Archive | juillet 2009

La cellule d’entreprise, l’activité à l’entreprise: rappels théoriques essentiels de nos camarades portugais

Le lien du parti aux masses. Dans les entreprises et les lieux de travail.

 De Manuel Gouveia, membre du Comité Central du Parti Communiste Portugais _Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 Comme tout élément inséré dans un processus historique, le lien du parti aux masses ne se décrète pas, ne se décide pas lors des congrès, et n’est pas quelque chose d’acquis, de garanti où nous le construisons, d’inatteignable où il n’existe pas aujourd’hui. Il dépend de la justesse de nos orientations, dans la mesure où celles-ci guident notre action, de nos priorités, de notre ligne politique. Et d’une pratique révolutionnaire qui concrétise ces orientations.

Car, dans le travail du Parti, nous ne pouvons pas dissocier les orientations de leur concrétisation. Il ne sert à rien d’avoir des positions correctes si après leur élaboration collective, on oublie leur mise en œuvre collective. Le Parti s’est toujours fixé le lien aux travailleurs dans les entreprises et les lieux de travail comme la priorité des priorités. Mais il n’a pas toujours eu la capacité de mettre en œuvre cette orientation.

Le militant communiste

Le parti se construit avec des militants, des hommes et des femmes qui intègrent leur action individuelle dans le collectif du parti. C’est dans le militant communiste que réside l’essentiel du lien du parti aux masses. Par ce qu’il apporte au Parti de son lieu de travail, de son entreprise, de son secteur, de sa classe. Par ce que le Parti lui apporte à son tour. 

Augmenter le nombre d’adhérents du PCP dans les entreprises et les lieux de travail est une condition nécessaire (bien qu’insuffisante) du renforcement du lien du parti aux travailleurs. Dans les entreprises dans lesquelles le Parti est déjà organisé, le recrutement doit être lui-aussi organisé: en élaborant des listes des travailleurs à contacter, en définissant la meilleure manière de les aborder chacun, tout en faisant un contrôle régulier de l’exécution des tâches. Dans les autres entreprises, il faut être capable de définir des priorités, de canaliser les forces dans l’action militante, d’élaborer des plans de travail et de contrôler l’exécution des tâches. Sans oublier que, dans la définition des priorités, il faut certes prendre en compte les facteurs objectifs (nombre de travailleurs, importance stratégique), mais les facteurs subjectifs ne peuvent pas être sous-estimés (par exemple, les conséquences de la situation sociale concrète de l’entreprise). Et enfin il faut orienter les nouvelles adhésions de travailleurs vers les cellules d’entreprise pour organiser le travail dans les entreprises.

Trop de fois nous pensons avoir terminé ici le processus de recrutement des nouveaux militants. Et c’est bien de militants que nous parlons. Il faut donc transformer chaque nouvel adhérent du PCP en un nouveau militant communiste, par son intégration dans un collectif, sa formation et sa responsabilisation.

La cellule d’entreprise.

La construction de cellules dans les entreprises (*) est un pas décisif pour le renforcement des liens qu’entretient le Parti avec les travailleurs. L’analyse de la situation concrète, les grandes lignes de l’action militante, le lien entre l’action dans chaque entreprise et l’action générale des travailleurs portugais doit être fait au niveau de la cellule. Ce n’est pas tant ici le nom de la chose qui est déterminante, mais plutôt la chose en soi. Au Parti, il ne suffit pas qu’il existe une cellule d’entreprise. Il faut qu’elle vive comme une cellule d’entreprise.

Des exemples récents illustrent comment on certaines cellules d’entreprises peuvent se réduire à une coquille vide.

Le rôle de direction de l’action militante des communistes à l’entreprise se trouve par exemple transféré au syndicat, notamment parce que l’on ne remplace pas à temps les travailleurs partant à la retraite par des travailleurs actifs.

Autre exemple : quand nous laissons l’activité des cellules se réduire à la simple exécution des orientations (au sens large, c’est-à-dire impression, propagande suivant des lignes de travail, des priorités, etc.) produites à des niveaux supérieurs, aussi importante et décisive soit cette partie du rôle de la cellule – et elle l’est!

Non moins grave est le cas où une cellule d’entreprise se détache de la lutte générale des travailleurs portugais et des tâches que le Parti lui attribue dans cette lutte, et se dédie exclusivement à son entreprise comme si elle était sur une île.

Une cellule doit lier le Parti aux masses et les masses au Parti.

Organiser et diriger le mouvement ouvrier.

L’action des militants communistes dans les ORT [organisations représentatives des travailleurs – ce terme renvoie tant au syndicat qu'au Comité de Travailleurs – cf plus bas] tient une importance capitale dans le lien qu’entretient le parti avec les masses, par la contribution décisive qu’ils apportent au fonctionnement des ORT, en impulsant une action conséquente, en combattant l’opportunisme, en les dynamisant et en renforçant leur prestige vis-à-vis des travailleurs, mais aussi par l’exemple qu’incarnent les militants communistes engagés dans les ORT, par le courage et la détermination dont ils font preuve, par l’esprit de résolution et les capacités d’organisation qu’ils démontrent.

 La bourgeoisie et ses représentants dans le mouvement ouvrier, cherchent à enlever des mains des travailleurs, en l’institutionnalisant, l’action des ORT.

Dans le travail unitaire, pour que les liens avec les masses soient renforcés de manière permanente, il faut une pratique qui soit proche des lieux de travail, qui partent des problèmes concrets, qui élargisse la conscience de classe et politique, encourage la participation dans la lutte des travailleurs, et renforce dans ce processus les organisations de classe.

Le renforcement de l’organisation syndicale, particulièrement des réseaux de délégués et la syndicalisation, la création et le fonctionnement des CT [Comité de travailleurs – équivalent approximatif des comités d'Entreprise en France] et des sous-CT et le fonctionnement effectif des Commissions d’Hygiène et de Sécurité, sont des tâches centrales pour une cellule d’entreprise.

 La propagande autonome des cellules d’entreprise.

Le parti arrive à surmonter une partie de la répression dont il est la cible, de la part des classes dominantes, par sa capacité à s’adresser directement aux masses. Mais il le fait toujours dans une atmosphère qui est polluée par les gigantesques moyens de propagande de l’idéologie dominante. Insérée dans une entreprise au cœur du conflit de classe, la propagande autonome des cellules d’entreprise prend une efficacité encore plus grande. En partant des problèmes concrets et de son engagement dans la lutte de classes, en proposant une perspective et en incluant dans cette perspective les objectifs et les formes de la lutte, la propagande des cellules d’entreprise joue un rôle inestimable dans le lien qu’entretient le parti avec les masses.

Là s’est manifestée une grave défaillance du Parti. Dans trop de situations, on a abouti à sous-estimer complètement ces tâches ou même à s’en écarter, en reportant les responsabilités du Parti vers la propagande et l’agitation du mouvement unitaire (à l’exception, et encore de manière trop sporadique, des périodes électorales). Au niveau de l’organisation régionale de Lisbonne, le contrôle de l’exécution régulière des tâches au niveau de l’exécutif de district a permis de sensibles améliorations dans ce domaine, bien que ce soit encore bien loin de ce qui est nécessaire et possible. Une expression concrète est le fait qu’il a déjà été édité une propagande spécifique en direction des travailleurs dans près de 60 entreprises de la région.

Le travail institutionnel et les entreprises.

La relation directe du travail institutionnel du parti avec la vie de l’entreprise, par le biais de l’action organisée du Parti dans celles-ci, résulte du travail de masse accompli. Ce lien donne du sens à l’existence d’élus communistes dans les institutions bourgeoises, contribue à l’élévation de la conscience politique des travailleurs et élargit les conditions de la lutte…

Comme dans tous les autres aspects du travail de masse, la force du Parti réside dans sa capacité à partir des masses pour aller jusqu’aux institutions et des institutions pour aller jusqu’aux masses sans jamais donner aux institutions le rôle de transformation sociale que seules les masses possèdent. L’importance d’une motion dans une assemblée locale, d’une question au Gouvernement ou d’une proposition de loi ne se mesure pas à la complexité technique nécessaire à son élaboration, mais plutôt à son impact auprès des masses.

Ce lien dépend fortement de la disponibilité, de la capacité et de la fermeté des groupes d’élus communistes dans les institutions. Mais de nombreuses expériences de travail impliquant les cellules du Parti dans l’Organisation régionale de Lisbonne, en lien avec le groupe des députés communistes à l’Assemblée de la République, montrent que cela dépend essentiellement des cellules d’entreprise, de leur capacité d’initiative et de direction.

« Avante! »

 La vente organisée d’Avante! représente une étape supérieure dans lien qui unit le parti aux travailleurs au sein d’une entreprise. Par ce que cela signifie sur le plan de l’organisation, par son importance dans la formation et l’information des militants, par le fait que le noyau de lecteurs d’Avante! irradie ensuite toute l’entreprise.

 Aujourd’hui, dans trop d’entreprises et de lieux de travail, nous n’arrivons pas à surmonter les difficultés objectives qui permettent de parvenir à cette étape supérieure du lien du parti avec aux masses. La diffusion d’Avante! ne doit pas se faire sur une base irrégulière. Il faut organiser sa distribution, sa diffusion et sa vente. Toutes les semaines. La tâche du diffuseur d’Avante!, qui ne peut être accomplie seulement par les militants les plus disciplinés du Parti, doit correspondre, dans la répartition des forces, au rôle prioritaire qu’elle représente.

 Conclusion:

 Le lien du Parti aux masses est le résultat d’une action militante patiente et collective, de courageuses et fermes direction et définition des priorités. Ce lien rend le Parti indestructible de l’extérieur. Mais ce n’est pas seulement notre propre survie qui nous pousse à l’action. C’est que nous savons – et nous ne pouvons pas l’oublier – que ce sont les masses qui seront les acteurs de leur propre libération.

Avec le mouvement ouvrier et le Parti à l’avant-garde.

(*) Je parle toujours de cellule d’entreprise par économie bien que la réalité offre plus de diversité, résultat des conditions objectives que nous rencontrons dans le développement de l’action du parti. Grosso modo, la cellule sera à l’entreprise à chaque fois que cela est possible, mais correspondra à un secteur ou une zone géographique chaque fois que cela sera nécessaire.

Numéro 301 de Juillet/Aout de O Militante, revue théorique du Parti Communiste Portugais: http://omilitante.pcp.pt/

Le paradoxe du capitalisme

Le paradoxe du capitalisme

de Prabhat Patnaik, économiste

pour People’s Democracy, hebdomadaire du PC d’Inde (Marxiste)

Traduction JC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

John Maynard Keynes, bien que bourgeois dans sa vision du monde, était un économiste d’une remarquable perspicacité, dont le livre Les Conséquences économiques de la paix, a été abondamment cité par Lénine lors du Second Congrès de l’Internationale Communiste pour avancer que la situation était mûre pour la révolution mondiale. Mais malgré sa perspicacité, Keynes ne pouvait pas pleinement comprendre le système paradoxal qu’est le capitalisme.

Dans un célèbre essai «Perspectives économiques pour nos petits-enfants », écrit en 1930, Keynes avançait: « En supposant qu’aucune guerre importante n’éclate et qu’il n’y ait aucun accroissement important de population, le problème économique pourrait être résout, ou au moins en voie d’être résolu, dans les cent ans qui viennent. Cela signifie que le problème économique n’est pas, si nous regardons vers l’avenir, le problème permanent du genre humain » (souligné dans l’original).

Il va plus loin dans son raisonnement et demande: « Pourquoi, pourriez-vous demander, est-ce si surprenant? C’est surprenant parce que, si au lieu de regarder vers l’avenir, nous regardons vers le passé, nous trouvons que le problème économique, la lutte pour la subsistance, a toujours été jusqu’ici le problème le plus urgent du genre humain (…) Si le problème économique est résolu, l’humanité sera dépourvue de son but traditionnel ». Il continue ensuite en examinant comment l’humanité pourrait utiliser judicieusement son temps libéré dans un tel monde.

C’est vrai, après que Keynes a écrit, il y a eu la seconde guerre mondiale, puis juste après l’humanité a connu plus de six décennies sans « guerre importante » du type qui aurait pu interrompre ce qu’on a appelé l’ « ère du progrès et de l’invention ». Et le taux de croissance de la population n’a pas non plus atteint un tel point qu’il aurait pu invalider la prévision de Keynes. Et pourtant, si nous prenons l’ensemble de l’humanité, elle est plus loin que jamais d’avoir résolu le problème économique. C’est vrai, il y a eu une accumulation massive de capital, avec une énorme augmentation de la masse de biens disponibles pour l’humanité; et pourtant, pour l’immense majorité de l’humanité, la « lutte pour la subsistance » à laquelle Keynes faisait référence continue à être aussi intense qu’auparavant, peut-être même par certains aspects plus intense qu’auparavant.

Dire que cela est dû au fait que ne s’est pas écoulé suffisament de temps, que dans quelques temps la vision de Keynes s’avérerait être vrai, est facile. Le fait que le gros de l’humanité continue à vivre dans une lutte intense pour la surbsistance n’est pas une question de degré; ce n’est pas comme si l’intensité de cette lutte pour cette partie de l’humanité s’était atténué dans le temps, ou si le poids relatif de cette partie de l’humanité avait diminué dans le temps. Nous ne pouvons pas donc affirmer que le fait que quelques années s’écoulent pourra tirer quiconque hors de cette lutte.

UNE DICHOTOMIE STRUCTURELLEMENT ANCRÉE DANS LE SYSTÈME CAPITALISTE

De la même manière, dire que pendant qu’a eu une lieu une énorme croissance dans la masse de biens et de services disponibles pour l’humanité (l’augmentation de cette masse de biens étant plus importante au cours des ces cent dernières années que durant les deux mille années précédentes, comme Keynes l’a souligné), leur distribution a été extrêmement biaisée et expliquerait que la majorité de la population mondiale soit toujours engluée dans la lutte pour la subsistance, est affirmer une simple tautologie. Ce qu’il faut retenir, c’est que c’est quelque chose qui est structurellement ancré dans le système capitaliste lui-même, le même système qui permet de faire progresser de manière colossale la capacité de l’humanité à produire des biens et des services, est responsable du fait que, malgré cette énorme augmentation, la lutte pour la subistance continue à être aussi intense qu’auparavant, ou même plus intense qu’auparavant, pour le gros de l’humanité.

Keynes n’a pas saisi cette aspect structurel du capitalisme. Tout son argumentaire était en fait basé sur la simple logique des intérêts composés, cad en partant du simple fait que « si le capital augmente, disons, de 2% par an, le capital mondial augmentera de moitié en vingt ans et sera sept fois et demi plus important dans cent ans ». De ce simple fait, il s’en suit que la production aurait aussi crû plus ou moins dans le même ordre du grandeur, et l’humanité, avec d’autant plus de biens à sa disposition, aurait pu surmonter la lutte pour la subsistance. La raison pour laquelle Keynes pensait qu’une augmentation de la masse de biens disponibles pourrait éventuellement profiter à tout le monde ne réside pas seulement dans son incapacité à voir la nature antagoniste du mode de production capitaliste (et sa relation antagoniste avec le monde des petits producteurs), mais aussi dans la croyance que le capitalisme était un système malléable qui pouvait être transformé, selon les préceptes de la raison, par l’intervention de l’Etat en tant que représentant de la société. C’était un libéral et voyait l’Etat comme se tenant au dessus de la société dans son ensemble, et agissant dans son intérêt, en conformité avec les préceptes de la raison. Le monde, pensait-il, était guidé par les idées; et des idées correctes, charitables pourraient se transposer dans la réalité, de manière que l’augmentation des capacités de production de l’humanité aboutirait naturellement à la résolution du problème économique. Si la question du caractère antagoniste du système capitaliste lui avait été posée, il aurait simplement parlé de l’intervention de l’Etat pour contenir cet antagonime, et assurer que les bénéfices de la croissance des capacités productives profite à tous.

Le fait que cela n’ait pas eu lieu, le fait que l’énorme croissance des capacités de production qu’a connu l’humanité n’a pas été capable de déboucher, pour la population mondiale, sur la fin de la lutte pour la subsistance, mais a abouti à la production de pléthore de biens et de services de peu d’utilité pour eux, à l’accumulation de stocks d’armements, à l’exploration de l’espace, et même jusqu’à la valorisation systématique du gaspillage, de la sous-utilisation, voire de la destruction, de l’appareil productif, souligne simplement les limites de la vision du monde libérale à laquelle Keynes adhérait. L’Etat, au lien d’incarner la raison, agit pour défendre les intérêts de classe de la classe hégémonique, et ainsi perpétue les antagonismes du système capitaliste.

DES ANTAGONISMES QUI SE DEVELOPPENT DE TROIS MANIERES DIFFERENTES

Ces antagonismes perpétuent de trois manières différentes la lutte pour la subsistance dans laquelle est engluée le gros de l’humanité:

  • La première est centrée sur le fait que le niveau des salaires en système capitaliste dépend de la taille relative de l’armée de réserve de travailleurs. Et dans la mesure où la taille relative de l’armée de réserve de travailleurs ne descend jamais en-dessous d’un certain seuil minimal, le salaire moyen se maintient au niveau de subsistance malgré des augmentations importantes de la productivité du travail, comme cela se passe nécessairement à l’ « ère du progrès et de l’innovation ». Travailler devient en soi une lutte pour la surbsistance, et le reste.

  • Deuxièmement, ceux qui constituent l’armée de réserve du travail se retrouvent eux-même sans ressources et donc condamnés à une lutte encore plus intense pour la subsistance, à tâcher de s’approprier une part encore plus maigre des biens et services disponibles.

  • Et troisièmement, l’empiètement du mode de production capitaliste sur le monde environnant des petits producteurs, qui chasse les petits propriétaires, retire la terre aux paysans, utilise la machine fiscale de l’Etat pour s’approprier, aux dépens des petits producteurs, une plus-value supérieure à ce qui est produit dans le mode capitaliste lui-même, en somme, tout le mécanisme d’ « accumulation primitive du capital », assure que la taille de l’armée de réserve reste toujours au-dessus du seuil nécessaire. Il y a un flot ininterrompu de petits producteurs privés de ressources qui viennent en masse pour travailler au sein du monde capitaliste mais qui sont incapables de trouver un travail et qui donc rejoignent les rangs de l’armée de réserve. L’antagonisme au sein du système, et vis-à-vis de l’univers de la petite production, assure donc que, malgré l’augmentation massive des capacités de production de l’humanité, la lutte pour la subsistance reste toujours le sort du gros de l’humanité.

Les taux de croissance de la production mondiale ont été même plus élevés dans la période de l’après-guerre qu’à l’époque de Keynes. Les taux de croissance, en particulier dans les pays capitalistes comme l’Inde, ont été d’un ordre de grandeur ininimaginable à l’époque de Keynes, et pourtant la lutte pour la subsistance ne s’est pas atténuée pour autant pour la majorité de la population, même dans ces pays-là. En Inde, justement dans la période de mise en place réformes néo-libérales, quand les taux de croissance ont été élevés, il y a eu une augmentation relative de la population rurale ayant une ration calorique inférieure à 2400 calories par personne et par jour (le chiffre pour 2004 est de 87%). Cela correspond aussi à la période où des centaines de milliers, n’étant même plus capables d’assurer leur simple subsistance se sont suicidés. Le taux de chômage a augmenté, malgré le bond impressionnant du taux d’accumulation du capital; et le salaire réel moyen, même des travailleurs dans les secteurs à forte tradition syndicale, a au mieux stagné, malgré les augmentations massives de la productivité du travail. En somme, notre propre expérience remet en cause l’optimisme Keynésien sur l’avenir de l’humanité sous le capitalisme.

Mais Keynes a écrit il y a longtemps. Il aurait dû avoir vu le fonctionnement interne du système d’une bien meilleure manière (après tout Marx qui est mort l’année de la naissance de Keynes, l’a vu), mais peut-être son éducation aristocratique, Edouardienne, a-t-elle joué. Mais que dire des gens qui, ayant vu la dialectique de la « croissance élevée »/pauvreté généralisée dans le monde actuel, peut toujours s’accrocher à l’illusion que la logique des intérêts complémentaires pourront permettre de dépasser le « problème économique de l’humanité »? Les idéologues néo-libéraux bien sûr développent cette illusion, soit dans sa version la plus simple, qui est la théorie du « trickle-down », ou dans sa version un peu plus complexe, où l’Etat est supposé assurer, par son intervention, que les bénéfices de la masse croissante de biens et services produits soit rendus disponibles à tous, permettant de cette manière la diminution de la pauvreté et de la lutte pour la subsistance.

Mais cette illusion apparaît souvent sous une forme totalement méconnaissable. Jeffrey Sachs, l’économiste qui est connu pour avoir administré la soi-disant « thérapie de choc » dans l’ancienne Union Soviétique qui a mené à un véritable régression de l’économie et a abouti à des souffrances massives pour des millions de personnes, a sorti un livre où il défend l’idée que la pauvreté est liée, dans la plupart des régions du monde, à des conditions géographiques défavorables, comme la propension à la sécheresse, la désertification, l’infertilité des sols, et ainsi de suite. Il demande que des efforts soient réalisés au niveau mondial pour aider ces économies qui ne sont pas aidées par la nature. Le fait est qu’une pauvreté massive existe dans des régions où la nature n’a pas été ingrate, mais au contraire généreuse.; le fait que la grande générosité de la nature ait formé la base de l’exploitation des producteurs à l’échelle mondiale, qui les pousse dans une lutte aigue pour la subsistance justement au milieu de l’opulence; et ainsi le fait que la majorité de la population mondiale continue à lutter pour survivre non à cause des injustices de la nature mais à cause d’un système social démoniaque basé sur l’exploitation, tout cela est passé sous silence dans de telles analyses.

La foi de Keynes dans le miracle des intérêts composés serait justifiée dans un système socialiste, mais pas dans le système capitaliste.

Site de People’s Democracy: http://pd.cpim.org/

Résolution anticommuniste de l’OSCE – 66 partis communistes réagissent

Nous condamnons fermement l’adoption le 3 juillet 2009, lors de la session régulière de l’Assemblée parlementaire de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), à Vilnius, en Lituanie, d’une nouvelle résolution anticommuniste intitulée « Sur la réunification de l’Europe divisée » qui contint une déformation grossière de l’histoire et nie le rôle de l’Union Soviétique dans la victoire sur le fascisme. La résolution met sur un même plan communisme et fascisme. Ceux qui s’expriment ainsi se gardent de rappeler que c’est l’Union Soviétique qui a apporté la plus grande contribution à la libération de l’Europe du fascisme. Les auteurs de la résolution – ces falsificateurs de l’histoire – feignent d’avoir oublié qui a livré la Tchécoslovaquie en 1938 à Munich, ce qui a mené à la fin de l’indépendance du pays et à l’asservissement des peuples Slovaques et Tchèques au fascisme. Ceux qui ont voté pour l’adoption de cette résolution justifient en fait et encouragent une « chasse aux sorcières » contre les communistes dans plusieurs pays de l’OSCE où les communistes sont persécutés, leurs organisations de jeunesses interdites et leurs partis poursuivis pour avoir utilisés leurs symboles traditionnels.

En outre, la résolution offre de grandes opportunités pour criminaliser l’idéologie communiste et prendre des mesures contre les partis communistes.

Dans les même temps, nous constatons une véritable réhabilitation des Nazis dans de nombreux pays, y compris dans le pays qui a accueilli cette session de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE.

Nous ne donnons à personne le droit d’insulter la mémoire des antifascistes, qui ont participé au mouvement de Résistance, qui ont perdu leurs vies dans le combat contre le Nazisme.

L’intensification de l’anticommunisme en Europe n’est pas un phénomène passager. Il témoigne de la peur des classes dirigeantes devant l’aggravation de la crise capitaliste et devant le caractère d’urgence que prennent l’exigence d’abolition de l’exploitation capitaliste et le besoin de changement radical de société.

La classe ouvrière, tous les travailleurs, quels que soient leur accord ou leur désaccord avec les communistes, doivent repousser catégoriquement les agents de l’anticommunisme, parce que l’histoire a prouvé que les attaques anticommunistes sont le prélude à une offensive générale contre les droits démocratiques et sociaux du peuple.

Répondons aux provocateurs et aux anticommunistes par notre lutte commune pour les droits des travailleurs, pour le socialisme.


Les Partis signataires:

Parti communiste sud-africain ;

Parti de l’Avant-garde socialiste, Algérie,

Parti communiste de l’Argentine ;

Parti communiste de l’Arménie ;

Parti communiste du Bangladesh ;
Parti du travail de Belgique ;
Parti communiste de Biélorussie ;
Parti communiste du Brésil ;

Parti communiste bulgare ;
Parti des communistes bulgares ;
Parti communiste du Canada ;

AKEL, Chypre ;

Parti communiste du Danemark ;

Parti communiste au Danemark ;

Parti socialiste ouvrier de Croatie ;
Parti communiste de Cuba ;
Parti communiste espagnol ;
Parti communiste des peuples d’Espagne ;
Parti des communistes de Catalogne ;

Parti communiste d’Estonie ;

Parti communiste des Etats-Unis ;
Parti communiste de Finlande ;
Parti communiste de Grande-Bretagne ;
Nouveau parti communiste de Grande-Bretagne ;
Parti communiste de Grèce ;
Parti communiste ouvrier de Hongrie ;
Parti communiste de l’Inde ;
Parti communiste de l’Inde (marxiste) ;
Pari Tudey d’Iran ;

Parti communiste d’Irlande ;
Parti des ouvriers d’Irlande ;

Parti de la Refondation communiste italien ; 

Parti des communistes italiens ;

Parti communiste jordanien ;

Parti communiste de Kirghizie ;

Parti socialiste de Lettonie ;
Parti communiste libanais ;
Parti socialiste de Lituanie ;
Parti communiste du Luxembourg ;
Parti communiste de Macédoine ;

AKFM, Madagascar ;

Parti communiste de Malte ;
Parti des communistes du Mexique ;

Parti socialiste populaire du Mexique ;

Parti communiste de Norvège ;

Parti communiste du Pakistan ;

Nouveau parti communiste des Pays-Bas ;
Parti communiste péruvien ;

Parti communiste des Philippines – PKP 1930 ;

Parti communiste de Pologne ;
Parti communiste portugais ;
Parti communiste roumain ;

Parti communiste de la Fédération de Russie ;

Parti communiste de l’Union soviétique ;
Parti communiste ouvrier de Russie-Parti des communistes de Russie (RKRP-RPC) ;
Parti des communistes serbes ;
Nouveau parti communiste de Yougoslavie ;
Parti communiste de Slovaquie ;
Parti communiste du Sri-Lanka ;
Parti communiste syrien ;
Parti communiste de Suède ;
Parti communiste de Bohème-Moravie ;
Parti communiste de Turquie ;
Parti communiste d’Ukraine ;
Union des communistes d’Ukraine ;
Parti communiste de l’Uruguay ;

Parti communiste du Venezuela

Scandale sanitaire à Goodyear – Somme

Maxime GREMETZ, Député de la Somme

Président du groupe Communiste et Républicain au Conseil Régional de Picardie

Madame Roselyne BACHELOT

Ministre de la Santé et des Sports

14 Avenue Duquesne

75 007 PARIS

Amiens, le 10 juillet 2009

Objet : Scandale sanitaire à Goodyear – Somme

Réf : AP/10072009

 

Madame la Ministre,

Je tiens à vous informer du scandale sanitaire existant dans l’entreprise Goodyear à Amiens.

Le comité d’hygiène et de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) du site d’Amiens

a pris livraison mardi d’un rapport de 100 pages rédigé par un cabinet extérieur sur « l’utilisationmassive de produits cancérigènes dans notre usine ». En l’espèce des HAP/CMR

(Hydrocarbures aromatiques polycycliques cancérogènes mutagènes reprotoxiques), utilisés

depuis plusieurs décennies.

Ce rapport confirme les craintes du syndicat majoritaire dans l’entreprise. Alors qu’une

circulaire de 2001 oblige les employeurs à adopter des mesures pour éviter au maximum le

contact avec ces produits, « la direction ne l’a jamais appliquée. Et jusqu’à aujourd’hui aucun

cancer n’est reconnu en maladie professionnelle, car la direction n’a communiqué ni liste des

HAP/CMR, ni fiche d’exposition aux produits. »

Elle n’a pas fourni davantage de fiche de suivi post-professionnel aux salariés qui ont

quitté l’usine, compliquant d’autant le recensement des personnes malades voire déjà mortes.

Du coup, « l’expert, l’inspection du travail et le CHSCT ont demandé une étude

épidémiologique », destinée à remonter dix ou quinze ans en arrière pour évaluer combien d’ex-

Goodyear « souffrent de cancers ».

L’inspection du travail envisagerait « de dresser un PV au pénal contre les responsables

légaux de l’entreprise. »

Pendant ce temps, la Direction poursuit leur plan de suppression de 820 postes. « Ladirection veut nous virer avant un scandale de santé publique » explique la CGT.

Devant cette situation, je vous demande, Madame la Ministre, qu’une réunion ait lieu

d’urgence à l’initiative de la Direction du Travail, sur les mesures à prendre pour limiter les

conséquences dramatiques pour les salariés et faire indemniser les victimes.

Vous êtes la Ministre de la Santé en tous temps et partout.

Je vous prie de croire, Madame la Ministre, à l’expression de ma haute considération.

Maxime GREMETZ

Suppression d’emploi-Intervention de Maxime Gremetz-Société espagnole SAICA à Vénizel (02)

Maxime GREMETZ, Député de la Somme

Président du groupe Communiste et Républicain au Conseil Régional de Picardie

Madame Christine LAGARDE

Ministre de l’Economie, de

l’Industrie et de l’Emploi

139 rue de Bercy

75 572 Paris Cedex 12

Amiens, le 10 juillet 2009

Objet : Société espagnole SAICA à Vénizel (02)

Réf : AP/10072009

 

Madame la Ministre,

Par cette présente, je souhaiterais votre intervention dans le différend qui oppose la

Direction Générale de ce groupe espagnole et les représentants des travailleurs du site de

production de Vénizel dans le département de l’Aisne.

De quoi s’agit-il?

Le groupe SAICA est une structure espagnole dont le siège social est basé à Saragosse en

Espagne.

Fort de ces 6 000 salariés constants dans le monde et de 2 000 salariés en France, répartit

sur 30 sites industriels, il est une figure emblématique d’une entreprise en pleine expansion et

répondant aux exigences environnementales.

Spécialisée dans la récupération de vieux papiers, de fabrication de papier ondulé, et de

carton, il est un des tout premiers dans le monde.

La Picardie, quant à elle, dispose d’un effectif constant de 550 salariés, répartit sur 3

implantations industrielles: la cartonnerie de Doullens dans le département de la Somme avec ses

135 salariés, celle de Vénizel et ses 150 salariés, et enfin la papeterie, elle aussi située à Vénizel,

de 219 salariés constants autrefois appelé la Rochette.

En 2008, ce groupe réalisa un chiffre d’affaire non négligeable de 2,5 milliards d’euros de

chiffre d’affaire dont 500 millions réalisés en France.

Entre 1998 et 2006, le groupe a investi plus de 426 millions d’euros en France, le site de

Vénizel, ne fut pas laissé pour compte, il bénéficia de la nouvelle technologie.

Sauf erreur de ma part, il était prévu pour Vénizel un investissement important d’une

machine papier pour ondulé, je me demande maintenant où en est cette prévision?

Compte tenu d’une conjoncture effectivement rendue très défavorable, le prix du papier

passant de 400 euros la tonne à 200, en 2009 euros, la société perdrait de sa marge de manoeuvre

c’est le prétexte invoqué par les actionnaires du groupe pour se débarrasser de 93 salariés, sur le

site de Vénizel.

Ces mesures, si rien n’est entrepris pour les endiguer, devraient prendre effet à partir du

15 Septembre 2009 pour se terminer à la fin de l’année.

Les travailleurs, vous le savez bien, ne sont pas disposés pour l’entendre ainsi, à plusieurs

reprises ils ont déposé des préavis de grève pour contester aussi bien le fond que la forme de ces

licenciements.

D’après les organisations syndicales, le groupe ne serait pas endetté, certes, il aurait

enregistré des pertes importantes en 2008, mais le chiffre d’affaire ne serait pas affecté.

En tout état de cause, il serait bon de connaître la stratégie industrielle de ce groupe, afin

de vérifier si les investissements prévus ne sont remis en cause!!

De plus, il semblerait que ces licenciements ne sont en rien justifiés, il convient donc à la

puissance public de s’interposer énergiquement, afin de les annuler.

Car je crains fort, que le prétexte d’un fait réel de baisse importante du tonnage de papier

ne soit les prémices à d’autres mesures de licenciements sur d’autres sites français et picard en

particulier.

Encore une fois, la spéculation sur les matières premières, a des répercussions

gravissimes sur nos bassins industriels, il est temps que votre gouvernement remettre de l’ordre

dans tout cela.

Je vous demanderai donc d’examiner ces éléments en détails, afin d’empêcher de

nouveaux des coupes sombres dans les effectifs.

Je vous prie de croire, Madame la Ministre, l’expression de ma haute considération.

Maxime GREMETZ

Lutte des salarié-es du Ministère de la Culture et des artistes

Jeudi 25 juin, les salarié-es du Ministère de la Culture et les artistes étaient rassemblés contre la RGPP et pour une relance des politiques culturelles publiques.

« Nicolas Sarkozy et François Fillon ont lancé la RGPP avec un slogan : « la modernisation » des politiques publiques.

En réalité il s’agit des plus vieilles recettes de toutes les politiques de rigueur, une véritable agression contre l’emploi public avec les conséquences que l’on sait sur la qualité du service rendu.

Selon le gouvernement, RGPP veut dire Révision Générale des Politiques Publiques.

Il s’agit d’une _*Réduction*_ Générale des Politiques Publiques.

Dans cette crise du capitalisme que nous traversons c’est catastrophique. C’est du libéralisme à l’état pur. Une purge contre l’emploi comme je le disais à l’instant, 35 000 postes de fonctionnaires en moins en 2009, 105 000 sur les trois prochaines années. C’est le plus grand des plans sociaux dans une période qui n’en manque malheureusement pas. Et c’est à l’initiative de l’Etat.

Restriction de la dépense publique, externalisation de services, abandons de missions, transferts sur les collectivités locales, privatisations … cet effacement volontaire de l’action publique qui se poursuit dans la crise mondiale est plus qu’un non-sens, c’est un choix criminel.

Et ce n’est pas finit, Jean-Claude Trichet, le directeur de la Banque Centrale Européenne est passé aux aveux ce week-end sur Europe 1 en regrettant que « les pays européens définissent _*encore*_ eux même leurs politiques. »

Après l’indépendance de la BCE à l’égard des états européens, le temps serait-il venu de la dépendance des Etats à la BCE ?

Pour répondre à la crise, c’est tout le contraire qu’il nous faudrait. Une RGPP dans laquelle la lettre R signifierait Relance. Oui une bonne _*Relance*_ Générale des Politiques Publiques.

Et c’est particulièrement vrai en matière de culture. Notre société aurait bien besoin, pour penser son avenir et se transformer, d’une nouvelle ambition culturelle et d’art.

Ne pas simplement préserver ce qui existe, mais retrouver du souffle, de l’air et renouer avec la capacité d’inventer et d’innover.

C’est cela que ce Ministère a su faire avec vous artistes, fonctionnaires du Ministère de la culture, associations culturelles et d’éducation populaire, citoyennes et citoyens

Et toute cette construction est en péril.

Pourtant, qu’y a-t-il des dispendieux dans ce Ministère de 25000 salariés ?

Qu’y a-t-il de sacrilège dans la décentralisation, fondatrice de notre politique culturelle, que la RGPP veut démanteler en s’attaquant à tous les services déconcentrés du Ministère ?

Ce n’est pas par hasard que le Ministère de la culture est le premier cobaye de la Révision Générale des politiques publiques. Comment oublier que Nicolas Sarkozy président ne voulait pas de Ministère de la culture et qu’il a été sauvé de justesse par une vague de colère et par vos mobilisations ?

Nicolas Sarkozy n’a pas renoncé. Dans son discours de Versailles lundi dernier il prétend aimer la culture et les artistes. Mais c’est, en fait, pour mieux les étouffer. La RGPP, vous le dites, est son nouveau chemin pour *vider votre ministère de toutes ses responsabilités et de ses moyens d’intervention pour une véritable politique publique culturelle.*

Baisse des crédits du ministère, gels budgétaires, changement de statut des établissements et des personnels, désengagement de l’Etat dans la gestion des musées et dans la création, projets de location ou de vente des collections publiques pour compenser le désengagement financier de l’Etat, incitation aux financements privés et au merchandising, il s’agit d’une privatisation à peine masquée assortie d’une précarisation des personnels ;

La réduction des directions centrales en est une illustration parfaite, avec la Direction générale de la « création et de la diffusion » laminée entre celle d’un « patrimoine » qu’on veut marchandiser et celle cyniquement nommée « soutien aux médias et aux industries culturelles ».

Nicolas Sarkozy prétendait vouloir mieux servir la demande. Comment faire en réduisant tous les moyens. Seule l’offre des industries culturelles pourra se développer, en comptant sur le formatage des goûts assuré par le pilonage médiatique des grands moyens d’information. Et cela se fera au détriment de la diversité culturelle.

Sans intervention publique forte, pas d’offre diversifiée de créations répondant au désir d’art et de culture de toutes et de tous.

En s’attaquant au Ministère, c’est à la Culture dans son ensemble que le gouvernement s’attaque. A la culture comme bien commun à partager.

Je ne dirai jamais, comme d’autres, qu’il y a trop d’artistes, trop de théâtres, trop de culture, trop de Ministère de la Culture.

Alors oui, j’ai envie de dire, avec vous, relance. Et même Plan de relance comme le réclament les groupements d’employeurs et de salariés de la culture. Et puisque nouveau Ministre il y a, souhaitons nous qu’il soit aussi prompt à vous écouter qu’il ne l’a été à s’exprimer. Souhaitons nous des mesures concrètes concernant à la fois le Ministère et la culture.

Le combat que vous menez c’est celui d’une ambition pour le pays et pour les citoyens.

PCF

TRAVAIL DU DIMANCHE: UN PROJET RÉGRESSIF

 TRAVAIL DU DIMANCHE: UN PROJET RÉGRESSIF dans Divers h-20-1611337-1246999507

 

Assemblée nationale. À gauche, les députés sont vent debout contre la nouvelle version de la proposition de loi UMP; à droite, ça tangue malgré le silence que voudrait imposer l’Élysée.


Et de quatre. Depuis la fin 2008, c’est la quatrième fois que le gouvernement, sur injonction du président de la République Nicolas Sarkozy, tente de faire adopter à l’Assemblée nationale une proposition de loi sur le travail du dimanche. Et ce malgré l’opposition très forte des élus de la gauche, mais aussi, et c’est la raison des reculs successifs depuis 2008, malgré de fortes réticences chez nombre d’élus de la majorité. L’entêtement vire à l’obsession chez Nicolas Sarkozy… Le président tente désormais de se montrer rassurant, pour réussir à faire adopter un texte très controversé. Dimanche, Henri Guaino, conseiller spécial à l’Élysée, a juré qu’il ne fallait « pas laisser croire que l’on va faire travailler tout le monde le dimanche ». Il reprend ainsi la litanie de ceux qui expliquent que le texte présenté cette fois-ci aurait une portée « limitée », ce que toute la gauche et les syndicats contestent.

 

Députés convoqués à l’Élysée

Pour lui donner une chance de n’être pas une fois de plus repoussée, la proposition de loi visant à assouplir les règles du repos dominical est examinée en procédure accélérée (une seule lecture) et dans un temps limité, jusqu’à samedi (du fait du nouveau règlement lié au changement constitutionnel de juillet 2008 et combattu par la gauche). C’est Richard Maillé, député UMP des Bouches-du-Rhône, département où se situe la zone commerciale de Plan-de-Campagne, championne des ouvertures dominicales illégales, qui a, au nom de son groupe, déposé cette énième version. Lors des débats préalables en commission des Affaires sociales, il a tenté de masquer les aspects régressifs de son texte en affirmant, contre toute évidence, « qu’il ne s’agit pas de remettre en cause le principe du repos le dimanche, ni de l’étendre à l’ensemble du territoire national ». Il a aussi insisté sur le renoncement du gouvernement à faire passer de cinq à huit le nombre de dimanches où des ouvertures exceptionnelles peuvent être autorisées par les maires. La majorité espère ainsi rallier les suffrages de ses propres troupes. Il y a un mois, cinquante députés de droite signaient un texte s’opposant au travail du dimanche. Aujourd’hui, certains d’entre eux cosignent pourtant la nouvelle version. C’est dire si les pressions sont fortes. L’Élysée veille au grain. Les responsables de la majorité y sont convoqués aujourd’hui. À droite, le tangage est toujours de mise. Ainsi, Pierre Méhaignerie, président UMP de la commission des Affaires sociales, considère que «faire croire que tous les salariés qui travailleront le dimanche seront payés double est une grosse bourde»… Par ailleurs, les députés de la majorité siégeant à la commission des Affaires sociales semblent, pour certains, découvrir la pertinence des critiques des députés de gauche contre ce texte. Auraient-ils été trompés à l’insu de leur plein gré ?

 

Pire que les précédentes versions

De fait, les députés de gauche ont, au cours de ces réunions, soulevé des lièvres. Martine Billard, députée Verts de Paris, fait le constat que « ombre d’élus de droite ont été trompés, ils n’ont pas vu que la notion de repos par roulement étant de droit, c’était la fin du repos du dimanche, ils ont été déstabilisés». Elle ajoute : «Ce texte est bien pire que les précédentes versions. » (…).  Pour Roland Muzeau, député communiste, il s’agit, preuve à l’appui, de montrer que, contrairement à ce que dit le gouvernement, «cette proposition supprime dans les zones touristiques le caractère volontaire du travail du dimanche, l’obligation du doublement du salaire et du repos compensatoire. Cinq cents zones sont aujourd’hui concernées, elles pourraient être 5 000 à 6 000 demain, sur simple demande des villes et décision des préfets. Des millions et des millions de travailleurs pourraient alors être concernés. Un risque qui fait se mobiliser, à l’Assemblée nationale, les députés de gauche tout au long de la semaine.

Max Staat avec Lucy Bateman (L’Humanité du 7 juillet 2009)

Rencontres communistes de Saint-Chinian (34), 28 au 30 août 2009

A l’initiative du réseau « Faire vivre et renforcer le PCF », un stage de formation pour militants communistes, pour reprendre des forces idéologiques avant la rentrée.

A Saint-Chinian (à 30 km de Béziers, direction Castres). Dans une colonie de vacances, inscription, renseignements auprès de Paul Barbazange (barbazange.paul@wanadoo.fr), Floriane Benoît,  (floriane.benoit2@wanadoo.fr); ou Emmanuel Dang Tran (emmanuel.dang-tran@orange.fr

, notamment pour les départs de Région parisienne et du Nord).

PROGRAMME (sous réserves de modifications) :

Vendredi 28 août, à partir de 14 H : accueil, installation.

17h- 20h  : L’histoire du PCF ; enjeu de luttes idéologiques. Intervenant : Eric Jalade secrétaire fédéral du Tarn.

Après le repas et jusqu’à 22 H 30 : échanges sur les questions soulevées l’après midi.

Samedi 29 août

 9 h à 12h : La crise, pour en sortir et battre le capitalisme. Plusieurs intervenants du Réseau et du CN du PCF.

 12h : apéritif offert par la section de Béziers du PCF, intervention de Jacques Cros sur « le communisme, la culture occitane : vivre au pays. »

 14h à 16h30: PCF et communisme au XXIème siècle. Organisation, communisme et rassemblements. Plusieurs responsables de fédérations et de sections interviendront (modératrice : Marie-Christine Burricand, Vénissieux)

 16h30 à 19h : visite d’une cave du Saint-Chinianais en compagnie de dirigeants de la confédération paysanne et du MODEF : la question viticole, la ruralité.

 21h à 22h30 : débats par ateliers :

Pacifisme et désarmement ( J. Cros, Béziers),

Ecologie (Paul Barbazange, secrétaire de la section de Béziers) ;

Grande pauvreté (Vénissieux),

Mouvement communiste international (Emmanuel Dang Tran, Paris 15ème ),

Le travail des élus communistes (Aimé Couquet,  ancien conseiller régional du Languedoc-Roussillon, élu de Béziers) 

 Dimanche 30 août :

 9 H-  12 h 30. Le Réseau « Faire vivre et renforcer le PCF » :

 - Etat des lieux, organisation, préparation de la Fête de l’Huma,

- Notre intervention dans les luttes sociales, les élections régionales, perspectives d’action

PCF : préparation de l’assemblée des secrétaires de section de décembre et du congrès extraordinaire, mise au point du texte qui sera diffusé à la Fête de l’Huma.

Intervenants : Emmanuel Dang Tran responsable de l’activité du Réseau à la Fête de l’Huma et Floriane Benoît coordinatrice de la coordination du Réseau.

 13h : repas fraternel.

Promenade touristique possible : mer ou montagne à 30 km dans les deux cas. Des camarades de Béziers peuvent héberger une nuit ceux qui voudraient continuer les visites lundi !

Déjà, un grand merci aux camarades de la section de Béziers !

Rappel des contacts :

Paul Barbazange (barbazange.paul@wanadoo.fr),

Floriane Benoît,  (floriane.benoit2@wanadoo.fr);

Emmanuel Dang Tran (emmanuel.dang-tran@orange.fr , notamment pour les départs de Région parisienne et du Nord).

Louis Aragon (1897-1982)

 Notes biographiques

Louis Aragon est un écrivain et poète français. Il entreprit des études de médecine après un baccalauréat obtenu en 1915. Il fit la connaissance d’André Breton, avec qui il se lia d’amitié.

Mobilisé en 1917, il retrouvera son ami après la guerre et participera, avec lui et Philippe Soupault, à la création de la revue « Littérature » (1919).

Après avoir publié un premier recueil de poèmes, il cherchera sa voie en participant à quelques manifestations du mouvement Dada, puis s’engagera dans des recherches littéraires, qui l’amèneront à exprimer sa propre conception du surréalisme (Une vague de rêve, 1924). Il deviendra d’ailleurs l’un des chefs de file du surréalisme.

En 1927, année charnière de sa vie, il adhère au parti communiste. Sa rencontre avec Elsa Triolet marquera sa vie et l’amènera à se placer au service de la révolution.

En 1932, il rompra pourtant avec ce surréalisme. Il va alors écrire de nombreux romans, ne ménageant pas la bourgeoisie décadente dont il était issu.

Mobilisé en 1939, et communiste français, il n’a pas d’autre choix que de devenir clandestin en 1941. Il organisera un réseau de résistance en zone sud. Il revient alors à la création littéraire, et fait paraître sous le manteau des poèmes où se conjuguent patriotisme et élans amoureux (Le Crève-Cœur, Les Yeux d’Elsa, La Diane Française…).

À la Libération, il publiera son roman le plus célèbre, Aurélien (1945), grand roman d’amour presque autobiographique, le quatrième volume de la fresque du Monde réel, qui est sans doute une des oeuvres majeures du XXe siècle.

Le dernier volet de la fresque du monde réel sera l’oeuvre la plus militante d’Aragon : il deviendra membre du comité central du parti communiste jusqu’à la connaissance des atrocités commises par Staline. Il reviendra alors à son oeuvre.

Il prend la direction de « Lettres françaises » en 1953 et conservera ce poste jusqu’en 1972. Après la mort d’Elsa en 1970, Il publie Henri Matisse, roman qui témoigne de son inspiration pour la peinture de son siècle.

Louis Aragon très controversé par les changements brutaux de direction, cherchera à expliquer le contexte de ses écrits pour que nous puissions mieux comprendre le sens de ses récits. Cette quête de la vérité, sera sa propre quête de ses désirs et de ses contradictions.

Il repose en paix auprès d’Elsa dans la fondation qui avait été sa dernière volonté.

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ELSATandis que je parlais le langage des vers
Elle s’est doucement tendrement endormie
Comme une maison d’ombre au creux de notre vie
Une lampe baissée au coeur des myrrhes verts
Sa joue a retrouvé le printemps du repos
Ô corps sans poids posé dans un songe de toile
Ciel formé de ses yeux à l’heure des étoiles
Un jeune sang l’habite au couvert de sa peau
La voila qui reprend le versant de ses fables
Dieu sait obéissant à quels lointains signaux
Et c’est toujours le bal la neige les traîneaux
Elle a rejoint la nuit dans ses bras adorables
Je vois sa main bouger Sa bouche Et je me dis
Qu’elle reste pareille aux marches du silence
Qui m’échappe pourtant de toute son enfance
Dans ce pays secret à mes pas interdit
Je te supplie amour au nom de nous ensemble
De ma suppliciante et folle jalousie
Ne t’en va pas trop loin sur la pente choisie
Je suis auprès de toi comme un saule qui tremble
J’ai peur éperdument du sommeil de tes yeux
Je me ronge le coeur de ce coeur que j’écoute
Amour arrête-toi dans ton rêve et ta route
Rends-moi ta conscience et mon mal merveilleux

 

Retraites à…67 ans !:

Ripostons à la campagne d’intoxication du gouvernement ! 

En ce début d’été, alors que les salariés sont sensés être démobilisés, Sarkozy, Fillon et Hortefeux  préparent l’opinion, avec le soutien des média, à un nouveau recul social. Le sujet du jour c’est la retraite et son âge légal qui pourrait être porté de 60 à…67 ans ! 

La chanson est toujours la même : les « caisses » seraient presque vides et comme les gens vivent de plus en plus vieux nous irions à « la faillite » du système de retraite…etc 

Naturellement, les salariés, les retraités ne laisseront pas le gouvernement poursuivre, sans réagir, leur campagne d’intoxication. 

Dans l’immédiat, il s’agit de rétablir quelques vérités. 

Ainsi, vous lirez, ci-dessous, de larges extraits d’un texte publié initialement en janvier 2003 


 

…Ainsi le système français, mis en place à
la Libération dans un pays ruiné par la guerre et ayant pourtant prouvé son efficacité jusqu’à aujourd’hui, serait devenu un luxe que notre société ne pourrait plus se payer à l’heure de la « mondialisation » ?
 

Il faudrait donc faire de nouveaux sacrifices, après ceux consentis dans le cadre de l’austérité imposée sans discontinuer depuis 20 ans ? Pourtant, si la question n’est pas réglée, comme le prétendent les gouvernements successifs et le patronat, c’est que les mesures prises se sont avérées inefficaces et que la vérité est peut-être ailleurs…   

Les évolutions démographiques posent-elles un problème de financement ? 

Prenons les chiffres officiels : Aujourd’hui, la part du financement des pensions constitue 12,8% de l’ensemble des richesses créées nationalement par le travail (PIB). En 2040, à conditions constantes (maintien exclusif du système de répartition ; même taux de remplacement ; durée de cotisation identique) et en prenant en compte les évolutions démographiques, la part de financement des retraites dans le PIB passerait à 18% . 

Est-ce une catastrophe ? NON. De 1980 à aujourd’hui, le PIB est passé 888 milliards d’euros à 1288 milliards, soit une hausse de 45%. Dans la même période, la part des retraites est passée de 10,3% à 12,8%, soit une progression de seulement 22%. Ce qui a été possible ne le serait plus à l’avenir ? Les prévisions officielles prévoient pourtant le doublement de ce même PIB dans les 40 prochaines années ! 

Etablir les prévisions sur les retraites d’après le seul rapport entre actifs et inactifs en masquant délibérément le fait que l’accroissement des richesses créées va permettre une augmentation des capacités de financement des pensions, c’est une supercherie. 

L’expérience le montre, notre système de retraites n’a qu’un problème : la voracité du capital. 

Partons des faits : Aujourd’hui le chômage, les bas salaires et la précarité concernent dans notre pays 11 millions de salariés. C’est un manque à gagner de 45 milliards d’euros de cotisations sociales. 

Les exonérations de la part patronale des cotisations sociales, qui constituent en fait une baisse du salaire indirect, sont passées de 1 milliard d’euros en 1993 à 18 milliards d’euros en 2002. Sans compter les cadeaux faits à des multinationales comme Daewoo ou Metaleurop, entre autres. 

Le gouvernement compense partiellement ce manque à gagner par l’impôt :
la C.S.G. et
la R.D.S. dont les salariés sont les principaux pourvoyeurs.
 

En vingt ans, la part des salaires dans le partage de la valeur ajoutée a diminué de 13%…et celle du capital a augmenté d’autant. 

Ainsi depuis plusieurs décennies, aux objectifs patronaux de s’accaparer toujours plus de richesses produites répondent les politiques gouvernementales de destruction d’un système de protection sociale fondé sur le salaire. Une conquête populaire que le capital n’a jamais accepté. 

 

NON A LA BARBARIE DES FORCES MILITAIRES HONDURIENNES !

Honduras : appel urgent à la solidarité 
 

Au Honduras, vient de se produire un coup d’état contre la démocratie. Le président constitutionnel de la république, Manuel ZELAYA, a été séquestré par l’armée et emmené de force au Costa Rica. C’est une tentative des forces les plus réactionnaires contre la démocratie en Amérique Latine.
Les démocrates, les progressistes, les hommes et les femmes de paix, devons nous mobiliser pour affirmer notre solidarité avec le peuple hondurien, appelé ce dimanche à une consultation populaire qui a servi de prétexte au coup de force.
Nous ne pouvons nous résoudre au retour des heures sombres de la dictature.
Nous exigeons le retour du président ZELAYA dans ses fonctions.

Ici, en France, nous appelons toutes les associations latino-américaines, les mouvements citoyens et internationalistes à se mobiliser :

Premiers signataires : Association Racines Cubaines, Cercle Bolivarien de Paris, Collectif des Péruviens en France, Comité d’Information sur l’Amérique Latine de Nanterre, Conseil Pro Bolivia, Coordination Populaire Colombienne à Paris, France-Amérique Latine, Parti Nationaliste Péruvien – CAI, Union des Associations latino-américaines en France, UNIPOMA. Université Populaire Mariátegui

source: « cercle bolivarien de Paris »

Affaire de la burqa :

Sarkozy saisit une perche qu’un communiste n’avait pas à lui tendre.

Mais qu’est-ce que le sujet de la Burqa pouvait bien avoir à figurer dans le discours de politique générale de Nicolas Sarkozy à Versailles ce 22 juin 2009 ? La crise du capitalisme, l’explosion du chômage, même les quelques débats de la campagne des élections européennes n’avaient vraiment pas placé cette affaire au premier plan des préoccupations du pays.

Mais Sarkozy n’allait pas se priver de se saisir de la perche tendue complaisamment, entre autres, par ses amis du pôle sécuritaire et anti-immigration de l’UMP, Eric Raoult, Thierry Mariani ou Pierre Lellouche, ce dernier déjà récompensé d’un strapontin ministériel. 

Dans un discours à la tonalité savamment calculée, d’où ressort la détermination à poursuivre les (contre-) réformes mais sans la surenchère verbale que les propos de Fillon pouvaient laisser imaginer (retraite à 70 ans), la burqa a représenté une excellente diversion. Cette tenue « n’est pas bienvenue en France ».

Il est de tout profit pour le pouvoir d’essayer de détourner l’attention de l’opinion publique vers ce type de sujets malsains.

L’amalgame est si vite fait entre burqa, religion musulmane et immigration. L’immigration est si facilement transformée en bouc émissaire, en exutoire. On connaît.

De surcroît, voilà un sujet qui ne peut qu’embarrasser la gauche en général, et les militants communistes en particulier, parce qu’ils refusent les affirmations simplistes et sont directement confrontés aux conséquences, si complexes dans les quartiers populaires, des tensions sociales fabriquées par le système.

Avec la création d’une simple « mission d’information parlementaire », Sarkozy et la droite donnent même l’impression quant à eux de ne pas y toucher !

On peut aussi voir facilement une arrière-pensée plus perverse encore de Sarkozy dont on connaît l’allergie politique à la laïcité républicaine. Après son ami Bush, Obama vient de l’inciter à aller plus loin dans l’acceptation des signes religieux dans la sphère publique et précisément du voile islamique.

Dans les colonnes de la quasi-totalité des journaux, les exégètes se répandent : la burqa ne serait pas un signe religieux, donc, sous-entendu, on peut l’interdire. Donc, deuxième sous-entendu, les vrais signes religieux, comme le voile, on doit les accepter…, partout.  

La montée en épingle de l’affaire de la burqa est ainsi une diversion malsaine, une nouvelle atteinte déguisée à la laïcité républicaine. Pour les femmes à qui l’on impose cette désocialisation, cette camisole de force, rien ne sera réglé avec cette campagne qui exacerbe les affirmations identitaires.

Espérons qu’elle sera sans lendemain ! Faisons en sorte qu’elle le soit !

Communistes, un dernier point nous concerne avec cette question : c’est André Gerin, député communiste du Rhône qui s’est trouvé lancer l’affaire dans les media.

Dans le PCF, nous sommes amenés à travailler avec André sur un certain nombre d’autres sujets. Raison de plus pour ne rien cacher de ce genre de divergences de fond !

Nous désapprouvons l’initiative prise par André Gerin dont l’étiquette politique rend objectivement service à notre ennemi politique Sarkozy.

Nous avons déjà eu l’occasion de le faire : nous exprimons notre total désaccord avec l’idée selon laquelle les problèmes, qui se manifestent de façon plus aigüe dans certains quartiers et certaines banlieues, soient de nature spécifique et puissent être réglés en commun avec nos ennemis de classes. Ainsi, nous ne comprenons pas qu’André Gerin ait fait préfacer son livre les « Ghettos de la République » par Eric Raoult ou qu’il y affirme sa compréhension pour des propos anciens de Jacques Chirac (« le bruit et les odeurs ») qui suscitèrent et suscitent toujours aujourd’hui notre indignation.

« Mettre les pieds dans le plat », c’est une méthode qui ne doit pas supplanter l’analyse et l’action politique conséquentes.

Conseil théâtral autour des finances-Aisne Nouvelle

Conseil théâtral autour des finances-Aisne Nouvelle dans Conseil Municipal de St Quentin

Olivier Tournay (plus jeune élu présent et conseiller PC de l’opposition) avait exceptionnellement été désigné secrétaire de séance.

Lundi soir, le conseil municipal a principalement tourné autour de l’approbation des comptes 2008. L’occasion pour l’opposition d’attaquer la majorité sur les points habituels (indemnités du maire, notamment) et pour Pierre André de rétorquer à grand renfort de petites phrases assassines. Bref, une séance normale.

À Saint-Quentin comme ailleurs, le nerf de la guerre, c’est l’argent. Et quand l’ordre du jour du conseil municipal tourne principalement autour des comptes 2008, l’opposition fait son job : elle demande des précisions, cherche la faille, attaque. Mais le sénateur-maire Pierre André est un vieux loup de mer qui semble prendre un malin plaisir à clouer le bec de ses adversaires.
Dès le rapport numéro 5, (approbation des comptes administratifs pour l’exercice 2008), qui fait apparaître 121 649 752,77 euros de dépenses pour 122 740 818,11 euros de recettes (soit un résultat positif de 1 091 065,34), le conseiller d’opposition Michel Aurigny (POI) se lançait dans une longue et complexe démonstration, mettant en exergue de « nombreuses erreurs sur la plupart des lignes ». Après l’avoir longuement écouté, Sylvie Robert, adjointe chargée des finances (à qui Pierre André avait laissé momentanément sa place) a rétorqué de façon expéditive : « Il y a eu des erreurs sur certaines lignes, c’est vrai, mais le total est juste. Pour les autres questions, les services techniques peuvent vous répondre et vous aurez sous peu les documents corrigés. »

Les indemnités : encore et toujours

C’est sur le point suivant (affectation du résultat de la section de fonctionnement 2008) que les débats « sérieux » ont débuté.
Olivier Tournay (plus jeune élu présent et conseiller PC de l’opposition) avait exceptionnellement

été désigné secrétaire de séance. Pour contester le rapport numéro 6, il a donc dû regagner sa place de conseiller et a attaqué le sénateur-maire sur ses indemnités. Vaste débat qui avait déjà créé des remous il y a un an et dont nous nous étions d’ailleurs fait l’écho.
Après avoir cité les textes de loi, Olivier Tournay a proposé de remplacer l’indemnité du maire (1 000 euros/mois) par une indemnisation aux frais réels. « Si je me faisais rembourser aux frais réels, ça coûterait beaucoup plus cher. Je n’ai rien à me reprocher et vos propos sont diffamatoires. Je ne voudrais pas me mettre en colère juste avant les vacances », rétorque Pierre André avec un calme étonnant… avant de taper un grand coup sur la table. Le ton était donné.
Plus tard, Jean-Pierre Lançon (PS), chef de file de l’opposition, qualifiait par deux fois la consultation participative de la population lancée par Pierre André de « mascarade ». Rires du premier édile : « Vous êtes bien mal placés : pour le parking de l’hôtel de ville, vous n’avez pas consulté la population. Pourtant, la démocratie, c’est ça ! »
Tout au long de ce conseil, comme toujours, l’opposition a fait son job, et Pierre André a balayé d’un grand revers de manche toutes les objections. Une séance théâtrale sur laquelle nous reviendrons dans notre prochaine édition

Auteur : Karine PEROCHEAU

Conseil national du PCF des 19 et 20 juin 2009- Intervention d’Emmanuel DANG TRAN, fédération de Paris –

  Dans la période, plus que jamais, nos priorités doivent être d’alimenter la contre-offensive idéologique face à la politique du gouvernement, de créer les conditions de rassemblements pour mettre en échec ses contre-réformes, tout cela passant par le renforcement du PCF.

J’ai bien entendu ces objectifs repris par le rapport et par plusieurs interventions.

Mais la stratégie du Front de gauche telle qu’elle a été appliquée et telle qu’on a déjà annoncé qu’on la prolongerait n’y correspond pas.

Je reviens sur trois points :

1- D’abord, l’interprétation du résultat électoral.

Il vaut mieux éviter de se payer de mots. Le rapport abonde de superlatifs. Mesurons précisément les choses !

Le résultat des listes du Front de gauche marque une faible progression par rapport aux listes présentées par le PCF en 2004. L’action des militants communistes – et pas seulement dans le cadre de la campagne – les ressorts du vote communiste, ont été déterminants pour maintenir ce chiffre [comme aux cantonales de 2008 : 9%]. Les résultats dans le détail le montrent indiscutablement.

Mais ils n’ont pas suffi globalement à faire du Front de gauche une alternative à l’abstention, notamment parmi les jeunes, les milieux populaires, le monde ouvrier. Malgré l’action du Parti en 2005 dans la campagne du NON, malgré le développement des luttes à un niveau sans précédent depuis le début de l’année, malgré la crise du capitalisme, malgré le discrédit du PS. C’est un constat.

2- Ses causes sont notamment à rechercher dans les orientations nationales du Front de gauche. Il s’est globalement détourné des luttes, des préoccupations et des perspectives immédiates qu’elles portent.

Dit rapidement, la campagne a été enfermée dans des perspectives institutionnelles (importance disproportionnée du Parlement européen) sinon politiciennes (peser sur la « gauche », forcément dans l’attente de 2012).

Sur l’Europe, elle a été en retrait sur la dynamique du NON à l’UE du capital que nous avions fortement contribué à animer en 2005.

3- Contrairement à ce qui est mis en avant, notamment par le rapport, le Front de gauche, avec ces orientations, ne correspond pas à une démarche véritablement unitaire.

L’unité, ça se construit, entre différentes organisations politiques, sur la base d’accords, même de compromis, discutés en vue d’objectifs politiques bien déterminés.

Avec le « Front », nous avons une union décrétée en préalable par la direction du PCF, le 24 octobre 2008, sans d’ailleurs avoir demandé leur avis aux communistes alors en pleine préparation du congrès.

Nous sommes face à une union pour l’union. Il a fallu attendre plusieurs mois avant d’avoir une plateforme politique un peu identifiable qui ne concerne qu’un objectif : les élections européennes.

Nous avons une soi-disant union avec des organisations qui, au sens propre du terme, sont non significatives : des groupes dissidents du PS et du NPA, à peine créés, comptant selon leurs propres chiffres quelques centaines d’adhérents [2800 pour le Pg, 200 à 300 pour la « Gauche unitaire].

On est très loin d’un processus politique répondant à l’aspiration à la convergence des luttes et à la perspective politique qu’elle ouvre !

On est bien plus près de la poursuite du processus d’effacement du PCF auquel les communistes viennent encore de montrer leur opposition.

Être la voiture balais, à « gauche », du PS, de la social-démocratie en général et de l’intégration européenne, c’est sans doute le rôle que Mélenchon s’est assigné dans ou hors du PS. Ce n’est pas le rôle de notre parti, le PCF !

En Allemagne, le nouveau parti « die Linke », partenaire du PGE et modèle affiché de Mélenchon, affiche franchement son option sociale-démocrate. L’expérience s’essouffle déjà électoralement avec un résultat national décevant et des reculs à l’est.

 Pour la suite, impulsons, en nous appuyant sur les communistes et le parti, atout en tant que tel, les campagnes nationales, les Fronts de lutte qui peuvent mettre en échec le pouvoir et débloquer la perspective politique ! La situation et même ces élections montrent qu’il existe des forces et une attente pour cela.

Conseil national du PCF des 19 et 20 juin 2009-Intervention d’Eric Jalade, fédération du Tarn

1- Sur la question des élections européennes.

Les résultats sont dans notre département appréciés globalement de manière positive par les camarades, avec les remarques dont je voudrais vous faire part.

Dans l’ensemble, la liste du Front de Gauche obtient en moyenne 2,5% de plus que la liste communiste en 2004, avec un gain d’environ 3000 voix. Sans entrer dans le détail, quelques observations générales: les meilleurs résultats ont été obtenus dans les communes où nous avons une forte influence, où nous sommes en responsabilité : ainsi à Saint-Benoît-de-Carmaux, dans le Bassin minier, nous passons de 24,8% à 35%, à Labastide-Rouairoux, de 16,5% à plus de 23%. Cela correspond aussi à des secteurs où des luttes se sont déroulées, notamment avec l’implication des communistes et de leurs élus, pour la défense du Service Public (de la Poste, de l’école…).

Cela dit, l’abstention est plus forte et les progrès sont plus mesurés, là où notre électorat est davantage composé d’actifs, de salariés, plus jeune. Le Parti Socialiste perd 13,5% et 16 000 voix, à 18%, la droite mobilise son électorat (l’UMP atteint 26,5%) sans retrouver le total en voix et en pourcentage de 2004. La liste Europe Ecologie, même si sa progression est moins spectaculaire qu’au plan national, progresse d’environ 6%.
Evidemment la caractéristique majeure de ce résultat, c’est bien entendu l’abstention (à près de 52% dans le Tarn, soit près de 2 points de plus qu’en 2004), dont le niveau, est, on a pu le vérifier par bureaux de vote, notamment en ville, bien plus élevé dans les quartiers populaires et dans les bureaux où le « non » avait réalisé ses meilleurs résultats.
C’est un fait politique majeur sur lequel nous devons vraiment porter toute notre attention.

Sur l’électorat proprement dit, on peut considérer qu’il provient en grande majorité de l’électorat communiste, avec un apport lié à la personnalité de Jean-Luc Mélenchon qui a permis de mordre un peu sur un électorat traditionnellement socialiste.

Nous ne progressons pas vraiment dans les milieux populaires et dans le monde du travail, alors que dans le même temps, beaucoup de responsables et de militants syndicaux, avaient signé l’appel à voter. Cela fait partie des contradictions sur lesquelles, là encore, il va nous falloir travailler : la non-traduction de la colère et de la mobilisation sociales dans un vote massif, alors que ce mécontentement et ces luttes restent – même de manière moins forte qu’en janvier ou en mars – une donnée permanente dans notre pays.

Pour notre part, nous avons veillé, tout au long de la campagne à relier le vote communiste au vote Front de Gauche, avec, dès que nous le pensions nécessaire, une expression du parti, ainsi, dans la dernière semaine, sur le risque que l’abstention, au final, laisse les mains libres à Nicolas Sarkozy et au gouvernement pour suivre les recommandations du Conseil de l’Union Européenne « dans la voie de la poursuite de la mise en œuvre des réformes structurelles ». Peut-être aurions nous dû faire davantage sur cette question et sur le prolongement du « non »  du 29 mai 2005, à l’occasion de ce scrutin.

L’implication des communistes de notre département a été satisfaisante dans la campagne, où notre démarche a été de relier identité et expression du PCF et rassemblement, démarche unitaire.

2- Sur les axes de travail proposés, je me félicite de la proposition de continuer la bataille du parti et une pétition pour populariser nos propositions et particulièrement celles des députés communistes, dans le prolongement du 28 mai. La défense de l’emploi, des salariés est totalement en phase avec les préoccupations quotidiennes des gens, on a pu le constater dans les luttes et aussi le 13 juin. Réfléchissons à des initiatives audacieuses pour la défense de l’emploi industriel. Les suppressions d’emplois dans ce domaine (dont le rythme s’est considérablement aggravé avec la crise) pèsent aussi beaucoup sur les consciences, il engendre du fatalisme, alimenté par l’expérience d’échecs successifs dans ces batailles.

Les luttes pour la défense des services publics (La Poste, l’hôpital, l’école…), pour la défense du statut de la Fonction Publique et de l’emploi, sont aussi décisives pour notre peuple.

Une absence toutefois dans ces axes ; c’est celle de la bataille pour la Paix, le désarmement et la sortie de la France de l’OTAN. Sur cette question, nous pouvons rassembler très largement dans la population, c’est un choix de société fondamental qui se pose à travers cette question de la paix et elle est au cœur de notre idéal communiste. Nous devons redevenir le « parti de la paix ».

3- J’en viens à la question du parti. Il nous faut, me semble-t-il, dissocier les questions du rassemblement et celle des transformations du parti, qui découleraient, selon certains, mécaniquement, du succès du Front de Gauche.

Un camarade de notre fédération a participé à la première réunion de la commission. Nous souhaiterions avoir des éclaircissements sur le périmètre et la nature des transformations qui vont être proposées.

En tout cas, s’il y a une préoccupation qui doit être la pierre angulaire de nos réflexions : c’est de savoir comment tisser à nouveau des liens étroits avec le monde du travail, avec les quartiers populaires, alors qu’ils sont terriblement impactés et fragilisés par la crise, la montée du chômage et la précarité.

En tout état de cause, a fortiori dans les conditions actuelles – qui sont celles d’une crise systémique majeure du capitalisme – je ne crois pas à un avenir pour une force « post-communiste » métamorphosée, à l’identité et au contenu flous, fussent-ils mâtinés de poésie. Il n’y a pas un exemple au monde où une mutation génétique d’un PC conduise au succès, y compris sur un plan électoral.

En revanche, il y a un avenir pour un parti communiste pour peu qu’il joue pleinement son rôle de parti révolutionnaire, sur des bases de classe, dans toutes ses dimensions – dans les luttes comme dans les institutions – dans la perspective d’un socialisme du XXIe siècle.

Conseil Municipa-L’Union

Conseil municipal
Un petit café qui fera date

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Conseil Municipa-L'Union dans Conseil Municipal de St Quentin

Parité inversée hier soir à la tribune : Sylvie Robert s’est installée dans le fauteuil du maire alors qu’Olivier Trounay prenait, lui, la place de secrétaire.

Pas de gros dossier politique à l’ordre du jour du conseil municipal d’hier soir, alors l’opposition s’est faufilée au travers des délibérations pour se faire entendre.

PAS facile, hier soir, pour les conseillers municipaux d’opposition d’attaquer Pierre André de front. L’ordre du jour ne leur en donnait pas l’occasion. Alors, ils ont pris les chemins de traverse pour contester un certain nombre de dépenses, dans la droite ligne du député René Dosière qui scrute à la loupe celles de la République.
Retour sur la visite du Président Nicolas Sarkozy pour laquelle Olivier Tournay avait demandé le montant des dépenses engagées par la Ville. Pierre André a donné lecture du courrier adressé en retour. On y apprend que le Président a été reçu comme n’importe quel autre invité : on lui a offert « par courtoisie » un petit café qu’il a pris « sans sucre », accompagné de quelques viennoiseries pour ses collaborateurs. Un bureau, deux canapés, une table basse… ont été mis à disposition. Ajouter à cela quelques chocolats – des têtes de Quentin de La Tour, spécialité de la ville- et un bouquet de fleurs. Les employés des services municipaux ont effectivement procédé à la pose des barrières comme ils le font pour chacune des manifestations organisées en ville… y compris la fête des Libertés. Et le maire de vanter les retombées d’une telle visite en termes de communication pour la ville. La seule conclusion qui s’impose, selon lui : moins cher et plus efficace que la campagne menée par le Conseil général pour faire découvrir l’Aisne.
Calculs mathématiques
Les dossiers dans lesquels il s’agit de contester les chiffres sont laissés au professeur de maths de l’équipe d’opposition, Michel Aurigny. Les comptes ne sont jamais bons et il a voulu hier soir encore en faire la démonstration. Difficile pour l’intervenant de terminer celle-ci, le maire refusant d’écouter plus avant ce qu’il a qualifié de « bavardages ». L’intervention faisait suite à l’exposé par Sylvie Robert, adjointe en charge des finances, du compte administratif. Les élus de l’opposition se sont abstenus lors du vote.
A Céline Sené est revenue la lourde tâche d’affronter Monique Ryo, première adjointe. L’élue de l’opposition a interrogé le maire sur la dotation de 3 000 euros accordée à Monique Ryo, directrice de l’école Kergomard, implantée au cœur de la cité Billon pour une expérimentation d’initiation à l’anglais pour des petits de maternelle. L’adjointe attaquée s’est défendue en justifiant de l’intérêt du projet. Il n’est pas interdit d’avoir comme elle « des idées »… les financements suivront !
Au leader Jean-Pierre Lançon, le gros morceau, l’offensive à l’artillerie lourde contre la consultation lancée sur les 52 propositions pour l’avenir de la ville. Le secrétaire du PS a relégué cette « mascarade » de démocratie participative au rang « d’enquête publique d’opinion » à laquelle nous sommes soumis régulièrement par téléphone. Trois mille questionnaires avec des réponses très détaillées seraient déjà parvenus en retour à la mairie. Nul doute que les élus de l’opposition vont demander à pouvoir les consulter !
Graziella BASILE

Conseil Municipal – Courrier Picard

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Diffamation, notes de frais et Sarkozy

Le maire à Olivier Tournay, exceptionnellement secrétaire de séance et à sa droite : « Vous êtes mieux ici. » 

Un fouineur cet Oliver Tournay, conseiller d’opposition PCF. Sa question au maire : « Pouvez-vous m’expliquer pourquoi le crédit ouvert à vos frais de représentation ne s’élève-t-il pas à 12 000 € par an comme il avait été décidé lors du conseil municipal du 31 mars 2008, par tranche de 1 000 € par mois, mais à 18 300 € ? »

Les questions d’argent liés à sa fonction chatouillent le maire, et on l’ a vu prendre hier un ton moins conciliant qu’à l’accoutumée avec le jeune conseiller communiste. « Ce que vous venez de dire est diffamatoire, ce sont les frais de représentation du maire, des adjoints et conseillers ». A celui qui est par ailleurs enseignant, il lance : « Vos leçons, je n’en ai rien à faire, si ce n’est pas réglementaire, j’arrête, c’est tout. Et si l’on comptait les frais réels, ça coûterait plus cher. » On n’aura pas le détail sur ces « frais réels » ni sur « les prébendes qui ont existé dans cette maison» que Pierre André a évoqué pour viser Jean-Pierre Lançon.

La « fouine » qu’est Olivier Tournay s’est aussi interessé au coût pour la Ville de la visite de Nicolas Sarkozy le 24 mars. Le maire a répondu en effectuant un inventaire à la Prévert des bureaux, ordinateurs, photocopieurs (on en oublie) mis à disposition. A poussé la malagnité qui illustre qu’il avait préparé son coup, en parlant des bouteilles d’eau délivrées au pompier. Enfin, il a détaillé ses preuves de courtoisie : « Nous avons acheté quinze vienoiseries, il en est resté. Un bouquet de fleurs aussi. Des chocolats avec la tête de Quentin de la Tour, mais j’ai lu cette semaine dans la Canard enchaîné qu’il n’en mangeait plus. »

Pour la petite histoire, Xavier Bertrand (ou le maire, les propos n’étaient pas très clairs) a offert un café « sans sucre » au président. « Ah, il est diabétique », s’est amusé Jean-Pierre Lançon. La blague a fait poiler des élus de la majorité. Un autre « tour de vice » du premier magistrat a moins fait rire Olivier Tournay : « Les dépenses de la Ville pour la visite de Nicolas Sarkozy sont sensiblement les mêmes que ce que coûte le PCF pour la fête de l’Huma (la section locale a un stand chaque année à la Courneuve) et la Fête des libertés (qui se tenait dimanche à Saint-Quentin), mais cela a beaucoup moins de rentissement pour Saint-Quentin. » Mais l’ambiance n’est pas la même.

 

Circulez y’a plus rien à entendre

Au détour d’une question sur le stationnement payant en centre ville lundi au conseil municipal, les conseillers d’opposition ont dénoncé « la mascarade » qu’est, selon eux, la consultation auprès de la population. Le maire les attendait au tournant.

Il fait chaud, il fait beau, mais lors du conseil municipal hier, les langues n’ont pas eu loisir de se dessécher. Dans la salle, l’atmosphère était tantôt pesante, tantôt détendue. Les nuages se sont amoncelés lorsqu’il a été question du stationnement. L’ordre du jour n’était a priori pas annonciateur d’orage : la présentation du rapport d’activité 2008 d’une société filiale de Vinci, exploitant le stationnement payant.

Le conseiller municipal d’opposition PS Jean-Pierre Lançon a alors fait gronder sa voix de stentor. Constatant que la fréquentation du parking souterrain a baissé, il s’est interrogé sur l’opportunité de la création d’un deuxième parking sous la place du marché.

Ce projet est l’un des 52 soumis à l’avis des Saint-Quentinois. Il y a un peu plus d’une semaine, chaque électeur a reçu dans sa boîte aux lettres un document qu’il est invité à renvoyer en donnant son avis sur ces projets. « Une mascarade », selon Jean-Pierre Lançon. Plus tard, il affinera sa pensée, évoquant « une enquête publique d’opinion. » Une pique au passage aux conseillers de la majorité, « muets pour la plupart » (à cet instant, l’on surprend l’un des concernés, Dominique Bouvier lâcher un curieux « bah bah bah ») puis l’élu d’opposition enchaîne. « Votre mascarade de consultation présente trois défauts majeurs : un coût relativement exorbitant (sic), un questionnaire d’enquête d’opinion aux réponses téléguidées, un questionnaire fermé ne permettant pas la moindre proposition nouvelle ».

Ça rentre par làet ça revient par ici

Le maire Pierre André, écoute, encaisse, et boum, il décoche : « Vous êtes bien placé pour parler de consultation, vous avez consulté la population sur le déplacement du monument qui est maintenant place du 8 octobre (le maire fait référence à la période lors de laquelle Jean-Pierre Lançon était aux affaires NDLR) ? Lisez la définition de consultation :  » chercher un avis  » ». Et Pierre André de se dire, eh oui, « le plus heureux des maires » puisque 3 500 Saint-Quentinois ont pour l’instant répondu à ce fameux questionnaire. « Certains nous envoient presque huit pages de réflexion, même s’ils ne sont pas d’accord avec nous. Alors vous pouvez vociférer comme vous voulez, ça rentre par ici, ça sort par là. »

Entre en scène un « camarade » de Jean-Pierre Lançon, le conseiller d’opposition Michel Aurigny (Parti ouvrier). Et re-boum, ça flingue : « Un quart des 52 propositions sont déjà décidées. » Et de faire notamment référence au parvis de la Basilique et à la reconstruction de l’école Jean-Macé, reconstruction qui a fait l’objet d’une délibération… hier lors du conseil ! Et qui a donné lieu à une nouvelle passe d’armes sur le même sujet. Michel Aurigny poursuit crescendo : « On ne va pas revenir sur des décisions du conseil municipal ! Et avec votre questionnaire, il y en aura toujours certains qui répondront qu’un projet est utile et vous aurez carte blanche. Et puis tout est trop vague : la restructuration du réseau de bus, qui ne serait pas d’accord ? »

Eh non, ce n’est pas fini. Pierre André, dans un style lapidaire qui indique qu’il en a assez : « Il y en a qui ont beaucoup parlé et qui n’ont rien fait. » Où l’on revient quelques années en arrière. Et de clore le chapitre : « Vous avez parlé plus de cinq minutes, on passe au vote. »

La phrase qui amène le tonnerre : l’opposition élève la voix, Pierre André également, Xavier Bertrand entre dans la danse. On n’y comprend plus rien dans ce brouhaha. Dominique Bouvier, tiens, le revoilà, s’avance vers son micro et regarde vers le maire : « Est-ce que ces messieurs de l’opposition voudraient bien me laisser parler ? », dit-il en substance. Un bon élève plein d’audace à qui il revient d’évoquer le point suivant de l’ordre du jour.

À part ça, pour en revenir au sujet initial, le stationnement payant, entre 2007 et 2008, le nombre d’entrée horaires au parking souterrain est passé de 96 430 à 85 040, soit une baisse de 11,8 % (les abonnements ont augmenté de 6,5 %). Au détour d’une autre délibération, on apprendra que la Ville a reçu, en 2008, 201 340 € de recette pour les amendes de police, mais a aussi dû payer 1 000 € pour des contraventions au code de la route.

CYRIL RAINEAU

Fête des Libertés- L’Aisne Nouvelle

Gremetz en communiste convaincuAgrandir la photo

Fête des Libertés- L'Aisne Nouvelle dans Fête des Libertés-Fête Huma-Repas ECT

Maxime Gremetz, avec le conseiller régional Jean-Luc Tournay, était venu en voisin à cette fête des Libertés.

En cette période de crise sociale et économique, le thème de la 33e fête des Libertés, organisée dimanche par la section saint-quentinoise du PCF, collait à l’actualité : Résistance et lutte, quelles perspectives ?

Dimanche, les sept cellules, présentes dans presque tous les quartiers de la cité des Pastels et qui composent la section locale de Saint-Quentin du PCF, ont organisé leur traditionnelle fête annuelle. Ce qui constitue sans doute l’événement politique le plus ancien de la ville (33 éditions au compteur), a attiré plus de 300 personnes tout au long de la journée au stade Marcel-Bienfait.
Une journée politique donc, mais pas seulement avec un tournoi de foot à sept et des concerts au programme. Mais entre deux passes de ballon, deux merguez ou deux chansons, les discussions politiques ont vite fait leur apparition.

« Pour une convergence des luttes »

D’ailleurs, Maxime Gremetz, député de la Somme et conseiller régional, est venu en personne rappeler les combats à venir du PCF. Lors de son discours, le trublion a égrainé le nom de sociétés picardes touchées par la crise économique et appeler « à une convergence des luttes ». Une position reprise également par Emmanuel Dan Tran, membre du conseil national du PCF : « Nous voyons qu’en réponse à la crise, les luttes s’intensifient depuis plusieurs mois. Il faut refuser la casse des services publics, des entreprises qui payent le prix de la politique menée par Nicolas Sarkozy

».
Un discours qui semble plaire, au-delà des 300 adhérents du parti communiste sur Saint-Quentin. En effet, la section locale a profité de cette journée pour attirer de nouveaux militants. « Nous avons recueilli plus de quinze nouvelles adhésions », se félicite Corinne Bécourt, membre du conseil national du PCF. Reste à savoir si ces quinze recrues permettront d’oublier que Saint-Quentin était autrefois un bastion communiste…

 dans Fête des Libertés-Fête Huma-Repas ECT

Plus de trois cents personnes sont venues toute la journée pour cet événement organisé depuis 33 ans par la section saint-quentinoise du parti communiste français.

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