Archive | février 2009

Le gouvernement menacé par une crise dans les prisons

jeudi 26 février 2009 (22h05)

Le gouvernement menacé par une crise dans les prisons  dans Divers rien

PARIS (Reuters) – Les trois principaux syndicats de personnels pénitentiaires ont menacé jeudi le gouvernement d’une « action » si le ministère de la Justice ne procède pas à des recrutements pour régler la crise des prisons.

« L’unité syndicale exige que la ministre, comme elle s’y est engagée, annonce la création d’emplois supplémentaires, (…) Dans le cas contraire, l’unité syndicale refusera le pourrissement de la situation et engagera les personnels à passer à l’action », déclarent dans un communiqué commun les syndicats Ufap, FO et CGT.

Cette déclaration fait suite à un entretien place Vendôme entre la ministre de la Justice Rachida Dati et les représentants de ces syndicats, jeudi matin, suite à une série d’incidents dans les prisons, lourdement surpeuplées avec 62.744 détenus pour 51.000 places.

Les suicides, homicides et incidents divers se multiplient. Un détenu a été tué par un autre prisonnier mardi dernier à la prison centrale de Lannemezan (Hautes-Pyrénées). Le 15 février, utilisant des explosifs, deux détenus se sont évadés d’une autre maison centrale, à Moulins (Allier), avant d’être repris.

Les syndicats demandent des mesures immédiates. Dans un communiqué, le ministère évoque une « optimisation du budget » qui permettra selon lui de créer 177 en emplois de plus, ce qui porterait les créations de postes en 2009 à 1.264 au total.

Rachida Dati a par ailleurs « donné son accord pour redéfinir l’organisation des rondes de nuit » dans les prisons, précise la place Vendôme, qui annonce aussi la création d’un bureau d’aide sociale pour les personnels le 1er juillet 2009.

Concernant les conditions de détention des détenus les plus dangereux, la ministre « a considéré qu’une réflexion nouvelle était nécessaire », annonce le ministère.

Thierry Lévêque

http://www.lemonde.fr/web/depeches/…

GAGNANTS/PERDANTS

NOIR DESIR 

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Amplifions la mobilisation, préparons la grève du 19 mars !

A SAINT-QUENTIN : 15H PLACE DU 8 OCTOBRE 

Après les grèves et manifestations géantes du 29 janvier, Face à l’autisme du gouvernement….  Amplifions la mobilisation ……Préparons la grève du 19 mars ! 

A Saint-Lô, 20.000 habitants, le 12 janvier, des manifestants enseignants parviennent à s’approcher du Président en visite. Le préfet de
la Manche et le directeur de la police sont virés. Les jours suivants, à Nîmes puis à Vesoul, des cordons de police impressionnants maintiennent les manifestants à bonne distance.

Prêt à traverser la France pour le moindre fait divers médiatique, Sarkozy se garde bien d’aller en Guadeloupe et en Martinique discuter avec les salariés en grève générale depuis un mois. 

Le constat s’impose : Sarkozy a peur des salariés. Précisément, il a peur de leurs revendications qui mettent en accusation sa politique au service de la finance et du Medef, sa politique qui nourrit la crise.  Il a peur que, comme aux Antilles, dans la suite des immenses manifestations du 29 janvier, les luttes des salariés, étudiants, retraités convergent en France sur des revendications précises et immédiates contre sa politique: pour les salaires, contre les privatisations, la casse de l’hôpital public, de l’université, les suppressions d’emplois à l’école et dans la fonction publique… autant de contre-réformes qui alimentent les profits et la finance aux dépens des fondements du développement économique et social du pays. Il essaie de faire traîner des « négociations » sur rien. Il n’a pas peur des élections européennes. Il n’a pas peur du PS qui a approuvé son plan de renflouement des banques et le Traité de Lisbonne et prépare 2012.  La convergence des luttes: militants communistes, c’est précisément à cela que nous travaillons, par nos actions et nos propositions, parce que là réside l’alternative politique dont le peuple, l’économie du pays ont besoin tout de suite.  ORGANISER SA COLÈRE POUR LUTTER ET GAGNER ! 

Mettre en échec les projets du gouvernement et gagner

18sarkozyp.jpg l’annulation des 13 500 suppressions de poste dans l’éducation nationale en 2009, le retrait de
la Loi Bachelot contre l’hôpital public, de la loi Boutin contre le logement social, l’arrêt de la RGPP et le retrait du projet de loi sur la «mobilité » (Révision générale des politiques publiques qui désorganise les services de l’Etat et remet en cause le statut de la fonction publique), l’abandon définitif du projet de changement de statut et de privatisation de La Poste…Ce sont des préalables à toute véritable réforme, allant dans le bon sens. 

Orienter l’argent vers les moteurs de la croissance, la consommation populaire et l’investissement : 

Les 15 milliards d’euros par an de « paquet fiscal » pour les plus riches, les 21 milliards, déjà, pour les banques peu regardantes, les 33 milliards par an d’exonérations de cotisations sociales patronales aux dépens de la Sécu (condamnées même par la Cour des comptes), les 94 milliards d’euros de profits en 2008 pour les entreprises du CAC40, les 320 milliards de garantie d’emprunt garantie au profit des banques… ASSEZ DE GACHIS! 

Demandons entre autres :  • La baisse des tarifs des services publics, en particulier de GDF et EDF.   • Une baisse du taux normal de TVA et sa suppression pour les produits de première nécessité   • Un plan de construction de 900.000 logements véritablement sociaux en 5 ans, plutôt que de renflouer les promoteurs et de livrer l’argent des livrets A aux banques.   • Un plan d’urgence pour l’hôpital public (embauches, formations, équipement…). 

 • Une revalorisation du SMIC à 1500 euros net, de l’ensemble des salaires et retraites de 10% (inflation et gains de productivité captés par les profits).    • Le paiement à 100% du salaire lors des périodes de chômage partiel financé sur les dividendes aux actionnaires. Gagner de premières mesures structurelles contre la  « loi » du capitalisme. Battons-nous pour : 

  • Gagner un droit de veto suspensif sur les plans de suppressions d’emplois 
  • La constitution d’un pôle public financier dirigeant l’épargne populaire et le crédit vers le développement économique, autour de la « Banque » postale, réintégrée à l’établissement public de La Poste, de la Caisse des dépôts et impliquant la renationalisation des principales banques. 
  • La défense et la reconquête des monopoles publics pour les activités d’intérêt général relevant des services publics (énergie, transports, eau, courrier et télécommunications…), rejet des directives européennes et renationalisations intégrales des opérateurs historiques. 
  • Un plan de défense de l’industrie, sanctionnant les délocalisations, impliquant des relocalisations correspondant à la réponse aux besoins nationaux, mobilisant les salariés, les populations des bassins d’emplois pour imposer des choix d’intérêt public aux industriels dont des (re) nationalisations démocratiques. 

Relaxé ! Victoire pour Lounis Ibadioune

Relaxé ! Victoire pour Lounis Ibadioune dans Luttes, grèves, manifs lounis1_HD3Fran-fa2e3

Le diffuseur de l’Humanité Dimanche qui comparaissait devant un tribunal, ce matin, pour avoir vendu l’Humanité-dimanche sur un marché a été purement et simplement relaxé. Quinze mille personnes avaient signé une pétition en sa faveur.

« Le tribunal vous relaxe ! » Ces mots du juge prononcés, hier matin, au tribunal de police de Paris concluent plusieurs semaines de mobilisation autour de « l’affaire Lounis Ibadioune ». Ces paroles font écho aux pancartes portées fièrement par quelques-unes des 300 personnes venues soutenir Lounis, l’Humanité Dimanche à la main, devant le tribunal. Sans doute rarement cette juridiction de proximité n’avait connu pareille affluence. C’est que cette affaire n’avait rien de banale et le débat tourna donc autour de cette question : Lounis avait-il le droit ou non de vendre l’HD sur le marché Dejean du 18e arrondissement de Paris où il a été verbalisé par un policier pour « vente de marchandise sans autorisation » ? Une amende que le prévenu a refusé de payer, ce qui l’a conduit tout droit au tribunal.

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Dès l’ouverture des débats, le juge a convenu lui-même que cette pratique avait lieu dans toute la France. L’officier du ministère public, qui fait office de procureur dans cette juridiction, soutenant que l’interdiction existe, requiert que Lounis soit condamné. Mais, « compte tenu des circonstances », il demande qu’il soit dispensé de peine. Entendez par « circonstances » la nature de la marchandise et la formidable mobilisation qui entoure le prévenu.

Discrimination contre la presse payante

Mais c’est bien sur le fond que Lounis doit gagner. Maître Nadège Magnon, l’avocate de Lounis, réfute l’interdiction et réclame la relaxe pure et simple. Un quart d’heure durant, elle va déconstruire pied à pied la base de l’accusation. Le contexte, d’abord, puisque les faits se sont déroulés en pleine campagne présidentielle, alors que toutes les forces politiques étaient sur les marchés pour une grande confrontation démocratique. Dès lors, pourquoi Lounis ? Pourquoi l’HD ? Pourquoi un militant communiste ? Elle réfute ensuite le fait que Lounis puisse être assimilé à un colporteur puisqu’il est militant et qu’il reverse tout le produit de la vente à « son journal ». L’occasion de rappeler que l’équilibre économique du titre repose en partie sur le fait qu’il puisse être diffusé bénévolement.

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Aux magistrats, maître Nadège Magnon rappelle ensuite la Déclaration des droits de l’homme, qui proclame la liberté de diffuser des idées, ainsi que les lois sur la presse de 1881 et 1947 qui rendent la presse libre. Impossible non plus d’arguer de l’arrêté municipal évoqué dans le procès-verbal, puisque, à l’initiative des élus communistes, un vœu a été voté à l’unanimité du Conseil de Paris déclarant qu’il ne s’appliquait pas pour la presse.

La défenseure, après plusieurs arguments juridiques, n’aura donc plus qu’à conclure par l’incompréhension face à la verbalisation d’un militant diffusant la presse. Elle souligne au passage que la présence de journaux gratuits jusque dans l’enceinte du tribunal ferait d’une condamnation une discrimination évidente envers la presse d’opinion payante. Nulle autre solution ne restait au juge que de proclamer la relaxe. Dans la salle d’audience devenue théâtre d’une pièce trop grande pour elle, c’est la liesse. Celle-ci se vida sous les yeux médusés des magistrats pour aller fêter Lounis et la victoire de la liberté d’expression sur le parvis du tribunal, transformé en tribune. Isabelle Lorand, responsable nationale du PCF, se félicite d une victoire de la liberté dans un contexte d’attaques multiples.

« Une jurisprudence des diffuseurs »

« Je suis content de cette belle victoire contre la criminalisation du militantisme et je remercie tous ceux qui m’ont soutenu et à travers moi l’Humanité et l’HD », a déclaré Lounis, qui avait installé son poste de vente devant le tribunal. Et d’ajouter : « J’espère que cette affaire aura au moins servi à susciter des vocations et que de nombreux CDH vont être créés. » Directeur de l’Humanité, Patrick Le Hyaric, pour sa part, saluera la ténacité et le courage de Lounis, qui « crée une jurisprudence des diffuseurs, qui ne pourront plus être attaqués, eux qui sont essentiels pour l’existence du journal ». Hommage relayé par André Ciccodicola, rédacteur en chef de l’HD, qui les décrit comme « des passeurs d’idées qui font partie intégrante de la vie de nos journaux ».

Cédric Clérin

(source : humanité dimanche)

 

SAINT-QUENTIN À peine ouvert, le tri est en grève (article courrier picard)

Dimanche 22 Février 2009

La plateforme de tri a ouvert mardi et a été désertée hier par la moitié des postiers.

La plateforme de tri a ouvert mardi et a été désertée hier par la moitié des postiers.

 

 

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OAS_AD(‘Position1′);SAINT-QUENTIN  À peine ouvert, le tri est en grève (article courrier picard) dans Luttes, grèves, manifs

Quatre jours après son ouverture, la plateforme de tri de La Poste a subi hier
sa première grève suivie par 50 % des salariés. Ceux-ci dénoncent les conditions de travail.

Ne cherchez pas un piquet de grève. Une banderole. Il y a juste peu de monde. Très peu de monde hier matin à la plateforme de tri de La Poste du parc des autoroutes, ouverte mardi. Et quand on demande aux présents où sont les grévistes, ils répondent comme avec un peu d’ironie dans la voix : « Ils sont restés au chaud chez eux. »

Hier, tout juste quatre jours après l’ouverture de la plateforme de tri toute neuve, une grande partie des employés a fait connaître son mécontentement en ne prenant pas le service. Le mouvement a, selon nos informations, été suivi à hauteur de 50 % (24 non grévistes sur un effectif de 48 postiers). C’est-à-dire que les tournées ont dû être réorganisées et que la distribution du courrier à Saint-Quentin a été fortement perturbée. Ce mouvement a aussi concerné le centre ville. Parmi les non-grévistes, on ne fait pas plus de commentaires. Du côté de la direction du site, non plus.

Vers la grève d’une heure

Pour les grévistes, Myriam Ferradji, secrétaire du syndicat SUD, explique : « Les conditions de travail sont pires que ce qu’on avait imaginé. Nous n’avons pas fait de mouvement de grève mardi à l’ouverture pour voir comment ça allait fonctionner. Maintenant, on sait ; ça fonctionne mal. »

La plateforme de tri, elle appelle ça « l’usine » maintenant. « On a vraiment l’impression de travailler dans une usine. Je dois commencer le matin à 6 heures et partir à 12 h 20. Ce n’est pas possible. Je ne suis jamais partie avant 13 h 30 – 14 heures. »

Ce, à cause, en particulier, de l’augmentation du temps de travail à 38,10 heures hebdomadaires sans contrepartie financière (notamment avec la suppression de deux jours de repos par mois), et des rues qui se rajoutent aux tournées.

Mais aussi, les syndicats dénoncent les difficultés d’accès au Parc des autoroutes. Les bus n’y passent pas et beaucoup de facteurs doivent s’y rendre à vélo. Myriam Ferradji recense depuis l’ouverture, mardi, trois accidents de travail : entorses, chute de vélo et chute de scooter.

Comme les tournées ont augmenté, il y a une charge de papier en plus et de kilomètres supplémentaires. « Nous voulons qu’il y ait plus de sécurité. » Mercredi, les syndicats ont discuté avec la direction. « On nous a dit qu’il fallait que ça se rode » raconte Myriam Ferradji, pas convaincue pour deux sous. Donc, elle prévient : « Il y aura d’autres mouvements. Nous pensons que nous allons passer à la grève d’une heure pour éviter de perdre nos journées. Ça, ça embête bien les patrons. »

NICOLAS GOINARD

Entrez dans la banque

http://www.dailymotion.com/video/k1w3RtJnN93BDdVuMB

Sarkozy a peur des salariés !

Après les grèves et manifestations géantes du 29 janvier,

A Saint-Lô, 20.000 habitants, le 12 janvier, des manifestants enseignants parviennent à s’approcher du Président en visite. Le préfet de la Manche et le directeur de la police sont virés. Les jours suivants, à Nîmes puis à Vesoul, des cordons de police impressionnants maintiennent les manifestants à bonne distance.

Prêt à traverser la France pour le moindre fait divers médiatique, Sarkozy se garde bien d’aller en Guadeloupe et en Martinique discuter avec les salariés en grève générale depuis plusieurs semaines.

Le constat s’impose : Sarkozy à peur des salariés.

Précisément, il a peur de leurs revendications qui mettent en accusation sa politique au service de la finance et du Medef, sa politique qui nourrit la crise.

Il a peur que, comme aux Antilles, dans la suite des immenses manifestations du 29 janvier, les luttes des salariés, étudiants, retraités convergent en France sur des revendications précises et immédiates contre sa politique: pour les salaires, contre les privatisations, la casse de l’hôpital public, de l’université, les suppressions d’emplois à l’école et dans la fonction publique… autant de contre-réformes qui alimentent les profits et la finance aux dépens des fondements du développement économique et social du pays.

Il essaie de faire traîner des « négociations » sur rien. Il n’a pas peur des élections européennes. Il n’a pas peur du PS qui a approuvé son plan de renflouement des banques et le Traité de Lisbonne et prépare 2012.

La convergence des luttes: militants communistes, c’est précisément à cela que nous travaillons, par nos actions et nos propositions, parce que là réside l’alternative politique dont le peuple, l’économie du pays ont besoin tout de suite.

Analyse du Parti communiste israélien Sur les elections israéliennes

Sur les elections israéliennes – analyse du PCI (14 février 2009)

Traduction par AC pour vivelepcf 

Deux jours après les élections législatives de Mardi (10 février), il était clair que même après que tous les votes des soldats avaient été comptés aujourd’hui dans la soirée (Jeudi 12 février) la répartition des sièges à la Knesset (le Parlement Israélien) ne changerait pas.

         Suivant le décompte final des votes, le parti de centre-droit Kadima restait avec 28 sièges, le parti de droite, le Likud, était juste derrière avec 27 sièges, le parti raciste Israel Beiteinu était le troisième parti le plus important avec 15 sièges, le parti travailliste obtenait seulement 13 sièges, le Shas 11 et Meretz seulement 3.

Le Hadash (le Front démocratique pour la paix et l’égalité mené par le Parti Communiste d’Israel) accroît son influence, et obtient un quatrième siège. Le Secrétaire Général du Hadash et député Mohammad Barakeh s’est déclaré « très heureux ». « C’est quand même une progression sérieuse », a-t-il dit.

         L’offensive militaire israélienne contre les Palestiniens dans la bande de Gaza et les manifestations massives en réaction organisées par les citoyens Arabo-Palestiniens d’Israël et les forces progressistes et pacifistes menées par le Hadash, ont polarisé la campagne électorale sur deux questions : ce que devrait être la politique de sécurité et de paix israélienne et ce que devraient être les relations entre l’Etat et sa minorité Arabo-Palestinienne.

         Ces questions ont divisé la population israélienne et ont mené à la disparition, pour ainsi dire, du programme sioniste de centre-gauche. Selon la loi israélienne, la création d’une coalition gouvernementale est accordée au chef du parti qui est le plus en mesure de former une coalition majoritaire, en d’autres termes, pas nécessairement le parti qui a reçu le plus grand nombre de voix.

         Malgré son siège supplémentaire, le député Barakeh a affirmé que le Hadash ne rejoindrait aucun gouvernement. « Quand nous parlerons avec le président, nous lui dirons notre vision de ce que doit être notre Etat dans l’avenir. Je pense qu’il est suffisamment intelligent pour se rendre compte que cet vision d’avenir ne peut voir le jour sous aucun gouvernement possible ». Barakeh a aussi dit : « Nous n’avons peut-être que quatre sièges, mais nous supportons le poids d’être le fer de lance de la lutte contre la Libermanization ». « Les gens qui ont peur du président raciste de Israel Beiteinu, Yvette Liberman, ont compris qu’ils ne devraient pas s’arrêter à la station du parti Meretz, et son sionisme social-démocrate, mais s’arrêter à la station, plus militante et radicale, du Hadash » a-t-il ajouté.

         Le député Dov Henin s’est déclaré optimiste à propos des progrès du parti parmi la jeune génération, et a ajouté : « d’un côté, il y a un nouveau consensus en Israël qui rejette clairement toute avancée dans le processus de paix. Dans certains cas, ils seront prêts à poursuivre les négociations avec l’actuelle Autorité Palestinienne, mais ne seront disposés à faire aucune concession importante. D’un autre côté, la minorité Arabo-Palestinienne a rejeté les politiques violentes qui caractérisent la politique d’occupation du gouvernement. De plus, le Hadash et le Parti Communiste sont parvenus à mobiliser une partie non-négligeable de la jeunesse israélienne juive sur leur programme politique et social. Cela a mené à l’élimination des libéraux bien-intentionnés et autres âmes charitables de la carte politique. Des partis comme le Meretz ont obtenu le soutien des kibbutz et de la classe moyenne de Tel-Aviv, mais leur message s’est révélé inaudible pour la majorité des citoyens Arabo-Palestiniens et pour les militants de Gauche, qu’ils soient Juifs ou Arabes »

         L’instabilité à prévoir de la future coalition gouvernementale, l’occupation en cours des territoires palestiniens et la crise actuelle du capitalisme, suggère qu’il pourrait y avoir encore des élections dans les deux prochaines années. « C’est impératif que, confrontés à ces élections, les citoyens Arabo-Palestiniens et la gauche militante s’unisse et présente une alternative aux forces fascistes en progression dans la société israélienne » a déclaré le député Khenin. « Une nouvelle génération de jeunes gens ont fait leur entrée dans la politique israélienne, » a-t-il poursuivi, « Ils ont un esprit ouvert et critique, et ils ont trouvé dans le Hadash et le Parti communiste une vraie alternative aux vieilles politiques sionistes. »

L’agence postale communale : une attaque de plus contre les services publics

Conseil Municipal du 16 février 2009

Intervention d’Olivier Tournay pour le PCF au nom de l’opposition, relative à la création d’une Agence Postale Communale.

 

http://www.dailymotion.com/video/k19dtmBzGwPyoxXrVI

source : www.ville-saintquentin.fr

 

Monsieur le Sénateur-Maire, Mesdames Messieurs les Conseillers municipaux.

Il nous est demandé dans le rapport n°8 de voter pour la création d’une agence postale communale en lieu et place du bureau de poste du quartier St-Martin

La direction de la poste désire fermer ce bureau en raison d’une faible fréquentation. En effet, elle considère que 45 clients en moyenne par jour, cela n’est pas suffisant.

 Deux remarques à ce propos :

D’une part, ce bureau accueille 45 clients sur une tranche horaire de 2h30, soit quasiment un client toutes les 3 minutes. Avouez que c’est loin d’être le désert annoncé.

D’autre part, la poste reste un service public, et par essence, un service public n’a pas à rentrer dans des considérations de rentabilité (car c’est bien de cela qu’il s’agit). Il doit garantir l’égalité de tous sur l’ensemble du territoire.

Face à cette éventuelle fermeture, il nous est donc demandé de voter pour la création d’une agence postale communale, qui permettrait selon ce rapport de « maintenir les services précédemment réalisés ».

Ce constat est faux. En rien, une agence postale communale ne délivre les mêmes services. Le modèle de convention produit en annexe le prouve :

-Restrictions des dépôts d’objets (article 2.1)

-Limitation des services financiers à des retraits et des dépôts de 300 euros par semaine (article 2.2)

-Impossibilité pour l’usager de consulter ses comptes (article 4.1)

-Les dépôts ne sont pris en compte le jour même (article 4.3)

De fait, le service sera réduit et nécessitera que les usagers se déplacent à l’agence de la Basilique, chose qui n’est hélas pas à la portée de toute la population (notamment la population âgée ou handicapée)

Qui plus est, un bureau de poste fonctionne grâce à des professionnels pouvant effectuer des opérations financières, de courrier et de colis, pouvant par là-même dispenser des conseils.

Je le répète, il est faux d’affirmer que cette agence postale communale fournira les mêmes services qu’un véritable bureau de poste.

Pour asseoir votre légitimité sur ce dossier, une consultation a été organisée auprès des habitants. Permettez de contester vigoureusement les modalités de cette consultation.

En effet, la question « souhaitez vous ou ne souhaitez vous pas la création d’une agence postale communale » (sous peine de voir le bureau de poste fermer) est on ne peut plus spécieuse. Il n’est pas étonnant que 93% des réponses soient positives. Il en aurait été de même si vous aviez demandé : « préférez vous que l’on vous coupe la main ou que l’on vous coupe le bras ».

La vraie question aurait été de demander : « souhaitez vous garder le bureau de poste ou souhaitez vous sa transformation en APC ».

Cette question a d’ailleurs été posée en parallèle à la votre. 200 habitants ont pris la peine d’y répondre pour un un résultat de 100% de gens favorables au maintien de la poste. Vous pourrez consulter si vous le souhaiter ces résultats.

Bref, vous allez me rétorquer que vous n’êtes pas responsable de la Poste et que vous faites de votre mieux pour assurer la continuité du service. Vous êtes pourtant Sénateur, Maire de la ville la plus importante de l’Aisne. Un de vos adjoints a été plusieurs fois ministres et actuellement secrétaire général du premier parti de la majorité. Vous êtes en capacité de monter un projet urbanistique s’élevant à 40 millions d’euros, et nous devrions croire que votre influence n’est pas suffisamment importante pour empêcher la fermeture d’un bureau de poste de quartier ? Là où les maires de Marly Gomont ou d’Etréaupont ont réussi ?

Monsieur le Maire, il est faux de dire que vous ne pouvez rien faire. Vous pouvez retirer le dossier du conseil municipal et renégocier.

Mesdames, Messieurs les conseillers municipaux de la majorité, vous n’êtes pas sans savoir que l’aide financière versée par la Poste dans le cadre d’une APC n’est pas assurée dans la durée, mais que surtout, c’est la fermeture annoncée de cette agence lorsque La Poste rentrera en concurrence et que « l’Europe », au nom de la « concurrence libre et non faussée », mettra en demeure la France de supprimer cette aide ou de supprimer ces APC.

Cette brèche annonce la mort de ce service public.

Bref, il est temps de prendre vos responsabilités. Ne tuez pas la proximité des quartiers. Que la lutte réelle contre l’isolement ne soit pas que des discours. Vous avez été élus sur un programme qui explique que vous travaillez « pour un développement harmonieux des quartiers », qui prône que « la Solidarité (…) [c’est] créer les conditions favorables pour contribuer à rendre notre Ville toujours plus humaine ». En votant pour ce rapport, en arrachant un à un les maillons du service public, vous ne ferez que trahir vos engagements.

1 Commentaire

La fiscalité à Saint Quentin (quelques données publiques et irréfutables)

Source : Michel Aurigny, groupe de l’Opposition (POI)

 

Rappels :

Le montant de chaque impôt local (taxe d’habitation et taxe foncière) est obtenu en faisant, pour chacun d’eux, et pour chaque part (commune, département, etc.) le produit de la base d’imposition par le taux d’imposition.

Le taux d’imposition est voté chaque année par la collectivité.

La base d’imposition de la taxe d’habitation, c’est la valeur locative du logement (moins quelques abattements). La base d’imposition de la taxe foncière, c’est la moitié de cette valeur locative.

1°) Taux d’imposition

a) Taux en % de 2001 à 2008 de la taxe foncière (bâti)

 

 

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Évolution

2008/2001

Commune

30,57

31,79

32,42

32,75

33,08

33,41

33,68

33,68

+10,17%

Département

11,82

12,66

12,87

13,13

14,92

15,29

15,43

15,52

+31,30%

Région

3,43

3,43

3,38

3,33

4,13

4,19

4,19

4,26

+24,20%

T.E.O.M.

0,856

1,66

3,06

5,44

7,52

9,63

11,07

11,80

+1378%

Total

46,676

49,54

51,73

54,65

59,65

62,52

64,37

65,26

+39,81%

b) Taux en % de 2001 à 2008 de la taxe d’habitation

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Évolution

2008/2001

Commune

20,53

21,35

21,77

21,99

22,21

22,43

22,61

22,61

+10,13%

Département

8,74

9,36

9,52

9,71

11,03

11,31

11,41

11,48

+31,35%

Total

29,27

30,71

31,29

31,70

33,24

33,74

34,02

34,09

+16,47%

 

2°) Revalorisation des bases d’imposition (valeurs locatives)

Chaque année, « pour tenir compte de l’évolution des loyers », la loi de finances votée par le parlement revalorise l’ensemble des valeurs locatives qui servent de bases au calcul des taxes.

Coefficients de revalorisation de 2001 à 2008 :

de 2001 à 2002

de 2002 à 2003

de 2003 à 2004

de 2004 à 2005

de 2005 à 2006

de 2006 à 2007

de 2007 à 2008

1,01

1,015

1,015

1,018

1,018

1,018

1,016

De 2001 à 2008, le coefficient de revalorisation est donc de :

1,01´1,015´1,015´1,015´1,018´1,018´1,018´1,016 = 1,115296913,

soit une augmentation de 11,53% de 2001 à 2008

3°) Conclusions

Tout ce qui précède figure sur les avis d’imposition, et chacun peut le vérifier.

Il en résulte que, pour un contribuable dont le logement n’a pas été amélioré (ou détérioré), c’est-à-dire qui n’a subi aucune modification des ses « caractéristiques » (autrement appelées « bases physiques »), l’évolution des taxes entre 2001 et 2008 est la suivante :

a) taxe foncière : 1,3981´1,1153 = 1,5593, soit 55,93%d’augmentation

b) taxe d’habitation : 1,1647´1,1153 = 1,2990, soit 29,90% d’augmentation

Au total, compte tenu que la TH est légèrement inférieure à la TF, (45/55 environ pour un contribuable moyen), l’augmentation de l’imposition totale est environ de 44%.

Remarques

1. Quels sont les parts de chacun dans l’augmentation ?

Comme on peut le déduire aisément des tableaux précédents :

· De 2001 à 2008, la part régionale de l’imposition a augmenté de 38% (24,2% de hausse du taux, et 11,53% de hausse de la base donnent 1,242´1,1153 = 1,385 environ, soit +38,5%)

· La part départementale a augmenté de 46% (1,313´1,1153 = 1,464 environ)

· La part de Saint Quentin a augmenté de 23% (1,1015´1,1153 = 1,2285 environ)

· La part de la commune reste la plus importante, même si elle est passée de 66% à 57% environ du total de l’imposition.

· La T.E.O.M. (taxe d’enlèvement des ordures ménagères) qui était négligeable en 2001, a été multipliée par 15, et représente maintenant plus de 6% de l’imposition totale, ce qui explique en partie la forte augmentation de la fiscalité.

2. Bien évidemment, pour tous ceux qui ont fait des travaux d’amélioration de leur logement, l’augmentation de l’impôt peut être nettement supérieure aux taux calculés précédemment.

La preuve en est donnée par la somme des impôts locaux communaux

effectivement payés par les Saint-Quentinois :

*en 2008, 27 479 827 euros,

comme l’indique Pierre André dans sa brochure « Budget 2008 à la loupe » page 2

* en 2001, 21 149 000 euros,

comme on peut le trouver sur le site du ministère des finances,

c’est-à-dire 30% d’augmentation entre 2001 et 2008car aux 23% calculés précédemment s’ajoutent des améliorations de logement, des constructions nouvelles, des réductions d’abattements, …

 

3. La pression fiscale communale à Saint Quentin est plus élevée que dans les villes de la même importance.

La preuve en est donnée dans la brochure de Pierre André « Budget 2008 à la loupe » page 2 :

* le potentiel fiscal est de 573€ par habitant à St Quentin contre 774 en moyenne, soit 25% de moins

* mais le produit des impositions communales est le même (446€ par habitant contre 447)

* la pression fiscale locale est donc 33% plus élevée

La preuve en est également donnée sur le site du ministère des finances, où l’on peut trouver les taux d’imposition moyens (part communale) dans les villes de la même importance :

22,61% à Saint Quentin contre 18,37% en moyenne pour la TH en 2007,

33,68% à Saint Quentin contre 23,75% pour la TF,

on retrouve à St Quentin 33% de plus qu’ailleurs

La videosurveillance : une politique chère et inutile.

Intervention du PCF au nom de l’opposition lors du Conseil Municipal de Saint-Quentin, le 8 décembre 2008

 

http://www.dailymotion.com/video/k3q7dexH19pG7wXgDG

source : www.ville-saintquentin.fr

 

La ville qui sourit est-elle à ce point dangereuse ? C’est la question que nous posons au regard de ce rapport.

La réponse semble être négative car, outre un but préventif, vous souhaitez lutter contre, je cite, « le sentiment d’insécurité que peuvent ressentir [les] habitants ».

Tout d’abord, j’aimerai connaître quels critères permettent de quantifier l’effet dissuasif et préventif un tel système ?

D’autre part, nous constatons que nous sommes confrontés à un cas flagrant d’instrumentalisation du sentiment d’insécurité. Qu’est-ce que le sentiment d’insécurité si ce n’est une notion aux contours plus que flous que le droit ne définit pas. Il sert juste à justifier et légitimer les politiques publiques de sécurité.

Quant au système de vidéo protection, qu’il serait bon plutôt d’appeler vidéosurveillance, on ne peut que constater son inefficacité au regard des nombreuses analyses qui s’y rapportent. Durant la commission des finances, un conseiller a affirmé que des rapports prouvant l’efficacité de ce système existent et qu’il n’y avait qu’à venir les consulter. C’est donc ce que j’ai demandé à faire en Mairie : j’attends toujours qu’on me les présente.

Même le rapport, qui n’est pas à charge, de l’INHES[1] (Institut National des Hautes Etudes de Sécurité), commandé par le ministère de l’Intérieur, pointent à de très nombreuses reprises les défaillances d’une telle politique.

 

A titre d’exemples :

 

- Son utilisation se fait surtout a posteriori : les cas des flagrants délits sont très rares.

- Est également décrit l’ « effet plumeau » : à savoir un déplacement de la délinquance hors du champ des caméras, argument à mettre en relation avec un changement de stratégie des délinquants (port de cagoule ou de casque, fuite systématique)

- Ce système place le plus souvent la ville sous « l’œil myope » des caméras (images pas assez précises, floues). En Angleterre, nation qui a le plus de caméras par habitants, 80% des images recueillies sont jugées médiocres et peu utiles. « Œil myope » voire totalement aveugle car certaines caméras ne sont même pas branchées ou les opérateurs en charge de la surveillance ne sont pas en mesure de contrôler en même temps tous les écrans, écrans qui eux-mêmes ne correspondent pas aux nombres de caméras en opération.

- Se pose aussi la question de qui surveille et qui va être surveillé.

Qui surveille ? En règle général du personnel mal formé, faisant un travail fastidieux, répétitif et ennuyeux.

Qui est surveillé ? Essentiellement des hommes de moins de 30 ans, et s’ils ne sont pas blancs, ils ont deux fois plus de chances d’être surveillés[2]. C’est cela la réalité d’un tel système, une surveillance fondée sur les préjugés !

- Mais surtout, le rapport de l’INHES explique que la vidéosurveillance n’a aucun impact sur l’atteinte aux personnes et n’a qu’un impact relatif sur certaines atteintes à la propriété. Il n’est même pas possible de faire de corrélation entre l’installation des caméras et l’élucidation des délits.

 

Tout cela pour un coût chiffré à Saint-Quentin à 1.5 millions d’euros sur 3 ans, soit pour 60 caméras, 8300 euros par an et par caméra. Mais toujours selon le rapport de l’INHES, le véritable montant s’établirait à 35 000 euros[3] en moyenne par caméra lorsque l’on intègre tous les paramètres (les liaisons, les logiciels, le local, la mise en relation et le déploiement des forces de l’ordre,…).

 

Bref, un coût exorbitant pour un effet nul si ce n’est en cas « d’émeutes urbaines » et de prévention du terrorisme : je n’ai vraiment pas l’impression que la ville de Saint-Quentin entrent dans ces catégories de risques.

 

Les poncifs habituels « Qui n’a rien à se reprocher, n’a rien à craindre » ou comme cela a été chuchoté en Commission des Finances, que c’est faire preuve d’angélisme que de s’opposer à la vidéosurveillance, ne suffiront pas à convaincre de l’efficacité de ce système.

Enfin, une dernière illustration. Monsieur le Sénateur-Maire, vous évoquiez ici même les cas de délinquance qui ne diminuaient dans le camp des voyageurs à côté du Stade Debresie. Or, ce camp est déjà surveillé par des caméras. Vous nous prouvez par un exemple concret que ce système n’est pas efficace.

 

L’opposition quant à elle préconise la mise en place d’un Office de la Tranquillité Publique permettant une prise en compte permanente et immédiate des personnes victimes de conflits, nuisances sonores, constatations de dégradations…par l’accueil, l’information, l’orientation et, le cas échéant, la mise en place d’une médiation. Et dans le cas de crimes et délits, de laisser aux forces de police et de gendarmerie exercer leurs prérogatives.

Olivier TOURNAY

 

[1] INHES, La vidéo protection – conditions d’efficacité et critères d’évaluation, mai 2008

[2] Gary Amstrong et Clive Norris, The unforgiving eye : CCTV surveillance in public space » Centre for Criminology and Criminal Justice, université de Hull (RU, 1997

[3] INHES, La vidéo protection – conditions d’efficacité et critères d’évaluation, mai 2008

Crise de l’Education Nationale et crise de l’Education Populaire Révolutionnaire


Le débat qui agite le monde de l’enseignement national depuis un certain nombre d’années, nous a semblé suffisamment important pour que nous y consacrions un article. Tout d’abord, nous ne pensons pas que la crise affecte seulement la formation de la jeunesse et l’Education Nationale, elle concerne tout autant la formation continue à tous les âges de la vie. Cette crise concerne essentiellement les valeurs et le sens éducatifs que l’on attend de l’acquisition des connaissances. Valeurs et sens sont aujourd’hui soumis à une instabilité structurelle qui affecte la transmission des connaissances dans toutes les institutions, les étatiques comme l’Education Nationale ou la Formation Professionnelle Continue, les sociales comme les syndicats, les partis politiques ou les organisations d’Education Populaire.

 

Cette crise est, selon nous, pour la formation sociale française, le produit du modèle de citoyenneté que la Grande Révolution Française a engendré, partant d’un modèle de liberté de chaque individu basé sur l’appropriation personnelle, modèle qui correspondait au stade de développement économique et social de l’époque. Ce modèle s’est transformé en individualisme quand la contradiction historique mise en avant par le marxisme (appropriation privée maintenue dans la production, mais développement monopolistique de sa production engendrant une socialisation objective) a conduit à l’instabilité structurelle du système. Il est évident que notre époque réclame une nouvelle république et une nouvelle constitution porteuse d’une autre citoyenneté, prenant en compte les intérêts de ce travailleur collectif. Les valeurs de cette nouvelle personnalité, base d’un nouveau projet éducatif, restent à définir en faisant émerger ce qui les fonde dans la réalité économique et sociale de notre époque.

 

La crise des valeurs et du sens au sein de l’Education Populaire :

 

Selon l’Encyclopédie en ligne Wikipédia :  » L’éducation populaire est un courant d’idées qui milite pour une diffusion de la connaissance au plus grand nombre afin de permettre à chacun de s’épanouir et de trouver la place de citoyen qui lui revient. Elle se définit généralement en complément des actions de l’enseignement formel. C’est une éducation qui reconnaît à chacun la volonté et la capacité de progresser et de se développer, à tous les âges de la vie. Elle ne se limite pas à la diffusion de la culture académique ni même à l’art au sens large, mais également aux sciences, aux techniques, aux sports et aux activités ludiques, … Ces apprentissages sont perçus comme l’occasion de développer ses capacités à vivre en société : confronter ses idées, partager une vie de groupe, s’exprimer en public, écouter, etc. « 

 

L’Education Populaire a donc un caractère d’éducation permanente puisqu’elle vise tous les âges de la vie. En Belgique francophone l’éducation populaire est souvent désignée par ce terme. Elle n’est pas à confondre avec une formation professionnelle continue puisqu’elle vise aussi bien le temps de travail que le temps de loisirs.

 

L’histoire de l’éducation populaire française se caractérise par la présence ultra- dominante du modèle humaniste  » personnaliste  » avec, d’un côté, sa dimension Républicaine- Laïque, notamment les apports significatifs de Condorcet et son rapport sur l’instruction publique de 1792, mais aussi  la création par Jean-Macé de la Ligue de l’Enseignement qui fait sortir le modèle  » républicain - scolaire  » de l’école pour l’étendre au hors temps scolaire, puis le Front Populaire et le C.N.R qui suit la libération, qui généralisent les activités extra-professionnelles ou extra-scolaires en pratiques d’associations collectives.
Et d’un autre côté, avec le modèle clérical et l’expérience du journal  » Le Sillon  » de Marc Sangnier (1873-1950), qui relie le  » personnalisme  » à sa dimension spiritualiste cherchant à engendrer  » un vaste mouvement qui réunit la jeunesse ouvrière et les fils de notables afin de réconcilier les classes laborieuses avec l’Église et la République  » comme le rappelle l’encyclopédie en ligne.  » En s’appuyant sur les patronages catholiques, Sangnier crée en 1901 des Instituts Populaires qui donnent bientôt des cours et des conférences publiques. Lors du congrès national de 1905, près de mille cercles venus de la France entière sont ainsi représentés. Appuyé par les jeunes prêtres et quelques évêques c’est très vite un succès « .

 

L’humanisme de la raison et l’humanisme de la foi finiront par déboucher sur le   » Tous  » ensemble : membre du genre humain  » qui nous sert aujourd’hui d’horizon et qui nous est présenté comme un état de grâce indépassable.

 

 » Une culture vivante suscite un type d’homme. Elle suppose des méthodes pour transmettre la connaissance et former la personnalité. Enfin, elle entraîne la création d’institutions éducatives. Ainsi la culture populaire a besoin d’un humanisme, d’une technique, d’une organisation propres - faute de quoi, elle risque de rester prisonnière d’un enseignement périmé.  » Fondation de Peuple et Culture [1943]

 

Il n’en reste pas moins vrai qu’aujourd’hui encore, l’éducation Populaire apparaît comme un objet à la nature mal définie :
-      Combler un manque d’une  » inégalité des chances  » qui place chaque sujet social, sur une ligne inégalitaire de départ du fait de ses  » inaptitudes  » personnelle ou familiale.
-      Inscrire le projet humain dans une logique de partages et de dons avec ses semblables les reliant dans une spiritualité qui est le propre de l’homme.
-      Transformer les relations sociales de concurrences et de marchandisations en relations de coopérations, voire de subversion des conditions sociales productrices de dominations et d’aliénations.
Ce sont les trois grandes options qui s’imposent au cœur d’une problématique dont il faut bien constater depuis la crise de 1975, la diminution de l’importance et du rôle.
Aujourd’hui l’Education Populaire est en forte régression servant principalement de lieu de consommation collective d’activités de loisirs alternatives au tout marchand,
ou de centres de formation continue.

 

Tout ceci a conduit assez rapidement le mouvement ouvrier à se scinder en deux sur l’appréciation qu’il fallait porter sur une telle expérience.

 

Ceux qui approuvaient les objectifs de départ consistant pour l’essentiel à réintégrer les milieux populaires et ouvriers dans une mobilité sociale et culturelle échappant au déterminisme de classe, comme les républicains laïcs ou la gauche chrétienne antimarxiste, ont fini soit, par se porter vers une re-marchandisation de ce tiers secteur, au nom de ses capacités à générer de l’emploi. Ce fut par exemple le cas pour les lieux de vacances avec la crise de  » Tourisme et Travail  » et de  » V.V.F « , Edmond Maire finissant  » P.D.G  » de V.V.F.

 

Soit, ont continué au nom des valeurs de partages et de fraternités, (Notamment toutes les organisations chrétiennes caritatives : CCFD, Secours Catholique, ATD quart-Monde, J.O.C etc.) Un combat commun, avec les partisans de l’anti- domination et de l’anti- aliénation issu du P.C.F pour défendre une vision de     » l’Homme  » où les rapports sociaux ne doivent rien aux institutions voir à l’organisation productive de la société, mais tout à leur utilisation dévoyée par des intérêts personnelles. Les  » Riches  » contre les  » pauvres « , la gestion du  » social  » contre la  » rupture  » révolutionnaire socialiste (Secours Populaire, Pionniers de France, collectifs antilibéraux etc..)

 

Ce qui fait que l’idéologie de l’éducation populaire  » humaniste  » est aujourd’hui portée par des organisations en voie de dé marxisation comme le P.C.F, alors qu’il y a encore 30 ans, elle constituait l’idéologie dominante de la deuxième gauche (Alias : le P.S.U, alias : la C.F.D.T; alias : Peuple Culture, i.e. : Michel Rocard !)

 

Le courant antagoniste, lui, a pris naissance assez bizarrement non pas dans le milieu ouvrier organisé, parti politique ou syndicat ouvrier, mais dans le milieu intellectuel marxisant sous la forme syndical.
C’est en effet dans le secondaire scolaire que la résistance à une telle dérive s’est traduit durant toute une période par l’affrontement entre d’un côté le S.N.E.S (partisan d’un modèle éducatif basé sur une pédagogie de la transmission rénovée) et de l’autre le SGEN-CFDT (partisan d’une pédagogie de la découverte  » libératrice « ). La défaite idéologique du SGEN a conduit les partisans d’une  » néo-sociale-démocratisation  » de la classe ouvrière transformée en classe  » populaire  » à poursuivre la lutte sous la forme réactualisée de l’affrontement  » découverte-transmission  » sous la forme d’une opposition Primaire-Secondaire au sein même de la F.E.N, entre le S.N.E.S et le S.N.I, entrainant la scission que l’on connaît. Cependant force est de constater la puissance des  » structures  » sur le volontarisme des  » fonctions « , puisque la victoire du S.N.E.S s’est traduit par son K.O idéologique. L’idéologie de la découverte  » humaniste  » ayant gangréné le groupe dirigeant du syndicat voilà la direction du SNES chantre de l’éducation nouvelle. Ce sont aujourd’hui, les partisans de la transmission qui se retrouvent en position minoritaire au sein même de leur propre syndicat.

 

La crise de transmission des valeurs au sein d’une forme   » parti  » d’Education Populaire : le P.C.F Transmission   » conservatrice  » et découverte  » libératrice  » prennent aujourd’hui un caractère antagoniste renforcé puisque leur opposition se traduit par l’affrontement entre deux lignes au sein même du lieu d’éducation populaire politique que constitue le P.C.F.
D’un côté se situeraient des  » conservateurs  » orthodoxes cherchant à transmettre une culture et une pratique politique, fruit d’une longue expérience accumulée par le parti, de l’autre au nom des  » valises de plomb  » du passé il s’agirait dans un mouvement de libération contre toutes les oppressions doctrinales, d’entreprendre une mue  » libératrice  » contre toutes les aliénations classificatoires.

 

Le groupe dirigeant du P.C.F largement gangréné par le  » droit de l’hommisme  » considère que l’existence de classes sociales constitue avant tout une aliénation  » humaine  » au même titre que le racisme ou le sexisme (on voit comment l’humanisme total à la Garaudy soutenu par le Jocisme de notre Marie-George se nourrissent à la source du  » Sillon  » de Sangnier).

 

S’il y a des valeurs et un sens à rechercher, ils ne peuvent pas venir en propre de la classe ouvrière. Ils doivent être, au contraire, trouvés dans un modèle d’Education Populaire partagé par toutes les victimes de l’aliénation. Or il existe 2 grands modèles proposés chez les pères fondateurs du Socialisme. Celui de Jaurès et de sa République Laïque, base des droits de l’homme. Les valeurs du monde ouvrier devenant les valeurs universelles de  » Liberté, Egalité, Fraternité  » et leurs sentiments de  » Justice et Solidarité « . Celui de Lénine qui pense, lui, les trouver, dans le Parti par la  » Discipline  » et la  » Centralité  » à l’image du mode d’organisation de l’industrie ouvrière, qui renverrait non pas à un sentiment ou une croyance, mais à l’appréciation idéologique du  » vrai  » et de  » l’efficace « .

 

Partant de ce couple antagoniste Jaurès-Lénine, qui a fait le fond partagé des valeurs du P.C.F, le groupe dirigeant constatant que, puisque le milieu professionnel ouvrier recul sociologiquement, les valeurs à mettre en avant deviendraient de plus en plus celles auxquelles se référaient Jaurès, et de moins en moins celles de Lénine. Dès lors, pourquoi ne pas faire notre mue en admettant que le salariat augmente et donc que s’est le marché qui devient le problème le plus significatif, bien plus que l’exploitation. Tous salariés, donc tous aliénés par la marchandisation des rapports humains, cette domination sociale, tendrait à se substituer à celle engendrée par l’exploitation. Cette situation couplée à un bouleversement des forces productives par l’informatisation de la société, conduirait à un bouleversement de la saisie des connaissances et de leur mise en œuvre engendrant une zone  » grise  » où le geste de travail qualifiant le métier, s’uniformiserait. Médecins, ingénieurs, écrivains, ouvriers qualifiés, caissières ou employés de bureau etc, les voilà tous assis derrière leur ordinateur, instrument de travail conjoint, producteur d’une révolution informationnelle. 

 

Toute cette opération se déroulant sous les hospices du jeune Marx de  » l’Idéologie Allemande « , dans une confrontation qui n’est pas sans nous rappeler, celle qui eu lieu dans les années 70 entre les jeunes-marxiens du  » N.P.A  » ( » Contre Althusser  » édit : U.G.E) et l’aile marxiste-léniniste althussérienne ( » Révisionnisme et philosophie de l’aliénation  » Nicole Edith Tevenin, Bourgeois éditeur 1977)
Puisque la personnalité humaine n’est pas une abstraction inhérente à l’homme, mais que dans la réalité se sont l’ensemble des rapports sociaux (comme aime à le marteler le camarade Sève), l’exploitation, qui n’est jamais que l’un de ces rapports, ne peut jamais prétendre à plus de place que l’aliénation, qui en est un autre. Autrement dit le salariat l’emporte toujours sur le prolétariat, la marchandisation (et sa petite sœur la ‘gratuité’) sur la production et ses conditions de reproduction. Ce sont les valeurs d’échanges et de mises en réseaux qui doivent être désormais valorisées entre des travailleurs atomisés et non l’unification de la classe ouvrière à travers le respect de son autonomie organisationnelle, mais dans l’objectif d’abolir la division du travail, par la mise en œuvre d’un point de vue révolutionnaire pratique et idéologique.

 

La crise de la socialisation dans le modèle scolaire français

 

 » Il me reste maintenant à dire qui doit éduquer : La famille ou l’école ?
Il faut dire qu’à l’époque de la Grande Révolution Française (cette incursion historique s’impose) deux points de vue étaient particulièrement saillants. Ce n’est pas que Condorcet, dans son discours de l’éducation, soit partisan de la famille, non, la société y joue un grand rôle. Mais tout de même, il laisse l’enfant dès le plus bas âge dans l’atmosphère familiale ; l’école aide la famille. Il redoute que l’intervention d’Etat dans l’école puisse la défigurer. L’Ecole c’est un centre, un local où l’on vient de la famille et d’où l’on retourne dans la famille. Condorcet en défend avec forces les frontières contre une intrusion des éducateurs du communisme pédagogique. A cet égard, il est le véritable disciple de l’époque individualiste de Montaigne.  »
 » De l’éducation sociale  » article d’Anatole Lounatcharski.
Commissaire du Peuple à l’Instruction de la République des Soviets.

 

La socialisation par le groupe  » classe  » dans le modèle de l’école républicaine en France est une pseudo socialisation collective. En réalité, le modèle de transmission des connaissances garde essentiellement une dimension de face à face issue de l’expérience du précepteur familial. On ne s’adresse à la classe que pour des raisons d’économie  » institutionnelle « , mais c’est bien chaque élève individuellement qui doit répondre et fournir un travail de même nature. L’école véhicule une représentation familialiste de la société, ou domine la relation enfant face à ses pairs et enfant face à l’adulte. Cette première expérience de socialisation extra-familiale va profondément marquer, la représentation du collectif que se fait le jeune en formation. Elle va aussi profondément marquer l’étude de ces phénomènes par la constitution d’une psychologie sociale ou d’une psychanalyse familialiste. La famille envahie tout. C’est ce que met bien en avant le psychanalyste et sociologue Gérard Mendel dans son ouvrage  » La société n’est pas une famille  » aux éditions de la Découverte.

 

Qu’est-ce que la socialisation pour l’immense majorité des sciences ayant pour thème de recherche ce sujet. Essentiellement la relation de l’individu et de son milieu, la relation de l’individu à un autre individu et quand elles font l’effort de porter le regard au-delà du face à face pour intégrer un tiers, la relation familiale avec au mieux les effets individuels psychologiques de la dynamique, les études sur le leadership, les enjeux de communication au sein de petits groupes. Mais aucune réflexion ne s’intéresse aux grands groupes ni aux masses, perçus uniquement dans leur dimension de dangerosité (Voire toutes les études sur la psychologie des foules, justes bonnes à produire de la manipulation).

 

Le collectif et son idéologie le collectivisme sont potentiellement dangereux et incapables de produire un modèle sociétal progressiste, s’ils ne s’arrêtent à ce que l’individu peut produire, contrôler et s’approprier. C’est pourquoi le modèle républicain français et sa déclaration des droits de l’homme est aussi cosubstantiellement imbriqué dans le modèle d’école laïque qu’il produit.

 

D’où une opposition et un affrontement entre pédagogues sur les institutions. Ont-elles un rôle de conservation ou un rôle de transformation ?
S’il s’agit de produire un citoyen conscient capable de développer sa culture et transformer son environnement, doit- on d’abord modifier le contenant (transformer l’approche institutionnelle en théorie des organisations, transformer les techniques de transmission des connaissances, par une rénovation pédagogique)
Ou au contraire modifier la mise en œuvre du contenu, par une ouverture à des objets de connaissance soigneusement tenus à l’écart jusque là, par un bouleversement des techniques pédagogiques, une réflexion sur leur place dans la société conduisant à une subversion des formes institutionnelles.
D’un côté comme le rappelait le philosophe André Comte-Sponville, une valorisation de l’enseignement comme lieu de convivialité, d’échanges, d’animation voire de communication,
L’institution se maintient par une régénérescence permanente de ses formes d’organisations.
De l’autre une réaffirmation de la fonction conservatrice de la transmission des connaissances pour pousser le sujet qui en est le produit à la révolte et la transformation de la société par la remise en cause de toute institution (ce qui ne veut pas dire absence d’organisation).
Pour cela, l’institution a une fonction essentiellement conservatrice de transmission des connaissances.   » L’école n’est pas le lieu de l’invention de l’avenir, mais celui de la conservation du passé, dans la reproduction du présent  » A Comte- Sponville (Une éducation philosophique P.U.F),  » elle ne peut ni ne doit remplacer l’action politique « . Le malheur est que Comte-Sponville a depuis changé d’avis, il ne fait plus confiance à la politique, il en vient donc tout naturellement à défendre le modèle de Condorcet, Montaigne et Alain.

 

Rapporté aux enjeux politiques, cela conduit à s’interroger sur le type d’organisation que doit être le parti communiste. Doit-il être un lieu de mise en œuvre d’un avenir à inventer, par mise en œuvre d’une expérimentation sociale (collectif antilibéraux) et d’une rénovation de ses formes d’organisation ? Ou doit-il être le lieu de formation et de transmission de l’histoire du mouvement ouvrier, le lieu d’établissement d’une norme commune et d’une représentation du monde collectiviste aidant au contraire ses militants à unifier cette même classe ouvrière, dans le respect de son autonomie, par un travail réflexif sur elle-même, en impulsant des formes d’actions collectives.
Il est évident que le parti communiste n’est pas la classe ouvrière en mouvement, mais s’il veut être un agent actif de l’anticapitalisme, il ne peut accepter les formes spontanées de segmentation du salariat productif que celui-ci engendre par une mise en concurrence des travailleurs entre eux.

 

Comme dans le groupe   » classe  » scolaire, le militant communiste arrive individuellement à sa cellule, mais à la différence du groupe  » classe  » scolaire, il n’en ressort pas armé de connaissances par une mise en concurrence de ses capacités propres avec le reste du groupe au seul bénéfice de sa personnalité. Il abandonne au contraire toute subjectivisation individualiste, pour forger une représentation collectiviste reflet du travailleur collectif que le capitalisme monopoliste a engendré. Plus exactement c’est cela que le modèle pédagogique de la cellule devrait produire, or, il faut bien le dire, il y a bien longtemps qu’il n’y a plus aucun modèle éducatif communiste qui ne soit attendu des cellules. Ce sont essentiellement des espaces de rencontres et d’activités ou rien n’est plus remis en cause et où aucun objectif pédagogique n’est fixé autre que la transmission pyramidale de décisions du national. C’est pourquoi comme dans la social-démocratie, l’instinct pousse à la survalorisation du modèle réflexif d’échange politique que constitue la section, au dépend du lieu d’action que constitue la cellule.

 

Nous ne pouvons que le répéter, L’école capitaliste issue de la Grande Révolution Française, engendre un modèle social d’individu petit-bourgeois calque d’une situation propre à cette époque. Le petit propriétaire à pour les besoins du mode de production et de circulation des marchandises qu’il génère, nécessité d’un modèle d’acquisition réflexif individuel, propre à défendre ses intérêts. Le travailleur communiste en voie de formation sait lui qu’on n’en est plus au stade concurrentiel, mais au monopolisme impérialiste. Il doit donc à l’entrée de sa cellule abandonner toute illusion sur la toute puissance du sujet individuel pour accepter consciemment de forger l’intellectuel collectif, reflet d’une société en crise du fait que la socialisation objective de formes de production voire de consommation, se heurte à la perception subjective de ce phénomène nourrissant en retour un modèle éducatif individualiste que le système valorise bien qu’il ne veuille, ni ne puisse le faire évoluer.

 

La socialisation dans les modèles de Pédagogie Communiste

 

Le courant communiste léniniste n’est pas resté sans modèle face à la crise de l’éducation. 3 modèles ont au moins marqué la formation sociale française. Un d’inspiration française, celui de Georges Snyders et 2 d’inspirations soviétiques celui de Pistrack et celui de Makarenko.

 

Professeur de science de l’éducation, Georges Snyders a proposé durant toute sa carrière un modèle de pédagogie tentant de rétablir une vision républicaine et citoyenne de la pédagogie classique de la transmission. Reprenant le point de vue d’Alain sur les vertus des grands modèles éducatifs de l’enseignement par l’exemple, il critique la transmission classique essentiellement sur le choix des modèles retenus. Le développement d’une pédagogie non directive dans l’après 68 tient plus selon lui d’un doute des pédagogues de cette époque sur les valeurs à transmettre que sur la manière de les transmettre.

 

La socialisation de Snyders est une socialisation du passage de la relation de face à face parent- enfant à celle de l’établissement d’une norme par un adulte, dans une relation de petit groupe, celle du maître face à sa classe. Le maître doit chercher à établir une norme du groupe permettant une homogénéisation de celui-ci par une dynamique propre. Il s’agit de faire prendre conscience à l’enfant de l’existence de la collectivité du fait que son sort y est lié. Il doit s’il veut la transformer y participer. Le maître est un guide favorisant l’acquisition de la vérité comme le parti  » avant-garde « , le pédagogue joue un rôle d’  » éclaireur  » en apportant de l’extérieur un modèle.

 

Le modèle républicain de Snyders, comme transmission de valeurs par identification à des personnages symboliques illustres, est aussi le produit de son histoire personnelle où le passage par les camps de la mort (Auschwitz)  a joué un rôle fondamental. La culture par le culte cognitif des grandes œuvres (se souvenir des grandes œuvres, se les réciter, les chanter etc.) a joué, pour beaucoup de déportés, un grand rôle dans leur résistance quotidienne.
Le serment de Mauthausen nourrit 
le  » personnalisme- humaniste « , plus sûrement que tous les idéaux républicains, en ce sens qu’il adresse une limite absolue à la lutte des classes dans la vision de la socialisation, puisqu’il réduit par l’exterminisme les formes de socialisation à ses niveaux infra, ramenant la psychogénèse (prise de conscience) à la phylogénèse (survie de la personne comme corps propre, dans le groupe et face au groupe). Le corps à sa personnalité, la survie à la relation de face à face, et beaucoup plus rarement, pour les chanceux, l’inclusion dans une norme de groupe fixant une perspective d’avenir et surtout une chance de survie (voir l’action clandestine des communistes dans les camps).

 

Pour notre part, nous voudrions souligner l’impression de dualité qui sous-tend le pédagogisme de Snyders quand on cherche à l’appliquer à la construction des pratiques pédagogiques en France. Le rôle du  » maître « , tel qu’il le définit, nous semble relever des classes primaires, plus particulièrement des plus grandes (CM1-CM2) Il faut à la fois une continuité de présence du  » maître -guide  » et une capacité réflexive, traduction d’un certain niveau de maturité de l’élève, pour qu’il puisse en bénéficier. A l’inverse le contenu des valeurs qu’il veut faire passer à travers les  » grands maîtres  » écrivains, personnages historiques ou philosophes, nous semble eux, relever des dernières classes du Lycée. Or, ce qui caractérise le lycée, c’est précisément l’absence de permanence de la figure du  » Maître  » au profit d’une pluralité de présences et de représentation (multiplication des intervenants), qui rend pratiquement impossible tout travail de groupe et tout travail sur le groupe. C’est pourquoi, la majorité des enseignants du secondaire préfère, tant pour eux que pour leurs élèves, la didactique des matières. Ceci nourrit notre sentiment que le modèle de Snyders est dans ses dimensions pragmatiques (si on veut en tirer) un excellent modèle de passage du primaire au secondaire, pour autant que la socialisation ait été bien travaillée par les profs du primaire, et que les grands modèles des humanités classiques soient déjà mis en avant par l’ensemble des professeurs du collège (6ième , 5ième ). Autrement dit, c’est l’idéal type d’intégration à Louis le Grand ou à Henri IV, pour qui vise les grandes écoles dès le collège.

 

S’opposant à lui, les non - directivistes progressistes ont mis en avant ce qu’ils jugent être les limites de son apport. Cette pédagogie de  » la vérité  » est pour eux une pédagogie plus réflexive qu’active. Une pédagogie de l’endoctrinement plus que de la production et de la recherche  » ensemble « . Elle porte sur des universaux qu’il s’agit de faire admettre (misère, injustices, racismes etc.).Mais comme il s’agit essentiellement d’une pédagogie de l’abstraction, même quand elle fait appel aux modèles issus de la formation polytechnique des pays socialistes, elle ne se traduit par aucune tentative pratique de les développer.

 

D’où le fait que l’absence concrète dans son modèle d’une didactique des techniques conduit à leur substituer un discours idéologique sur  » la classe ouvrière  » et son rôle  » d’avant-garde « , mais aucune pratique autogestionnaire n’est valorisée qui pourrait servir d’exemple à la classe ouvrière dans la construction de sa norme de groupe. C’est à la résolution de ce type de contradictions que vont tâcher de répondre Pistrack et Makarenko.

 

La pédagogie soviétique et l’école du travail.

 

Dans son ouvrage  » Les problèmes fondamentaux de l’école du travail  » Pistrack cherche à répondre à la question :  » quel type d’homme le nouveau système soviétique doit-il parvenir à construire  » ?.
Le modèle à obtenir est celui du travailleur collectif, en donnant l’habitude à chaque élève d’aborder chaque problème éducatif nouveau, en organisateur, en créant des formes utiles d’organisation.
Le modèle de Pistrack est celui du   » travail social  » qui fixe l’objectif poursuivi, moins en fonction de l’intérêt des tâches manuelles ou intellectuelles que de leurs importances sociales.
Le développement de l’Organisation Scientifique du Travail connaissant un démarrage significatif dans l’occident capitaliste, il trouve tout naturel de s’y intéresser, mais il ne réduit pas la coopération au sein d’un groupe de travailleurs à l’objectif de production, il faut aussi pense t’il, réaliser un travail  » culturel  » pour rendre conscient la place occupée au sein du collectif dans un sens de travail pour tous.

 

Le but de l’enseignement socialiste n’est pas de se focaliser sur les méthodes pédagogiques les plus appropriées de transmissions des sciences (didactisme, cognitivisme, abstraction) en fonction de l’âge de l’élève. La science doit être enseignée à l’école comme moyen de connaître et de transformer la réalité conformément aux but fixés par la collectivité (par exemple : l’école)
Tous les élèves ne deviendront pas des chercheurs scientifiques, mais tous deviendront des salariés et des citoyens et pour cela, ils ont besoin de maîtriser chaque thème d’un point de vue pluri-scientifique.
C’est la méthode des complexes, un objet concret est étudié en fonction de l’intérêt du groupe mais aussi de sa valeur sociale.
Or, la valeur sociale, pour ne pas sombrer dans un rapport idéaliste idéologique, doit tenir compte de l’intérêt du groupe, c’est pourquoi, l’auto-organisation des élèves est un moment important pour se penser acteur du changement.
On a reproché à Pistrack d’aboutir, avec la pédagogie par objectifs, à leur inflation :
Pluri-intérêts sur l’objet, pluri- normes au sein du groupe, la formation ayant tendance à être réduite aux perspectives de la production dans l’institution. Les yeux rivés sur les objectifs communs à atteindre il aurait tendance à sous estimer les effets de transferts (toujours inconscients) qui passent entre formateur et groupe et au sein même du groupe. Enfin le poids de l’organisation dans la fixation des normes du groupe semble sous-estimé.

 

Nous souhaitons, mettre en avant dans le cadre d’une réévaluation des pédagogies collectivistes, la dimension fondamentale de rupture avec la division du travail que Pistrack induit par son refus d’une pédagogie de la transmission en face à face, dans le seul but d’approfondir, la dimension de pédagogie égotique de la recherche abstractive. Le groupe aussi cherche, c’est ce que met bien en avant le pédagogue, même si Pistrack ne remet pas fondamentalement en cause la division du travail que l’état de l’économie soviétique de l’époque, le pousse plutôt à encourager. Car le groupe ne le fait pas dans le seul but de construire une  » matière « , mais dans celui, qui lui paraît plus fondamental, de résoudre une question sociale. La technique est sociale, c’est cela qui nous paraît très intéressant chez Pistrack et fondamentalement moderne. C’est ce qui est masqué quand la transmission des connaissances s’opère au moyen d’une didactique, qui les yeux rivés sur les normes du  » comment « , choisit de ne plus s’intéresser au  » pourquoi « .

 

Makarenko lui aussi a cherché à fonder une pédagogie collectiviste fruit d’une éducation qui le soit tout autant. Comme Pistrack il fait partie du courant de rénovation pédagogique qui fonde une éducation par l’activité sociale et le travail collectif.
Il met en place, au sortir de la révolution d’octobre, 2 expériences révolutionnaires de vie en communauté de jeunes : la Colonie Gorki er la Commune Dzerjinski. Dans ce cadre il cherche à faire éclater autant que faire ce peut le groupe d’âge pour les mélanger, les plus vieux devant servir de modèle au plus jeunes. Là aussi il s’agit moins de s’intéresser à la psychologie de l’enfant en général que de le mettre en action et de l’apprécier en fonction des buts et des tâches réaliser. Durant les activités qui doivent être socialement utiles, des commandants se détachent pour conduire les autres.

 

Collectivisme et Totalitarisme :

Dans la pédagogie communiste l’homme s’oublie au profit de la masse. Mais que se passe- t’il quand il n’a plus confiance dans le système et que celui-ci ne lui rend plus ce qu’il lui apporte ?
Les intellectuels pédagogues non- marxistes ont assez tôt perçu cette contradiction, c’est pourquoi ils se sont précipités sur la crise du modèle des sociétés  » socialistes  » pour remettre en cause une pédagogie de la transmission basée sur le principe d’identification à des modèles d’ intellectuels ou de systèmes.
Ainsi a-t-il été reproché aux éducateurs ou aux pédagogues communistes, comme Makarenko ou Georges Synders de proposer des modèles d’éducation ou d’enseignement  » d’avant-garde  » ayant plus une fonction de guide idéologique, cherchant à forger une pédagogie de la vérité, que de permettre l’épanouissement personnel et favoriser la participation individuelle. 

 

En fait c’est le marxisme lui-même qui reconnaît éprouver de la difficulté à forger une théorie non individualiste du culturalisme collectiviste. En effet les normes collectivistes exigées de la part des individus ont pour but de favoriser une élévation du niveau individuel via le groupe, servant à enrichir la personnalité. Plus le niveau du groupe monte, plus les centres d’intérêts de chacun des participants se diversifient, plus l’autodiscipline individuelle devient difficile à exiger et plus l’imposition de normes extérieures doivent être imprimées pour exiger la formation d’une nouvelle norme de groupe. C’est pourquoi le marxisme n’est pas un totalitarisme, puisqu’il est fini, il connaît lui-même une limite. Seules les solutions extérieures au marxisme pour résoudre ses contradictions internes peuvent s’avérer totalitaires ou non. Par exemple, si on décide pour maintenir des normes de groupes, de les encadrer par un renforcement des institutions et de l’Etat (police, justice, voire maintien d’un type d’enseignement autoritariste) alors que le marxisme appelle à leurs disparitions.

 

D’un autre côté la société bourgeoise appelle à la recherche d’un bonheur individuel basé sur le seul plaisir. Elle mine l’établissement d’une norme de vie en groupe dès le début, elle empêche l’établissement d’un destin commun naturel et ne fixe aucun sens à la production sinon que la recherche de profit, laissant tâches déqualifiées et revenus faibles et sans responsabilité à la charge des exclus d’une sélection  » naturelle  » qu’elle organise. Elle doit elle-même avoir recours à l’encadrement étatique pour protéger ses valeurs et à l’idéalisme religieux, pour fixer des normes communes de destins. Le totalitarisme la guette tout autant.

 

Stalinisme et fascisme peuvent ainsi donner l’illusion d’être les produits mécaniques de deux systèmes aboutissant au même résultat : le totalitarisme. Mais cette convergence est illusoire.
Le stalinisme est le produit d’un communisme qui ne trouve pas sa voie.
Dès lors il y a contradiction entre méthodes et buts du marxisme. Le développement de la personnalité des sujets sociaux et la dimension répressive d’un système qui cherche à en contrôler des effets qu’il ne maîtrise plus et qui le remettent en cause. Le stalinisme quand il existe ne peut-être que détruit par les principes mêmes qu’il entend promouvoir.
Le lien entre libéralisme (économique) et fascisme est tout autre. Le libéralisme est consubstantiellement fasciste,  » l’homme est un loup pour l’homme « ,  » seule la concurrence permet de dégager les dominants des dominés  » sont des valeurs communes en même temps que des valeurs motrices des 2 systèmes. Le libéralisme contient en lui même le fascisme.
Plus l’Etat libéral se développe, plus il développe des formes d’expressions répressives d’encadrement pour canaliser la violence qu’il auto-génère. Plus le libéralisme économique se développe, plus l’Etat policier devient totalitaire. Plus des valeurs de concurrence de domination et de soumission s’imposent, plus les dominés demandent des  » chefs  » pour les protéger et plus la liberté est remise en cause. Dans ce cas la réaction ne peut venir du système lui-même, elle doit être importée de pans de la société qui se sont construits en opposition à sa logique interne. Le système seul ne peut les engendrer, c’est pourquoi il est extrêmement dur de lutter contre le fascisme, car il est le produit naturel du libéralisme économique archi-dominant.
Le libéralisme politique, lui, n’existe pas en soi, il n’est qu’une représentation idéologique sans base économique pour le fonder. Plus exactement il est la représentation d’un stade de développement qui n’existe plus : celui du petit propriétaire. Il apparait anticapitaliste, quand il s’en prend aux monopoles par des lois anti trusts, mais incapable de dépasser ce stade, il ne peut que proposer la solution schizoïde d’un perpétuel retour aux sources du marché. Marché, qui, livré à lui-même, en tout  » libéralisme  » ne peut qu’engendrer le capitalisme. C’est pourquoi les libéraux politiques sont des produits mal-agencés des contradictions de touts les systèmes et de toutes les idéologies, les  » ni pour, ni contre  » de l’histoire, ils ne veulent pas les conséquences du capitalisme, mais ils veulent en rester à ses principes de fondation.

 

Nous voudrions pour finir, illustrer nos propos par l’étude d’un cas. La crise de l’éducation populaire affecte aujourd’hui les anciennes organisations nées dans la mouvance communiste.
C’est flagrant dans l’exemple de dérive d’une organisation d’Education Populaire
Sous influence du réformisme :  » Les Pionniers de France « , organisation de jeunesse chargée de la petite enfance, née dans la mouvance du P.C.F

 

Article pris sur leur site :

 

 » Le mouvement des Pionniers de France s’adresse à tous les enfants sans exclusivité avec la volonté d’être pour chacun d’entre eux, un lieu de choix, d’initiative, d’expérience pratique, de discussion, de décision et de responsabilité. Mouvement d’éducation développant des capacités selon tous les registres de la culture. Mouvement militant : soutien et association à toute action visant à faire appliquer et respecter les droits universels de l’enfance. Action pour la réalisation de véritables loisirs pour les enfants.  »

 

Tout y est, volonté clairement exprimée d’échapper au déterminisme de classe. On commence par s’adresser aux enfants en  » général « . L’enfance est elle un rapport  » social  » ? Peut-on parler d’une classe  » enfant « ,  » Neuilly- Aubervilliers  » tous ensembles ! On se demande quelles valeurs révolutionnaires du monde du travail, sans même parler du monde ouvrier, peuvent passer à travers une telle représentation sociale. Il s’agit en fait d’éterniser  » l’enfance  » pour les faire échapper aux principes de réalité.

 

Deuxième moment : on s’adresse à l’individu - sujet,  à  » chacun « , il s’agit de développer  » sa  » personnalité. Pour quels objectifs pédagogiques ? Prendre des initiatives ? Etre responsable ? On a le sentiment d’avoir à faire à une plaquette publicitaire d’une boite de communication proposant à un service de D.R.H, un stage d’animation psychosociologique ayant pour thème  » Redynamiser votre équipe !  »                                          

 

Quelles initiatives ? Quelles responsabilités ? vis à vis des  » droits universels de l’enfant « ? Là on est en plein  » par ici la monnaie ! « . Amis et camarades de l’UNESCO et de la CNUCED, voyez comme on est gentil et pas dangereux !, Ministère de la  » Jeunesse et des Sports  » on a besoin de subsides !  » Enfin la tâche d’une organisation qui aurait du rester sous influence de l’idéal socialiste est de proposer à ces chers petits des  » activités de loisirs « .

 

Il est certains que quand ils voient cela, les parents de Neuilly n’ont pas beaucoup d’inquiétude à se faire.   » Bravo ceux d’Aubervilliers, continuez à faire dans l’humanisme mou ! Avec de telles valeurs, le devenir de nos chers petits ne risquent pas grand-chose ! Tous  » frères  » c’est ce que disent nos organisations de scoutismes, qui encadrent nos jeunes à la messe tous les dimanches ! Cependant vous ne nous en voudrez pas, mais comme on ne mélange pas les torchons et les serviettes, nous continuerons à les empêcher de franchir la ligne du périphérique. Nous préférons les voir se diriger vers Chartres, Péguy sous le bras, chantant  » Sauvez, sauvez la France au nom du Sacré- Cœur ! « .

 

Continuons de suivre l’histoire récente de cette organisation. Toujours sans subsides et en pleine déconfiture d’effectifs, notre association se lance alors dans la pratique des  » quartiers  » [Alter mondialisme quand tu nous tiens !].

 

               Association Enjeu - Les Pionniers de France

 

L’association Enjeu c’est, tout d’abord, un mouvement national d’associations de quartiers :
 - qui développent une pratique moderne d’éducation populaire.
- qui défendent de grandes ambitions pour les enfants et pour l’avenir.

 

Les associations de quartier sont ouvertes à tous ceux qui veulent agir en faveur des enfants, pour développer des loisirs, défendre les droits des enfants, répondre à des besoins, agir sur les réalités du quartier, mettre en commun des préoccupations….

 

Créer des associations de quartier c’est se doter d’outils d’éducation et de lutte pour créer des lieux d’échanges et d’actions appartenant à tous les gens qui composent le quartier. C’est se doter d’un outil qui participe à construire du changement tout de suite dans la vie des enfants et dans la vie du quartier.

 

Cette démarche ouverte qui caractérise les associations de quartiers, se nourrit notamment de la mise en œuvre des évènements de quartier.

 

Qu’entend-on par évènement de quartier ? Il s’agit de :
- Construire un projet porteur de contenus éducatifs riches, un projet porteur de changement dans la vie du quartier.
- Un projet conçu, préparé et réalisé avec les enfants, les jeunes, les associations de quartier.
- Un évènement avec une forte dimension d’éducation populaire, ouvert à tous et qui mobilise le quartier. Etc.

 

Que s’est-il passé ?

 

Il est clair que pour tout militant communiste habitué des joutes oratoires de congrès, un certain redressement s’est opéré. Ce n’est plus le discours creux d’une association attendant les subsides du ministère (Marie-George n’a pu sauver son poste) mais la brusque reprise en main par des élus municipaux qui lui disent  » pas de résultats, pas de chocolat ! « . C’est déjà mieux, ça sent la patte de l’élu aux affaires scolaires et à la jeunesse, mais enfin y a pas de quoi casser la dernière du canard ! On peut surtout s’interroger. Quel avenir peut-on forger pour des gamins dans les quartiers, sur la seule base d’un rapport à ceux-ci, sans définir précisément ce que l’on veut y changer ? La spatialisation urbaine est-elle suffisante pour remplacer les anciennes valeurs de la spatialisation usinière. Il ne faut pas être grand- clerc pour prédire l’évolution des restes de notre petite association. Comme le secteur de l’Education Populaire Culturelle a fini dans le Socioculturel Institutionnel sous dépendance des communes ou des départements, nos amis vont sans doute essayer de tenir la niche du  » socioculturel  » de quartiers (aide aux devoirs et animations extrascolaires etc.) en direction de l’enfance ceci après les dérives des centres de loisirs devenus des garderies pour enfants sans  » famille  » en semaine. On est ici encore très loin de ce que devrait être une organisation d’enfance en lien avec l’idéologie communiste, pour forger l’esprit de classe du citoyen en voit « d’ouvriérisation  » (c’est-à-dire d’actif productif) de l’Etat socialiste à construire demain !

 

Pierre Martin, Fev. 2009

 

Sur Unité Communiste

Communiqué: Non à la casse de l’université publique et de nos diplômes !

Nous, étudiants de 63 universités réunis en coordination nationale à Rennes les 14 et 15 février, appelons à amplifier la mobilisation sur les universités par la grève réelle et reconductible des étudiants.

Les enseignants chercheurs exigent le retrait du projet de décret qui vise à transformer profondément leur statut. Cette réforme fait de l’enseignement une sanction. Cela va réduire considérablement la qualité des enseignements, donc celle de nos diplômes et donc celle de nos conditions de travail. L’enseignement supérieur est frappé par une série d’attaques majeures. Depuis plusieurs années et en particulier depuis l’adoption en catimini de la Loi LRU en 2007, contre laquelle s’était mis en place une forte mobilisation étudiante, une série de mesures visent à transformer profondément l’enseignement supérieur. Les objectifs de la classe dirigeante sont simples : soumettre les universités à des logiques de compétitivité, de rentabilité, les mettant en concurrence les unes avec les autres, les obligeant à recourir aux financements privés.

Nous, étudiants mobilisés, refusons la privatisation des universités et la soumission aux intérêts privés, nous refusons le développement d’un enseignement supérieur à deux vitesses. Nous refusons de nous voir délivrer des diplômes qui ne protègent pas dans le monde du travail et qui conduisent à la précarité. Nous ne serons pas de la chair à patrons.

La LRU est le cheval de bataille commun aux étudiants enseignants et personnels. C’est derrière le mot d’ordre de l’abrogation de la LRU que le mouvement pourra s’unifier. Face aux attaques actuelles contre l’enseignement supérieur, nous devons bloquer les suppressions de postes et exiger le retrait des réformes suivantes :

-la LRU

-celle dite du recrutement et de la formation des enseignants

-celle dite de l’allocation des moyens

-celle du statut des enseignants chercheurs

-celle du contrat doctoral unique

Le mouvement contre le CPE et la Loi sur l’égalité des Chances a démontré que seule la lutte paie. La mobilisation en cours démontre la volonté de ne pas laisser passer la casse du service public d’enseignement supérieur. Les étudiants doivent s’engager dans la lutte pour défendre les facs, les diplômes et les conditions d’études. Pour gagner sur l’ensemble des revendications, nous avons besoin de généraliser la mobilisation étudiante, de la doter de revendications propres sur lesquelles il est possible de gagner. La semaine qui vient doit permettre de faire passer la mobilisation étudiante d’une mobilisation de solidarité passive à une grève majoritaire, réelle et active des étudiants, seule à même de stopper la logique de libéralisation et de casse du service public d’enseignement supérieur. Aujourd’hui, nous devons amplifier la mobilisation étudiante par la grève, les manifestations, la convergence des luttes.

La mobilisation étudiante doit se poursuivre dans la perspective de généraliser la grève à d’autres secteurs. Après la réussite de la journée de grève et de manifestation du 29 janvier, nous appelons au soutien de toutes les luttes en cours. Nous appelons d’ors et déjà à la nouvelle journée de grève et de manifestation interprofessionnelle à l’appel des syndicats de salariés le 19 mars prochain.


Sans attendre, nous devons poursuivre la grève étudiante, c’est-à-dire la cessation totale et reconductible des cours. Nous appelons à une journée nationale d’action étudiante le Mardi 17 février, nous appelons à une journée nationale de grève et de manifestation étudiante le Jeudi 19 février.

-Retrait de la réforme des concours d’enseignement dit de masterisation

-Retrait du décret de l’allocation des moyens

-Non aux suppressions de postes dans la fonction publique. Recrutement massif dans l’éducation

-Retour du cadrage national des diplômes et reconnaissance des diplômes nationaux dans les conventions collectives

-Pour la mise en place d’un véritable système d’aide sociale étudiant basé sur des critères sociaux

OUI à une université au service de l’économie et de la sociétéNon à une université au service du MEDEF et du profit .

Abrogation de la loi Pécresse!

Le Gouvernement voulait faire passer à la dérobée la Loi Précresse – loi LRU « relative aux libertés et responsabilités des universités » en la faisant voter « en urgence » au cœur des vacances universitaires et éviter tout débat public. Les étudiants ne sont pas tombés dans le piège. Faisant preuve d’une grande maturité et de leur capacité d’analyse, ils s’y opposent et mettent en évidence son extrême gravité.

Leur mobilisation et leur détermination ne faiblissent pas. Le pouvoir veut les désamorcer en ouvrant des « négociations » de diversion sur des sujets annexes, des « compensations », excluant toute remise en cause de sa loi. Comme dans son attaque contre les retraites du secteur public, il peut compter sur l’absence d’opposition politique sur le fond du côté du PS et de ses satellites (dont l’UNEF).

Mais dans un cas comme dans l’autre, la conscience de la gravité des enjeux, qui engagent l’avenir de tout le pays, la force de la mobilisation, le développement des convergences de lutte peuvent et doivent déjouer les calculs du pouvoir et le faire plier. 

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En fait « d’autonomie » des universités, la loi organise leur mise sous la tutelle du MEDEF

La loi LRU autorise les universités « autonomes » à solliciter des financements privés. Dans un contexte de grande misère et de rationnement depuis des années des dotations publiques, situation à laquelle le budget 2008 ne change rien, elles y seront en fait incitées.

Les investisseurs privés ne donnent rien sans contrepartie. La loi est faite pour leur permettre d’imposer leurs exigences. Leurs représentants auront une influence prépondérante dans les « fondations » de financement créées par les universités. Ces « fondations » pourront prendre en charge précisément une formation ou une unité de recherche et même devenir elles-mêmes employeurs au sein d’une faculté. Dans le même esprit que les licences professionnelles, le MEDEF pourra prendre le contrôle du contenu et de l’organisation des formations ou laboratoires de recherche qui l’intéressent.

Le comble est atteint quand on sait l’Etat remboursera à 60% par des déductions d’impôts les dons des « mécènes ». La collectivité paie, le MEDEF décide !

Au centre de la Loi : la concurrence, la sélection, l’inégalité

« L’autonomie financière » conduit à l’université à plusieurs vitesses. Il y aura des facs pauvres et/ou il y aura des facs dépendantes de « bienfaiteurs » privés.

Le patronat n’est pas intéressé à toutes universités ni à toutes les formations. L’inégalité des financements va accentuer la mise en concurrence des facs entre elles et la marchandisation des formations supérieures. Mme Pécresse espérait esquiver la colère des étudiants en évitant d’intégrer dans sa loi les questions sensibles de la sélection et des frais d’inscription à son projet de loi. C’est raté !

Les étudiants ont compris qu’elles en découlaient en droite ligne, suivant l’exemple anglo-saxon. Il faudra payer cher, s’endetter, pour avoir une place dans une « bonne » université. L’accès des jeunes dont les familles ont des revenus modestes sera encore plus restreint. Une « bonne université » ne misera que sur des étudiants a priori rentables. La Loi Pécresse comprend déjà une formule préinscription des lycéens en terminale qui préfigure la future sélection. La même logique de concurrence et de sélection s’abattra sur les enseignants et chercheurs.

Sur le plan financier, les directions auront aussi le « droit » de vendre le patrimoine immobilier de leur université. C’est la porte ouverte au désengagement de l’Etat de la construction et de l’entretien des facultés. On incite certaines universités à la spéculation immobilière, on conduit les autres à l’endettement « autonome » voire aux facs « taudis ».

La casse du statut public de l’université va de pair avec la privatisation du financement.

Les directions d’université pourront supprimer des postes de fonctionnaires mais pas en créer. Au contraire, elles sont incitées à leur substituer des personnels contractuels, dans les emplois techniques et administratifs, ainsi que pour assurer des « emplois d’enseignements et des emplois scientifiques ». C’est la porte ouverte au développement de la précarité à l’université et une attaque directe et historique sur la mission de service public des personnels.

La composition des Conseil d’administration fera la part belle aux représentants du privé. Les CA pourront nommer directement les enseignants chercheurs et supprimer certaines unités d’enseignement. Le Président pourra désormais être une personnalité extérieure au corps enseignant dotée d’un quasi-statut de PDG, manager omnipotent, notamment sur les personnels.

L’intérêt du MEDEF et l’intérêt du pays sont fondamentalement contradictoires.

Le gouvernement joue sur la peur du chômage pour justifier la « professionnalisation » des enseignements sous l’égide du MEDEF. Mais qui licencie, délocalise à tour de bras et liquide des filières d’activités d’excellence dans le pays sinon le MEDEF ? Ses besoins en terme d’enseignement supérieur n’ont rien à voir avec ceux de l’économie et de la société de notre pays.

Il veut faire main basse sur l’université pour faire de l’enseignement supérieur une source de profit en soi. Il veut adapter les formations à ses besoins immédiats, à la recherche de profits à court terme pour les actionnaires.

La recherche fondamentale, sans laquelle le pays n’aurait pas de prix Nobel, ne correspond pas à sa logique. L’accès des masses à la culture et au savoir, le développement de la formation générale, de l’esprit critique, nécessaires non seulement à l’épanouissement de l’individu mais aussi à sa polyvalence professionnelle sont pour lui une charge insupportable.

D’autant plus insupportable qu’ils portent la contestation de la mainmise de l’idéologie patronale sur l’Université et sur le pays.

Pour l’avenir de l’université dont le pays a besoin, exigeons avec les étudiants et enseignants en lutte :

-         l’abrogation inconditionnelle de la loi Pécresse

-         le doublement du budget de fonctionnement des universités

-         un vaste plan de rénovation, de construction et d’équipement

-         le maintien des diplômes nationaux

-         de nouveaux moyens pour l’orientation

-         le recrutement massif d’enseignants-chercheurs et de personnels techniques et administratifs pour faire face aux besoins criants

-         la véritable gratuité de l’université avec la suppression des frais d’inscription.

Le pays a besoin d’une formation supérieure de masse pour assurer son développement devant les défis majeurs de notre époque !

Une nouvelle provocation de Sarkozy:Dans son intervention sur le « pouvoir d’achat », Sarkozy a subordonner l’octroi de fonds nouveaux à l’Université à la privatisation de 3% d’EDF! Opposer l’avenir de l’enseignement supérieur au maintien de l’indépendance énergétique de la France: quelle trouvaille!

1 Commentaire

L’Humanité : La crise en Guadeloupe et Martinique

Quelques vérités sur la Guadeloupe

Réduire la crise à une exigence d’augmentation de « 200 euros pour les bas salaires » est bien commode, quand tant d’autres questions surgissent. A lire, le regard sans concession sur la mobilisation dans les Antilles de l’écrivaine Gerty Dambury.
L’Humanité de lundi revient sur une mobilisation sans signe d’essoufflement, et toujours traitée avec mépris à l’Elysée.

Unité, solidarité, attache forte : en un seul mot, Lyannaj

Par Gerty Damburi, écrivaine [1].

Mardi 3 février 2009. La foule est dispersée autour du bâtiment des Mutuelles de la Guadeloupe occupé depuis plusieurs mois à la suite d’une escroquerie phénoménale : un liquidateur s’est emparé de tous les actifs des petites mutuelles de la Guadeloupe et a pris la fuite. Le bâtiment est tout ce qui a pu être sauvé. Il est devenu le « bik », lieu de rassemblement du LKP. Le symbole est fort en ces temps où la Guadeloupe entière, en direct sur Canal 10, une télévision locale, a assisté, médusée, durant quatre jours aux échanges entre le patronat, le préfet, les élus et les 49 membres du comité Lyannaj kont pwofitasyon (collectif contre les profits outranciers). Au cours de ce qui a été vécu comme un feuilleton, les Guadeloupéens ont découvert les dysfonctionnements dans leur île et les impuissances, voire les complicités de certains responsables – en particulier des services de l’État. Un débat avait débuté. Il a été interrompu par l’intervention d’Yves Jégo qui a chargé le préfet de lire un communiqué aux propos dilatoires puis de se retirer de cet échange en cours. Première faute du ministre aux yeux de la population… Il en fera d’autres et le gouvernement avec lui.

Surtaxés, volés, trompés, exclus des entreprises – car à diplôme égal, à compétences égales, on leur préfère toujours un candidat venu de France, un cabinet parisien, voire une quarantaine de Suédois embauchés pour faire le jardinage ou les chambres d’un hôtel appartenant à une collectivité locale parce que, pour faire le ménage, on exigeait que le candidat maîtrise couramment l’anglais « lu, écrit et parlé » mais pas le français, apparemment… -, les Guadeloupéens ont eu la pénible impression d’être des moutons à qui on mangeait la laine sur le dos tout en leur reprochant de vivre aux crochets de l’État français.

La foule est dispersée dans la rue Hincelin. Le soir tombe brutalement.

On se croise, on se reconnaît, on s’embrasse, on rit, on se taquine, on ME taquine, moi l’enfant qui râle contre les défaillances de la Guadeloupe mais « dont les yeux coulent si on presse le nez de son pays », dixit un ami.

Le meneur du jeu, au micro, appelle les uns et les autres à se rapprocher, « sé moun-la vansé ». On se resserre et bientôt la rue est totalement envahie, les abords de l’église du Sacré-Cœur sont pleins d’une foule qui écoute, participe, joue aux questions-réponses avec celui qui mène le jeu « gentiment ». C’est le terme utilisé pour rappeler qu’il s’agit d’un mouvement non-violent. On évoque Gandhi, Martin Luther King, Marcus Garvey…

Les orateurs se succèdent. Ils représentent des catégories sociales différentes : producteurs agricoles, artistes, avocats, enseignants, consultants, pasteur baptiste…

La plate-forme de revendications du LKP a été réduite par les médias à une exigence d’augmentation de « 200 euros pour les bas salaires ». Combien de points n’ont jamais été évoqués : la question des expulsions des logements sociaux, celle d’une jeunesse qui connaît un chômage pléthorique et que la drogue et la violence éloignent du reste de la population, celle des violences faites aux femmes, celle de l’éducation – quand on sait que 19 classes du primaire sont sans enseignants depuis le début de l’année -, celle des handicapés dont l’appareillage coûte 50 % plus cher qu’en France hexagonale, celle des retraités – comment vivre avec 410 euros par mois dans une région où le surcoût atteint jusqu’à 4 fois le prix des produits vendus dans l’Hexagone ? -, celle du prix de l’eau qui varie de façon considérable d’une commune à l’autre, celle du surcoût du téléphone (si nous payons à Paris notre abonnement ADSL 30 euros/mois, il faut compter là-bas 79 euros par mois sans le téléphone illimité), et la liste est en effet longue : 146 points de revendication.

Mais plus encore, plus important, et il faut le dire « fondamental », il est surtout question, pour le LKP, de redonner à notre société humaine une nouvelle dimension. Cette société de consommation à outrance dont les méfaits ont commencé à se faire sentir il y a plus de dix ans, il faut lui tordre le cou. C’est le leitmotiv des membres du collectif. C’est une bataille qui ne concerne pas que la Guadeloupe. Le combat est engagé en ce sens. Il sera difficile, long, mais la parole est libérée et c’est, de mon point de vue, un pas important qui a été franchi avec ce mouvement. Le LKP appelle les Guadeloupéens à analyser leur rapport à la consommation, à s’interroger sur le sens qu’ils veulent donner à leur vie, sur les relations qu’ils entretiennent avec ceux qui les entourent : c’est le sens du mot « lyannaj ». « Unité, solidarité, attache forte ».

À l’initiative du LKP, les petits producteurs et les pêcheurs ont entamé un autre type de rapport marchand avec la population. Ventes directes, baisse des prix, organisation de marchés populaires, personne ne meurt de faim, loin de là. Les enseignants s’organisent pour faire travailler les élèves à distance, certaines associations font travailler les écoliers, les étudiants des classes préparatoires n’ont jamais été empêchés d’assister à leurs cours.

Les Guadeloupéens disent leur fierté retrouvée, même si la peur de la répression ou des effets de la grève sur les entreprises font dire à certains qu’il faut rechercher un compromis. Mais tous s’accordent à dire qu’il fallait faire quelque chose, ne pas en rester à cette société en souffrance.

Quoi ? N’est-il pas temps de mettre fin à ce va-et-vient de fonctionnaires qui se déplacent de la Réunion à la Guadeloupe, de Mayotte à la Martinique, de la Nouvelle-Calédonie à la Guyane en véritables chasseurs de « prime de vie chère », alors que leurs résultats sont loin d’être satisfaisants ? Ils vivent confinés dans des résidences qu’ils se réservent et dont les grilles sont bien fermées, à la manière du Brésil ou de l’ex-Afrique du Sud.

Faudra-t-il toujours opposer aux Guadeloupéens et aux Martiniquais un pseudo-racisme lorsqu’ils dénoncent de tels comportements et que, dans la mobilisation, tous ceux qui veulent concourir à l’avancée de ce pays sont mêlés quelle que soit leur origine ?

Il n’est pas question de « chasse au Blanc » ainsi qu’on a voulu le faire croire. Au contraire, le pays est calme, le « yonn a lot » est remis à l’honneur, les manifestations sont organisées, tranquilles mais déterminées. C’est la détermination d’une population sûre de son bon droit.

Notes :

[1] Née en 1957 à Pointe-à-Pitre, professeur d’anglais de formation, Gerty Dambury a derrière elle une longue carrière d’écriture : poésie, dramaturgie, mise en scène. Gerty Dambury a notamment mis en lectures des textes de Frantz Fanon et d’Édouard Glissant

Urgence solidarité UGTG (Guadeloupe)

U G T G Pointe à Pitre le 26 janvier 2009

Rue Paul LACAVE- 97 110 Pointe à Pitre-Tél : 590 83 10 07-E mail : ugtg@wanadoo.fr

APPEL DE L’UGTG AU MOUVEMENT OUVRIER ET DEMOCATIQUE INTERNATIONAL

 Chers camarades, Chers amis,

Le pouvoir colonial français s’apprête à réprimer les travailleurs, la jeunesse, le peuple de Guadeloupe avec leurs organisations.

A l’appel de 47 organisations syndicales, politiques, d’associations de consommateurs, d’associations populaires et culturelles un mouvement de grève générale a commencé le 20 janvier 2009, exprimant ainsi le mécontentement général des masses laborieuses, un ras le bol général contre les souffrances auxquelles elles sont confrontées.

C’est ainsi qu’une manifestation à rassembler plus de 25 000 personnes dans les rues de Pointe à Pitre( Ville principale du pays). Dans la plate-forme de revendications adressée au patronat, aux élus, au représentant de l’Etat, les travailleurs et le peuple demandent, en autres :

Urgence solidarité UGTG (Guadeloupe)  dans Luttes, grèves, manifs puce-96d77 le relèvement immédiat et conséquent des salaires, du minima vieillesse, des minima sociaux. Sachez qu’en Guadeloupe plus de 100 000 personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté sur une population d’environ 450 000 habitants.
puce-96d77 dans Luttes, grèves, manifs la défense et la création d’emplois, la formation notamment pour la jeunesse.
puce-96d77 la défense et le développement de la production.
puce-96d77 la défense et l’amélioration du droit et des libertés syndicales.
puce-96d77 la baisse des loyers

Les patrons et les élus, au nom de la crise, ont déjà manifesté leur volonté de ne pas satisfaire ces revendications avant même d’ouvrir les négociations.

Ils demandent aux travailleurs « d’être raisonnables, de rependre le travail »

Le patronat s’apprête à lockouter en pensant affamer la population pour créer des affrontements et demander au pouvoir colonial de réprimer. C’est ainsi que plusieurs centaines de forces de répression sont arrivés en Guadeloupe il y a quelque jours, armés jusqu’aux dents.

Chers camarades, Chers amis, Le spectre de mai 1967 est perceptible quand l’Etat français a assassiné plus de 100 guadeloupéens suite à une grève dans le bâtiment pour après accorder 25 % d’augmentation de salaire contre 2,5 réclamés. Toujours le même scénario ils demandaient aux travailleurs en grève d’être raisonnables, de reprendre le travail.

Au nom du droit des travailleurs et du peuple de Guadeloupe à se battre pour leurs légitimes revendications nous faisons un appel à la solidarité internationale

Secrétaire général

Elie Domota

L’affiche rouge – Louis Aragon

Vous n’avez réclamé ni gloire ni les larmes
Ni l’orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servis simplement de vos armes
La mort n’éblouit pas les yeux des Partisans

Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L’affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants

Nul ne semblait vous voir Français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l’heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents

Tout avait la couleur uniforme du givre
A la fin février pour vos derniers moments
Et c’est alors que l’un de vous dit calmement

Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand
Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan.
Un grand soleil d’hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le coeur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d’avoir un enfant
Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient le coeur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant

Le PCF maintient la pression

Article de l’union du 14-02-2009

Le PCF maintient la pression dans Divers

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Les membres de la section du parti communiste ont distribué des tracts à la sortie de l’usine MBK.

Entre journées de grève et élections européennes… les militants de la section PCF de Saint-Quentin ont accueilli Jacky Henin, député européen et tête de liste du PCF aux élections européennes.
Ils se sont retrouvés à la sortie de l’usine MBK, un symbole pour la ville, afin de distribuer aux employés des tracts.
Jacky Hénin a pris comme exemple fort de la crise au quotidien les difficultés pour les salariés les plus pauvres de parvenir à nourrir toute la famille. Il faut y voir là, la raison du succès de la manifestation du 29 janvier et prévoir pour celle de mars une mobilisation encore plus importante.

 

 

courrier d’André Gerin comportant l’intégralité de l’intervention qu’il avait préparée pour le Conseil national du pcf du 7 février dernier.

courrier d'André Gerin comportant l'intégralité de l'intervention qu'il avait préparée pour le Conseil national du pcf du 7 février dernier.  dans Conseil National du PCF tjkke2lj

POUR INFOS: courrier d’André Gerin comportant l’intégralité de l’intervention qu’il avait préparée pour le Conseil national du pcf du 7 février dernier.

Cher(e) Camarade,
Voici l’intervention que j’avais préparée pour le Conseil national du PCF, samedi 7 février 2009. Elle est livrée ici dans son intégralité . Comme la plupart des camarades, nous avons été bâillonnés, je n’ai moi-même pu intervenir que 3 minutes. Ma prise de parole s’est bornée à une explication forcément sommaire. Etant contre l’Union européenne et pour un autre modèle de développement, en rupture avec le capitalisme, j’avais prévu le développement suivant, au demeurant pas très long. (…)
André GERIN

*******************

Intégralité de l’intervention pour le Conseil national du 7 février

Je suis en désaccord total avec le rapport de Jean-Marc Coppola à propos de la campagne électorale européenne. Le front de gauche va participer à la confusion, à la dilution du PCF dans le prolongement des collectifs antilibéraux qui ont abouti au résultat des présidentielles, à notre marginalisation. C’est la confusion politique et idéologique la plus totale. Comment peut-on être pour l’Union européenne et pour changer la vie ? Comme peut-on prétendre se servir de l’Union européenne comme un levier positif pour combattre la politique de Nicolas Sarkozy ? Cela ne manque pas de sel !
L’Union européenne, c’est une superstructure qui impose un traité constitutionnel en violation des choix de plusieurs peuples, dont les Français ! Le carcan de Maastricht, la commission de Bruxelles, le marché unique, c’est cela l’Union européenne. Comment s’étonner que la perception qu’ont les peuples de l’Union européenne soit la grande désillusion. Allons-nous rejoindre le camp de ceux qui affirment contre vents et marées que les peuples ont tort ?

L’union européenne c’est :
Nivellement par le bas (acquis sociaux et démocratiques, services publics)
Dumping social
Arrogance des élites … Et rejet global des peuples !

Où est le bilan de l’Union européenne, au niveau social, économique, politique ? Rien de sérieux, d’essentiel n’est dit dans le rapport du Conseil national :
Chômage de masse,
Paupérisation de millions de familles, de femmes et d’enfants,
Abstention des peuples (le rejet du capitalisme)
Vote extrême-droite (la gangrène).

Il faut dire non à cette Union européenne, comme nous disons non à Nicolas Sarkozy, non à son bilan à la présidence européenne (pas un mot dans le rapport). Est-ce que l’on peut parler d’un autre modèle de développement que le capitalisme en France et en Europe ? Serait-ce un sujet tabou ? J’ai l’impression que l’on veut tourner la page du référendum du 29 mai 2005. Est-ce que ce vote NON au traité constitutionnel fait toujours partie de notre fierté politique ?

- Un vote NON positif,
- Un vote NON de résistance
- Un vote NON de construction

Allons-nous rejoindre le camp de ceux qui veulent escamoter le vote populaire, majoritaire de millions de Français en leur disant droit dans les yeux que le référendum était un coup pour rien ? J’observe, à ce propos, les non-dits du rapport. Il y a un grand besoin de clarification idéologique. Dire que les décideurs politiques et économiques sont irresponsables dans le premier paragraphe du document du Parti de gauche européen reviendrait à dédouaner les choix politiques, économiques de ces trente dernières années alors qu’ils en sont les responsables et coupables. C’est bien cela la réalité de l’Union européenne que l’on essaie de nous présenter comme une institution positive, tout en essayant de présenter comme anti-européens ceux qui la dénoncent.
Aucune esquisse n’est proposée pour un autre modèle de croissance économique, de développement de l’Europe, pour porter une perspective historique du socialisme et du communisme et rompre avec le modèle de croissance du capitalisme du désastre porté par l’Union européenne comme fer de lance

Intervention de Marie-Christine Burricand, fédération du Rhône

Conseil national du PCF du 7 février 2009 – discussion sur le fonctionnement du CN

Intervention de Marie-Christine Burricand, fédération du Rhône (résumé sommaire pour l’Huma)


On nous dit que les difficultés rencontrées ne viennent pas de la ligne suivie mais du fonctionnement du Conseil national. Ce sont donc des questions importantes qui ne peuvent pas se régler dans le cadre d’un règlement mais doivent faire l’objet d’une discussion des communistes et être réglées par les statuts. Le Conseil national élu au Congrès semble ne pas plaire à l’Exécutif. Mais il est pourtant bien l’organe élu par les communistes pour diriger le Parti, l’Exécutif n’étant pas élu directement par les communistes. Ce règlement est un prétexte pour éviter les débats d’idées et faire passer au forcing une politique qui n’est pas celle décidée par les communistes.

Conseil national du 7 février 2009 – échange sur l’action du PCF contre la guerre israélienne à Gaza

Intervention de Paul Barbazange, fédération de l’Hérault (résumé sommaire pour l’Huma)
La parole n’a pas été donnée à Paul dans le débat général bien qu’il s’y soit inscrit dans les premiers.
A Béziers la section a agi à partir de son noyau pacifiste pour faire cesser le massacre à Gaza. Neuf manifestations de rue, dont deux de plus de 1 000 personnes. L’essentiel s’est construit à la section du PCF sur une analyse anti-impérialiste, anticolonialiste affrontant la question du sionisme. L’énorme majorité de militants n’a pas cédé. Nous n’avons pas constitué un carte  l. Des militants d’origine maghrébine ont pris toute leur place, diffusant les tracts devant les mosquées. Au final, 9 adhésions et réadhésions. La clarté de l’engagement communiste est efficace.

Conseil national du 7 février 2009    

Intervention d’Alain DE POILLY, fédération du Val-de-Marne

Dans le rapport on nous parle de front progressiste européen, de front de gauche.

Or tout laisse à penser que ce n’est pas un front que nous allons constituer, mais un tête-à-tête avec le Parti de Gauche de Mélenchon et les antilibéraux, ce qui est totalement différent.

En effet, tous les partis de gauche s’apprêtent à présenter leur propre liste, comme aux élections présidentielles.

Or il semble que l’on nous propose le même scénario qu’aux présidentielles. Le parti communiste ne présenterait pas de liste sous son nom, mais sous le nom, soit d’un pseudo front de gauche ou soit sous le nom du parti de la gauche européenne (PGE).

Je pense qu’il serait paradoxal, alors que notre congrès vient de réaffirmer l’utilité du PCF, qu’à la première élection nationale, notre parti ne présente pas de candidats sur des listes intitulées PCF.

Je pense qu’il faut tirer la leçon des présidentielles et des listes aux contours mal définis, mais surtout je pense qu’il faut respecter la volonté des adhérents. Ne leur proposons pas au niveau européen ce qu’ils ont refusé au niveau national, c’est à dire l’effacement du parti communiste au profit d’une force de gauche.

Le rapport nous affirme que cette stratégie a été validée lors du congrès, je ne le pense pas, sinon on nous demanderait dans ce rapport de réfléchir sur l’intitulé de la liste. 

On parle également dans ce rapport de consulter les communistes sur les candidatures présentées par le parti, mais pas sur l’intitulé de la liste. Comme pour les présidentielles !

Or, je pense que ce qui intéresse les communistes ce n’est pas de ratifier des listes de candidats, mais de se prononcer sur une orientation politique, donc sur l’intitulé de la liste, pour laquelle il vont voter – ou ne pas voter. Ils veulent choisir entre une liste PCF ouverte permettant d’allier identité et unité et une liste de gauche aux contours mal définis.

Vouloir voter pour une liste PCF, ce n’est pas vouloir se replier sur soi-même, ce n’est pas refuser l’union, c’est tout simplement vouloir affirmer son identité politique, comme vont le faire tous les partis de gauche aux européennes et notamment le NPA auquel nous laissons un boulevard en nous effaçant.

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