Manifestation 10H30 place des Libertés à St-Quentin
4000 manifestants à Saint Quentin le 19 mars
Manifestation 10H30 place des Libertés à St-Quentin
4000 manifestants à Saint Quentin le 19 mars
Tu me jettes à la rue après 30 ans de bons et loyaux services, c’est pas de la violence ça ? Tu casses nos usines et tu veux qu’on se taise, c’est pas de la violence ça ?
Tu me verses des salaires et des pensions de misère, c’est pas de la violence ça ?
Tu casses nos services publics, c’est pas de la violence ça ?
Tu nous matraques quand on manifeste, c’est pas de la violence ça ?
Tu nous exclus quand on s’appelle Nora ou Mohamed, c’est pas de la violence ça ?
Tu nous menaces quand on fait grève, c’est pas de la violence ça ?
Tu nous tiens avec le RMI et le RSA, c’est pas de la violence ça ?
Tu interdis à nos enfants de fréquenter les mêmes écoles que tes enfants, c’est pas de la violence ça ?
Tes potes sionistes massacrent à Gaza, c’est pas de la violence ça ?
Tes actions en bourse servent à fabriquer des armes, c’est pas de la violence ça ?
Tu gagnes beaucoup d’argent avec la drogue et la prostitution, c’est pas de la violence ça ?
Tu maintiens nos gosses au chômage dans des quartiers pourris, c’est pas de la violence ça ?
Tu maintiens avec la dette des dizaines de pays dans la misère, c’est pas de la violence ça ?
Tu nous fais un monde de guerre et d’injustices, c’est pas de la violence ça ?
Tu nous balances des TV réalités de merde, c’est pas de la violence ça ?
Alors viens pas pleurnicher quand la classe ouvrière te botte un peu le cul, parce que dis donc elle a été gentille avec toi jusqu’ici, et même un peu trop, mais elle pourrait se fâcher tout rouge, à bon entendeur salut !
———————————————JEAN PAUL LEGRAND
A l’attention de Charlotte Bozonnet,
Je réside à La Havane et je prend connaissance avec un certain retard de vos articles et contributions comme celles régulières de Janette Habel que je viens de lire dans l’ Humanité Dimanche du 2 au 8 avril 2009.
Pour vivre à Cuba je vous avoue ma consternation entre ce que je vis et ce que je lis de la situation ici tout comme des analyses si conventionnelles que vous faites valoir : celles particulièrement répétitives de Janette Habel que vous semblez considérer comme un avis exclusif et autorisé, au point qu’on peut se poser la question si il n’y a plus de communistes susceptibles de donner une opinion indépendante sur Cuba et sa Révolution. Je parle bien sur de communistes et non de Janette Habel dont le conformisme vis a vis de Cuba socialiste n’est pas nouveau. Ainsi elle conclut son interview par » Cuba n’est pas un modèle « ! Mais qui parle de modèle? Sûrement pas les Cubains! Par contre pourquoi ne parlerait on pas « d’exemple » et même « d’exemple contagieux » si l’on apprécie l’esprit de résistance qui se développe en Amérique latine où chacun rend hommage à Cuba et à Fidel sans qui bien des changements ne seraient jamais intervenus! Ecoutez Lula, Bachelet, Kirchner, Zelaya, Colom, ou Leonel Fernandez, et je ne parle pas de Chavez, d’Ortega, de Evo, de Correa et de bien d’autres, mais surtout les peuples de cette région du monde. Est-ce si compromettant d’en parler? D’ailleurs il me semble que Janette Habel gagnerait à expliquer POURQUOI ET COMMENT 50 ans après le triomphe de la Révolution, Cuba, comme elle l’admet bien malgré elle, continue à être « un symbole de la résistance anti-impérialiste et de la souveraineté nationale ». Après toutes ces années elle devrait savoir que si cela ne se décrète pas, c’est que cela doit reposer sur quelque chose qui s’appelle l’adhésion d’une large majorité du peuple cubain aux choix faits il y a 50 ans par les révolutionnaires du « Granma »!
J’en viens maintenant à votre façon d’aborder la situation nouvelle, celle de l’après Bush! Elle me semble caricaturale et politiquement inappropriée pour tous ceux qui, lecteurs réguliers de l’Humanité et autres, se sentent solidaires de Cuba et attendent des arguments mais surtout des informations leur permettant de comprendre ce qui s’y passe afin d’apprécier les enjeux véritables. Car si l’on s’en tient à la seule lecture de Janette Habel, on a plutôt le sentiment que dans un monde qui bouge vite, Cuba serait comme paralysé ou si je vous suis tétanisé par l’esprit d’initiative d’Obama ! Ce qui est pour moi une façon de voir assez surprenante quand, dans les faits, cette période consacre au contraire la justesse de la stratégie anti-impérialiste de Cuba qui aura contribué à modifier sensiblement le rapport des forces politiques de toute cette région. Votre article sur la Conférence de Trinidad et Tobago est de ce point de vue affligeant non seulement parce qu’il suggère qu’Obama incarnerait l’ouverture mais parce qu’il laisse entendre que la balle serait dorénavant dans le camp de La Havane. Argument que reprennent en cœur les agences de presse occidentales avec le discernement qu’on leur connaît. N’ a-t’on pas entendu parler « de brèche dans le blocus » et même de « fin programmée ». Ce qui est surprenant c’est que l’Humanité Dimanche prête sa voix à ce concert.
La réalité est tout autre! Qu’en est-il?
Avec la décision du Costa Rica et celle annoncée du Salvador, Cuba a maintenant des relations diplomatiques avec toutes les républiques d’Amérique Latine et de la Caraïbe. Cuba a été accueilli triomphalement au sein du groupe de Rio et Cuba ne rejoindra pas l’OEA parce que cette institution représente une époque désormais révolue, celle où l’Amérique latine était »l’arrière cour » des USA obéissant à ses diktats et acceptant tous ses coups tordus criminels sur lesquels on attend encore qu’Obama s’explique, ce que d’ailleurs Fidel et Raoul viennent de rappeler opportunément. L’OEA, c’est 60 ans de trahison et d’ailleurs les Cubains demandent sa dissolution! Donc quand l’OEA sur ordre des USA souhaite la réintégration de Cuba, ils sont complètement à coté du sujet! En fait ce sont les USA qui sont complètement isolés! C’est d’ailleurs ce qu’a souligné avec pertinence la membre du Congrès US Barbara Lee, démocrate lors de sa récente visite à la Havane à la tête d’une importante délégation parlementaire du Black Caucus. Faut-il rappeler qu’un récent sondage aux USA montre que 71% des Américains souhaitent des relations diplomatiques normales avec Cuba ?
Le problème c’est que les mesures annoncées par Obama, conformes à ce qu’il avait déclaré pendant sa campagne électorale, ne modifient pas le fond des choses et en aucun cas ne sauraient être interprétées comme une ouverture. Elles assouplissent certaines dispositions pour les Cubanos-Américains mais pas pour les Américains et par ailleurs, elles s’accompagnent d’exigences totalement déplacées et mêmes provocatrices vis-à-vis d’un gouvernement et d’un peuple qui résistent depuis presque 50 ans contre un embargo criminel et dont une partie du territoire est occupée illégalement par un camp de concentration et une base militaire US: Guantanamo. En fait à Port-of-Spain, Obama a été très clair, il n’y aura pas de levée de l’embargo. C’est d’ailleurs ce qu’avait annoncé trois semaines auparavant le vice-président Joe Biden à la Conférence de Vina-del-Mar le 29 mars dernier au Chili. Il n’y a donc aucune ambiguïté. Maintenant évidemment, si les Etats-Unis veulent parler, les Cubains sont d’accord, mais cela ce n’est pas nouveau! Et comme l’a fait comprendre Raoul, » Cuba ne demande pas la charité, mais des relations normales », il n’ y a pas de sujets tabous et on peut aussi discuter par exemple de la libération des 5 héros cubains prisonniers politiques en faveur desquels une douzaine de prix Nobel viennent à nouveau de se mobiliser, ou encore on peut parler du terroriste Cubano-Américain, agent de la CIA, Posada Cariles, dont le Panama et le Venezuela demandent en vain l’extradition depuis plusieurs années.
Comme l’a souligné Christina Kirchner, la politique des Etats-Unis est dans ces conditions totalement « anachronique ». C’est donc à Washington de faire la démonstration de sa volonté de voir changer ses relations avec Cuba et non l’inverse! Ce qui passe par le respect de l’intégrité de Cuba, de sa souveraineté, de son indépendance, de ses choix politiques comme c’est un principe reconnu pour chaque pays du monde. Que dirait-on si Cuba exigeait comme préalable à toute discussion que Washington modifie la situation des droits de l’homme aux USA, ou encore qu’ils renoncent au marché, voir au capitalisme. Au nom de qui et de quoi Washington et Obama s’arrogent-ils le droit de décider et juger de ce qui est bon pour les Cubains ? Tout cela venant d’un pays où le Président vient de reconnaître qu’on se livrait à la torture tout en ajoutant qu’en aucun cas on ne pourrait engager d’actions contre leurs auteurs et leurs inspirateurs. Quelle scandaleuse hypocrisie! C’est ce double langage, cette position rétrograde et réactionnaire qui est condamnée internationalement et est à l’origine de l’isolement des USA au sein de l’Assemblée générale des Nations Unies et bien sûr en Amérique Latine. C’est aussi pourquoi et visiblement au regard des premiers échos qui viennent de Trinidad, la montagne semble avoir accouché d’une souris. Si vous avez le temps et la volonté, relisez les déclarations de Celso Amorim le Ministre des affaires étrangères du Brésil faites là bas. « Obama doit comprendre que la région veut la fin de l’embargo! L’exclusion de Cuba est une anomalie qui doit être corrigée! » Ce n’est donc pas à Cuba de donner des gages! Il faut ajouter encore une chose. A ce jour, les USA n’ont pas renoncé à leurs tentatives de déstabilisation dans plusieurs pays comme l’Equateur, le Venezuela, la Bolivie, Evo Morales vient d’ailleurs de le rappeler! Qu’en pense et que fait Obama?
En fait, l’état des choses a décidément bien changé et, avec leurs différences, les peuples d’Amérique latine ont fait des choix qui devront s’imposer à Obama et son équipe au risque de voir ceux-ci louper le train de l’histoire! Un important Think Tank américain « the Inter American Dialogue Research Center » soulignait ces derniers jours: » le meeting de Trinidad-et-Tobago sera peut-être la seule opportunité pour Obama s’il veut prendre en compte la nouvelle réalité latino-américaine ». Pour beaucoup d’observateurs qui commentent l’impressionnant ballet diplomatique qui se déroule depuis des mois à La Havane, Cuba est devenu une plaque tournante ou encore « une porte ouverte » sur l’Amérique Latine et par ces temps de crise, une sorte « de passage obligé ». Même Sarkozy l’a compris à sa manière, alors pourquoi pas vous ! Ne pas saisir cela et ne pas expliquer le pourquoi de cette situation radicalement nouvelle que l’on doit à Cuba et non à Obama ne peut que constituer un handicap pour les luttes et les nécessaires solidarités internationalistes.
Voila pourquoi la crédibilité de l’Humanité Dimanche gagnerait à parler de la situation réelle à Cuba, parce que c’est justement cette situation réelle, les progrès, les résultats acquis, qui donnent cette force et cette crédibilité à Cuba, ce que d’ailleurs vient de reconnaître le commissaire européen Louis Michel à l’issue de sa troisième visite cette année à La Havane. Sur ce point, il y a tant de choses à dire que de publier et republier les mêmes arguments, les mêmes dénigrements et les mêmes expressions dans l’HD d’avril, dans le numéro spécial de l’HD sur Cuba, dans le Monde Diplomatique de décembre 2008 comme le fait Janette Habel m’ont fait penser à ce révolutionnaire bien connu qui fort justement faisait remarquer : » l’histoire ne se répète pas elle bégaye ».
Bien sur il y a des problèmes à Cuba et comment n’y en aurait-il pas ? Cuba est un petit pays du tiers-monde, soumis de surcroît à un embargo génocidaire et qui a subi fin 2008 trois ouragans particulièrement dévastateurs équivalents à tiers de son PIB. Cela ne donne que plus de mérites et de valeur aux avancées économiques, sociales et culturelles de la Grande Ile comme cela donne aussi du sens aux exigences critiques qui s’expriment au sein du peuple, à commencer de la part de ses propres dirigeants, en particulier Fidel et Raoul. Tout cela est à l’ordre du jour et se discute, avec en perspective le prochain congrès du Parti Communiste Cubain! Par conséquent réduire la vie politique et sociale à Cuba à cette présentation caricaturale, conformiste et politicienne à laquelle se livre Janette Habel devient pour le moins lassant.
Par exemple celle ci parle des réformes de structure en panne mais, outre le débat ouvert sur les reformes de nombreuses institutions, le dernier et important remaniement ministériel qui vient d’avoir lieu a justement à voir avec tout cela, comme c’est le cas avec le rôle clef joué dorénavant par le Ministère des sciences, des technologies et de l’environnement qui prendra totalement en charge tous les domaines de la recherche en particulier bio-technologiques et qui est placé maintenant sous la responsabilité du populaire « Chomi » Barruecos, ancien guérillero et longtemps secrétaire personnel de Fidel Castro. C’est le cas également de la fusion d’autres ministères, Agriculture et pèche par exemple, ou encore du Commerce extérieure avec le ministère de l’investissement. D’autres changements se préparent. C’est pourquoi « la bombe » dont parle Janette Habel en évoquant le départ de Carlos Lage et de Felipe Roque, ressemble à un pétard mouillé, les explications ont été données et franchement, on est bien loin du roman qu’elle évoque sur la lutte souterraine entre Raulistes et Fidelistes. Quant à imaginer l’expression d’une gauche alternative faite de « courants d’inspiration marxiste », il ne faut pas voir le NPA partout et prendre ses désirs pour des réalités! Tout cela est bien dérisoire. Reprendre aussi dans cette interview toutes ces fables sur les portables témoigne d’une méconnaissance totale. Il suffit de se promener dans les rues de La Havane pour voir ce qu’il en est réellement! Idem en ce qui concerne internet! A Cuba pour une population de 11 millions d’habitants, on compte près 700 000 ordinateurs, 15 000 étudiants se spécialisent dans ce secteur. Faut il rappeler qu’en 1959 Cuba comptait 3 universités et en 2007, 66 avec 600 000 étudiants ? Pourquoi ne pas parler de tout cela comme par exemple de la récente découverte cubaine d’un traitement contre le cancer du poumon, les progrès spectaculaires faits dans la lutte contre le SIDA et reconnus par la communauté internationale ou encore du vaccin contre la méningite B qui est le seul au monde ou de celui contre l’hépatite B exporté dans plus de 60 pays. En février dernier la Foire internationale du livre a connu 6 millions de visiteurs, 9000 nouveaux titres y étaient présentés, plus de 50 pays y participaient. Pourquoi ne pas évoquer également (février début mars) la » Conférence internationale des économistes » à laquelle ont participé cette année 1500 économistes de près de 60 pays, dont 3 prix Nobel américains, 2 présidents et 75 parlementaires et ministres de nombreux pays. Actuellement La Havane est envahie par l’Art Contemporain : la 10ème Biennale, 300 artistes de 54 pays représentant toutes les tendances de l’Art Contemporain, et enfin parler de la formidable restauration de la vieille Havane dont la réussite a conduit l’UNESCO à la classer au patrimoine de l’Humanité… Pourquoi ne pas parler de tout cela et bien sûr aussi des problèmes!
Par conséquent les lecteurs de l’Humanité méritent aussi ces informations, et autre chose que les propos habituels de Janette Habel! Je ne sais pas si vous publierez ce courrier mais peut-être allez vous y répondre. Je le souhaite pour ma part! Tout comme je souhaite voir l’Humanité retrouver la place qui était la sienne dans la défense d’une Révolution qui, par delà ses victoires et ses échecs, continue à faire rêver et inspirer bien des peuples à travers le Monde.
Comme je doute que vous vous en soyez fait l’écho, je veux me saisir de l’opportunité de ce courrier en soulevant une question qui ne concerne pas directement l’Humanité mais l’activité du PCF à laquelle l’Humanité n’est pas indifférente. Pourquoi, fin 2008, au Conseil Régional d’Ile-de-France et en réunion de sous-commission, le groupe communiste avec le groupe socialiste a-t-il voté contre une motion proposant l’attribution d’une importante subvention de solidarité à Cuba après les dévastations sans précédents des 3 ouragans?
Bien cordialement à vous, Hasta la vitoria siempre!
Jean-Pierre Page, ancien membre du Comité Central du PCF (1982-2000)
Il représente un nouveau stade de la mobilisation des médecins hospitaliers contre le projet de loi Bachelot. Il faut en mesurer toute l’importance, presque historique, pour la suite d’une bataille d’intérêt national. La vive et immédiate réaction de la ministre en atteste.
Le texte est très clair. Il dénonce, avec des mots très fermes, la logique de rentabilité financière qui prévaut sur la logique de soin. Il demande comme « amendement » de la Loi la « suppression du volet hospitalier de la Loi Bachelot ». Pas un aménagement de détail. Sur cette base, il appelle à l’unité de lutte de toute la communauté hospitalière.
Ces médecins « éminents » rejoignent donc les revendications les plus avancées du mouvement en cours, celles par exemple de la fédération de la Santé CGT et l’Union syndicale de l’AP-HP (USAP). Ils vont beaucoup plus loin que l’appel du 4 février de la Mutualité française et des confédérations syndicales (dont la CGT) qui se contentait de suggérer des modifications du volet hospitalier. On aura noté aussi, dans les premières réactions, le soutien de l’ancien ministre socialiste Claude Evin à la Loi Bachelot.
A n’en pas douter le pouvoir va essayer de réduire et de calmer la colère des médecins par des mesures d’ordre catégoriel, auxquelles une bonne partie d’entre eux ont pu se montrer sensibles ces dernières années. Les médecins pourraient se voir davantage associés aux décisions des directeurs d’hôpital, notamment en ce qui concerne la gestion des services, c’est-à-dire à l’aménagement de la pénurie.
Mais cela ne résoudrait en rien le problème de fond mis en avant par l’Appel : le passage de la « médecine hospitalière » à la « médecine mercantile ». Et cela ne changerait rien, pour la majorité des médecins hospitaliers, à la dégradation de leurs conditions de travail et de leur situation personnelle. Le 5 novembre 2008, les présidents des Comités consultatifs médicaux des hôpitaux de l’AP-HP envoyaient une lettre ouverte à Mme Bachelot intitulée « L’hôpital public en cours d’asphyxie ». Ils tiraient les enseignements de l’expérience de deux « réformes » antérieures : le passage aux pôles d’activité médicale et à la tarification à l’activité. Accompagner ces mesures, les promouvoir même, comme ils l’avaient fait, s’est retourné contre eux, contre l’ensemble des médecins hospitaliers et de l’hôpital.
Contre la mort de l’hôpital public : l’appel des 25
16 avril 2009
En 1958, la grande réforme menée par le Professeur Robert Debré allait permettre à la médecine française de devenir en 30 ans “la meilleure du monde”.
Cinquante ans plus tard, le Parlement va-t-il voter la loi “Bachelot” qui porte en elle la disparition de cette médecine hospitalière au profit d’une médecine mercantile ? Le maître-mot n’est plus la santé mais la rentabilité. La préoccupation centrale n’est plus le malade mais le compte d’exploitation de l’hôpital. Et les premières victimes en seront les patients et les soignants.
Cette loi cale l’hôpital sur l’entreprise. Elle donne tous les pouvoirs au Directeur de l’Hôpital, nommé et révoqué par le Directeur de l’Agence Régionale de Santé, lui-même nommé et révoqué par le Conseil des Ministres. Ce directeur pourra n’avoir aucune compétence médicale ou en santé.C’est pourtant lui qui arrêtera le projet médical de l’hôpital. Lui aussi qui nommera et révoquera les médecins responsable des structures de soins (pôles, départements, services…). Sur quels critères ?
La tarification des actes est semblable dans les secteurs privé et public – comme si les pathologies et la continuité des soins y étaient comparables ! La pensée marchande dont se prévaut cette loi réduit le qualitatif au quantitatif, le malade au tarif de sa maladie.
Dans le même temps on organise des suppressions massives et injustifiées d’emplois d’infirmières et d’aides-soignants.
Bien sûr, l’hôpital public doit être réformé. Mais certainement pas de cette manière.
Il faut repenser l’organisation hospitalière pour répartir de manière harmonieuse sur le territoire, sans redondance, les stuctures de soins et les spécialités en prenant en compte aussi leur niveau de technicité et l’accueil des urgences ; organiser la continuité des prises en charge au fur et à mesure de l’évolution du type de soins que demandent les malades.
Il faut réfléchir aux nouveaux métiers de la médecine ; prendre en compte la nécessaire pluridisciplinarité ; reconnaître et valoriser les actes des infirmières et des personnels paramédicaux (psychologues, diététiciennes, orthophonistes, etc.) ; promouvoir la prévention, le dépistage, l’éducation thérapeutique.
Il faut impliquer toutes les unités de soins hospitalières dans des activités de recherche structurées et adosser les orientations cliniques à un projet médical qui ne soit pas fondé sur la rentabilité mais d’abord sur les besoins de la population, l’évolution prévisible des grandes questions de santé publique, l’avancée des connaissances et des progrès technologiques.
Il faut un financement, propre à l’hôpital, qui tienne compte de l’innovation, de la lourdeur des pathologies, de la précarité, des handicaps de la vie.
A cet effort-là, source de progrès et de solidarité, tous les médecins et personnels hospitaliers sont prêts à souscrire. Mais pas à cette loi destructrice et injuste.
Soyons clairs. Si cette loi n’est pas amendée, elle s’appliquera sans nous, médecins et chirurgiens de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris. Demain, côte à côte, et pour la première fois, infirmières, agents hospitaliers et administratifs, médecins seront dans la rue. Preuve que les mentalités ont changé, que l’union est faite pour que soit supprimé le volet hospitalier de la loi “Bachelot” et pour que s’ouvre enfin un débat à la hauteur de l’enjeu : il est encore temps et il est urgent d’organiser les Etats Généraux de l’hôpital public.
Pr. Basdevant, endocrinologue, Pitié Salpetrière
Pr. Bourgeois, rhumatologue, Pitié Salpetrière
Pr. Bousser, neurologue, Lariboisière
Pr. Brochard, anesthésiste réanimateur, Henri Mondor
Pr. Dubourg, cardiologue, Ambroise Paré
Pr. Fischer, pédiatre, Necker Enfants Malades
Pr. Franco, chirurgien digestif, Antoine Béclère
Pr. Frydman, gynécologue obstétricien, Antoine Béclère
Pr. Gaudric ophtalmologue, Lariboisière
Pr. Gluckman, hématologue, Saint Louis
Pr. Godeau, médecin interniste, Henri Mondor
Pr. Grimaldi, diabétologue, Pitié Salpetrière
Pr. Guillevin, médecin interniste, Cochin
Pr. Kieffer, chirurgien vasculaire, Pitié Salpetrière
Pr. Kuttenn, gynécologue médicale, Pitié Salpetrière
Pr. Lyon-Caen, neurologue, Pitié Salpetrière
Pr. Mariette, rhumatologue, Bicêtre
Pr. Menasche, chirurgien cardiaque, Georges Pompidou
Pr. Musset, radiologue, Antoine Béclère
Pr. Niaudet, pédiatre, Necker Enfants Malades
Pr. Sahel, ophtalmologue, Hôpital des Quinze-Vingts
Pr. Sedel, chirurgien orthopédiste, Lariboisière
Pr. Valla, hépatologue, Beaujon
Pr. Varet, hématologue, Necker
Pr. Vernant, hématologue, Pitié Salpetrière
C’est grave docteurs?
Une provocation!
Le gouvernement vient de faire voter un budget de l’Assistance publique—Hôpitaux de Paris programmant 1200 suppressions d’emplois (700 équivalent temps plein) pour 2009. Supprimer des emplois, dans les services publics en particulier, voilà sa politique, une politique qui nourrit et aggrave la crise!
La loi Bachelot veut mettre en place le cadre pour accélérer ce processus de démantèlement de l’hôpital public, la désorganisation de notre système de soins, au profit des intérêts privés, des groupes privés de «santé». Son passage en force s’accompagne d’une campagne indécente de dénigrement de l’hôpital public.
Mais cela ne prend pas devant les réalités. La mobilisation des personnels rencontre le vécu des patients. Les manifestations rassemblent de plus en plus largement pour exiger le retrait de la Loi Bachelot et les vraies réformes, notamment les financements dont l’hôpital public a besoin.
Les médecins sont de plus en plus nombreux à rejoindre le mouvement, suite entre autres à l’assemblée du 24 mars à l’Ecole de médecine et à l’appel de 25 éminents professeurs. Après les naufrages pour le service public des « réformes » précédentes, la tarification à l’activité (T2A), le plan hôpital 2007, toute la communauté hospitalière sait qu’elle doit s’unir sur le fond.
Le projet de loi revient en discussion le 12 mai au Sénat. C’est le moment de changer l’ordre des choses.
Le 28 avril, les syndicats de l’AP-HP, plusieurs organisations de médecins, appellent ensemble à manifester.
L’avenir de l’hôpital public est une question d’intérêt général. Dans cette bataille, la défense de l’AP-HP, pôle d’excellence de réputation mondiale, directement menacée dans son statut et sa cohérence par la loi revêt aussi une importance nationale.
Aussi les luttes pour l’hôpital s’inscrivent directement dans la suite des journées nationales de grève contre la politique du pouvoir et du Medef. Les convergences relèvent de l’évidence. Les dangers de « l’autonomie » (en fait de la dépendance au privé) sont ainsi les mêmes qu’il s’agisse de l’université ou de l’hôpital.
Le 19 mars, nous avons été trois millions dans les rues, du privé comme du public. Les forces existent pour gagner une autre politique tout de suite.
La manifestation unitaire du 1er mai sera le nouveau point de rassemblement de toutes les luttes, de toutes les colères. Le retrait du projet de Loi Bachelot sera une des premières revendications
Non à l’application de la loi et des décrets Boutin !
Remise en cause du droit au maintien dans les lieux, accélération des procédures d’expulsion, hausse prévisible des loyers et des charges, extension sans précédent des surloyers, l’inquiétude gagne de plus en plus de locataires de nos ensembles HLM.
M. Goujon et M. Lamour, nos députés UMP, l’ont bien senti. Ils s’efforcent dans un tract de masse de nous faire prendre des vessies pour des lanternes, Mme Boutin et sa loi pour des défenseuses du droit au logement pour tous.
C’est tout le contraire. En pleine période de crise, la loi Boutin et la politique du gouvernement orientent l’argent public pour soutenir les promoteurs et le marché privé (30.000 logements invendus rachetés au prix fort) mais rationnent le logement social et font payer la note aux locataires, à tous les locataires.
Des dizaines de milliards d’euros pour les banques et les spéculateurs, la pénurie, la menace et la ponction pour les locataires et les demandeurs de logement !
Ne laissons pas faire ! Pour cela, commençons par rétablir la vérité, sans omission, sur les écrits de MM. Goujon et Lamour !
- Droit au maintien dans les lieux :
Notre position : il s’agit d’une garantie fondamentale contre la précarité.
Elle est directement remise en cause. Avec la loi Boutin, le bailleur pourra imposer à un couple, locataire d’un 4 pièces, à une personne seule à partir d’un 3 pièces, un relogement dans un appartement plus petit au même prix.
Au troisième refus d’une proposition de relogement, pas nécessairement dans le même quartier, encore moins dans le même immeuble, les locataires pourront être purement et simplement expulsés.
MM. Goujon et Lamour, peu fiers d’avoir voté ça, prétendent avoir abaissé l’âge à partir duquel cette disposition ne s’applique pas de 70 à 65 ans. Au contraire, leurs amis, députés et sénateurs UMP ont relevé cet âge de 60 à 65 ans. On doit aux députés communistes que les personnes handicapées ne soient pas concernées.
Non à l’application de la Loi Boutin ! Un couple, « dont les enfants ont grandi » (Lamour et Goujon), une veuve, un veuf, une personne divorcée, doivent toujours avoir le droit de rester dans l’appartement où ils ont vécu. Qu’on leur propose un relogement dans un appartement plus petit : oui mais à condition que ce ne soit pas obligatoire, dans le même groupe d’immeuble et à un loyer proportionnellement inférieur.
- Surloyers/hausses de loyer :
Notre position : il est essentiel que les loyers du Parc HLM échappent à la dérive spéculative. Ils doivent dépendre de critères objectifs : amortissement du coût du foncier, du coût de la construction, remboursement des emprunts, entretien des immeubles et des logements. Dans un pays où 50% des salariés gagnent moins de 1350 euros net par mois, le logement social s’adresse à une grande majorité. C’est également une question de cohésion sociale (« mixité sociale »). Les loyers HLM sont aussi un garde-fou contre les dérives du marché spéculatif.
La Loi Boutin accroît considérablement les surloyers. De deux façons : en abaissant de 10% les plafonds de ressources et rendant automatique le supplément de loyer, fortement progressif, à partir de 20% de dépassement. Résultat : un couple sans enfant dont chaque membre gagne 1300 euros où un couple de techniciens avec 2 enfants gagnant 2000 euros chacun seront désormais touchés. On fait payer aux locataires l’assèchement des financements normaux du logement social. C’est inacceptable.
MM. Goujon et Lamour, peu fiers d’avoir voté ça, prétendent défendre les classes moyennes. Ils les chassent vers le secteur spéculatif et augmentent la pression sur les loyers privés ! Ils prétendent que la loi plafonne à 25% la part des loyers et surloyers par rapport aux ressources des ménages. Mais c’est sans compter les charges qui peuvent facilement atteindre 10% ! Enfin ils se flattent d’avoir obtenu que la somme totale exigible ne dépasse les loyers moyens du secteur spéculatif. Pas de risque ! Merci !
Surloyers mais aussi augmentation de loyers contre tous, notamment dans le 15ème !
Le tract de MM. Goujon et Lamour mérite un examen attentif. Il renvoie sur la municipalité de Paris une part de la responsabilité des surloyers (certes elle n’avait pas à les anticiper, notamment à la RIVP) mais c’est pour mieux faire avaler les « Conventions d’utilité sociale » CUS désormais imposée à chaque bailleur social. C’est technique mais cela mérite toute notre attention.
Avec la CUS, dont la loi Boutin impose la signature aux bailleurs sociaux, deviennent obligatoires :
- « le classement des immeubles… en fonction du service rendu aux locataires… notamment en prenant compte la qualité de la construction et des prestations techniques, de la localisation et l’environnement de l’immeuble ».
- Un plan de mise en vente aux locataires
- La fixation d’un « montant maximal des loyers » par un cahier des charges « qui doit tenir compte du classement des immeubles »
Autrement dit, au sein de son parc de logements, chaque bailleur social est poussé à moduler vers le haut ses loyers pour les immeubles qui seraient les mieux situés et à en mettre en vente. Locataires dans le 15ème, soi-disant privilégiés, ils nous ont dans le collimateur ! Ne nous laissons pas faire !
Agir : vigilance extrême, notamment lors du classement des immeubles (les associations de locataires doivent être consultées). Rejet de l’application de la logique des surloyers et de l’application de la Loi Boutin ! Non aux HLM « ghettos de pauvres » !
Hausse des charges : réagissons !
Le tract de MM. Goujon et Lamour nous apitoie sur la disparition des gardiens d’immeubles dans le secteur privé.
Il oublie de dire que le gouvernement qu’ils soutiennent a fait passer un décret le 26 décembre 2008 faisant peser sur tous les locataires, notamment ceux des ensembles HLM, 75% de la rémunération totale des gardiens (salaire brut + cotisations sociales) s’ils sortent les poubelles et nettoient les parties communes, 40% s’ils n’assurent qu’une des deux tâches. Le prix fort contre le pouvoir d’achat des locataires.
Agir : Exigeons le retrait du décret, sa non-application !
Logement étudiant : de qui se moquent-ils (MM. G et L)?
La réponse de Mme Boutin à la demande forte de logements étudiant, c’est la remise en cause de l’aide au logement (Libération du 3 mars) et l’extension des baux précaires (dont se flattent G et L) et des dispositifs d’aides fiscales aux promoteurs investissant dans des cages à lapin aux loyers prohibitifs (500 euros pour 15m2). Assez ! Que l’argent aille à la construction de cités universitaires !
Le pire, évidemment ils ne le disent pas !
Le 15 mars, le moratoire sur les expulsions locatives prend fin. Si elles concernent directement les locataires dans la plus grande détresse sociale, elles sont aussi le signe d’une crise générale. Pensons aux 300.000 expulsions mensuelles aux Etats-Unis de locataires ou de propriétaires rançonnées les banques véreuses.
Loin de protéger les familles en difficulté, la Loi Boutin, réduit les délais d’expulsion de 3 à un an ! C’est scandaleux ! Qu’en pensent MM. Goujon et Lamour ?
De plus en plus de famille sont frappées par la politique qui casse l’emploi, les salaires, le pouvoir d’achat. Là est le problème. On ne le résoudra pas par l’expulsion.
DES CHIFFRES POUR COMPRENDRE :
- 560 millions d’euros en moins pour le budget du logement cette année.
- 850 millions d’euros détournés par la Loi Boutin du « 1% » destiné au logement des salariés.
- Autour de 4 milliards d’euros à terme d’argent public (Etat ou Caisse des dépôts) pour aider les promoteurs immobiliers.
- Des milliards d’euros des Livrets A que les banques pourront détourner à d’autres fins que le financement du logement social…
- Des objectifs de 40.000 ventes et de 40.000 démolitions de logements sociaux par an
- 15 milliards d’euros de nouveaux cadeaux fiscaux par an aux plus riches et aux Medef depuis 2007
- 30 milliards d’euros déjà accordés aux banques pour renflouer leurs placements douteux
- 37,5 milliards d’euros de profits distribués en dividendes aux actionnaires des entreprises du CAC40
- 1,3 million de demandeurs de logement social, 110.000 à Paris.
- 900.000 : le déficit de logements sociaux, véritablement sociaux dans le pays !
De l’argent, il y en a ! Exigeons le financement de la construction de 180.000 logements sociaux par an et la constitution d’un service public national du logement !
Mettons en échec la Loi Boutin de démantèlement du logement social en France !
Dans leur réticence, sinon leur résistance, les Français ne se sont pas trompés sur l’enjeu premier de ce changement : l’élimination de la référence au département.
Les numéros de département sur les plaques d’immatriculation ne sont pas un détail mais une référence omniprésente, assimilée par tous, à un échelon territorial et administratif que le pouvoir veut supprimer.
Attali, maintenant Balladur et bien d’autres ont craché le morceau.
Ce n’est pas un hasard si la mesure est prétextée par une « recommandation » européenne. L’UE et ses promoteurs en France veulent « l’Europe des régions ». Le département est une division administrative liée au cadre républicain et national, depuis la Révolution française. C’est un élément de l’égalité républicaine des territoires et des citoyens devant l’Etat, de la cohésion nationale. Il doit être détruit, parce que la République, la Nation, lieu de l’expression démocratique du peuple, est objectivement un obstacle au projet capitaliste européen.
Les vagues de suppressions de tribunaux, d’hôpitaux, de services publics en général, notamment dans les sous-préfectures préfigurent les futures conséquences de la disparition progressive programmée du département.
Pour détourner la réaction populaire, le gouvernement, aidé par des parlementaires complaisant, s’est évertué réduire l’attachement au département à un vague sentiment d’appartenance local. Jusqu’à mettre en avant la possibilité d’ajouter sur la plaque de sa voiture son numéro fétiche. Vraiment, on prend les Français pour des gogos !
L’opposition manifestée largement dans le pays doit maintenant se transformer en détermination à mettre en échec la nouvelle carte administrative voulue par le pouvoir, prévue notamment par la Commission Balladur et le recul démocratique qu’elle représente.
article de février 2008-pcf 15éme
Pourquoi Attali et ceux dont il représente les intérêts veulent abattre le département
Les élections cantonales approchent. Sarkozy a dû désavouer une des propositions du rapport Attali. Difficile en effet de faire élire des conseillers généraux UMP aux assemblées départementales tout en se prononçant pour la suppression des départements. Mais tout laisse entendre que ce n’est que partie remise. D’ailleurs Attali a donné dix ans pour une disparition progressive. L’attaque contre l’échelon gouvernemental ne date pas de ce gouvernement. Son prédécesseur avait tenté de s’attaquer à ceux qu’il considérait comme des maillons faibles.
Il a échoué devant la résistance populaire et perdu les référendums visant à supprimer les départements des Antilles et de Corse. Sur un autre plan, avec la complicité de l’Union européenne, le pouvoir s’attaque à un autre symbole fort : la référence au département sur la plaque d’immatriculation qui devrait être abandonnée à compter du 1er janvier 2009. Là encore, l’opposition des Français est manifeste.
D’où vient cet acharnement des représentants du capital contre le département ?
Les gouvernements ont conféré de façon assez arbitraire depuis la décentralisation de 1982 un certain nombre de compétences aux départements, notamment en matière d’action sanitaire et sociale (RMI, aide aux personnes âgées…), de culture et d’éducation (collèges), de transports et d’aménagement du territoire. Une remise en cause du département permettrait de revenir sur un certain nombre d’acquis sociaux dans ces domaines.
Mais les raisons principales sont plus fondamentales. L’attaque contre les départements s’intègre dans la remise en cause des fondements de l’Etat républicain. Le département, créé en 1790 par l’Assemblée constituante, a rompu avec les particularismes et aberrations territoriaux d’origine féodale. Comme division administrative, bien au-delà des prérogatives des conseils généraux, il porte une conception de l’égalité des territoires et des citoyens devant l’Etat.
L’amélioration des transports et des communications n’a pas modifié ce caractère structurant de l’unité du pays. Elle a davantage fait du département, des préfectures et sous-préfectures, un maillage de proximité des services de l’Etat et des services publics. Sur cet aspect, on voit comment la volonté de supprimer le département s’apparente à celle de supprimer, par exemple, les tribunaux, avec la « réforme » de la carte judiciaire de Rachida Dati.
Construit par l’Histoire, l’attachement des citoyens au département correspond à une forme d’adhésion au modèle républicain national.
Objectivement celui-ci est devenu un obstacle au capitalisme. La Nation en général, la nation française en particulier avec son héritage révolutionnaire et ses acquis démocratiques, l’égalité républicaine, la conception du citoyen, la laïcité… représentent une résistance au développement de la mondialisation capitaliste.
Pour la combattre sur le plan des territoires, ses serviteurs s’emploient à renforcer deux échelons:
- d’une part l’UE, entité lointaine, incohérente, niant la réalité des peuples et donc leur expression démocratique, correspondant naturellement à la domination des multinationales.
- d’autre part les régions, voire les « euro-régions », dont ils sont prêts à inventer de toutes pièces des particularismes identitaires. Entités inégales, nouvelles féodalités, les régions sont conçues en opposition, comme contre-pouvoirs à l’Etat-nation démocratique que l’on veut dévitaliser devant l’UE.
Les départements français sont trop petits pour constituer des régions de ce type. Leur histoire comme leur réalité d’aujourd’hui les rattachent indissociablement au modèle républicain et à l’Etat-nation.
Pour les Attali, Sarkozy, Barroso : il faut détruire les départements !
Article traduit du numéro 1485 d’Avante, hedomadaire du Parti communiste portugais, édition du 9 avril
La majorité du Parlement Européen a approuvé, le 2 avril, une résolution qui prétend imposer aux nouvelles générations une vision falsifiée du passé avec l’unique objectif de criminaliser le communisme et aussi de réhabiliter le fascisme.
Le texte, proposé par le PPE, les Libéraux, l’Union pour l’Europe des Nations et les Verts avec l’appui des socialistes, a été approuvé par 553 votes pour, 44 contre et 33 absentions. S’achève ainsi un processus entamé en Juin 2008, lors de la conférence à Prague intitulée « Conscience européenne et Communisme », dont est sortie une déclaration signée par 50 députés européens. Elle fut suivie d’un séminaire, qui s’est déroulé en Novembre, auquel ont participé 18 états-membres de l’UE, et qui a défini un cadre de coopération internationale pour « l’élucidation des crimes des régimes totalitaires » qui ont existé en Europe.
Plus récemment, le 18 mars, organisée par la présidence tchèque de l’UE, s’est déroulée une conférence intitulée « La Conscience Européenne et les Crimes du Communisme Totalitaire », au cours de laquelle sont intervenus le vice-président tchèque, Alexandr Vondra, le commissaire européen à la Culture, Jan Figel, tous deux députés européens et représentants d’ONG.
Comme cela apparaît clairement dans les titres choisis, et bien qu’ils ne cessent de clamer leur « impartialité » en utilisant le terme « totalitarisme », l’objectif des idéologues qui se cachent derrière ces initiatives n’est pas, clairement, d’étudier l’horreur nazie, responsable d’une guerre qui a tué 60 millions de personnes, parmi lesquelles 23 millions de soviétiques, communistes avant tout, et qui a rasé un pays qui venait à peine de se bâtir, dans les années 30, grâce à l’effort héroïque des peuples de l’URSS, sous la direction du Parti dirigé alors par Staline.
Non, l’objectif est, au contraire, de réécrire l’histoire pour criminaliser le communisme et ce qu’ils nomment « Stalinisme », l’assimilant au Nazisme, tout en le considérant comme plus dangereux, car le rêve d’une société sans exploités ni exploiteurs – qui s’est matérialisé tout d’abord avec la Révolution d’Octobre et s’est étendu, après la défaite du nazisme et du fascisme, à plusieurs pays du Centre et de l’Est de l’Europe – continue à vivre dans la conscience des peuples, en particulier chez ceux qui ont connu cette expérience et qui aujourd’hui souffrent de l’aggravation de la crise du capitalisme.
Une résolution honteuse
Signe que certains députés ont mauvaise conscience, la résolution du Parlement Européen, reconnaît implicitement qu’il n’existe pas de légitimité politique, ni de base scientifique pour criminaliser le communisme.
Ainsi, le texte approuvé admet que, « selon l’opinion des historiens, il n’est pas possible de faire des interprétations entièrement objectives de faits historiques et qu’il n’existe pas de récits historiques objectifs ».
Par la suite, il ajoute que « aucune organisation ou parti politique ne détient le monopole de l’interprétation de l’Histoire », considérant même que « les interprétations politiques officielles des faits historiques ne doivent pas être imposées par des décisions majoritaires des Parlements » et que « les Parlements ne peuvent pas légiférer sur le passé ».
Pourtant, la résolution proposée par les députés Tunne Kelam (Estonie), Jana Hybaskova (République Tchèque) et Jozsef Szajer (Hongrie) essaie de faire exactement ce qu’ils affirment ne pas pouvoir faire, falsifier l’histoire et prétendre institutionnaliser cette falsification.
En d’autres mots, comme l’a affirmé dans sa déclaration de vote le député du PCP, Pedro Guerreiro, « cette résolution honteuse approuvée par le Parlement Européen s’insère dans une opération de distorsion de la vérité historique, menée par les forces réactionnaires et revanchardes, les perdants de la Seconde Guerre Mondiale – les mêmes qui, par exemple, ont réhabilité dans leurs pays ceux qui ont collaboré à la barbarie nazie. »
« L’objectif », a souligné le député « est de réhabiliter le nazisme et le fascisme et de condamner le communisme, c’est-à-dire de réhabiliter le bourreau et l’oppresseur, en condamnant ses victimes et ses opprimés. Son objectif est d’effacer la contribution décisive des communistes et de l’Union Soviétique à la défaite du nazisme et du fascisme, son rôle dans l’amélioration des conditions de vie des travailleurs, sa contribution à la libération des peuples du joug colonial, après la Seconde Guerre Mondiale. (…) Dans le fond, son objectif est de criminaliser les communistes, leur action et leurs idéaux. »
Tout confondre pour créer la confusion
Bien qu’elle reconnaisse « le caractère unique de l’Holocauste » nazie, la résolution insiste pour mettre dans le même sac « nazisme, stalinisme et les régimes fascistes et communistes », considérant, rien de moins, que, « du point de vue des victimes, la nature du régime qui les a privées de liberté, torturé ou assassiné, quelqu’en soit la raison invoquée, n’est pas pertinente ». Ainsi, hypocritement, le Parlement Européen met sur un pied d’égalité ceux qui ont tenté d’asservir une partie des peuples européens et ont promu une épouvantable guerre d’extermination avec ceux qui ont donné généreusement leurs vies pour libérer l’humanité du nazisme et du fascisme.
Avec cette argumentation indigente, le texte rejette « n’importe quel type de pouvoir totalitaire, quelque soit l’idéologie qu’il invoque » et lance une menace à peine voilée à tous ceux qui défendent ou croient dans les idéaux communistes, considérant que « il est nécessaire d’être vigilent pour combattre les idéaux et les tendances anti-démocratiques, xénophobes, autoritaires et totalitaires », en confondant et mélangeant le tout, comme cela les arrange.
Mais si des doutes subsistaient quant à l’objectif de cette résolution, les mesures qu’elle propose suffisent à les dissiper: elle demande au Conseil et à la Commission qu’elles soutiennent les organisations anti-communistes comme le « Mémorial » dans la Fédération de Russie, la seule qui soit citée dans le texte, et encourage la création d’une « Plateforme de la Mémoire et de la Conscience Européenne », pour coordonner les « enquêtes » sur les « régimes totalitaires », organisme que le commissaire européen à la Culture se dit déjà prêt à financer, affirmant dans le journal Tchèque le Prague Daily Monitor, que « trouver des fonds [pour un tel projet] ne constitue pas un problème ».
Dans la même perspective, la résolution propose que le 23 août soit déclaré « Journée de la mémoire » en l’honneur des victimes de tous les régimes autoritaires et totalitaires, promettant une « commémoration avec dignité et impartialité »
Enfin, ces hérauts « impartiaux » des libertés et de la dignité humaine, en faisant allusion aux anciens pays socialistes d’Europe, affirment que l’analyse des « crimes » des « régimes totalitaires communistes » a aujourd’hui pour objectif « la réconciliation » laquelle, affirme-t-on dans le texte, « présuppose la reconnaissance de la responsabilité, la demande de pardon, et l’encouragement à une rénovation morale ». En somme, ils exigent la repentance et l’humiliation politique de tous ceux qui croient et continuent de croire aux idéaux supérieurs d’une société sans classes, libérée du joug du capital.
L’Inquisition n’a pas fait mieux avec Galilée…
C’est donc au terme d’une année 2008 catastrophique pour la plus grande majorité des français que nous avons démarrés l’année 2009 dans un contexte encore plus difficile.
Depuis quelques mois, la crise du capitalisme, adopte, un rythme plus violent à l’égard des sites industriels implantés en France. Ce capitalisme financier saisit l’opportunité que vient de lui offrir cet étonnent écran de fumée de la crise financière, montée en épingle et servant de prétexte au gouvernement pour distribuer des milliards d’euros à ceux même qui nous propulsèrent sans retenue dans notre pays dans un désastre économique sans précédent.
Le cynisme des actionnaires, poussé au paroxysme, quand ceux-ci osent annoncer des profits hors normes, des parachutes dorés, des dividendes hallucinants et dans le même temps pour ceux et celles qui ont produit ces richesses, c’est le chômage partiel et des milliers de licenciements.
En un clin d’œil, des centaines de milliards deviennent disponibles pour les banques qui réalisent en fait d’énormes profits.
En Picardie, sur 11 groupes « équipement automobile », représentant 8 200 salariés, c’est 54 milliards d’euros de chiffre d’affaire et plus de 4 milliards de profits, c’est aussi 2 millions d’heures de chômage partiel, entre 15 et 30% de perte de salaire.
Le gouvernement a versé au minimum 20 millions aux patrons et
la Région continue de donner des aides sans contrôle, ni contrepartie en terme d’emploi.
Sur 24 groupes au total en Picardie, et 14 000 salariés constants, précaires et sous traitants, c’est plus de 3 000 salariés menacés de licenciements, plus de 2 000 sont d’ailleurs déjà licenciés.
Le gouvernement a pu trouver tout de suite, plus de 360 milliards pour sauver le système capitaliste…
Alors qu’ils ne faudrait que :
- 9 milliards pour lever le SMIC à 1 500 euros
- 7 milliards pour la sécurité sociale
- 82 pour résoudre les épidémies et la faim sur cette planète
La Picardie, vous le savez, est une des régions les plus touchées par cette crise depuis des années, qu’attendons-nous pour lancer les grands investissements nécessaires pour l’économie de notre région.
Notre région bénéficie d’une implantation géographique et stratégique dont elle doit impérativement tirer profit pour préparer l’avenir de nos enfants, des picardes et des picards.
N’est-il pas aujourd’hui, le moment de relancer en grand le projet d’un 3ième aéroport en Picardie ?
Dans une région fortement touchée par le chômage (près de 90 000 demandeurs d’emploi) et les inégalités sociales criantes qui vont en s’accroissant et sui vont s’accélérer avec la crise financière que nous connaissons actuellement.
Ce dossier demeure pleinement d’actualité, qu’attendons-nous une nouvelle fois pour relever le défi ?
Oui, il est vraiment urgent de se mobiliser.
A l’Assemblée, sels les députés communistes ont combattu ce plan de sauvetage du système capitaliste, les autres partis s’abstenant ou l’approuvant !!!
La puissante journée de mobilisation de fin janvier et celle prévue le 19 mars sont le seul moyen pour contrecarrer tous ces mauvais plans. C’est dans cet esprit que les élus du groupe Communiste et républicain à la région, avec toutes celles et ceux qui veulent résister, désobéir à ce gouvernement et sa politique, mettrons tout en œuvre pour amplifier ce mouvement social et lui donner une alternative politique
Jean-Luc TOURNAY
Groupe Communiste et Républicain
Déclaration de 8 organisations de jeunesse communistes et progressistes d’Europe, Hanovre, le 13 mars 2009 - traduction AC pour vivelepcf.
Fondée en 1949 pendant la guerre froide en tant qu’alliance militaire dirigée contre l’ancien allié soviétique, l’OTAN était – durant l’affrontement entre les blocs – l’instrument le plus important de menace sur les pays socialistes. Le développement d’armements en Europe, conventionnels ou nucléaires, par les forces de l’OTAN a entretenu le danger d’une guerre en Europe dont l’option nucléaire était délibérément envisagée.
Après la fin de la guerre froide et l’effondrement de l’Union Soviétique, l’OTAN a étendu son influence également sur Europe de l’Est. L’élargissement de l’OTAN à l’Est est perçu par la Russie comme une menace. Les contradictions inter-impérialistes entre la Russie et l’OTAN sont un foyer de tensions, qui comme dans le cas de la Géorgie, peuvent aller jusqu’au conflit armé. Après l’effondrement du socialisme, l’Europe n’est pas devenue plus sûre, au contraire.
La disparition de ce contrepoids a rendu possible la politique de fragmentation de la Yougoslavie, dont l’agression de l’OTAN a marqué le plus haut point.
Le pétrole et le gaz sont le carburant de l’économie capitaliste. Dans une phase d’épuisement rapide des gisements en même temps que de forte augmentation de la consommation, le contrôle du plus grand nombre possible des gisements énergétiques restants devient indispensable aux yeux des stratèges de l’OTAN, y compris par la force si nécessaire. Déjà en 2006, l’OTAN avait mis en garde « que ses intérêts en matière de sécurité peuvent être touchés en cas d’interruption de l’approvisionnement en ressources vitales ».
Pour cette raison, la sécurisation armée de l’approvisionnement en matières premières rentre de plus en plus au centre de ses plans d’intervention. Les publications de l’OTAN décrivent ouvertement une série de cas dans lesquels l’alliance doit intervenir militairement. « Le nouveau contexte de sécurité implique que des interventions dans les pays producteurs de pétrole et des actions maritimes le long des côtes et des détroits d’importance stratégique (…) soient préprogrammées pour le court terme ».
Les Etats membres de l’OTAN s’arment ainsi en vue de guerres pour l’accès aux matières premières partout où les intérêts des groupes industriels occidentaux sont en jeu.
Le 3 et le 4 avril, l’OTAN célèbre à Strasbourg le soixantième anniversaire de sa fondation. Le militarisme et le bellicisme sont aujourd’hui de nouveau des éléments constitutifs de la politique internationale et l’OTAN est le chef d’orchestre de cette politique de réarmement et de guerre.
Dans tous les conflits en cours, l’OTAN représente l’obstacle principal à la recherche de solutions politiques pacifiques.
60 ans d’OTAN, c’est trop!
Le 3 et le 4 avril: manifestons, protestons, exprimons notre opposition!
Nous vaincrons l’impérialisme, et lutterons pour le socialisme!
Premiers signataires :
SDAJ (Jeunesse ouvrière socialiste allemande, liée au Parti communiste allemand, DKP)
KJO (Jeunesse communiste autrichienne)
CJC (Jeunesse communiste de Catalogne)
KNE (Jeunesse communiste de Grèce)
FDJ (Jeunesse allemande libre)
FDCI (Organisation de jeunesse du Parti des communistes italiens)
JCP (Jeunesse communiste portugaise)
UJCE (Union de la jeunesse communiste espagnole)
Déclaration votée au séminaire du 13 mars à Hanovre de la CENA (Commission Europe-Amérique du Nord) de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique, FMJD.
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