Le 20 novembre dernier, la cellule PC du centre-ville a mené sa première action devant la permanence de Xavier Bertrand. « D’autres suivront », préviennent les militants.
Elle était en sommeil depuis quelque temps : la cellule du centre-ville du Parti communiste reprend du service. Une cellule rajeunie, et déterminée à jouer le rôle d’empêcheur de penser en rond dans la cité des Pastels. Soucieuse d’agir concrètement, cette cellule entend se battre, bien sûr, et se mettre à l’écoute de tous les citoyens de la ville. Avec comme but avoué : s’appuyer sur la présence du ministre du Travail à Saint-Quentin pour faire avancer les choses. Rencontre avec deux de ses membres.
Leur première action n’est pas passée inaperçue : le 20 novembre dernier, jour de mobilisation de l’éducation nationale, la cellule PC du centre-ville a redécoré la façade de la permanence saint-quentinoise du ministre du Travail, Xavier Bertrand. À grand renfort d’affiches et de slogans explicites (« Sarkozy, Darcos, Bertrand = fin du service public », « Stop la casse de l’Éducation nationale »), les communistes saint-quentinois ont organisé une manifestation « sur le pouce », un événement coup-de-poing qui devrait être suivi de beaucoup d’autre. Olivier Tournay, conseiller municipal de la liste d’opposition, et Aurélie Plé, tous deux membres de cette cellule, le confirment : « Nous sommes dans la ville du ministre du Travail, et rien ne se passe. Il est temps d’agir, et nous organiserons certainement d’autres manifestations de ce type. » Des actions concertées, débattues, au sein d’une structure plus petite, donc plus pratique. « Dans les réunions du PC saint-quentinois, il y a beaucoup de monde, explique Olivier Tournay. Il est parfois difficile de prendre la parole, de débattre. À la cellule, au contraire, le débat est plus vif, les membres sont plus réactifs. Et puis c’est vrai, cette cellule est jeune. C’est moi le plus vieux, et j’ai 31 ans. ».
Des actions et une gazette
Au programme du groupe dans les tout prochains mois : soutenir les luttes déjà existantes (éducation nationale, La Poste, mais aussi défendre les salariés du privé dans une conjoncture chaotique), entre autre. Un travail de plus longue haleine qui devrait être notamment porté par l’édition d’une gazette, dont la périodicité reste à définir. « Une fois par mois, ce serait bien pour commencer, explique Aurélie Plé, professeur des écoles de son état. L’indépendance des médias est, à notre avis, contestable, comme en témoignent d’ailleurs les récentes décisions du gouvernement en ce qui concerne France Télévision. Notre gazette sera une alternative pour les gens qui veulent avoir accès à une autre information. »
« La révolte ? pourquoi pas… »
Mais loin de ces jeunes militants l’idée de rester à distance de leurs concitoyens. Leur programme est clair : du concret, des actions, et surtout du contact. « Nous avons par exemple l’intention de retourner sur les marchés, pour écouter les gens, dialoguer. »
« Je fais très attention à ce que disent les gens sur les marchés, renchérit Aurélie Plé. Même s’ils ne sont pas politisés, ils savent bien ce qu’il se passe… » « Quand on nous explique que quelques milliards suffisent pour stopper la faim dans le monde, et qu’au lieu de cela, on en injecte 360 pour sauver les banques, il y a un problème », ajoute Olivier Tournay.
Alors, l’action passe-t-elle par la révolte ? « S’il n’y a pas d’autre moyen, oui, pourquoi pas, concluent les deux militants. Une chose est certaine : il faut changer le système actuel, et le changer en profondeur. Nous n’avons pas de perspectives électorales, mais nous sommes ouverts à toutes les personnes qui se reconnaissent dans nos valeurs… Nous voulons qu’une réelle opposition existe à Saint-Quentin ». Avis aux amateurs : la cellule PC du centre-ville se réunit tous les quinze jours. Prochaine réunion mardi prochain. Renseignements par mail : pcfcentreville@gmail.com.
Auteur : Karine PEROCHEAU
Article paru le : 1 décembre 2008 (aisne nouvelle)
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