’hier à Troyes, ainsi que par les milliers de collègues malades de stress dont beaucoup sont dans des états dépressifs.
Pour la CGT, tout ce qui nous arrive n’est pas fatal, mais résulte de choix stratégiques élaborés par les hauts dirigeants de « France Télécom » au service des gros actionnaires.
Il faut totalement ré orienter cette stratégie et mettre les homes et les femmes qui composent « France Télécom » au centre du dispositif.
Il faut en finir avec les restructurations, les externalisations, les suppressions d’emploi. En finir avec le fait que dans cette boîte, des chercheurs d’emplois interne à la recherche d’un hypothétique job côtoient des collègues qui croulent sous la charge de travail . Il faut en finir avec cette logique qui conduit à externaliser les métiers techniques, à obliger les techniciens à se reconvertir sur les métiers de la vente, alors que pendant ce temps là, des salariés spécialistes de la relation client en télécommunications sont mis à la porte de « Photo Station », de « Photo Service », de « Télé-Performance », qui sont des sous-traitants de « France Télécom ».
Face à ce désastre, la CGT prône la lutte unie des salariés des télécommunications.
La CGT prône aussi la mise en place de véritables CHSCT de proximité à « France Télécom ».
Nul doute que le lancement de la négociation nationale sur la prévention du stress à « France Télécom » sera l’occasion de mobilisations syndicales que nous souhaitons les plus unitaires possible. Dès maintenant, la perspective de la grande journée d’action nationale et mondiale du 7 octobre est à saisir. Car tous ensemble, en résistant à « France Télécom » et en imposant une alternative économique et sociale, oui, nous pourrons ré-humaniser la Société Anonyme SoufFrance Télécom, dans laquelle nous avons parfois été fiers de travailler !
Votre avis